Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Nico ROSBERG
 N.ROSBERG
Mercedes
Sebastian VETTEL
 S.VETTEL
Ferrari

921e Grand Prix

LVII Gran Premio de España
Ensoleillé
Barcelone
dimanche 10 mai 2015
66 tours x 4.655 km - 307.104 km
(Offset: 126 m)
info
Affiche
F1
Coupe

Le saviez-vous ?

Pilote
Constructeur
Moteur

Le « cinquième moteur » enterré

Depuis plusieurs semaines, quelques équipes souhaitaient que le nombre de moteurs autorisés durant la saison passe de quatre à cinq. Cette réforme est mise en avant par Red Bull et Toro Rosso qui ont souffert de beaucoup de problèmes de fiabilité depuis Melbourne et craignent d'être prochainement pénalisées. En effet le règlement prévoir une sanction de dix places sur la grille au pilote qui emploierait un cinquième bloc. Mercedes a accepté d'appuyer cette idée à condition que le cinquième moteur ne soit utilisé que lors des essais libres du vendredi.

 

Cependant une telle mesure ne peut être adoptée qu'à l'unanimité des membres du Groupe Stratégique. Or beaucoup d'équipes s'y opposent car elles craignent une nouvelle explosion des coûts. Selon une étude ce cinquième moteur coûterait 1,3 million d'euros à chaque équipe. C'est pourquoi Ferrari, Williams, McLaren et Force India votent contre cette proposition au cours de la réunion du Groupe Stratégique. Le projet est donc abandonné, au grand dam de Christian Horner qui était son ardent promoteur.

 

Présentation de l'épreuve

Mercedes apporte des nouveautés aérodynamiques sur sa voiture mais pas d'amélioration du groupe propulseur. Niki Lauda s'est amusé avant la course à monter en épingle la « menace » que représenterait Ferrari pour la marque à l'étoile. Il exagère selon Sebastian Vettel lui-même : « Il n'y a pas si longtemps, trois mois pour être exact, nous étions ici pour des essais privés et l'écart avec Mercedes était énorme. Depuis, cela a été très positif pour nous mais il y a toujours un écart et, quoi qu'en dise Niki, il est toujours grand. » Ferrari apporte ses propres évolutions à Barcelone mais elles ne vont pas donner satisfaction.

 

Après les nombreux déboires enregistrés en ce début de saison, Renault apporte à Barcelone une version modifiée de son unité de puissance. Les trois semaines de pause ont permis aux ingénieurs de bien travailler et Rémi Taffin, le directeur des opérations de la marque française, annonce un groupe propulseur « plus souple et plus fiable ».

 

McLaren arbore une nouvelle livrée. Le gris argenté cède la place au noir tandis que le rouge prend plus de place. La McLaren ressemble ainsi moins à la Mercedes, mais beaucoup plus à la Lotus...

 

Lotus-Mercedes a connu un début de championnat plutôt satisfaisant. Elle apporte des nouveautés aérodynamiques à Barcelone et espère concurrencer Red Bull-Renault, et pourquoi pas Williams-Mercedes. En revanche, Force India est en retard sur son programme de développement et n'améliore toujours pas sa VJM08, qui n'est elle-même qu'une simple mise à jour de la voiture de 2014. Sa version B, d'abord prévue pour être lancée à Monaco, puis à Zeltweg, ne devrait finalement pas voir le jour avant Silverstone.

 

On remarque à Barcelone l'absence du très discret Massimo Rivola, directeur sportif de Ferrari. Ce survivant de l'ère « Montezemolo - Domenicali » aurait été recruté par Audi qui, selon des rumeurs, aurait lancé un programme F1 dirigé par... Stefano Domenicali. Le retrait du président du groupe Volkswagen Ferdinand Piëch, adversaire d'un engagement en F1, a en effet relancé les spéculations. Le président d'Audi Rupert Stadler a admis l'intérêt de sa marque pour la Formule 1. Il n'en fallait pas plus à Luca di Montezemolo pour affirmer que le groupe allemand préparerait le rachat de Red Bull Racing. C'est aller bien vite en besogne, car l'arrivée d'Audi en F1 est un serpent de mer qui agite les journalistes depuis plus de dix ans.

 

On aperçoit à Barcelone Sabine Kehm, l'attachée de presse de Michael Schumacher qui annonce que l'ancien champion du monde, gravement handicapé depuis son accident de ski fin 2013, fait des petits progrès dans sa rééducation. Le nom de Schumacher revient aussi dans l'actualité grâce à son fils Mick, âgé de 16 ans, qui effectue des débuts remarqués en Formule 4.

