Max VERSTAPPEN
 M.VERSTAPPEN
Red Bull Honda
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Valtteri BOTTAS
 V.BOTTAS
Mercedes

1039o Gran Premio

LXIII Gran Premio de España
Cubierto
Barcelona
domingo, 9 de mayo de 2021
66 vueltas x 4.675 km - 308.424 km
(Offset: 126 m)
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Mercedes: Bottas face à la menace Russell

Après son médiocre début de saison, Valtteri Bottas doit affronter une rumeur selon laquelle Mercedes souhaiterait le remplacer par George Russell à la mi-saison. Il est vrai que depuis environ un an le Finlandais ne cesse de décevoir. Lors de ses trois premières saisons chez Mercedes, entre 2017 et 2019, il ne contestait pas la suprématie de Lewis Hamilton, mais parvenait au moins à le vaincre plusieurs fois par saison. En 2019, il a même entretenu un semblant de suspens dans la quête du titre mondial. Mais depuis 2020, ses coups d'éclats se font rares et se limitent à quelques poles positions qu'il ne parvient presque jamais à transformer en victoire, comme huit jours plus tôt, au Portugal. En outre, les perspectives d'avenir ont changé chez Mercedes. Cet hiver, lorsque Hamilton a paraphé un nouveau contrat pour un an seulement, beaucoup le voyaient se retirer à l'issue de cette saison. Mais entretemps, le septuple champion du monde s'est dit prêt à poursuivre l'aventure au-delà de 2021. La question de sa succession s'efface donc devant celle de la succession de Bottas, et George Russell, le jeune prodige couvé par Toto Wolff, se place bien évidemment en embuscade. L'hypothèse d'un duo Hamilton - Russell en 2022 fait son chemin, et certains journalistes tentent de hâter le dénouement en dénigrant systématiquement le pauvre Bottas. Les anciens pilotes ont bien entendu aussi leur avis sur la question. « Mercedes doit passer à autre chose et mettre quelqu'un d'autre dans la seconde voiture pour voir s'il pourra défier Hamilton », proclame ainsi Jenson Button. « À Imola, Bottas en était rendu à se battre contre une Williams ! Il doit se reprendre, sinon il sera très vite mis sur la touche », vitupère Ralf Schumacher. « Valtteri a seulement la déveine d'être l'équipier d'un champion de la trempe de Hamilton: c'est un pilote n°1.5, non un n°2 », rétorque Martin Brundle.

 

Irrité par ces bruits malveillants, Valtteri Bottas ne cache pas sa mauvaise humeur lors de la conférence de presse inaugurale du GP d'Espagne. « J'ai un contrat pour cette saison et Mercedes le respectera. Je ne ressens donc aucune pression, car je sais comment ça se passe: il y a toujours des c*nneries qui traînent, mais cela fait partie du jeu. » Le Scandinave reçoit le renfort attendu de Lewis Hamilton qui certes apprécie son camarade, mais tient aussi à garder le plus longtemps possible à ses côtés cet équipier inoffensif: « Valtteri est génial et je pense que nous formons actuellement la meilleure paire de pilotes. Nous ne resterons évidemment pas éternellement dans cette équipe, mais pour l'instant nous avons toujours rempli nos objectifs. Valtteri a signé la pole la semaine dernière et nous n'en sommes qu'à la quatrième course du championnat. Il faut le laisser tranquille. » Mais Hamilton sait aussi que Toto Wolff envisage l'option Russell. Il passe donc aussi de la pommade à son jeune compatriote, avec lequel on le dit pourtant en froid: « Notre relation est la même que jadis. Il vit sa propre aventure chez Williams, mais il a fait un super boulot lors de sa pige de l'an passé. Je n'ai aucun problème avec lui. » Le septuple champion du monde se permet même de féliciter son jeune compatriote d'avoir reconnu sa responsabilité après l'incident qui l'a opposé à Bottas à Imola. En Formule 1, être un as du volant ne suffit pas: il faut aussi posséder le sens politique.

