Grand Prix d'Europe en Orient...
Quelques jours seulement après le Grand Prix du Canada, pilotes et écuries rallient le Caucase pour participer au premier Grand Prix de Bakou, en Azerbaïdjan, sur les bords de la mer Caspienne. Une destination pour le moins surprenante. Depuis une dizaine d'années, l'Azerbaïdjan connaît un développement spectaculaire grâce à l'exploitation du pétrole de la mer Caspienne et, à l'instar du Qatar, tente de promouvoir son image sur la scène internationale par le biais du sport. C'est ainsi que Bakou a accueilli avec succès les Jeux européens en 2015. Le président azéri Ilham Aliyev désirait cependant accueillir un événement plus médiatique, et son choix s'est porté sur la Formule 1. Les négociations avec Bernie Ecclestone ont abouti un an plus tôt, malgré les cris d'orfraie des défenseurs des droits de l'homme. Le régime azéri ne passe pas en effet pour être très démocratique...
Cette course reçoit le nom de « Grand Prix d'Europe » laissé libre par la disparition de l'épreuve de Valence. Une appellation pour le moins contestable, l'Azerbaïdjan appartenant culturellement et historiquement bien plus à l'Asie centrale qu'à l'Europe. Mais ces détails n'embarrassent guère « Tonton Bernie »...
Le circuit urbain de Bakou a coûté 66 millions de dollars et a été conçu par l'architecte Hermann Tilke. Long de six kilomètres, il se parcourt dans le sens antihoraire dans le cadre pittoresque de la capitale azérie. Le tracé n'est pas très intéressant. C'est une classique succession de pleines charges et de virages à angle droit. Le départ a lieu sur la grande place Azadliq. La piste s'enroule autour de la Maison du Gouvernement, puis se dirige vers l'ouest pour longer la célèbre Tour de la Vierge. Les pilotes devront ensuite contourner la vieille ville, en serpentant à travers des rues très étroites. La section des virages 8 à 12, bordée par des murailles, paraît particulièrement délicate. Enfin, le parcours se conclut sur la très longue avenue Neftchilar, face au front de mer. Cette ligne droite dépasse les deux kilomètres et les vitesses de pointe devraient y excéder les 350 km/h. Selon Tilke, ce circuit urbain sera « le plus rapide du monde ».
Présentation de l'épreuve
Le tracé est loin de faire l'unanimité et certains pilotes pointent des problèmes de sécurité. Selon eux, les dégagements sont trop peu nombreux et pas assez spacieux. Par ailleurs, la section qui conduit au pied de la vieille ville est trop étroite selon les propres standards de la FIA. La largeur de la piste n'excède ainsi pas huit mètres, alors que la norme légale est de douze mètres. Mais c'est l'entrée des stands qui suscite de le plus d'inquiétude puisqu'en l'abordant les coureurs auront déjà entamé la longue pleine charge et n'auront que cent mètres pour décélérer.
Ce Grand Prix de Bakou attire les petites polémiques. Il se déroule en effet le même week-end que les 24 Heures du Mans, à la grande déception des amateurs de course automobile qui devront donc sacrifier une des deux épreuves. Nico Hülkenberg, vainqueur l'an dernier dans la Sarthe au volant d'une Porsche, ne pourra pas défendre son titre. C'est dommage, car nombreux sont les pilotes de F1, comme Fernando Alonso ou Jenson Button, à s'intéresser de près à l'Endurance et qui aimeraient disputer la légendaire course mancelle entre deux Grands Prix. En conséquence, Le Mans apparaît - à tort - aux yeux des profanes comme une voie de garage pour les rebuts de la F1. En 2016, pas moins de vingt-et-un ex-pilotes de F1 sont ainsi au départ des 24 Heures !
La FIA officialise le 17 juin le renouvellement de son contrat avec Pirelli jusqu'en 2019. Afin de pouvoir préparer ses produits à la nouvelle réglementation, le manufacturier italien a obtenu de la fédération l'organisation de séances d'essais supplémentaires en fin de saison. Les premiers tests des pneumatiques plus larges prévus pour 2017 commenceront durant l'été.
Essais et qualifications
Les premiers essais du vendredi sont sans surprise dominés par les Mercedes. Ricciardo est le premier pilote à heurter les glissières. Samedi matin, Hamilton occupe le haut de la feuille temps tandis que Pérez tape à son tour le muret. Le Mexicain change de boîte de vitesses et reculera de cinq places sur la grille.