 

Enfin avec Fernando Alonso, Carlos Sainz Jr. et Roberto Merhi, trois Espagnols sont au départ de ce Grand Prix d'Espagne, ce qui ne s'était pas vu depuis 2010.

 

Essais et qualifications

Les espoirs des tifosi sont déçus : les Mercedes sont toujours les plus rapides au cours des essais libres. La pole position n'est pas envisageable pour les Ferrari, et encore moins pour Williams ou Red Bull.

 

Hamilton a réalisé la pole lors des quatre premières courses de la saison 2015. Cette fois-ci il doit s'incliner devant Rosberg qui le précède de vingt-six centièmes. Vettel est troisième avec la Ferrari, à sept dixièmes du chrono de Rosberg. Bottas l'accompagne en deuxième ligne. Les Toro Rosso-Renault sont particulièrement en verve : les deux « jeunots » Sainz et Verstappen se partagent la troisième rangée. Räikkönen a choisi de rouler sans les évolutions aérodynamiques de Ferrari et n'est que septième. Les Red Bull de Kvyat et Ricciardo sont respectivement huitième et dixième. Elles encadrent la Williams de Massa. Les Lotus de Grosjean et Maldonado ont déçu en échouant aux portes de la Q3. Elles se retrouvent en sixième ligne. On constate à nouveau la belle progression des McLaren d'Alonso et Button, 13ème et 14ème. Suivent en bon ordre les deux Sauber de Nasr et Ericsson, les deux Force India de Hülkenberg et Pérez, et bien sûr les Manor de Stevens et de Merhi.

 

Le Grand Prix

La course se déroule sous un beau soleil. Poussée politique du catalanisme oblige, sur la grille de départ les officiels et les pilotes doivent écouter l'hymne catalan après la Marche royale. Quel que soit l'avenir de l'Espagne, le circuit de Barcelone est assuré d'être inscrit au calendrier mondial jusqu'en 2019, grâce à un nouveau contrat négocié avec Bernie Ecclestone.

 

Les pilotes ont le choix entre les pneus Pirelli médiums et durs. Tout le monde s'élance avec des médiums.

 

Départ : Excellent envol pour Rosberg. Placé sur le côté sale de la piste, Hamilton est débordé par Vettel par la gauche. Bottas l'attaque à droite mais il contrecarre cette attaque au premier freinage.

 

1er tour : Räikkönen parvient à se débarrasser des deux Toro Rosso dans les premiers virages. Rosberg mène devant Vettel, Hamilton, Bottas, Räikkönen, Verstappen, Sainz, Massa, Grosjean et Ricciardo.

 

2e : Rosberg a une seconde et demie d'avance sur Vettel. Maldonado double Ricciardo.

 

3e : Le DRS est enclenché. Grâce à cela Massa double Sainz au premier freinage.

 

4e : Massa dépasse Verstappen. Grosjean attaque Sainz au premier virage mais se loupe et prend l'échappatoire. En revenant en piste il se retrouve à la hauteur de Maldonado dans la courbe Renault. Les deux Lotus se frottent et une roue de Grosjean endommage l'aileron arrière de Maldonado. Le Français se retrouve derrière Ricciardo.

 

5e : Rosberg mène devant Vettel (3.5s.), Hamilton (4.4s.), Bottas (7.5s.), Räikkönen (9.8s.), Massa (14.2s.) et Verstappen (17.2s.). Maldonado prend la huitième place à Sainz.

 

6e : Ricciardo double Sainz. Les Toro Rosso ne sont décidément pas dans le rythme en course. Hamilton ne se rapproche pas de Vettel car il a peur d'abîmer ses pneus avant en le suivant de trop près.

 

8e : Rosberg s'envole avec cinq secondes d'avance sur Vettel. Hamilton roule à deux secondes de la Ferrari. Maldonado double Verstappen et peut continuer même si le pan vertical droit de son aileron est tordu suite au choc avec Grosjean.

 

9e : Hamilton passe à l'attaque et se rapproche de Vettel.

 

10e : Rosberg est premier devant Vettel (7.2s.), Hamilton (7.6s.), Bottas (12.9s.), Räikkönen (15.5s.), Massa (20.5s.), Maldonado (27.7s.), Verstappen (30.2s.), Ricciardo (30.8s.) et Grosjean (32.4s.).

 

11e : Ricciardo attaque Verstappen au premier freinage mais se loupe et doit tirer tout droit dans l'échappatoire. Hülkenberg et Kvyat sont les premiers pilotes à passer par les stands.

 

12e : Hamilton est dans les roues de Vettel mais ne trouve pas l'ouverture, même avec le DRS et le SREC.

 

13e : Changement de pneus pour Verstappen. Hamilton entre aux stands en fin de boucle.