 

Présentation de l'épreuve

Entre d'autres temps, le retour de Fernando Alonso en Formule 1 aurait sûrement attiré des dizaines de milliers de spectateurs à Montmeló pour ce Grand Prix d'Espagne. Hélas, cette épreuve se tient pour la seconde année consécutive devant les tribunes désertes. Les organisateurs avaient pourtant prévu d'accueillir du public et ouvert une billetterie à cet effet. L'Espagne ayant été plutôt épargnée par l'épidémie hivernale de la Covid-19, et ce sans confinement, la Formule 1 aurait pu célébrer ici ses retrouvailles avec son public. Toutefois, la Catalogne est une des régions d'Espagne où les restrictions sont les plus sévères, notamment en matière de déplacement. La protection civile locale ne desserre l'étau qu'avec circonspection, et le 17 avril, le huis clos est ordonné pour le GP d'Espagne. Le circuit de Catalunya est contraint de rembourser les détenteurs de billets. Mais un dernier rebondissement survient le 3 mai, une semaine avant l'épreuve: les autorités catalanes annoncent qu'elles toléreront finalement une jauge de mille spectateurs. Ceux-ci seront tirés au sort parmi les titulaires d'une carte d'abonnement du circuit, et prendront place en tribunes masqués, très éloignés les uns des autres. Comme dit l'adage, c'est toujours mieux que rien...

 

Le virage n°10, celui de La Caixa, a été modifié pour cette édition. L'épingle serrée présente depuis 2004 cède la place à une courbe à gauche serrée qui se rapproche de sa forme originelle. Dans l'ensemble, les pilotes ne se satisfont pas de cette correction car l'ancien virage était l'un des rares endroits où l'on pouvait dépasser sur le circuit catalan. Carlos Sainz doute ainsi que ce nouveau virage puisse améliorer le spectacle: « Naguère, il était très difficile de suivre une voiture dans ce tournant parce qu'il n'y avait qu'une seule trajectoire. Le fait d'avoir une ligne plus large permet de placer sa voiture un peu différemment de celle qui la précède et de réduire les turbulences. Mais en même temps, c'est un virage plus rapide et nous allons sentir davantage la perte d'appui... » À vrai dire, si on leur laissait le choix, la plupart des coureurs supprimeraient plus volontiers l'affreuse « chicane Ralf Schumacher » qui défigure le dernier secteur.

 

Qu'on se le dise: Mercedes n'aborde pas en favorite ce Grand Prix d'Espagne. Dans les jours qui précèdent l'épreuve, Toto Wolff et Lewis Hamilton répètent à l'envi que Red Bull aura l'avantage grâce à la stabilité de la RB16B sur ce circuit de référence. Une modestie un peu suspecte, car il ne fait aucun doute que l'écurie anglo-allemande est parvenue à compenser le manque d'appui aérodynamique dont elle souffrait au mois de mars et qu'elle visera la victoire en terre catalane. D'autant plus que Hamilton a l'occasion d'égaler un nouveau record, celui du nombre de succès consécutifs sur un même Grand Prix, jusqu'ici détenu par Ayrton Senna, vainqueur à Monaco cinq années de suite, de 1989 à 1993. Or le Britannique est invaincu en Espagne depuis 2017 et compte bien rejoindre une fois de plus au palmarès son idole de jeunesse.

 

Red Bull met peu à peu sur pied son propre département « moteurs » qui prendra en charge l'actuel groupe propulseur Honda à compter de 2022. Pour ce faire, l'écurie austro-britannique pratique en toute logique le débauchage auprès de son plus grand rival, Mercedes. Plusieurs ingénieurs de la firme allemande vont ainsi déménager de Brixworth à Milton Keynes. Ben Hodgkinson (responsable de l'ingénierie mécanique chez Mercedes) sera le directeur technique de Red Bull Powertrains et Steve Blewett (responsable de la fabrication) prendra en charge le nouveau département des groupes motopropulseurs. Parmi les transfuges, on note aussi l'électronicien Omid Mostaghimi, le motoriste Pip Clode et les ingénieurs Anton Mayo et Steve Brodie. Bien entendu, Toto Wolff minimise ces défections et souligne que « sur cent ingénieurs contactés par Red Bull, seuls quinze ont donné suite. » C'est une façon de voir les choses.