La pole position se dispute entre les deux pilotes Mercedes qui « collent » plus d'une seconde à toute la concurrence. Mais Hamilton paraît désorienté sur cette piste, manque beaucoup de freinages, et pour finir, en Q3, arrache sa roue avant-droite contre une bordure au pied de la vieille ville, provoquant un drapeau rouge. Il ne partira que depuis le dixième rang pendant que Rosberg s'adjuge sans forcer la vingt-cinquième pole position de sa carrière. Pérez réalise au volant de sa Force India un exceptionnel second chrono, mais du fait de sa pénalité il recule en septième position. Il devance très nettement Hülkenberg (12ème), éliminé dès la seconde manche. C'est Ricciardo qui complète la première ligne. Il avoue cependant que Red Bull a retiré de l'appui aérodynamique pour parvenir à devancer les Ferrari de Vettel et de Räikkönen, repoussées en seconde ligne. Verstappen est seulement neuvième et se plaint d'avoir été gêné par Bottas en Q3. Les Williams (Massa 5ème, Bottas 7ème) sont plutôt performantes ici. Bottas atteint même une exceptionnelle vitesse de pointe de 378 km/h au bout de la plus longue ligne droite.
Chez Toro Rosso, Kvyat obtient une très belle sixième place. Sainz (18ème) n'avait réalisé que le treizième temps et recule de cinq places suite à un changement de boîte. Les Haas souffrent toujours d'un certain manque d'adhérence au freinage, mais Grosjean se hisse tout de même au onzième rang, trois positions devant Gutiérrez. Déception chez McLaren: Alonso n'est que 13ème tandis que Button, 19ème, n'a pas franchi la Q1 après avoir usé prématurément ses pneus. Les Sauber (Nasr 15ème, Ericsson 20ème) voisinent avec des Manor très impressionnantes (Haryanto 16ème, Wehrlein 17ème). En revanche, c'est la bérézina chez Renault: Magnussen et Palmer se partagent la dernière ligne ! Une humiliation jamais vue dans l'histoire de la marque au Losange, dont les monoplaces sont tout simplement trop lentes. « Nous savions que cette saison serait difficile à certains moments, et nous sommes clairement dans l'un de ceux-là... » soupire Kevin Magnussen.
Le Grand Prix
Cette première course dans le Caucase se déroule sous une forte chaleur. Sur la pré-grille, Jean Todt et Bernie Ecclestone accueillent le président Aliyev et sa charmante épouse. Tous les pilotes se regroupent pour entendre au garde-à-vous l'hymne... azéri. A se demander pourquoi diable cet événement se nomme « Grand Prix d'Europe »...
Les courses de GP2 sont interrompues par de nombreux accidents provoqués par l'étroitesse de certaines portions du circuit... et la maladresse des jeunes pilotes. Beaucoup redoutent d'assister à une hécatombe ce dimanche après-midi, en particulier lors du départ. Chaque écurie définit sa stratégie en partant du principe que la voiture de sécurité interviendra au moins deux ou trois fois...
Hamilton obtient une dérogation de la part de Charlie Whiting pour changer son pneu avant-gauche, abîmé lors de la Q2. Normalement, les pilotes doivent prendre le départ avec le jeu de gommes utilisé lors de cette séance, mais Mercedes et Pirelli ont jugé que contraindre le champion du monde à s'élancer avec ce pneu présentait un trop grand handicap. Magnussen s'élance depuis les stands car les mécaniciens de Renault ont contourné la procédure du parc fermé pour changer beaucoup d'éléments sur sa monoplace. La plupart des pilotes partent en gommes super-tendres, excepté Hülkenberg, Wehrlein et Ericsson qui sont munis de pneus tendres.
Départ: Bon envol de Rosberg qui conserve l'avantage devant Ricciardo, Vettel et Räikkönen. Une légère touchette implique Hülkenberg et Gutiérrez. Haryanto endommage son aileron avant contre Palmer qui emprunte l'échappatoire.
1er tour: Pérez mène un début de Grand Prix virevoltant et double Verstappen et Massa. Rosberg mène cette première boucle devant Ricciardo, Vettel, Räikkönen, Pérez, Massa, Verstappen, Kvyat, Bottas et Hamilton. Haryanto stoppe chez Manor pour faire réparer son museau.
2e: Rosberg s'envole facilement en tête de l'épreuve. Ricciardo est sous la menace des Ferrari. Kvyat contient Bottas et Hamilton.
