Sebastian VETTEL
 S.VETTEL
Aston Martin Mercedes
Sergio PEREZ
 S.PEREZ
Red Bull Honda
Pierre GASLY
 P.GASLY
AlphaTauri Honda

1041o Gran Premio

IV Grand Prix of Azerbaïdjan
Soleado
Bakú
domingo, 6 de junio de 2021
51 vueltas x 6.003 km - 306.049 km
(Offset: 104 m)
info
Carrera interrumpida en la vuelta 48 debido a un accidente.
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Ailerons flexibles et combat de coqs

La polémique autour des ailerons arrière flexibles utilisés par Red Bull, Alpine et Alfa Romeo n'a pas cessé d'enfler depuis le GP de Monaco. On le sait, les nouveaux tests mis en place par la fédération n'entreront en vigueur que le 15 juin, soit juste avant le GP de France, ce qui laisse ce GP d'Azerbaïdjan dans un certain flou juridique. Afin d'éviter toute nouvelle controverse, la FIA a décidé de placer toutes les écuries sous surveillance dès cette étape de Bakou, au moyen d'un procédé a priori sommaire mais efficace: douze autocollants jaunes sont fixés sur les ailerons de chaque voiture afin de servir de repères à l'examen des caméras embarquées. Cela permettra de mesurer le degré de déformation de l'aileron à haute vitesse. La fédération précise qu'elle ne sanctionnera personne au-delà du cadre réglementaire en vigueur mais que les données recueillies fourniront des éléments de comparaison avant l'introduction des tests de charge statique. Bien entendu, il n'en n'ira plus de même au Castellet...

 

Par cette mesure, le délégué technique fédéral Jo Bauer souhaite éviter qu'une plainte ne soit déposée par Mercedes contre Red Bull avant la date butoir du 15 juin. Une sage précaution car la tension monte entre les deux écuries. À Monaco, Toto Wolff menaçait ouvertement d'attaquer RBR. À Bakou, Christian Horner contre-attaque en mettant en doute la légalité... de l'aileron avant de la Mercedes ! « Je pense que si la caméra était tournée dans l'autre sens sur la voiture de nos rivaux, nous aurions la même polémique », lâche le team manager britannique. « Il faut regarder les deux extrémités d'une voiture, tout examiner. Lorsque j'observe la caméra embarquée d'une Mercedes, je vois le nom d'un sponsor inscrit sur l'aileron avant de disparaître au freinage ! Peut-être que c'est une demande dudit sponsor, peut-être pas... Bref, Toto devrait la fermer ! » Wolff renvoie son adversaire dans les cordes: « Horner n'est qu'un moulin à paroles qui veut passer à la télé ! Il fait le malin parce que Red Bull domine, mais il devrait être plus modeste. » Jusqu'où ira l'escalade verbale entre les deux hommes ? Par chance, leurs deux champions Lewis Hamilton et Max Verstappen n'entrent pas dans ce jeu délétère et préfèrent même en rire. « Je pense qu'on devrait les confronter sur un ring ! » plaisante le Britannique en conférence de presse. « Cela ne serait pas facile pour Horner, vue la taille de Wolff », ajoute Verstappen, blagueur. Rappelons que le patron de Mercedes culmine à 1m 93...

 

Quoiqu'il en soit, au soir de ce Grand Prix, aucune plainte n'aura été déposée par qui que ce soit...

 

Présentation de l'épreuve

Après un an d'absence, la Formule 1 retrouve Bakou pour un Grand Prix d'Azerbaïdjan qui se déroulera à huis clos. Par bonheur, cette épreuve devrait être la dernière à se priver de public, toujours afin de lutter contre une épidémie qui s'achève pourtant avec le printemps en Eurasie. Les spectateurs qui avaient acheté leur billet pour l'édition 2020 et qui l'avaient transféré pour 2021 pourront donc voir les bolides en 2022... si tout va bien. Sur le plan sportif, il est bien difficile de désigner un favori pour cette épreuve à l'aune des précédentes épreuves. Le tracé urbain de Bakou pourrait être très favorable aux Red Bull-Honda et aux Ferrari, souveraines deux semaines plus tôt à Monaco, mais il faut aussi compter avec cette interminable ligne droite de l'avenue Neftchilar qui favorisera la plus puissante cavalerie, c'est-à-dire a priori celle de Mercedes. Aussi, Max Verstappen, qui n'a jamais brillé sur les bords de la Caspienne, se montre très prudent: « Bakou est un circuit urbain complétement différent de Monaco. On doit y rouler avec moins d'appui. Il y a une longue pleine charge et les niveaux d'adhérence sont assez faibles, donc on ne peut pas comparer. Normalement, nous devrions être compétitifs... »

 

