23 Grands Prix en 2022: un calendrier surchargé
Le 14 octobre, le Conseil Mondial de la FIA entérine le calendrier de la saison 2022 de Formule 1 qui comprendra 23 Grands Prix, un record. Si l'on prend en considération les « qualifications sprint » du samedi qui vont proliférer, ce ne sont pas moins de trente courses, longues et courtes, que les écuries devront préparer l'an prochain. Pire encore, elles enchaîneront deux « triplés », c'est-à-dire trois Grands Prix en trois semaines, entre fin août et début octobre. Ce rythme infernal suscite de nombreuses critiques, chez les pilotes comme chez les patrons d'équipes qui s'inquiètent de l'épuisement de leurs personnels. Des voix s'élèvent contre un programme aussi chargé. Andreas Seidl, le directeur de McLaren, plaide ainsi pour un maximum de vingt courses par an. « Le plus important, de mon point de vue, est évidemment que nous n'augmentions pas davantage le nombre de courses, car je pense que ce que nous avons en place actuellement est déjà un trop lourd fardeau pour notre personnel », s'alarme le manager allemand. De son côté, Toto Wolff plaide pour un roulement des effectifs, afin qu'un ingénieur ou un mécanicien ne se déplace pas sur plus de 18 courses par an. Mais si ce système est envisageable pour les grandes structures comme Mercedes, il n'en va pas de même pour les plus petites. Christian Horner se montre en revanche enthousiaste et rappelle que cette prolifération de Grands Prix va de pair avec la quasi-suppression des essais privés qui étaient très nombreux vingt ans plus tôt.
Présentation de l'épreuve
La Formule 1 retrouve le continent américain, deux ans après sa dernière visite. La page de la Covid-19 n'est cependant pas complétement tournée outre-Atlantique. Les restrictions envers les voyageurs, y compris ceux qui sont vaccinés, n'ont pas encore été levées par le gouvernement fédéral: chaque arrivant doit présenter un laisser-passer exceptionnel d'intérêt national (National Interest Exception, NIE) pour pouvoir fouler le sol états-unien. Quelques membres du paddock, et non des moindres, rencontrent de grandes difficultés pour rejoindre le Texas. Ainsi, Charles Leclerc a la mauvaise surprise de se voir refuser son NIE lors de son embarquement à l'aéroport de Nice. Cette difficulté levée, le Monégasque et son entraîneur Andrea Ferrari doivent se rabattre in extremis sur un vol pour New-York. Ils atteindront leur destination après un autre détour par Milwaukee... Le Russe Nikita Mazepin a de son côté le plus grand mal à obtenir son visa. Ce document sera d'ailleurs purement et simplement refusé à sa jeune compatriote Irina Sidorkova, pilote en W Series. Mais il s'agit peut-être là d'un avatar de la grande tension diplomatique régnant entre Washington et Moscou...