3e: Rosberg a deux secondes et demie d'avance sur Ricciardo. Celui-ci se rend compte que ses pneus se sont déjà dégradés et glisse dans les tournants. Bottas dépasse Kvyat au troisième virage. Puis Hamilton prend l'ascendant sur le Russe dans la longue pleine charge.
4e: Vettel bloque ses roues arrière au premier freinage et évite de justesse le tête-à-queue. L'étonnant Pérez est sur les talons de Räikkönen. Bottas dépasse Verstappen avant le retour sur le boulevard. Grosjean et Alonso dépassent Kvyat. Sainz est le premier coureur à changer ses pneumatiques.
5e: Dans la longue ligne droite, Verstappen et Hamilton actionnent leurs DRS et se portent à la hauteur de Bottas par la droite. Verstappen prend l'avantage, mais il manque son freinage, escalade un vibreur, et se fait doubler par Bottas, puis par Hamilton au second virage. Grosjean l'attaque à son tour au virage n°4, en vain. Le jeune Hollandais regagne ensuite les stands pour changer ses pneus.
6e: Rosberg tourne une seconde au tour plus vite que tous ses concurrents. Ricciardo ne peut résister à l'assaut de Vettel au cours de la longue accélération. Il entre aux stands en fin de parcours. Button, Alonso, Magnussen et Kvyat changent de pneus.
7e: Huit secondes séparent Rosberg et Vettel. Ricciardo a repris la piste avec des pneus tendres. Kvyat abandonne suite à un bris de suspension arrière.
8e: Hamilton menace Bottas. Changements de pneus pour Massa, Gutiérrez et Nasr.
9e: Vettel est rappelé à son stand pour changer de gommes, mais l'Allemand juge que ses Pirelli fonctionnent très bien pour le moment et refuse d'obtempérer. C'est donc Räikkönen qui se présente chez Ferrari pour mettre les pneus tendres.
10e: Rosberg mène devant Vettel (10.3s.), Pérez (18.2s.), Bottas (19.7s.), Hamilton (20.5s.) et Hülkenberg (27.2s.). Ricciardo prend la septième place à Wehrlein qui ne s'est pas arrêté. Changement de gommes pour Grosjean.
11e: Hamilton fait l'intérieur à Bottas au premier virage. Räikkönen et Massa passent devant Wehrlein. Arrêt de Palmer.
12e: Rosberg devance Vettel (13.8s.), Pérez (24.2s.), Hamilton (25.1s.) et Bottas (26.5s.). Ricciardo revient sur Hülkenberg.
13e: Ricciardo dépasse Hülkenberg au premier virage. Räikkönen reçoit une pénalité de cinq secondes pour avoir mordu la ligne délimitant l'entrée des stands. Cette sanction est parfaitement stupide, car le Finlandais prenait alors l'aspiration derrière un concurrent qui allait rentrer aux stands. Il ne pouvait donc pas voir cette fameuse ligne blanche.
15e: Hamilton a bloqué deux fois ses roues depuis le début de la course et se plaint de vibrations. Verstappen efface Wehrlein.
16e: Vettel concède dix-huit secondes à Rosberg. Hamilton s'arrête chez Mercedes pour mettre les pneus tendres (18.2s.) et ressort en neuvième position, entre Massa et Verstappen. Räikkönen double Hülkenberg.
17e: Pérez stoppe chez Force India pour son unique changement de pneus (3s.). Il reprend la piste en pneus tendres derrière Massa et devant Hamilton. Arrêt d'Ericsson qui roulait avec les pneus les plus durs.
19e: Rosberg a vingt secondes d'avance sur Vettel. Räikkönen double Ricciardo devant les stands grâce au DRS. La longueur exceptionnelle de la pleine charge et l'aileron arrière mobile rendent impossible toute résistance de la part des pilotes attaqués.
20e: Changement de pneus pour Bottas (2.2s.). Hamilton se défait de Massa.
21e: Vettel s'arrête chez Ferrari pour prendre les Pirelli tendres (2.7s.) et redémarre derrière son équipier Räikkönen. Hülkenberg est chez Force India pour chausser les pneus super-tendres. Verstappen s'arrête quant à lui une seconde fois pour prendre les pneus médiums. Les Red Bull usent beaucoup trop leurs gommes cet après-midi.
22e: Tranquille arrêt de Rosberg pour mettre les enveloppes tendres (2.5s.). Il retrouve le circuit sans avoir cédé le commandement. Pérez et Hamilton dépassent facilement Ricciardo devant les stands.
