Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes
Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda RBPT
Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes

1128o Gran Premio

L Japanese Grand Prix
Cubierto
Suzuka
domingo, 6 de abril de 2025
53 vueltas x 5.807 km - 307.471 km
(Offset: 300 m)
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Red Bull: le chassé-croisé Lawson - Tsunoda


Il se passe toujours quelque chose à Milton Keynes

C'est un Liam Lawson groggy qui débarque au Japon. Le jeune Néo-Zélandais n'a pas encore digéré sa brutale rétrogradation chez Racing Bulls. On peut le comprendre: en l'espace de trois semaines, il est passé du statut de nouveau surdoué de la filière Red Bull à celui de cancre relégué dans la classe inférieure. Ici, Lawson fait aussi part de sa surprise, puisque selon lui Christian Horner et Helmut Marko l'avaient assuré de leur soutien: « C'est définitivement un choc. Je n'ai rien vu venir. Les discussions que nous avions ne semblaient pas du tout aller dans cette direction. Oui, je suis frustré, car je pense que j'aurais eu besoin de plus de temps, d'autant que nous arrivons sur des circuits que je connais bien mieux que Melbourne et Shanghai. » La presse a aussi souligné que Lawson peinait à s'adapter à une RB21 conçue sur mesure pour Max Verstappen, c'est-à-dire avec un survirage prononcé. « La voiture était très difficile à pilote, admet-il, mais j'étais en train de m'adapter. Le plus grand obstacle fut encore une fois le manque de temps. » Christian Horner tente de justifier cette éviction brutale: « Bien sûr, c'est cruel, parce que vous devenez un briseur de rêves, mais parfois, il faut être cruel pour être gentil. Et dans ce cas, ce n'est pas la fin pour Liam. J'ai été très clair avec lui: nous lui avons demandé trop, trop vite. Et donc, il a désormais l'opportunité de cultiver son indéniable talent chez Racing Bulls, dans un environnement qu'il connaît et qui est peut-être un peu moins stressant que chez RBR. »


Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Yuki Tsunoda a la grande fierté de faire ses débuts chez Red Bull pour son Grand Prix national. Le petit Japonais savoure cet instant. Il sait que pour lui, le plus dur commence. Soit il réussit, c'est-à-dire engrange régulièrement des points et permet à son équipe de bien figurer au classement des constructeurs, soit il échoue, et alors sa carrière en F1 sera probablement terminée, malgré le soutien de Honda. Il sait du reste que Red Bull ne l'attend pas comme le Messie, mais comme un pis-aller, après la catastrophe Lawson. Helmut Marko doute toujours de la stabilité psychologique de ce jeune garçon impulsif. Au détour d'une interview, l'Autrichien révèle même qu'Adrian Newey considérait le Japonais comme un « mouton noir », qu'il ne voulait à aucun prix chez RBR. Mais l'ingénieur anglais est parti chez Aston Martin, et Tsunoda doit désormais, comme Max Verstappen, dompter une RB21 très capricieuse. Le nouvel arrivant a pu mesurer l'ampleur de la tâche dans le simulateur de Milton Keynes, même s'il assure que la RB20, qu'il a eu l'occasion de conduire fin 2024 à Abou Dhabi, était encore plus rétive. « Cette RB21 ne me paraît pas extrêmement difficile à piloter, assure-t-il. Évidemment, le simulateur n'est pas la piste. Je ne pense pas avoir besoin de changer mon style de pilotage, car jusqu'à présent, il fonctionne plutôt bien avec la voiture. Sinon, je ne serais probablement pas ici en train de porter ce logo ! »


Si Tsunoda, jeune bachelier, se garde d'accabler la dernière monture de l'écurie de Milton Keynes, Max Verstappen, empereur en son royaume, ne prend pas de gantelets pour dire ce qu'il pense de son haridelle: « Notre voiture n'est pas là où nous le souhaitions. Elle n'est pas meilleure que la RB20. Elle est un peu plus nerveuse, un peu plus instable dans les virages. Cela dépend aussi de plusieurs facteurs: la vitesse en virage, l'asphalte, les pneus, la surchauffe, les bosses et les vibreurs. Certains circuits sont plus contraignants que d'autres. Certains problèmes sont plus faciles à résoudre que d'autres. Tout le monde fait de son mieux pour rendre la voiture plus rapide. » Verstappen critique aussi explicitement le remplacement de Liam Lawson par Yuki Tsunoda. Il a approuvé un commentaire publié par son compatriote Giedo van der Garde sur Instagram, dans lequel ce dernier a dénoncé le « vent de panique » qui soufflerait sur l'entité Red Bull. À Suzuka, le quadruple champion du monde assume son « like »: « J'ai donné mon avis à l'équipe et j'ai parlé avec Liam. Celui-ci a disputé onze courses au total avant de nous rejoindre, mais toutes en fin de championnat. Or, le commencement de la saison est très difficile pour les débutants puisqu'il se déroule sur des circuits peu fréquentés. Cela n'aide pas à l'apprentissage d'une monoplace. »


