Marko le méchant misogyne
Depuis deux ans, suite à l'émergence du mouvement féministe « Me too », on parle de plus en plus de la place des femmes dans le sport automobile. Il s'agit en fait d'un double débat puisque si des femmes ont toujours participé à des courses automobiles, leur apparition parmi le personnel des écuries ne remonte pas à plus de vingt ans. Comme toutes les industries, la F1 est traversée par la question fort légitime de l'égalité salariale. Selon certaines enquêtes, les femmes employées par les équipes de Formule 1 perçoivent un salaire inférieur de 25% à ceux de leurs confrères. Bien sûr, les team managers assurent qu'ils font tous les efforts possibles et imaginables pour éradiquer cette injustice. Curiosité: l'écurie qui pratiquerait la plus grande discrimination serait Williams, la seule officine dirigée par une femme, Claire Williams !
Le sujet des femmes-pilotes soulève évidemment d'autres problématiques. Afin d'améliorer son image, la FIA crée cette année un championnat de monoplaces exclusivement réservé au sexe prétendu faible, baptisé « Women Series ». Mais les promoteurs de la F1 aimeraient, pour des raisons commerciales évidentes, qu'une femme soit capable de prendre le départ d'un Grand Prix de Formule 1. Hélas, on cherche encore cette perle rare. La Colombienne Tatiana Calderón, pilote de réserve d'Alfa Romeo, lime le bitume depuis des années en GP3 et désormais en F2, sans obtenir aucun résultat notable. Néanmoins, aussi fou que cela puisse paraître, certains estiment que la F1 peut vivre et même offrir un spectacle de qualité sans femme sur la grille. C'est le cas du Dr. Helmut Marko, réputé pour son franc-parler et son indifférence au politiquement correct. Il affirme ainsi qu'une femme ne pourrait pas percer en F1 à cause d'une masse musculaire inférieure à celle des hommes. « L'effort physique pour piloter une monoplace est trop lourd pour elles », affirme l'Autrichien. « La brutalité fait partie de la course automobile, et je ne sais pas si cela est dans la nature féminine. Dans une monoplace, vous devez être dans une forme physique exceptionnelle. Vous avez notamment besoin d'une force folle dans l'épaule. » Espérons donc qu'un jour une femme arrivera en F1 - par son seul mérite... - et saura démentir ces propos.
Williams à vendre ?
Indiscutable lanterne rouge des pelotons de Formule 1, Williams traverse la pire crise de son histoire. Sa saison 2019 s'annonce d'ores et déjà comme une très longue purge, et il est tout à faire possible qu'elle l'achève sans inscrire le moindre point, une première depuis... 1976 ! Cette équipe à la dérive pourrait cependant changer de mains dans les prochains mois. Mi-avril, le bruit court que le milliardaire russe Dimitri Mazepin - celui-là même qui avait failli racheter Force India en 2018 - serait en pourparlers avancés avec la famille Williams pour acquérir l'écurie éponyme. Selon l'agence Tass, Mazepin envisagerait un rachat complet et non un simple investissement. Des discussions se seraient tenues à Shanghai entre des émissaires de sa société, Uralkali, et Claire Williams.
Ces allégations sont très vite démenties par le groupe Williams qui ne se limite pas, rappelons-le à la seule écurie de F1. Il vante haut et fort sa belle santé financière et dévoile en parallèle un dernier bilan financier affichant un bond de 4% de son chiffre d'affaires ! Il y a évidemment une astuce: l'exercice 2018 comprend l'argent redistribué par la FIA suite au championnat 2017 que Williams avait fini à la cinquième place. L'exercice 2019 risque d'être bien moins reluisant à cause de la 10ème position au championnat 2018 et du départ du sponsor-titre Martini. On peut néanmoins se demander si Sir Frank Williams, qui est toujours actionnaire majoritaire, serait prêt à céder son écurie dont il suit avec douleur la décrépitude. Âgé de 77 ans, le patriarche de Grove, physiquement diminué, n'est plus apparu sur un circuit depuis fort longtemps, mais demeure officiellement le président de l'entreprise. Le jour venu, c'est à lui que reviendra la décision déchirante de vendre ou non l'œuvre de sa vie.
