En F1, Giancarlo Baghetti serait resté un simple anonyme, si ce Grand Prix de France 1961 n'avait jamais existé. Mais ce ne fut pas le cas, et il est entré dans l'histoire.
Giancarlo participe à des courses de voitures de sport à la fin des années 50. Puis il entame la Formule junior en 1958. Remarqué par Enzo Ferrari, la Scuderia le prend sous son aile en 1961. Terminant deuxième des 12 heures de Sebring, il va ensuite remporter les Grands Prix hors championnats de Syracuse et de Naples. Giancarlo va faire ses débuts en championnat du monde lors du Grand Prix de France début juillet.
Classé à la douzième position sur la grille de départ, Giancarlo remonte à la troisième place après l'abandon de Wolfgang von Trips. Suite à la panne de Phil Hill et à l'abandon de Richie Ginther, il se retrouve en tête avec Jo Bonnier et Dan Gurney sur ses talons. Lors des dix derniers tours, les trois pilotes vont successivement mener la course. Le Suédois abandonne à trois tours de la fin, le laissant livrer une bataille sans merci avec Gurney. Et c'est Giancarlo qui franchit la ligne d'arrivée en premier avec un dixième de seconde d'avance ! Il réalise donc l'exploit de remporter la victoire pour sa première course en F1. Cette belle performance n'aura pas de suite, si ce n'est qu'il réalise le meilleur tour en course lors du Grand Prix d'Italie, marqué par la mort de Wolfgang Von Trips. En 1962, il marque trois autres points avec Ferrari.
En 1963, Giancarlo pilote pour l'écurie A-T-S, issue de la scission de plusieurs personnes avec Ferrari, mais la voiture n'est pas performante et il se retrouve sans cesse en queue de peloton. En 1964, il est engagé par la Scuderia Centro Sud sur BRM, sans résultats. Giancarlo participe aux Grand Prix d'Italie en 1965 sur une Brabham, 1966 sur Ferrari et 1967 avec Lune Lotus, sans réussir de nouvelles performances. En 1966, il termine deuxième de la Targa Florio.
Il se retire de toutes les compétitions en 1968 et devient photographe de presse.
Julien