Esteban OCON
 E.OCON
Renault
Sergio PEREZ
 S.PEREZ
Racing Point BWT Mercedes
Lance STROLL
 L.STROLL
Racing Point BWT Mercedes

1034o Gran Premio

I Sakhir Grand Prix
Noche
Sakhir
domingo, 6 de diciembre de 2020
87 vueltas x 3.543 km - 307.995 km
(Offset: 246 m)
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F1
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Transferts: Pérez et Kvyat vers la sortie

Le 30 novembre, Sergio Pérez donne une conférence de presse afin de clarifier son avenir dans la discipline. En vérité, il laisse les journalistes sur leur faim puisqu'il déclare qu'il prendra une année sabbatique s'il n'est pas recruté par Red Bull, dont il attend toujours la décision. Le Mexicain estime, sans doute à juste titre, qu'il mérite de travailler enfin avec une des meilleures équipes du peloton et serait très déçu d'être recalé au profit d'un de ses deux concurrents, Alex Albon ou Nico Hülkenberg. « Je suis ici depuis de nombreuses années et je veux que mon aventure en F1 continue, martèle « Checo ». Je pense être au sommet de ma carrière, mais je veux aussi rester pour une bonne raison, pour faire partie d'un beau projet qui me motive à 100 %. Et si jamais je n'arrive pas à rester en F1, je ne me vois pas ailleurs. Mon plan A c'est la F1. Mon plan B c'est de m'arrêter une saison afin de voir la F1 me manque vraiment ou si j'ai envie d'aller piloter dans une autre série. J'aurai une année pour penser à tout ça. » Que Pérez se retrouve sans volant serait en tout cas l'une des pires injustices de la Formule 1 contemporaine.

 

Pendant ce temps-là, Daniil Kvyat se résigne à sa future éviction par AlphaTauri. Après une première partie de saison fort médiocre, au cours de laquelle il fut constamment dominé par Pierre Gasly, le jeune Russe s'est montré sous un meilleur jour ces dernières semaines, décrochant même une superbe quatrième place à Imola. Un regain de forme qui ne le sauvera pas: déjà recalé par RBR (en 2016), puis par Toro Rosso (en 2017), Kvyat était revenu en F1 « par la fenêtre » en 2019, Red Bull n'ayant alors personne d'autre à caser dans son écurie B... Son remplaçant sera très certainement le jeune Japonais Yuki Tsunoda, parrainé par Honda. Il manquait jusqu'alors à ce dernier quelques points pour glaner la Super-Licence mais il les obtient ce week-end à Sakhir en remportant la première manche de F2.

 

Haas: une paire d'héritiers

Haas profite de l'intervalle entre les deux courses de Sakhir pour officialiser les engagements de Mick Schumacher et Nikita Mazepin pour 2021. Un duo d'héritiers assez détonnant. Mais si la légitimité du fils du « Baron rouge », qui remporte le 5 décembre le titre international de Formule 2 avec Prema Racing, est peu contestable, il n'en va de même pour Mazepin, rejeton de milliardaire et immédiatement catalogué « pilote payant ». Le jeune Russe n'a pourtant pas un parcours infamant puisqu'il a fini second des GP3 Series en 2018 derrière le regretté Anthoine Hubert et termine cinquième de l'actuel championnat de F2, avec deux victoires au compteur. Il est néanmoins souvent critiqué à cause d'un comportement en piste parfois rugueux, à la limite de la régularité, et une personnalité sulfureuse. Quoiqu'il en soit, Haas le recrute afin de bénéficier du soutien financier de son père, patron du géant minier russe Uralkali. On s'en souvient, celui-ci avait essayé de racheter l'équipe Force India en 2018 avant d'être coiffé sur le poteau par un consortium emmené par Lance Stroll. Un engagement pluriannuel a été ainsi conclu entre Gene Haas et les Mazepin père et fils, et certains y voient les prémices d'une possible vente de l'écurie américaine au milliardaire russe.

 

Quant à l'engagement de Mick Schumacher, il est directement téléguidé par Ferrari qui prépare l'avenir: le jeune Allemand pourrait être amené à remplacer Carlos Sainz en 2023 si celui-ci ne donnait pas satisfaction. Par ailleurs, la Scuderia délègue chez Haas Simone Resta, jusqu'ici directeur du département châssis et ingénierie de Maranello. Cet ingénieur chevronné de 50 ans renforcera officiellement le staff technique de l'équipe américaine. En fait, ce prêt répond à deux impératifs: permettre à Ferrari de dégraisser sa masse salariale pour se conformer au « plafond budgétaire » et offrir un chaperon à « Schumi Junior »...