 

14e : Hamilton chausse de nouveau les pneus médiums mais ses mécaniciens tardent un peu à fixer sa roue arrière gauche. Il repart septième derrière Maldonado qu'il dépasse aussitôt dans la courbe Seat. Ricciardo change aussi de pneus.

 

15e : Changement de pneus très rapide (2.3s.) pour Vettel qui repart avec les Pirelli médiums, nettement devant Hamilton. Rosberg est leader avec quinze secondes d'avance sur Bottas. Maldonado s'arrête chez Lotus et ses mécaniciens ne trouvent rien de mieux que d'arracher le support d'aileron endommagé ! Le Vénézuélien repart ainsi mais a chuté au classement. Arrêts également pour Massa et Sainz.

 

16e : Rosberg et Bottas entrent aux stands pour mettre un deuxième jeu de gommes médiums. Tout se passe au mieux. Räikkönen s'empare du commandement provisoire. Grosjean change aussi de pneus.

 

17e : Räikkönen entre aux stands et adopte une stratégie décalée en chaussant les pneus durs. Il ressort des stands derrière Bottas.

 

18e : Rosberg est leader devant Vettel (5.6s.), Hamilton (7s.), Bottas (14.9s.), Räikkönen (20.2s.), Massa (23.7s.), Alonso qui ne s'est pas arrêté (33.5s.), Pérez qui est dans le même cas (37.8s.) et Ricciardo (38.9s.). Brièvement huitième, Ericsson change de pneus et reste immobilisé un moment à cause d'un souci de fixation à l'avant gauche.

 

19e : Pérez change de pneus. Hülkenberg attaque Sainz au premier virage mais le jeune Espagnol le tasse à l'extérieur et l'envoie dans l'échappatoire. Une manœuvre peu sportive...

 

20e : Hamilton est de nouveau revenu derrière Vettel.

 

22e : Rosberg a six secondes et demie d'avance sur Vettel qui contient Hamilton. Alonso change ses pneus.

 

23e : Kvyat prend l'aspiration derrière Verstappen dans la longue ligne droite et le déborde malgré un décalage très tardif du Hollandais. Une nouvelle fois les jeunes pilotes Toro Rosso se conduisent assez dangereusement.

 

25e : Rosberg mène devant Vettel (6.2s.), Hamilton (7.6s.), Bottas (17s.), Räikkönen (26.3s.), Massa (28.6s.), Ricciardo (52.1s.), Grosjean (55.1s.), Kvyat (1m. 04s.) et Verstappen (1m. 06s.).

 

26e : A cause d'une panne de freins Alonso sort de la route au virage n°1. Il revient en piste avant de regagner les stands.

 

27e : Alonso rejoint son garage mais suite à son problème de freins, s'arrête très tard et évite de peu de heurter son panneauteur. Le héros local abandonne: un morceau de visière s'est coincé dans une écope de freins de la McLaren.

 

29e : Rosberg porte son avance sur Vettel à sept secondes et demie. Hamilton n'est plus dans les roues de la Ferrari.

 

32e : Rien n'arrête Rosberg qui a maintenant dix secondes de marge sur Vettel. Hamilton n'essaie pas d'attaquer ce dernier : il espère le doubler grâce à sa stratégie.

 

33e : Arrêt aux stands de Hamilton qui chausse les pneus durs. Il prévoit néanmoins un autre arrêt. Il ressort cinquième. Massa chausse lui aussi les pneus durs mais ne s'arrêtera plus.

 

34e : Hamilton se retrouve derrière Räikkönen et le double sans peine grâce au DRS.

 

35e : Onze secondes et demie séparent Rosberg et Vettel.

 

37e : Même en pneus durs, Hamilton est plus rapide que les pilotes en pneus médiums usés. Il fond ainsi sur Bottas. Changement de pneus pour Verstappen.

 

39e : Hamilton dépasse Bottas au premier virage avec le DRS. Le Finlandais n'a pas fait mine de résister. Deuxième changement de pneus de Kvyat.

 

41e : Vettel effectue un arrêt-éclair (2.2s.!) pour mettre les pneus durs. Hélas pour lui, il repart tout de même derrière Hamilton.

 

42e : Grosjean arrive aux stands et se gare un peu trop tardivement à son emplacement, faisant peur à ses mécaniciens. Räikkönen s'arrête pour mettre les gommes médiums et reprend sa route derrière Massa.

 

43e : Rosberg a vingt-trois secondes d'avance sur Hamilton. Bottas chausse les pneus durs et repasse ainsi derrière Vettel. Arrêts également pour Ricciardo, qui ne perd pas sa septième place, et pour Sainz.