À Monaco a fleuri une rumeur selon laquelle Mercedes aurait déjà décidé de remplacer Valtteri Botta par George Russell en 2022. La réaction de Toto Wolff suite à l'abandon du Finlandais en Principauté a alimenté ce bruit. En effet, on se souvient que Bottas a vu sa course s'interrompre brutalement aux stands à cause d'un écrou de roue grippé. Il n'a a priori aucune responsabilité dans cet incident, mais à la surprise générale Wolff le pointe du doigt quelques jours plus tard. Le directeur de Mercedes souligne en effet que son pilote a stoppé quelques centimètres en deçà de son emplacement, ce qui aurait contraint le mécanicien préposé à la roue avant-droite à utiliser le pistolet avec un angle qui aurait endommagé l'écrou. Bottas conteste cette version et affirme avoir alerté son écurie en début de saison au sujet des changements de pneus qui ne se déroulaient pas toujours de manière optimale. Il fut d'ailleurs victime à Bahreïn d'un cafouillage de cette espèce. En outre, il nie qu'un stationnement aléatoire soit la cause du problème rencontré par son mécanicien: « Je me suis arrêté à 2 ou 3 centimètres de la ligne centrale, ce qui est largement suffisant. On peut facilement osciller de 10 à 15 centimètres pour stopper, donc je pense avoir été assez précis ! » En vérité, peu importe comment Bottas s'est positionné pour son pit-stop. L'intérêt de cette affaire est que Toto Wolff ne le ménage plus, ce qui tend à démontrer que le sort du pilote scandinave est désormais scellé. Valtteri Bottas n'a d'ailleurs pas de chance ces temps-ci puisqu'il arrive à Bakou avec près de vingt-quatre heures de retard à cause d'un problème logistique sur son vol au départ de Finlande ! C'est ainsi qu'il participe à la traditionnelle conférence de presse du jeudi via le logiciel Zoom, depuis l'aéroport de Helsinki...

 

Passés cinq Grands Prix, on peut tirer un premier bilan mitigé du « come-back » de Fernando Alonso en Formule 1. Après une première sortie réussie à Bahreïn, l'ancien champion a été constamment dominé par son jeune équipier Esteban Ocon qui le devance nettement au championnat (12 points contre 5). Alonso reconnaît avoir du mal à s'adapter à son Alpine-Renault, en particulier à la direction assistée, qui sera d'ailleurs modifiée en conséquence. Mais il admet aussi qu'il ne pensait pas que retrouver la Formule 1 après deux ans d'absence serait aussi délicat. « Au début, je pensais que quatre week-ends de course devraient suffire, mais maintenant je pense qu'il en faudra huit ou neuf », soupire-t-il. Marcin Budkowski, directeur exécutif d'Alpine F1, constate également ces difficultés mais conserve toute sa confiance à l'Ibère: « Vous ne devenez pas lent d'un jour à l'autre. Fernando a une approche humble et la réussite lui viendra naturellement. Je ne pense pas qu'il ait sous-estimé quoi que ce soit, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi difficile pour lui. »

 

D'autres adoptent un jugement plus tranché, comme Nico Rosberg, qui par expérience compare le retour difficile d'Alonso à celui de Michael Schumacher, dix ans plus tôt, chez Mercedes. « L'Alpine n'est pas facile à contrôler, et Alonso semble avoir du mal à la pousser à la limite », constate le champion du monde 2016. « De temps en temps, il a certes des éclairs de génie et cela me rappelle un peu Schumacher quand j'étais son coéquipier chez Mercedes. Mais ces difficultés sont liées à l'âge et à l'éloignement. Il lui faudra un certain temps avant qu'il redevienne complètement le même. C'était la même chose avec Michael. » Alonso, qui fêtera ses 40 ans dans un mois, ne fait pas grand cas de cette analyse vipérine...

 

Un autre pilote a brillé à Bahreïn avant de régresser ensuite: le benjamin du peloton, Yuki Tsunoda. Il y a deux mois, après une première sortie exceptionnelle récompensée par deux points, le jeune Japonais était déjà présenté comme un futur as. Il a depuis déchanté: constamment dominé par Pierre Gasly, il se montre brouillon, multiplie les erreurs de pilotage et les sautes d'humeur. Pire encore, il s'est fendu à Barcelone de commentaires désobligeants à l'égard de son écurie AlphaTauri qu'il soupçonnait de partialité en faveur de son équipier ! De tels errements nécessitent un recadrage. Helmut Marko charge Franz Tost de « dresser » l'impertinent. Sommé de déménager en Italie, Tsunoda devra se plier chaque jour à deux séances de gymnastique, trois heures de réunion avec les ingénieurs et même à... des cours d'anglais ! A Bakou, le jeune effronté se dit heureux de son nouveau sort. Il a intérêt...