 

Hamilton covidé - Russell promu

Lundi 30 novembre, au lendemain de sa victoire à Bahreïn, Lewis Hamilton se découvre fiévreux et courbaturé. Des symptômes qui ressemblent à ceux de la Covid-19... Le septuple champion du monde se fait dépister et deux tests consécutifs confirment qu'il est bien atteint par le coronavirus. De plus en plus indisposé, il passe les huit jours suivants cloué au lit ! Où a-t-il bien pu attraper cette saleté, lui qui ne quitte presque jamais sa caravane et ne voit personne en dehors de son chien Roscoe et de sa physiothérapeute Angela Cullen ? Toujours est-il qu'il doit déclarer forfait pour le GP de Sakhir. C'est la première fois que Hamilton manquera un Grand Prix depuis le début de sa carrière en Formule 1, en 2007. Voilà aussi un forfait qui met fin à son incroyable série de quarante-huit arrivées consécutives...

 

Toto Wolff se met aussitôt en quête d'un remplaçant pour son champion. Il téléphone d'abord à Stoffel Vandoorne qui est le suppléant attitré de Mercedes pour cette saison 2020. Mais le pilote belge, s'il s'est brillamment reconverti en Formule E, justement pour le compte de la firme à l'Étoile, n'a plus touché une F1 depuis deux ans et son éviction par McLaren. Aussi, après avoir rapidement écarté un autre postulant, Nico Hülkenberg, Toto Wolff choisit logiquement de confier la W11 vacante à George Russell, le poulain qu'il couve depuis maintenant plusieurs saisons. Il s'agit en effet de préparer l'après-Hamilton et Russell apparaît désormais comme le favori pour la succession du septuple champion du monde. Il vient en effet d'accomplir deux saisons difficiles mais concluantes avec Williams. Il a toujours tiré le meilleur parti d'un matériel plus que médiocre tout en dominant ses deux équipiers successifs, Robert Kubica et Nicholas Latifi. Seule ombre au tableau: en dépit de tous ses efforts, Russell n'est jamais parvenu jusqu'ici à inscrire un point... Quoiqu'il en soit, ce jeune garçon plutôt discret se retrouve soudain en pleine lumière et confronté à une forte pression. En cas de bonne prestation, son statut de « prince héritier » se trouvera conforté. Mais en cas d'échec, Mercedes pourrait bien reconsidérer ses plans...

 

En tout cas, Russell s'astreint dans l'urgence à un énorme travail de préparation pour appréhender la Mercedes W11 qu'il n'a jamais conduite. Jeudi 3 décembre, il passe une partie de la nuit avec l'équipe de Peter Bonnington pour assimiler les réglages et les procédures nécessaires à son maniement, et notamment l'usage du DAS (Dual Axis Steering) qui lui est tout à fait inconnu. Surtout, Russell s'efforce de loger son mètre quatre-vingt-cinq dans un habitacle conçu pour Hamilton qui mesure dix centimètres de moins... Même souci pour le pédalier: Russell chausse du 45, son aîné du 42... Sa jeune et grande carcasse va souffrir durant tout le week-end.

 

Williams confie pour sa part le volant de Russell à un autre Britannique, Jack Aitken, qui a déjà roulé pour cette écurie lors des essais libres du GP de Styrie. Âgé de 25 ans, ce Londonien, fils d'un Écossais et d'une Coréenne (il est binational) est un ancien de la filière Renault qu'il avait intégrée en 2017, année où il a fini second des GP3 Series derrière un certain George Russell. Troisième pilote de la firme au Losange pendant deux saisons, ses performances en demi-teinte en Formule 2, chez ART puis Campos, ont freiné sa carrière, au point d'être évincé par Renault début 2020. Aitken a heureusement trouvé refuge chez Williams et cette pige inattendue lui permet de se rappeler au bon souvenir des team managers.

 

Présentation de l'épreuve

La Formule 1 demeure à Bahreïn pour une seconde épreuve sur le circuit de Sakhir. Mais celle-ci ne se déroulera pas sur le tracé habituel emprunté huit jours plus tôt, mais sur une version courte et rapide, qualifiée de piste « extérieure » ou très abusivement d'« ovale ». Le parcours est en fait le même jusqu'au virage n°4, après quoi les pilotes enchaînent deux courbes, un gauche assez lent, puis un droit rapide et relevé, avant de se faufiler dans une chicane et de rejoindre la longue ligne droite qui conduit aux deux derniers virages. Cet avatar raccourci du circuit de Sakhir se parcourt en moins d'une minute, 55 secondes probablement, d'où une course de 87 tours, un décompte tout à fait inusité dans la Formule 1 moderne. Le bitume, assez bosselé, maltraite un peu moins les pneus que sur la version traditionnelle, mais l'attrition demeure importante. Cependant, le principal problème posé par cette version extérieure est bien sa brièveté qui génère un trafic quasi permanent et soumet les nerfs des pilotes à rude épreuve. Lors des essais, les pilotes en tour rapide ne cessent de croiser des collègues plus lents, d'où un risque élevé de collision. Vendredi soir, un Vettel en perdition manque ainsi de peu d'emplafonner la Haas de Magnussen. En outre, la sortie de la seconde chicane sera particulièrement surveillée, les pilotes ayant tendance à en sortir en roulant derrière la ligne. À signaler enfin que ce « Grand Prix de Sakhir » aura lieu trois heures plus tard que le GP de Bahreïn (20h15 au lieu de 17h15). La soirée sera alors bien avancée, avec des températures un peu plus fraîches.