Le mécontentement de Max Verstappen permet aux journalistes de faire monter la mousse autour des rumeurs évoquant son départ de la maison Red Bull. Les difficultés de celle-ci depuis un an pourraient pousser le Néerlandais à aller voir ailleurs. Si la piste Mercedes semble pour le moment éteinte, la route menant vers Aston Martin s'élargit. Il est certain que le clan Verstappen a des contacts avec Lawrence Stroll dont les manches regorgent d'atouts: des moyens financiers énormes, un campus technologique ultra-moderne, l'exclusivité du groupe propulseur Honda 2026, un équipier putatif, son fils Lance, qui ne ferait d'ombre à personne, et surtout, surtout, Adrian Newey, avec lequel le quadruple champion du monde aimerait évidemment retravailler. Cerise sur le gâteau: Stroll lui aurait proposé le plus mirifique contrat jamais vu en F1: un milliard d'euros sur cinq ans !


Cependant, pour le moment, Max Verstappen se retrousse les manches pour replacer Red Bull dans la course au titre mondial. Pas question de soupirer sur une RB21 dont le comportement sur route diffère de celui enregistré sur simulateur ! Il faut résoudre les problèmes, un à un. Lors d'une réunion de crise à Milton Keynes, Verstappen et Christian Horner ont tapé du poing sur la table pour « secouer » le staff technique. D'abord, ils ont décidé de réduire le télétravail, source selon eux de distraction. Les ingénieurs devront davantage œuvrer sur site. Ensuite, Verstappen élargit sa propre équipe technique. Il rappelle ainsi Hugh Bird, l'ancien ingénieur de course de Sergio Pérez, qui sera désormais le bras droit de son ingénieur titulaire Gianpiero Lambiase. Ensemble, ils modifient de fond en comble les réglages de la RB21 afin d'arriver à Suzuka avec une machine capable de rivaliser avec les a priori invincibles McLaren-Mercedes.


Présentation de l'épreuve

Le circuit de Suzuka a fait l'objet en janvier- février d'un resurfaçage partiel. Le bitume de la portion entre la ligne droite de départ et le début du second secteur a été entièrement refait. Il s'agissait évidemment d'offrir une surface beaucoup plus lisse et de générer un maximum d'adhérence. Très vite, il s'avère que le résultat dépasse largement les espérances: le nouveau revêtement est si peu abrasif que la dégradation des pneus est très faible, voire nulle ! Dans ce contexte, le choix de Pirelli de proposer ici sa gamme de pneus la plus dure (C1 - C2 - C3), va s'avérer très préjudiciable pour le spectacle...


Ce Grand Prix du Japon est aussi l'occasion pour Red Bull de tirer un dernier coup de chapeau à Honda, son motoriste depuis 2019, avant que leurs chemins ne se séparent à l'issue de cette saison 2025. La RB21 adopte ce week-end une livrée entièrement blanche, flanquée du fameux cercle rouge, c'est-à-dire les couleurs de la Honda RA272 avec laquelle Richie Ginther a donné sa première victoire en F1 au constructeur japonais, lors du GP du Mexique 1965, il y a tout juste soixante ans. Avec cette robe, il sera toutefois difficile de distinguer en piste les Red Bull de leurs petites sœurs les Racing Bulls dont les bolides sont aussi largement parés de blanc. Haas adapte également sa livrée à ce rendez-vous de Suzuka, en semant sur sa VF-25 des fleurs de Sakura, puisque ce Grand Prix se déroule début avril, alors que les cerisiers japonais sont déjà ornés de leur traditionnelle parure rose pâle.


