Audi arrive en 2026
Transferts : Ricciardo quitte McLaren - Alpine prospecte
Jeudi 25 août, Daniel Ricciardo et McLaren officialisent leur séparation à l'issue de cette saison 2022, quelques jours avant que le Conseil d'examen des contrats de la FIA ne se penche sur le dossier Oscar Piastri. L'écurie britannique ne doute donc pas de triompher de la bataille juridique déclenchée par Alpine. Selon toute vraisemblance, Piastri remplacera son compatriote et aîné dans la monoplace papaye en 2023. De son côté, Ricciardo empoche sans aucun doute un beau chèque, puisque son contrat est cassé un an avant son terme. Mais il ne dissimule pas la profonde amertume que lui inspire l'échec de sa collaboration avec McLaren, à peine atténué par sa victoire-surprise et sans lendemain à Monza l'an passé. En une saison et demie à Woking, « Danny Ric' » n'a inscrit que 134 points contre 236 pour son jeune équipier Lando Norris. Après une année 2021 d'adaptation, l'Australien pensait rebondir en 2022, mais la MCL36 est une monoplace au comportement déroutant que Norris parvient manifestement à mieux dompter que lui. « Nous avons fait beaucoup d'efforts pour comprendre la voiture et en tirer le maximum, mais il y a eu trop de week-ends difficiles », soupire-t-il. « Je pars néanmoins la tête haute car j'ai tout fait pour essayer que ça marche. Je n'ai pas été fainéant et je ne peux pas me dire que ce qui m'arrive est mérité ». Son avenir en Formule 1 paraît néanmoins fort obscur. Ricciardo discute avec Alpine-Renault, mais le constructeur français n'est guère désireux de renouer avec un pilote qui l'a abandonné avec désinvolture en 2020 pour filer chez McLaren.
Le même jour, Fernando Alonso est la vedette du point presse officiel. Le double champion du monde s'explique pour la première fois sur les circonstances de son transfert fracassant d'Alpine vers Aston Martin, annoncé au lendemain du GP de Hongrie. Il est d'autant plus attendu que certaines de ses publications sur les réseaux sociaux laissent à penser qu'il s'amuserait de l'imbroglio juridique créé par son ex-futur successeur Oscar Piastri, en partance vers McLaren. Alonso dément toutefois tout mauvais esprit à l'égard de son écurie et balaie les rumeurs selon lesquelles il ne serait pas étranger à la « trahison » de Piastri, une « conspiration » fomentée par son manager Flavio Briatore et celui du jeune espoir australien, Mark Webber. Toutefois, l'Espagnol met dans l'embarras son team manager Otmar Szafnauer qui affirme n'avoir jamais été informé de ses négociations avec Aston Matin. Alonso assure avoir tenu informés les patrons de Renault et d'Alpine, Luca de Meo et Laurent Rossi, et déclare que ceux-ci ont peut-être tout simplement oublié de mettre Szafnauer au courant de ces tractations... Après avoir ainsi semé la zizanie parmi les Bleus, il ajoute qu'il ne se sentait « plus aimé » par ceux-ci. Le fier Ibère n'a pas digéré le projet d'exfiltration vers le programme Hypercar d'Alpine que Rossi lui a proposé en guise de strapontin... Voilà qui ne démentira pas sa réputation de susceptibilité...
Alpine explore de nombreuses pistes pour la succession de Fernando Alonso. Mick Schumacher a ainsi été approché par Laurent Rossi après que ses négociations avec Haas ont été suspendues au début de l'été. Mais le jeune Allemand n'a jusqu'ici rien prouvé en Formule 1, et on apprend en Belgique que le constructeur français envisagerait plutôt d'aligner un duo 100 % tricolore en attirant Pierre Gasly aux côtés d'Esteban Ocon. Alpine aurait pris des renseignements sur le dédommagement réclamé par Red Bull en échange de la libération du pilote normand, sous contrat avec le taureau rouge jusqu'à fin 2023. On peut penser que le Dr. Marko se montrera peu généreux, car Gasly est la seule alternative crédible dont dispose RBR en cas de défaillance de Max Verstappen ou de Sergio Pérez. D'autres analystes soulèvent le problème de l'inimitié qui règne entre Ocon et Gasly depuis leur adolescence, mais celle-ci est peut-être exagérée par certains journalistes. Enfin, si un baquet devait se libérer chez AlphaTauri, Stefano Domenicali intrigue en faveur du jeune espoir américain Colton Herta. En effet, si le président de la F1 n'est pas favorable à l'arrivée de l'équipe de Mario et Michael Andretti dans la discipline, il désire attirer leur protégé: un pilote américain de bon niveau serait une aubaine pour une F1 en plein boom outre-Atlantique.
