Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Charles LECLERC
 C.LECLERC
Ferrari
Valtteri BOTTAS
 V.BOTTAS
Mercedes

1010o Gran Premio

LXXV Grand Prix de Belgique
Ligeramente nublado
Spa-Francorchamps
domingo, 1 de septiembre de 2019
44 vueltas x 7.004 km - 308.052 km
(Offset: 124 m)
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Red Bull: Albon et Gasly échangent leurs baquets

Au soir du Grand Prix d'Allemagne, Pierre Gasly avait reçu d'Helmut Marko et de Christian Horner l'assurance d'achever la saison avec Red Bull, en dépit de ses performances plus que mitigées. C'était donc l'esprit relativement serein, malgré un GP de Hongrie de nouveau médiocre, que le jeune Normand (23 ans) était parti en vacances. Mais, le 12 août, au petit matin, il reçoit sur son téléphone portable un appel du Dr. Marko lui annonçant sa rétrogradation chez Toro Rosso et son remplacement par Alexander Albon. Gasly tombe des nues: il sait dorénavant ce que valent les promesses de l'Autrichien... Hélas, cette éviction ne surprend personne. Depuis le coup d'envoi de la saison, Pierre Gasly n'a jamais pu s'approcher de près ou de loin des performances de Max Verstappen. Pendant que son équipier se battait pour la victoire, lui évoluait dans le ventre mou du peloton contre les McLaren, les Renault et les Alfa Romeo. En douze Grands Prix, le Français n'a inscrit que 63 points contre 188 pour son équipier. Le duo Horner - Marko a effectué un calcul arithmétique simple: avec un deuxième pilote digne de ce nom, Red Bull-Honda pourrait dérober la deuxième place du classement des constructeurs à Ferrari.

 

Alors que Gasly remâche sa déception et retrouve ses anciens ingénieurs chez Toro Rosso, le jeune Anglo-Thaïlandais Alex Albon réalise sa bonne fortune. Voici un an, sa carrière était dans une impasse puisque, faute de débouchés en Formule 1, il semblait devoir s'enterrer en Formule E avec Nissan. La promotion-surprise de Pierre Gasly chez Red Bull, suite au départ de Daniel Ricciardo, lui a offert l'opportunité de rejoindre la Scuderia Toro Rosso et de se mesurer au revenant Daniil Kvyat. Avec bonheur, car Albon a tenu la dragée haute à son coéquipier pourtant plus expérimenté. Le voici donc propulsé dans un top-team après seulement douze courses de F1 ! Un cadeau qui pourrait cependant se révéler empoisonné: on ne voit pas comment un pur néophyte pourrait en remontrer à un Max Verstappen en grande forme. « Cette promotion est peut-être prématurée », reconnaît Albon, « mais c'est une opportunité et je ne dois pas douter de moi. Je dois y aller avec confiance. Je sais ce que je vaux, même si je n'ai conduit une F1 pour la première fois qu'il y a six mois. J'ai donc de la marge pour progresser, je peux le constater depuis Melbourne. »

 

Toujours durant la trêve estivale, Red Bull a sans surprise confirmé Max Verstappen pour 2020. En ce qui concerne son deuxième volant, la marque au taureau ne ferme aucune porte, y compris devant Pierre Gasly. Mais ce dernier aura bien du mal à surmonter l'immense déception que constitue sa relégation chez Toro Rosso. Il pourra en discuter avec son nouvel équipier Daniil Kvyat qui a connu la même mésaventure en 2016, et qui espérait d'ailleurs lui aussi chiper sa place. Le Russe avait de solides arguments à faire valoir, comme son très beau podium à Hockenheim. Mais Christian Horner et Helmut Marko désirent évaluer Albon en priorité. Kvyat devra patienter pour un éventuel retour en grâce... à moins qu'il se morfonde éternellement chez Toro Rosso...

 

Transferts: Ocon chez Renault, Bottas et Pérez prolongés

En août, Toto Wolff planche pour Mercedes sur le choix du futur coéquipier de Lewis Hamilton en 2020. Son alternative est la suivante: la continuité et la sécurité avec Valtteri Bottas, la rupture et la jeunesse avec Esteban Ocon. Sans grande surprise, Wolff opte pour la première option: le jeudi 29 août, Mercedes annonce la prolongation pour un an du contrat de Bottas. Le Finlandais est en effet, à tous égards, le partenaire idéal pour Hamilton: très rapide, solide, capable à l'occasion de le pousser dans ses retranchements, sans pour autant ébranler son statut de leader incontesté. En qualifications, il bat souvent Hamilton, et en course assure régulièrement le doublé. Dans la quête du titre constructeurs, Bottas est aussi une « assurance tous risques » : il n'a abandonné que onze fois durant sa carrière !

