Chasse au marsouinage: cap sur 2023
Le 12 juillet 2022, la comité consultatif technique de la FIA se réunit pour confirmer l'entrée en vigueur à compter du GP de Belgique de sa directive « anti-marsouinage ». A cette occasion sont aussi dévoilées des modifications au règlement technique de 2023, et ce sans la moindre concertation avec les écuries. Nikolas Tombazis, technicien en chef de la FIA, explique en effet que le problème du pompage, s'il est de mieux en mieux maîtrisé cette saison, pourrait a contrario s'accroître en 2023 en raison de l'augmentation de l'appui aérodynamique que ne manqueront pas d'obtenir les ingénieurs avec leurs prochaines créations. En conséquence, il décide : 1) de relever de 25 millimètres les bords des planchers ; 2) de rehausser la prise d'air du diffuseur ; 3) d'introduire des tests plus stricts pour contrôler le fléchissement latéral du fond plat ; 4) d'améliorer les capteurs destinés à mesurer l'oscillation aérodynamique.
Ces mesures suscitent un tollé chez les écuries qui maîtrisent le mieux ou souffrent le moins du marsouinage. Elles y perçoivent un interventionnisme de mauvais aloi motivé par Mercedes, et assurent qu'il est de toute façon trop tard pour modifier les plans des monoplaces de 2023. Ainsi, six équipes se prononcent contre cette nouvelle réglementation: en tête Ferrari et Red Bull, avec leurs clientes Alfa Romeo, Haas et AlphaTauri, auxquelles se joint Williams. Christian Horner, patron de Red Bull, s'avère très remonté. Il critique la FIA, mais dénonce aussi le « lobbying » qu'emploierait Mercedes auprès de celle-ci. « Le problème n'est pas tant la directive que le « remède » recherché pour l'année prochaine. Il est trop tard pour modifier les planchers de 2023. Mohamed Ben Sulayem recueille les données pour trouver une solution, mais il y a énormément de lobbying de la part de Mercedes. Nous n'avons pas eu de problème de pompage cette année. Il n'y a qu'une seule équipe qui en souffre particulièrement... toujours la même ! Elle voudrait faire rouler sa voiture plus bas pour contourner ses propres errements. » En revanche, Mercedes, ses deux clientes McLaren et Aston Martin, ainsi qu'Alpine-Renault, soutiennent la réforme. Andreas Seidl invite la fédération à tenir bon face aux récriminations de Red Bull et de Ferrari: « La FIA a clairement indiqué qu'elle fondait ses décisions sur un souci de sécurité. C'est pourquoi je pense qu'il est très important de la suivre et de ne céder dans aucune direction. » Toutes ces mesures - de même que le renforcement de l'arceau de sécurité, mis à mal lors de l'accident de Guanyu Zhou à Silverstone - doivent cependant être entérinées par le prochain Conseil mondial de la FIA.
Un Grand Prix de France en suspens
Le Grand Prix de France arrive cette année au terme de son contrat quinquennal avec la Formule 1 et celui-ci ne semble hélas pas devoir être renouvelé, du moins sous sa forme actuelle. En effet, passée l'ère de la Covid, les épreuves extra-européennes prolifèrent de nouveau sous l'impulsion de Liberty Media, toujours en quête de nouveaux marchés. En 2023 arrivera le GP de Las Vegas tandis que les GP de Chine et d'Afrique du du Sud devraient faire leur retour. En découle un alourdissement du calendrier qui devrait atteindre à terme 24 ou 25 dates par an. Les épreuves historiques européennes sont donc menacées, en particulier celles de France et de Belgique, d'autant qu'elles sont peu rentables. Le GP de France pâtit ainsi d'un contrat peu lucratif avec la FOM, puisqu'il ne lui verse « que » 20 millions d'euros par an, deux fois moins que les nouvelles destinations américaines ou moyen-orientales. Aussi, le seul moyen de sauver Spa et Le Castellet semble être de créer une alternance, avec une course qui se tiendrait tous les deux ou trois ans. Dans ce contexte, le retour de la F1 en Provence en 2023 paraît fort improbable. Eric Boullier, le directeur général de l'événement, ne s'avoue néanmoins pas vaincu et soutient que le Grand Prix de France n'est pas encore mort, même s'il admet prendre en considération l'idée de l'alternance.
Les pistes ont en outre été quelque peu brouillées deux mois plus tôt, lorsque Christian Estrosi, président du Groupement d'Intérêt Public du Grand Prix, mais aussi maire de Nice, a proposé de déplacer l'événement dans la Cité des Anges. Après tout, Nice a bien accueilli son propre Grand Prix durant l'Entre-Deux-Guerres et à la fin des années 1940... Quelques semaines plus tôt, Estrosi a rencontré Stefano Domenicali à l'occasion du GP de Monaco, semble-t-il pour lui proposer une alternance entre le légendaire circuit de Monte-Carlo et une étape niçoise. S'agissait-il d'une double feinte pour mettre la pression sur l'Automobile Club de Monaco et le Paul-Ricard ? Toujours est-il que, présent ce week-end dans le Var, le très versatile M. Estrosi prétend vouloir se battre de toutes ses forces pour sauver le GP de France et affirme qu'il n'est pas question de déplacer celui-ci à Nice.