Présentation de l'épreuve
Après les terribles accidents survenus à Spa-Francorchamps ces dernières années, et notamment celui ayant coûté la vie à Anthoine Hubert en 2019, les dirigeants du circuit ardennais se devaient d'apporter de nouveaux aménagements sécuritaires, exécutés fin 2021. Ces modifications constituent en fait un retour en arrière puisque les grands dégagements en asphalte installés au début des années 2000 cèdent la place à de bons vieux bacs à graviers, notamment à La Source, aux Combes et à Blanchimont. La moindre erreur dans ces courbes délicates sera à nouveau sanctionnée. Mais l'attention s'est surtout portée sur le périlleux Raidillon de l'Eau Rouge: ici, l'asphalte reste de mise, mais les dégagements sont élargis pour offrir une plus grande sûreté en cas de sortie de route. Côté infrastructures, on note l'apparition d'une nouvelle tribune au sommet du Raidillon qui remplace un chalet pittoresque. Elle compense la disparition des gradins qui faisaient face à la voie des stands d'endurance, après La Source. Enfin, les sept kilomètres du « toboggan des Ardennes » ont été entièrement surfacés au cours de l'hiver 2021 - 2022. Ces modifications sont saluées par les pilotes.
Hélas, l'avenir du Grand Prix de Belgique demeure en suspens car très menacé par l'extension du calendrier prévue pour 2023. Pas rentable, en perpétuelles difficultés financières, cette épreuve aurait sans doute disparu depuis longtemps sans l'aura exceptionnelle du circuit de Spa. Cette mansuétude semble avoir vécu. Stefano Domenicali a besoin de dégager des dates pour les GP de Las Vegas, d'Afrique Sud, du Qatar et de Chine qui doivent apparaître ou réapparaître en 2023 ou en 2024. Placés sur la sellette, les Grands Prix européens historiques (Monaco, Italie, Belgique, France, Autriche) cherchent des solutions pour survivre. Ainsi, les organisateurs des Grands Prix de France et de Belgique se sont abouchés pour mettre sur pied une alternance de leurs épreuves, afin de sauver leur existence à moyen terme. Hélas, à Spa, Domenicali confirme qu'il n'y aura pas de GP de France en 2023, sans évoquer une éventuelle rotation, et continue de menacer les courses européennes en affirmant que « l'Histoire ne fait pas tout ». C'est bien ce que l'on avait cru comprendre...
Toutefois, Spa bénéficie d'un répit. Ce dimanche 28 août, un accord est officialisé pour la tenue d'un Grand Prix de Belgique 2023. Il ne s'agit cependant que d'un sursis pour faire le nombre car, suite à un désaccord contractuel avec les organisateurs, le GP d'Afrique du Sud est reporté à 2024. Néanmoins, par ce geste, Domenicali et Liberty Media saluent les efforts fournis par Vanessa Maes et son équipe de Spa Grand Prix pour rendre l'épreuve plus attractive, via les travaux décrits plus haut ou quelques sympathiques exhibitions comme celle de l' « homme volant » Franky Zapata qui survole le circuit avec son flyboard. En outre, les autorités politiques belges se manifestent pour apporter leur soutien à l'événement, comme en témoigne la présence du Premier ministre Alexander de Croo et du ministre-président de Wallonie Elio Di Rupo.
Ce week-end, entrent en vigueur les mesure « anti-marsouinage » édictées par la fédération au début de l'été. Celles-ci ont fait l'objet de précisions lors du dernier Conseil mondial de la FIA. Ainsi, à compter de ce GP de Belgique, la rigidité verticale de la partie centrale du fond plat ne doit pas excéder 15 kilonewtons par millimètre. Le respect de cette contrainte sera contrôlé par des capteurs installés dans divers trous du plancher. La fédération cherche ainsi à contrecarrer l'astuce de Ferrari et Red Bull qui ont profité d'une faille réglementaire pour donner plus de flexibilité à la planche du soubassement et ont ainsi accru l'amortissement de leurs monoplaces.