 

Romain Grosjean quitte l'hôpital de Sakhir le mercredi 2 décembre, soit trois jours après le terrifiant accident qui a failli lui coûter la vie. Le lendemain, le Genevois réapparaît sur le circuit avec les deux mains bandées et attelle à la jambe gauche, mais parfaitement alerte. Sous les applaudissements du paddock, il embrasse le Dr. Ian Roberts et le pilote de la voiture médicale Alan Van der Merwe qui l'ont sauvé des flammes. Très sollicité par les médias, Grosjean multiplie les entretiens où il revient sur sa survie miraculeuse mais ne perd pas de vue son objectif: disputer un dernier Grand Prix dix jours plus tard à Abou Dhabi. Hélas, ses médecins lui font comprendre que ses brûlures à la main gauche sont trop importantes pour qu'il prenne un tel risque. A certains endroits la chair est à vif et il risque de subir une greffe de peau. Dans ces conditions, Grosjean annonce le 6 décembre qu'il déclare forfait pour l'ultime étape du championnat. Sa carrière en F1 aura donc pris fin avec cet accident. « Je dois préserver cette main sous peine de perdre son usage », admet-il tristement. « Je vais rentrer avec Marion à la maison, voir mes enfants, travailler sur le futur pour récupérer l'ensemble des fonctions de ma main gauche et retrouver le plaisir de gagner des courses le plus vite possible. C'est une décision difficile, je ne pensais pas terminer ma carrière en Formule 1 comme ça. Mais je pense que c'est pour le mieux. » Avec émotion, il s'offre néanmoins une dernière montée dans le baquet de cette Haas VF-20 n°8 - qu'il a pourtant si souvent critiquée - et qui restera la dernière F1 qu'il aura conduite en Grand Prix.

 

Haas remplace Romain Grosjean par le Brésilien Pietro Fittipaldi, 24 ans, petit-fils du légendaire Emerson, petit-neveu de Wilson et donc cousin de Christian... « Fittipaldi IV » est assez peu connu en Formule 1. Après des débuts en Amérique du Nord, il est arrivé en Europe à 17 ans et a obtenu quelques succès dans les formules mineures de promotion, comme la victoire en Formule V8 3.5 en 2017, dernière édition de ce championnat en plein déclin. Depuis Pietro Fittipaldi a fait le baroud dans à peu près toutes les disciplines: IndyCar, DTM, Endurance, F3 asiatique, sans résultat notable. Il est néanmoins réserviste chez Haas depuis fin 2018 et a notamment participé en février 2019 aux essais hivernaux de Barcelone. Cette promotion laisse néanmoins songeur, d'autant plus qu'elle s'effectue au détriment de son collègue Louis Delétraz, affecté au simulateur de l'usine Haas et surtout animateur depuis quatre ans du championnat de F2 que Fittipaldi n'a jamais pu intégrer. Delétraz affiche publiquement sa déception et accuse même Guenther Steiner de manquer de respect à son égard.

 

Suite à l'accident de Romain Grosjean, la direction du circuit de Sakhir a sagement décidé de modifier les protections à la sortie de l'enchaînement des virages n°2 et 3. Le rail contre lequel la Haas s'est disloquée est désormais amorti par deux piles de pneus, elles-mêmes calées par une plaque de bois, une décision unanimement saluée par les pilotes.

 

Essais et qualifications

Russell réussit pleinement ses débuts officiels avec Mercedes puisqu'il réalise les meilleurs chronos des deux sessions libres du vendredi soir, mais se dit néanmoins mécontent: s'emmêlant entre les différents boutons de son volant, il s'est mis un temps au point mort en pleine ligne droite. Bottas rencontre pour sa part des difficultés: il casse un fond plat puis voit un de ses chronos annulés après qu'il a franchi les limites de la piste. Samedi, et comme la semaine précédente, Verstappen défie les Mercedes en réalisant le temps le plus rapide du dernier entraînement.

 

Après un début de week-end délicat, Bottas se réveille samedi soir et décroche in extremis la pole position (53''377'''), avec seulement 26 millièmes d'avance sur Russell (2ème, 53''403'''). Les Mercedes occupent donc une fois de plus la première ligne, mais Verstappen confirme la bonne tenue de sa Red Bull-Honda en se classant troisième, à seulement six centièmes de la pole. Albon (12ème) est en revanche évincé dès la Q2 car il n'est jamais parvenu à faire chauffer ses pneus médiums, puis s'est raté dans son ultime tentative en pneus tendres. Leclerc (4ème) obtient une quatrième place très inattendue pour Ferrari sur ce tracé rapide. Vettel (13ème) pâtit pour sa part d'un manque de puissance suite à un changement de moteur in extremis avant les qualifications. Pérez se classe cinquième avec sa Racing Point-BWT, et ce bien qu'il utilise un groupe propulseur usagé. Stroll (10ème) est plus en retrait à cause de dégâts sur son fond plat. Kvyat décroche une excellente sixième place avec son AlphaTauri-Honda, ce qui est sa meilleure qualification de la saison. Gasly (9ème) doit composer avec un châssis instable à cause de dégâts au niveau du plancher.