Ces incertitudes n'empêchent pas les organisateurs de se démener pour assurer la réussite de cette édition 2022, la première à se dérouler sans restriction depuis 2019. Afin d'éviter les terribles embouteillages qui avaient marqué l'édition 2018 et dans un souci de « développement durable », l'accès des automobiles au plateau de Signes est réduit au strict minimum. Le covoiturage est encouragé: seuls les véhicules « remplis » pourront pénétrer sur le circuit. Les parkings sont transformés en plates-formes multimodales au moyen d'un système de navettes gratuites. Par ailleurs, treize lignes de bus, raccordées à deux gares routières, sont créées autour du circuit. Le rail est aussi mis à contribution. La SNCF réquisitionne des TGV au départ de Paris et de Lyon et la Région PACA affrète des TER qui amènent les spectateurs jusqu'à la gare de La Ciotat, après quoi ceux-ci sont acheminés jusqu'au Paul-Ricard par des bus. Ce plan d'accessibilité est un franc succès: quelques bouchons sont déplorés, mais rien à voir avec le désastre de 2018. En parallèle, le circuit accueille de nombreuses animations. Ludovic Arnault, « directeur de l'expérience spectateur » (sic), proclame que le circuit Paul-Ricard se transforme pour l'occasion en véritable « parc d'attractions » : grande roue, tremplin de FMX électrique, spectacle de cascades réalisé en partenariat avec Disney, tournoi de véhicules radiocommandées etc. Les concerts font également leur retour, avec notamment le fameux groupe ivoirien Magic System.
Le résultat est un incontestable succès, avec 200 000 spectateurs enregistrés en trois jours. Stefano Domenicali confie d'ailleurs à Stéphane Clair, directeur-général du circuit, que ce dernier « avait compris ce que devait être un Grand Prix au XXIe siècle ». Reste que l'avenir demeure en suspens. Christian Estrosi poursuit les négociations avec Domenicali et semble avoir convaincu le président de la République Emmanuel Macron de s'investir personnellement dans le dossier. Toutefois, le maire de Nice dévoile aussi qu'il a de fait renoncé à l'épreuve annuelle et milite pour l'alternance avec le GP de Belgique: « Entre prendre le risque d'être toujours en retard d'une année sur l'autre ou avoir le temps d'offrir un modèle « plus plus » tous les deux ans, j'opte pour la deuxième solution. Une biennale a du sens pour monter en gamme. » L'objectif des promoteurs est désormais clair: obtenir un contrat d'une décennie pour cinq éditions.
Présentation de l'épreuve
Les deux pilotes français Pierre Gasly et Esteban Ocon jouissent ici d'un vif et chaleureux soutien populaire. Chacun bénéficie d'une tribune dédiée à ses fans et les sympathiques encouragements du public les accompagnent jusqu'au drapeau à damiers. Toutefois, les deux Normands - qui se détestent toujours autant - n'abordent pas dans les mêmes conditions ce Grand Prix national. L'un est dans une phase ascendante de sa carrière, l'autre au creux de la vague. Près d'un an après sa victoire-surprise en Hongrie, Esteban Ocon s'épanouit chez Alpine-Renault, où il rivalise avec bonheur avec Fernando Alonso. Leur relation crée une saine émulation qui profite à toute l'équipe. Pourvu d'un contrat à long terme avec les Bleus, Ocon n'a plus le souci du lendemain. Du reste, jadis peu aimé du public, considéré comme froid et un peu orgueilleux, l'Ebroïcien filiforme est désormais plus jovial, plus ouvert. Lors de la parade des pilotes du dimanche, il a l'heureuse idée de déroger à la règle en répondant en français aux interviews officielles, ce qui lui vaut un vibrant salut du public tricolore.
Pierre Gasly est tout aussi populaire - voire plus - que son ex-camarade, mais il est moins heureux en cette saison 2022. Il se démène, le plus souvent loin des points, au volant d'une AlphaTauri aussi adhérente qu'une savonnette. Plus inquiétant, sa carrière s'enferre dans le cul-de-sac de Faenza. Le Dr. Marko lui interdit tout retour chez RBR, mais il doit attendre le terme de son contrat avec la firme au taureau, fin 2023, pour aller voir ailleurs et se lancer dans une nouvelle aventure. A 26 ans, Gasly n'a plus guère de temps à perdre s'il veut atteindre les sommets de la discipline, et rien ne dit qu'il pourra dénicher un bon volant dans un an. Il guette donc un coup de pouce du destin pour sortir de l'ornière...
