Conflit W.C.R. - F1.C.A: Duffeler gagne la première manche
La Formule 1 a terminé l'année 1976 dans un climat de guerre civile. En effet le pouvoir sportif, représenté par le World Championship Racing dirigé par Patrick Duffeler, s'oppose violemment à l'association des constructeurs dirigée par Bernie Ecclestone au sujet des contrats permettant l'organisation des Grands Prix. Duffeler souhaite permettre aux autorités de reprendre la main en la matière et délivrer les organisateurs des « rackets » organisés par la F1CA. D'où la création d'un « nouveau » championnat, le fameux WCR. La situation apparaît intenable puisque sur les dix-sept Grands Prix prévus pour la saison 1977, huit ont signé avec Duffeler, huit avec Ecclestone... et les Belges ont un accord avec les deux parties ! En décembre, l'inquiétude monte d'un cran lorsque le Grand Prix d'Argentine, prévu en ouverture de la saison le 9 janvier, rejoint le camp légaliste à la fureur d'Ecclestone. Le conflit devient absurde lorsque les deux camps menacent chacun d'annuler l'épreuve, Duffeler par une sanction politique contre la F1CA, Ecclestone par le boycott des équipes britanniques, soit la quasi-totalité du peloton.
Mais le patron de Brabham sait qu'il est dans une position difficile. Son rival a derrière lui les autorités sportives et notamment la Commission sportive internationale. Surtout, la Scuderia Ferrari soutient entièrement Duffeler, souhaitant rabattre le caquet des « garagistes » anglais. De plus, ces mêmes écuries anglaises désirent courir à Buenos Aires et ne suivront pas leur leader dans une lutte désespérée. Ecclestone cède donc afin de ne pas être abandonné par ses collègues: les Britanniques iront bien en Argentine. Duffeler exulte: « J'ai vaincu Ecclestone ! » C'est peut-être aller trop vite en besogne...
Présentation de la saison 1977
McLaren aborde cette nouvelle saison en favorite. James Hunt entend bien conserver son titre mondial acquis de haute lutte. Le discret Jochen Mass est toujours son équipier. Toutefois, la nouvelle M26, déjà brièvement aperçue au GP des Pays-Bas lors de la saison précédente n'est toujours pas prête en ce début d'année. La M23 entame donc sa cinquième saison... sera-t-elle encore dans le coup ?
Ferrari a fait couler beaucoup d'encre durant l'hiver. Après bien des réticences, Niki Lauda a été confirmé au sein de l'équipe par Enzo Ferrari. L'Autrichien s'est beaucoup préparé durant l'hiver pour revenir au mieux de sa forme. Il a aussi été opéré des paupières. Mais il est désormais le pilote n°2 de l'écurie, subordonné à Carlos Reutemann. A la direction sportive, Daniele Audetto a été remplacé par Roberto Nosetto, un homme sûr, ancien représentant de l'Italie auprès de la C.S.I. Il est assisté de Sante Ghedini, chargé des relations avec la presse. Mais le directeur technique Mauro Forghieri prend de plus en plus d'importance dans la direction de l'équipe. La 312 T2, version 1976, reprend du service en ce début de saison.
Chez Tyrrell, la P34 à six roues entame sa deuxième raison et l'objectif est le titre mondial. Derek Gardner a élaboré une carrosserie plus enveloppante afin d'améliorer la vitesse de pointe, faiblesse de la voiture en 1976. Toutefois, Goodyear n'a pas poursuivi le développement des pneus pour les roues directrices. Complétement investi dans le projet, Patrick Depailler fait figure de leader. Il a à ses côtés l'excellent Ronnie Peterson qui retrouve enfin une équipe de pointe. Tyrrell bénéficie aussi du soutien financier de National City Bank, qui a abandonné Penske et March. Les voitures d' « Uncle Ken » arborent donc une nouvelle livrée bleue et blanche.
Après une saison 1976 catastrophique, le redressement est impératif pour Martini Brabham. La BT45 nouvelle version a été allégée par Gordon Murray et de nouvelles prises d'air en forme d'écopes font leurs apparitions. Le Flat 12 Alfa Romeo a été revu: s'il est moins puissant, il est aussi beaucoup plus souple. Carlos Pace est l'élément moteur de l'équipe. A ses côtés a été engagé John Watson, laissé libre par le retrait de Penske.