 

Valtteri Bottas n'est pas seul à connaître un début de saison pénible. La plupart des pilotes ayant changé d'écurie au cours de l'hiver ont le plus grand mal à adapter leur style de pilotage à leurs nouveaux bolides. Le cas le plus emblématique est celui de Daniel Ricciardo, complétement dominé par son jeune collègue et ami Lando Norris. Au Portugal, l'Australien a subi un véritable camouflet en ne parvenant pas à s'extraire de la Q1. Sa belle remontée en course et les deux points glanés n'ont pas effacé cette contre-performance. Mais Ricciardo ne se cherche aucune excuse et reconnaît franchement qu'il peine à dompter la MCL35M: « Je pense manquer toujours de confiance, notamment pour aborder les virages à grande vitesse. Je n'ai pas encore un bon feeling, je crains toujours que la McLaren se dérobe. Lando a les mêmes appréhensions, mais il y est davantage accoutumé puisqu'il conduit cette voiture depuis un an. » Andreas Seidl ne met en tout cas aucune pression sur les épaules de son pilote et se dit persuadé qu'il retrouvera bientôt son meilleur niveau. McLaren aura de toute évidence besoin de son concours car, après deux excellentes premières épreuves, l'équipe de Woking se retrouve désormais menacée par Ferrari et Alpine, voire AlphaTauri.

 

Après Callum Ilott à Portimão, Alfa Romeo fait cette fois rouler Robert Kubica lors des premiers essais libres du vendredi. Le Polonais emprunte la monoplace de Kimi Räikkönen, avec peu de bonheur puisqu'il s'enlise dans les graviers bordant la nouvelle courbe... Chez Williams, George Russell prête son baquet à l'Israélien Roy Nissany, déjà aperçu en 2020 dans le FW43 « A ». À noter enfin que la semaine suivante, Pirelli testera ici les nouvelles gommes de 18 pouces, avec en piste Alexander Albon pour Red Bull, Daniil Kvyat pour Alpine et Robert Kubica pour Alfa Romeo.

 

McLaren adopte à son tour le fond plat « en Z », c'est-à-dire muni d'une seconde découpe. Seules Alfa Romeo et Haas s'en tiennent dorénavant à la lettre du règlement en la matière. L'aileron avant de la MCL35M est aussi modifié, avec une courbure plus marquée du profil du plan principal. AlphaTauri remanie également son aileron avant avec un aplatissement du marchepied (la réglette située perpendiculairement à la dérive latérale). Aston Martin tente d'améliorer son AMR21, dramatiquement instable en entrée de virage. Au Portugal, Stroll avait reçu un fond plat et un diffuseur remaniés dont bénéficie Vettel en Catalogne. À vrai dire, l'écurie de Silverstone se démène sur le plancher découpé dans l'espoir de retrouver l'appui perdu cet hiver. Des courbures sont creusées, des bords retroussés, quelques mini-ailettes fleurissent ici et là, sans succès pour l'heure. Enfin, Lewis Hamilton pointe du doigt ce week-end la flexibilité de l'aileron arrière de la Red Bull qui offre à celle-ci une excellente vitesse de pointe. La fédération a validé l'élément en question, mais elle annonce dans le même temps qu'elle renforcera prochainement ses contrôles sur les ailerons afin qu'aucune infraction ne soit commise.

 

Essais et qualifications: 100ème pole pour Lewis Hamilton

Vendredi, Bottas réalise le meilleur temps de la première session libre avec une courte avance sur Verstappen. Lors de la deuxième séance, les Mercedes de Hamilton et de Bottas occupent les premières loges tandis que Verstappen se contente de tester les pneus médiums. Samedi à la mi-journée, les écarts sont toujours aussi minces, mais Verstappen signe le meilleur chrono de la troisième séance libre, deux dixièmes devant Hamilton.

 

Un peu plus tard, les deux leaders du championnat se livrent une âpre bataille pour la pole position. Hamilton bat Verstappen pour seulement 36 millièmes (1'16''741''' contre 1'16''777''') et réalise la centième pole position de sa carrière. Bottas place sa Mercedes au troisième rang à 132 millièmes de son équipier. Sur l'autre Red Bull, Pérez est handicapé par une douleur à l'épaule gauche et effectue une excursion dans les graviers. Il s'élancera seulement neuvième. Les Ferrari (Leclerc 4ème, Sainz 6ème) se montrent ici très performantes et peuvent visent de gros points. Satisfaction aussi chez Alpine-Renault: Ocon décroche une belle cinquième place et Alonso (10ème) parvient à revenir en Q3. Les évolutions apportées à la McLaren-Mercedes ne semblent pas donner satisfaction: les monoplaces orange ne sont pas aussi rapides qu'à l'accoutumée. Ricciardo (7ème) estime avoir été ralenti par des concurrents tandis que Norris (9ème), gêné par Mazepin en Q1, a ainsi perdu un train de pneus qui lui aurait été fort utile dans la dernière partie des qualifications.