Il faut s'y faire: en bagarre pour les deux couronnes mondiales, Red Bull et Mercedes ne cesseront de polémiquer jusqu'au terme de ce championnat. Leur dernière pierre d'achoppement est le moteur flanqué de l'Étoile. On constate en effet que les Mercedes sont nettement plus puissantes depuis le GP de Grande-Bretagne. Récemment, lors du GP de Turquie, les « Flèches noires » étaient plus rapides en ligne droite avec l'aileron mobile fermé que les Red Bull-Honda avec celui-ci ouvert ! La différence était alors chiffrée à 20 km/h. En outre, les McLaren, les Williams et les Aston Martin, motorisées par Mercedes, ont aussi gagné quelques chevaux depuis cet été. Les dirigeants de Red Bull aimeraient découvrir d'où provient ce bond en avant... « Mercedes a déniché quelque chose, quelque part dans les zones grises de la réglementation », avance Christian Horner. « Leur vitesse de pointe a récemment augmenté de manière significative, et tandis que nous pouvions naguère les égaler grâce à de plus petits ailerons, nous ne pouvons plus nous en approcher. » Mercedes réfute évidemment toute évolution illicite. L'explication la plus probable serait que le motoriste allemand libère un surcroît de puissance jusqu'alors bridé afin de concurrencer les Red Bull-Honda, même si là encore ses représentants s'inscrivent en faux. Mais, de toute évidence, ce type de controverse commence à lasser jusqu'aux intéressés. Au Texas, Max Verstappen appelle implicitement Horner à abandonner ces vaines querelles: « Il est trop facile de se focaliser là-dessus. Mercedes a un moteur très puissant, mais d'autres éléments expliquent leur vitesse de pointe: l'aérodynamisme, l'exploitation des pneus... Concentrons-nous sur notre propre voiture. Nous devons mieux la comprendre. »
Aussi, à Austin, Christian Horner surprend son monde en enterrant toute accusation de tripatouillage sur le moteur Mercedes. Le directeur de Red Bull prétend que la W12 est plus rapide que ses rivales en ligne droite parce qu'elle pourrait réduire sa hauteur de caisse au moyen d'un jeu sur les amortisseurs. Toto Wolff contredit évidemment son alter ego, affirmant que les progrès de la Mercedes découlent tout simplement des évolutions introduites à Silverstone. Cela n'empêchera pas Red Bull de demander à Jo Bauer de jeter un œil aux suspensions de la W12...
Les moteurs Mercedes paraissent néanmoins bien fragiles. En effet, Sebastian Vettel et George Russel remplacent intégralement leurs groupes propulseurs, ce qui les renvoie en fond de grille. Plus troublant, Valtteri Bottas change son moteur à combustion interne et reculera de cinq rangs. Le Finlandais écope ainsi de sa troisième pénalité en quatre épreuves ! Les groupes propulseurs Mercedes sont-ils vraiment aussi fragiles ? Certains pensent que Bottas sert en fait de « cobaye » à Lewis Hamilton dans le but de tester des cartographies. D'autres suggèrent que l'équipe anglo-allemande a besoin de prélever certains éléments de l'unité de puissance pour les examiner. Dans le paddock circule une information selon laquelle le V6 Mercedes souffrirait d'une fuite chronique d'air comprimé sur le rappel pneumatique des soupapes. La perte d'air est estimée à 10 %, soit bien au-delà de ce qui est tolérable, ce qui expliquerait pourquoi les mécaniciens rechargent longuement le système lors des arrêts aux stands. On le voit, les observateurs se perdent en conjectures...
Depuis quelques années, le revêtement bosselé du Circuit des Amériques complique la tâche des pilotes de toute catégorie, ce qui a notamment perturbé le Grand Prix des États-Unis motocycliste trois semaines plus tôt. Depuis, les organisateurs ont effectué quelques menus travaux pour aplanir le bitume, mais les aspérités sont loin d'avoir toutes disparues, ce qui préoccupe les participants. Samedi soir, la fédération autorise Mercedes, Red Bull et d'autres équipes à renforcer les fonds plats et les fixations d'aileron, mis à rude épreuve par les tressautements des bolides sur les bosses.
Daniel Ricciardo ne fait pas mystère de son amour pour le Texas, sa culture, son mode de vie, mais l'exprime avec son humour habituel: il débarque sur le Circuit des Amériques vêtu en cow-boy et répond aux journalistes en contrefaisant l'accent texan ! « Deux années sans Austin sont deux tristes années de ma vie », sourit-il. Plus sérieusement, l'Australien arbore ce week-end un casque rendant hommage à son idole le roi de la Nascar Dale Earnhardt, tragiquement disparu il y a tout juste vingt ans. Mieux: grâce à son collectionneur de patron Zak Brown, Ricciardo a le bonheur de piloter la Chevrolet Monte-Carlo que conduisait Earnhardt en 1984. L'occasion de faire vibrer la foule américaine...
