Alliance entre la F1.C.A. et le R.A.C.
Le Grand Prix de Grande-Bretagne est l'occasion de mettre en évidence une nouvelle facette du conflit entre les constructeurs et le pouvoir sportif, celui des rivalités nationales. En effet, Pierre Ugeux et Patrick Duffeler voient avec déplaisir le Royal Automobile Club britannique se rallier à la F1CA. Le président de la section sportive du club Sir Clive Bossom refuse ainsi de faire front commun avec les autres organisateurs de Grands Prix. Il n'est guère étonnant de voir les autorités sportives anglaises se rallier à la F1CA regroupant les écuries britanniques. Max Mosley a été l'artisan de ce rapprochement en faisant pression sur Bossom. Le projet de la CSI d' « union sacrée » des organisateurs tombe ainsi à l'eau.
Ces petites ententes entre Britanniques irritent également la Scuderia Ferrari, toujours hostile à la F1CA. Enzo Ferrari commence à faire savoir clairement son opposition formelle aux menées de Bernie Ecclestone. Plus modestement, Guy Ligier et son équipe rejoignent aussi le camp « légaliste ». Le conflit entre la CSI et la F1CA oppose donc les Italiens et les Français aux Britanniques.
Présentation de l'épreuve
La sécurité du circuit de Brands-Hatch a été améliorée depuis 1974 suite aux demandes pressantes des pilotes en ce sens. Les virages de Paddock Hill, Bottom Straight et South Bank (désormais nommé Surtees) ont été redessinés pour être ralentis. L'allée des stands a aussi été élargie.
Après son abandon au Castellet, Niki Lauda entend bien retrouver le chemin du succès sur le sol anglais. Son principal adversaire pour le championnat semble désormais être James Hunt qui va évoluer à domicile pour le plus grand plaisir de ses fans.
Avec l'été apparaissent les premières rumeurs concernant les transferts. Chez Tyrrell, si Patrick Depailler est enthousiasmé par la P34 à six roues, ce n'est pas le cas de Jody Scheckter qui pointe sa mauvaise tenue de route et sa lenteur relative en ligne droite. Le Sud-Africain hésite à reconduire son contrat avec Ken Tyrrell. La situation est à peu près semblable chez Brabham. Contrairement à Carlos Pace, Carlos Reutemann ne s'intéresse plus au développement du V12 Alfa Romeo. Comme ses relations avec Bernie Ecclestone se sont dégradées, il envisage d'aller voir ailleurs. La situation est plus sereine chez Ferrari où Niki Lauda a renouvelé son contrat au mois de mai.
Le Grand Prix de Grande-Bretagne apporte son lot de petites équipes privées tentant leurs chances. RAM Racing présente deux nouveaux pilotes: l'éternel conducteur de trapanelles Bob Evans et l'Italienne Lella Lombardi. Une deuxième femme se présente au départ: l'Anglais Divina Galica au volant d'une Surtees TS16 sponsorisée par Shell. En plus des machines officielles d'Alan Jones et Brett Lunger et de celle de Henri Pescarolo, John Surtees aligne donc pas moins de quatre voitures ! Les deux Hesketh privées d'Harald Ertl et Guy Edwards sont aussi présentes, de même qu'un antique Shadow DN3 engagée par le Team P.R. Reilly. Mike Wilds est à son volant.
Williams s'est séparée de Michel Leclère, pourtant plutôt bon depuis ses débuts, et n'engage qu'une seule voiture, celle de Jacky Ickx. Enfin, remis de ses blessures, Chris Amon reprend place dans le baquet de l'Ensign.
Les qualifications
Comme souvent cette année-là les qualifications se résument à une bataille entre Lauda et Hunt. Cette fois-ci c'est l'Autrichien qui l'emporte et réalise sa troisième pole de la saison, avec seulement six centièmes d'avance sur son rival. Andretti parvient à hisser sa Lotus 77 au troisième rang devant Regazzoni. Handicapé par une mauvaise grippe, Depailler est cinquième sur cette piste convenant peu à la Tyrrell à six roues. Amon démontre qu'il n'a rien perdu de sa vélocité en obtenant la sixième place. Il précède Peterson, Scheckter, Merzario et Brambilla. Watson est onzième devant Mass, Laffite et Nilsson. Après une légère embellie au Castellet, les Brabham replongent: Pace et Reutemann ne sont que quinzième et seizième. La situation est pire pour Shadow qui a le triste inconvénient d'avoir la machine la plus lourde du plateau: Pryce est 20ème, Jarier 24ème... Edwards et Pescarolo complètent la dernière ligne.