Sebastian Vettel poursuit ses exhibitions historiques. Après la Williams-Renault FW14B à Silverstone, il pilote au Castellet l'antique Aston Martin T11, surnommée « Green Pea », construite il y a tout juste un siècle, en 1922, par Lionel Martin pour le comte Zborowski. L'Allemand parcourt un tour du circuit varois en compagnie de Johnny Herbert qui occupe la place du passager, jadis dévolue au mécanicien chargé de mettre l'essence sous pression. Tous deux revêtent la panoplie - un peu caricaturale - de l'as du volant des Années folles: béret, cravate, chemisette, sans compter les indispensables gants et lunettes d'aviateur. Le mistral joue un tour à Herbert qui perd son couvre-chef dans la ligne droite du même nom... Par ailleurs, les Aston Martin affichent ce week-end leur logo ailé originel, celui de 1913, et ce alors que l'emblème de la firme vient tout juste de faire l'objet d'une mise à jour graphique réalisée par Peter Saville.
Les écuries sont toujours tenues de faire tourner de jeunes pilotes lors des essais libres. Ce week-end, lors de la première séance du vendredi, Lewis Hamilton cède ainsi sa Mercedes à Nyck de Vries, pilote de réserve de la firme à l'Étoile. Ce dernier décroche un satisfaisant 9e temps, à une demi-seconde de Russell. Alfa Romeo-Sauber comptait donner la C42 de Valtteri Bottas à son protégé Théo Pourchaire, mais ce dernier est finalement tenu de rouler ce week-end en Formule 2 sur le Paul-Ricard, et c'est donc l'inusable Robert Kubica qui hérite du baquet du Finlandais.
La McLaren MCL36 bénéficie ici de profondes modifications avec un nouvel aileron arrière, des pontons allongés en forme de rampe, un système de refroidissement adapté à la nouvelle carrosserie et un fond plat remanié doté d'un diffuseur tout neuf. En outre, les disques arrière sont carénés pour à la fois faciliter le refroidissement des disques et gagner un peu d'appui. Le directeur technique James Key explique qu'il s'agit de la suite logique de la mise à jour apparue à Barcelone. AlphaTauri apporte également un nouveau package aérodynamique pour son AT03, destiné à apporter plus d'appui et à corriger un terrible manque d'équilibre. L'écurie italienne a mis longtemps pour mettre en piste cette évolution, mais le responsable de la performance Guillaume Dezoteux explique qu'AlphaTauri a choisi de prendre le temps d'éprouver ses améliorations en soufflerie et CFD. Chez Williams, Latifi reçoit à son tour la version « B » de la FW44, dévolue à Albon depuis deux épreuves. D'autre part, depuis le début de la saison, les voitures motorisées par Ferrari, et en particulier les Alfa Romeo, rencontraient quelques difficultés lors des départs. Pour cette raison, la Scuderia a développé un nouvel embrayage qui apparaît sur quelques monoplaces au Castellet, et notamment sur les Alfa Romeo. « Cela devrait empêcher les démarrages hésitants », espère Valtteri Bottas. Pas de chance: dimanche après-midi, le Finlandais décollera à grand-peine...
Les nombreux problèmes de fiabilité, rencontrés par le moteur Ferrari en 2022, contraignent les écuries motorisées par le Cheval cabré à déjà dépasser leurs quotas d'éléments disponibles. Carlos Sainz s'élancera ainsi dimanche en dernière ligne car il utilise ici son quatrième groupe propulseur de la saison. Il y retrouvera la Haas de Kevin Magnussen, également pénalisée pour la mise en place de nouveaux composants.
Essais et qualifications
Les essais du vendredi après-midi se déroulent dans une atmosphère très estivale. Les Ferrari et les Red Bull dominent à nouveau. Si la RB18, munie d'ailerons peu braqués, cavale dans la ligne droite du Mistral, la F1-75, plus appuyée, est très agile dans les courbes et maltraite moins ses gommes. En dépit d'une courte alerte sur son turbo, Leclerc réalise le premier chrono de référence en pneus tendres (1'33''930'''), 91 millièmes devant Verstappen. Un peu plus tard, Sainz se montre le plus rapide (1'32''527'''), un souffle devant son équipier. Verstappen hésite dans ses réglages et concède cette fois plusieurs dixièmes aux Ferrari. Samedi après-midi, le mercure a un peu baissé mais dépasse toujours les 30°C lorsque démarrent les derniers essais libres. Verstappen paraît cette fois avoir mis le doigt sur le bon set-up car il se montre le plus rapide, quelques dixièmes devant Sainz.
