Jacques LAFFITE
 J.LAFFITE
Ligier Ford Cosworth
René ARNOUX
 R.ARNOUX
Renault
Didier PIRONI
 D.PIRONI
Ligier Ford Cosworth

331e Grand Prix

XIV Grand Prix of South Africa
Couvert
Kyalami
samedi 1 mars 1980
78 tours x 4.104 km - 320.112 km
Affiche
F1
Coupe

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Pilote
Constructeur
Moteur

Interdiction des jupes: la FISA déclare la guerre à la FOCA

En temps normal le Kyalami ranch est un havre de détente, mais cette année il est le théâtre d'affrontements politiques. En février la FISA a tenu son congrès mondial à Rio de Janeiro et a annoncé l'interdiction des jupes, donc de l'effet de sol, à compter du 1er janvier 1981. C'est une déclaration de guerre aux constructeurs britanniques qui pensent être condamnés à faire de la figuration sans ces éléments aérodynamiques.

 

Tel un aiguillon, Bernie Ecclestone se répand d'un directeur d'équipe à l'autre pour s'assurer de leur soutien. Il charge les ingénieurs Gordon Murray (Brabham) et Patrick Head (Williams) de préparer les contre-arguments techniques qu'il exposera devant la commission de la FISA. Mais les équipes sont de plus en plus divisées. Jean Sage (Renault), Marco Piccinini (Ferrari) et Pier Luigi Corbari (Alfa Romeo) déclarent en effet soutenir pleinement les initiatives de la FISA, et pour cause, celle-ci n'entend pas bannir la suralimentation qu'ils défendent.

 

Conflits entre le GPDA et la FOCA

Au Brésil la crédibilité du GPDA en tant que groupe de pression efficace a été ébranlée lorsque les pilotes ne sont pas parvenus à organiser le boycott de l'épreuve. Son président Jody Scheckter prend de nouveaux coups sur la tête à Kyalami. Un mois plus tôt en effet il avait rédigé avec Jean-Pierre Jabouille un document soutenant les réformes techniques envisagées par la FISA, notamment l'interdiction des jupes. Les constructeurs sont furieux. Ils accusent Scheckter et Jabouille d'être les « sous-marins » de Ferrari et de Renault, et donc de la FISA. Bernie Ecclestone, Frank Williams et Ken Tyrrell exigent que leurs pilotes s'en désolidarisent. Alan Jones va au-delà de leurs injonctions en démissionnant avec fracas du GPDA. L'Australien n'a certes jamais caché son opposition politique à Scheckter mais un bruit court selon lequel Williams aurait menacé d'enlever les jupes de sa FW07B à Kyalami s'il n'obtempérait pas...

 

De son côté Jean-Marie Balestre a eu l'idée de faire une communication officielle aux pilotes sur le thème de la sécurité qui lui est cher. Jody Scheckter, l'approuve car il voit en lui un allié contre Ecclestone afin d'obtenir une nette amélioration des infrastructures. Mais à sa grande surprise certains de ses pairs critiquent cette initiative, sous la pression probable de leurs patrons d'équipe... Scheckter est dépité : l'importante question de la sécurité des conducteurs est empoisonnée par les luttes politiques. Mais le Sud-Africain, sous contrat avec la Scuderia Ferrari, très liée à la fédération internationale, n'est-il pas lui-même un pion dans ce gigantesque affrontement ?

 

Présentation de l'épreuve

Un mois sépare les Grand Prix du Brésil et d'Afrique du Sud. Quelques changements sont intervenus entretemps dans le paddock. Shadow a remplacé Stefan Johansson par l'Anglais Geoff Lees. ATS décide de n'engager qu'une seule voiture, la nouvelle D4, confiée à Surer.