Lombardi, Wilds et Galica ne sont pas qualifiés, de même qu'Ickx. Le Belge est sur le point de quitter Frank Williams.
Le Grand Prix
Il fait beau et chaud dans le Kent en ce dimanche après-midi. La foule est venue en masse pour encourager James Hunt, le playboy le plus rapide du monde et favori de cette course... avec l'inévitable mais moins glamour Niki Lauda.
Départ: Lauda prend un bon envol et vire en tête devant Regazzoni qui a passé Hunt. Mais à Paddock Hill, Regazzoni espère passer Lauda par l'intérieur et freine trop tard. Il frôle son équipier, part en tête-à-queue et est heurté par Hunt qui décolle légèrement, tandis que Laffite percute l'avant de la Ferrari. La piste est jonchée de débris. Regazzoni parvient à poursuivre sa route mais sa voiture est détruite. Hunt repart aussi avec une crevaison à l'arrière gauche.
1er tour: Lauda mène devant Depailler, Andretti et Scheckter. Mais dans le premier virage les commissaires s'affairent pour enlever les débris et la terre répandus au sol, tandis que la Ligier de Laffite demeure plantée dans le sable.
Le drapeau rouge est agité: la course est interrompue et un nouveau départ va être donné selon la grille d'origine.
Pendant que la nouvelle grille se met en place, Regazzoni, Laffite et Hunt regagnent les stands. Le Suisse et le Français montent dans leurs mulets, leurs voitures respectives n'étant pas réparables. En revanche il s'avère que la M23 de Hunt est presque intacte. Gordon Coppuck fait réparer les quelques dégâts puis Hunt peut remonter dans son baquet.
C'est alors que le speaker annonce qu'en vertu du règlement, seuls les pilotes ayant bouclé le premier tour de la « première course » pourront s'aligner à ce second départ. Ce qui exclut de fait Regazzoni, Laffite et surtout Hunt. A ces mots la foule fait part de sa colère et scande le nom de James Hunt. Les organisateurs ne savent que faire et craignent des remous si Hunt ne prend pas le départ. L'intéressé se montre plutôt détendu et plaisante avec Stirling Moss et Denny Hulme. Mais dans les stands, on s'écharpe: le ton monte entre Teddy Mayer d'une part, Mauro Forghieri, Colin Chapman et Ken Tyrrell d'autre part. Ces derniers ne veulent évidemment pas que Hunt soit admis au second départ. Finalement, redoutant un mouvement de foule, la direction de course cède: Regazzoni, Laffite et surtout Hunt sont admis au départ. En voyant la McLaren de son champion s'installer sur la grille, le public anglais applaudit. Plus d'une heure s'est alors écoulée depuis le premier départ...
Deuxième départ: Lauda part bien et conserve l'avantage devant Hunt et Regazzoni. Le moteur d'Andretti refuse de démarrer et la Lotus reste scotchée. Tout le monde parvient à l'éviter, mais Stuck fait un gros écart et part dans l'herbe. Heurté par un concurrent, Edwards fait un tête-à-queue et se retrouve dans le gazon. Il sort de sa voiture. Mass demeure aussi bloqué à cause de son embrayage et retient Laffite qui dégringole au classement.
1er tour: A Druids Peterson et Depailler entrent en contact: la Tyrrell est propulsée dans le grillage de protection. Peterson peut continuer sans problème. Au même endroit Evans part en tête-à-queue. Pour l'éviter, Stuck monte sur ses freins, part lui aussi en tête-à-queue et heurte le rail. Il sort de sa voiture tandis qu'Evans peut poursuivre.
Lauda mène devant Hunt, Regazzoni, Scheckter, Peterson, Amon, Brambilla, Watson, Nilsson et Merzario. Mass regagne son stand pour renoncer, embrayage grillé.