La curiosité vient de la nouvelle équipe Wolf, ex-Williams. Le milliardaire canadien Walter Wolf, effrayé par la gestion calamiteuse de l'équipe, l'a entièrement rachetée, évinçant Frank Williams de la direction. Peter Warr a été nommé team manager et Harvey Postlethwaite a été chargé de concevoir une nouvelle voiture, l'élégante WR1. Jody Scheckter est à son volant. A 27 ans le Sud-Africain vainqueur de quatre Grands Prix relève là un sacré défi car cette équipe n'a pas inscrit le moindre point en 1976.
Ligier-Matra entame sa deuxième saison avec une nouvelle voiture, la JS7 conçue par Gérard Ducarouge et Michel Beaujon. Georges Martin a élaboré un nouveau moteur, le V12 MS76. Mais Ligier a perdu beaucoup de temps en concevant une deuxième voiture pour Jean-Pierre Jarier qui finalement ne rejoint pas l'équipe faute de soutiens financiers. Jacques Laffite demeure donc son unique pilote, ce qui n'est guère une bonne nouvelle, car si Laffite est très rapide, son « feeling » technique laisse à désirer.
March a tenté d'attirer des sponsors en présentant fin 76 une voiture à six roues, dont quatre motrices, œuvre de Robin Herd. Mais le projet est tombé à l'eau et l'équipe a perdu ses principaux sponsors. Du coup, une simple évolution de la 761 sera utilisée et confiée à deux pilotes payants, le Brésilien Alex Ribeiro et le Sud-Africain Ian Scheckter, frère de Jody. Ils apportent le soutien de Hollywood et du cigarettier Rothmans.
L'équipe brésilienne des frères Fittipaldi, Copersucar, entame sa troisième saison. Une nouvelle voiture est annoncée mais elle n'est pas encore prête. Deux vieilles FD04 sont pilotées en Argentine par Emerson Fittipaldi et Ingo Hoffmann.
Surtees poursuit son aventure grâce à l'appui de Beta qui apporte non seulement de l'argent, mais aussi le « Gorille de Monza » Vittorio Brambilla. Hans Binder pilote la deuxième voiture financée par son sponsor personnel la Raiffeisenkasse, ainsi que par Durex. En revanche, ce sont les anciennes TS19 qui seront utilisées, et ce pour toute l'année.
Remise à flot par le soutien de Tabatip, ayant récupéré l'ingénieur Tony Southgate, Shadow porte ses espoirs sur la DN8 qui a réalisé quelques belles performances fin 1976. Don Nichols a aussi persuadé l'excellent Tom Pryce de rester dans l'équipe. Son équipier est le pilote italien Renzo Zorzi qui se contente d'une vieille DN5.
Très désargentés, Mo Nunn et son équipe Ensign sont encore là avec une nouvelle voiture: la N177, œuvre de Dave Baldwin. Mais Nunn parvient toujours à convaincre de très bons pilotes de le rejoindre, puisqu'il a recruté in extremis Clay Regazzoni, laissé libre par Ferrari.
La Lotus 78 à effet de sol
Mais tous les regards sont tournés vers Lotus et Colin Chapman. Côté pilotes, la stabilité est de mise: l'expérimenté Mario Andretti, qui se consacre désormais pleinement à sa carrière européenne, est le pilote n°1, associé au Suédois Gunnar Nilsson, espoir révélé la saison précédente. Mais c'est la nouvelle 78 qui étonne les observateurs. Elle est le fruit d'un an et demi de travail. Elle exploite le concept de l'effet de sol, auquel avait autrefois déjà songé l'ingénieur de BRM Tony Rudd, aujourd'hui adjoint de Chapman. Les pontons de la voiture ont chacun la forme d'une aile d'avion inversée afin d'accélérer l'écoulement de l'air sous le châssis. La dépression ainsi générée attire le fond de la voiture vers le sol, ce qui améliore grandement la tenue de route. D'où la réflexion de Mario Andretti après les premiers tests de cette voiture: « C'est comme si elle était peinte sur la route ». C'est une véritable révolution dans l'aérodynamique des voitures de course.