Mais c'est bien Leclerc qui réalise un peu plus tard la pole position (1'30''872''') après avoir obtenu les meilleurs chronos en Q1 et Q2. Sur l'autre Ferrari, Sainz atteint la Q3 et offre à son équipier une précieuse aspiration. Il partira cependant 19e du fait de ses pénalités. Verstappen (2e, 1'31''176''') déplore un manque de grip mais espère que la vitesse de pointe de sa Red Bull lui permettra d'attaquer Leclerc. Mécontent de sa RB18 vendredi, Pérez estime avoir résolu ses problèmes samedi et s'élancera troisième. Les Mercedes ne sont pas mal placées mais rendent ici près d'une seconde aux meilleurs. Hamilton (4e) poursuit ses expérimentations et éprouve notamment un gros aileron, vite abandonné car il produit trop de traînée. Russell (6e) déplore un manque de rythme. Norris s'étonne de sa cinquième place après que McLaren a connu un vendredi difficile. Ricciardo (11e) échoue aux portes de la Q3.
Comme (trop) souvent, Alpine ne parvient pas à hisser ses deux pilotes en Q3. Si Alonso (7e) compte se battre avec Norris, Ocon (12e) est fort mécontent de son A522, frappée de survirage, au point qu'il soupçonne une faille sur son châssis. Les Alfa Romeo (Bottas 11e, Zhou 16e) se montrent globalement peu compétitives. Tsunoda (8e) démontre les progrès de l'AlphaTauri en parvenant en Q3. Gasly signe de bons chronos vendredi, malgré une petite défaillance de son moteur, mais il s'effondre le lendemain à cause d'un déficit de stabilité. Le Normand est éliminé en Q1 et partira seulement 14e. Les Aston Matin (Vettel 12e, Stroll 15e) manquent de grip mais sont un peu plus véloces que d'ordinaire en qualifications. Albon (13e) hisse sa Williams en Q2 malgré un tête-à-queue alors que Latifi (18e) s'acclimate à son nouveau modèle. Déception chez Haas: Schumacher (17e) voit son meilleur chrono annulé car il a franchi les limites de la piste. Magnussen (20e) grimpe jusqu'à la troisième étape des qualifications, mais il partira en dernière ligne à cause de sa pénalité.
Le Grand Prix
Dimanche, la course se déroule sous une forte chaleur typiquement varoise: près de 35°C dans l'atmosphère et plus de 50°C au sol. Malgré tout, Pirelli conseille aux écuries de n'effectuer qu'un seul pit-stop. La grande majorité du peloton part avec les gommes médiums (C3). Seuls Gasly, Bottas et Sainz s'élancent avec le composé dur (C2). Lors de la parade des pilotes, une heure avant le départ, les quatre pilotes Red Bull se hissent sur des Porsche de tourisme: deux 365 Speedster pour Verstappen et Pérez, deux 930 Cabriolet pour Gasly et Tsunoda. L'officialisation de l'alliance entre le marchand de boissons et le constructeur allemand semble imminente...
Départ: Leclerc prend un bon envol et reste devant Verstappen, tandis que Hamilton dépasse aussitôt Pérez. Alonso démarre bien également: il surprend Norris et Russell.
1er tour: Ocon attaque Tsunoda à la chicane nord et percute le Japonais qui est envoyé en tête-à-queue. Le Normand poursuit sa route alors que Tsunoda se relancer dernier. Leclerc mène devant Verstappen, Hamilton, Pérez, Alonso, Russell, Norris, Ricciardo, Ocon et Stroll. Parti dernier en gommes jaunes, Magnussen pointe déjà au 13e rang.
2e: Leclerc possède une seconde d'avance sur Verstappen. Magnussen s'empare de la 12e place aux dépens d'Albon. Sainz a déjà doublé Tsunoda, Zhou, Bottas - qui a raté son envol malgré son nouvel embrayage - et Latifi. Le voici 16e.
3e: Verstappen revient sur les talons de Leclerc et peut actionner son aileron arrière mobile. Russell dépasse Alonso.
4e: Sainz s'est défait de Gasly, puis de Schumacher. Ocon reçoit cinq secondes de pénalité pour avoir percuté Tsunoda.
5e: Leclerc devance Verstappen (0.8s.), Hamilton (6s.), Pérez (6.5s.), Russell (8.7s.), Alonso (10.3s.), Norris (12.5s.), Ricciardo (14.6s.), Ocon (15s.), Stroll (16s.), Vettel (17s.) et Magnussen (17.8s.). Sainz est 13e après avoir doublé Albon.
6e: Leclerc manque quelque peu sa sortie à la chicane, ce qui permet à Verstappen d'esquisser une attaque par l'extérieur à Signes. Le Monégasque ne flanche pas et le Hollandais doit céder au Beausset.
7e: Pérez se rapproche de Hamilton. Ocon prend la huitième place à Ricciardo.