D'autre part, les autorités ont corrigé les modifications réglementaires prévues pour 2023. Le bord des planchers ne sera finalement relevé que de 15 millimètres et non de 25 mm comme cela fut annoncé en juillet. Cette surélévation exigée par Mercedes a été jugée excessive par Red Bull qui plaidait pour 10 mm. La FIA a finalement tranché pour un compromis plutôt favorable à RBR. Il ne satisfait néanmoins pas Christian Horner qui fustige des changements annoncés trop tard, alors que les plans des futurs bolides sont finalisés. Toutefois, il relativise l'impact de cette réforme sur le fonctionnement de la future RB19, quitte à employer une image grivoise: « Ma femme me dit souvent que la taille ne compte pas, alors je ne vais pas m'en faire pour 10 mm... Il faut vivre avec, mais ces modifications sont beaucoup trop tardives ». Le responsable des châssis de la FIA Nikolas Tombazis lui répond qu'il fallait impérativement réagir face à l'accroissement des performances aérodynamiques des Formules 1 qui allait automatiquement aggraver le phénomène du rebond en 2023.
Les quatre semaines de pause estivale ont permis à Charles Leclerc de ravaler la colère qui l'a étreint au soir du GP de Hongrie, perdu à cause d'une énième erreur stratégique de Ferrari. Au cours du mois d'août, des rumeurs ont circulé autour d'une réorganisation de la direction sportive de la Scuderia. Iñaki Rueda, le tacticien en chef, semblait particulièrement menacé et certains prédisaient la prochaine éviction de Mattia Binotto lui-même. Finalement, aucune tête n'est tombée... pour le moment. Face à ces bruits fâcheux, l'écurie italienne joue du violon. Le directeur sportif Laurent Mekies assure que l'ambiance à Maranello « ne saurait être meilleure » et Nicolas Todt, l'agent de Leclerc, affirme que ce dernier « est ravi de pouvoir jouer la victoire à chaque course cette saison ». Quel dommage cependant que l'échec soit presque toujours au rendez-vous... De son côté, Max Verstappen aborde plein de confiance cette dernière ligne droite de la saison 2022 qui devrait en toute logique le conduire à sa deuxième couronne mondiale. Avec 80 points d'avance sur Leclerc, le Néerlandais n'a plus grand-chose à craindre. Il arrive du reste en Belgique, sa seconde patrie, en terrain conquis, son « Armée orange » ayant investi les tribunes.
Il n'y aura probablement pas de chaleureux passage de témoin entre Sebastian Vettel et Fernando Alonso chez Aston Martin dans quelques mois. Les deux hommes ne se sont jamais appréciés, et ce week-end le futur retraité allemand se fait une frayeur lorsque, dévalant la colline sur son vélo pour rallier le circuit, il se fait bousculer sans ménagement par un véhicule Renault et six motards: l'escorte officielle de son successeur ! Vettel ne manque pas l'occasion d'ironiser sur les « cow-boys de la route » qui entourent Alonso et le manque de simplicité de celui-ci...
Ce Grand Prix s'annonce atypique puisque les deux favoris Max Verstappen et Charles Leclerc s'élanceront en fond de grille pour avoir dépassé leurs quotas de composants sur leurs groupes propulseurs. En effet, le gel du développement des moteurs entrera en vigueur quelques jours après cette épreuve, le 1er septembre, et les équipes opèrent d'ultimes ajustements. Red Bull et Ferrari ont choisi d'encaisser les inévitables sanctions à Spa-Francorchamps, circuit où les dépassements sont plutôt aisés. Ainsi, Verstappen reçoit ici ses quatrièmes moteur à combustion interne, turbo et MGU-H et sa cinquième boîte de vitesses. Leclerc remplace pour sa part son MGU-K, son stockage d'énergie et sa boîte. Norris, Ocon, Zhou et Schumacher changent aussi de nombreux éléments sur leurs moteurs et seront repoussés en queue de peloton. Les positions de départ de ces six pilotes seront déterminées par leurs temps en qualifications. Bottas reçoit aussi de nouvelles pièces, mais moins que les concurrents précités. Il partira donc quoiqu'il arrive devant ceux-ci car il n'écope « que » de vingt places de pénalité.
Essais et qualifications
Lors de la première séance du vendredi, Pierre Gasly cède le baquet de son AlphaTauri au jeune Néo-Zélandais Liam Lawson, un protégé de Red Bull qui accomplit sa seconde saison de Formule 2 pour le compte de l'équipe Carlin. Le Kiwi ne s'illustre pas particulièrement à cette occasion puisqu'il concède cinq secondes et demie au leader Sainz, mais il demeure en pneus durs alors que la majorité du peloton évolue en gommes tendres. Lawson brille en revanche le lendemain en remportant la course sprint de F2.
