Lewis Hamilton - Red Bull: une dernière querelle pour la route
Deux ans après le très controversé dénouement du championnat 2021, Abou Dhabi est de nouveau le théâtre d'une polémique entre Mercedes et Red Bull. Alors que Lewis Hamilton a signé cet été un nouveau contrat avec son écurie jusqu'en 2025, Christian Horner affirme dans le Daily Mail que le septuple champion du monde l'a contacté pour rejoindre Red Bull ! « Nous avons eu plusieurs conversations au fil des ans à propos de l'arrivée de Lewis », narre le directeur de RBR. « Son entourage nous a contactés à plusieurs reprises. Plus récemment, une enquête a été menée pour savoir s'il y aurait un quelconque intérêt (de le faire signer). Mais je ne vois pas Verstappen et Hamilton travailler ensemble. La dynamique ne serait pas bonne. » Horner précise que c'est Anthony Hamilton, le père du pilote Mercedes, qui l'a sondé à la fin de l'hiver. Cette déclaration fait bondir Lewis Hamilton qui confirme certes avoir eu des contacts avec Red Bull, mais affirme que c'est Horner lui-même qui l'a approché: « C'est complètement faux ! Je n'ai pas parlé avec Horner depuis très, très longtemps. Et personne de mon équipe n'a parlé avec Red Bull. En revanche, eux m'ont contacté. Christian a essayé de me joindre plus tôt dans l'année. Mais c'était sur mon ancien numéro de téléphone, donc je ne l'ai vu que beaucoup plus tard. Je lui ai répondu: ''Désolé, je n'utilise plus ce téléphone''. »
Cette controverse paraît bénigne, mais on peut suggérer que Christian Horner apprécie de semer le trouble chez Mercedes. Car si chacun sait que Lewis Hamilton a discuté avec Ferrari, équipe avec laquelle Mercedes entretient de bonnes relations, des tractations avec les ennemis de Red Bull sont sans doute moins appréciées... En tout cas, Hamilton finira a priori sa carrière sur une Flèche d'Argent, et si on lui demande pour quelle autre équipe il aurait aimé piloter, il ne réfléchit pas longtemps: « Bien sûr, j'aurais aimé conduire au moins une fois la Rossa ! Mais cela ne s'est pas produit. Je suis avant tout reconnaissant envers Mercedes, comme le prouvent les treize années que j'aurais passées chez eux. Personne dans l'histoire de la F1 n'est resté aussi longtemps avec une même équipe. » Mais le chapitre de ses relations avec Ferrari est-il véritablement clos ?...
Présentation de l'épreuve
Au lendemain du Grand Prix de Las Vegas, la Formule 1 parcourt les 13 000 kilomètres séparant la capitale du vice d'Abou Dhabi, dernière escale du championnat du monde. Pilotes, dirigeants, ingénieurs, mécaniciens, journalistes etc., qui ont travaillé trois de suite en pleine nuit dans le Nevada, s'offrent ainsi un nouveau jet lag maousse (12 heures de décalage horaire !) pour être aussitôt à pied d'œuvre sur les bords du Golfe persique, puisque quatre jours séparent le dernier tour de roue à Vegas de la journée promotionnelle aboudabienne. Bien sûr, chacun est très, très fatigué. Affaiblissement des organismes ? Un méchant virus sévit dans le paddock et touche plusieurs pilotes, notamment Esteban Ocon et George Russell. Beaucoup se plaignent de ce calendrier démentiel et redoutent une saison 2024 qui ne comptera pas moins de 24 dates, soit deux de plus qu'en 2023. Le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem, venu en voisin (il est de Dubaï), dit comprendre le problème et tacle au passage à mots couverts Liberty Media: « Je suis désolé pour nous tous. Cela n'aurait pas dû arriver et nous prenons des mesures extrêmes pour y remédier. Vous savez, ma mission n'est pas de gagner de l'argent, mais de préserver l'intégrité du sport et de ceux qui y participent... »
L'ultime enjeu de cette saison écrasée par Max Verstappen et Red Bull est la seconde place du championnat des constructeurs que se disputent Mercedes (392 points) et Ferrari (388 pts). A priori, le Cheval cabré semble en mesure de sauter par-dessus l'Étoile. Les Ferrari sont plus performantes que les Mercedes en cette fin de saison, même si leur gestion des gommes, toujours très incertaine en course, pourrait leur valoir quelques mauvaises surprises. En tout cas, Toto Wolff a d'ores et déjà déclaré que perdre cette deuxième place ne serait pas un drame pour son équipe, entièrement concentrée sur l'élaboration d'une toute nouvelle monoplace pour 2024. La quatrième place est également convoitée par McLaren (284 pts) et Aston Martin (273 pts). De prime abord, le team de Woking n'a pas grand-chose à craindre de celui de Silverstone. La Papaye est en cette fin d'année une bien meilleure machine que la Verte. Mais on a vu McLaren manquer complétement son week-end à Las Vegas... Enfin, Williams (28 pts) défendra sa septième place face à AlphaTauri (21 pts), une des équipes en forme du moment, mais celle-ci devra marquer de gros points pour atteindre son objectif.