 

Les Renault sont décevantes. Ricciardo (7ème) visait une place dans le « top 5 » et Ocon (11ème) est éliminé en Q2, pour quelques millièmes il est vrai. Il pourra néanmoins choisir ses pneus pour son premier relais. Chez McLaren, Sainz (8ème) se contente de ménager ses trains de pneus en vue de la course. Norris pêche ici par manque d'expérience et se noie dès la Q2. Il remplace ensuite des éléments sur son unité de puissance et est repoussé en 19ème position. Giovinazzi hisse son Alfa Romeo à la 14ème place et fait ainsi de nouveau beaucoup mieux qu'un Räikkönen (18ème) peu à son avantage. Chez Haas, Fittipaldi (20ème) est pénalisé de quinze places pour changement d'éléments sur son groupe propulseur. Il se contente donc d'offrir de l'aspiration à Magnussen (15ème) qui frôle la Q2, une bonne performance. Enfin, du côté de Williams, Latifi (16ème) ne devance le néophyte Aitken (17ème) que d'un petit centième.

 

Le Grand Prix

La nuit est douce (21°C) dans le désert de Sakhir mais le vent souffle fort, face aux pilotes dans la ligne droite principale, ce qui devrait leur donner une bonne aspiration. Les stratégies sont assez variées. La majorité des pilotes partent en gommes tendres, mais Bottas, Russell, Ocon, Albon, Vettel, Giovinazzi, Räikkönen et Aitken sont en pneus médiums.

 

Départ: Russell prend un meilleur envol que Bottas, fonce à sa hauteur, plonge à l'intérieur et s'impose au premier virage. Derrière le Finlandais viennent Verstappen, Pérez et Leclerc. Peu de grabuge dans le peloton, jusqu'à ce que Räikkönen exécute un 360° en quittant le troisième virage.

 

1er tour: Bottas glisse un peu en sortant du premier enchaînement. Pérez et Verstappen tentent en vain de rejoindre le Finlandais dans l'accélération suivante. Ils abordent le virage n°4 lorsqu'à leur droite surgit Leclerc qui freine trop tard dans la poussière. Le Monégasque harponne Pérez et l'envoie en tête-à-queue. Placé tout à fait l'extérieur, Verstappen tente de contourner la Racing Point en prenant l'échappatoire, mais il glisse dans les graviers et percute les glissières. Il est rejoint par Leclerc qui a plié sa suspension avant-gauche. Pérez peut quant à lui se relancer. La voiture de sécurité intervient.

 

2e: La course est neutralisée. Pérez regagne son stand et s'empare de pneus médiums. Par chance, sa Racing Point est intacte ! Verstappen quitte son habitacle puis de range donne un coup de pied dans la barrière de pneus. Il échange ensuite quelques propos vigoureux avec Leclerc...

 

3e: Le peloton roule au rythme de la Safety Car. L'étonnant Russell mène devant Bottas, Sainz, Ricciardo, Kvyat, Stroll, Gasly, Ocon, Vettel, Norris, Magnussen, Albon, Latifi, Giovinazzi, Aitken, Fittipaldi, Räikkönen et Pérez.

 

6e: Les monoplaces de Verstappen et de Leclerc ont été évacuées. La voiture de sécurité s'efface à l'issue de ce tour. Russell mène la meute pendant que Sainz, qui a pris un superbe envol, se place dans le sillage de Bottas.

 

7e: Le drapeau vert est brandi. Sainz fait l'extérieur à Bottas au premier freinage et s'empare de la deuxième place. Mais le Madrilène commet une faute en quittant le virage n°3: il court-circuite la chicane et Bottas reprend l'ascendant.

 

8e: Russell compte une seconde et huit dixièmes d'avance sur Bottas. Norris s'impose devant Vettel au premier virage.

 

9e: L'usage de l'aileron arrière mobile est autorisé. Norris et Vettel passent devant Albon qui se plaint de manquer de vitesse de pointe. Pérez remonte dans la hiérarchie: il a doublé Räikkönen, Fittipaldi, Aitken et Giovinazzi.

 

10e: Russell est premier devant Bottas (1.8s.), Sainz (3.5s.), Ricciardo (4.2s.), Kvyat (4.8s.), Stroll (5.5s.), Gasly (6s.), Ocon (7.5s.), Norris (8.3s.), Vettel (9.8s.) et Albon (10.1s.). Pérez prend la douzième position à Magnussen.

 

11e: Albon repasse devant Vettel. L'Allemand bloque ensuite ses roues au virage n°7, ce qui permet à Pérez de s'en défaire.

 

13e: Russell adopte un rythme de croisière et maintient Bottas à bonne distance. Sainz manque de vélocité et contient avec difficulté Ricciardo et Kvyat.

 

14e: Bottas allume une roue au premier freinage et concède maintenant deux secondes à son nouvel équipier.

 

16e: Russell devance Bottas (2.4s.), Sainz (6.4s.), Ricciardo (7.3s.), Kvyat (8s.), Stroll (8.4s.), Gasly (9s.), Ocon (11.2s.), Norris (13s.), Albon (14.), Pérez (14.4s.) et Vettel (18s.).