 

Une fois n'est pas coutume: Ferrari modifie son organigramme. Cette fois, c'est la gestion sportive qui est bouleversée. Laurent Mekies est promu directeur de la compétition et cède la direction sportive à Inaki Rueda, lequel demeure patron de la stratégie, mais se voit adjoindre un jeune ingénieur britannique de 26 ans, Ravin Jain. Quant à Mattia Binotto, il abandonne la murette à ce trio et suivra dorénavant les courses depuis le garage.

 

La Formule 1 est endeuillée en ce printemps 2021. Le 24 mai, au lendemain du Grand Prix de Monaco, Bernie Ecclestone annonce la mort de son éternel complice Max Mosley, à l'âge de 81 ans, des suites d'un cancer. Pilote amateur, fondateur du constructeur March, avocat de la FOCA, patron du sport automobile mondial de 1991 à 2009, politicien manqué, Mosley fut un personnage-clé et controversé de l'histoire des sports mécaniques. Son bilan est fort contesté, mais l'on peut mettre à son actif son intransigeant combat en faveur de la sécurité des pilotes. Le 6 juin, peu avant le départ du GP d'Azerbaïdjan, on apprend également la mort de l'homme d'affaires franco-saoudien Mansour Ojjeh, copropriétaire de McLaren depuis quatre décennies et ex-patron de la holding TAG qui permit notamment le retour de Porsche en Formule 1 dans les années 1980. Ojjeh fut à ce titre l'associé de Ron Dennis pendant plus de trente ans, jusqu'à ce qu'il évince ce dernier de la direction du groupe McLaren en 2016.

 

Essais et qualifications

Sur le plan technique, Bakou est un circuit de paradoxe, puisqu'il mélange des portions sinueuses dignes de Monaco et une longue ligne droite qui rappelle Monza ! Y trouver la charge aérodynamique idoine est donc complexe. Red Bull fait le pari de rajouter de l'appui au moyen d'un aileron arrière dont le plan central est incurvé comme une cuillère. McLaren, Alpine et Williams adoptent ce même dessin. À l'inverse, Mercedes et Ferrari choisissent de mettre moins de charge à l'arrière, avec un bord d'attaque d'aileron plus plat. Toutefois, Mercedes rajoute aussi de l'appui à l'avant de la W12, afin de mieux faire chauffer les gommes dans les ruelles de Bakou, un choix qui s'avérera catastrophique vendredi soir.

 

La première séance libre du vendredi se déroule sous un soleil de plomb. Après cette première heure, la hiérarchie ne semble avoir guère évolué depuis Monaco puisque Verstappen se montre le plus rapide devant les Ferrari tandis que les Mercedes sont repoussées à plus d'une demi-seconde. L'après-midi, les Red Bull de Pérez et de Verstappen devancent les Ferrari de Sainz et de Leclerc. Comme en 2019, le Monégasque se distingue en heurtant les glissières au virage n°15. Les Mercedes multiplient les blocages de roue et coulent à pic: Hamilton est 11ème, Bottas 16ème ! Samedi en fin de matinée, alors que le mercure atteint déjà les 30°C, l'étonnant Gasly s'empare du meilleur chrono devant Pérez, tandis que Verstappen heurte les glissières au fameux virage 15. Hamilton réémerge au troisième rang.

 

Les qualifications se déroulent dans une fournaise (50°C au sol) et sont scandées par pas moins de quatre drapeaux rouges. Stroll puis Giovinazzi tapent le mur en Q1, imités par Ricciardo en Q2. La Q3 se clôt lorsque Tsunoda percute la barrière du virage n°3. Sainz se met en tête-à-queue pour éviter le Japonais et heurte le mur de l'échappatoire.

 

Cette séance est néanmoins des plus disputée. Hamilton signe le meilleur temps en Q1, Verstappen passe devant en Q2, mais c'est bien Leclerc qui offre sa deuxième pole de rang à Ferrari (1'41''218'''). Sainz (5ème) finit comme on l'a vu dans le mur, mais avec des dégâts mineurs. Hamilton conduit une Mercedes transfigurée par une diminution d'appui. Le septuple champion du monde parvient enfin à faire chauffer sa gomme et décroche une seconde place inimaginable vingt-quatre heures plus tôt. En revanche, Bottas (10ème) ne bénéficie pas de ce nouveau set-up et se contente d'offrir l'aspiration à son leader... Chez Red Bull-Honda, Verstappen (3ème) est de nouveau très déçu de son samedi car il était persuadé d'obtenir la pole sans le dernier drapeau rouge. Pérez (6ème) est également gêné par les différents incidents. Gasly réussit l'exploit du jour en conduisant son AlphaTauri-Honda au quatrième rang, à seulement deux millièmes de Verstappen ! Tsunoda a heurté le mur mais obtient une belle septième place.