Essais et qualifications
Il fait chaud durant tout le week-end, le mercure avoisinant les 30°C. Vendredi matin, les Mercedes de Bottas et de Hamilton survolent la première séance libre. Le Finlandais réalise le meilleur chrono avec près d'une seconde d'avance sur Verstappen. L'après-midi cependant, Red Bull relève la tête grâce à Pérez qui se montre le plus rapide devant Norris et Hamilton. Cette séance est marquée par un nouvel incident opposant les deux prétendants au titre mondial. Alors qu'ils négociant côte à côte le dernier virage, Hamilton se déporte légèrement, poussant Verstappen vers le bas-côté. Ils parcourent ensuite roue contre roue la ligne droite principale, avant que le Hollandais ne cède, non sans tendre à son adversaire un majeur furieux... Samedi, en début d'après-midi, Pérez réalise de nouveau le meilleur chrono de la troisième session libre, mais Hamilton s'était montré plus rapide, avant que son temps ne soit annulé pour franchissement des limites de la piste. A cause des bosses, du vent ou tout simplement de leurs maladresse, nombreux sont les concurrents à franchir les lignes blanches et à perdre ainsi des temps chronométrés.
Les qualifications se déroulent dans une atmosphère lourde et orageuse. Quelques gouttes de pluie sont même signalées à l'extrême fin de la séance. Dépassées le vendredi matin, les Red Bull-Honda montent en puissance au fur et à mesure du week-end grâce à de meilleurs réglages. Verstappen décroche samedi après-midi la pole position (1'32''910'''). Bien que diminué par un gros rhume, Pérez (3ème) n'a jamais été si proche de réaliser une première pole qu'il détient jusqu'aux derniers instants des qualifications. Les Mercedes paraissent avoir de plus en plus de mal à gérer la dégradation des pneus. Hamilton est tout de même second, à deux dixièmes de Verstappen. Bottas réalise le quatrième temps et, du fait de sa pénalité, partira neuvième. Les Ferrari sont très performantes, notamment grâce à leur cavalerie qui s'exprime dans la longue pleine charge. Leclerc (4ème) signe ainsi le meilleur chrono de la Q1. Sainz (5ème) suit de près son équipier mais il utilise les pneus tendres pour s'extraire de la Q2 et devra donc partir avec ce composé. Les monoplaces rouges auront juste derrière elles leurs rivales immédiates, les McLaren-Mercedes. Pour une fois, Ricciardo (6ème) fait mieux que Norris (7ème). Très instables vendredi, les AlphaTauri-Honda progressent le lendemain puisque Gasly (8ème) et Tsunoda (10ème) atteignent tous deux la phase finale des qualifications.
Les Alpine-Renault sont en difficulté. Ocon (11ème) ne pouvait pas viser la Q3. Estimant qu'il n'a rien à espérer ce week-end, Alonso reçoit son quatrième groupe propulseur de la saison et se retrouve relégué au 19ème rang. Giovinazzi hisse son Alfa Romeo en douzième position en dépit d'un tête-à-queue en Q1. Räikkönen (15ème) ne parvient pas à couvrir un seul bon tour et est éliminé dès la première manche. Aston Martin commet une faute stratégique grossière puisque Stroll (13ème) passe à la trappe en Q1 à cause de Vettel qui est, rappelons-le, pénalisé pour changement de moteur ! Le quadruple champion du monde partira 18ème. Les Williams-Mercedes manquent globalement d'adhérence. Russell parvient en Q2 mais s'élancera dernier en raison de son changement de moteur. Latifi (14ème) est éliminé dès la première manche. Enfin, chez Haas, Schumacher (16ème) devance Mazepin (17ème) de 3/10e. Le Russe n'accomplit d'ailleurs qu'un seul tour valide ce samedi, tous les autres ayant été annulés pour passage derrière les limites du circuit !