Présentation de l'épreuve
Après un début de saison plus que médiocre (deux troisièmes places pour Vettel et Leclerc), Ferrari riposte ici en parant la SF-90 de ses premières évolutions. Les déflecteurs ont ainsi été redessinés dans un souci aérodynamique et un nouveau fond plat est introduit. Celui-ci comporte trois ailettes verticales placées juste devant les pneus postérieurs, afin que l'air contourne la gomme plus aisément. Toujours à l'arrière, la Ferrari reçoit un aileron à faible traînée pour affronter les longues lignes droites de Bakou et de Barcelone, mais cet élément produit davantage de charge que les modèles adoptés par les autres écuries. La rumeur veut en effet que la SF-90 manque intrinsèquement d'appuis sur l'arrière.
Renault pourvoit sa R.S.19 d'un package aérodynamique à appuis « moyens », avec un nouvel aileron avant, un nouvel aileron arrière et quelques modifications au niveau des pontons. Nick Chester, directeur technique des Jaunes, explique que la Renault, comme les autres monoplaces, aura moins d'appuis à Bakou que sur les précédents circuits, mais souligne aussi la difficulté à régler les châssis sur cette piste atypique: « C'est comme si l'on assemblait trois circuits distincts. Le premier secteur est semblable à Sotchi avec des virages à angles droits et des lignes droites. Le suivant est similaire à Monaco, étroit et tortueux. Le dernier ressemble au Canada avec une longue ligne droite. C'est un mélange difficile à maîtriser, car on utiliserait idéalement des niveaux d'appuis différents pour chaque secteur. Il y a toujours un compromis à faire. »
Sur le papier, la Haas est la quatrième machine du plateau. C'est que répète Guenther Steiner ad nauseam. Mais dans les faits, la voiture américaine paraît incapable de maintenir ses pneus en températures, d'où un rythme en course beaucoup moins élevé qu'en qualifications, et des résultats finaux désastreux à Bahreïn puis en Chine. Ici, sur les bords de la Caspienne, Haas craint le pire, car la météo annonce des températures fraîches oscillant entre 15 et 18 °C. De plus, le circuit de Bakou ne comprend aucune courbe rapide, élément nécessaire pour chauffer la gomme. La VF-19 est ainsi dotée d'un aileron arrière offrant des appuis assez importants, afin de faire monter les enveloppes en température plus facilement, mais elle est, du coup, ralentie à pleine vitesse, ce qui est rédhibitoire sur un circuit comprenant une ligne droite longue de plus d'un kilomètre...
Honda apporte sa première évolution de la saison qui porte principalement sur le moteur thermique. Cette « spécification 2 » vise plus à améliorer la fiabilité du groupe propulseur que ses performances, selon l'aveu de Toyoharu Tanabe, le directeur technique du constructeur japonais. Des rumeurs font pourtant état d'un gain de puissance de vingt chevaux, mais le même Tanabe dément formellement cette assertion. En revanche, Christian Horner révèle que ce nouveau moteur offrira des modes de fonctionnement plus agressifs en course.
Le mauvais début de championnat de Pierre Gasly alimente la machine à intox. Certains osent ainsi écrire que Christian Horner et Helmut Marko songeraient déjà à reléguer l'espoir français chez Toro Rosso et à promouvoir Daniil Kvyat ou Alex Albon chez RBR ! Il n'en est rien. Certes, Gasly avoue lui-même avoir du mal à appréhender une RB15 dont le maniement est totalement différent de celui de la STR13 qu'il conduisait l'an passé et convenait bien à son style de pilotage généreux. Mais il prend peu à peu ses marques, comme l'a démontré son solide Grand Prix de Chine. Horner balaie les méchantes rumeurs: « Pierre a eu une pré-saison difficile avec deux incidents qui l'ont mis en retrait et lui ont mis un petit coup au moral. Mais il progresse à chaque Grand Prix. Je pense qu'il a encore repris de la confiance en Chine en grappillant le meilleur tour. Prendre un peu plus de temps pour « se poser » est extrêmement bénéfique pour lui, et à mesure que nous reviendrons à des circuits qu'il connaît mieux, nous le verrons faire d'autres progrès importants. »
Essais et qualifications
La séance libre du vendredi matin est suspendue au bout de quelques minutes à cause d'un incident insolite. Russell endommage en effet gravement sa Williams sur une plaque d'égout descellée située dans la seconde ligne droite. Le drapeau rouge est déployé sur le champ et le directeur de course Michael Masi se rend sur place pour se rendre compte de la situation. La réparation s'éternise et, pour plus de sûreté, les commissaires entreprennent de vérifier les attaches des quelques 300 plaques parsemant le circuit ! Masi décide donc de clore la séance. La Williams de Russell est pour sa part montée sur une dépanneuse, laquelle percute la passerelle surplombant l'entrée des stands ! Le bras articulé de l'engin, endommagé, déverse son huile sur la F1. Les mécaniciens de Williams s'arrachent les cheveux... Par bonheur, on apprend plus tard que le circuit de Bakou dédommagera intégralement l'équipe de Grove pour les dommages causés. En tout cas, cet incident fait perdre aux écuries et aux pilotes un temps précieux pour régler les voitures.