 

Les Aston Martin-Mercedes (Stroll 11ème, Vettel 13ème) passent à la trappe en Q2, mais les écarts avec la concurrence sont très faibles. Les AlphaTauri-Honda manquent ici de stabilité. Gasly (12ème) rate la Q3 pour la première fois en 2021, pour seulement quelques millièmes il est vrai. Tsunoda (16ème) s'irrite du mauvais comportement de sa monoplace et va jusqu'à accuser publiquement son écurie de favoriser Gasly. Le néophyte est bien audacieux... Giovinazzi (14ème) place son Alfa Romeo-Ferrari en Q2, contrairement à Räikkönen (17ème) qui a commis une erreur dans le troisième secteur. Russell (15ème) tire toujours le meilleur de sa Williams-Mercedes, contrairement à Latifi (19ème) qui endommage son plancher sur un vibreur. Enfin, chez Haas, Schumacher (18ème) est satisfait de devancer Latifi. Le sulfureux Mazepin (20ème) se distingue cette fois en gênant Norris à la chicane, ce qui lui vaut une pénalité indolore de trois places et un retrait d'un point sur son « permis ».

 

Cette centième pole ne tourne pas la tête de Lewis Hamilton qui s'habitue à ce genre de records stratosphériques. « J'ai du mal à réaliser, je ne sais pas ce que je suis censé ressentir, commente-t-il. C'est la 100e pole, mais je me sens comme lors des premières. Bien sûr, jamais je n'aurais pensé atteindre un tel chiffre. » Le septuple champion du monde préfère se concentrer sur l'épreuve du lendemain et son combat contre Verstappen. Sans minimiser l'importance de cet exploit, il convient de le replacer dans le contexte de l'incroyable domination de Mercedes, la plus longue de l'histoire de la F1. D'autre part, Hamilton a réalisé 100 poles en 270 Grands Prix, soit un rapport de 37,2 %. On peut comparer ses succès dans l'exercice périlleux des qualifications à ceux d'Ayrton Senna (40,4 %), d'Alberto Ascari (43,8 %) ou de Jim Clark (45,8 %). Mais il ne battra jamais Juan Manuel Fangio qui a réalisé 29 poles en 51 Grands Prix (soit 56,9% de réussite).

 

Le Grand Prix

Le ciel est chargé en ce dimanche 9 mai, mais l'atmosphère est douce (20°C) et l'absence de vent annihile le risque de pluie. Tout le monde s'élance avec les pneus tendres (C3), sauf Räikkönen qui a sélectionné les médiums (C2). Les stratégies s'ajusteront en fonction de la dégradation des gommes: un ou deux arrêts sont envisagés. L'usage des pneus durs (C1) est exclu.

 

Départ: Verstappen prend un meilleur envol que Hamilton. Après avoir pris l'aspiration de la Mercedes, il la déboîte par l'intérieur au premier virage. Hamilton résiste le plus longtemps possible, mais Verstappen passe en force. Les deux bolides se frôlent sans se toucher. Suivent Bottas, Leclerc, Ricciardo et Ocon.

 

1er tour: Leclerc déborde Bottas par l'extérieur dans la courbe Renault. Pérez prend l'ascendant sur Ocon. À l'issue de ce tour, Verstappen mène devant Hamilton, Leclerc, Bottas, Ricciardo, Pérez, Ocon, Sainz, Norris et Alonso.

 

2e: Verstappen prend une petite avance d'une seconde et sept dixièmes sur Hamilton.

 

3e: L'usage de l'aileron arrière mobile est autorisé. Hamilton grappille quelques dixièmes sur Verstappen. Curieusement, Bottas ne parvient pas à se défaire rapidement de Leclerc. Pérez menace Ricciardo.

 

5e: Verstappen précède Hamilton (1.4s.), Leclerc (8s.), Bottas (9.2s.), Ricciardo (10.6s.), Pérez (11s.), Ocon (13.4s.), Sainz (14.7s.), Norris (16.4s.), Alonso (17.8s.), Stroll (18.6s.) et Vettel (19s.).