Vendredi, sous un ciel chargé, les Ferrari occupent les premiers rangs de la première session libre, de facto interrompue par la pluie dans les dernières minutes. Le meilleur chrono revient à Sainz (1'46''5348'''). Quelques instants plus tard, l'asphalte a séché pour le coup d'envoi de la seconde séance, mais celle-ci sera de nouveau écourtée par une averse qui entraîne quelques sorties. Cette fois, Verstappen se montre le plus véloce (1'45''507''') devant Leclerc et Norris. Samedi, en début d'après-midi, par un temps toujours couvert, Pérez réalise le meilleur temps de la dernière séance libre que Leclerc achève par une sortie de route aux Fagnes.
Un peu plus tard, se déroule une curieuse séance qualificative au cours de laquelle les favoris se battent pour la... 14e place sur la grille. Verstappen remporte cette mini-compétition et fait très forte impression en réalisant le meilleur chrono (1'43''665''') avec plus de six dixièmes d'avance sur Sainz (1'44''297'''). Le Madrilène partira bel et bien en pole position, mais il s'alarme de la vitesse des Red Bull... En effet, Pérez (2e) manque la pole pour 2/10e car il a commis des petites fautes dans le deuxième secteur. Comme son équipier, Leclerc (15e) s'inquiète du net avantage dont semblent bénéficier les Red Bull. Les Alpine-Renault se montrent ici à leur avantage. Ocon signe le cinquième chrono, mais s'élancera seulement 16e du fait de sa pénalité. Alonso (6e temps) partira quant à lui d'une excellente troisième place. Les ajustements apportés aux fonds plats semblaient devoir avantager Mercedes, mais ici la W13 affiche un comportement calamiteux: traînée et rebonds en ligne droite, sous-virage en courbe, pneus inefficaces... Hamilton (4e) et Russell (5e) rendent près de deux secondes à Verstappen et ne doivent leurs bonnes positions qu'aux pénalités de leurs concurrents.
Les Williams-Mercedes sont étonnamment compétitives dans les Ardennes. Albon (6e) parvient en Q3 et donne à l'équipe britannique sa meilleure qualification depuis un an. Latifi (11e) est cependant éliminé en Q1 et concède 7/10e à son équipier. Norris (17e, pénalisé) conduit sa McLaren-Mercedes jusqu'à la troisième manche, performance que Ricciardo (7e) est une fois de plus incapable d'imiter. Les Alfa Romeo encaissent ce week-end de nombreuses pénalités. Bottas perd la première séance libre à cause d'une énième panne, puis est éliminé en Q1 pour la première fois depuis... 2015 ! Le Finlandais partira 13e et a offert l'aspiration à Zhou, qui parvient en Q2 mais est relégué au 18e rang. Les AlphaTauri sont toujours aussi médiocres, faute de développement. Gasly (8e) ne manque toutefois la Q3 que pour 1/10e. Tsunoda réalise le 19e chrono et partira depuis les stands car il change des éléments de son groupe propulseur sous parc fermé. Performantes lors des essais libres, les Aston Martin manquent d'adhérence samedi. Stroll (9e) atteint tout de même la deuxième manche, contrairement à Vettel (10e). Enfin, les Haas ne sont pas le rythme. Frappé vendredi par un problème d'alimentation, Magnussen partira 12e, bien qu'il n'ait pas franchi la Q1. Schumacher atteint la Q2, mais partira avant-dernier à cause de ses pénalités.
Le Grand Prix
Dimanche, le soleil brille au-dessus de Francorchamps et le mercure gagne près de cinq degrés par rapport aux essais. Le comportement des pneumatiques sera donc imprévisible. Le poleman Sainz s'élance en pneus tendres (C4), imité par Verstappen et Leclerc qui visent une prompte remontée. La majorité du peloton s'élance avec les pneus médiums (C3). Seul Tsunoda est muni des gommes dures (C2). Max Verstappen a tellement fait forte impression la veille aux essais qu'il demeure le favori des bookmarkers, malgré sa position lointaine sur la grille...
Le moteur de Gasly refuse de démarrer sur la prégrille en raison d'un problème électrique. L'AlphaTauri est repoussée vers son garage et n'accepte de démarrer que deux minutes avant l'horaire butoir ! Gasly a eu chaud, mais il s'élancera depuis la voie des stands en compagnie de son coéquipier.
Départ: Sainz démarre bien, contrairement à Pérez que Alonso déborde par l'intérieur. Les Mercedes de Hamilton et de Russell passent aussi devant le Mexicain.