Jonathan Wheatley prend ce week-end ses fonctions de team manager de l'écurie Stake-Sauber. L'ancien bras droit de Christian Horner chez Red Bull a pour mission d'achever la mutation du team helvétique qui deviendra l'an prochain l'écurie d'usine Audi. Il travaillera sous la responsabilité de Mattia Binotto, directeur des opérations directement missionné par la firme aux anneaux. L'arrivée de Wheatley coïncide avec le retrait de Beat Zehnder, le directeur sportif « historique » de Sauber, puisque celui-ci est arrivé dans l'entreprise dans les années 1980, avant même son entrée en F1, à l'époque des protos Mercedes C8, C9, C11 ! Zehnder, 59 ans, assurera désormais les fonctions plus discrètes de « directeur des programmes et opérations signatures ». Avec cette mise au placard de l'un des derniers survivants de l'époque du fondateur Peter Sauber, c'est une nouvelle page qui se tourne à Hinwil.


Aston Martin a récemment vendu des parts mineures de son écurie de Formule 1 afin de lever un fonds de 74 millions de livres sterling (88,5 millions d'euros). Déjà, en 2024, deux puissants groupes d'investissement, Accel et HPS Investment Partners, ont acquis 20 % de l'écurie de Silverstone, portant ainsi sa valeur estimée entre 1,8 et 2,4 milliards d'euros. Outre Lawrence Stroll, ses autres actionnaires sont le géant pétrolier saoudien Aramco et l'ingénieur-vedette Adrian Newey. En parallèle, Stroll et son consortium Yew Tree ont accru leur participation dans la firme Aston Martin (à hauteur de 33%), un investissement massif visant à rassurer les autres actionnaires, le constructeur chinois Geely et le fonds souverain saoudien. Il s'agit donc principalement de renflouer la firme basée à Gaydon, sans que cela ait de conséquences directes sur le team de F1.


Claire Williams signe un retour discret dans l'écurie familiale. La fille du regretté Sir Frank, qui a vendu l'équipe en 2020 à Dorilton Capital, vient en effet d'être nommée ambassadrice de la banque espagnole Santander, un sponsor apporté par Carlos Sainz Jr. Williams n'avait pas tout à fait quitté le monde de la F1 puisqu'elle officie aussi comme consultante pour Netflix dans le cadre de la série « Drive to Survivre ». Du reste, elle a récemment reconnu qu'elle vivra toujours avec le chagrin d'avoir dû vendre l'équipe, alors que son père était gravement malade, même si elle reconnaît que cela était indispensable à sa survie: « Notre famille n'a pas pris cette décision de gaîté de cœur. Il ne se passe pas un jour sans que j'y songe. Cette écurie était notre vie, je voulais la diriger pour mon fils ou pour mes neveux. Je regrette de ne même pas avoir osé demander à garder ne serait-ce que 5 % du capital. Mais peu importe. L'important, c'est que nous ayons trouvé les bonnes personnes pour reprendre l'affaire. Nous avons eu beaucoup de chance, car l'année 2020 a été horrible. Les gens n'achetaient pas d'entreprises et certainement pas d'écuries de F1 en perdition. »


L'équipe Williams peut en tout cas se louer de son début de saison 2025. Avec 17 points engrangés, elle a déjà égalé son total de 2024 ! Ce joli tableau doit beaucoup à un excellent Alexander Albon qui fait oublier une précédente saison en demi-teinte et saisit toutes les occasions d'inscrire des points. À l'inverse, Carlo Sainz peine à s'accoutumer à sa FW47 dont le comportement est très différent de celui des Ferrari qu'il pilotait naguère. Hélas, le Madrilène ne vivra pas au Japon un joyeux week-end. Victime d'ennuis gastriques, il passe beaucoup de temps aux W.C., au point de manquer l'exécution de l'hymne national japonais avant le coup d'envoi de la course... ce qui lui vaudra une absurde amende de 10 000 euros !


En ce début 2025, Stefano Domenicali mène d'intenses négociations avec Mme Paetongtarn Shinawatra, Premier ministre de Thaïlande, en vue de l'organisation d'un futur Grand Prix à Bangkok, sur le circuit de Buriram qui accueille déjà le Moto GP. Les discussions avancent bien, d'autant que la Thaïlande bénéficie d'un bon ambassadeur en la personne d'Alexander Albon, premier pilote national à briller sur la scène mondiale depuis le Prince Bira, en des temps antédiluviens. Le 28 mars, le pilote Williams se rend justement à Bangkok pour rencontrer Mme. Shinawatra, mais atterrit en pleine panique: une demi-heure plus tôt, un terrifiant séisme a frappé la Birmanie voisine, et toute la Thaïlande est en état d'alerte. Plus de peur que de mal pour Albon, qui se contentera de constater les fissures apparues sur les murs de son hôtel avant de prendre le chemin du Japon. L'heure est au secours aux victimes, et on reparlera plus tard du GP de Thaïlande...