Chez les pilotes, le podium final de cette saison est constitué dans l'ordre de Max Verstappen, triple champion du monde, Sergio Pérez (deux fois moins de points que son équipier) et Lewis Hamilton qui achève sa deuxième année vierge de toute victoire. La quatrième place sera une querelle de prestige entre Espagnols, Carlos Sainz et Fernando Alonso affichant 200 points chacun, mais ils peuvent être supplantés par Lando Norris (195 pts) voire Charles Leclerc (188 pts). A noter qu'Oscar Piastri (89 pts) est le débutant à la première campagne la plus fructueuse depuis celle réalisée par le jeune Lewis Hamilton en 2007 (109 pts, il est vrai avec un barème beaucoup moins généreux).
Ce dernier Grand Prix est l'occasion pour les écuries de satisfaire leur obligation de faire rouler au moins deux « rookies » lors des essais libres. Ainsi, pas moins de dix jeunes pouces roulent vendredi après-midi ! Nombre d'entre eux ont déjà roulé à Mexico un mois plus tôt. Ferrari place ainsi Robert Shwartzman dans la SF-23 de Charles Leclerc. Chez Alpine, le réserviste Jack Doohan s'empare de l'A523 d'Esteban Ocon. Frederik Vesti conduit la Mercedes de Lewis Hamilton, Oliver Bearman la Haas de Nico Hülkenberg, Felipe Drugovich l'Aston Martin de Fernando Alonso et Théo Pourchaire l'Alfa Romeo de Guanyu Zhou. Le Mexicain Patricio O'Ward, déjà aperçu ici en 2022, se glisse dans la McLaren de Lando Norris. Williams prête le volant d'Alexander Albon à l'Anglais Zak O'Sullivan, 18 ans, champion de F3 britannique en 2021 et vice-champion international de F3 en 2023. Enfin, Red Bull choisit carrément de faire rouler deux néophytes en lieu et place de ses titulaires. Les RB19 seront ainsi pilotées par le Français Isack Hadjar, déjà vu à Mexico sur l'AlphaTauri, et par l'Anglais Jake Dennis (28 ans), une des stars du Grand Tourisme, récent champion de Formule E avec Andretti Autosport et pilote de développement chez RBR depuis 2018. Quelques-uns de ces pilotes rouleront aussi le mardi 28 novembre, lors de la journée d'essais qui se déroulera sur ce même circuit, après le Grand Prix.
Le 24 novembre, McLaren et Mercedes annoncent la prolongation de leur association jusqu'en 2030. Le constructeur de Woking éteint ainsi les bruits évoquant un rapprochement avec Toyota, ou un autre motoriste, à compter de 2026. McLaren poursuit donc une association vieille de trois décennies, si l'on excepte les parenthèses Honda (2015-2017) et Renault (2018-2020). « La nature à long terme de cet accord reflète notre confiance commune et notre engagement envers notre future stratégie en matière de groupes motopropulseurs. Ensemble, nous sommes impatients de créer une dynamique à compter de 2026 », souligne Markus Schaefer, directeur de la technologie de Mercedes-Benz. Toto Wolff relève pour sa part que travailler avec des équipes clientes est une « pierre angulaire » de la stratégie de la firme à l'Étoile pour assurer le meilleur développement de ses groupes motopropulseurs. Si Mercedes perdra en 2026 la clientèle d'Aston Martin, liée à Honda, elle devrait pouvoir compter sur au moins deux clientes, McLaren et sans doute Williams. Du côté de Woking, Zak Brown déclare qu'avec ce nouveau partenariat McLaren participera davantage au développement du moteur Mercedes, et admet avoir discuté avec d'autres motoristes, comme RBPT.
