1993 marque un nouveau départ pour Jordan. L'écurie irlandaise abandonne le moteur V12 Yamaha pour utiliser le moins onéreux V10 Hart. Ce dernier est plus performant que le moteur japonais, mais encore bien loin des meilleurs propulseurs et est l'objet de plusieurs améliorations tout au long de la saison.
La 193 diffère grandement des précédentes monoplaces par son aérodynamisme plus affiné ainsi que par son train avant. Le nez est plus gros et bombé tandis que l'aileron est tout nouveau, droit et sans courbure. La Jordan possède également plusieurs éléments électroniques tels que l'antipatinage et une boîte de vitesses semi-automatique. Celle-ci va causer bien des soucis de fiabilité, au point d'être remplacée par une boîte manuelle jusqu'à ce qu'elle soit complètement prête. En revanche, Jordan n'a pas les moyens de posséder une suspension active. L'empattement de la 193 est de plus trop court, d'où une instabilité, mais il est rallongé plus tard dans la saison.

Cette voiture aurait pu marquer des points assez régulièrement sans ses gros soucis de fiabilité. Au final elle aura surtout permis à Rubens Barrichello de se révéler lors du Grand Prix d'Europe à Donington, où le jeune Brésilien tient la troisième place sous la pluie avant d'abandonner à quelques boucles du but.