Ce GP du Japon est l'occasion pour Alpine-Renault de faire rouler en EL1 son premier « rookie » de la saison. Il s'agit de son réserviste Ryo Hirakawa, pilote officiel de Toyota en Endurance et précédemment aperçu chez McLaren en 2024. Il remplace Jack Doohan qui commencera donc son week-end lors des seconds essais. Par ailleurs, Williams vient d'intégrer à son académie le Français Victor Martins, jusqu'alors protégé d'Alpine. Voilà une bonne occasion pour le champion 2022 de F3, un peu empêtré depuis trois ans en F2, de relancer sa carrière. Il devrait rouler cette année en essais libres, en lieu et place du réserviste officiel de Williams Oliver Turvey qui, à 38 ans, n'est plus spécialement un rookie...


Quelques modifications techniques. Red Bull a largement révisé le train de sa RB21, notamment au niveau du capot moteur, de la suspension et des écopes de frein. Haas inaugure un plancher remanié. Williams arbore un nouvel aileron avant tandis que Sauber a largement revu son bolide, au niveau du plancher et des ailerons.


Essais et qualifications

Vendredi, les premiers essais libres se déroulent sous un franc soleil. Norris se montre le plus rapide (1'28''549''') lors de la première session devant Russell et Leclerc. La deuxième séance est interrompue par un énorme accident de Doohan. Audacieux, l'Australien garde son DRS ouvert alors qu'il aborde le premier tournant. L'Alpine part en toupie à plus de 200 km/h et s'écrase avec une rare violence dans les murs de pneus. Doohan sort seul de son épave mais est tout de même transporté au centre médical du circuit pour examen. Il sera autorisé à prendre part au reste du week-end, malgré de violentes douleurs au bras gauche. Les voitures reprennent la piste après un long drapeau rouge, et Piastri se montre le plus rapide (1'28''114''') devant Norris et l'étonnant Hadjar. Alonso provoque une dernière interruption en se plantant dans les graviers à Degner. McLaren confirme sa domination lors des ultimes essais libres, Norris (1'27''965''') devançant Piastri (1'27''991'''). À signaler que pas moins de quatre incendies se déclarent dans les pelouses bordant la piste durant ces séances, ce qui contraint les organisateurs à tondre celles-ci puis à les humidifier avant les qualifications afin d‘éviter tout nouvel incident.


L'après-midi, Verstappen réalise un véritable exploit en décrochant une superbe pole position, qui est aussi le nouveau record du circuit (1'26''983'''), un souffle devant les McLaren. Le Hollandais semble littéralement transcender la Red Bull, puisque dans le même temps Tsunoda ne réalise qu'un piètre 14e temps. Le Japonais dit avoir mal chauffé ses pneus. Chez McLaren, Norris (2e) rate la pole pour 12 millièmes, à cause d'une erreur au virage n°7. Piastri se classe troisième, à 44 millièmes de la pole. Après avoir tâtonné dans ses réglages, Leclerc place sa Ferrari en 4e position, mais à 3/10es des meilleurs. Hamilton (8e) pointe un gros sous-virage. Les Mercedes sont en troisième ligne. Russell (5e) n'a pas réussi à bien exploiter ses pneus et Antonelli (6e) a mis du temps à s'adapter au circuit. Hadjar se met de nouveau en vedette avec un superbe septième temps. Lawson (14e) se plaint en revanche de l'équilibre de sa Racing Bulls.


Albon (9e) place de nouveau sa Williams en Q3, tandis que Sainz (15e), éliminé en Q2, est pénalisé de trois places pour avoir gêné Hamilton. Bearman décroche une excellente 10e place avec sa Haas. En revanche Ocon (18e), contraint d'éprouver les nouvelles pièces, n'a pu parfaire ses réglages. Chez Alpine, Gasly (11e) échoue aux portes de la Q3. Doohan (19e) découvre le circuit au volant d'une A525 reconstruite en hâte. Les Aston Martin sont mises en difficulté par le vent. Alonso (12e) dit compter sur la pluie pour remonter le lendemain. Stroll (20e) voit son meilleur tour ruiné par une forte rafale. Enfin, les Kick-Sauber (Hülkenberg 16e, Bortoleto 17e) sont éliminées en Q1, mais de peu: au cours de cette séance, 17 pilotes se tiennent en moins d'une seconde !