Les séances libres du vendredi après-midi et du samedi matin sont largement dominées par les Ferrari. Et pourtant, samedi après-midi, les Mercedes monopolisent une fois de plus la première ligne. Bottas réalise sa seconde pole position consécutive (1'40''495''') devant Hamilton (1'40''554'''). Du côté de Ferrari, Leclerc était un prétendant à la pole, mais le jeune loup se met dans le mur à la fin de la deuxième manche, au niveau de l'ancienne citadelle. Cet accident provoque un drapeau rouge et une longue interruption, le temps de remettre les barrières de Tecpro en place. Leclerc partira neuvième. Vettel (3ème) est piégé par les Mercedes en Q3. Celles-ci, qui le précédaient, ont soudain ralenti pour effectuer de fausses simulations de départ. L'Allemand s'est ainsi retrouvé seul en piste et sans aspiration... Verstappen et sa Red Bull-Honda (4èmes) rendent une demi-seconde à Bottas. Ce n'est pas le week-end de Gasly: vendredi, il manque un contrôle de pesée et, pénalisé, sera astreint à prendre le départ de la course depuis la voie des stands. Puis, après avoir réalisé le meilleur chrono en Q1, il est exclu des qualifications pour consommation excessive d'essence... Honda profite de ces déboires pour remplacer quelques composants sur le groupe propulseur du Français sans subir de pénalités effectives.
Toujours très bon sur ce tracé, Pérez (5ème) offre à la Racing Point sa meilleure qualification depuis le début de la saison. Stroll n'est en revanche que 14ème, après avoir subi un accident vendredi. Très belle performance de Kvyat (6ème) au volant de la Toro Rosso. Albon (12ème) échoue de peu à entrer en Q3. Les Alfa Romeo sont en verve mais n'en profitent pas. Giovinazzi réalise le huitième chrono et précède pour la première fois Räikkönen. Mais l'Italien recule de dix positions car il remplace pour la troisième fois son boîtier électronique. Räikkönen se classe pour sa part neuvième des qualifications, cependant les commissaires jugent son aileron avant trop flexible. Le Finlandais est déclassé et contraint de s'élancer depuis les stands. Du côté de McLaren, Norris (7ème) se met une fois de plus en vedette et devance Sainz (10ème), éliminé en Q2 car ralenti par une sortie de route de Magnussen. Les Haas (Magnussen 13ème, Grosjean 15ème) sont comme prévu en grandes difficultés sur ce circuit. Les Renault (Ricciardo 11ème, Hülkenberg 16ème) ne sont pas performantes, faute d'appui et de stabilité au freinage. Enfin, pas de miracle pour Williams: Russell (17ème) fait de son mieux et Kubica (19ème) tape les glissières au pied de la citadelle, comme Leclerc. Le Polonais partira depuis la pit-lane.
Le Grand Prix
Contrairement à ce qu'annonçaient les premières prévisions, il fait plutôt chaud sur les bords de la Caspienne en ce dimanche 28 avril, mais le vent souffle fort, ce qui perturbe quelque peu le comportement des monoplaces en accélération. La grande majorité des pilotes part en pneus tendres (C4). Seuls Gasly, Leclerc, Grosjean, Russell et Kubica prennent les médiums (C3). Pirelli prévoit une course avec un seul arrêt. Räikkönen, Gasly et Kubica prennent place pour s'élancer depuis la voie des stands. Le Polonais quitte le garage Williams en dehors les délais impartis, ce qui lui vaudra une pénalité.