 

6e: Bottas actionne son DRS mais ne parvient pas à se porter à la hauteur de Leclerc, preuve des progrès du moteur Ferrari.

 

7e: Le moteur de Tsunoda coupe sans préavis alors qu'il aborde la courbe de La Caixa. Le Japonais s'immobilise au beau milieu du virage, quoique hors trajectoire. Les commissaires ne pouvant l'atteindre sans risque, la voiture de sécurité est envoyée en piste.

 

8e: La course est neutralisée. Giovinazzi stoppe chez Alfa Romeo pour chausser les pneus médiums, mais hélas ses mécaniciens s'aperçoivent que l'un d'eux n'est pas gonflé ! L'Italien perd trente-cinq secondes dans ce cafouillage.

 

9e: Russell puis Latifi passent chez Williams pour mettre les Pirelli jaunes. Une grue retire la voiture de Tsunoda.

 

10e: La piste étant dégagée, la Safety car se retire à l'issue de cette boucle. Verstappen accélère après avoir franchi la chicane et se met hors d'atteinte. Bon dernier après son arrêt-catastrophe, Giovinazzi ne parvient pas à rattraper le peloton avant le drapeau à cause d'une défaillance de son tableau de bord.

 

11e: Le drapeau vert est brandi. Verstappen compte une seconde de marge sur Hamilton. Stroll déborde Alonso au virage Elf. Gasly écope d'une pénalité de cinq secondes pour s'être garé trop en avant de son emplacement sur la grille.

 

13e: Le DRS est de nouveau activable. Verstappen devance Hamilton (1.1s.), Leclerc (4.5s.), Bottas (5s.), Ricciardo (7.3s.), Pérez (8.3s.), Ocon (10.3s.), Sainz (11.2s.), Norris (12.7s.), Stroll (14s.), Alonso (14.6s.) et Vettel (15.7s.).

 

15e: L'écart entre les deux leaders n'évolue pas. Sainz se rapproche d'Ocon pendant qu'un trio Alonso - Vettel - Gasly est en lutte pour la onzième place.

 

17e: Verstappen est premier devant Hamilton (1.2s.), Leclerc (6.2s.), Bottas (7.5s.), Ricciardo (13.2s.), Pérez (14.5s.), Ocon (17.1s.), Sainz (18.4s.), Norris (21.3s.), Stroll (22.7s.), Alonso (23.7s.), Vettel (24.5s.) et Gasly (25.2s.).

 

18e: Gasly fait escale chez AlphaTauri pour chausser des pneus médiums et subir sa pénalité.

 

20e: Une seconde et demie sépare Verstappen et Hamilton. Bottas ne peut plus utiliser pour DRS pour attaquer Leclerc.

 

22e: Hamilton revient à une seconde de Verstappen. Alonso et Vettel passent aux stands pour prendre des gommes médiums. L'opération dure deux secondes pour l'Espagnol, quatre secondes pour l'Allemand. Gasly s'intercale entre les deux anciens champions.

 

23e: Sainz et Stroll chaussent des gommes médiums. Mazepin puis Schumacher stoppent chez Haas pour la même action. Vettel reprend l'avantage sur Gasly.

 

24e: Bottas fait escale chez Mercedes et prend des pneus tendres (2.7s.). Norris et Ocon font de même. Menacé par Hamilton, Verstappen anticipe son premier arrêt et plonge dans la pit-lane à la fin de cette boucle. Son équipe n'a quelques secondes pour se préparer à le recevoir.

 

25e: Verstappen chausse les pneus tendres en un peu plus de quatre secondes: l'un des préposés à la roue arrière-gauche a lambiné ! Le Hollandais reprend la piste en cinquième position, derrière Pérez qui ne tarde pas à lui ouvrir la voie. Bottas s'empare du meilleur temps (1''21''993''').

 

26e: Désormais leader, Hamilton demeure en piste car il juge ses pneus encore en bon état. Il est cependant quelque peu gêné par l'attardé Mazepin. Toto Wolff intervient en personne auprès de la FIA pour pester contre le pilote russe... Ricciardo prend des pneus jaunes (3s.).

 

27e: Hamilton compte neuf secondes d'avance sur Leclerc, onze secondes sur Verstappen. Pérez s'empare d'enveloppes jaunes et reprend la piste entre Ricciardo et Russell. Sainz et Ocon doublent Giovinazzi et Latifi qui se sont arrêtés très tôt dans la course.