Le Grand Prix
Il fait un temps superbe et, de nouveau, le mercure affiche près de 30°C en ce dimanche 24 octobre 2021. Ce Grand Prix des États-Unis est un immense succès puisque les organisateurs dénombrent 120 000 spectateurs dans les gradins ce dimanche, et près de 400 000 sur l'ensemble du week-end. Les « peoples » sont également de retour: on aperçoit ainsi dans les stands le réalisateur George Lucas, l'acteur Ben Stiller, le golfeur Rory McIlroy et l'ancien basketteur Shaquille O'Neal. Du fait de la chaleur et de l'abrasivité de la piste, une course à deux arrêts s'impose à l'ensemble du peloton. La majorité des pilotes s'élancent avec les pneus médiums (C3). Sainz et Tsunoda sont en pneus tendres (C4). Chez AlphaTauri, Gasly hésite un temps à prendre le départ à cause d'un souci de capteur, cependant vite résolu par la petite scuderia.
Départ: Hamilton démarre un peu mieux que Verstappen et se porte immédiatement à sa hauteur. Le Hollandais le serre virilement contre la bordure gauche, mais au sommet de la côte, le Britannique, mieux placé à l'intérieur, vire en tête. Verstappen doit céder. En fond de peloton, Latifi heurte Stroll et expédie ce dernier en tête-à-queue. Le pilote Aston Martin se relance immédiatement.
1er tour: Sainz doit se défendre contre Norris et Ricciardo qui l'encerclent au virage n°12. L'Espagnol vire au large au freinage mais demeure devant les deux papayes. Ricciardo se défait de son équipier, puis parvient à dépasser Sainz au virage n°18. Räikkönen déborde Ocon par l'extérieur dans les Esses, non sans endommager l'aileron avant de l'Alpine. En fin de tour, Hamilton précède Verstappen, Bottas, Leclerc, Ricciardo, Sainz, Norris, Tsunoda, Bottas et Gasly.
2e: Verstappen évolue dans le sillage immédiat de Hamilton. Mazepin fait escale chez Haas pour faire refixer son repose-tête qui s'est détaché !
3e: L'usage du DRS est autorisé. Verstappen peut l'activer contre Hamilton. Gasly surprend Bottas et s'empare de la neuvième place. Ocon stoppe chez Alpine pour chausser les gommes dures et faire réparer sa calandre.
4e: Verstappen attaque pour rester au contact de Hamilton, au point de rouler derrière la bordure au virage n°19. Cela lui vaut un premier avertissement de la direction de course.
5e: Hamilton devance Verstappen (0.9s.), Pérez (3.5s.), Leclerc (9.5.), Ricciardo (11.8s.), Sainz (13.8s.), Norris (15.4s.), Tsunoda (18.8s.), Gasly (19.7s.), Bottas (21.5s.), Giovinazzi (23.4s.) et Räikkönen (24.2s.).
6e: Latifi passe aux stands pour remplacer ses gommes et son museau. Le Canadien ressort au niveau d'Ocon qu'il pousse sans ménagement vers l'extérieur au premier tournant.
8e: Hamilton compte quelques dixièmes d'avance sur Verstappen qui ne parvient pas à l'attaquer. Pérez évolue toujours à trois secondes et demie du leader. Norris déborde Sainz au premier virage, mais l'Espagnol reprend l'ascendant un peu plus loin.
9e: Hamilton est premier devant Verstappen (0.9s.), Pérez (4.5s.), Leclerc (14s.), Ricciardo (17.5s.), Sainz (21.5s.), Norris (23.5s.), Tsunoda (28.7s.), Gasly (30s.) et Bottas (31.2s.). Giovinazzi est aux stands pour mettre les enveloppes médiums.
10e: Hamilton repousse Verstappen à plus d'une seconde. Le Batave se plaint d'une surchauffe de ses pneus. Tsunoda et Russell chaussent les gommes dures.
