Verstappen dans le viseur
Les temps sont difficiles pour Max Verstappen. Impliqué dans de multiples accidents depuis le début de la saison, le jeune Néerlandais voit sa cote s'effilocher. Ses patrons Christian Horner et Helmut Marko ne le ménagent plus et le pressent de mûrir, d'emmagasiner de l'expérience, de refréner ses ardeurs, ce qui n'est pas simple pour un jeune homme de 20 ans. Verstappen souffre en outre de la comparaison avec son équipier Daniel Ricciardo qui a déjà remporté deux courses cette année et concourt ouvertement pour le titre mondial. Sur les réseaux sociaux, les critiques s'en donnent à cœur joie. Certains évoquent même sa possible relégation chez Toro Rosso, comme un vulgaire Kvyat ! Jacques Villeneuve, dont l'antipathie envers Verstappen est proverbiale, ne manque pas lui non plus de planter une banderille: « Il faut être conscient de ses erreurs pour progresser. Lui n'en prend pas conscience. C'est encore un enfant quelque part. Red Bull l'a sorti du berceau et l'a installé dans un go-kart. Comme il n'est pas au niveau de Ricciardo, sa réputation en prend un coup. Red Bull le voit comme un futur Ayrton Senna. On le considère au sein de l'équipe comme supérieur à son coéquipier. Mais pour l'instant, c'est le contraire. Donc, il est surévalué. »
Ces reproches altèrent évidement l'humeur du jeune Max et, à Montréal, lors de la traditionnelle conférence de presse du jeudi, il recadre grossièrement les journalistes: « La prochaine fois qu'on m'embête, je donne un coup de boule ! » Cette violente sortie lui vaut encore quelques critiques, mais il n'en a cure, considérant qu'il produira sur la piste la meilleure réponse à ses détracteurs. En outre, pour la première fois depuis ses débuts en F1, son père Jos, dont l'influence pernicieuse a souvent été dénoncée, ne l'accompagne pas ce week-end, à la demande de Red Bull, sans doute afin de l'aider à se prendre en main.
Alonso et McLaren: cap sur les USA ?
Fernando Alonso est frustré par les performances décevantes des McLaren-Honda qui, peu à peu, glissent vers le ventre mou du plateau. La MCL33B, délicate à mettre au point, est clairement une déception, et déjà McLaren reporte ses espoirs sur la saison 2019.
L'Espagnol se concentre sur l'Endurance, et notamment sur les 24 Heures du Mans qu'il disputera la semaine suivante avec Toyota. Il ne perd pas de vue son objectif ultime: devenir le second pilote de l'Histoire, après Graham Hill, à s'adjuger la fameuse « triple couronne » (championnat du monde de F1, Le Mans, Indy 500). A 36 ans, il a largement le temps d'atteindre ce Graal. Aussi, il garde un œil sur les États-Unis, et semble pouvoir compter dans sa quête sur le soutien de McLaren. Zak Brown confirme à Montréal que le constructeur de Woking envisage de s'engager en IndyCar en 2019, peut-être en partenariat avec l'écurie de Michael Andretti, et peut-être avec Alonso au volant ! L'ancien pilote Gil de Ferran a été engagé pour mettre sur pied ce projet McLaren Indy. Pour sa part, Alonso prospecte ouvertement outre-Atlantique. Son manager Luis Garcia Abad est en effet associé aux démarches de de Ferran. Mais Brown refuse pour l'heure d'en dire plus: « Fernando conduira une McLaren l'an prochain, reste à savoir dans quelle catégorie », déclare-t-il malicieusement. Je pense sincèrement qu'il n'a pas pris sa décision. On en a discuté autour d'un verre de vin. En fait, j'ai bu le vin. Mais on ne met pas la pression sur un pilote comme Alonso. Il décidera. »
Présentation de l'épreuve
Red Bull n'a toujours pas annoncé qui de Renault ou de Honda sera son fournisseur de moteurs en 2019. Christian Horner affirme maintenant que RBR dévoilera son choix au GP d'Autriche, soit début juillet. Il souhaite que son équipe puisse accumuler et comparer des données sur les deux moteurs lors des GP du Canada et de France. Renault supporte de plus en plus mal cette attente et menace son partenaire de lui retirer son offre pour l'année prochaine. « Ils voulaient attendre Montréal et l'arrivée de notre nouvelle spécification, ainsi que celle produite par Honda », peste Cyril Abiteboul. « Ils ont toutes les informations, je ne vois absolument aucune raison de retarder cela encore plus ! ». Dans le même temps, Horner critique à nouveau le V6 Renault en affirmant qu'il rend près de cinq dixièmes en qualifications au V6 Mercedes. Abiteboul conteste formellement cette assertion, estimant le retard sur Mercedes à 20 chevaux, soit environ deux dixièmes au tour dans le contexte des qualifications.