1er tour: Pérez repasse devant Russell. Hamilton prend l'aspiration d'Alonso dans Kemmel, puis le déborde par l'extérieur... et se rabat bien trop tôt au freinage. Sa roue arrière-droite escalade la roue avant-gauche de l'Alpine. La Flèche d'Argent effectue un bond impressionnant et retombe rudement au sol. Cependant les deux champions reviennent en piste derrière Pérez et Russell. En lutte avec Vettel, Stroll effectue un court passage dans les graviers en quittant la chicane. Verstappen repousse une attaque de Leclerc à Rivage. Un peu plus loin, Hamilton ralentit le peloton avec un train arrière raclant le bitume. Il s'immobilise à Blanchimont sur ordre de son équipe. En fin de tour, Sainz mène devant Pérez, Russell, Alonso, Vettel, Ricciardo, Albon, Verstappen, Stroll et Leclerc.
2e: Sainz compte deux secondes d'avance sur Pérez. Leclerc déborde Stroll. En bagarre avec Ocon, Latifi escalade un trottoir et part en tête-à-queue à la sortie des Combes. La Williams fonce droit sur Bottas qui fait un écart pour l'éviter, pirouette à son tour et échoue dans le bac à graviers. La voiture de sécurité intervient pour ôter les monoplaces de Hamilton et de Bottas. Latifi peut repartir.
3e: La Safety Car est en piste. Leclerc rejoint les stands car de la fumée s'échappe de sa roue avant-droit : un tear-off jeté par Verstappen s'est fiché dans une écope de frein ! Le Monégasque chausse les pneus médiums et repart en 17e position. Latifi passe chez Williams pour changer son aileron avant.
4e: La course va reprendre au tour suivant. Sainz précède Pérez, Russell, Alonso, Vettel, Ricciardo, Albon, Stroll, Verstappen, Magnussen, Ocon, Norris, Zhou, Schumacher, Tsunoda, Gasly, Leclerc et Latifi.
5e: Le drapeau vert est brandi. Sainz appuie sur le champignon à la sortie de la chicane de l'Arrêt de Bus et sème aisément Pérez. Russell tente de faire l'extérieur au Mexicain à la Source, en vain. Alonso assaille ensuite le jeune Anglais dans Kemmel. Son Alpine prend un peu d'avance sur la Mercedes, mais Russell freine plus tard aux Combes et garde l'ascendant. Verstappen se défait d'Albon, puis de Ricciardo. Le voilà déjà sixième.
6e: Une seconde sépare Sainz et Pérez. Verstappen dépasse Vettel à l'Arrêt de Bus. Albon double Ricciardo aux Combes.
7e: Le DRS peut être activé. Verstappen en profite pour laisser Alonso sur place à Kemmel. Ocon prend la 10e place à Magnussen.
8e: Verstappen vole avec ses pneus tendres. Il rejoint Russell et le double sans peine aux Combes. Leclerc a doublé Schumacher, Gasly et Tsunoda.
9e: Sainz est premier devant Pérez (1.2s.), Verstappen (3.1s.), Russell (5s.), Alonso (8.4s.), Vettel (9s.), Albon (11.1s.), Ricciardo (11.8s.), Stroll (12.5s.) et Ocon (13.6s.). Norris efface Magnussen et Leclerc double Zhou.
10e: Verstappen revient à moins d'une seconde de Pérez. Leclerc déborde Magnussen. Les pneus jaunes se dégradent plus vite que prévu. Albon et Gasly passent aux stands pour mettre les gommes dures.
11e: Sainz apparaît chez Ferrari à l'issue de ce tour et chausse les gommes médiums (2.4s.). Le Madrilène repart derrière Vettel et Ricciardo. Alonso chausse les gommes dures, tout comme Magnussen.
12e: Verstappen dépasse son équipier Pérez au bout de la ligne droite de Kemmel et s'empare ainsi des commandes de l'épreuve. Leclerc double Norris. Sainz se débarrasse de Ricciardo à Pouhon.
13e: Verstappen repousse Pérez à deux secondes. Sainz double Vettel à l'Arrêt de Bus. Ricciardo et Ocon s'emparent des enveloppes dures
14e: Pérez concède près de quatre secondes à son équipier. Russell fait escale chez Mercedes et reprend des gommes jaunes (2.6s.). Norris sélectionne pour sa part des Pirelli blancs.