11e: Verstappen anticipe son premier arrêt pour avoir une chance de doubler Hamilton: il s'empare des pneus blancs (2.9s.), puis repart en cinquième position. Il se défait aisément ensuite de Ricciardo. Norris et Gasly remplacent aussi leurs gommes.
12e: Hamilton reste en piste mais n'a déjà plus que 18 secondes de marge sur Verstappen, lequel abaisse le record du tour (1'40''426'''). Ricciardo et Sainz chaussent les gommes dures et repartent dans cet ordre. Arrêt aussi pour Schumacher. Norris double les Aston Martin qui ont une stratégie un peu décalée.
13e: Pérez fait halte chez Red Bull et prend des Pirelli médiums (3.7s.). Leclerc se saisit du composé dur chez Ferrari (2.3.). Le Monégasque redémarre derrière Bottas qu'il dépasse peu après.
14e: Hamilton apparaît chez Mercedes et chausse les gommes dures (2.8s.). Il retrouve le circuit derrière Verstappen dont la tactique s'est avérée fort payante. Räikkönen se munit de pneus médiums. Gasly lève le pied dans la longue ligne droite, victime d'un bris de suspension à l'arrière-droit. Le Rouennais regagne son stand pour mettre pied à terre.
15e: Verstappen est leader devant Hamilton (6.6s.), Pérez (11.2s.), Leclerc (21.2s.), Bottas (26s.), Ricciardo (27.5s.), Sainz (30s.), Norris (33.2s.), Vettel (37s.), Stroll (40s.), Tsunoda (42s.) et Giovinazzi (48s.).
16e: Bottas fait escale chez Mercedes et prend des pneus durs (2.7s.). Le Scandinave recule au onzième rang. Räikkönen déborde Alonso par l'extérieur au premier virage. L'Espagnol emmène son vieux rival vers l'extérieur mais ce dernier passe en force. Furieux, Alonso réclame une sanction contre le Finlandais qui l'aurait dépassé en franchissant les limites de la piste.
18e: L'intervalle est stable entre Verstappen et Hamilton. Vettel puis Stroll passent par le stand Aston Martin pour mettre des enveloppes médiums. Leur troisième relais s'effectuera en pneus durs.
19e: Bottas double Tsunoda et s'empare de la huitième place. Räikkönen passe devant son équipier Giovinazzi.
20e: Alonso lance une attaque hardie sur Giovinazzi au bout de la longue ligne droite. L'Asturien retarde son freinage et part au large dans l'échappatoire. Mais il garde le pied au plancher et revient en piste au niveau de l'Italien qu'il double au virage n°13.
21e: Cinq secondes et demie séparent Verstappen de Hamilton. Sainz est sur les talons de Ricciardo. Michael Masi demande à Alonso de rendre sa position à Giovinazzi puisqu'il a utilisé le dégagement pour dépasser ce dernier. La murette Alpine tente de contester cette décision en évoquant le précédent Räikkönen, mais Masi demeure logiquement inflexible, les situations n'étant pas comparables.
22e: Verstappen précède Hamilton (5.6s.), Pérez (12.6s.), Leclerc (23.6s.), Ricciardo (35.2s.), Sainz (36.3s.), Norris (40.5s.), Bottas (54s.), Tsunoda (1m.) et Räikkönen (1m. 04s.).
23e: Les pneus de Verstappen commencent de nouveau à se dégrader. Hamilton se rapproche à moins de cinq secondes. Alonso rend - de mauvais gré - sa position à Giovinazzi.
24e: Alonso porte l'estocade contre Giovinazzi par l'intérieur au virage n°12. L'Apulien est poussé vers l'extérieur, part au large et revient en piste au niveau de l'Alpine. Les deux hommes franchissent l'enchaînement suivant côte à côte. Giovinazzi garde l'ascendant, mais indûment, puisqu'il a tiré avantage de son passage hors-piste: cette fois, c'est lui qui devra s'effacer !