Départ: Hamilton prend un meilleur envol que Bottas et parvient à se porter à sa hauteur au premier virage. Le Finlandais reste à l'extérieur. Les deux Mercedes franchissent côte à côte les deux premiers tournants. Leurs roues se frôlent, sans se toucher. Finalement, Bottas conserve l'ascendant sur son coéquipier. Vettel est troisième alors que Pérez a surpris Verstappen.
1er tour: Bottas mène devant Hamilton, Vettel, Pérez, Verstappen, Norris, Kvyat, Sainz, Ricciardo et Leclerc, mal parti.
2e: Bottas prend le large et compte déjà deux secondes d'avance sur Hamilton.
3e: Sainz dépasse Kvyat. Leclerc et Stroll doublent Ricciardo.
4e: Bottas roule deux dixièmes au tour plus vite qu'Hamilton. Vettel peine à faire monter ses pneus tendres en température et est déjà semé par les Mercedes. Leclerc dépasse Kvyat, visiblement peu à l'aise avec son premier train de pneus.
5e: Leclerc déborde Sainz puis Norris. Kvyat est le premier pilote à stopper aux stands. Il chausse les pneus jaunes, comme le feront tous les pilotes partis en pneus rouges. Gasly remonte: il a doublé Kubica, Russell, Räikkönen et Grosjean.
6e: Verstappen dépasse Pérez et s'empare ainsi de la quatrième place. Puis, Leclerc se défait du Mexicain. Changement de pneus pour Räikkönen.
7e: Bottas mène devant Hamilton (3.6s.), Vettel (10s.), Verstappen (14s.), Leclerc (16.3s.), Pérez (20.3s.), Norris (21.1s.), Sainz (21.4s.), Stroll (27.4s.) et Ricciardo (28.7s.). Magnussen et Giovinazzi chaussent les pneus médiums.
8e: Arrêt pneus d'Hülkenberg. Gasly pointe maintenant au douzième rang.
9e: Trois secondes séparent Bottas de Hamilton. Leclerc fait l'extérieur à Verstappen dans la longue ligne droite. Le voici quatrième. Norris observe son premier changement de pneus.
10e: Leclerc prend Vettel en chasse. Pérez, Ricciardo et Stroll se succèdent dans l'allée des stands pour s'emparer des enveloppes médiums. Gasly déborde Albon et apparaît dans la zone des points.
11e: Vettel arrive au stand Ferrari et prend les gommes jaunes (2.4s.).
12e: Bottas passe chez Mercedes pour chausser des pneus médiums (2.8s.) et cède les rênes de l'épreuve à Hamilton. Sainz et Albon changent aussi de gommes.
13e: Hamilton prend à son tour les Pirelli jaunes (2.3s.). Leclerc, qui a prévu de s'arrêter très tardivement, récupère donc la première place.
14e: Verstappen effectue son unique changement de pneus. Il reprend la piste sixième, derrière Gasly qui est lui aussi sur une stratégie décalée. Grosjean, provisoirement septième, est dépassé par Pérez. Il cédera lors des tours suivants aux deux McLaren.
15e: Leclerc mène avec une avance de treize secondes sur Bottas. Hamilton roule à dix-sept secondes du Monégasque.
17e: Verstappen prend l'ascendant sue Gasly et se retrouve cinquième.
18e: Leclerc est premier devant Bottas (10.6s.), Hamilton (13.7s.), Vettel (17s.), Verstappen (27.2s.), Gasly (30s.), Pérez (44.8s.), Norris (47.3s.) et Sainz (49.2s.). Kvyat prend la dixième position à Grosjean qui a prévu de passer aux stands beaucoup plus tard dans la course.
20e: Bottas et Hamilton remontent sur Leclerc au rythme de deux secondes au tour. Vettel, plus à son aise avec les pneus jaunes, adopte un meilleur rythme qu'en début d'épreuve.
22e: Bottas revient à six secondes de Leclerc qui n'a pas prévu de stopper avant une quinzaine de tours. L'objectif du pilote Ferrari est de finir la course devant Verstappen, mais celui-ci ne lui rend déjà plus que vingt-et-une secondes.
23e: Kubica fait halte chez Williams pour son changement de pneus et subit en même temps sa punition.
24e: Pressé par Ricciardo, Grosjean loupe un freinage et tire tout droit dans une échappatoire. Il reprend la piste après avoir perdu quelques secondes.