Alfa Romeo quitte la F1 ce week-end, au terme de son accord de sponsoring avec Sauber. Les pourparlers avec Haas visant à apposer le Quadrifoglio sur les V6 Ferrari utilisés par l'équipe américaine n'ont pas abouti. Présent à Abou Dhabi, Jean-Philippe Imparato, directeur général d'Alfa Romeo, tire un bilan très positif des six années accomplies avec Sauber: « Notre présence en F1 a été une vitrine internationale au plus haut niveau, ainsi qu'une profonde expérience humaine et sportive. Le retour sur investissement du travail est le plus positif de toute ma carrière. Les bénéfices en termes de visibilité servent de référence pour l'ensemble du groupe Stellantis. » Pour refermer ce chapitre, l'Alfa Romeo C43 affichera un numéro six afin d'évoquer le temps passé avec Sauber, ainsi que le slogan « Alfa Romeo nei nostri cuori » (« Alfa Romeo, toujours dans nos cœurs »). Imparato affirme en outre qu'il ne s'agit que d'un au revoir, et qu'Alfa pourrait très bien s'associer à une autre équipe dans un proche avenir.
En parallèle, Sauber Motorsport présente son nouvel ambassadeur, Joseph Leberer, une figure connue du paddock depuis plus de trente ans. Âgé de 64 ans, le préparateur physique autrichien a travaillé pour Ayrton Senna, Alain Prost, Mika Häkkinen, Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel, sans compter tous les pilotes passés par Hinwil qu'il surveille depuis 1997. Leberer sera chargé de conduire les campagnes promotionnelles de la marque Sauber et travaillera avec tous ses partenaires, notamment le futur motoriste Audi. Sauber enregistre cependant aussi un départ de marque, celui de sa stratège en chef Ruth Buscombe. La jeune Anglaise devrait rejoindre Ferrari, qu'elle a déjà fréquentée de 2012 à 2015, car elle est notoirement proche de Frédéric Vasseur et Charles Leclerc.
Franz Tost vit son dernier Grand Prix à la tête d'AlphaTauri. L'Autrichien de 67 ans se retire après dix-sept ans passés à la tête de l'écurie de Faenza (ex-Toro Rosso). Son compatriote Peter Bayer lui succède, assisté du manager français Laurent Mekies. Son œuvre à la tête du « Junior Team » de Red Bull peut être saluée. Tost a en effet mis le pied à l'étrier aux grands champions que sont devenus Sebastian Vettel et Max Verstappen, ainsi qu'à des piliers de la discipline comme Daniel Ricciardo, Carlos Sainz Jr. ou Pierre Gasly. Il a même eu la satisfaction de triompher à deux reprises, avec Vettel en 2008 puis avec Gasly en 2020, à chaque fois à Monza. L'ex-manager de Ralf Schumacher ne quitte toutefois pas la Formule 1 puisque son ami Helmut Marko l'emploiera en 2024 comme consultant. Du reste, Tost n'a pas tout à fait fini sa mission puisque AlphaTauri (21 points) espère encore pouvoir chiper la septième place du championnat des constructeurs à Williams (28 pts).
Max Verstappen se sépare à l'issue de cette saison de son physiothérapeute Bradley Scanes qui travaillait avec lui depuis quatre ans. Celui-ci sera remplacé en 2024 par Rupert Manwaring, fils et homonyme de l'ancien manager de Lotus et Tyrrell, qui était le coach de Carlos Sainz Jr. depuis les débuts de celui-ci en F1 en 2015. Manwaring travaille notamment pour Hintsa Performance, la société de coaching fondée par le regretté Dr. Aki Hintsa, médecin emblématique de McLaren dans les années 1990 et 2000.