Ce samedi soir, tout le monde salue l'incroyable pole position de Max Verstappen, une grande prouesse réalisée au volant d'une machine très perfectible. Le Néerlandais se dit le premier surpris: « Je ne sais pas si cette pole position est la plus belle de ma carrière, mais elle est tellement inattendue que cela la rend vraiment spéciale. J'étais surmotivé, j'ai tout donné et j'ai pris beaucoup de plaisir durant ce dernier tour. » Reste à savoir s'il pourra contenir le lendemain les McLaren, ce qui paraît improbable, tant les MCL39 paraissent supérieures à la RB21. Mais, qui sait ?...


Le Grand Prix

Les météorologues annonçaient de la pluie pour ce premier dimanche d'avril, mais le ciel est seulement chargé. La course se déroulera sur le sec. La plupart des pilotes partent avec des pneus médiums (C2). Hamilton, Bortoleto et Ocon sont munis de durs (C1), Doohan et Stroll de tendres (C3). Vue la faible attrition constatée en essais, un seul arrêt est programmé.


Départ: Norris démarre un petit peu mieux que Verstappen, mais ce dernier lui barre aussitôt la route et garde l'ascendant au premier virage. Rien à signaler à l'arrière.


1er tour: Verstappen mène devant Norris, Piastri, Leclerc, Russell, Antonelli, Hadjar, Hamilton, Albon et Bearman.


2e: Le DRS est activé. Verstappen se forge une avance d'une seconde sur Norris. Antonelli coupe la chicane Casio sans perdre de position.


3e: Verstappen se plaint de sa sélection de vitesses mais creuse l'écart sur Norris. Russell menace Leclerc pour la quatrième place.


5e: Verstappen devance Norris (1.4s.), Piastri (2.2s.), Leclerc (3.5s.), Russell (4.2s.), Antonelli (5.6s.), Hadjar (7s.), Hamilton (7.6s.), Albon (8.8s.), Bearman (9.4s.), Alonso (11s.) et Gasly (12s.).


6e: Verstappen a repoussé Norris à deux secondes. Piastri reste dans le sillage de son équipier. Malgré ses gommes dures, Hamilton déborde Hadjar par l'intérieur au premier virage.


7e: Verstappen réalise le meilleur chrono (1'33''526''') et garde deux secondes d'avantage sur Norris.


9e: Les météorologues de McLaren annoncent la pluie dans vingt minutes. Mais celle-ci ne viendra pas. Stroll chausse les pneus durs.


10e: Verstappen précède Norris (2s.), Piastri (3.6s.), Leclerc (5s.), Russell (5.7s.), Antonelli (7.3s.), Hamilton (9.3s.), Hadjar (11.4s.), Albon (12.8s.), Bearman (14.2s.), Alonso (16s.) et Gasly (17.7s.).


12e: Les écarts sont très stables en tête de course. Russell menace toujours Leclerc. Tsunoda poursuit Gasly pour la 12e place.


14e: Verstappen devance Norris (2s.), Piastri (3.2s.), Leclerc (5.5s.), Russell (6.7s.), Antonelli (9s.), Hamilton (10.6s.), Hadjar (13s.), Albon (14.5s.) et Bearman (16.8s.).


16e: Verstappen a deux secondes d'avance sur Norris, trois secondes et demie sur Piastri. Leclerc est parvenu à semer Russell. Doohan s'empare de pneus durs.


18e: Norris reprend quelques dixièmes à Verstappen. Son ingénieur Will Joseph le rappelle aux stands en cours de tour, avant de lui transmettre un contre-ordre. Une feinte sans doute destinée à la murette Red Bull...


20e: Une seconde et demie sépare Verstappen et Norris. Russell s'empare de pneus durs (2.3s.) et repart en 13e position.


21e: Piastri chausse les pneus durs dans un arrêt très court (2s.) et se relance à la neuvième place.


22e: Verstappen et Norris entrent ensemble aux stands pour mettre les pneus durs. L'arrêt de l'Anglais dure une seconde de moins (2.3s. contre 3.3s.) que celui de son rival, et il redémarre presque à la hauteur du Hollandais, à sa droite. Dès la ligne blanche, Norris appuie sur le champignon, mais il s'est trop précipité et dérape un instant dans l'herbe, laissant filer son adversaire. Furieux, il accuse celui-ci par radio de l'avoir tassé, ce qui est faux. Leclerc chausse aussi les pneus blancs et repart 10e.