 

De nombreuses modifications sont apparues sur les voitures. Par exemple la Ligier JS11/15 arbore de nouveaux pontons et de mini-ailerons arrière. Chez Williams le nouveau châssis d'Alan Jones a subi des modifications aérodynamiques. Chez Alfa Romeo les 179 ont été complètement transformées par Carlo Chiti. Les coques ont été rigidifiées et allégées, les suspensions revues, le tout pour un gain de poids de trente kilos. Patrick Depailler est ravi de ces améliorations.

 

Tyrrell présente sa nouvelle 010. Si la 009 était une copie de la Lotus 79, la 010 ressemble beaucoup à la Williams FW07... Pour la défense de son concepteur Maurice Philippe, la généralisation de l'effet de sol a entraîné une certaine standardisation des châssis.

 

Enfin McLaren lance sa M29C confiée à Alain Prost. Elle possède de nombreuses modifications, notamment une nouvelle suspension avant.

 

Essais: Prost et Surer blessés

Les essais sont marqués de très gros accidents. Le premier concerne Surer qui sort violemment de la piste à Crowthorne, percutant de plein fouet les protections. Le Suisse demeure coincé plus d'une demi-heure dans son épave et en est extrait avec des fractures à la jambe droite, une cheville gauche fracturée, un talon et un genou droits abîmés.

 

Le samedi, Prost est victime d'une rupture de suspension qui le propulse dans le décor. Déjà la veille un incident similaire l'avait envoyé contre le rail, sans dommage. Cette fois le débutant français s'en tire avec une fêlure du scaphoïde gauche. Il doit se tenir éloigné des circuits pendant six semaines au minimum.

 

Qualifications

Du fait de la très haute altitude de Kyalami, les Renault-Elf sont les favorites incontestables de la course grâce à leur moteur turbocompressé qui perd beaucoup moins de puissance que les moteurs atmosphériques. L'avantage de puissance des Renault leur donne aussi une supériorité en matière de tenue de route. Leurs concurrents sont donc résignés à un triomphe des voitures jaunes et blanches.

 

Sans surprise, Jabouille obtient la pole position devant son équipier Arnoux. Les deux Français devancent leurs poursuivants de plus d'une seconde et demie. Piquet place sa Brabham en troisième position. Viennent ensuite les Ligier de Laffite et de Pironi. Reutemann se classe sixième tandis que Jones, mécontent de sa voiture, est seulement huitième. Les Williams encadrent l'Alfa Romeo de Depailler. Celui-ci est désormais très optimiste quant à la suite de sa saison. Les Ferrari sont toujours en déroute. Après avoir endommagé pas moins de dix moteurs lors de la tournée sud-américaine, la Scuderia en a encore cassé deux aux essais. La T5 est lente en ligne droite et manque de motricité. Scheckter et Villeneuve se partagent la cinquième ligne. Les Arrows s'annonçaient ici comme des outsiders mais elles déçoivent : Patrese est 11ème, Mass 19ème. Les nouvelles Tyrrell se comportent plutôt bien. Jarier est treizième et Daly seizième. Très lentes en ligne droite, les Lotus ne sont pas dans le coup. De Angelis et Andretti sont 14ème et 15ème.

 

Pour la première fois, Cheever parvient à qualifier l'Osella, il est vrai, amaigrie de 45 kg depuis le Brésil. Après l'accident de Surer, ATS engage une vieille D3 pour Lammers qui ne parvient pas à se qualifier. Enfin, initialement non qualifié, Lees profite du forfait de Prost pour être admis au départ. En revanche Kennedy est éliminé sur l'autre Shadow.

 

Le Grand Prix

Tour de formation: De Angelis a calé et devra s'élancer en dernière position.

 

Départ: Les deux Renault s'élancent assez bien mais Jones surgit de la quatrième ligne et se porte à leur hauteur. Finalement les moteurs turbo conservent l'avantage. Arnoux freine le premier et cède le passage à Jabouille. Suivent Jones, Laffite, Reutemann et Piquet.