23e: Rosberg précède Räikkönen (18s.), Vettel (21.7s.), Pérez (26.4s.) et Hamilton (28.4s.). Ricciardo rejoint pour la seconde fois son stand et chausse les Pirelli médiums, les seuls que la Red Bull éprouve dans des proportions raisonnables.
25e: Rosberg est leader devant Räikkönen (19.1s.), Vettel (20.8s.), Pérez (26.3s.), Hamilton (29.6s.), Massa (37.5s.), Bottas (42.8s.), Hülkenberg (53.6s.), Sainz (54.3s.), Ricciardo (56.1s.), Grosjean (57.4s.) et Button (1m.). Arrêts d'Alonso, Button, Nasr et Ericsson.
26e: Rosberg rencontre des soucis de cartographie moteur et ne peut pas être aiguillé par son ingénieur de piste selon les nouvelles prescriptions de la FIA. Toutefois l'Allemand trouve seul et rapidement un nouveau mode permettant à son unité de puissance de fonctionner correctement. Grosjean stoppe aux stands.
27e: Moins d'une seconde sépare Räikkönen et Vettel. Ricciardo dépasse Sainz.
28e: Räikkönen ouvre la voie à Vettel. Massa et Sainz changent pour la seconde fois de pneus. Les mécaniciens de Williams s'exécutent en une seconde et quatre-vingt-douze centièmes !
29e: Wehrlein se débarrasse enfin des pneus tendres avec lesquels il roulait depuis le départ. Il évolue en 19ème position. Seconde halte aux stands pour Gutiérrez.
30e: Rosberg est un solide leader devant Vettel (17.3s.), Räikkönen (20.6s.), Pérez (24.6s.), Hamilton (30.9s.), Bottas (45.9s.), Hülkenberg (55.6s.), Ricciardo (58.5s.), Massa (1m. 11s.), Verstappen (1m. 15s.) et Magnussen (1m. 20s).
31e: Palmer a détruit un pneu dans un freinage maladroit et regagne le stand Renault pour un second arrêt imprévu.
32e: Hamilton ne parvient pas à rattraper Pérez. Il est en fait victime du même mal que Rosberg, mais ne parvient pas à dénicher une meilleure cartographie. Il manipule en vain les nombreux boutons qui parsèment son volant et geint par radio, mais son équipe n'a pas le droit de l'aider.
33e: Sainz s'immobilise dans l'échappatoire du premier virage, victime comme son équipier d'une rupture de suspension.
34e: Pérez rattrape Räikkönen qui rencontre des difficultés avec ses pneus... et a de toute façon, rappelons-le, cinq secondes de pénalité à ajouter à son temps final. En réalité, le Mexicain est donc déjà passé devant le Finnois.
35e: Rosberg est en tête devant Vettel (15.3s.), Räikkönen (20.6s.), Pérez (23.6s.), Hamilton (33.5s.), Bottas (49.3s.), Hülkenberg (56.8s.), Ricciardo (59s.), Massa (1m. 02s.) et Verstappen (1m. 11s.).
37e: Hamilton paraît avoir trouvé une meilleure configuration pour son unité de puissance et roule plus rapidement. Mais il rend désormais dix secondes à Pérez et a perdu tout espoir de grimper sur le podium.
38e: Räikkönen tente de conserver sa troisième place en se forgeant une avance de plus de cinq secondes sur Pérez... mais il bute sur Ericsson qui le gêne durant près d'un tour.
40e: Rosberg devance Vettel (18.5s.), Räikkönen (25.2s.), Pérez (27.9s.), Hamilton (41.1s.), Bottas (55s.), Hülkenberg (1m. 01s.), Ricciardo (1m. 02s.), Massa (1m. 14s.) et Verstappen (1m. 18s.). Magnussen est onzième mais roule avec un jeu de pneus chaussé au sixième tour. Il est rattrapé par un quatuor composé d'Alonso, Button, Nasr et Grosjean.
41e: Wehrlein n'a plus de freins et s'arrête sur un bas-côté. C'est son premier abandon de l'année.
42e: Button prend la onzième place à Magnussen. Alonso rencontre des soucis de boîte de vitesses et a déjà perdu plusieurs places. Il résiste farouchement à Grosjean qui parvient à le dépasser.
44e: Nasr dépasse Magnussen. Alonso ne parvient plus à sélectionner ses rapports et préfère renoncer.
45e: Les Red Bull sont plus rapides que la concurrence en cette fin d'épreuve puisque leurs pneus sont moins usés. Verstappen subtilise la neuvième place à Massa. Ricciardo menace Hülkenberg.