La 78 était prête dès la fin de la saison 1976, mais Chapman a préféré attendre la saison 1977 pour la faire débuter, afin d'éviter que la concurrence ne copie le concept durant l'hiver.
Présentation de l'épreuve
L'ambiance sur le circuit est lourde à cause de la forte présence de soldats armés, conséquence de l'arrivée au pouvoir de la junte militaire neuf mois auparavant. Des lettres anonymes ont été adressées à certaines équipes et aux organisateurs, menaçant d'enlèvements des pilotes et des hauts responsables.
Bernie Ecclestone est d'une humeur massacrante à Buenos Aires. Aussi, lorsqu'il apprend que les moteurs Alfa Romeo de ses Brabham pourraient consommer trop d'essence pour couvrir les 59 tours de piste prévus, il demande et obtient de l'Automobile club argentin la réduction de la durée du Grand Prix à 53 tours. Marco Piccinini, le représentant de Ferrari auprès du pouvoir sportif, se plaint auprès de la direction de course, sans succès.
Les qualifications
Le week-end se déroule sous un soleil de plomb. La chaleur est telle que les équipes doivent arroser les pneus pour les refroidir !
Les sorties de piste sont nombreuses. Le chouchou du public Reutemann démolit sa Ferrari, sans conséquence pour lui.
Depailler réalise le meilleur temps de la première séance d'essais. Mais le samedi c'est Hunt qui est le plus rapide et inaugure la saison par une nouvelle pole position. Le surprenant Watson est à ses côtés en première ligne. C'est la meilleure qualification d'une Brabham-Alfa Romeo. Depailler se contente de la troisième place et précède Lauda. Mass et Pace sont en troisième ligne. Reutemann déçoit avec une médiocre septième position. Il précède Andretti, Pryce et Nilsson. Scheckter obtient la onzième place avec la nouvelle Wolf mais a rencontré de nombreux problèmes de refroidissement. Parmi les déceptions, Peterson est seulement quatorzième. Il devance Laffite qui prouve que la nouvelle Ligier n'est pas encore au point.
Binder, Hoffmann, Ribeiro et Zorzi ferment la marche.
Le Grand Prix
Le dimanche, il fait très chaud sur Buenos Aires: on enregistre 34°C à l'ombre. De nombreuses défaillances mécaniques sont à prévoir.
Au cours du warm-up, l'extincteur de la Lotus d'Andretti explose. La 78 est détruite. Andretti prend pour la course la voiture de son équipier Nilsson dont le week-end s'arrête là. Quant à Laffite, il voit son moteur Matra exploser. Sa voiture sera réparée juste à temps pour prendre le départ.
Départ: Hunt prend un bon envol mais Watson le surprend au premier virage et s'empare de la tête. Lauda est troisième tandis que Depailler est mal parti et se retrouve dans le paquet.
1er tour: Watson mène devant Hunt, Lauda, Andretti qui a pris un excellent envol, Mass, Reutemann, Pryce, J. Scheckter, Pace et Depailler. Laffite fait un tête-à-queue mais repart. Peterson revient au stand Tyrrell: il a enclenché par mégarde le coupe-circuit ! Après une courte mise au point, il reprend la piste bon dernier.
2e: Watson a une seconde et demie d'avance sur Hunt. Suivent roues dans roues Lauda, Andretti, Mass et Reutemann.
3e: Pryce perd trois places aux profits de Scheckter, Pace et Depailler. Zorzi renonce car sa boîte de vitesses ne fonctionne plus.
5e: Watson a deux secondes d'avance sur Hunt. Le groupe emmené par Lauda est relégué à environ cinq secondes.
6e: Pace prend la septième place à Scheckter.
7e: Hunt commence à se rapprocher de Watson. Depailler double Scheckter.
9e: Hunt est revenu à moins d'une seconde de Watson. Pace double Reutemann. Laffite entre au stand Ligier en fin de tour pour nettoyer son radiateur encrassé par sa sortie de piste.
10e: Watson et Hunt sont désormais en bagarre pour la première place. Lauda est à six secondes et précède de peu Andretti. Suivent Mass, Pace, Reutemann, Scheckter, Pryce et Brambilla. Depailler effectue un tête-à-queue. Son moteur est noyé par de l'essence mais le Français reprend la piste après quelques secondes, en treizième position.