 

1er tour: Jabouille mène devant Arnoux, Jones, Laffite, Reutemann, Piquet, Villeneuve, Scheckter, Pironi et Jarier. Depailler n'est qu'onzième et ne va cesser de dégringoler dans le classement.

 

2e: Les Renault ont déjà trois secondes d'avance sur Jones. Scheckter passe Villeneuve dans la ligne droite principale. Jarier fait de même avec Pironi. De Angelis loupe son freinage à Leeukop en voulant doubler Watson, part en tête-à-queue et atterrit dans les protections.

 

3e: Scheckter double Piquet. Villeneuve dérape dans l'herbe à Crowthorne. Il a si peu d'adhérence qu'il a l'impression de rouler sur du verglas. Il entre aux stands à la fin de ce tour pour changer de pneus et repart 21ème.

 

5e: Jabouille mène devant Arnoux (0.4s.), Jones (4s.), Laffite (4.5s.), Reutemann (7s.), Scheckter (9s.), Piquet (10s.) et Jarier (11s.).

 

7e : Rien ne peut troubler les Renault qui roulent comme à la parade. Laffite menace Jones.

 

8e: Laffite attaque Jones pour la troisième place, sans résultat.

 

9e: Laffite parvient à se débarrasser de Jones et s'empare ainsi du troisième rang. Privé de freins, Cheever est victime d'une grosse sortie de route à Crowthorne et percute de face les grillages de sécurité. L'Américain sort de son Osella en boitant légèrement.

 

10e: Jarier prend la septième place à Piquet. Depailler est au stand Autodelta pour faire examiner son moteur V12 qui refuse de tourner sur tous ses cylindres. Le problème vient d'un distributeur d'essence mal calé.

 

11e: Patrese part en tête-à-queue à Crowthorne et finit sa course dans les piquets de protections.

 

12e: Les deux Renault se tiennent toujours dans la même seconde mais ont relégué Laffite à cinq secondes.

 

14e: Scheckter entre au stand Ferrari, à cause d'une perte de puissance de son moteur. Les mécaniciens démontent le capot pour examiner la machine. Scheckter reprend la piste derrière les Renault, avec un tour de retard. De son côté Depailler est une nouvelle fois au stand Alfa Romeo suite à une avarie de boîtier électronique. Il repart quelques instants plus tard.

 

15e: Après un tour au ralenti, Scheckter revient à son stand et sort de sa voiture. Une connexion électrique a cédé sur son V12. C'est son troisième abandon en trois épreuves.

 

16e: Jabouille mène devant Arnoux (0.8s.), Laffite (8s.), Jones (10s.), Reutemann (13s.), Jarier (19s.), Piquet (20s.) et Pironi (21s.). Suivent Daly, Giacomelli, Mass et Fittipaldi.

 

18e: Jabouille est quelque peu gêné en prenant un tour à Villeneuve. Il est de plus handicapé par du survirage. Daly passe par les stands car il a perdu l'usage de sa quatrième vitesse. Il repart sans que rien n'ait été réparé et chute du neuvième au dix-huitième rang.

 

20e : Jabouille rattrape Daly qui lui ferme la porte au nez à Crowthorne.

 

21e : Jabouille puis Arnoux parviennent à doubler Daly dans la longue pleine charge.

 

23e : Cette fois c'est Lees qui bouchonne Jabouille avant de s'écarter. Troisième arrêt pour Depailler à cause de soucis d'injection.

 

25e: Jabouille mène devant Arnoux (0.6s.), Laffite (4.3s.), Jones (9s.) et Reutemann (12s.), Jarier (18s.) et Piquet (21s.). Suivent Pironi, Giacomelli et Mass.

 

28e: En proie à quelques soucis de freins, Laffite parvient tout de même à se maintenir à cinq secondes des Renault.

 

30e: La seule bagarre a lieu en queue de peloton, Villeneuve luttant avec Daly pour la 17ème place. Il réussit à le passer.