46e: Rosberg a vingt secondes de marge sur Vettel. Pérez est revenu à moins d'une seconde de Räikkönen. Il n'a pas besoin de l'attaquer pour monter sur le podium puisque le Finlandais est sanctionné.
47e: Hülkenberg tente de maintenir Ricciardo à distance grâce à sa vitesse de pointe supérieure.
48e: Rosberg réalise le meilleur tour de la course: 1'46''485'''. Avec le DRS, Ricciardo prend l'aspiration derrière Hülkenberg dans la longue ligne droite. Il plonge à l'intérieur, freine tardivement, allume ses roues, mais se défait sans mal de l'Allemand. Ce dernier est maintenant pris en chasse par Verstappen.
49e: Pérez est dans les échappements de Räikkönen. Verstappen fait l'extérieur à Hülkenberg en déboulant devant les stands.
50e: Dix-huit secondes entre Rosberg et Vettel.
51ème et dernier tour: Pérez conquiert sa troisième place en piste en débordant Räikkönen au bout de la place Azadliq.
Nico Rosberg remporte sa cinquième victoire en 2016 après un week-end magistral: pole, victoire, meilleur tour et course menée d'un bout à l'autre. Vettel finit second devant Pérez qui monte sur son second podium en trois courses. Räikkönen termine quatrième malgré sa pénalité. Hamilton achève son piètre voyage dans le Caucase au cinquième rang. Bottas finit sixième après une course sans histoire. Suivent les Red Bull de Ricciardo et de Verstappen, puis Hülkenberg et Massa. Button, Nasr, Grosjean, Magnussen, Palmer, Gutiérrez, Ericsson et Haryanto finissent également l'épreuve.
Après la course
Les spécialistes prédisaient un jeu de massacre... au final, nous avons assisté à un Grand Prix soporifique, sans le moindre accident ! Les amateurs de sensations fortes ont reporté leur attention sur Le Mans, où Toyota perd la victoire au profit de Porsche à cinq minutes de l'arrivée... Toutefois, comme prévu les vitesses de pointe atteintes au bout de la plus longue pleine charge de ce circuit urbain de Bakou furent ahurissantes. Valtteri Bottas a ainsi établi un record historique en atteignant les 366,1 km/h.
Après avoir été sérieusement malmenée à Monaco et à Montréal, Mercedes a fermement rétabli sa domination à Bakou grâce à Nico Rosberg. Lewis Hamilton a quant à lui paru brouillon et malchanceux. Il n'explique pas le problème de moteur qui l'a affecté: « Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé en piste aujourd'hui » reconnaît-il. « Je n'avais tout simplement pas de puissance. J'étais sur un mode du moteur qui donnait la sensation de rouler sans ERS, pendant un long moment. Nous avons des centaines de combinaisons de boutons différentes sur le volant et c'est impossible de toutes les mémoriser. Je roulais en regardant mon écran, en cherchant ce qui n'allait pas, mais je ne pouvais pas voir ce que j'avais changé.» En outre, Hamilton se plaint de la réglementation qui interdit à son équipe de l'aider en ces circonstances.
Affecté par le même mal, Rosberg ne tient évidemment pas le même discours: « Il n'y a eu qu'une petite inquiétude, quand j'ai perdu un peu de puissance au milieu de la course. Les ingénieurs m'ont dit qu'ils n'avaient pas le droit de me dire ce que je devais faire, donc j'ai regardé mon volant et j'ai tenté de le réparer moi-même, ce qui a plutôt bien marché. »
La réaction opportune de Rosberg est saluée par Niki Lauda, et il n'en faut pas plus aux supporteurs de l'Allemand pour déclarer que leur champion est plus studieux et astucieux que Hamilton. Mais l'ingénieur de Mercedes Andy Shovlin déclare que l'écurie elle-même ne savait pas quel incident affectait leurs monoplaces et qu'il lui a fallu un certain temps pour l'identifier.
Enfin, chez Ferrari, Sebastian Vettel se satisfait de terminer deuxième après un début de week-end difficile pour les monoplaces rouges. Mais après huit courses, la Scuderia court toujours après son premier succès en 2016...
Rosberg (141 points) augmente son avance au championnat sur Hamilton (117 pts). Suivent Vettel (96 pts), Räikkönen (81 pts), Ricciardo (78 pts) et Verstappen (54 pts). Au classement des constructeurs, avec sept victoires après huit épreuves, Mercedes-AMG suit tranquillement son chemin vers une nouvelle consécration tandis que Ferrari compte maintenant trente-sept points de plus que Red Bull-TAG Heuer.
Tony