8e: Verstappen se montre dans les rétroviseurs de Leclerc avant Signes, mais sans le perturber outre mesure. Magnussen doit déjà changer ses gommes après un formidable début de course et se relance en pneus durs.
9e: Leclerc ne devance Verstappen que d'une demi-seconde. Pérez évolue à une seconde de Hamilton. Zhou et Schumacher chaussent les gommes dures.
11e: Leclerc est premier devant Verstappen (0.6s.), Hamilton (6.7s.), Pérez (9.4s.), Russell (10.8s.), Alonso (16.2s.), Norris (19.3s.), Ocon (23s.), Ricciardo (24.3s.) et Stroll (25s.).
12e: Pérez est en difficulté avec ses gommes: semé par Hamilton, il est rattrapé par Russell. Sainz prend la onzième place à Vettel. Tsunoda subit un assez long pit-stop pour changer de pneus et d'aileron avant.
13e: Sainz déborde Stroll à la chicane et entre ainsi dans la zone des points.
14e: Une seconde sépare Leclerc et Verstappen. Tous deux voient leurs pneus avant se dégrader assez sérieusement. Sainz est désormais aux trousses de Ricciardo, mais ses enveloppes dures commencent également à s'altérer.
15e: Leclerc devance Verstappen (1.8s.), Hamilton (9.2s.), Pérez (12.2s.), Russell (13.6s.), Alonso (22.4s.), Norris (25.8s.), Ocon (30.5s.), Ricciardo (32.6s.), Sainz (33.1s.), Stroll (35.1s.) et Vettel (36.5s.).
16e: En fin de tour, Verstappen arrive chez Red Bull pour s'emparer des pneus durs (2.4s.) et repart en septième position.
17e: Leclerc compte dix secondes d'avance sur Hamilton. Verstappen double Norris au Beausset. De son côté, Sainz efface Ricciardo dans la ligne droite du Mistral.
18e: Leclerc est engagé au milieu du double droit du Beausset, lorsque l'arrière de sa Ferrari décroche soudainement. Le bolide rouge pirouette et heurte par l'avant les barrières de protection. Leclerc hurle de rage dans sa radio: le voici hors-jeu ! Il tente en vain d'enclencher la marche arrière puis abandonne sa monture. La voiture de sécurité entre en piste.
19e: C'est la ruée aux stands: Hamilton, Pérez, Russell. Alonso, Norris, Sainz, Ricciardo, Stroll, Albon, Gasly, Bottas, Schumacher et Magnussen changent leurs gommes. Vettel et Latifi stopperont au tour suivant. Tous prennent les pneus durs, sauf Sainz et Gasly qui basculent sur les médiums. Ferrari relâche imprudemment Sainz qui coupe la route à Albon, contraint de freiner pour l'éviter. Verstappen recueille le commandement. Tsunoda met pied à terre car son flanc gauche a été déchiré lors de la collision avec Ocon.
20e: La Ferrari de Leclerc a été évacuée et la Safety Car va s'effacer à l'issue de ce tour. Verstappen devance Hamilton, Pérez, Russell, Alonso, Norris, Ricciardo, Sainz, Ocon, Stroll, Albon, Gasly, Vettel, Bottas, Latifi, Zhou, Magnussen et Schumacher.
21e: Verstappen a mis les gaz après le Beausset et coupe la ligne avec une belle avance sur Hamilton. Sainz dépasse Ricciardo au S de la Verrerie, puis se défait de Norris à la chicane nord.
22e: Verstappen possède une seconde et demie de marge sur Hamilton. Sainz dépasse Alonso à la chicane. Schumacher prend la 16e place à Zhou, mais à la sortie du Beausset, le Chinois harponne la roue arrière-droite de la Haas qui part en tête-à-queue. Le jeune Allemand se relance alors que Zhou doit passer à son stand pour changer ses pneus et son aileron.
23e: Verstappen précède Hamilton (2.3s.), Pérez (3.5s.), Russell (4.4s.), Sainz (6.7s.), Alonso (9.4s.), Norris (10.2s.), Ricciardo (11s.), Ocon (12s.), Stroll (13s.), Albon (14.5s.) et Gasly (15s.).
25e: Pérez remonte à moins d'une seconde de Hamilton. Sainz écope d'une sanction de cinq secondes pour avoir été libéré de façon périlleuse après son pit-stop. La même sanction est appliquée à Zhou, jugé responsable de la collision avec Schumacher.
26e: Verstappen compte trois secondes d'avantage sur Hamilton. Pérez évolue à quatre secondes et demie de son leader.
28e: Sainz recolle à Russell. Gasly porte une attaque contre Albon à la chicane, mais il freine trop tard et tire tout droit. Le Français reprend la piste en ayant perdu trois positions...