15e: Pérez entre aux stands pour remettre des pneus médiums (2.2s.) et reprend la piste juste devant Leclerc. Le Monégasque tente de s'infiltrer par la gauche aux Combes, mais le Mexicain le serre contre la bordure. Vettel et Schumacher prennent le composé dur, Zhou le composé médium. Verstappen possède treize secondes d'avantage sur Sainz lorsqu'il apparaît dans la pit-lane à l'issue de cette boucle. En bagarre pour la 11e place, Latifi et Ricciardo se font déborder par l'extérieur par Ocon avant l'Arrêt de Bus.
16e: Verstappen reçoit des enveloppes dures (2.8s.) et redémarre quatre secondes derrière Sainz. Les pneus de Leclerc sont déjà altérés. Russell prend l'aspiration du Monégasque à Kemmel et le double aux Combes au moyen d'un freinage appuyé. Alonso efface Tsunoda. Stroll et Latifi s'emparent de pneus durs. Un peu plus loin, Schumacher se distingue en dépassant Latifi au pied de l'Eau Rouge.
17e: Verstappen est beaucoup plus rapide que Sainz et le rattrape très facilement. Neuf dixièmes les séparent en fin de tour. Vettel prend l'ascendant sur Albon.
18e: Verstappen saisit l'aspiration de Sainz, ouvre son aileron mobile et passe tel un avion devant la Ferrari. Le Belgo-Néerlandais est en tête pour le plus grand plaisir de la foule. Tsunoda subit un long pit-stop de près de dix secondes.
19e: Verstappen est premier devant Sainz (3.2s.), Pérez (4.5s.), Russell (12.5s.), Leclerc (18.3s.), Alonso (26s.), Vettel (29.8s.), Albon (33s.), Ocon (33.3s.), Ricciardo (34.2s.), Gasly (36.7s.) et Stroll (37.1s.).
20e: Pérez a rejoint Sainz. Ocon effectue lui aussi une belle remontée et s'empare de la huitième place aux dépens d'Albon qui a bloqué ses roues à la Source.
21e: Pérez déborde Sainz sans coup férir avant les Combes. Les deux Red Bull sont en tête. Ricciardo menace Albon pendant que Stroll prend la onzième place à Gasly.
22e: Verstappen compte plus de six secondes d'avance sur Pérez. Gasly passe aux stands et repart en pneus médiums.
24e: Verstappen devance Pérez (8.7s.), Sainz (12.4s.), Russell (17.8s.), Leclerc (30s.), Alonso (38.6s.), Vettel (40.2s.), Ocon (43.7s.), Albon (48.8s.), Ricciardo (49.2s.), Stroll (49.7s.) et Norris (51.6s.).
25e: Sainz fait escale chez Ferrari afin de mettre les pneus durs (2.4s.). Leclerc stoppe aussi chez les Rouges mais reprend lui les gommes médiums (3s.). Alonso s'empare des pneus durs (3.6s.). Albon retient un peloton comprenant Ricciardo, Stroll, Norris et Zhou.
26e: Albon et Stroll s'arrêtent de concert: le premier prend des pneus médiums, le second des durs. Ils repartent dans cet ordre. En quittant les stands, Stroll est dépassé par Latifi qui apporte ainsi un secours bienvenu à son équipier.
27e: Pérez stoppe chez Red Bull pour s'emparer de gommes dures (2.4s.) et cède brièvement la deuxième place à Russell. Alonso dépasse Zhou.
28e: Pérez remonte très facilement sur Russell. Leclerc bute sur Ocon. Alonso dépasse Norris à Kemmel. Stroll s'est défait de Latifi. Seconds arrêts de Zhou et Magnussen.
29e: Verstappen réalise le meilleur tour du Grand Prix (1'49''354'''). Leclerc prend la sixième place à Ocon avant les Combes. Alonso se débarrasse de Ricciardo. En fin de tour, Russell passe aux stands pour mettre les pneus durs (2.5s.).
30e: Verstappen précède Pérez (27.2s.), Sainz (33.5s.), Russell (42s.), Vettel (51.4s.), Leclerc (53.5s.), Ocon (56.2s.), Alonso (1m. 05s.), Ricciardo (1m. 06s.) et Gasly (1m. 13s.). Norris puis Tsunoda prennent les pneus durs.
31e: Verstappen effectue un second pit-stop et remet les pneus médiums (2.3s.) sans perdre le commandement. Leclerc déborde Vettel par l'intérieur au freinage des Combes. Deuxième arrêt de Schumacher.