 

Toto Wolff avait promis à Esteban Ocon de lui trouver un volant pour 2020 s'il ne le titularisait pas chez Mercedes. Cet Autrichien a tenu, lui, sa promesse, en le plaçant chez Renault. L'intérêt que porte le Losange au natif d'Évreux est ancien: déjà en 2018, un contrat lui avait été proposé et aurait été paraphé si Cyril Abiteboul n'avait brusquement changé son fusil d'épaule et engagé Daniel Ricciardo. Cette année, la fin du contrat de Nico Hülkenberg lui ouvre la route d'Enstone. Fin août, Ocon signe un contrat de trois ans avec le Renault F1 Team. Son recrutement permet au constructeur français de parer d'un vernis tricolore une entreprise qui jusqu'ici suscite peu d'enthousiasme dans l'Hexagone: les passionnés français ont tendance à se focaliser sur la conception britannique des monoplaces jaunes et oublient le travail des ingénieurs motoristes de Viry-Châtillon. Renault pourra donc dorénavant communiquer sur une « Formule 1 à la française » qui plaira aux chauvins. Mais surtout, Ocon est une excellente recrue: ses deux débuts en F1 avec Manor puis Force India ont été absolument remarquables, et il occupe utilement cette année passée loin du bitume en fréquentant le simulateur Mercedes. Par ailleurs, l'arrivée de ce jeune loup devrait stimuler Daniel Ricciardo. Accueilli tel un sauveur en début d'année, le charismatique Australien a un peu déçu les hommes de Cyril Abiteboul. Rapidement démotivé par les piètres performances de la R.S.19, il n'est pas le fédérateur d'énergies attendu et a sans doute besoin d'être titillé pour donner à nouveau sa pleine mesure.

 

Le recrutement d'Esteban Ocon laisse Nico Hülkenberg sur la touche. L'Allemand était pourtant très apprécié par les ingénieurs de Renault pour son intelligence, sa bonne humeur et son indiscutable feeling technique. Mais Hülkenberg est aussi un pilote malchanceux, souvent impliqué dans des collisions dont il n'est pas responsable ou frappé par des problèmes techniques. À 32 ans et après 168 Grands Prix, il court encore après son premier podium et semble avoir maintenant son avenir derrière lui. Par ailleurs, Cyril Abiteboul peut lui reprocher d'avoir laissé filer de gros points lors du récent GP d'Allemagne, achevé dans le mur alors qu'il roulait en quatrième position. Hülkenberg demeure cependant un pilote courtisé: Christian Horner déclare ainsi qu'il pourrait rejoindre Red Bull en 2020 aux côtés de Max Verstappen. Mais il discute aussi avec Haas pour remplacer un Romain Grosjean sur la sellette.

 

Enfin, Racing Point confirme la signature par Sergio Pérez d'un nouveau contrat portant sur trois ans. Le Mexicain vit pourtant une saison difficile (il n'a inscrit jusqu'ici que treize points), mais il connaît le potentiel de l'équipe de Silverstone pour la fréquenter depuis 2014, et affiche ainsi sa foi dans son avenir. « Je travaille avec les mêmes personnes depuis longtemps maintenant et ils sont devenus ma seconde famille », reconnaît-il dans un communiqué. Selon toute vraisemblance, Lawrence Stroll ne retirera pas le deuxième baquet à son fils Lance, et le « line-up » de Racing Point est ainsi constitué.

 

Présentation de l'épreuve

Les pilotes retrouvent le chemin des circuits après quatre semaines de trêve estivale. Et comme chaque année, le rendez-vous de Spa-Francorchamps est un grand succès populaire, renforcé par l'afflux de Néerlandais supporteurs de Max Verstappen. Dimanche, le « toboggan des Ardennes » accueille ainsi 90 000 spectateurs et frôle ainsi son record d'affluence établi en 2017 (100 000 spectateurs). Hélas, ces excellents chiffres cachent une réalité financière beaucoup moins rose. Spa Grand Prix, la société en charge de l'épreuve, accumule les déficits année après année à cause de l'énorme prime de 17 millions d'euros qu'elle doit verser chacune année à la FOM. Cette ardoise est épongée par le gouvernement régional wallon dont la générosité ne sera sans doute pas éternelle...