 

18e: Sainz est le leader d'un quintet comprenant aussi Ricciardo, Kvyat, Stroll et Gasly. Plus loin, Norris retient Albon qui est lui-même attaqué par Pérez.

 

20e: Albon déborde Norris au virage n°4. Ce dernier se fait aussi surprendre par Pérez dans le gauche qui suit immédiatement. Sur ce, Norris rejoint son stand pour prendre les enveloppes médiums.

 

21e: L'intervalle est stable entre les Mercedes de tête. Pérez fait l'extérieur à Albon à l'épingle n°4. Les deux hommes franchissent côte à côte le court bout droit suivant et le Mexicain, désormais mieux placé à l'intérieur, s'impose au virage n°5.

 

22e: Russel précède Bottas (1.8s.), Sainz (11s.), Ricciardo (12.3s.), Kvyat (13.2s.), Stroll (14.1s.), Gasly (14.7s.), Ocon (16.3s.), Pérez (20.3s.), Albon (21s.), Vettel (26s.), Latifi (31s.) et Giovinazzi (31.3s.).

 

24e: Bottas hausse son rythme, quitte à escalader les vibreurs, ce que les suspensions de la Mercedes n'apprécient guère. Le groupe Sainz est désormais rejoint par Ocon et se tient en seulement quatre secondes. Räikkönen fait halte aux stands pour mettre des pneus durs.

 

27e: Russell s'empare du meilleur chrono provisoire (57''973''') et compte un peu moins de deux secondes de marge sur Bottas. Changements de pneus pour Giovinazzi et Magnussen.

 

28e: Kvyat apparaît chez AlphaTauri pour mettre des gommes médiums. Latifi effectue aussi un pit-stop.

 

29e: Sainz et Gasly s'emparent de Pirelli jaunes. Lorsqu'ils reprennent la piste, Kvyat s'intercale entre eux.

 

30e: Mercedes demande à ses deux pilotes de cesser d'emprunter les trottoirs. Deux secondes et demie séparent Russell de Bottas. Ricciardo passe chez Renault pour prendre des pneus médiums et fait une mauvaise affaire puisqu'il repart derrière Kvyat.

 

32e: Russell est premier devant Bottas (3s.), Stroll (23.8s.), Ocon (24.4s.), Pérez (27.3s.), Albon (30.2s.), Sainz (39s.), Kvyat (40s.), Ricciardo (41s.), Gasly (44.2.) et Norris (48.5s.). Vettel subit un changement de pneus assez long. Aitken et Fittipaldi passent également aux stands.

 

34e: Pérez est revenu sur les talons de Stroll et d'Ocon. Ricciardo menace Kvyat qui se défend en louvoyant quelque peu devant la Renault.

 

36e: Mercedes prolonge le premier relais de ses pilotes qui sont satisfaits de leurs gommes. Russell possède toujours deux secondes et demie d'avance sur Bottas. Dernier pilote à rouler en pneus tendres, Stroll parvient à contenir Ocon et Pérez.

 

39e: Russell précède Bottas (2.7s.), Stroll (25s.), Ocon (26.7s.), Pérez (28.2s.), Albon (31.2s.), Sainz (37.7s.), Kvyat (39s.), Ricciardo (39.8s.), Gasly (43s.), Norris (51s.) et Vettel (-1t.).

 

41e: Les Pirelli des Mercedes commencent à se faiblir: ce qui doit être leur unique changement de gommes se précise.

 

42e: Ocon fait escale chez Renault pour chausser les gommes dures (2.4s.) puis redémarre devant Norris. Il ne stoppera plus.

 

43e: Au tour de Stroll de rentrer aux stands, mais lui prend les pneus médiums, avec lesquelles il souhaite pourtant aller au bout. Le Québécois revient en piste sous le nez d'Ocon. Celui-ci actionne son DRS dans l'accélération menant au quatrième tournant. Il se jette à l'extérieur puis garde fermement sa ligne pour prendre la corde au virage n°5 et dépasse ainsi son adversaire.

 

45e: Russell roule trois secondes devant Bottas. Ocon se saisit du meilleur tour (56''392''').

 

46e: Russell arrive à son stand et reçoit des gommes dures (2.4s.). Bottas recueille le leadership.

 

47e: Bottas demeure en piste dans l'espoir de creuser l'écart sur son équipier et garder ainsi le commandement après son arrêt. Hélas pour lui, Russell affole le chronomètre (56''644''') et ce en dépit d'une courte perte de puissance due à une défaillance de capteur !

 

48e: Pérez stoppe chez Racing Point afin de prendre des pneus durs. Albon fait de même chez Red Bull. Norris se glisse ainsi entre le Mexicain et le Thaïlandais.

 

49e: Bottas est leader devant Russell (16.5s.), Sainz (33.7s.), Kvyat (36s.), Ricciardo (38s.), Gasly (41s.), Ocon (43.3s.), Stroll (44.2s.), Pérez (49.2s.), Norris (51.3s.), Albon (55.6s.) et Vettel (-1t.).