32e: Verstappen compte huit secondes de marge sur Pérez. Sainz s'inquiète du retour de Russell qui lui a déjà repris cinq secondes.
33e: Ocon chausse les pneus médiums (3.3s.). Ricciardo est rappelé par McLaren pour prendre les gommes jaunes, mais trop tard. L'Australien tombe au 15e rang et perd toute chance d'inscrire un point.
34e: Treize secondes séparent les deux Red Bull. Russell évolue à plus de trois secondes de Sainz. Vettel s'empare des enveloppes jaunes (2.7s.), puis se relance derrière Gasly.
35e: Vettel parvient à doubler Gasly à la réaccélération après la Source. Mais Ocon a rejoint ce duo. A l'entame de Kemmel, les deux Normands débordent l'Allemand: le pilote AlphaTauri par la droite, celui d'Alpine par la gauche. Ocon relâche ensuite légèrement les freins aux Combes et déborde son compatriote. Vettel repasse ensuite devant Gasly à Rivage. Troisième arrêt de Latifi.
36e: Verstappen est en tête devant Pérez (14.3s.), Sainz (23.8s.), Russell (26.4s.), Leclerc (43.7s.), Alonso (1m. 02s.), Ocon (1m. 10s.), Vettel (1m. 11s.), Gasly (1m. 14s.), Albon (1m. 21s.), Stroll (1m. 22s.), Norris (1m. 23s.) et Zhou (1m. 24s.).
38e: Russell ne concède plus que deux secondes à Sainz. Albon tient le point de la dixième place, mais il emmène un peloton assez compact comprenant Stroll, Norris, Zhou et bientôt Tsunoda et Ricciardo.
40e: Dix-sept secondes séparent Verstappen et Pérez. Les gommes de Russell commencent à perdre de leur efficacité. L'Anglais est repoussé à deux secondes et demie de Sainz.
41e: Tsunoda, en pneus médiums, dépasse Zhou, en pneus tendres, à la chicane de l'Arrêt de Bus.
42e: Verstappen devance Pérez (17s.), Sainz (27s.), Russell (29s.), Leclerc (50s.), Alonso (1m. 09s.), Ocon (1m. 12s.), Vettel (1m. 15s.), Gasly (1m. 24s.), Albon (1m. 32s.), Stroll (1m. 33s.) et Norris (1m. 34s.). Zhou reprend la 13e place à Tsunoda.
43e: Ferrari rappelle Leclerc pour lui donner des pneus tendres afin qu'il conquiert le point du meilleur tour. Mais la Scuderia s'est égarée dans ses calculs car son pilote reprend la piste un souffle seulement devant Alonso ! Bénéficiant de l'aspiration et du DRS, l'Espagnol double Leclerc dans la ligne droite de Kemmel...
44e et dernier tour: Leclerc parvient à reprendre la cinquième place à Alonso aux Combes. Mais il ne pourra pas réaliser le meilleur chrono... Tsunoda double Zhou.
Max Verstappen remporte sa neuvième victoire en 2022 devant son équipier Pérez. Sainz termine troisième. Russell conduit la Mercedes survivante au quatrième rang. Leclerc coupe la ligne en cinquième position devant les Alpine-Renault d'Alonso et d'Ocon. Vettel obtient une belle huitième place pour Aston Martin. Gasly finit neuvième après être parti des stands: ce sont ses premiers points depuis trois mois. Albon (10e) conquiert un point pour Williams. Viennent ensuite Stroll, Norris, Tsunoda, Zhou, Ricciardo, Magnussen, Schumacher et Latifi.
Peu après l'arrivée, Leclerc écope d'une pénalité de cinq secondes pour un excès de vitesse dans la pit-lane d'... 1 km/heure ! Une sanction bien sévère que le fait glisser à la sixième place, au bénéfice d'Alonso, classé cinquième.