 

La fédération internationale procède en août aux premiers passages en soufflerie de la nouvelle Formule 1 qui fera son apparition en 2021. La maquette à l'échelle ½ est en parallèle dévoilée au public. Comme annoncé, on constate une simplification assez drastique de l'aérodynamisme, avec la suppression des nombreux appendices qui fleurissent sur les bolides actuels, ainsi que le retour de l'effet de sol via deux tunnels Venturi situés sous la monoplace. Le directeur technique de la FIA Nikolas Tombazis affirme que ces premiers essais se sont révélés très encourageants: « La perturbation de la traînée a été réduite à 5, voire 10 %, contre 50 % actuellement. Nous essayons de réduire les pertes auxquelles est soumise la voiture qui suit. Et la simplification de l'aérodynamique de la voiture de tête contribue à cette baisse. » L'objectif est bien évidemment de simplifier les dépassements en piste.

 

Kimi Räikkönen s'est froissé un muscle jambier en faisant du sport et est longtemps incertain pour ce GP de Belgique. Pour pallier à toute éventualité, Alfa Romeo rappelle Marcus Ericsson des États-Unis pour servir en tant que réserviste. Mais vendredi soir, Räikkönen, gavé d'anti-inflammatoires, confirme sa participation au Grand Prix. Le Finlandais connaît un week-end assez mouvementé puisqu'il est agressé vendredi dans le paddock par un supporteur néerlandais pris de boisson. Räikkönen réplique en saisissant le malotru au collet, et l'ancien pilote Mika Salo, qui passait par là, doit intervenir pour séparer les deux hommes.

 

À l'issue de la pause estivale, les quatre motoristes apportent chacun une évolution de leur groupe propulseur. Mercedes fournit ainsi à ses trois écuries une « spécification 3 » qui, d'après Lewis Hamilton, apporte surtout une meilleure fiabilité (ce qui ne se vérifiera guère lors des essais...). Honda introduit la quatrième version de son V6 hybride 2019, mais celle-ci ne sera utilisée que par Toro Rosso, Red Bull préférant encore l'ancien modèle. Kvyat encaisse à cette occasion de lourdes pénalités. Renault inaugure sa « spécification C », ce qui vaut des pénalités à ses deux pilotes d'usine ainsi qu'à la McLaren de Sainz. Norris se contente de la version B. Samedi, le Losange choisit de rebasculer Ricciardo et Hülkenberg sur cette dernière spécification, jugée plus fiable. Enfin, Ferrari apporte en catimini la « Spec 3 » de son moteur: seules les deux Haas et l'Alfa Romeo de Giovinazzi en sont dotées. La Scuderia préfère que ses équipes clientes essuient les plâtres et n'utilisera elle-même cette évolution qu'à Monza.

 

Afin d'obtenir une vitesse optimale sur les tracés rapides de Spa-Francorchamps et de Monza, les constructeurs retirent un peu d'appui aérodynamique à leurs monoplaces. C'est notamment le cas de Red Bull qui doit compenser le déficit de puissance de son moteur Honda. Haas aligne ici sa VF-19 « B » car la version « A », utilisée par Grosjean depuis quelques courses, ne peut s'accommoder des faibles appuis nécessaires aux circuits rapides. En outre, du fait de sa tenue de route catastrophique, la monoplace italo-américaine est dotée d'un aileron arrière plus imposant que ses concurrentes, ce qui altère grandement sa vitesse de pointe. Enfin, Racing Point introduit un nouveau museau dépourvu de ses traditionnelles encoches

 

Essais et qualifications

Les premiers essais du vendredi sont dominés par les Ferrari grâce à la puissance colossale délivrée par leur groupe propulseur, très certainement plus de mille chevaux. Vettel est le plus rapide le matin, Leclerc l'après-midi. Le leader du championnat Hamilton connaît une journée pénible puisqu'il doit stopper deux fois: à cause d'une panne d'accélérateur, puis pour faire remplacer une visière mal fixée ! Samedi matin, les voitures rouges occupent de nouveau le haut de la feuille des temps alors que Hamilton poursuit son mauvais week-end en heurtant les glissières aux Fagnes.