 

Les Alpine-Renault se montrent plus performantes qu'à Monaco. Alonso (8ème) parvient en Q3 pour la première fois depuis Bahreïn et devance Ocon (12ème) qui ne franchit pas la seconde étape. Mauvaise journée chez McLaren-Mercedes. Norris signe le sixième temps mais recule de trois rangs pour ne pas avoir immédiatement regagné les stands lors d'un drapeau rouge, sanction qu'il qualifiera de « stupide ». Toujours en retrait, Ricciardo (13ème) se met dans le mur au virage n°3. Les Aston Martin-Mercedes affichent un bon rythme, mais seul Vettel (11ème) en tire parti, Stroll (19ème) tapant les glissières dans le tournant n°15 au début de l'après-midi. Chez Alfa Romeo-Ferrari, Räikkönen (14ème) se satisfait d'avoir évité les glissières car Giovinazzi (20ème) est une nouvelle victime du virage n°15... Beaucoup de soucis de fiabilité chez Williams: Russell (15ème) change d'unité de puissance juste avant les qualifications et Latifi (16ème) subit une panne de moteur vendredi. Enfin, les Haas-Ferrari occupent l'avant-dernière ligne: Schumacher (17ème), frappé la veille par une panne de batterie, devance Mazepin (18ème) de seulement quelques centièmes.

 

Le Grand Prix

La chaleur est toujours au rendez-vous en ce dimanche 6 juin. L'attrition des pneumatiques sera surveillée de près car Pirelli a choisi pour ce week-end ses composés le plus souples. Aussi, logiquement, la grande majorité des pilotes part avec les pneus tendres (C5) afin de s'en défaire le plus rapidement possible. La majorité des changements de pneus aura donc lieu très tôt dans la course. Toutefois, Räikkönen, Russell et Latifi s'élancent avec les gommes médiums (C4) et Stroll avec les dures (C3).

 

Départ: Leclerc démarre bien et demeure devant Hamilton, Verstappen et Gasly. Pérez déborde Sainz.

 

1er tour: Pérez réalise l'extérieur sur Gasly au virage n°3. Leclerc mène devant Hamilton, Verstappen, Pérez, Gasly, Sainz, Alonso, Tsunoda, Vettel et Bottas. Russell stoppe chez Williams pour déjà chausser les pneus durs.

 

2e: Leclerc et Verstappen coupent le virage n°15 pour éviter une branche d'arbre tombée au sol. Ceci profite à Hamilton qui prend l'aspiration de Leclerc à l'entame de l'avenue Neftchilar et le déborde avant même le passage de la ligne. Giovinazzi s'empare des pneus blancs.

 

3e: Verstappen bute sur Leclerc. Stroll est déjà remonté au treizième rang. Ocon rejoint les stands au petit trot, victime d'une chute de pression au niveau du turbo, et doit abandonner.

 

4e: Hamilton devance Leclerc (0.9s.), Verstappen (1.8s.), Pérez (3.1s.), Gasly (4.4s.), Sainz (5.8s.), Alonso (7.3s.), Tsunoda (8.2s.), Vettel (9.2.), Bottas (10.4s.), Norris (12.1s.) et Ricciardo (13.4s.).

 

5e: Leclerc garde le contact avec Hamilton et peut ainsi user du DRS pour se défendre face à Verstappen.

 

6e: Leclerc perd l'usage de l'aileron arrière mobile en fin de tour. Verstappen ouvre son propre aileron et dépasse la Ferrari en entamant la grande avenue.

 

7e: Tsunoda déborde Alonso au premier virage. Pérez prend à son tour l'ascendant sur Leclerc dans la dernière accélération.

 

8e: Verstappen se rapproche de Hamilton qui déplore un léger sous-virage. Leclerc rencontre du « graining », conséquence de son manque d'appui à l'arrière. Alonso et Norris passent aux stands pour prendre les enveloppes dures. Schumacher fait de même au passage suivant.

 

9e: Une seconde sépare Hamilton et Verstappen. Pérez est cependant le plus rapide en piste. Leclerc arrive chez Ferrari afin de mettre les pneus durs (2.3s.) et se réinsère entre Stroll et Räikkönen. Changements de pneus aussi pour Tsunoda, Latifi et Mazepin.

 

10e: Norris prend l'ascendant sur Alonso. Sainz effectue son pit-stop (2.4s.) et redémarre derrière son équipier. Un peu plus loin, l'Espagnol manque son freinage au pied de la citadelle et tire tout droit dans l'échappatoire. Il reprend la piste au moyen d'une marche arrière et perd de nombreuses positions.

 

11e: Hamilton passe chez Mercedes et s'empare des Pirelli blancs au cours d'un arrêt assez long (4.6s.). Les Red Bull de Verstappen et de Pérez se retrouvent au commandement, quinze secondes devant Vettel. Gasly, Bottas et Ricciardo changent également d'enveloppes. Gasly fait une excellente opération puisqu'il redémarre devant Leclerc.

