Philippe Streiff réalisa en Formule 1 quelques belles courses compte tenu de son matériel, et sa carrière connut un coup d'arrêt brutal.
Philippe remporte son premier grand succès à la fin de l'année 1977 sur le circuit de Nogaro: le Volant Motul. L'année suivante, il fait ses premiers pas en Formule Renault. Tandis que Philippe Alliot remporte le titre, Philippe s'impose sur le circuit Paul-Ricard. Il passe ensuite au championnat européen de Formule 3 en 1979, sur une Martini-Renault engagée à titre privé, et décroche un succès sur le circuit de Zolder en 1980. Il retourne en France pour disputer le championnat de F3, et, fort de son expérience dans l'EuroSeries, il mène sa Martini à la victoire à deux reprises et s'empare du titre, tandis qu'il termine quatrième du championnat européen.
Il passe à la vitesse supérieure en 1982 en disputant le championnat de Formule 2 avec la petite écurie française AGS. Pour sa première saison, il termine deux fois sur le podium et se classe sixième du championnat, puis quatrième les deux saisons suivantes, avec de nombreux podiums et (enfin) une victoire lors de la dernière course du championnat de F2, à Brands Hatch en 1984. De bien belles performances au volant d'une voiture dont le budget est bien inférieur à celui de ses concurrents directs, notamment Ralt.
C'est également en 1984 qu'il fait ses premiers pas en Formule 1. Il est engagé comme troisième pilote lors du Grand Prix du Portugal avec Renault. Cette première expérience se termine malheureusement pour lui par un abandon. En 1985, il court la saison de F3000 avec l'équipe AGS, puis il est engagé par Guy Ligier pour remplacer Andrea de Cesaris à partir du Grand Prix d'Italie. Philippe va se classer dans les 10 premiers lors des trois premiers Grand Prix avec la JS25. Ligier ayant boycotté le Grand Prix d'Afrique du Sud, c'est sur une Tyrrell, avec qui il a signé pour la saison suivante, qu'il va rouler. Puis en Australie, il retrouve la Ligier et va monter sur son unique podium en F1 après avoir livré une féroce bataille avec Jacques Lafitte et s'être accroché avec lui dans l'avant-dernier tour.
En 1986, Philippe devient donc pilote de F1 à plein temps, bénéficiant d'un volant de titulaire chez Tyrrell, grâce au soutien du motoriste français Renault. Cette saison est moyenne, Philippe est la plupart du temps dépassé par son coéquipier Brundle, mais il parvient néanmoins à rentrer deux fois dans les points, en Grande-Bretagne et en Australie où, alors qu'il réitérait sa performance en étant troisième, une panne d'essence l'oblige à rétrograder de deux places.
En 1987, Jonathan Palmer remplace Brundle, mais la Tyrrell manque toujours de compétitivité. Sa meilleure qualification sera une 14e place, et comme lors de la saison précédente, il ne rentre dans les points qu'à deux reprises dont une quatrième place à Hockenheim.
L'année suivante, il décide de rejoindre la petite écurie AGS, avec qui il a déjà couru en F2 et en F3000. L'ambiance est au beau fixe au sein de l'équipe, à défaut d'une voiture capable de marquer des points.
Mais au début de l'année 1989, tout s'écroule. Dix jours avant le premier Grand Prix au Brésil, des essais de pneumatiques sont organisés par Goodyear sur le circuit de Jacarepaguá. A la suite d'une rupture de suspension, il est victime d'un terrible accident à plus de 220 km/h. Après avoir percuté le vibreur, sa voiture passe au-dessus du rail, part en tonneaux et transperce les filets de protection avant de s'immobiliser, complètement détruite.
Les secours mettent du temps à intervenir tard et sortent Philippe de la monoplace avec très peu de délicatesse, compte tenu de ses blessures aux cervicales. La sanction est immédiate, Philippe devient tétraplégique. Après des années de rééducation, il peut de nouveau conduire une Renault Espace spécialement adaptée à son handicap. Ce concept qui, grâce aux financements d'associations de personnes handicapées, et agréé par le ministère des Transports, permet à une personne handicapée de pouvoir, malgré tout, conduire et passer le permis. Dans le même temps, il fonde l'association CESA, qui vient en aide aux personnes handicapées dans le domaine du sport automobile. De bonnes actions, récompensées par la Légion d'Honneur en 1995.
De 1993 à 2001, la société Philippe Streiff Motorsports organise les Masters de Bercy, un rendez-vous incontournable entre grands pilotes et futurs talents.
Julien