25e: Hamilton réduit à quatre secondes son retard sur Verstappen. Red Bull prépare un nouvel arrêt pour son champion. Plus loin, Pérez souffre de la chaleur puisque son dispositif de boisson embarquée ne fonctionne pas.
26e: Latifi, Ocon et Mazepin effectuent leurs seconds changements de pneus. Giovinazzi repasse lui aussi aux stands au passage suivant.
28e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée durant une quinzaine de secondes, le temps pour un commissaire de ramasser un morceau de carbone tombé sur la piste.
29e: Verstappen devance Hamilton (3s.), Pérez (17.7s.), Leclerc (26.7s.), Ricciardo (41s.), Sainz (42.4s.), Norris (46.2s.), Bottas (51s.), Tsunoda (1m. 10s.), Räikkönen (1m. 14s.), Vettel (1m. 24s.) et Stroll (1m. 26s.). Deuxième arrêt pour Alonso.
30e: Verstappen effectue son second changement de pneus et prend les pneus blancs (2.8s.). Il ressort derrière Pérez qui le laisse filer dans la longue pleine charge. Nouveau leader, Hamilton attaque (1'40''081'''). Sainz subit son second pit-stop mais ses mécaniciens lambinent à l'arrière-droit (5.6s.).
31e: Seize secondes séparent Hamilton et Verstappen. Pérez remet à son tour les gommes dures (2.4s.). McLaren exécute un double changement de pneus: Ricciardo (2.7s.) et Norris (4.2s.) se succèdent au garage. L'Australien demeure devant Sainz.
32e: Hamilton estime que ses pneus sont en bon état et, de fait, tourne dans les mêmes chronos que Verstappen. Pérez améliore le record du tour (1'39''566'''). Seconds pit-stops pour Räikkönen et Russell.
33e: Leclerc s'empare d'un nouveau train de pneus durs (2.8s.) et sort des stands juste devant Bottas. Second arrêt de Tsunoda qui redémarre derrière Räikkönen.
34e: Hamilton est premier devant Verstappen (15.6s.), Pérez (37s.), Leclerc (48.7s.), Bottas (51s.), Ricciardo (1m. 03s.), Sainz (1m. 06s.), Norris (1m. 13s.) et Vettel (1m. 31s.). Tsunoda passe devant Räikkönen. Second arrêt de Stroll.
35e: Bottas opère son deuxième changement de pneus et parvient à repartir entre Sainz et Norris. Deuxième arrêt pour Schumacher.
36e: Hamilton prolonge son deuxième relais et compte toujours seize secondes d'avance sur Verstappen. Sainz est de nouveau aux trousses de Ricciardo.
38e: Hamilton effectue son deuxième pit-stop et reprend un train de gommes dures (2.4s.). Il redémarre second, à huit secondes de Verstappen. Tsunoda, Räikkönen et Alonso combattent pour la dixième place.
39e: Grâce à ses pneus frais, Hamilton cravache et espère revenir sur Verstappen en fin d'épreuve. Vettel opère son deuxième arrêt pneus et se retrouve derrière Giovinazzi. Mazepin se plie quant à lui à un troisième arrêt.
40e: Verstappen mène devant Hamilton (8.4s.), Pérez (22s.), Leclerc (34s.), Ricciardo (53s.), Sainz (54.2s.), Bottas (56.8s.), Norris (1m. 01s.), Tsunoda (-1t.), Räikkönen (-1t.), Giovinazzi (-1t.) et Vettel (-1t.). Alonso change de gommes.
41e: Hamilton passe à l'offensive et réalise le meilleur chrono de la journée (1'38''485'''). Sainz se fait pressant derrière Ricciardo.
42e: Ocon, piteux 17ème, est rappelé au stand Alpine et se retire afin de préserver le moteur Renault.
43e: Hamilton comble peu à peu son retard sur Verstappen: cinq secondes les séparent. Sainz assaille Ricciardo par l'extérieur au virage n°13. La Ferrari se frotte à la McLaren et perd quelques morceaux de carbone dans cet incident. Bottas en profite pour recoller à Sainz.