2e: Lauda n'a que quelques mètres d'avance sur Hunt. Brambilla prend la sixième place à Amon. Sa machine étant intacte, Depailler reprend la route avec un tour de retard. Andretti est parvenu à faire démarrer son moteur et prend la piste.
3e: Lauda, Hunt, Regazzoni et Scheckter se tiennent en peu de secondes. Peterson et Brambilla les suivent de près. Depailler s'arrête à son garage pour faire vérifier sa machine et repart.
4e: Scheckter, Peterson et Brambilla menacent Regazzoni. Merzario prend la neuvième place à Nilsson.
6e: Hunt commence à mettre une certaine pression sur Lauda. Après quelques tours à faible allure, Andretti choisit d'abandonner car son allumage ne fonctionne pas.
8e: Lauda et Hunt sont roues dans roues. A une seconde viennent Regazzoni et Scheckter. Brambilla double Peterson. Watson heurte Amon par l'arrière. Il entre bientôt aux stands avec nez cassé.
9e: Amon casse son moteur et répand de l'huile sur la piste. C'est un nouvel abandon pour le pilote Ensign. Evans est au stand RAM pour résoudre un souci technique.
10e: Lauda creuse désormais l'écart sur Hunt. Le drapeau jaune est déployé à Druids car les commissaires de piste évacuent la voiture accidentée de Stuck.
11e: Lauda a trois secondes d'avance sur Hunt. Regazzoni, Scheckter, Brambilla et Peterson sont en bagarre.
12e: Hunt est plus rapide et se rapproche de Lauda.
13e: Merzario dépasse Peterson.
14e: Merzario double Brambilla, bientôt passé par Peterson. Mais à Druids, Brambilla tente une attaque suicide sur Peterson: les deux March se touchent, celle du Suédois décollant légèrement. Les deux pilotes reprennent leurs routes mais leurs voitures semblent avoir souffert. Brambilla ralentit et perd beaucoup de places.
15e: Lauda a deux secondes d'avance sur Hunt. Regazzoni est à six secondes du leader et a semé Scheckter. Son moteur cafouillant, Peterson entre aux stands et fait changer sa boîte d'allumage. Il repart en quinzième position.
17e: Les écarts sont stables en tête de la course. Pescarolo abandonne à cause d'une chute de sa pression d'essence.
19e: Toujours deux secondes d'écart entre Lauda et Hunt. Regazzoni est à cinq secondes, Scheckter à dix secondes. Plus loin viennent Merzario, Nilsson, Pryce, Pace, Jones et Lunger.
20e: Pace regagne le stand Brabham car son moteur ne tourne pas rond. Il repartira peu après.
22e: L'écart est stable entre Lauda et Hunt. Après avoir dépassé Lunger et Reutemann, Laffite est désormais neuvième et menace Jones.
24e: Brambilla abandonne à cause d'un bris de suspension à l'avant, conséquence de son accrochage avec Peterson.
25e: Lauda doit se débattre avec une boite de vitesses peu performante, les rapports passant mal. Hunt n'est qu'une seconde et demie derrière lui. Regazzoni est à six secondes, Scheckter à quinze secondes.
26e: Watson effectue une superbe remontée: il est onzième après voir doublé Lunger.
27e: Evans renonce suite à une panne de boîte de vitesses. Peterson fait changer une seconde fois sa boîte d'allumage.
28e: Watson prend la dixième position à Reutemann.
30e: Lauda a trois secondes d'avance sur Hunt. Regazzoni est à dix secondes, Scheckter à vingt secondes. A plus de trente secondes se trouve Merzario qui devance Nilsson et Pryce. Laffite est sur leurs talons après avoir doublé Jones.
32e: La voiture de Laffite est déséquilibrée, victime d'une rupture de suspension à l'arrière. Le Français doit renoncer. Jones récupère la huitième place mais Watson est juste derrière lui.
33e: Watson déborde Jones.
35e: Hunt semble se rapprocher de plus en plus de Lauda. Dans sa fougue, Watson effectue un tête-à-queue sans gravité mais il se fait doubler par Jones, Reutemann et Lunger.