 

50e: Bottas exécute son changement de pneus et prend les Pirelli durs (2.4s.). Il retrouve la piste huit secondes derrière Russell.

 

52e: Russell paraît avoir en main sa première victoire. Pour l'heure, Bottas ne comble pas son retard. Albon dépasse Norris

 

53e: Gasly effectue son second changement de pneus et prend de la gomme dure. Stroll est aux trousses d'Ocon.

 

54e: Kvyat chausse comme son coéquipier des gommes dures. Gasly dépasse Vettel. Latifi gare sa Williams à l'entrée de l'avant-dernière ligne droite à cause d'une fuite de lubrifiant. Le drapeau jaune est déployé sur ce point du circuit.

 

55e: La procédure de « voiture de sécurité virtuelle » est lancée afin de permettre aux commissaires de pousser la voiture de Latifi. Norris se précipite aux stands pour mettre les pneus médiums. Räikkönen, Giovinazzi, Magnussen, Fittipaldi et Aitken changent aussi leurs gommes et choisissent pour la plupart le composé tendre. Vettel fait de même mais, une fois n'est pas coutume, son arrêt s'éternise (7s.) à cause d'une roue avant-gauche récalcitrante.

 

56e: Le drapeau vert est agité au moment où Sainz et Ricciardo passent aux stands pour changer de gommes. Ils repartent malgré tout devant les AlphaTauri. Stroll manque son freinage au virage n°4 et doit laisser filer son équipier Pérez.

 

57e: Bottas a repris trois secondes à Russell. Irrésistible, Pérez déborde Ocon dans la deuxième accélération et s'empare de la troisième place.

 

58e: Russell précède Bottas (5.3s.), Pérez (30s.), Ocon (31s.), Stroll (32s.), Albon (40.5s.), Sainz (46s.), Ricciardo (48s.), Kvyat (49.5s.), Gasly (53s.), Norris (1m.) et Vettel (-1t.).

 

60e: Bottas recolle à moins de cinq secondes de Russell. Stroll se montre dans les rétroviseurs d'Ocon.

 

61e: Aitken dérape en sortant de la dernière courbe, part en toupie et endommage son museau contre la glissière externe. Il parvient à regagner la voie des stands pour réparer mais son aileron gît en pleine piste, à la sortie d'un virage en aveugle. La « Virtual Safety Car » est enclenchée.

 

62e: La voiture de sécurité entre finalement en piste pour qu'un commissaire puisse ôter le débris laissé par Aitken. Mercedes rappelle alors ses deux pilotes pour qu'ils chaussent des pneus médiums. Mais les mécaniciens s'emmêlent en sélectionnant les pneus. Ils greffent ainsi à Russell les chausses prévues pour Bottas ! Le Finlandais suit immédiatement son équipier au garage et les mécanos s'aperçoivent alors de leur erreur. Ils tergiversent, fixent un temps les pneus médiums destinés à Russell, puis redonnent au Finlandais les pneus durs dont il devait se débarrasser ! Bottas redémarre finalement au bout de vingt secondes avec des freins surchauffés.

 

63e: Russell conduit le peloton derrière la Safety Car mais il est sous le coup d'une disqualification puisqu'il roule avec des pneus qui ne sont pas les siens ! Albon et Räikkönen chaussent des gommes tendres.

 

64e: Russell doit faire une nouvelle escale à son stand afin de se saisir des pneus adéquats, puis redémarre en cinquième position. Dernier à l'issue du premier tour, Pérez est dorénavant en tête du Grand Prix !

 

66e: La neutralisation s'éternise pour permettre aux attardés de se dédoubler. Pérez est premier devant Ocon, Stroll, Bottas, Russell, Sainz, Ricciardo, Kvyat, Gasly, Albon, Norris, Vettel, Giovinazzi, Magnussen, Räikkönen, Fittipaldi et Aitken.

 

68e: La voiture de sécurité s'efface à l'issue de ce tour. Pérez mène la meute devant Ocon et Stroll qui a dû freiner en catastrophe dans la dernière ligne droite pour ne pas dépasser le Français avant la ligne.

 

69e: La course est relancée. Rien n'est perdu pour les pilotes Mercedes qui peuvent a priori facilement avaler le trio de tête. Mais Bottas n'avance pas avec ses vieux pneus durs et Russell le prend en chasse. Albon prend la neuvième position à Gasly.

 

70e: Bottas sort avec peine du quatrième virage, ce qui permet à Russell de se porter à sa hauteur. Les deux équipiers franchissent roue contre roue les deux courbes suivantes, jusqu'à ce que Russell, mieux placé à l'intérieur, s'impose à la seconde chicane. Voilà ce qui s'appelle marquer son territoire !

 

71e: Pérez compte deux secondes et demie de marge sur Ocon. Russell est aux trousses de Stroll.

 

72e: Russell dépasse facilement Stroll au premier virage. Bottas a pour sa part le plus grand mal à retenir Sainz. Très rapide grâce à sa gomme tendre, Albon dépasse Kvyat.