29e: Verstappen signe son meilleur chrono (1'37''491'''). Il devance Hamilton (3.5s.), Pérez (5.5s.), Russell (6.8s.), Sainz (7.4s.), Alonso (16.6s.), Norris (17.6s.), Ricciardo (19.2s.), Ocon (20.5s.), Stroll (22.3s.), Albon (25s.) et Vettel (25.8s.).
30e: Sainz ouvre son aileron arrière mobile dans la ligne droite du Mistral, ce qui lui permet dépasser Russell par l'extérieur à Signes. Norris se rapproche d'Alonso, mais ce dernier s'en réjouit car il espère que son jeune poursuivant va ainsi abîmer ses gommes...
31e: Tout va bien pour Verstappen qui compte quatre secondes d'avance sur Hamilton. Au cœur du peloton, Vettel emmène un train serré comprenant aussi Bottas, Magnussen, Gasly et Latifi.
33e: Hamilton commet un écart dans le premier gauche et escalade un vibreur. Il perd une seconde dans cette petite mésaventure, mais il garde Pérez à bonne distance.
34e: Verstappen mène devant Hamilton (6.2s.), Pérez (7.8s.), Sainz (9.5s.), Russell (12.3s.), Alonso (24.3s.), Norris (26.5s.), Ricciardo (28.7s.), Ocon (29.6s.) et Stroll (32s.).
36e: Sainz a désormais Pérez en point de mire. Plus loin, Ocon menace Ricciardo sans dénicher d'ouverture. Gasly se défait de Magnussen. Bottas passe chez Alfa Romeo pour chausser les pneus médiums.
38e: Verstappen précède Hamilton de sept secondes. Latifi assaille Magnussen par l'extérieur à l'entrée du S de la Verrerie. Le Danois reste à sa hauteur, sautille sur le trottoir et finit par heurter la Williams, expédiée en tête-à-queue. Latifi reprend sa route après avoir perdu une position.
39e: Sainz trépigne derrière Pérez et souhaiterait rentrer aux stands pour chausser des pneus plus frais, mais Ferrari lui demande de rester en piste. Vettel prend la 11e place à Albon. Magnussen jette l'éponge car sa Haas vibre de façon inquiétante après le choc avec Latifi. Le Scandinave sera jugé responsable de l'incident. Latifi passe quant à lui chez Williams pour changer de roues.
40e: Verstappen devance Hamilton (8s.), Pérez (11s.), Sainz (11.6s.), Russell (14.3s.), Alonso (33.6s.), Norris (36.2s.), Ricciardo (39.5s.), Ocon (40.2s.), Stroll (43.7s.), Vettel (46.7s.) et Albon (47.8s.).
41e: Sainz sort de la chicane dans les échappements de Pérez et tente en vain de le déborder par l'extérieur à Signes. Mais un peu plus loin, le Madrilène plonge à l'intérieur de la courbe du Pont et dépasse ainsi le Mexicain. C'est à cet instant que la murette Ferrari le rappelle aux stands ! Latifi se retire car sa Williams souffre d'une crevaison et de nombreux dégâts au plancher suite à l'accrochage avec Magnussen.
42e: Sainz parvient difficilement à conserver l'avantage sur Pérez dans la première réaccélération. Mais un peu plus loin, Russell recolle au pilote Red Bull. Il se faufile par l'intérieur au freinage de la chicane, sans dépasser son adversaire. Les deux bolides se touchent légèrement. Pérez tire droit dans le dégagement et retrouve la piste loin devant le Britannique. En fin de tour, Sainz entre aux stands.
43e: Sainz subit sa pénalité de cinq secondes puis s'empare de nouveaux pneus médiums. Il repart derrière le duo Ricciardo - Ocon. Le pilote espagnol se débarrasse très vite du Français.
44e: Neuf secondes séparent Verstappen et Hamilton. Russell maintient la pression sur Pérez qui compose avec des gommes abîmées. Sainz double Ricciardo.
45e: Sainz s'empare de la sixième position aux dépens de Norris, puis réalise le meilleur chrono (1'36''208'''). Ocon parvient enfin à dépasser Ricciardo, par l'extérieur dans la courbe de Signes.
47e: L'intervalle est stable entre Verstappen et Hamilton. Pérez retient toujours Russell. Sainz est revenu sur Alonso et le déborde par la gauche au Beausset. Gasly passe devant Albon.
48e: A cinq tours du but, Verstappen précède Hamilton (10.5s.), Pérez (17s.), Russell (17.5s.), Sainz (39s.), Alonso (42s.), Norris (48s.), Ocon (54.8s.), Ricciardo (56.6s.), Stroll (57s.), Gasly (57.5s.) et Albon (1m. 04s.).
49e: Zhou tombe en panne de moteur et s'immobilise sur le bas-côté à Sainte-Baume. Les drapeaux jaunes sont déployés dans le secteur.