44e: Verstappen ne compte plus que quatre secondes de marge sur Hamilton. La moustache droite de l'aileron de Sainz est endommagée et frotte parfois le bitume. Le Madrilène poursuit néanmoins sa route et résiste à Bottas.
46e: Hamilton reprend environ une seconde par tour à Verstappen, en partie grâce à la vitesse de pointe exceptionnelle de la Mercedes. Verstappen tente pour sa part de limiter l'attrition déjà sévère de ses gommes arrière.
48e: L'intervalle entre Verstappen et Hamilton tombe à deux secondes et deux dixièmes. Räikkönen et Stroll se voient présenter le drapeau noire et blanc car ils ont traversé deux fois les limites de la piste.
50e: À six tours du but, Verstappen devance Hamilton (1.5s.), Pérez (33s.), Leclerc (40s.), Ricciardo (1m. 05s.), Sainz (1m. 08s.), Bottas (1m. 09s.), Norris (1m. 13s.), Tsunoda (-1t.) et Räikkönen (-1t.). Vettel prend la onzième place à Giovinazzi. Alonso abandonne suite à une défaillance de son aileron arrière, peut-être due aux bosses du bitume. Les deux Alpine sont hors course.
52e: Hamilton commence à subir lui aussi la dégradation de ses pneus et ne remonte plus sur Verstappen. Bottas évolue dans le sillage de Sainz. Räikkönen part en tête-à-queue dans les Esses. Le vétéran parvient à retrouver le circuit, mais abandonne ainsi le point de la 10ème place à Vettel.
54e: Verstappen ne compte plus qu'une seconde et demie d'avance sur Hamilton qui espère pouvoir entrer dans la zone d'activation de l'aileron arrière mobile. Mais si la Mercedes est la plus rapide en ligne droite, la Red Bull est souveraine dans les premier et troisième secteurs, plus sinueux.
55e: Hamilton revient à une seconde pleine de Verstappen... mais ce dernier tombe en fin de tour sur l'attardé Schumacher qui lui offre une occasion inespérée d'ouvrir son aileron mobile. Bottas déborde Sainz au virage n°12 et conquiert ainsi la sixième place.
56ème et dernier tour: Verstappen parcourt le premier secteur DRS ouvert et sème ainsi définitivement Hamilton. Merci Schumi Jr. !
Max Verstappen remporte sa huitième victoire en 2021 avec une seconde d'avance sur Hamilton. Pérez, assoiffé et déshydraté, se classe troisième. Leclerc finit quatrième, Ricciardo cinquième. Bottas conclut une course décevante au sixième rang. Sainz termine septième avec son museau endommagé. Norris (8e) fut très discret ce week-end. Tsunoda (9e) donne deux points supplémentaires à AlphaTauri. Vettel (10e) marque son premier point depuis cinq courses. Viennent ensuite Giovinazzi, Stroll, Räikkönen, Russell, Latifi, Schumacher et Mazepin.
Après la course
Ce Grand Prix des États-Unis, faute d'être décisif, aura au moins démontré une fois de plus que les Mercedes et les Red Bull-Honda se tiennent dans un mouchoir de poche. Néanmoins, par cette victoire, Max Verstappen fait une bonne affaire puisqu'il triomphe sur un circuit qui paraissait plutôt favorable à ses adversaires. Un succès étriqué, car le Néerlandais a perdu la première place au premier virage au profit de Lewis Hamilton, et a dû ensuite anticiper ses changements de pneus pour réaliser l' « undercut » sur le Britannique. Ce dernier a tenté de lui rendre la monnaie de sa pièce en retardant son dernier relais. Munis de gommes neuves, Hamilton a bien failli coiffer Verstappen au poteau, comme ce fut le cas plus tôt dans la saison à Bahreïn et à Barcelone... « Il fallait une stratégie agressive après avoir perdu la tête de la course au premier virage », explique le pilote Red Bull. « On a tout donné, et au final nous avons repris les commandes, mais cela a été compliqué dans les derniers tours car je n'avais plus beaucoup d'adhérence. On a réussi à tenir et je suis très heureux de gagner ici. » En outre, Red Bull peut se féliciter de l'excellente troisième place de Sergio Pérez qui grimpe sur son second podium de rang et semble enfin être en mesure de peser sur la bataille pour les titres mondiaux. Le Mexicain a même fait preuve d'héroïsme puisqu'il a couvert la quasi-totalité de la course dans la fournaise sans avaler une goutte d'eau ! « Sans doute le dimanche le plus difficile de toute ma carrière », commente-t-il.