 

29e: Hamilton stoppe chez Mercedes pour sélectionner comme tout le monde les pneus jaunes (2.7s.), puis reprend la piste cinq secondes derrière Verstappen. Leclerc remplace aussi ses pneus (2.2.) et repart très loin derrière Bottas. Latifi et Russell changent pour la seconde fois de gommes.

 

30e: Hamilton tourne en 1'21''276''' et prend en chasse Verstappen. Ricciardo, Pérez et Sainz dépassent Räikkönen qui retarde son pit-stop.

 

31e: Verstappen mène devant Hamilton (3.3s.), Bottas (7.2s.), Leclerc (19.4s.), Ricciardo (28.3s.), Pérez (29s.), Sainz (32.4s.), Räikkönen (34s.), Ocon (37.5s.), Norris (41s.), Stroll (43s.), Alonso (45.5s.) et Vettel (47.4s.).

 

32e: Hamilton remonte à tire-d'aile sur Verstappen. Une seconde et demie le sépare encore de la Red Bull de tête.

 

34e: L'intervalle entre Verstappen et Hamilton se stabilise autour de la seconde, ce qui empêche le Britannique d'user du DRS. Bottas évolue à huit secondes de ce duo.

 

35e: Ocon s'empare de la huitième position aux dépens de Räikkönen qui n'a toujours pas stoppé. Norris dépassera à son tour le Finlandais deux tours plus tard.

 

37e: Verstappen contient toujours Hamilton. Ce dernier commence à user ses pneus et Mercedes s'apprête à basculer sur une autre stratégie.

 

38e: Räikkönen achève son long relais et chausse des gommes tendres avec lesquelles il devra rallier l'arrivée. Il tombe au 17ème rang.

 

40e: Verstappen devance Hamilton (1s.), Bottas (7.6s.), Leclerc (24.2s.), Ricciardo (36.2s.), Pérez (36.7s.), Sainz (39s.), Ocon (54s.), Norris (56.5s.), Alonso (1m.) et Gasly (1m.04s.). Vettel puis Stroll passent chez Aston Matin pour mettre des pneus tendres. Arrêt aussi pour Giovinazzi.

 

42e: Pérez évolue dans le sillage de Ricciardo. Il rencontre ainsi des turbulences qui l'envoient au large dans la courbe Renault. Le Mexicain reste difficilement sur la piste.

 

43e: Hamilton fait halte chez Mercedes pour s'emparer d'un second train de pneus médiums (2.3s.). Il redémarre en troisième position, à vingt-deux secondes de Verstappen qu'il espère rattraper d'ici l'arrivée.

 

44e: Red Bull choisit de laisser Verstappen en piste en espérant que ses gommes tiennent le coup jusqu'au bout. Second pit-stop pour Mazepin.

 

45e: Verstappen précède Bottas (11s.), Hamilton (20.3s.), Leclerc (30.6s.), Ricciardo (46.2s.), Pérez (46.6s.), Sainz (48.6s.), Ocon (1m. 05s.), Norris (1m. 06s.), Alonso (1m. 17s.), Gasly (1m. 19s.) et Russell (1m. 22s.).

 

46e: Pérez fait l'extérieur à Ricciardo au premier virage et le dépasse au prix d'un freinage tardif. L'Australien fait ensuite halte chez McLaren pour s'emparer de gommes tendres et se réinsère derrière son équipier Norris.

 

47e: Verstappen est pris dans le trafic. Hamilton lui reprend environ une seconde par tour. Sainz et Gasly repassent aux stands pour prendre des pneus tendres. L'arrêt du Français s'éternise durant six secondes.

 

49e: Hamilton est revenu à quatorze secondes de Verstappen. Norris laisse passer son équipier Ricciardo afin que celui-ci prenne en chasse Ocon. Comme son équipier Alonso, le pilote Alpine n'a pas prévu de second pit-stop, une stratégie bien optimiste...

 

50e: Verstappen est premier devant Bottas (9.7s.), Hamilton (12.8s.), Leclerc (31s.), Pérez (44s.), Ocon (1m. 08s.) et Ricciardo (1m. 09s.). Sainz dépasse Norris qui ne peut résister avec ses pneus usés.