50e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée pour ôter l'Alfa Romeo de Zhou, ce qui est promptement exécuté avec l'aide du pilote chinois. La direction de course souhaite relancer l'épreuve, mais rien ne se produit en raison d'un bug informatique... L'information « VSC Ending » s'affichent pendant une bonne minute sur les tableaux de bord, avant que les voyants ne passent enfin au vert. Cela surprend certains pilotes, dont Pérez, qui se fait déborder sans coup férir par Russell dans la courbe du Lac !
51e: Pérez tente de se rapprocher de Russell, mais il vient de laisser filer le podium. Sainz s'empare du meilleur tour de la course (1'35''781''').
52e: Verstappen finit l'épreuve avec dix secondes d'avance sur Hamilton. Pérez évolue dans les échappements de Russell. Vettel menace son équipier Stroll pour la 10e place.
53e et dernier tour: Pérez se montre dans les rétroviseurs de Russell mais ne parvient pas à l'attaquer. Vettel tente jusqu'au dernier moment de surprendre Stroll, au point de frôler le derrière de son équipier avec son museau dans l'ultime virage !
Max Verstappen remporte sa septième victoire en 2022 devant les Mercedes de Hamilton et de Russell. Pérez finit quatrième, Sainz cinquième. Les Alpine-Renault d'Alonso (6e) et d'Ocon (8e) marquent quatre points de plus que les McLaren de Norris (7e) et de Ricciardo (9e). Stroll (10e) inscrit son quatrième point de la saison. Vettel, Gasly, Albon, Bottas et Schumacher reçoivent aussi le damier.
Après la course: Leclerc, mea maxima culpa
Le cri déchirant poussé par Charles Leclerc après sa sortie de route restera comme le triste moment fort de ce Grand Prix de France. Le natif du Rocher quitte le Var au comble de la tristesse. Cette terrible erreur brise net l'élan de confiance suscité par sa victoire en Autriche quinze jours plus tôt. Pis: s'il n'a pas été épargné cette saison par les déboires, au moins pouvait-il se targuer d'une responsabilité fort réduite, si l'on excepte un tête-à-queue à Imola. Mais cette fois, Leclerc est parti seul à la faute. Quelques (rares) critiques y voient la preuve qu'il est trop jeune, trop tendre, trop émotif pour vaincre la froide machine à gagner qu'est devenu Max Verstappen. Néanmoins, Leclerc n'a pas à rougir de son erreur, tant franchir le double droit de Beausset est périlleux avec les monoplaces de 2022, comme il l'explique après coup à son ami Jean Alesi. « Certes, c'est de sa faute, mais les courses sont devenues tellement difficiles... » glisse l'ancien pilote Ferrari. « Sortir de Signes, entrer dans le double droit, lâcher les freins avec des pneus qui se dégradent, c'est très dur. Ces voitures sont tellement lourdes qu'elles sont difficiles à rattraper quand elles partent ».
Remis de ses émotions, Leclerc ne peut que plaider coupable: « C'est frustrant, je suis sans doute au meilleur niveau de ma carrière, mais cela ne sert à rien si je commets de telles erreurs », admet-il, penaud. « J'ai commis une faute de débutant. J'aime le survirage, mais avec cette chaleur et l'attrition des pneus, j'ai dû pousser trop fort et rouler sur une portion sale de la piste. » Puis Leclerc quitte la lucidité pour l'auto-flagellation en affirmant qu'à l'heure actuelle, il ne mérite pas de devenir champion du monde. Cet aveu peut paraître sage et humble, mais il dénote aussi une certaine faille psychologique chez le Monégasque: une sensibilité un peu trop exacerbée, peut-être un manque de confiance en soi, en tout cas une étonnante propension à la contrition qui sied mal à un grand champion, personnage souvent égoïste et de mauvaise foi. Cela ne date pas d'hier: ce sont les méchants et les orgueilleux qui s'imposent en F1. Ce n'est pas Max Verstappen qui irait s'accuser d'être indigne de la couronne mondiale...
La Scuderia ne déplore pas seulement l'abandon de Charles Leclerc, mais aussi le résultat final de Carlos Sainz Jr. S'il a effectué une belle remontée de la dernière ligne jusqu'en cinquième position, le jeune Espagnol aurait peut-être pu faire mieux si, d'une part, son équipe ne lui avait pas infligé une pénalité de cinq secondes en le relâchant maladroitement lors de son premier pit-stop, d'autre part si elle n'avait pas trop tardé à lui donner un troisième train de pneus. Butant sur Sergio Pérez, Sainz réclamait en vain de nouvelles chausses. C'est lorsqu'il parvint à bout du Mexicain que son stand consentit enfin à le rappeler ! Mattia Binotto affirme que cette stratégie était la bonne, mais Sainz n'en paraît pas persuadé. Toujours est-il que ni le patron de la Scuderia, ni son bras droit Laurent Mekies ne s'attardent sur les mésaventures de leurs pilotes. Leurs regards sont déjà tournés vers la Hongrie. Fanfaron, Binotto claironne que son objectif est dorénavant de gagner les dix courses qui restent à disputer en 2022 !