23e: Antonelli a recueilli le commandement. Il compte trois secondes et demie d'avance sur Hamilton. Russell est bloqué derrière Alonso. Hülkenberg change de gommes.


24e: Verstappen prend la quatrième place à Albon. Bearman et Tsunoda passent en pneus durs.


25e: Albon, Alonso et Gasly changent de pneus. L'arrêt de l'Espagnol dure près de cinq secondes et celui-ci repart derrière Bearman.


26e: Antonelli devance Hamilton (4.5s.), Verstappen (8.3s.), Norris (10.6s.), Piastri (12.3s.), Leclerc (17.5s.), Russell (20s.), Lawson (29s.) et Sainz (30.6s.). Hadjar chausse les enveloppes blanches et passe au dixième rang.


28e: Les commissaires décident de ne donner aucune suite à l'incident entre Verstappen et Norris à la sortie des stands.


29e: Antonelli a quatre secondes d'avance sur Hamilton. Verstappen attend l'arrêt de ceux-ci et garde deux secondes de marge sur Norris. Albon a doublé Bortoleto et Ocon. Il se retrouve onzième.


30e: Hadjar déborde Sainz par l'extérieur au premier tournant. Pressé par Verstappen, Hamilton bloque ses roues et tire tout droit à la chicane, avant de rejoindre les stands.


31e: Hamilton se saisit de pneus médiums (2.2s.) et se retrouve septième. Albon déborde Sainz et retrouve les points.


32e: Antonelli passe chez Mercedes pour mettre les pneus durs et se réinsère en sixième position. Verstappen retrouve le commandement. Albon prend la 9e place à Lawson. Ocon et Bortoleto changent d'enveloppes.


33e: Verstappen mène devant Norris (1.3s.), Piastri (3s.), Leclerc (9s.), Russell (12.4s.), Antonelli (21.4s.), Hamilton (22.3s.), Hadjar (30.4s.), Albon (33.8s.) et Lawson (35.3s.).


34e: Lawson et Sainz passent aux stands et prennent des pneus tendres. Bearman retrouve ainsi la 10e place et le point correspondant.


36e: Verstappen compte une seconde et deux dixièmes d'avance sur Norris. Piastri roule lui aussi à un peu plus d'une seconde de son équipier. Hamilton est mécontent de ses pneus médiums. Alors qu'il menaçait Antonelli, il voit celui-ci s'enfuir peu à peu.


38e: Verstappen précède Norris (1.2s.), Piastri (2.4s.), Leclerc (10s.), Russell (13.4s.), Antonelli (20.4s.), Hamilton (23.2s.), Hadjar (32.6s.), Albon (37.6s.) et Bearman (42s.).


40e: Piastri est revenu à moins d'une seconde de Norris et peut donc user du DRS, mais il est trop loin pour porter une attaque.


41e: Piastri demande par radio que Norris mette la gomme pour rattraper Verstappen. Mais l'Anglais ne parvient pas à faire tomber son retard sous la seconde.


42e: Verstappen est premier devant Norris (1.5s.), Piastri (2.1s.), Leclerc (11.4s.), Russell (15s.), Antonelli (20.5s.), Hamilton (23.5s.), Hadjar (34s.), Albon (39s.), Bearman (44s.), Alonso (49s.) et Tsunoda (50s.).


44e: Piastri est dans le sillage de Norris, mais il doit bientôt quitter son aspiration pour ménager ses pneus. Les McLaren semblent condamnées à rester derrière la Red Bull de Verstappen.


46e: Le trio de tête prend un tour à Stroll. Antonelli s'empare du meilleur chrono (1'31''072''').


48e: L'intervalle entre Verstappen et Norris fluctue peu, entre une seconde et deux dixièmes et une seconde et demie selon les secteurs.


49e: Verstappen devance Norris (1.2s.), Piastri (2s.), Leclerc (13.7s), Russell (15.3s.), Antonelli (18s.), Hamilton (26s.), Hadjar (35s.), Albon (39s.) et Bearman (48s.).


50e: Antonelli réalise le meilleur tour de la course (1'30''965''').


51e: Verstappen compte toujours une seconde et demie d'avance sur Norris. Derrière son équipier, Piastri est hors de la zone DRS. Cela restera ainsi lors des deux dernières boucles.