 

32e: Villeneuve est de retour à son stand pour changer de pneus. Lorsqu'il repart, sa transmission rompt au bout de dix mètres. Il n'a plus qu'à sortir de sa voiture. Ferrari n'est toujours pas parvenue à placer une de ses machines à l'arrivée en ce début de saison.

 

34e : Jabouille et Arnoux continuent de se suivre de très près. Arnoux respecte la préséance de son aîné et ne l'attaque pas.

 

35e: Jones ne parvient plus à passer ses vitesses et doit s'arrêter sur le bas-côté. Reutemann récupère la quatrième place, suivi par Jarier et par Piquet.

 

37e: Laffite n'est plus qu'à trois secondes d'Arnoux et semble en mesure de revenir sur les Renault à la faveur du trafic. Depailler est encore bloqué dans les stands. Mass prend la huitième place à Giacomelli.

 

40e: Jabouille et Arnoux se tiennent dans la même seconde. Laffite est troisième à quatre secondes, devant un Reutemann isolé. Puis vient un trio constitué de Jarier, Piquet et Pironi.

 

42e: La malchance frappe Alfa Romeo: Giacomelli a perdu son aileron arrière et regagne son stand. Il perd deux tours dans la réparation et rejoint donc Depailler en queue de classement.

 

44e: Depailler est de nouveau au stand Alfa.

 

45e: Arnoux perd un peu de temps sur Jabouille après avoir été ralenti durant un tour par Regazzoni.

 

46e : Arnoux revient sur Jabouille. Les deux hommes reprennent leur parade. Laffite a de plus en plus de mal à les suivre à cause de ses problème de freins.

 

48e: Laffite a désormais sept secondes de retard sur Jabouille et Arnoux.

 

50e : Laffite est gêné par Regazzoni et Depailler. Il s'en débarrasse avec peine au freinage de Crowthorne.

 

51e: Arnoux réalise le meilleur tour de cette épreuve: 1'13''15'''.

 

52e: Grâce au trafic, Jabouille a acquis deux secondes d'avance sur son équipier. Suivent Laffite (14s.) et Reutemann (28s.). Jarier est cinquième à quarante secondes et précède Piquet et Pironi. Viennent ensuite Mass, Zunino et Fittipaldi.

 

54e: Jabouille et Arnoux prennent un tour à Fittipaldi et à Zunino. Ils ont maintenant plus rapides que Laffite au rythme d'une seconde par tour.

 

55e : Fittipaldi dépasse Zunino à Crowthorne.

 

56e: Jarier regagne le stand Tyrrell avec une crevaison à l'arrière. L'arrêt dure plus d'une minute et le Français ne ressort qu'onzième, perdant toutes ses chances d'inscrire des points. Piquet récupère la cinquième place mais n'a que deux secondes d'avance sur Pironi.

 

58e: Jabouille et Arnoux comptent seize secondes d'avance sur Laffite. Viennent ensuite Reutemann, Piquet, Pironi, Mass, Fittipaldi, Zunino et Regazzoni.

 

60e: Pironi menace Piquet, handicapé par un terrible sous-virage. Privé de freins, Rosberg sort de la route et tape les grillages.

 

62e: Alors que rien ne pouvait plus le troubler, Jabouille voit son pneu avant droit se dégonfler soudainement dans la longue ligne droite. Il n'a pas d'autre solution que de s'arrêter sur le bas-côté dans la descente vers Crowthorne. Décidément maudit, il laisse à nouveau la victoire à Arnoux.

 

63e: Arnoux mène désormais la course avec vingt-et-une secondes d'avance sur Laffite. Victime d'une crevaison à l'arrière droit, Daly s'arrête dans le bas-côté opposé à la ligne des stands. Pneus Goodyear et Michelin sont donc aussi peu fiables les uns que les autres sur cette course. Regazzoni double Zunino.