Dimanche après-midi, Théo Pourchaire remporte le championnat du monde de Formule 2 avec 11 points d'avance sur son rival le Danois Frederik Vesti. Le jeune Français est récompensé pour sa régularité puisqu'il n'a remporté qu'une seule course cette année ! Hélas, ce titre ne lui ouvre pas les portes de la F1 puisqu'il sera de nouveau réserviste chez Sauber en 2024. Protégé par Mercedes, Vesti a en revanche une petite chance d'être recruté par Williams pour remplacer Logan Sargeant qui s'est distingué cette année par de très nombreux accidents. Mais l'équipe de Grove a-t-elle intérêt à remplacer un débutant inexpérimenté par un autre ?
Essais et qualifications
En raison de la présence de dix débutants, la première séance libre du vendredi après-midi n'a guère de signification. Russell se montre le plus rapide (1'26''072''') devant Drugovich et Ricciardo. Les pilotes Red Bull Dennis et Hadjar sont relégués aux 16e et 17e rangs... Le soir, les cadors sont de retour pour la seconde séance libre. Celle-ci est interrompue par deux drapeaux rouges: Sainz s'écrase dans les glissières au virage n°3, puis Hülkenberg heurte le mur par l'arrière au virage n°1. Leclerc se montre le plus rapide (1'24''809''') devant Norris et Verstappen. Le jeu semble ouvert ce week-end puisque samedi après-midi, sous le soleil, Russell est le plus véloce des derniers essais (1'24''418''') devant Norris et Piastri, alors que les Red Bull et les Ferrari sont en retrait.
Mais à la nuit tombée, Verstappen signe sa 12e pole position de la saison (1'23''445'''), malgré un certain déficit d'adhérence sur sa Red Bull. Pérez réalise le cinquième chrono, mais ce dernier est annulé pour un passage hors-piste au virage n°6. Le Mexicain partira seulement neuvième. Leclerc (2e) est surpris d'amener en première ligne sa Ferrari, tant celle-ci lui apparaît nerveuse. Sainz (16e) a reçu un nouveau V6 et une nouvelle boîte après son crash de la veille. Il est éliminé dès la première manche: suite à un souci avec son aileron avant, il a quitté les stands en dernier, en plein trafic. Piastri décroche une belle troisième place avec sa McLaren. Norris (5e) aurait pu viser la première ligne sans une erreur dans son dernier tour rapide. Bien qu'affligé d'une vilaine grippe, Russell conduit sa Mercedes en quatrième position. Hamilton (11e) déplore un déficit d'équilibre et est à nouveau éliminé en Q2.
Tsunoda réalise une très belle performance en hissant en sixième position son AlphaTauri dotée d'un fond plat revu. Ricciardo (15e) est en revanche déçu par son AT04. Alonso décroche une honnête septième place avec son Aston Martin. Rapide en essais libres, Stroll (13e) cale en Q2. Chez Alpine-Renault, Gasly (10e) atteint seul la troisième étape des qualifications. Affaibli par un virus, Ocon (12e) est éliminé en Q2. Il est décidément difficile d'évaluer les Haas. Avec la version A, Hülkenberg (8e) devance très nettement Magnussen (17e), doté de la version B. À Las Vegas, c'était le contraire... Les Williams surchauffent leurs pneus rapidement. Albon (14e) est vite éliminé et Sargeant (20e) voit tous ses chronos annulés pour virées derrière les lignes blanches... Les Alfa Romeo (Bottas 18e, Zhou 19e), inefficaces, sont repoussées en fond de grille.
Le Grand Prix
Ce dimanche 26 novembre 2023, l'atmosphère est encore assez chaude (27°C) quand le crépuscule tombe sur Yas Marina. Le comportement de ses produits étant très incertain, Pirelli recommande une stratégie à deux arrêts. La majorité du peloton se munit de pneus médiums (C4). Seuls Stroll, Sainz et Bottas partent avec les gommes dures (C3).