 

L'après-midi, nul ne peut rivaliser avec les Ferrari. Leclerc conquiert sa troisième pole de la saison (1'42''519''') avec plus de sept dixièmes d'avance sur son équipier Vettel qui commet quelques petites fautes et bute sur du trafic. Les Mercedes (Hamilton 3ème, Bottas 4ème) sont jusqu'ici incapables d'approcher avec les monoplaces italiennes. Verstappen (5ème) déplore sans grande surprise un déficit de puissance sur sa Red Bull-Honda. Qui plus est, son moteur Honda « spécification 3 » subit de microcoupures. Albon (17ème) remplace plusieurs éléments sur son groupe propulseur et ne va pas au-delà de la Q2. Räikkönen (6ème) semble avoir retrouvé sa vigueur. Sur l'autre Alfa Romeo, Giovinazzi (13ème) ne peut défendre ses chances en Q2 suite à une rupture de son V6 Ferrari.

 

Pérez (7ème) est content de sa Racing Point en dépit d'une panne de moteur survenue vendredi. Stroll atteint pour une fois la Q2 mais est rétrogradé au 19ème rang car il remplace plusieurs éléments sur son groupe propulseur. Les Haas-Ferrari (Magnussen 8ème, Grosjean 9ème) font bonne figure, en partie grâce aux pénalités subies par leurs adversaires. Les deux Renault atteignent la Q3, mais Ricciardo (11ème) et Hülkenberg (12ème) reculent de cinq rangs car ils ont changé de moteurs. Pour la première fois depuis le GP d'Espagne, aucune McLaren-Renault ne figure en Q3. Norris (10ème) déplore un manque de rythme alors que Sainz (16ème) voit ses espoirs ruinés dès la Q1 par le drapeau rouge. Les Toro Rosso-Honda sont passées à la trappe dès la première manche des qualifications. Gasly (14ème) partira devant Kvyat (18ème) qui est sanctionné pour avoir remplacé son moteur et sa boîte de vitesses. Les Williams-Mercedes sont de nouveau à la peine. Russell se classe 15ème grâce aux malheurs des autres concurrents. Kubica (20ème) est éliminé en Q1 par un début d'incendie sur un échappement, ce qui occasionne un drapeau rouge. Le Polonais change ensuite de boîte et sa Williams sera touchée sous régime de parc fermé. Il partira donc depuis les stands.

 

Drame en Formule 2: mort d'Anthoine Hubert

Hélas, ce samedi 31 août s'achève par une tragédie. Une heure après les qualifications, le jeune Français Anthoine Hubert est victime d'un accident mortel lors de la première épreuve de Formule 2. Suite à un tête-à-queue de Giuliano Alesi, le jeune pilote de l'équipe Arden percute les glissières de sécurité à la sortie du Raidillon de l'Eau Rouge. Sa monoplace en perdition revient en piste où elle est heurtée de plein fouet et coupée en deux par celle de l'Équatorien Juan Manuel Correa. Il meurt peu après des suites de ses blessures. Hubert, âgé de 22 ans, était l'un des plus grands espoirs du sport automobile français. Parrainé par Renault Sport, il avait remporté l'an passé les GP3 Series et pilotait depuis cette saison en F2. Vainqueur à Monaco, puis au Castellet, ce jeune Chartrain talentueux et très travailleur venait d'être évalué sur le Red Bull Ring par le Renault F1 Team et pouvait accéder à la catégorie reine à moyen terme. Toutes les épreuves de F2 sont annulées suite à ce drame. Quant à Correa, il est hospitalisé en soins intensifs à l'hôpital de Liège et souffre de blessures aux jambes ainsi que d'une lésion mineure de la colonne vertébrale.

 

La mort brutale d'Anthoine Hubert bouleverse évidemment le monde de la Formule 1. Alain Prost, directeur non-exécutif de l'écurie Renault, salue la mémoire de ce jeune pilote « réfléchi, mature et intelligent ». Pierre Gasly, l'un de ses plus proches amis, est bouleversé: « J'ai grandi avec Anthoine depuis mes sept ans. On a été camarades de classe jusqu'à mes dix-huit ans. Je suis encore sous le choc, je n'y crois pas... Après la disparition de Jules Bianchi, le sport automobile français perd encore un super garçon. » Dimanche matin, Gasly va trouver Charles Leclerc, également proche du défunt, et lui demande de « gagner pour Anthoine ».