11e: Laffite ressort des stands juste devant Watson et Hunt. Il gêne le Nord-Irlandais dans l'Esse del Ciervo. Hunt en profite pour déborder la Brabham dans la ligne droite suivante et s'empare du commandement. Andretti double Lauda dont la Ferrari engendre des vibrations.
12e: Mass double à son tour Lauda, bientôt menacé par Pace. Scheckter dépasse Reutemann dont la 312 T2 ne se comporte guère mieux que celle de son équipier. Laffite revient à son stand pour changer une bougie qui s'est cassée.
14e: Hunt s'échappe en tête de l'épreuve. Il compte déjà trois secondes d'avance sur Watson. Andretti est à une huitaine de secondes. Ce dernier n'a qu'une seconde de marge sur Mass.
16e: Pace prend la cinquième place aux dépens de Lauda.
18e: Tout va bien pour Hunt qui possède dix secondes de marge sur Watson. Andretti et Mass reviennent peu à peu sur ce dernier.
19e: Binder a endommagé sa Surtees dans une sortie de route: il revient à son garage pour se retirer.
20e: Lauda entre aux stands: son moteur ne tourne plus rond suite à une fuite d'huile.
21e: Hunt réalise le meilleur tour de la course: 1'51''06'''. Mass prend la troisième place à Andretti. Lauda met pied à terre.
23e: Hunt a désormais une douzaine de secondes d'avance sur Watson. Hoffmann abandonne à cause d'une panne de moteur sur sa Copersucar.
24e: Andretti est maintenant menacé par Pace. Après avoir effectué un tête-à-queue, Reutemann entre aux stands pour changer un pneu avant. Pryce s'arrête quant à lui au stand Shadow. Il ne parvient plus à sélectionner ses vitesses.
25e: Pace dépasse Andretti. Voici les deux Brabham-Alfa Romeo dans les quatre premiers. Reutemann a repris la piste au treizième rang. Ses problèmes de tenue de route ont disparu.
27e: Hunt a quinze secondes d'avance sur Watson. Mass est troisième à une vingtaine de secondes et précède Pace, Andretti, Scheckter, Depailler, Regazzoni, Peterson et Fittipaldi.
29e: Mass stoppe sa McLaren dans le gazon, en panne de moteur. Peterson effectue un tête-à-queue et n'ira pas plus loin.
30e: Hunt possède seize secondes d'avance sur Watson. Pace est troisième à vingt secondes et se rapproche de son équipier. Andretti est quatrième mais n'est pas très rapide et se fait rattraper peu à peu par J. Scheckter. Regazzoni est sixième et précède Fittipaldi et Brambilla. Depailler effectue un deuxième tête-à-queue mais repart.
32e: A la sortie des Esses del Ciervo, une rupture de suspension à l'arrière expédie Hunt dans les grillages de protection. Le champion du monde est hors course. Watson récupère le commandement devant son équipier Pace. Pryce a repris la piste.
33e: Les Brabham peuvent désormais obtenir un doublé. Watson est en tête mais n'a que quelques dizaines de mètres d'avance sur Pace. Laffite est encore au stand Ligier-Matra, cette fois pour changer toutes ses bougies.
34e: Watson n'a qu'une seconde d'avance sur Pace. Il rencontre des soucis avec sa suspension. Andretti se trouve à une dizaine de secondes et voit Scheckter revenir sur lui. Depailler abandonne à cause de problèmes de « vapor lock ». Premier Grand Prix de l'année calamiteux pour Tyrrell.
35e: Pace surprend Watson et parvient à s'emparer de la première place.
36e: Pace prend un peu d'avance sur son équipier et semble en route vers la deuxième victoire de sa carrière. Scheckter est revenu juste derrière Andretti. Reutemann prend la septième place à Brambilla.
38e: L'écart entre Pace et Watson n'augmente pas. Il est d'une seconde et demie. Scheckter prend la troisième place à Andretti. La nouvelle Wolf est étonnamment rapide.