 

12e: Verstappen fait halte chez Red Bull et ses mécaniciens lui mettent des pneus durs en moins de deux secondes ! Le Néerlandais reprend la piste quatre secondes devant Hamilton. Pérez recueille le leadership.

 

13e: Pérez compte quinze secondes d'avance sur Vettel lorsqu'il apparaît aux stands en fin de tour.

 

14e: Pérez chausse à son tour les gommes dures au cours d'un arrêt un peu longuet (4.3s.), mais il parvient à ressortir un souffle devant Hamilton. Vettel se retrouve premier et, parvenant à préserver ses pneus tendres, ne stoppera que dans quelques tours. Arrêt pneus aussi pour Räikkönen.

 

15e: Vettel est premier devant Verstappen (3.4s.), Pérez (6.1s.), Hamilton (7.6s.), Stroll (11s.), Gasly (12.4s.), Leclerc (14.5s.), Tsunoda (21.2s.), Norris (23.8s.), Bottas (24.8s.), Alonso (28.8s.) et Ricciardo (29.7s.).

 

16e: Ricciardo prend la onzième place à Alonso au premier virage. Sainz pourchasse Giovinazzi pour la treizième place.

 

17e: Verstappen remonte peu à peu sur Vettel, mais ce dernier reste satisfait de l'état de ses pneus. Hamilton rejoint Pérez sans se porter à sa hauteur.

 

18e: Vettel rejoint le stand Aston Martin pour chausser les pneus durs (2.4s.) puis se réinsère en septième position, entre Leclerc et Tsunoda. Verstappen s'empare de la première place. Seul Stroll, en pneus durs, n'est pas encore passé aux stands.

 

20e: Verstappen mène devant Pérez (3.3s.), Hamilton (4.8s.), Stroll (11.8s.), Gasly (14.6s.), Leclerc (17.4s.), Vettel (20s.), Tsunoda (22.2s.), Norris (23.6s.) et Bottas (24.8s.).

 

22e: Hamilton est plus rapide que Pérez en ligne droite, mais la Red Bull est plus efficace que la sous-vireuse Mercedes dans la portion sinueuse. Cela explique pourquoi le Britannique ne parvient pas à rattraper le Mexicain.

 

23e: Verstappen compte plus de trois secondes d'avance sur son coéquipier. Sainz passe devant Giovinazzi.

 

24e: Mazepin loupe son freinage au virage n°4 et doit effectuer une marche arrière dans l'échappatoire pour revenir sur la piste.

 

25e: Verstappen précède Pérez (3.3s.), Hamilton (6.1s.), Stroll (16s.), Gasly (20.2s.), Leclerc (23.5s.), Vettel (25.3s.), Tsunoda (28s.), Norris (30.1s.), Bottas (33s.), Ricciardo (39s.), Alonso (47s.) et Sainz (48s.).

 

26e: Verstappen améliore le record du tour (1'45''362'''). Sainz poursuit sa remontée et se défait d'Alonso.

 

28e: Verstappen a repoussé Pérez à six secondes. Hamilton évolue à deux secondes du Mexicain. Quatrième, Stroll demeure en piste avec ses pneus durs altérés. Gasly se plaint de courtes pertes de puissance et voit Leclerc le rattraper.

 

30e: Le pneu arrière-gauche de Stroll éclate alors que ce dernier approche de la ligne de chronométrage, lancé à 300 km/h. L'Aston Martin braque vers la gauche et heurte le mur intérieur de face, avant de glisser sur plusieurs dizaines de mètres et de s'immobiliser avec un train avant complètement détruit. Des débris parsèment la piste et la voiture de sécurité intervient logiquement.

 

31e: La Safety Car entre sur le circuit. Stroll sort de sa monoplace quelque peu sonné, mais indemne. Cet incident questionne sur la fiabilité des pneus Pirelli...

 

33e: Les commissaires retirent l'Aston Martin de Stroll et balaient la piste. Seul pilote attardé, Mazepin va reprendre son tour de retard.

 

34e: Alonso, Giovinazzi et Schumacher passent aux stands pour mettre des pneus tendres. Russell remet pour sa part le composé dur. Schumacher s'arrête au bout de quelques mètres car une de ses roues serait mal serrée. L'Allemand est repoussé vers son emplacement par ses mécaniciens qui vérifient la fixation des écrous avant de le relancer.

 

35e: La piste est dégagée, la course va reprendre au tour suivant. Verstappen et Pérez zigzaguent pour faire chauffer leurs gommes jusqu'à la ligne de chronométrage, où ils mettent enfin les gaz.