53e et dernier tour: Max Verstappen remporte pour la quatrième année consécutive le GP du Japon, devant Norris et Piastri. Leclerc finit quatrième. Suivent les Mercedes de Russell (5e) et Antonelli (6e). Hamilton se classe septième. Hadjar (8e) inscrit ses premiers points en F1. Albon finit neuvième et Bearman dixième. Viennent ensuite Alonso, Tsunoda, Gasly, Sainz, Doohan, Hülkenberg, Lawson, Ocon, Bortoleto et Stroll, seul pilote à avoir concédé un tour au vainqueur.


Après la course

Max Verstappen a confirmé son exploit de la veille: parti en tête, il est parvenu à maintenir les deux McLaren derrière lui durant toute l'épreuve. Il fut certes aidé par la faible attrition des pneus et la grande difficulté de dépasser sur ce tracé. « C'était amusant, commente-t-il. Toute la course, j'ai vu deux voitures orange dans mes rétros, surtout pendant les vingt derniers tours. Nous avons tous attaqué fort. Les pneus se dégradaient, mais c'était moins pire qu'attendu. La température plus fraîche de la piste nous a un peu aidés. Mais je pense que l'essentiel s'est joué hier, avec la pole, parce qu'ici, c'est vraiment difficile de se suivre. Les voitures gagnent en appui chaque année, ce qui rend les dépassements un peu plus compliqués. En plus, il n'y a qu'une seule zone de DRS, donc doubler est vraiment dur. » Cependant cette victoire, totalement inattendue en début de saison, démontre que la Red Bull RB21 a bel et bien du potentiel. « Nous ne sommes pas où nous voudrions être, mais ce week-end, nous avons vraiment maximisé les performances, estime Verstappen. L'équilibre de l'ensemble s'est un peu amélioré, c'est ce qui m'a permis de signer la pole hier. Bref, il faut continuer à travailler, mais une victoire comme ça, je prends ! »


Néanmoins, beaucoup se demandent si quelqu'un d'autre serait capable de hisser cette RB21 aussi rétive vers la victoire. La veille, Fernando Alonso a salué une pole « comme seul Max peut la faire ». Christian Horner attribue lui aussi le mérite de ce succès à son pilote: « Max a été exceptionnel. Nous avons travaillé dur pour lui donner une voiture dont il puisse tirer le meilleur parti. Celle-ci est encore loin d'être bien équilibrée. Mais Max est notre motivateur n°1. Et il a été parfait, en qualifications comme en course. » Toutefois, Verstappen ne serait pas tout à fait lui-même s'il se privait d'envoyer un tacle aux pilotes McLaren. Comment ont-il pu être vaincus alors qu'ils disposaient de la meilleure machine du plateau ? Le Hollandais se marre: « Je suis très content de ce que je fais actuellement, mais imaginez si j'avais une McLaren ! Norris et Piastri seraient loin derrière ! Ils seraient encore ici que je serais déjà à Tokyo ! » Quoiqu'il en soit, après trois courses, Verstappen n'a qu'un point de retard sur Norris au championnat du monde. Qui l'eût cru un mois plus tôt ?


McLaren essuie au Japon son premier revers de la saison. Comme Max Verstappen, ses pilotes pensent que la victoire s'est décidée la veille en qualifications. Ainsi Lando Norris: « Tout s'est joué hier. Max a fait une bonne course sans erreur. Notre rythme était trop similaire au sien pour tenter quelque chose. » L'Anglais a pourtant essayé de surprendre son rival à la sortie des stands, mais il a échoué dans la pelouse, d'où un gros coup de sang à la radio ! Toutefois, à l'arrivée, il n'accuse plus Verstappen de l'avoir poussé dehors: « Max est le dernier gars que j'imagine me laisser de l'espace ! Il était quand même devant. C'est la course. » Norris exprime toutefois ses doutes sur le bien-fondé de la stratégie de son équipe. N'aurait-il pas été opportun de le laisser en piste plus longtemps au lieu de le faire rentrer en même temps que Verstappen ? Après tout, Kimi Antonelli et d'autres ont prouvé que les Pirelli médiums pouvaient aller bien plus loin dans cette course. « Non, ce n'aurait pas été une bonne idée, répond Andrea Stella. La bonne stratégie, c'était celle de Russell. Il a rapidement mis les pneus durs et a été tout de suite très rapide. Du reste le nouvel asphalte a complètement transformé Suzuka. La dégradation des pneus est désormais ici très faible, ce qui rend les dépassements très difficiles avec la même stratégie. C'est pourquoi Verstappen a en fait gagné cette course hier. » Oscar Piastri, troisième après avoir passé la course derrière son coéquipier, confirme qu'il est désormais presque impossible de doubler à Suzuka: « Même avec le DRS, il aurait fallu 100 mètres de plus à la grande ligne droite pour je puisse attaquer Norris. Je me suis approché quelques fois, mais jamais assez pour tenter quoi que ce soit de réaliste. Avec l'air sale, c'est très difficile de rester dans cette position. »