Les regrets sont vifs chez Mercedes. Après la séance libre du vendredi matin, les « Flèches noires » semblaient devoir écraser ce week-end. Las, elles furent ensuite affligées d'un incessant survirage, et Lewis Hamilton, amer, sait qu'il a cédé des points précieux dans la quête de sa huitième couronne: « C'était une course difficile aujourd'hui. J'ai souffert avec la voiture tout le week-end pour parvenir à tenir l'arrière. Les Red Bull étaient plus rapides que nous. Pérez n'avait pas été aussi bon depuis longtemps, donc ça montre à quel point leur voiture est efficace. J'ai tout donné et c'était le meilleur que je pouvais obtenir. Il faut qu'on trouve un moyen d'améliorer la voiture, surtout à l'arrière. Je ne sais pas comment, mais il y a du travail à faire. » Et pourtant, la victoire est à portée de main. Mais Mercedes ne pouvait pas suivre Red Bull dans sa stratégie iconoclaste. « Red Bull a utilisé l'undercut par nécessité », analyse de son côté Toto Wolff. « C'était une décision... courageuse, parce qu'elle a été prise très tôt. Ils ont refait le même coup pour le deuxième changement de pneus, à nouveau à leur avantage. C'était trop hardi pour nous. Nous n'aurions pas pu nous arrêter aussi tôt parce que nos données nous disaient que dans ce cas de figure nous ne pouvions pas finir la course. Bien sûr, à la fin, Lewis a failli revenir sur Max, mais il faut reconnaître que nous n'étions tout simplement pas assez rapides ici. » Ainsi, au classement des pilotes, Verstappen porte son avance sur Hamilton à douze longueurs (287,5 points contre 275,5). Chez les constructeurs, Red Bull-Honda réduit quelque peu son retard sur Mercedes (437,5 pts contre 460,5).
La lutte continue aussi de faire rage entre McLaren-Mercedes et Ferrari pour la troisième place du championnat des constructeurs. 3,5 points séparent encore ces deux équipes. McLaren s'inquiète du net regain de forme des Ferrari. À Austin, Charles Leclerc a non seulement devancé les deux monoplaces britanniques, mais fut aussi dans le rythme de la Red Bull de Sergio Pérez. « Je ne m'attendais pas du tout à pouvoir suivre Pérez et cela témoigne des progrès accomplis depuis quelques semaines », constate le natif du Rocher. « J'étais même plus rapide que lui lors du dernier relais et j'espérais grimper sur le podium. C'est prometteur pour la suite. » Les McLaren étaient de leur côté nettement plus en retrait et Daniel Ricciardo s'estime très heureux de devancer la Mercedes de Valtteri Bottas et la Ferrari de Carlos Sainz. « Cette bataille contre Ferrari se jouera à un fil », constate un Zak Brown réaliste.
Enfin, avec Pierre Gasly, Esteban Ocon et les deux Alpine-Renault hors-jeu, les Français ne garderont pas un bon souvenir de ce Grand Prix des États-Unis. Les amateurs de sports mécaniques se consoleront avec le sacre mondial du motard Fabio Quartararo, premier Tricolore titré dans cette discipline, ce même dimanche à Misano...
Tony