La carrière de pilote automobile d'André Guelfi eut lieu essentiellement en France et en Afrique du Nord, surtout au Maroc.

Né à Mazagan, André est le neveu d'un riche magnat de la vente de sardines avec qui il s'est associé par le passé, d'où son surnom de Dédé la sardine. Après avoir été chauffeur d'officiers pendant la guerre, il débute sa carrière de pilote en 1950 avec une ancienne Delahaye. Après avoir eu entre les mains une Jaguar, il intègre l'équipe Gordini à partir de 1953 en voitures de sport et participe aux 24 heures du Mans, il remporte la victoire à Agadir. L'année suivante, il ne fait que deux apparitions en compétition, au Mans où il termine sixième avec Jacques Pollet, et remporte la victoire dans sa catégorie des 2001-3000cc, puis à Pescara, mais en Formule 1 cette fois, où dès le premier tour sa voiture s'enflamme. L'année suivante, André court essentiellement au Maroc, et ses bonnes performances lui permettent de terminer champion à la fin de l'année. Il revient en France en 1956 pour disputer les 24 heures du Mans, sans parvenir à rallier l'arrivée. En 1957, il participe à l'une des dernières courses de F1 hors championnat pour l'équipe Gordini, les voitures bleues étant de moins en moins compétitives. A Pau, il se classe en septième position avec 7 tours de retard sur Behra. De nouveau présent au Mans, son moteur casse et l'oblige à abdiquer.

L'année suivante, il passe chez Jaguar pour disputer les 24 heures, et en monoplaces fait acquisition d'une Cooper avec moteur à l'arrière. Et sur l'autodrome de Linas-Montlhéry, André réalise une magnifique performance en se classant second, concédant seulement trois secondes à Henry Taylor, mais devant McLaren, Burgess, Marsh, Neil, tous ces pilotes roulant avec une monoplace similaire. En fin d'année, il dispute le GP du Maroc de F2, une course qui compte également pour le championnat du monde de F1. Il se classe 15ème à 7 tours de Moss, mais dans la catégorie F2, c'est une quatrième place à un tour de Brabham. Tout au long des années 60, il va courir presque toutes les courses au Maroc, jusqu'en 1968, où la cinquantaine approchant, il parvient cependant à terminer second à rabat sur une Porsche 911R. André Guelfi va abandonner par la suite sa carrière de pilote, sans pour autant renoncer au monde automobile. Son bar se trouve en effet dans le même immeuble que celui du magazine Sport-Auto, avant de travailler ensuite pour Elf-Aquitaine. La suite est un peu moins glorieuse, impliqué dans un scandale politico financier, il est condamné à 3 ans avec sursis et un million de francs d'amende.

André Guelfi est désormais à la retraite et vit à Malte. Dans les années 90, il a écrit le livre "Original", une autobiographie où il évoque ses souvenirs de l'armée, son amitié avec le président du CIO Samaranch, et bien d'autres choses.