 

73e: Russell actionne son aileron arrière mobile et laisse Ocon sur place dans la seconde ligne droite.

 

74e: Pérez est en tête devant Russell (3.3s.), Ocon (4.6s.), Stroll (6.1s.), Bottas (6.7s.), Sainz (7.1s.), Ricciardo (8s.), Albon (8.4s.), Kvyat (9.4s.), Gasly (12.7s.), Norris (13.4s) et Vettel (14s.).

 

76e: Russell a repris une seconde à Pérez et peut donc encore envisager sa première victoire en F1.

 

77e: Sainz dépasse Bottas « au forceps » à la seconde chicane. Souffrant d'un énorme sous-virage, le Scandinave cède dans la foulée devant Ricciardo.

 

78e: Bottas clopine avec ses pneus à la corde. Albon et Kvyat le dépassent facilement. Mais c'est pourtant Russell que rappelle Mercedes en fin de boucle: le jeune Anglais est victime d'une crevaison lente à l'arrière-gauche !

 

79e: Russell effectue son quatrième changement de pneus et dégringole au 14ème rang. Cette fois, tout espoir de succès s'est envolé...

 

80e: Russell attaque dans l'espoir d'inscrire quelques points. Il s'empare pour commencer du meilleur chrono définitif (55''404''').

 

81e: Pérez a course gagnée. Il devance Ocon (8.6s.), Stroll (9.8s.), Sainz (11s.), Ricciardo (11.8s.), Albon (12.2s.), Kvyat (13.2s.), Bottas (14.3s.), Gasly (16.2s.), Norris (17.2s.) et Vettel (18.7s.).

 

83e: Effervescence et inquiétude dans le stand Racing Point où l'on prie pour que cette fois le moteur de Pérez tienne le coup... Russell s'est défait de Räikkönen puis de Giovinazzi.

 

84e: Pérez jouit de dix secondes d'avance sur Ocon. Sainz se rapproche de Stroll et guigne le podium. Russell passe devant Vettel.

 

85e: Norris chipe la dixième place à Gasly qui n'a pu préserver ses gommes. Le Normand est aussitôt menacé par Russell qui le doublera au tour suivant.

 

87ème et dernier tour: Sainz bénéficie du DRS dans ces derniers kilomètres mais ne parviendra pas à attaquer Stroll. Russell dépasse Norris à quelques encablures du drapeau à damiers.

 

Après 190 Grands Prix, Sergio Pérez décroche enfin sa première victoire en F1, la première aussi pour Racing Point-BWT. Ocon obtient une superbe deuxième place avec sa Renault. Stroll, troisième, accompagne son équipier Pérez sur le podium. Sainz finit quatrième, Ricciardo cinquième. Albon se classe sixième avec la Red Bull rescapée. Kvyat obtient la septième position devant les Mercedes de Bottas et de Russell. Norris empoche le dernier point. Suivent Gasly, Vettel, Giovinazzi, Räikkönen, Magnussen, Aitken et Fittipaldi.

 

Après la course, Pérez vengé, Ocon racheté

Voilà tout juste cinquante ans que le Mexique attendait un vainqueur en Formule 1. Lointain successeur de Pedro Rodriguez, Sergio Pérez connaît une carrière peu banale, puisqu'il remporte cette première victoire in extremis, alors qu'il s'apprête à quitter la Formule 1 après dix ans d'un parcours exemplaire. Qui plus est, son succès ne peut être qualifié de chanceux au regard de son incroyable remontée. Éperonné par Charles Leclerc lors du premier tour, « Checo » a su se faufiler dans le peloton en ménageant ses pneus, art dans lequel il excelle, jusqu'à atteindre la troisième place. L'énorme bévue de Mercedes durant la seconde neutralisation lui a offert ces lauriers dont il désespérait de pouvoir un jour se coiffer. « J'en ai pleuré », avoue-t-il au micro de David Coulthard. « J'espère que je ne rêve pas... Cela fait dix ans que j'attends cela ! Dix ans ! La saison a été dure mais je n'ai jamais renoncé. Quand les gens ne croient plus en vous, il faut toujours croire en soi. » Une maxime dans laquelle on pourrait déceler une pique à l'égard de ses employeurs. Il n'en est rien: Pérez célèbre comme il se doit (et en respectant les « gestes barrières ») cette victoire avec toute l'équipe Racing Point, future Aston Martin. Reste que son avenir s'écrit toujours en pointillé: « Certes, mais maintenant, je suis en paix avec moi-même. Je n'ai plus les cartes en mains. Et si je ne suis pas en Formule 1 l'an prochain, je reviendrai en 2022. » conclut-il avec fierté.

 

La victoire de Sergio Pérez et la troisième place de Lance Stroll permettent aussi à Racing Point d'effacer le zéro pointé du GP de Bahreïn et de retrouver la troisième place du classement des constructeurs à une course du terme de la saison. Avec 194 points, l'écurie rose devance McLaren (184 pts) et Renault (172 pts). Son directeur Otmar Szafnauer est aux anges et reconnaît que Pérez mérite de rester en Formule 1 en 2021... Lawrence Stroll va encore plus loin en appelant Red Bull à recruter le Mexicain ! C'est ce qu'on appelle le culot.