Après la course : Verstappen assomme Ferrari
Pour la seconde fois consécutive, Max Verstappen s'impose après s'être élancé au-delà de la neuvième place sur la grille, une performance inédite depuis les deux premiers succès remportés par Bruce McLaren, voici plus de soixante ans (USA 1959 puis Argentine 1960). Mais si en Hongrie, les chances de succès du prodige batave paraissaient fort minces, ici chacun s'attendait à ce qu'il remonte de sa quatorzième place, vu son incontestable supériorité lors des essais du samedi. En effet, la Red Bull possédait ici l'immense avantage de générer tellement d'appui avec son seul soubassement qu'elle pouvait rouler avec des ailerons peu inclinés, d'où une vitesse de pointe exceptionnelle et une bonne gestion des gommes. Ainsi, après avoir contourné tous les pièges du premier tour (travers de Stroll, abandon de Hamilton), Verstappen a rejoint la tête de la course avec une régularité de métronome, au point de plier le match avant même la mi-course. Il a en outre été servi par la chance : inexplicablement, ses pneus tendres se sont moins abîmés que les médiums choisis par Sainz et Pérez ! « Max a été impressionnant durant tout le week-end, il se situe à un autre niveau », admet, admiratif, un Sergio Pérez relégué au rang d'aimable porteur d'eau. « C'est sans doute le meilleur week-end de ma carrière, car la voiture a été incroyable d'un bout à l'autre », commente l'intéressé. « Super Max » refuse encore de parler de consécration, mais sa deuxième couronne mondiale est désormais à portée de main. Il pourrait être titré dès la tournée asiatique (Singapour ou Japon) au début de l'automne. Mais avant cela, il lui faudra combler ses fans huit jours plus tard dans son « antre » de Zandvoort...
Ferrari quitte Spa-Francorchamps avec le moral dans les chaussettes (rouges). Si depuis le début de la saison les hommes de Maranello multipliaient les erreurs stratégiques, au moins pouvaient-ils se consoler d'avoir produit l'une des meilleures monoplaces du plateau. Il n'en va plus de même au soir de ce GP de Belgique archi-dominé par les Red Bull. Bien que détenteur de la pole position, Carlos Sainz a été effacé par Max Verstappen, parti treize rangs plus loin, au bout de dix-huit tours. Certains expliquent cet échec par un choix aérodynamique trop conservateur destiné à atténuer l'usure des gommes. Las, non seulement la Ferrari était trop lente à l'accélération, mais en plus elle a davantage maltraité ses chausses que la Red Bull, peut-être en raison de conditions météorologiques plus chaudes que prévu. Toutefois, Mattia Binotto admet que l'ascendant pris par Red Bull n'est pas lié aux spécificités du circuit spadois. « Ils étaient déjà meilleurs que nous à Budapest », rappelle-t-il, fataliste. Quant à Charles Leclerc, son dimanche a ressemblé aux précédents : malchance (un tear-off de Verstappen planté dans une écope de frein), erreur stratégique (un ultime pit-stop alors que son avance sur Alonso était trop mince) et une petite erreur (excès de vitesse). Le natif du Rocher, qui accuse maintenant près de 100 points de retard sur Verstappen, sait qu'il ne sera pas champion du monde en 2022. De Formule 1 en tout cas, car pour ce qui est d'avaler des boas, il ne craint plus personne...
Spa a souri aux Alpine-Renault qui ont engrangé seize points fort bienvenus pendant que McLaren-Mercedes s'égarait dans des stratégies inefficaces. Fernando Alonso (5e) ne pouvait espérer mieux, même s'il a craint tout perdre lorsque Lewis Hamilton s'est servi de son A522 comme tremplin au premier tour. « Cet idiot ne sait piloter que lorsqu'il part devant ! » a éructé l'Espagnol dans sa radio. On se croirait revenu quinze ans en arrière... Quant à Esteban Ocon, il s'est distingué en dépassant d'un même mouvement Sebastian Vettel et Pierre Gasly entre Kemmel et les Combes, une manœuvre hardie qui rappelle celle exécutée - sans DRS - par Mika Häkkinen sur Michael Schumacher et Ricardo Zonta en 2000. « C'est curieux, car Mika est justement venu me parler avant la course », s'amuse Ocon. Alpine détient solidement la quatrième place au classement des constructeurs, vingt points devant McLaren. Une petite revanche après le « coup de Jarnac » de l'affaire Piastri...
Enfin, Christian Horner ne manque de « remercier » ironiquement Toto Wolff d'avoir fait pression sur la fédération pour rigidifier le plancher des monoplaces. Non seulement Red Bull ne semble pas du tout ébranlée par ces modifications, mais les Mercedes, que l'on attendait beaucoup plus compétitives, se sont effondrées à Spa. Après avoir tutoyé la victoire un mois plus tôt en Hongrie, aucun des deux pilotes argentés ne s'attendait à rendre près de deux secondes au tour à Max Verstappen en qualifications ! En course, en revanche, la W13 paraissait plus en verve, comme l'a démontré George Russell. Mais Wolff doit admettre pour la énième que le comportement de cette machine est décidément incompréhensible... et que le staff de Brackley concentre désormais ses efforts sur la conception de son héritière.
Tony