 

51e: Hamilton fait la jonction avec Bottas. Toto Wolff demande par radio au Finlandais de s'effacer devant le Britannique. Deuxième arrêt pour Schumacher et troisième arrêt pour Latifi.

 

52e: Hamilton déboule sur Bottas, mais à sa grande surprise ce dernier lui barre la route à deux reprises, aux virages Seat et Würth. Hamilton doit actionner son DRS dans le bout droit qui mène à La Caixa pour faire l'intérieur à son équipier, lequel lui laisse juste assez d'espace pour passer. Est-ce une révolte ? Ricciardo dépasse Ocon qui ne prévoit pas de remplacer ses enveloppes. Norris chausse pour sa part des pneus tendres.

 

53e: À treize tours du but, Hamilton ne compte que dix secondes de retard sur Verstappen. Sainz déborde Ocon à son tour.

 

54e: Bottas effectue un second pit-stop pour prendre les gommes rouges et partir ainsi en quête du meilleur tour. Ce dernier est pour l'heure la propriété de Hamilton qui affole le chronomètre (1'20''665'''). Bottas reprend la piste à quelques encablures de Leclerc.

 

55e: Verstappen précède Hamilton (6.7s.), Leclerc (29s.), Bottas (33.2s.), Pérez (43s.), Ricciardo (1m. 11s.), Sainz (1m. 12s.), Ocon (1m. 17s.) et Alonso (-1t.). Norris prend la dixième position à Russell qui a des gommes beaucoup moins fraîches que son compatriote.

 

56e: Bottas est revenu sur les talons de Leclerc. Norris dépasse Alonso dont les gommes agonisent.

 

57e: Hamilton remonte comme une balle sur Verstappen: trois secondes les séparent. Bottas réalise l'extérieur sur Leclerc au premier tournant et retrouve la troisième place.

 

58e: Pérez exécute un second pit-stop (2.9s.) pour mettre les pneus tendres et reste cinquième. Dixième, Alonso retient un peloton comprenant Russell, Stroll, Räikkönen et Gasly.

 

59e: Hamilton revient à moins d'une seconde de Verstappen. Leclerc rechausse à son tour les pneus tendres tout en demeurant quatrième. Russell se débat avec des pneus à la corde et doit laisser filer Stroll, Räikkönen et Gasly, puis bientôt Vettel.

 

60e: Hamilton actionne son DRS à l'entrée de la longue ligne droite. Verstappen tente de lui couper l'aspiration en changeant de trajectoire, mais la Mercedes, trop rapide, le double sans coup férir par l'extérieur. Hamilton fonce vers la victoire. Pérez améliore le record du tour (1'19''483'''). Gasly passe devant Räikkönen.

 

61e: Ayant perdu les lauriers, Verstappen fait escale chez Red Bull afin de s'emparer des pneus tendres et arracher le point du meilleur tour. Norris conquiert la huitième place aux dépens d'Ocon. Stroll déborde Alonso par l'extérieur au premier virage, mais il est déporté vers l'échappatoire et escalade les « boudins ». Le Canadien revient en piste devant l'Espagnol et doit lui rendre sa position. Bottas se trouve englué dans ce peloton et s'en détache avec peine.

 

62e: Verstappen signe le tour le plus rapide de l'après-midi (1'18''149'''). Stroll se débarrasse enfin d'Alonso, qui laisse ensuite filer Gasly et Räikkönen. Puis l'Asturien rejoint son garage pour finir l'épreuve avec des pneus décents. Il dégringole à la 17ème place.

 

63e: Gasly attaque Stroll dans la longue pleine charge. Le Canadien tente de surprendre le Français pas un décalage tardif, mais Gasly passe en force et s'empare ainsi de la dixième place.

 

64e: Hamilton mène devant Verstappen (22s.), Bottas (32s.), Leclerc (54s.), Pérez (1m. 06s.), Ricciardo (1m. 11s.), Sainz (1m. 12s.), Norris (-1t.), Ocon (-1t.), Gasly (-1t.), Stroll (-1t.) et Räikkönen (-1t.).

 

65e: Sainz harcèle Ricciardo dans ces derniers tours. Gasly fond pour sa part sur Ocon et convoite la neuvième place.