 

Le Grand Prix

L'ensemble du paddock rend hommage à Anthoine Hubert en arborant un crêpe noir. Peu avant le départ, les pilotes se regroupent sur la grille pour observer une minute de silence. Daniel Ricciardo, qui côtoyait le jeune Français chez Renault depuis cette saison, s'effondre en larmes. « J'avoue que je me suis posé la question de courir ou pas », admet-il.

 

Il frais (17°C) dans les Ardennes en ce premier dimanche de septembre. La plupart des pilotes s'élancent en pneus tendres (C3). Seuls Albon, Kvyat, Giovinazzi, Kubica et Russell partent avec les gommes médiums (C2).

 

Départ: Leclerc démarre correctement et conserve l'avantage de sa pole. À la Source, Hamilton fait l'intérieur à Vettel, contraint de rouler au large. Mal parti, Verstappen s'infiltre entre Räikkönen et le mur au premier freinage. Il ne réussit qu'à harponner l'Alfa Romeo avec sa roue avant-gauche. Celle-ci se soulève et retombe au sol alors que Verstappen tente de continuer. Pérez, Grosjean et Hülkenberg empruntent la bordure extérieure pour éviter un carambolage. Norris, qui reste sagement à la corde, en profite pour les doubler. Russell tamponne Ricciardo dans ce micmac. Sainz cale son moteur sur la grille avant de pouvoir démarrer.

 

1er tour: Verstappen a cassé sa direction en percutant Räikkönen. Sa Red Bull ne tourne pas à l'entame de l'Eau Rouge et tire tout droit dans la barrière de pneus, non sans frôler... Räikkönen. Vettel utilise toute la puissance de son moteur Ferrari pour repasser devant Hamilton dans Kemmel. Puis, la direction de course envoie la voiture de sécurité en piste pour évacuer la monoplace de Verstappen.

 

2e: Les bolides se rangent derrière la Safety Car. Leclerc mène devant Vettel, Hamilton, Bottas, Norris, Grosjean, Magnussen, Pérez, Gasly, Stroll, Kvyat, Giovinazzi, Albon, Hülkenberg, Russell et Kubica. Ricciardo et Räikkönen passent aux stands pour changer de pneus et de museau.

 

3e: La Red Bull de Verstappen a été retirée par les commissaires de piste, mais Sainz s'immobilise dans une échappatoire avec un moteur muet. Cet incident prolonge la neutralisation d'un tour supplémentaire

 

5e: La voiture de sécurité s'efface, la course reprend. Vettel bloque une roue à la Source et perd un peu de temps sur Leclerc. Bottas se montre dans les rétroviseurs de Hamilton après l'Eau Rouge, sans espoir de passer.

 

6e: Leclerc compte deux secondes d'avance sur Vettel qui ne décramponne pas les Mercedes. Magnussen contient un peloton comprenant Pérez, Gasly, Stroll et Kvyat. Les Haas sont handicapées par leur fort gréement qui réduit leur vitesse de pointe.

 

7e: Magnussen se défend farouchement contre les attaques de Pérez, notamment aux Combes.

 

8e: Leclerc devance Vettel (2.4s.), Hamilton (3.7s.), Bottas (6s.), Norris (11s.), Grosjean (12.5s.), Magnussen (15.6s.), Pérez (16.4s.), Gasly (17.3s.), Stroll (18s.), Kvyat (18.7s.) et Giovinazzi (19.5s.). Ricciardo et Räikkönen ont dépassé les Williams.

 

9e: Leclerc bloque sa roue avant-gauche au freinage des Combes. Il traverse rapidement le dégagement asphalté et perd un minimum de temps. Hamilton évolue à moins d'une seconde de Vettel.

 

10e: Pérez se défait de Magnussen dans Kemmel. Gasly s'attaque maintenant au Scandinave.

 

11e: Gasly prend l'ascendant sur Magnussen. Hülkenberg troque ses pneus tendres contre des médiums

 

12e: Leclerc est premier devant Vettel (2.6s.), Hamilton (3.7s.), Bottas (6s.), Norris (15s.), Grosjean (17.8s.), Pérez (20.8s.) et Gasly (24s.). Stroll dépasse Magnussen.