37e: Regazzoni regagne le stand Ferrari au ralenti. Le moteur ne fonctionner plus et le Tessinois sort de sa machine. C'est la troisième défaillance du Flat 12 italien en seulement deux courses...
38e: Watson a repris sa remontée et double Lunger. Pace est de nouveau dans les stands pour changer de pneus.
40e: Une demi-seconde seulement sépare Lauda et Hunt. Scheckter est troisième à vingt-quatre secondes. Brièvement quatrième, Merzario casse un arbre de roue. Il laisse ainsi sa place à Nilsson qui précède Pryce, Jones et Watson qui vient de doubler Reutemann.
41e: Lauda démontre qu'il donne tout ce qu'il peut pour résister en réalisant son meilleur tour en course: 1'19''91'''. Toutefois Hunt fera mieux en 1' 19'' 82'''.
42e: Hunt est dans le sillage de Lauda et semble en mesure de l'attaquer.
44e: Lauda et Hunt sont roues dans roues. Tandis que Scheckter est isolé, plus loin Nilsson, Pryce, Jones et Watson roulent en peloton.
45e: A l'abord de Druids, Hunt plonge à l'intérieur et dépasse Lauda qui ne résiste pas outre-mesure. Le public anglais exulte.
46e: Hunt est désormais leader mais Lauda demeure juste derrière lui. Watson prend la sixième position à Jones. Jarier s'arrête au stand Shadow pour changer lui aussi de boîte d'allumage. Il est de plus handicapé par une pression d'essence insuffisante.
47e: Reutemann est victime d'une chute de pression d'huile. Il rejoint le stand Brabham pour se retirer.
49e: Hunt a une seconde d'avance sur Lauda. Plus loin, Watson attaque Pryce pour la cinquième place.
50e: Depailler stoppe dans l'herbe et abandonne, moteur cassé. Il occupait la treizième place.
52e: Hunt s'échappe maintenant en tête de la course et compte cinq secondes d'avance sur Lauda. Scheckter est troisième à trente-cinq secondes. Nilsson et Pryce suivent à plus d'une minute. Watson est sixième et précède Jones, Lunger, Peterson et Fittipaldi.
54e: Lauda a de gros problèmes avec sa boîte de vitesses. Hunt est plus rapide que lui au rythme de deux secondes par tour.
55e: Hunt compte quinze secondes d'avance sur Lauda. Scheckter remonte peu à peu sur l'Autrichien. Beaucoup plus loin, Watson rattrape Nilsson et Pryce.
56e: Lunger stoppe sur le bas-côté, en panne de boîte de vitesses. C'est dommage pour l'Américain qui réalisait sa plus belle course de la saison. Peterson est de nouveau dans les stands.
58e: Hunt a maintenant plus de vingt secondes d'avance sur Lauda. Il prend un tour à Jarier qui finit la course à faible allure.
60e: Scheckter est victime d'un problème de suspension à l'arrière et par conséquent ménage sa voiture. Lauda n'a donc plus rien à craindre du Sud-Africain.
62e: Watson revient rapidement sur le duo Nilsson-Pryce.
64e: Watson prend la cinquième place à Pryce. Après une course calamiteuse, Peterson renonce à cause d'un problème de pression d'essence. De nouveau aucune March n'est à l'arrivée.
65e: Hunt a trente secondes d'avance sur Lauda et une minute de marge sur Scheckter. Nilsson est quatrième mais est menacé par Watson. Pryce est sixième et précède Jones, Fittipaldi, Ertl et Pace. Hormis Jarier qui encombre la piste en roulant à 150 km/h, tous les autres pilotes ont renoncé.
67e: Watson est à une seconde de Nilsson qui apparaît en mesure de conserver sa quatrième place.
68e: A l'abord de la Clark Curve, le moteur de Nilsson explose. Le Suédois s'arrête dans les graviers. Voici Watson quatrième.
70e: Hunt possède une quarantaine de secondes d'avance sur Lauda. Scheckter est à plus d'une minute. Suivent Watson, Pryce, Jones et Fittipaldi, tous relégués à un tour ou plus.