Départ: Leclerc démarre un peu mieux que Verstappen mais ne parvient pas à plonger à l'intérieur et le Hollandais reste en tête à la sortie du premier virage. Suivent Piastri, Norris et Russell.
1er tour: Leclerc prend l'aspiration de Verstappen dans la ligne droite principale et cette fois se porte à sa hauteur, par la gauche, au freinage. Mais le pilote Red Bull jouit d'une meilleure motricité à la réaccélération et conserve l'avantage. Leclerc retente sa chance par l'extérieur au virage n°9, à nouveau sans succès. Verstappen mène devant Leclerc, Piastri, Norris, Russell, Tsunoda, Alonso, Gasly, Hamilton et Pérez.
2e: Verstappen prend une seconde et demie d'avance sur Leclerc. Les McLaren tiennent le rythme de celui-ci. Sainz est remonté au 13e rang.
3e: L'usage du DRS est autorisé. Pérez déborde Hamilton par l'intérieur au virage n°6.
4e: Piastri laisse filer son équipier Norris, visiblement plus rapide que lui, au bout de la longue pleine charge.
5e: Verstappen précède Leclerc (1.5s.), Norris (2.3s.), Piastri (2.8s.), Russell (3.5s.), Tsunoda (4.2s.), Alonso (4.8s.), Gasly (5.4s.), Pérez (6s.), Hamilton (6.7s.), Ocon (7.6s.) et Stroll (8.2s.). Magnussen change ses pneus après un blocage de roue.
7e: Russell recolle à Piastri et l'assaille par l'extérieur au virage n°9. Mais il y a peu de grip sur cette portion du tracé et l'Anglais doit lever le pied pour éviter la sortie.
8e: Verstappen compte une seconde et demie de marge sur Leclerc, deux secondes sur Norris. Ricciardo change de pneus après qu'un tear-off s'est fiché dans une de ses écopes de frein.
9e: Pérez bute sur Gasly et échoue à la déborder par l'extérieur au virage n°6. Russell réédite sa manœuvre précédente sur Piastri au virage n°9, et de nouveau cède en virant large.
10e: Verstappen devance Leclerc (1.4s.), Norris (2.7s.), Piastri (4.5s.), Russell (4.8s.), Tsunoda (6.1s.), Alonso (6.7s.), Gasly (7.6s.), Pérez (8s.), Hamilton (8.7s.), Ocon (8.6s.), Stroll (9.3s.) et Sainz (12s.).
11e: Piastri bloque une roue au virage n°6. Russell en profite pour se blottir derrière l'Australien, le contourne par l'extérieur dans l'accélération suivante et s'impose enfin au tournant n°9.
12e: Piastri est à la peine avec ses gommes et se retrouve menacé par Tsunoda. Pérez se défait de Gasly, DRS ouvert, peu avant le virage n°9.
13e: L'intervalle demeure très stable entre Verstappen et Leclerc. Alonso s'empare des gommes dures (3s.).
14e: Piastri se saisit des enveloppes blanches (2.7s.) et repart devant Alonso. Changement de pneus aussi Hülkenberg et Zhou.
15e: Norris et Russell chaussent les pneus durs. L'opération est longue (5s.) pour l'Anglais de McLaren qui redémarre derrière son compatriote. Hamilton attaque Gasly au bout de la longue ligne droite et touche au freinage le train arrière de l'Alpine, endommageant ainsi quelque peu son aileron.
16e: Hamilton se saisit des gommes dures (3.2s.), imité par Ocon et Sargeant. Russell dépasse Albon.
17e: Verstappen entre aux stands, chausse les Pirelli blancs (2.9s.) et ressort en septième position. Leclerc prend la tête devant Tsunoda, Pérez et Stroll. Arrêt aussi pour Albon.
18e: Leclerc chausse les gommes dures (2.8s.), tout comme Pérez (2.4s.) et Gasly (3.5s.). Ce dernier repart à son grand déplaisir derrière Ocon. Tsunoda mène un Grand Prix pour la première fois de sa carrière. Bottas, qui n'a pas stoppé, s'incline devant Russell puis devant les McLaren.