 

36e: Les Red Bull conservent l'ascendant au drapeau vert. Hamilton ne peut porter aucune attaque. Très agile avec ses gommes neuves, Vettel déborde Leclerc au second virage. Sans adhérence, Bottas se fait doubler par Sainz et Ricciardo, puis par Alonso et Räikkönen.

 

37e: Verstappen s'enfuit aisément devant Pérez. Vettel dépasse Gasly sur la ligne et grimpe au quatrième rang.

 

38e: Verstappen est premier devant Pérez (3.5s.), Hamilton (4.6s.), Vettel (6.6s.), Gasly (8.4s.), Leclerc (9.5s.), Tsunoda (10.6s.), Norris (11.4s.), Sainz (12.4s.), Ricciardo (13.4s.), Alonso (14.7s.) et Räikkönen (15.5s.). Bottas est à la dérive et doit laisser passer Giovinazzi.

 

39e: Hamilton actionne son DRS dans la grande avenue pour recoller à Pérez, en vain.

 

41e: L'intervalle entre Verstappen et Pérez atteint quatre secondes. Hamilton roule à cinq secondes du leader. Plus loin, Tsunoda est sous la pression de Norris et de Sainz.

 

43e: Verstappen devance Pérez (4s.), Hamilton (5.2s.), Vettel (8.2s.), Gasly (11.2s.), Leclerc (13.4s.), Tsunoda (15s.), Norris (15.9s.), Sainz (17.1s.) et Ricciardo (19.1s.).

 

44e: Verstappen réalise le meilleur tour de la journée (1'44''481'''). Troisième changement de pneus pour Schumacher.

 

46e: Quatre secondes et demie séparent les Red Bull-Honda. Hamilton ne peut plus ouvrir son aileron pour menacer Pérez.

 

47e: Verstappen s'apprête à couper la ligne lorsque son pneu arrière-gauche éclate à haute vitesse. La Red Bull pivote vers la droite et écrase son museau contre les glissières, puis s'immobilise après quelques pirouettes. La Safety Car refait son apparition. Verstappen quitte son habitacle très agacé et distingue son pneu crevé d'un formidable coup de pied !

 

48e: Le peloton se range derrière la voiture de sécurité. Bottas et Russell passent aux stands pour mettre de la gomme tendre. A priori, l'épreuve devrait s'achever sous drapeau jaune, mais Jonathan Wheatley, le directeur sportif de Red Bull, signale à Michael Masi que la crevaison de Verstappen est survenue sans préavis et lui suggère de déployer de drapeau rouge afin de permettre aux pilotes de changer de pneus en toute équité. Les crevaisons de Stroll et de Verstappen laissent en effet craindre d'autres incidents lors des derniers tours... Le directeur de course se range à cet avis et brandit le drapeau rouge: la course est suspendue.

 

Le Grand Prix est interrompu pendant une demi-heure et reprendra donc pour seulement trois tours, dont un derrière la Safety Car !... Durant ce laps de temps, les commissaires dégagent la Red Bull accidentée et les pilotes chaussent tous des pneus Pirelli tendres. Les yeux sont braqués vers Hamilton qui partira second et va bien entendu tout faire pour chiper la victoire à Pérez. En outre, grâce à l'abandon de Verstappen, le Britannique est quasi-certain de reprendre les commandes du championnat du monde à l'issue de cette course.

 

49e: Les pilotes prennent la piste derrière la Pace Car, puis se rangent sur la grille dans l'ordre suivant: Pérez devant Hamilton, Vettel, Gasly, Leclerc, Tsunoda, Norris, Sainz, Ricciardo, Alonso, Räikkönen, Giovinazzi, Latifi, Bottas, Schumacher et Mazepin. Russell rejoint le stand Williams à l'issue de cette boucle et n'en repartira pas en raison d'une panne de boîte de vitesses.

 

Second départ: Pérez se rabat aussitôt devant Hamilton mais ce dernier, mieux parti, contourne sans peine la Red Bull. L'Anglais aborde le premier tournant en tête lorsqu'il bloque sa roue avant-gauche et tire tout droit dans l'échappatoire ! Il retrouve le circuit en queue de peloton. Pérez récupère le commandement devant Vettel, Gasly et Leclerc. Alonso surprend Sainz et Ricciardo.

 

50e: Pérez s'enfuit vers la victoire, une seconde devant Vettel. Norris vient à bout de Tsunoda après une longue bagarre roue contre roue. Alonso déborde ensuite le Japonais à l'entrée de la portion sinueuse. En fin de tour, Leclerc dépasse Gasly à l'entame de l'avenue Neftchilar.

 

51ème et dernier tour: Gasly réplique à Leclerc et se place à l'intérieur. Les deux amis abordent côte à côte le premier virage. Le Français freine le dernier et dépasse le Monégasque. Leclerc tente de riposter par l'extérieur dans les deux courbes suivantes, en vain. Le pilote Ferrari doit ensuite couper la route à un Norris opportuniste. Loin de là, Schumacher vient à bout de son collègue Mazepin en dépit d'une dangereuse manœuvre du pilote russe qui a changé brusquement de trajectoire à 300 km/h .

