Durant toute sa carrière, Piero Taruffi a démontré qu'il était capable de réaliser de magnifiques performances, que ce soit en Formule 1 ou en voitures de sport.
Piero commence d'abord sur deux roues dans les années 20, avec comme principal fait d'armes un titre de champion d'Italie 500cc en 1928, frôlant la perfection en remportant huit des neuf courses de la saison. Il faudra attendre 1930 pour voir le pilote italien entrer dans la compétition automobile lors des Mille Miglia sur une Bugatti, avant d'opter l'année suivante pour une Itala. Ses sorties ne tardent pas à attirer l'œil d'Enzo Ferrari qui le fait courir au sein de son écurie dès 1932, au volant d'Alfa Romeo. Il termine deuxième à Rome et aux 24 heures de Spa-Francorchamps, puis troisième de l'Eifelrennen en 1933, avant de passer chez Maserati pour le reste de l'année, avec un nouveau podium lors de la Coppa Acerbo.
Cette même année, Piero termine quatrième du championnat de France de slalom en ski. L'année suivante il est victime d'un gros accident à Tripoli, mais cela ne l'empêche pas, après être passé chez Bugatti, de remporter la Coppa Ascoli en 1935. En 1937, il décide de prendre une année sabbatique pour se concentrer sur la direction de l'équipe motocycliste Gilera, dont il est déjà le directeur depuis quelques années. Il court encore jusqu'en 1939.
Après que la seconde guerre mondiale soit passée par là, Piero va reprendre le volant en 1946. Il pilote la Cisitalia D46 de Piero Dusio, une monoplace de Formule 2 avec laquelle il va rapidement gommer ses huit ans d'inactivité sportive. Il remporte trois courses du championnat italien de F2 et prends la couronne devant quatre autres pilotes Cisitalia également. Après une autre victoire à Berne en 1948, il va rejoindre la Scuderia Ferrari et termine deuxième au Grand Prix de Rome.
En 1950, il effectue un court passage chez Alfa Romeo pour disputer son Grand Prix national, et tient la deuxième place avant de devoir céder le volant à Fangio, qui abandonnera par la suite. Après être monté sur le podium à Penya Rhin en fin d'année, Piero reçoit la possibilité de la part de Ferrari de disputer la saison complète de F1 en 1951. La saison débute bien avec une deuxième place en Suisse, puis un nouveau podium à Bari, hors-championnat. En voitures de sport il connaît aussi de bons moments, il remporte la Carrera Panamericana en compagnie de Luigi Chinetti.
En 1952, Ferrari est l'équipe la mieux préparée au changement de réglementation où F1 et F2 sont désormais confondues. Après quatre deuxièmes places en début d'année, Piero remplace Alberto Ascari pour l'épreuve suisse. L'abandon de son coéquipier Farina ouvre une voie royale à Taruffi vers son unique victoire en championnat du monde de F1. Ascari reviendra dominer la saison, mais quelques places d'honneur permettent au "Zorro Plateado" (le renard d'argent, à cause de sa chevelure grise) de terminer troisième au championnat. En 1953, il rejoint l'équipe Lancia et laisse la F1 de côté pour courir en voitures de sport, terminant deuxième de la Carrera Panamericana, ce qui sera sa meilleure performance d'une année plutôt terne.
La situation s'améliore l'année suivante, puisqu'il remporte la Targa Florio et le tour de Sicile. Piero court occasionnellement en F1 aussi, avec Ferrari, puis Mercedes en 1955, se classant deuxième à Monza. En 1956, il passe chez Maserati, décrochant la victoire aux 1000 km du Nürburgring avec Stirling Moss, Harry Schell et Jean Behra. Il dispute en Italie sa dernière course de F1, avec Vanwall. Puis en 1957, vingt-sept ans après sa première participation, Piero réalise enfin son rêve : remporter les Mille Miglia, sur Ferrari. Piero décide alors de mettre un terme à sa carrière à 51 ans, il dirigera ensuite une école de conduite.
Piero Taruffi, qui publia le livre "la Technique du sport automobile" en 1966, considéré comme l'un des meilleurs classiques sportifs, décède dans sa ville natale, à l'âge de quatre-vingt-un ans.
Julien