 

44e : Grosjean s'impose face à Kvyat au premier virage.

 

45e : Rosberg mène devant Hamilton (22.2s.), Vettel (37.1s.), Bottas (52.5s.), Massa (56.7s.) et Räikkönen (1m.). Tous les autres pilotes, Ricciardo, Grosjean, Kvyat etc. ont un tour de retard.

 

46e : Rosberg entre aux stands et chausse les pneus durs (2.8s.). Il repart en deuxième position derrière Hamilton qui doit stopper une troisième fois.

 

47e : Räikkönen prend l'avantage sur Massa. Il est plus rapide que le Brésilien car ses pneus sont en meilleur état. Maldonado renonce car la tenue de route de sa voiture s'est altérée à cause de son aileron endommagé.

 

48e : Dernier changement de pneus pour Massa qui demeure au sixième rang. Hamilton est pour l'heure plus rapide que Rosberg.

 

50e : Hamilton est premier devant Rosberg (2.1s.), Vettel (23.1s.), Bottas (34s.), Räikkönen (40s.), Massa (1m. 05s.), Ricciardo (-1t.), Grosjean (-1t.), Kvyat (-1t.), Verstappen (-1t.), Sainz (-1t.) et Nasr (-1t.).

 

52e : Troisième changement de pneus pour Hamilton qui remet les Pirelli médiums. Il repart en deuxième position devant Vettel. Sa stratégie décalée a donc bien fonctionné.

 

53e : Hamilton est plus rapide que Rosberg grâce à ses pneus plus frais. Il a dix-neuf secondes et demie de retard sur son équipier. Bottas et Räikkönen reviennent un peu sur Vettel mais sont bien trop loin pour l'inquiéter.

 

54e : Meilleur tour en course pour Hamilton : 1'28''270'''.

 

56e : Rosberg a dix-huit secondes d'avance sur Hamilton. Räikkönen remonte sur Bottas tandis que Verstappen est sous la menace de Sainz.

 

58e : Räikkönen est revenu derrière Bottas. Toutefois il ne parvient pas à le doubler à cause de la grande vitesse de pointe de la Williams dans la longue ligne droite. De plus la Ferrari de Räikkönen est frappée de sous-virage.

 

60e : L'avance de Rosberg sur Hamilton est maintenant de treize secondes.

 

62e : Sainz est sur les talons de Verstappen.

 

63e : Sainz déborde sans mal Verstappen. Très rapide grâce à ses pneus frais, le jeune Espagnol rattrape Kvyat sans grande peine.

 

64e : Hamilton a levé le pied et totalise maintenant quinze secondes de retard sur son équipier, assuré de la victoire.

 

66ème et dernier tour : Sainz attaque Kvyat au premier virage. Les roues des deux jeunes loups se touchent, et l'Espagnol court-circuite la chicane. Il passe ainsi devant le Russe et y restera.

 

Nico Rosberg remporte sa neuvième victoire en Formule 1 devant Hamilton et Vettel. Bottas obtient de nouveau une très belle quatrième place après avoir résisté à Räikkönen, cinquième. Massa finit sixième après une course anonyme. Ricciardo et Grosjean obtiennent les places d'honneur suivantes. Le bouillant Sainz décroche la neuvième place et Kvyat prend un point. Verstappen, Nasr, Pérez, Ericsson, Hülkenberg, Button, Stevens et Merhi sont aussi à l'arrivée de cette course soporifique.

 

A souligner que Rosberg a terminé toutes les courses de cette saison à la position depuis laquelle il s'élançait sur la grille.

 

Après la course

Rosberg a dominé ce week-end et se réconforte ainsi après une longue période de vaches maigres. Il démontre ainsi qu'il est bien encore capable de vaincre Hamilton. Il explique son regain de forme par l'installation sur sa monoplace du système d'embrayage de l'année précédente qui lui sied mieux que celui de 2015. Le public a cependant eu du mal à rester éveillé durant cette course. Le véritable enseignement est que les Ferrari semblent plus distancées par les Mercedes qu'au cours de la tournée asiatique. Une évolution inquiétante si elle se confirmait car alors le championnat tournerait à un simple duel entre les deux pilotes des Flèches d'Argent, comme en 2014.

 

Au classement général Rosberg réduit son retard sur Hamilton à vingt points. Vettel a maintenant trente-et-un points de retard sur le Britannique. Au championnat des constructeurs l'avance de Mercedes sur Ferrari culmine à 70 points.

 

Les équipes restent à Barcelone après le Grand Prix pour deux journées d'essais privés principalement en compagnie de jeunes pilotes. Le pilote de réserve de Mercedes Pascal Wehrlein se met ainsi en évidence.

Tony