 

13e: Gasly chausse les pneus jaunes et redémarre devant Hülkenberg. Kvyat puis Albon vont passer devant Magnussen qui accuse un déficit de 20 km/h sur ses concurrents dans Kemmel !

 

15e: Vettel réalise un premier pit-stop et s'empare de pneus médiums (2.5s.). Il repart quatrième. Changement de pneus aussi pour les deux Racing Point de Pérez et de Stroll.

 

16e: Grosjean observe un changement de pneus et se relance entre Magnussen et Pérez.

 

17e: Leclerc possède quatre secondes de marge sur Hamilton. Il ne devance Vettel que de dix-huit secondes et devrait donc repartir derrière son équipier après son passage aux stands.

 

18e: Grosjean et Pérez passent devant Magnussen qui n'a plus d'adhérence à cause de l'usure de ses gommes. Puis, Gasly fait l'intérieur au Danois au freinage des Combes. Les deux monoplaces se frottent, et Magnussen doit partir au large pour revenir en piste.

 

19e: Les spectateurs saluent par une ovation la mémoire d'Anthoine Hubert qui arborait le n°19. Leclerc précède Hamilton (4.3s.), Bottas (7.3s.), Vettel (17s.), Norris (22.4s.), Kvyat (38.5s.), Giovinazzi (40.5s.), Albon (42s.), Ricciardo (45s.), Grosjean (46.4s.) et Pérez (48.6s.).

 

20e: Norris effectue son arrêt-pneus et repart derrière Giovinazzi, dont il se débarrasse aussitôt.

 

21e: Leclerc pénètre dans la pit-lane pour prendre des Pirelli jaunes puis redémarre derrière son équipier Vettel. Hamilton hérite du leadership, cinq secondes devant Bottas. Norris prend la cinquième place à Kvyat.

 

22e: En fin de tour, Hamilton fait halte au stand Mercedes et s'empare des pneus médiums (3.6s.). Il repart troisième et laisse à Bottas les commandes de l'épreuve.

 

23e: Bottas prend à son tour de la gomme jaune (2.3s.) et redémarre en quatrième position. Vettel est désormais en tête, trois secondes devant Leclerc. Mais ce dernier bénéficie d'enveloppes plus fraîches et plus efficaces.

 

24e: Vettel est à la peine avec ses pneus, frappés d'usure prématurée. Leclerc lui reprend une seconde au tour. Après un premier relais en pneus médiums, Albon et Kvyat prennent les Pirelli tendres.

 

25e: Vettel devance Leclerc (1.8s.), Hamilton (8s.), Bottas (14.5s.), Norris (31.3s.), Giovinazzi (41.3s.), Ricciardo (43s.), Pérez (43.6s.), Grosjean (45.2s.) et Gasly (47s.).

 

26e: Leclerc revient à une seconde de Vettel. Pérez s'empare de la septième position aux dépens de Ricciardo. Magnussen peut enfin changer de pneus.

 

27e: Ne pouvant lui résister, Vettel ouvre la voie à Leclerc avant le virage de la Source. Le Monégasque retrouve la première position. Grosjean et Gasly sont aux trousses de Ricciardo qui évolue avec les pneus chaussés à l'issue du premier tour.

 

29e: Les pneus de Vettel sont à la corde. Hamilton grappille une seconde et demie par tour sur l'Allemand. Après un long relais, Giovinazzi remplace ses pneus et tombe au quatorzième rang. Arrêt aussi pour Russell.

 

30e: Leclerc est en tête devant Vettel (4.8s.), Hamilton (5.4s.), Bottas (9.5s.), Norris (40s.), Pérez (46.2s.), Ricciardo (52.7s.), Grosjean (53.3s.), Gasly (54s.), Kvyat (54.6s.), Hülkenberg (56.7s.) et Albon (57.3s.).

 

31e: Hamilton est sur les talons de Vettel. Il tente de lui faire l'extérieur avant l'Arrêt de Bus mais manque de puissance pour s'imposer. Kvyat puis Albon dépassent Gasly. Stroll effectue un second arrêt et repasse en pneus tendres.

 

32e: Hamilton actionne son aileron arrière mobile dans Kemmel et laisse Vettel sur place. Hülkenberg entame un troisième relais en pneus tendres. Arrêts aussi pour Räikkönen et Kubica.