 

66ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte le GP d'Espagne pour la cinquième année consécutive. Verstappen se classe deuxième, Bottas troisième: ce trio a déjà été aperçu trois fois sur le podium cette saison. Leclerc amène sa Ferrari à la quatrième place. Pérez se classe cinquième. Ricciardo finit sixième, un souffle devant Sainz. Norris est huitième après un week-end difficile. Ocon (9e) précède Gasly (10e) de quelques centièmes. Stroll, Räikkönen, Vettel, Russell, Giovinazzi, Latifi, Alonso, Schumacher et Mazepin coupent aussi la ligne d'arrivée.

 

Après la course

Lewis Hamilton a de nouveau triomphé de Max Verstappen au moyen d'une stratégie astucieuse, très inspirée de celle qui lui avait déjà permis de vaincre le pilote hollandais lors du GP de Hongrie 2019. En s'arrêtant une seconde fois aux deux tiers de l'épreuve, Sir Lewis a bénéficié d'un train de gommes fraîches qui lui a permis de revenir et de dépasser son adversaire qui n'a pas osé l'imiter. « J'ai passé mon après-midi à attaquer, d'abord pour rester au contact de Max pendant deux relais, puis en le pourchassant ! Quelle course ! Tout le monde a effectué un travail remarquable ! » s'exclame le septuple champion du monde, qui n'oublie pas au passage de saluer James Vowles, le brillant stratège de Mercedes.

 

Du côté de Red Bull-Honda, on encaisse une nouvelle défaite que Christian Horner tente de camoufler en mettant en avant la supériorité de la Mercedes. « Hamilton était trop rapide, notre seule chance de gagner était de laisser Max en piste », plaide-t-il. Même discours du côté de Verstappen: « Trop lent. C'est ainsi que je résume la situation. J'ai tout essayé pour préserver mes pneus, mais ce n'était pas suffisant. La Mercedes était clairement plus rapide. Bien sûr, j'aurais pu chausser un deuxième train de médiums, mais cela ne m'aurait pas permis de battre Lewis. » Pourtant, les rythmes de la Mercedes et de la Red Bull étaient sensiblement égaux au début des premier et second relais, tandis que leurs pneus étaient à peu près dans le même état. De toute évidence, le clan Red Bull ne veut pas admettre avoir reçu une nouvelle leçon de stratégie de la part de Mercedes...

 

L'autre événement de ce Grand Prix est la « rébellion » de Valtteri Bottas qui a refusé de se plier aux consignes de Toto Wolff et a opposé une ferme résistance à Lewis Hamilton. « Je faisais ma propre ma course: je ne suis pas ici pour laisser passer les gens, je suis ici pour courir ! » proclame celui qui jusqu'à présent était un équipier-modèle. Bien évidemment, Wolff évite de s'étendre sur cet incident et se borne à déclarer qu'il s'entretiendra à ce sujet avec Bottas. Reste que cette défense inopportune décrédibilise un peu plus le Scandinave qui n'avait rien à gagner dans pareille manœuvre, si ce n'est entraver la remontée de son coéquipier. Du reste, Bottas est de plus en plus sujet à ces subites sautes d'humeur, signe que sa position chez Mercedes se fragilise et que son avenir devient incertain.

 

Pour la première fois cette année, Ferrari a inscrit plus de points que McLaren, sa rivale directe pour la troisième place du championnat des constructeurs. Si la Scuderia est loin d'avoir retrouvé son niveau d'antan, du moins en a-t-elle semble-t-il fini avec ses errements des deux dernières années: la SF21 est fiable et rapide. Charles Leclerc en tire d'ailleurs le meilleur parti, comme le démontre sa belle quatrième place. « Étant donné le potentiel actuel de notre voiture, on a fait la course parfaite », estime le Monégasque. « Nous avons été forts durant tout le week-end, pas seulement en qualifications, et très compétitifs par rapport aux écuries avec lesquelles on se bat habituellement. On a encore certes beaucoup de boulot, mais ce résultat est très positif. » De même que la septième position de Carlos Sainz Jr. qui est certes dominé par son équipier mais est aussi entré trois fois dans les points en quatre courses. Mattia Binotto souligne avec cruauté que le Madrilène fait beaucoup mieux que Sebastian Vettel en 2020...

 

Hamilton (94 points) creuse l'écart sur Verstappen (80 pts) au classement des pilotes. Bottas (47 pts) a pris la troisième place à Norris (41 pts). Chez les constructeurs, Mercedes (141 pts) détient déjà une marge solide sur Red Bull-Honda (112 pts).

Tony