19e: Tsunoda compte quatre secondes d'avance sur Stroll. Verstappen prend la troisième place à Sainz.
21e: La nuit tombe sur Yas Marina. Verstappen double Stroll au virage n°6. Quatrième, Sainz laisse filer son équipier Leclerc, beaucoup plus rapide.
22e: Russell se défait de Sainz et se hisse en cinquième position.
23e: Tsunoda stoppe chez AlphaTauri pour mettre les enveloppes dures (2.5s.). Stroll fait de même chez Aston Martin (2.8s.). Verstappen retrouve la première place.
24e: Verstappen compte cinq secondes d'avance sur Leclerc, sept secondes sur Russell. Norris et Piastri passent devant Sainz qui finit par chausser les gommes blanches (2.1s.) et retombe au 16e rang.
25e: Pérez prend la sixième place à Alonso dans la longue ligne droite. Hamilton chipe la huitième position à Ricciardo, lequel cédera le passage à son équipier Tsunoda au tour suivant.
26e: Verstappen mène devant Leclerc (5.6s.), Russell (7s.), Norris (9.7s.), Piastri (13.3s.), Pérez (14.2s.), Alonso (15s.), Hamilton (20s.), Tsunoda (22s.), Ricciardo (23s.), Stroll (25s.) et Ocon (25.7s.).
28e: Six secondes séparent Verstappen et Leclerc. Pérez recolle à Piastri et le déborde par l'extérieur au virage n°6.
29e: Stroll prend la 10e place à Ricciardo. Bottas effectue enfin son unique arrêt et prend les gommes médiums.
30e: Verstappen devance Leclerc (6.4s.), Russell (8.6s.), Norris (10.8s.), Pérez (15s.), Piastri (17.5s.), Alonso (19.2s.), Hamilton (22.2s.), Tsunoda (24.7s.) et Stroll (27.5s.).
32e: Les pilotes McLaren manquent de rythme dans ce deuxième relais et Piastri est menacé par Alonso. Ricciardo reprend des pneus durs.
33e: Verstappen porte son avance sur Leclerc à huit secondes. Gasly rechausse les gommes dures lors d'un arrêt trop long (4.1s.). Le Rouennais sombre au 18e rang.
34e: Norris s'empare d'un second jeu de pneus durs (2.3s.) et glisse en dixième position. Deuxième pit-stop pour Hülkenberg.
35e: Russell se saisit de nouveaux pneus blancs (3.1s.) et quitte les stands juste devant Norris.
36e: Leclerc (2.6s.) et Hamilton (3.4s.) reprennent un jeu de gommes dures. Russell se défait de Stroll.
37e: Verstappen mène avec seize secondes de marge sur Pérez. Piastri (2.2s.) et Alonso (2.5s.) chaussent les gommes dures. Reparti juste devant Hamilton, l'Espagnol retarde son freinage avant l'épingle pour surprendre ce dernier. Cela n'empêche pas Hamilton de doubler ensuite son vieux rival. Norris efface Stroll.
38e: Leclerc prend la troisième place à Tsunoda. Alonso contre-attaque et déborde Hamilton entre les virages n°6 et 7.
39e: Russell dépasse à son tour Tsunoda. Piastri double Sainz, puis tous deux s'imposent face à Ocon.
40e: Verstappen est premier devant Pérez (16.3s.), Leclerc (30.5s.), Russell (32.5s.), Tsunoda (34.5s.), Norris (35.7s.), Stroll (39s.), Piastri (42.3s.), Sainz (44s.), Ocon (45.2s.), Alonso (48.5s.) et Hamilton (50s.).
42e: Norris rejoint Tsunoda et le double par l'intérieur au virage n°6. Alonso efface Ocon. Second arrêt pour Sargeant.
43e: Pérez s'empare de pneus durs (2.2s.) et se relance en sixième position. Stroll chausse des gommes médiums. Hamilton passe à son tour devant Ocon.
44e: Verstappen chausse tranquillement un second train de pneus durs (2.3s.) et ressort cinq secondes devant Leclerc. Pérez se défait de Tsunoda. Deuxième arrêt pour Albon.