 

Sergio Pérez remporte sa seconde victoire en Formule 1. Vettel, second, offre son premier podium à Aston Martin dans la discipline. Gasly décroche une très belle troisième. Parti premier, Leclerc échoue au quatrième rang. Norris se classe cinquième. Alonso finit sixième, son meilleur résultat depuis son retour. Tsunoda termine septième devant Sainz et Ricciardo. Räikkönen, dixième, marque son premier point en 2021. Viennent ensuite Giovinazzi, Bottas, Latifi, Schumacher, Mazepin et Hamilton, étonnant bon dernier ! Latifi écope d'une pénalité de trente secondes pour ne pas être immédiatement rentré aux stands lors du drapeau rouge, suite à une mésentente avec son ingénieur. Le Canadien recule ainsi au seizième et dernier rang.

 

Pérez n'accomplit pas de tour d'honneur et s'arrête aussitôt après avoir franchi la ligne, en raison d'une alerte sur l'hydraulique de la Red Bull. Un tour de plus, et Vettel gagnait !

 

Après la course: Verstappen et Hamilton au tapis, Pérez émerge

Avec cette seconde victoire, Sergio Pérez rejoint au palmarès son compatriote Pedro Rodriguez, disparu il y a tout juste cinquante ans. Certes, d'aucuns pourraient ergoter sur un succès obtenu grâce aux déboires de Max Verstappen et de Lewis Hamilton, mais ce serait oublier le formidable début de course de Pérez qui a glané trois places en quelques tours. Par ailleurs, en triomphant dès sa sixième course avec Red Bull, le Mexicain efface un début de saison délicat. Il n'est pas facile d'adapter son pilotage à une voiture taillée pour Verstappen ! Pierre Gasly et Alex Albon en savent quelque chose... « Je suis tellement heureux et en même temps tellement désolé pour Max qui méritait de gagner ce Grand Prix... Un doublé aurait été formidable », commente Checo. « Cela reste un beau dimanche. Ce n'était que ma sixième course avec Red Bull, donc gagner me donne un sacré coup de boost. Il est vrai que j'ai eu du mal à m'accoutumer à la voiture, mais on a bossé comme des fous et je sentais les progrès arriver (...) La fin de course fut assez stressante. Je pouvais tout perdre en deux tours alors que j'aurais eu course gagnée si nous avions fini derrière la voiture de sécurité. Il fallait réussir un bon départ, or Hamilton est mieux parti que moi. J'ai freiné le plus tard possible, mais lui a disparu ! Cela prouve que nous sommes tous vulnérables... »

 

Red Bull est bien sûr satisfaite de voir Sergio Pérez sur la plus haute marche du podium, mais aurait de loin préféré que Max Verstappen prenne sa place. Las, l'éclatement d'un pneu en a décidé autrement à quelques encablures du drapeau à damiers. « Je suis forcément déçu car c'était l'occasion de creuser l'écart sur Hamilton », soupire le jeune Néerlandais. « J'ai été malchanceux de crever, mais en même temps heureux que Hamilton ne marque pas de points. La voiture était tellement forte, j'aurais voulu en profiter. Lorsqu'on reviendra sur des circuits normaux, j'ai peur que Mercedes reprenne l'avantage... » En ce dimanche soir, les critiques se concentrent surtout sur Pirelli dont la responsabilité dans les crevaisons ayant éliminé Stroll puis Verstappen paraît engagée. Les deux hommes ont en effet tous deux été trahis par un pneu arrière-gauche de composé dur, vieux d'environ trente tours. Mais Mario Isola se défend vigoureusement: « Il est encore trop tôt pour tirer une conclusion », plaide l'ingénieur italien. « Les deux crevaisons ont eu lieu à l'arrière-gauche, or sur cette piste c'est l'arrière-droit qui est sollicité. Je pencherais plutôt pour un débris qui a coupé le pneu. D'autant que la monte de Hamilton montre une déchirure au même endroit sans que, pour lui, cela ait causé une crevaison. » Ces propos ne convainquent pas Verstappen. « Cela ne sert à rien de discuter avec Pirelli, ils rejettent toujours la faute sur les débris. On n'a rien à leur dire ! » vitupère-t-il.