 

Esteban Ocon décroche une magnifique deuxième place qui vient égayer un peu une saison décevante, scandée de performances en demi-teinte et de défaillances mécaniques. Le jeune Français a profité d'une astucieuse stratégie à un seul arrêt, comme son suivant Lance Stroll. Mais il est aussi parvenu à devancer Daniel Ricciardo, ce qu'il n'a que trop rarement su faire cette année. Tout cela justifie les quelques larmes qu'il verse (lui aussi) à l'arrivée. « D'habitude je ne pleure pas, mais aujourd'hui c'étaient de vraies larmes, qui sont venues pour une bonne raison », confie-t-il au journal L'Équipe. « Nous sentions les progrès venir, même si cela n'a pas toujours tourné en notre faveur cette saison. C'est cela qui était frustrant surtout. Enfin, nous sommes récompensés. Quand vous n'êtes pas aussi performants que vous le pouvez, certaines personnes vous critiquent bien sûr. Mais l'équipe n'a jamais perdu confiance en moi. » Cyril Abiteboul, qui a pourtant un temps songé à remplacer Ocon par Pierre Gasly, confirme le retour en grâce de son jeune pilote. « Bien sûr que j'ai un peu douté de lui, surtout face aux monstrueuses qualités de Ricciardo », reconnaît le directeur de Renault Sport. « Mais j'ai cru en Esteban car, au fond, Daniel a rencontré les mêmes problèmes que lui l'an dernier et notre dynamique était bonne. Je ne suis pas déçu. »

 

Russell a les crocs

Mercedes se dirigeait vers un nouveau et tranquille doublé lorsqu'un incroyable cafouillage aux stands a torpillé cette démonstration. Penaud, Toto Wolff revient sur ce fiasco: « Nous avons tout foiré aujourd'hui ! Tout se passait bien jusqu'à la sortie de la voiture de sécurité. Les Mercedes étaient aux deux premières places, les pneus durs marchaient bien, mais comme nous avions la possibilité d'avoir un « arrêt gratuit », nous avons décidé d'en profiter. Je pense que c'était la bonne décision, mais elle a été très tardive, et nous avons rencontré un problème de radio. Les bons pneus n'étaient pas sortis lorsque les pilotes sont arrivés. C'est pourquoi Russell est reparti avec de mauvais pneus et Bottas avec ceux qu'il avait à son arrivée... Nous avons dû rappeler George pour corriger cette erreur. »

 

Cet embrouillamini n'oblitère cependant pas les époustouflants débuts de George Russell avec Mercedes. Le jeune Britannique a réussi son « examen » et s'affirme un peu plus comme l'un des grands espoirs de la Formule 1. Son dépassement hardi sur son équipier Valtteri Bottas démontre, outre son talent, un sang-froid et une audace inattendus de la part d'un jeune garçon prévenu que la moindre faute serait retenue contre lui. Or, c'est bel et bien Mercedes qui s'est fourvoyée, le privant d'une victoire ! Sans parler de sa crevaison finale, alors qu'il pouvait encore dépasser Pérez... Russell ne récolte in fine que trois points (les deux de la neuvième place plus celui du meilleur tour en course), mais ce sont les premiers de sa carrière. La mansuétude des commissaires sportifs, emmenés par Mika Salo, lui permet de les conserver car, en toute logique, il aurait dû être disqualifié pour avoir roulé avec des pneus qui n'étaient pas les siens. « C'est un mélange d'émotions qui s'agite en moi », explique Russell après la course. « Voir la victoire m'échapper une première fois était très décevant. Mais j'étais rapide, je remontais sur Pérez et il y eu cette crevaison. Je n'arrivais pas à y croire, c'était une sensation horrible ! Je suis fier du travail accompli, mais ce soir, je ne peux pas être heureux... » La soif de vaincre avant tout, déjà...

 

L'exploit de George Russell est évidemment une pierre dans le jardin de Valtteri Bottas que l'on a senti fébrile durant tout le week-end. Si l'on excepte sa pole position, le Finlandais a rendu une copie médiocre et, sans les incidents précités, il n'aurait sans doute pas pu contester la victoire à son équipier d'un jour. Il n'en faut pas plus à certains pour demander à Mercedes d'évincer Bottas au profit de Russell en 2022, voire dès 2021... « Oui, j'ai pu passer pour un c*n aux yeux de gens qui n'y connaissent rien !... » grommelle un Niceman de moins en moins aimable. « Mais je rattrapais Russell lors du second relais et j'aurais pu me battre avec lui en fin de course. Cela reste néanmoins une mauvaise course de ma part. » Bottas est en effet le grand perdant du jour: il sait dorénavant sa position dans la galaxie Mercedes menacée par ce grand échalas intrépide. Et Lewis Hamilton, entre deux quintes de toux, médite aussi très certainement sur l'ascension d'un Russell qui, au fond, est destiné à le supplanter un jour, tout septuple champion du monde soit-il...

Tony