Verstappen s'envole au championnat
Ce succès de Max Verstappen n'est pas son plus glorieux, puisque obtenu grâce l'auto-élimination de Charles Leclerc. On ne saura pas s'il aurait pu vaincre son rival à la régulière. Peut-être pas car, comme en Autriche, la Red Bull semblait davantage user sa gomme que la Ferrari. « Charles creusait l'écart avec les pneus médiums, mais il n'y avait rien de rédhibitoire non plus », assure pourtant le vainqueur. « Je m'attendais même à ce que cela soit pire que ça, mais finalement, même si je n'ai pas eu à porter une attaque, j'étais en mesure de le mettre sous pression jusqu'à ce que mes gommes commencent à surchauffer. Je pense que j'aurais eu mon mot à dire avec le composé dur. On ne saura jamais, mais selon moi, nous avons mieux géré nos enveloppes qu'en Autriche. » Grâce à cette 27e victoire - qui fait de lui l'égal de Sir Jackie Stewart - Verstappen porte à 63 points son avance au championnat sur Leclerc. Le Batave a dorénavant sa deuxième couronne en point de mire. « C'est confortable, je ne peux pas dire le contraire, mais je veux rester concentré car il peut encore se passer plein de choses », tempère-t-il. Verstappen annonce d'ailleurs qu'il devrait souffrir huit jours plus tard à Budapest, sur un circuit a priori favorable à Ferrari. Enfin, son équipier Sergio Pérez, très en deçà de son meilleur niveau ce week-end, reçoit une volée de bois vert de Helmut Marko après avoir bêtement perdu la troisième marche du podium au profit de George Russell, à la fin de l'ultime neutralisation. « Il a dû s'endormir ou boire trop de tequila la veille ! » grogne le terrible Autrichien.
Pour la première fois en 2022, Mercedes place ses deux voitures sur le podium. Une performance qui fut fort banale pendant sept ans, mais qui témoigne aujourd'hui des progrès réalisés par la W13. Celle-ci est toutefois toujours aussi délicate à régler. Il a fallu ainsi beaucoup de patience aux ingénieurs pour réduire l'énorme retard concédé vendredi et samedi aux Red Bull et Ferrari. Il convient également de souligner que le Paul-Ricard est un billard sur lequel le « pompage », le principal défaut de la Flèche d'Argent, n'était guère prégnant. Cela n'enlève rien à la performance de Hamilton qui quitte le Var avec quelques kilos en moins car son système d'hydratation n'a pas fonctionné dans la fournaise. Dans ces conditions, terminer à seulement dix secondes de Verstappen est un nouveau petit exploit. Hamilton estime ainsi que son 300e Grand Prix fut une réussite. « On commence à davantage cerner le comportement de la voiture, à être plus constants et le plaisir s'en ressent au volant », sourit-il. Et le septuple champion du monde commence à envisager une victoire en 2022, ce qu'il excluait voici encore quelques semaines.
Enfin, Alpine-Renault n'a pas manqué son Grand Prix national, délivrant - enfin - une copie presque sans faute, si l'on excepte le mauvais samedi d‘Esteban Ocon. Laurent Rossi tire un bon bilan de cette course: « Ce qui fait plaisir, avant tout, c'est d'amener nos deux pilotes dans les points. Surtout Esteban, malgré sa pénalité. » Chaque Bleu a devancé une McLaren-Mercedes. Alonso a vaincu Norris, Ocon a vaincu Ricciardo. Voilà qui permet à Alpine de se réinstaller à la quatrième place du championnat des constructeurs, avec quatre longueurs d'avance sur l'écurie britannique. « On a connu pas mal de soucis en termes de vitesse sur un tour, aussi suis-je agréablement surpris du résultat. Nous étions plus performants que les McLaren sur les longs runs », commente Fernando Alonso. Ce que confirme à contrecœur Daniel Ricciardo: « J'étais mieux placé que Ocon sur la grille, mais en course, il était clairement plus rapide. Nous avions moins de grip que l'Alpine. » Toutefois, Ocon reste assez mécontent de son A522: « Je manquais de vitesse et mon train arrière flottait un peu. Cette voiture reste indéchiffrable. J'aurais dû doubler Ricciardo beaucoup plus facilement. » Et l'on se demande si, comme l'an dernier, Ocon ne va pas devoir changer de châssis en cours de saison. A suivre...
Sources:
- L'Équipe n°24817, 25 juillet 2022
- Auto Hebdo n°2373, 27 juillet 2022
- https://f1i.autojournal.fr/magazine/magazine-technique/technique-f1-france-moteur-alpine-renault-devoile/
Tony