45e: Verstappen réalise le meilleur tour de la course (1'26''993'''). Alonso assaille Sainz et porte une attaque au virage n°6, sans succès.
46e: Pérez fond sur Norris. Alonso déborde Sainz à l'épingle n°5, puis coupe l'élan de son compatriote dans la longue ligne droite.
47e: Pérez prend l'aspiration de Norris dans la grande ligne droite, ouvre son DRS puis se jette à l'intérieur... en freinant bien tard. En plein sous-virage, il touche l'Anglais qui tire tout droit et garde l'ascendant. Mais l'incident est signalé aux commissaires. Hamilton passe devant Sainz.
48e: Pérez déboîte Norris par l'intérieur à l'issue de la longue ligne droite et cette fois s'impose en douceur. Piastri prend la sixième place à Tsunoda. AlphaTauri perd ainsi de fait la 7e place du classement des constructeurs.
49e: Verstappen devance Leclerc (8.3s.), Russell (11.3s.), Pérez (15.6s.), Norris (17s.), Piastri (23.5s.), Tsunoda (24.7s.), Alonso (30.7s.), Hamilton (34s.), Sainz (37s.), Ocon (41s.) et Stroll (42s.). Pour l'heure, au classement des constructeurs, Mercedes garderait la deuxième place devant Ferrari (409 pts contre 407).
50e: Jugé responsable de la collision avec Norris, Pérez écope d'une pénalité de 5 secondes. Stroll prend la 11e place à Ocon.
52e: L'intervalle entre Verstappen et Leclerc excède les dix secondes. Pérez remonte sur Russell. Sachant que Sainz, 10e, doit encore stopper et ne sera donc pas dans les points, la deuxième place du championnat des constructeurs n'est pas encore jouée. Ricciardo prend la 11e place à Ocon.
54e: Pérez dépasse Russell au virage n°9 et conquiert ainsi la troisième place. L'équation est désormais la suivante: si le Mexicain se forge une avance suffisante pour annuler sa pénalité et garder Russell derrière lui au classement final, Ferrari doublera Mercedes.
55e: Verstappen précède Leclerc (13s.), Pérez (16.7s.), Russell (18s.), Norris (22s.), Piastri (29s.), Tsunoda (35s.), Alonso (36s.), Hamilton (38.5s.), Sainz (49s.), Stroll (49.5s.) et Ocon (53s.).
56e: Alonso prend la septième place à Tsunoda. Sainz stoppe chez Ferrari pour mettre enfin les pneus médiums et cède ainsi le dernier point à Stroll.
57e: Pérez remonte sur Leclerc qui est prêt à le laisser passer pour que le Mexicain se forge une avance de 5 secondes sur Russell. Sainz est rappelé au stand Ferrari pour abandonner suite à une alerte sur son moteur.
58e et dernier tour: Leclerc ralentit avant l'épingle et cède le passage à Pérez...
Max Verstappen remporte son 19e Grand Prix en 2023. Pérez coupe la ligne en seconde position, mais avec quatre secondes d'avance seulement sur Russell. Sa pénalité le fait donc reculer au quatrième rang. Le plan de Leclerc (2e) a échoué. Russell (3e) offre à Mercedes le titre de vice-champion des constructeurs. Les McLaren (Norris 5e, Piastri 6e) viennent ensuite. Alonso termine septième. Tsunoda (8e) offre quatre points à AlphaTauri. Hamilton se classe neuvième, Stroll dixième. Suivent Ricciardo, Ocon, Gasly, Albon, Hülkenberg, Sargeant, Zhou, Bottas et Magnussen.
Après la course
Max Verstappen a conclu par une nouvelle promenade nocturne une saison ahurissante. En 22 Grands Prix, le triple champion du monde néerlandais totalise 19 victoires, 12 poles positions, 9 records du tour, 21 podiums, 575 points marqués et surtout 1003 tours passés en tête, un record absolu ! Par ailleurs, Red Bull a remporté 95 % des Grands Prix (21 sur 22), battant ainsi le record (94%) établi par McLaren en 1988 (15 victoires en 16 courses). « C'est la fin d'une année incroyable, convient Verstappen. Le dernier tour était émouvant. C'était la dernière fois que je m'asseyais dans cette voiture qui m'a tant donné. Je suis très fier de gagner la dernière course, je dois dire merci à tout le monde chez Red Bull. Ce fut une saison incroyable, ce sera difficile de faire mieux l'an prochain. Je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup de saisons comme celles-ci dans l'histoire de la F1. » Oserait-on ajouter : « heureusement » ?...