26e: Leclerc précède Bottas (3.1s.), Hamilton (5.5s.), Vettel (8.8s.), Verstappen (16.3s.), Gasly (29.6s.), Pérez (50.2s.), Norris (52.1s.), Sainz (1m. 06s.), Kvyat (1m. 09s.) et Ricciardo (1m. 13s.). Premier arrêt de Russell.
28e: L'intervalle entre Leclerc et Bottas tombe sous la barre des deux secondes.
30e: Leclerc ne devance plus Bottas que d'une seconde, Hamilton de deux secondes.
31e: Bottas prend la roue de Leclerc. Le Finlandais ne va pas tarder à porter l'estocade.
32e: Bottas prend l'aspiration de Leclerc sur la longue avenue, lui fait l'extérieur et reprend les commandes de l'épreuve. Ricciardo assaille Kvyat dans la seconde ligne droite. L'Australien se jette à l'intérieur mais retarde son freinage au maximum. Il tire tout droit et entraîne avec lui son adversaire qui ne peut braquer et se retrouve face aux glissières. Bloqué dans l'échappatoire, Ricciardo enclenche alors la marche arrière... et heurte la Toro Rosso ! Ricciardo et Kvyat parviennent tant bien que mal à se désenchevêtrer et repartent.
33e: Hamilton déborde à son tour Leclerc au premier virage. Les deux Mercedes retrouvent les commandes de l'épreuve. Vettel revient dans les roues de son équipier. Ricciardo regagne son garage et met pied à terre.
34e: Leclerc laisse passer Vettel, puis opère en fin de tour son unique arrêt. Il chausse les pneus tendres (2.8s.). Mais cette tactique ne semble pas payante puisqu'il retrouve le circuit derrière les Red Bull.
35e: Leclerc est aux trousses de son ami Gasly. Kvyat rentre à son stand pour abandonner. Les dégâts subis lors de la collision avec Ricciardo sont en effet trop importants. L'Australien ira s'excuser platement auprès du jeune Russe. Grosjean observe son premier changement de pneus et Hülkenberg remet des gommes rouges.
36e: Leclerc fait l'extérieur à Gasly au troisième virage et prend ainsi la cinquième place.
37e: Bottas est en tête devant Hamilton (1.8s.), Vettel (3.8s.), Verstappen (7.5s.), Leclerc (28.5s.), Gasly (31s.), Pérez (1m. 01s.), Norris (1m. 12s.), Sainz (1m. 13s.), Stroll (1m. 24s.), Räikkönen (1m. 32s.) et Albon (1m. 41s.).
39e: Gasly s'immobilise dans l'échappatoire du virage n°5 , victime d'un bris d'arbre de transmission. Bien que la Red Bull soit tout à fait hors de la route, la direction de course enclenche la « voiture de sécurité virtuelle ». Norris, Magnussen et Russell profitent de la neutralisation pour reprendre les Pirelli les plus tendres.
40e: Les monoplaces roulent au pas, le temps que soit dégagée la Red Bull de Gasly. Grosjean regagne son garage suite à une panne de freins.
42e: Le drapeau vert est agité, les pilotes peuvent remettre les gaz. Bottas conserve deux secondes de marge sur Hamilton.
44e: Bottas devance Hamilton (2.1s.), Vettel (5.3s.), Verstappen (9.5s.), Leclerc (37.2s.), Pérez (1m. 07s.), Sainz (1m. 11s.), Norris (1m. 21s.), Stroll (1m. 31s.) et Räikkönen (1m. 43s.). Deuxième changement de pneus pour Kubica.
46e: Hamilton met les bouchées doubles en cette fin de course: il revient à un peu plus d'une seconde de Bottas.
47e: Ne pouvant aller chercher Verstappen, Leclerc effectue un arrêt-éclair pour prendre les pneus rouges. Il part ainsi en quête du point du meilleur tour en course.
48e: Hamilton recolle à sept dixièmes de Bottas.
49e: A deux tours du but, Bottas précède Hamilton (0.8s.), Vettel (6.4s.), Verstappen (12.9s.), Leclerc (1m. 08s.), Pérez (1m. 11s.), Sainz (1m. 18s.), Norris (1m. 33s.), Stroll (1m. 38s.), Räikkönen (-1t.), Albon (-1t.) et Giovinazzi (-1t.).
50e: Mission accomplie pour Leclerc qui réalise le meilleur chrono de la journée (1'43''009''').