 

33e: Six secondes séparent Leclerc et Hamilton. Vettel doit maintenant se défendre contre le retour de Bottas. Grosjean doit affronter à la fois l'usure de ses gommes et le dramatique manque de puissance de sa monoplace: il cède à Kvyat, Albon et Gasly.

 

34e: Vettel n'a pas d'autre choix que de revenir aux stands pour mettre des pneus tendres (2.4s.). Il repart en quatrième position. Kvyat déborde Ricciardo, dont les pneus sont usés, au freinage des Combes. Albon fait ensuite l'extérieur à l'Australien au virage n°9.

 

35e: Vettel attaque pour glaner le point du record du tour. Il en fait un peu trop puisqu'il allume une roue aux Combes et tire tout droit vers le dégagement. Grosjean cède cette fois à Giovinazzi.

 

36e: Leclerc devance Hamilton (6.3s.), Bottas (11s.), Vettel (29s.), Norris (48s.), Pérez (1m. 06s.), Kvyat (1m. 16s.), Albon (1m. 17s.), Ricciardo (1m. 21s.), Gasly (1m. 22s.), Giovinazzi (1m. 23s.) et Grosjean (1m. 24s.). Vettel s'adjuge le meilleur chrono de la journée (1'46''409''') et le point qui va avec.

 

37e: Albon double Kvyat. Giovinazzi assaille Gasly au freinage des Combes pour le gain de la dixième place. Le Normand se défend farouchement et conserve un temps sa position, mais doit finalement s'incliner un peu plus loin.

 

38e: Giovinazzi est dans un grand jour: il dépasse Ricciardo à Stavelot et grimpe ainsi au neuvième rang.

 

39e: Leclerc conserve un avantage de cinq secondes sur Hamilton. Gasly dépasse Ricciardo et revient ainsi dans la zone des points.

 

40e: Albon est lancé aux trousses de Pérez. Stroll déborde Grosjean aux Combes, non sans toucher une roue de la Haas. En perdition avec ses gommes, le Genevois est ensuite dépassé par Hülkenberg et Magnussen.

 

41e: Les enveloppes de Leclerc sont passablement dégradées. En outre, le pilote Ferrari perd du temps en prenant un tour aux Haas. Hamilton revient à trois secondes. Hülkenberg a chipé la onzième place à Stroll et remonte maintenant sur Gasly.

 

42e: À deux tours du but, Leclerc précède Hamilton (2.3s.), Bottas (9.6s.), Vettel (22.6s.), Norris (58s.), Pérez (1m. 15s.), Albon (1m. 17s.). Kvyat (1m. 25s.), Giovinazzi (1m. 33s.), Gasly (1m. 40s.), Hülkenberg (1m. 42s.) et Stroll (1m. 44s.).

 

43e: Hamilton se déchaîne pour rattraper Leclerc, mais il concède encore une seconde et demie en fin de tour. Il ne pourra donc pas actionner son DRS. Hülkenberg déborde Gasly. Giovinazzi perd le contrôle de sa machine dans le gauche de Pouhon. L'Alfa Romeo tournoie sur elle-même puis s'encastre de plein fouet dans les glissières. Le choc est rude mais le jeune Italien n'est pas blessé.

 

44ème et dernier tour: Norris est trahi par son V6 Renault et stoppe sur le bas-côté après l'Arrêt de Bus. Du coup, Albon et Pérez bataillent pour la cinquième place. Le Thaïlandais déborde le Mexicain dans Kemmel, non sans mettre deux roues sur la bordure.

 

Charles Leclerc devient le premier Monégasque à remporter un Grand Prix de F1. Il devance les Mercedes de Hamilton et de Bottas. Vettel se classe quatrième. Albon est un brillant cinquième pour ses débuts avec Red Bull. Pérez finit sixième et inscrit ses premiers points depuis quatre mois. Kvyat, bon septième, apporte six points à Toro Rosso. Hülkenberg, Gasly et Stroll prennent les derniers points. Norris est classé onzième. Viennent ensuite Magnussen, Grosjean, Ricciardo, Russell, Räikkönen et Kubica.