Ce week-end, Ferrari n'a pu que mesurer son retard sur les McLaren et la Red Bull de Max Verstappen. Charles Leclerc, quatrième, s'est contenté de garder les Mercedes derrière lui. Lewis Hamilton a lui essayé une stratégie originale en partant en gommes dures, mais il n'a réussi qu'à doubler Isack Hadjar. Visiblement, le septuple champion du monde tâtonne encore dans ses réglages. Il déplore en outre un « défaut » qui aurait été identifié sur sa seule machine, sans en préciser sa nature (le bruit court qu'il s'agirait d'un souci sur le plancher) et souhaite voir celui-ci supprimé pour le GP de Bahreïn. En tout cas, Ferrari a dû relever la hauteur de caisse de sa SF-25 après la disqualification d'Hamilton en Chine, et ceci explique peut-être pour partie son faible niveau au Japon. Frédéric Vasseur promet du mieux pour les prochains rendez-vous et calque sa stratégie de développement sur celle de 2024: « Depuis deux ans, on commence la saison comme ça, et ce n'est pas idéal. On préférerait gagner plutôt que finir cinquième (sic), c'est évident. Mais nous n'avons pas à changer d'approche. Il y a un an, on était à peu près dans la même situation, voire pire. Et notre réaction a été très, très forte. Nous avons fait des petits pas et avons retrouvé le succès. » Alors, puisque tout va bien...


Mercedes a aussi vécu un week-end médiocre. George Russell et Andrea Kimi Antonelli rallient l'arrivée à leurs positions de départ, cinquième et sixième. Le Britannique se plaint des pneus fournis par Pirelli. Selon lui, le manufacturier italien aurait dû proposer des composés plus tendres, car avec la très faible dégradation, les pneus durs pouvaient selon lui durer « indéfiniment ». Le jeune Antonelli peut lui se targuer d'avoir battu deux records de précocité. À 18 ans, 7 mois et 12 jours, il est désormais le plus jeune pilote à avoir réalisé un meilleur tour en course et à s'être retrouvé en tête d'un Grand Prix. Le Bolonais a toutefois souffert pour s'adapter au tracé de Suzuka, et reconnaît avoir eu besoin des conseils de Peter Bonnington et Valtteri Bottas pour appréhender correctement le premier secteur. « Ils sont très gentils, toujours là pour m'aider quand j'ai besoin d'un conseil et m'ont beaucoup apporté jusqu'ici », les remercie-t-il.


Enfin, le jeune Isack Hadjar inscrit ses premiers points en Formule 1 après une prestation impeccable. Le Francilien réalise décidément un début de saison impressionnant. Son accident dans le tour de formation à Melbourne est oublié. Déjà, en Chine, il aurait dû finir dans le « top 10 » sans une stratégie inepte à deux arrêts de Racing Bulls. Ici, il n'a subi qu'un seul arrêt et décroche une huitième place d'autant plus probante qu'il n'avait roulé qu'une seule fois, en Formule 4, sur ce très difficile circuit. « C'est presque un week-end parfait, déclare-t-il. On ne pouvait pas faire mieux. Ce matin, je savais que Hamilton allait me passer dans tous les cas, je ne roulais pas contre lui. C'était Albon mon adversaire principal, mais nous avons fait une course parfaite [...] La vitesse moyenne est énorme ici. En plus, on n'avait aucune dégradation des pneus, donc on allait de plus en plus vite, et sur une piste pareille, c'est très fatiguant. Ma nuque est détruite ! » C'est le métier qui rentre... Laurent Mekies salue aussi son pilote: « Ce qu'il a réalisé est exceptionnel pour un gars qui en est seulement à son troisième Grand Prix, sur un circuit aussi difficile. » Compliments largement relayés ensuite par le Dr. Helmut Marko... Bref, Yuki Tsunoda, anonyme 12e pour sa première sortie avec la seconde Red Bull, sait ce qui l'attend s'il n'inscrit pas bientôt des points...


Sources :

- Nextgen-auto.com

Tony