51ème et dernier tour: Valtteri Bottas remporte sa cinquième victoire en F1. Hamilton termine deuxième, Vettel troisième. Verstappen se classe quatrième pour la troisième fois de rang. Leclerc récolte neuf points: les huit de la cinquième place plus celui du meilleur tour. Pérez finit sixième. Pour la première fois de l'année, les deux McLaren de Norris, septième, et de Sainz, huitième, sont à l'arrivée. Stroll et Räikkönen empochent les derniers points. Viennent ensuite Albon, Giovinazzi, Magnussen, Hülkenberg, Russell et Kubica.
Après la course
Valtteri Bottas déguste une belle revanche avec cette victoire à Bakou qui comble sa désillusion de 2018: en route vers la victoire, il avait alors dû renoncer sur crevaison à quelques tours du but. En outre, il a montré au démarrage qu'il était capable de tenir la dragée haute à un Lewis Hamilton incisif. « Je n'ai pas pris un excellent départ, j'ai peut-être été un peu trop prudent », raconte le Scandinave. « Lewis a pris un meilleur envol et nous étions côte à côte dans les virages n°1 et 2. C'était bien. Un duel respectueux. Je suis ravi d'en être sorti devant lui. Lewis était très rapide aujourd'hui et il m'a mis sous pression en fin de course, donc je devais éviter toute erreur. Notre niveau de performance est très impressionnant en ce moment, ici en piste et à l'usine, et je suis vraiment fier de tout le monde. Nous devons rester à ce niveau. »
Grâce à ce succès, Bottas reprend la tête du classement mondial à Hamilton pour un petit point (celui du meilleur tour récolté à Melbourne). Hamilton, beau joueur, salue la performance de son équipier: « Lors de notre affrontement au départ, Valtteri m'a laissé toute la place nécessaire. J'ai peut-être été trop gentil. De toute façon, il était trop fort ce week-end. » Tout l'enjeu est de savoir si Bottas pourra titiller Hamilton sur l'ensemble de la saison et si ce duel entre équipiers viendra pallier les défaillances des Ferrari. Car, avec quatre doublés lors des quatre premières courses de la saison (du jamais vu), les Flèches d'Argent laissent la concurrence groggy.
Ainsi, le désarroi l'emporte désormais du côté des Rouges. « Cela devient ennuyeux tous ces doublés Mercedes, non ? » lâche un Sebastian Vettel désabusé. Mais, une fois de plus, les deux pilotes du Cheval Cabré ne sont pas sur la même longueur d'onde. Vettel se plaint ainsi d'une voiture exploitant mal les gommes, et notamment les plus tendres, comme on l'a vu lors du premier relais. Charles Leclerc n'est pas aussi pessimiste et affirme qu'il aurait pu au moins prendre la pole, voire gagner la course sans son accident en qualifications. « Je me sentais vraiment bien dans cette voiture », dit-il. « Je ne suis pas aussi critique que Sebastian, même si nous devons surtout travailler sur notre rythme de course. La Ferrari avait clairement le potentiel pour signer la pole, mais j'ai tout foutu en l'air en tapant le mur samedi. C'est ma responsabilité. » « On travaille comme des fous, mais il faut reconnaître que Mercedes est impressionnante », reprend Vettel. « Nous ne sommes pas lents, mais ils sont très rapides. » C'est ce que l'on a cru remarquer...
Enfin, Red Bull se satisfait de la course tranquille de Max Verstappen, mais aussi de la belle prestation de Pierre Gasly qui, en dépit de ses nombreuses mésaventures et de son abandon final, a cette fois été aussi rapide que les meilleurs. « Ce fut bien meilleur que mes trois premiers Grands Prix », reconnaît le Normand. « Tout se passait bien en course, et la sixième place paraissait assurée, jusqu'à mon abandon. Mais je retiens avant tout le fait de mieux comprendre la voiture. Elle me paraît plus prévisible dans ses réactions, et de mon côté j'ai un peu modifié mon approche. » Christian Horner partage le sentiment de son pilote: « C'est sans conteste la meilleure course de Pierre, et si vous comparez ses temps avec ceux de Leclerc, qui avait pris le départ avec les mêmes pneus que lui [ndla: les médiums], et bien ! il s'est montré plus rapide que lui la moitié du temps ! » Mais le plus dur reste à faire pour Gasly: se hisser au niveau d'un Verstappen impeccable en ce début de championnat.
Tony