 

Après la course: la première de Leclerc

Pour la première fois dans l'histoire du championnat du monde, l'hymne de la Principauté de Monaco retentit sur la plus haute marche du podium. Charles Leclerc devient aussi, à 21 ans et 10 mois, le plus jeune pilote à remporter un Grand Prix pour Ferrari. Cependant la cérémonie du podium est d'une grande sobriété par égard pour Anthoine Hubert, auquel Leclerc dédie d'ailleurs sa victoire: « C'est difficile d'apprécier une première victoire dans un tel week-end », estime-t-il. « Ce succès me renvoie en 2005, à ma toute première compétition en karting. C'était avec Anthoine. Puis sont arrivés Pierre [Gasly] et Esteban [Ocon]... Nous avons grandi ensemble, nous rêvions tous de F1. C'est la première fois de ma carrière que je suis confronté à ce genre de drame. Mais fermer la visière et passer à la même vitesse que la veille, à l'endroit où Anthoine s'est tué, c'est le boulot... » Et comme à l'ordinaire en ce genre de circonstances, Leclerc rappelle aussi le souvenir de son père Hervé et de son ami Jules Bianchi.

 

Pour ce qui est de la course proprement dite, le natif du Rocher est heureux pour lui-même, mais aussi pour Ferrari qui met un terme à une période de dix mois sans victoire. Néanmoins, les Ferrari n'ont pas été aussi dominatrices en course qu'aux essais, et leur piètre gestion des pneumatiques a failli coûter la victoire à Leclerc. « Les derniers tours n'ont pas été faciles », reconnaît celui-ci. «  Les gommes ont souffert et j'ai vu Lewis se rapprocher dans le rétroviseur, donc je suis resté concentré sur mon travail au volant ». Sebastian Vettel a quant à lui dû effectuer deux arrêts à cause d'un second relais calamiteux. « Nous devons comprendre pourquoi nous avons subi une telle dégradation », estime le quadruple champion du monde. « Même les pneus médiums se sont altérés rapidement. Ce ne fut pas un bon week-end pour moi. »

 

Archi-dominées par les Ferrari aux essais, les Mercedes ont donc bien failli l'emporter une fois encore. Lewis Hamilton ne finit ainsi qu'à neuf dixièmes de Charles Leclerc. Mais le Britannique se contente de cette seconde place, bien qu'il s'inquiète du manque de puissance des Mercedes en ligne droite, qui pourrait être très préjudiciable huit jours plus tard en Italie: « Évidemment, on veut toujours gagner en course, mais j'ai absolument tout donné. Ferrari a été bonne mais nous n'avons pas été décrochés. Je suis content pour Charles, il a fait un travail fantastique tout le week-end, donc bravo à lui. Nous avons beaucoup de travail pour combler l'écart sur Ferrari en ligne droite, mais si une équipe peut la faire, c'est bien nous ! »

 

Alexander Albon a conclu une première course satisfaisante avec Red Bull, puisqu'il termine cinquième après une superbe remontée depuis les tréfonds de la grille. « La course a été assez difficile, explique-t-il, et dans le premier relais, j'ai eu du mal à trouver de l'adhérence. Mais après avoir pris les pneus tendres, la voiture a gagné en performance et je me suis dit que nous pouvions faire quelque chose. Le dernier tour a été vraiment excitant, j'ai eu une belle bagarre avec Pérez. Un beau duel ! » Quant à Max Verstappen, il accepte avec philosophie son accrochage avec Kimi Räikkönen et son abandon au bout de quelques mètres. « Ce n'est pas la pire chose qui puisse arriver dans la vie, comme on l'a vu hier », déclare le Hollandais, subitement assagi.

 

Renault achève un week-end des plus médiocres. Si Nico Hülkenberg ramène quatre points à l'équipe d'usine, les deux McLaren ont été éliminées par des casses moteur. Andreas Seidl demande des explications aux ingénieurs de Viry-Châtillon: « Renault fait d'énormes efforts pour apporter des évolutions de puissance au fil de la saison et c'est encourageant à voir, mais il est important d'avoir une relation transparente et ouverte », rappelle-t-il à ses partenaires. La fiabilité est décidément le talon d'Achille du groupe propulseur français qui a déjà cédé huit fois en course cette saison...

 

Au classement mondial, Hamilton (268 points) creuse encore un plus l'écart sur Bottas (203 pts). Verstappen (181 pts) détient toujours la troisième place en dépit de son abandon, alors que Leclerc (157 pts) se rapproche de Vettel (169 pts). Chez les constructeurs, le trio de tête est toujours constitué de Mercedes-AMG (471 pts), Ferrari (326 pts) et Red Bull-Honda (254 pts).

Tony