40e: Scheckter remonte rapidement sur les deux Brabham qui rencontrent des problèmes: Pace avec ses échappements, Watson avec sa suspension. Regazzoni entre au stand Ensign. Ses mécaniciens examinent un demi-arbre de roue qui semble mal fixé. Le Tessinois est finalement renvoyé en piste en huitième position.
41e: Reutemann est le pilote le plus rapide et remonte sur Fittipaldi. Ribeiro regagne son stand, en panne de boîte de vitesses. Il n'y a plus que onze voitures en piste.
42e: En début de tour, Pace a trois secondes d'avance sur Watson. Mais ce dernier rejoint les stands: sa suspension est endommagée, de même que sa boîte de vitesses. Enfin son carter d'embrayage vient de céder: c'est l'abandon.
43e: Pace est en tête mais souffre beaucoup de la chaleur. Scheckter revient sur lui à grande vitesse.
45e: Pace n'a plus que trois secondes d'avance sur J. Scheckter. Andretti est troisième à une vingtaine de secondes et devance Fittipaldi, Reutemann et Brambilla qui rencontre des soucis d'injection. I. Scheckter est septième et précède Regazzoni, Pryce et Laffite.
47e: Scheckter est désormais juste derrière Pace. Le Sud-Africain a tout simplement mieux protégé sa mécanique que le Brésilien.
48e: J. Scheckter déborde Pace à Entrado a Mixtos et s'empare ainsi du commandement. Son frère Ian s'arrête en pleine piste, sa batterie étant à plat.
49e: Scheckter s'échappe en tête devant Pace qui est au bord de l'évanouissement. Andretti le rattrape, tandis qu'un peu loin Reutemann menace la quatrième place de Fittipaldi. Brambilla finit l'épreuve au ralenti.
50e: Le public scande « Lole, Lole » pour encourager Reutemann qui est à la poursuite de Fittipaldi. Regazzoni prend la sixième place à Brambilla.
51e: Reutemann déborde Fittipaldi sur la ligne de chronométrage: le public exulte. Andretti dépasse Pace et se retrouve deuxième.
Brambilla arrête sa March dans la ligne droite de départ-arrivée: son moteur n'est plus alimenté en essence.
52e: Reutemann remonte rapidement sur Pace, au rythme de plusieurs secondes par tour. Andretti est au ralenti car son train arrière est détruit: Pace puis Reutemann le dépasse.
53ème et dernier tour: Encouragé par le public, Reutemann est à l'attaque derrière Pace, mais il est trop loin pour le menacer. Andretti doit renoncer à l'entrée des stands.
Jody Scheckter remporte sa cinquième victoire en F1 et apporte ainsi la victoire à l'écurie Wolf pour sa première course ! A bout de forces, Pace conserve la deuxième place avec seulement trois secondes d'avance sur Reutemann. Fittipaldi termine quatrième, ce qui est le meilleur résultat de l'équipe Copersucar. Andretti est classé cinquième malgré son abandon, tandis que Regazzoni prend le dernier point après avoir fini l'épreuve à faible allure. Pryce et Laffite franchissent la ligne d'arrivée mais ne sont pas classés. Seules sept voitures ont fini cette course, dont trois à l'agonie...
Après la course
A bout de forces et déshydraté, Carlos Pace est brièvement hospitalisé. Ce GP d'Argentine disputé sous la canicule fut le plus éprouvant physiquement depuis longtemps.
Walter Wolf, Harvey Postlethwaite et Peter Warr n'en croient pas leurs yeux: leur équipe a gagné dès sa première participation ! Certes les journalistes ne font pas grand cas d'un succès obtenu après tant d'abandons. Mais il n'empêche que Scheckter, en bon tacticien qu'il est devenu, a su le mieux préserver sa mécanique tout en menant avec un excellent rythme en course. Il n'est donc pas interdit de penser qu'il puisse se mêler à la lutte qui est en train de se dessiner entre McLaren, Ferrari, Martini Brabham et Lotus...
Même s'ils ont manqué la victoire, Pace et Watson ont montré que la Brabham-Alfa Romeo serait l'une des voitures à battre cette saison. Avec déjà six points au compteur, José Carlos « Moco » Pace caresse le rêve de devenir le deuxième champion du monde brésilien.
Tony