 

Mercedes accuse le coup: pour la première fois depuis trois ans, l'écurie anglo-allemande repart d'un Grand Prix bredouille. Elle avait pourtant accompli un immense travail de mise au point pour permettre à Lewis Hamilton de retrouver les premiers rangs après un vendredi désastreux. L'accident de Verstappen, puis le second départ arrêté lui ouvraient même la voie vers un succès inespéré. Las, le septuple champion du monde a tiré tout droit au premier virage car il avait oublié de rebrancher le système freinage électronique, désactivé lors du tour de chauffe ! Comme quoi, on peut avoir gagné près de cent Grands Prix et commettre encore des erreurs d'étourderie... Voilà en tout cas vingt-cinq points bêtement perdus. Mais Toto Wolff refuse d'accabler ses hommes. Pas même Valtteri Bottas, transparent au point de finir derrière les deux Alfa Romeo... Est-ce encore le Finlandais qui conduit la W12 ou son fantôme ?

 

Quelques observateurs commentent sévèrement la décision du directeur de course Michael Masi d'avoir présenté le drapeau rouge à trois tours du but afin de relancer ensuite les bolides pour une « mini-course » de deux boucles, avec un départ arrêté. Cette procédure a certes offert une fin d'après-midi haletante, mais elle aurait pu aussi fausser complètement le résultat final. Par un de ces curieux raisonnements dont il a le secret, Ross Brawn y voit un argument en faveur de ses « courses sprint » : « La course se déroulait plutôt tranquillement avec quelques éléments d'excitation ici ou là dans le peloton. Mais la phase finale a été grandiose ! Les qualifications sprint seront un peu plus longues, mais produiront le même genre d'excitation. » À ceci près qu'elles auront lieu en début de week-end et que les pilotes n'auront alors guère intérêt à prendre des risques... Michael Masi se réfugie derrière le message que lui a transmis Red Bull au sujet de l'éclatement du pneu de Verstappen. Selon lui, il y avait urgence à arrêter les bolides. Quant à l'opportunité de relancer la course, elle divise les pilotes. Certains, comme Pierre Gasly, y ont vu une formidable occasion de batailler, d'autres comme Sebastian Vettel ou Sergio Pérez, dénoncent un artifice et réclament plus de constance: à Imola, l'interruption avait pris fin avec un départ lancé...

 

Vettel renaît, Gasly confirme

Comme Pérez, Sebastian Vettel a désormais tiré un trait sur un commencement d'année difficile. Grâce à cette seconde place, il offre à Aston Martin son premier podium en F1, fruit d'une stratégie audacieuse. Le quadruple champion du monde, toujours maître dans l'art de bichonner ses gommes, a prolongé au maximum son premier relais en pneus tendres. « J'ai bien réussi à préserver mes pneus et à m'arrêter plus tard que les autres, commente-t-il. Lors du premier redémarrage, j'étais sixième avec des pneus plus frais, c'était donc plus facile pour moi de les chauffer, ce qui m'a permis de dépasser Leclerc et Gasly. Une fois quatrième, je pouvais m'accrocher au trio de tête. Puis Verstappen et Hamilton m'ont offert cette seconde place ! » Vettel laisse derrière lui ses doutes des premiers Grands Prix, lorsqu'il semblait incapable de dompter une Aston Martin très capricieuse. Il n'est pas « fini », qu'on se le dise ! « J'ai mis plus de temps que prévu pour parvenir au niveau recherché, admet-il, mais je savais que le déclic allait survenir, et ce fut le cas à Monaco. Cela m'enlève beaucoup de pression et je reprends à nouveau beaucoup de plaisir au volant ! » Seule déception chez Aston Martin: l'accident de Lance Stroll suite à l'explosion d'un de ses pneus durs vieux de 30 tours. Comme Red Bull, l'écurie de Silverstone rejette la responsabilité sur Pirelli...

 

Pierre Gasly retrouve le podium, neuf mois après son incroyable victoire de Monza, et ce au prix d'une rude bagarre avec Leclerc. Amis dans la vie, les deux jeunes gens ne se sont fait aucun cadeau au cours des deux dernières boucles. « J'ai adoré cette bataille avec Charles ! » s'extasie le Normand. « C'était chaud, mais toujours correct. On était comme des lions en cage. J'ai pris de gros risques, freinant toujours à la limite, mais je voulais ce podium ! » Sa performance est d'autant plus à saluer qu'il lui a fallu composer avec des pertes de puissances intermittentes en ligne droite. Mais il en fallait plus pour le décourager : « J'ai essayé tous les réglages possibles, en vain. Mais cela ne fait rien, je vais aller fêter ce résultat avec toute l'équipe ! » Ce podium, couplé à la septième place de Yuki Tsunoda, permet en outre à AlphaTauri de doubler Aston Martin et de semer Alpine au classement des constructeurs. Le compère de Gasly, Charles Leclerc, est évidemment moins ravi de son dimanche puisque, parti en pole, il finit quatrième, en partie à cause d'une Ferrari trop rude avec les pneus. Au moins la Scuderia s'empare-t-elle de la troisième place du classement des constructeurs au détriment de McLaren-Mercedes...

Tony