72e: Hunt a la voie libre devant lui. Sa voiture tourne comme une horloge, ce qui est incroyable quand on se rappelle le vol plané qu'elle a réalisé au premier départ. Pendant ce temps-là Lauda et Scheckter prient chacun pour finir l'épreuve.
74e: Hunt a désormais plus de cinquante secondes d'avance sur Lauda. Il pourrait prendre un tour à Scheckter si l'épreuve comptait un peu plus de tours.
76ème et dernier tour: James Hunt effectue ce dernier tour sous les clameurs de la foule. Lorsqu'il franchit la ligne d'arrivée, il est le premier Anglais vainqueur du Grand Prix de Grande-Bretagne depuis Mike Hawthorn en 1958. Lauda termine deuxième après une course très éprouvante. Scheckter est troisième: il est le dernier pilote à finir dans le même tour que Hunt. Watson finit quatrième après une remontée époustouflante. Pryce finit cinquième et ramène ses premiers points depuis son podium au Brésil. Jones est sixième et précède Fittipaldi, Ertl, Pace et Jarier.
Après la course
Hunt est absolument ravi en montant sur le podium et se détend en fumant une cigarette. Lorsqu'un journaliste lui demande ce que représente cette victoire pour lui, il répond: « Neuf points et vingt mille dollars. » Scheckter a lui aussi le sourire, au contraire de Lauda. Ce dernier pense en effet que Hunt n'aurait pas dû prendre le deuxième départ et a l'impression de s'être fait voler la victoire. Pour l'heure Hunt sable le champagne pour le plus grand plaisir des supporters.
L'affaire du premier départ s'amplifie dans les heures qui suivent. Ferrari, Tyrrell et Copersucar déposent une réclamation contre McLaren. Ces équipes accusent James Hunt d'avoir participé illégalement à la « seconde course ». Teddy Mayer trouve une ligne de défense en arguant que James Hunt a pris le deuxième départ avec sa voiture initiale et qu'il n'a donc pas à être sanctionné. Sans grande surprise, le R.A.C. donne raison à McLaren en reprenant l'argumentation de Mayer. En revanche Clay Regazzoni et Jacques Laffite sont disqualifiés car ils sont repartis illégalement avec leurs mulets. Mais comme ils ont abandonné, cela n'a aucune répercussion.
Ferrari décide de ne pas en rester là et fait appel auprès du tribunal de la FIA. L'affaire est donc à suivre...
Pour l'heure, Hunt se rapproche de Lauda au championnat du monde. En trois courses, l'écart entre les deux hommes est passé de 47 à 23 points. Chez les constructeurs, Ferrari est toujours largement en tête tandis que McLaren revient au niveau de Tyrrell.
Classements (Avant la disqualification de J. Hunt au GP de Grande-Bretagne et la réintégration du J. Watson au classement du GP de France)
| Pilotes | |
| Constructeurs | |
1. | Lauda | 58 pts | 1. | Ferrari | 61 pts |
2. | Hunt | 35 pts | 2. | McLaren-Ford-Cosworth | 41 pts |
3. | Scheckter | 29 pts | | Tyrrell-Ford-Cosworth | 41 pts |
4. | Depailler | 26 pts | 3. | Ligier-Matra | 10 pts |
5. | Regazzoni | 16 pts | 4. | Lotus-Ford-Cosworth | 7 pts |
6. | Mass | 10 pts | | March-Ford-Cosworth | 7 pts |
| Laffite | 10 pts | | Brabham-Alfa Romeo | 7 pts |
7. | Stuck | 7 pts | 5. | Shadow-Ford-Cosworth | 6 pts |
8. | Pryce | 6 pts | 6. | Penske-Ford-Cosworth | 5 pts |
9. | Pace | 5 pts | 7. | Surtees-Ford-Cosworth | 3 pts |
| Watson | 5 pts | 8. | Ensign-Ford-Cosworth | 2 pts |
10. | Nilsson | 4 pts | | Copersucar-Ford-Cosworth | 2 pts |
| Andretti | 4 pts | 9. | Parnelli-Ford-Cosworth | 1 pt |
11. | Reutemann | 3 pts |
| Jones | 3 pts |
12. | Amon | 2 pts |
| Fittipaldi | 2 pts |
Tony