 

64e : Arnoux prend un tour à Mass. Pironi attaque Piquet par l'extérieur à Crowthorne mais sa manœuvre échoue.

 

65e: Reutemann entre à son stand pour changer un pneu avant gauche hors d'usage. Il perd ainsi sa place sur le podium et repart sixième. Piquet et Pironi sont désormais en bagarre pour la troisième place. Plus loin, Jarier mène une belle fin de course et passe Zunino.

 

66e : Arnoux mène devant Laffite (23s.), Piquet (1m. 02s.), Pironi (1m. 03s.), Mass (-1t.) et Reutemann (-1t.). Suivent Fittipaldi, Regazzoni, Jarier et Zunino.

 

68e: Pironi double Piquet à Crowthorne. Derrière eux, Reutemann remontre sur Mass et Jarier a passé Regazzoni.

 

70e: Vingt-huit secondes séparent Arnoux et Laffite. Pironi a facilement semé Piquet.

 

71e: Giacomelli renonce à cause d'une panne de moteur. Les commissaires évacuent son Alfa Romeo qui se trouve en bordure de la piste.

 

72e: Reutemann se débarrasse de Mass et se retrouve cinquième. Jarier double Fittipaldi.

 

73e : Suite à la rupture d'une suspension avant, la Shadow de Lees part en tête-à-queue à Crowthorne et échoue sur un talus. Le jeune Anglais n'est pas blessé.

 

75e: Arnoux a doublé tous les pilotes exceptés ses trois poursuivants immédiats, Laffite, Pironi et Piquet.

 

76e : Arnoux a trente secondes d'avance sur Laffite à deux tours du but.

 

78ème et dernier tour: René Arnoux remporte son deuxième Grand Prix consécutif. Jacques Laffite est deuxième, suivi par Didier Pironi. Pour la première fois dans l'histoire de la Formule 1, trois Français composent le podium d'un Grand Prix, qui plus est sur des voitures françaises. Piquet est quatrième et confirme ainsi les progrès de Brabham. Cinquième, Reutemann ouvre son compteur de points, tout comme Mass, sixième avec l'Arrows. La déception est pour Jarier qui échoue à la septième place. Fittipaldi vient ensuite, suivi par Regazzoni, Zunino, Watson et Andretti. Depailler finit dernier avec 25 tours de retard et après s'être arrêté neuf fois à son stand !

 

Après la course

La fin de la course est marquée par une bousculade au pied du podium à laquelle n'échappe pas Jean-Marie Balestre. Heureusement il n'y a pas de blessé à déplorer. Mais cet incident prive nos trois Français d'une Marseillaise pourtant bien méritée. Les équipes Ligier-Gitanes et Renault-Elf fêtent ensemble ce triomphe. Seul manque à l'appel un Jean-Pierre Jabouille bougon. « Je crois que je suis maudit... » répète-t-il avec monotonie. Fêté comme un roi lors d'un grand dîner le soir même, René Arnoux rend tout de même hommage à son équipier. Mais le constat est cruel : il est en tête du championnat du monde avec 18 points tandis que le score de Jabouille est vierge. Arnoux témoigne pourtant encore de sa fidélité : « Je ne veux pas me battre contre Jean-Pierre. Nous défendons les mêmes couleurs. » Mais il songe tout de même à sa propre ambition et ne peut nier la réalité : il peut emmener Renault vers le titre mondial.

 

En effet, fort de ces deux succès, « Néné » Arnoux se retrouve en tête du championnat du monde avec dix-huit points contre treize à Jones. Évidemment, le très malchanceux Jabouille peut faire la grimace devant les succès de son équipier...

Renault est aussi en tête du classement des constructeurs avec trois points d'avance sur Williams et cinq sur Ligier. Les belles performances des JS11/15 donnent beaucoup d'espoir à Jacques Laffite, qui annonce se sentir prêt à vaincre les Williams et les Renault dans la quête du titre mondial.

Tony