Mercedes conserve pour deux petits points la deuxième place du championnat des constructeurs. Cependant, les Gris ne pavoisent pas. George Russell, qui grimpe seulement sur son second podium en 2023, est très affaibli par sa grippe et a passé toute la course à toussoter dans son casque. Quant à Lewis Hamilton, transparent, il attend l'année suivante avec impatience. Toto Wolff ne s'attarde pas lui non plus sur cet exercice vierge de toute victoire (une première depuis 2011 !) et met le cap sur 2024: « Nous avons beaucoup appris et plein d'excellentes choses sont en préparation pour l'année prochaine. Être vice-champions est une bonne récompense pour le team. Mais nous sommes Mercedes, nous devons donc viser les étoiles ! » Comme c'est bien dit.
Du côté de Ferrari, Charles Leclerc s'est démené pour ramener la deuxième place du championnat des constructeurs, quitte à adopter dans le dernier tour une tactique hardie: laisser passer Sergio Pérez pour lui permettre d'annuler l'effet de sa pénalité et priver George Russell du podium ! Tout en saluant l'initiative de son pilote, Frédéric Vasseur n'affiche toutefois aucune déception: « La solide performance de Charles nous ravit, mais au fond cette deuxième place ne nous intéressait pas. L'objectif est désormais de capitaliser sur les progrès enregistrés lors de cette seconde moitié de saison. » Un peu déconfit, Leclerc a même caressé l'illusion de menacer Max Verstappen. « Nous nous attentions à davantage surchauffer nos gommes et à être en retrait par rapport à Mercedes ou McLaren, donc cette course fut bonne, confie-t-il. J'ai tenté ma chance au départ face à Verstappen, mais je songeais au championnat des constructeurs et je devais faire attention de ne pas user mes pneus. De toute façon, même si j'avais conquis la première place, je ne l'aurais pas longtemps gardée. Verstappen économisait ses pneus médiums, il avait de la marge ! Par la suite, j'ai songé à ne faire qu'un arrêt, ce pourquoi je n'ai pas attaqué autant que j'aurais pu avec les pneus durs. Au final, je suis satisfais parce que ces dernières épreuves ont montré que nous arrivions à mieux régler notre voiture. Mais l'écart avec Red Bull demeure trop important. »
Les McLaren-Mercedes ont trop usé leurs pneumatiques ce soir, mais les cinquième et sixième places de Lando Norris et Oscar Piastri permettent à leur équipe de conserver la quatrième place du championnat des constructeurs. Pour beaucoup d'observateurs, McLaren pourrait être la rivale n°1 de Red Bull en 2024. Le spectaculaire redressement, très rare dans la F1 moderne, opéré cette saison par les hommes de Woking mérite un coup de chapeau. A contrario, Aston Martin a emprunté une trajectoire inverse et ne peut qu'être déçue de sa cinquième place finale, alors qu'en début d'année l'AMR23 de Fernando Alonso était seule capable de titiller les Red Bull. Alpine clôt l'année sur une dernière polémique, Pierre Gasly pestant contre une stratégie qui l'a relégué derrière son équipier Esteban Ocon. Comme les deux Français finissent hors des points, cette querelle paraît assez puérile, mais elle est hélas à l'image de la saison du A fléché. Williams décroche la septième place du championnat des constructeurs, son meilleur résultat depuis 2017, à mettre au crédit de son nouveau dirigeant James Vowles et surtout de l'excellent Alex Albon. AlphaTauri (8e) et Alfa Romeo-Sauber (9e), dotées l'an prochain de nouvelles appellations, ne pourront que faire mieux qu'en 2023. Quant à Haas... Même le très corporate Nico Hülkenberg commence à se demander ce qu'il est venu faire dans pareille galère...
Tony