Brendon Hartley est sur la sellette. Le Néo-Zélandais, jadis brillant en Endurance, ne paraît pas s'acclimater à la Formule 1 et souffre de la comparaison avec Pierre Gasly. Il n'a en effet rapporté qu'un petit point à Toro Rosso en six Grands Prix, contre dix-huit pour son jeune équipier. Hartley affirme que les rumeurs concernant un éventuel limogeage n'ont pas de fondement, mais dans la semaine qui précède le GP du Canada on apprend que Toro Rosso a proposé son baquet à Lando Norris, actuel leader du championnat de F2 et poulain de McLaren. Zak Brown aurait mis son veto à ce transfert. En tout cas, les candidats à ce volant se bousculent: on cite les noms de Robert Kubica, Pascal Wehrlein, Antonio Giovinazzi, Jake Dennis et même de... Daniil Kvyat !
Williams continue de sanctionner les ingénieurs qui ont commis la désastreuse FW41. Après le designer en chef Ed Wood, l'aérodynamicien Dirk de Beer, inspirateur de la ligne très agressive de cette auto, prend la porte à son tour. Les deux hommes sont remplacés dans leurs fonctions respectives par Doug McKiernan (ex-McLaren) et Dave Wheater (ancien responsable de la performance aéro).
Renault apporte à Montréal une première évolution de son moteur 2018, disponible pour son équipe d'usine et ses clientes, McLaren et Red Bull. A noter que Daniel Ricciardo utilise cependant l'ancienne version du MGU-K afin de ne pas subir une pénalité sur la grille. Ferrari lance aussi une évolution, mais seul Vettel en bénéficie. Räikkönen a en effet déjà changé de moteur après la panne dont il a été victime à Barcelone. Les pilotes Haas et Sauber sont quant à eux passés à leur second groupe propulseur Ferrari à Monaco. Honda fournit à Toro Rosso une évolution. Seule Mercedes décide de repousser l'introduction de sa « spécification II » après avoir décelé sur celle-ci un possible problème de fiabilité.
Les motoristes évaluent leurs nouvelles pièces sur ce circuit Gilles-Villeneuve très exigent pour les moteurs. Outre un bon moteur, des réglages aérodynamiques parfaits sont nécessaires pour gagner à Montréal. « C'est vraiment un circuit de motricité avec des virages lents débouchant sur de longues lignes droites, » explique Nick Chester de Renault. « Ici, la puissance et la motricité sont primordiales. Il faut moins d'appuis pour préserver une bonne vitesse de pointe. Cette faible charge peut perturber le comportement de la monoplace, et cela complexifie la recherche du juste équilibre aérodynamique. » Aussi, afin de réduire la traînée, les écuries démontent les petits ailerons en forme de T qui ont fleuri sur leurs monoplaces à Monaco.
Renault tente à son tour de fixer les rétroviseurs de sa R.S.18 au halo au moyen d'un support simple, mais il ne s'agit encore que d'un prototype. Haas apporte quelques nouveautés aérodynamiques à sa monoplace, mais s'inquiète surtout d'un manque de pièces de rechange, conséquence des nombreux accidents dont a été victime Romain Grosjean. Selon Guenther Steiner, c'est même cette pénurie qui serait responsable des piètres performances du team américain à Monaco.
Enfin, Force India permet à son essayeur le Canadien Nicholas Latifi de rouler à domicile vendredi matin dans la monoplace de Sergio Pérez. Âgé de 23 ans, Latifi a fait jadis partie de la filière Renault et roule depuis trois ans pour DAMS en Formule 2, sans beaucoup de succès.
Essais et qualifications
Verstappen, remonté comme une pendule, domine les séances d'essais libres du vendredi. Les Red Bull et les Ferrari sont aux avant-postes, mais pas les Mercedes, qui cependant n'ont pas chaussé les pneus hyper-tendres. Samedi matin, Verstappen est encore en haut de la feuille des temps, mais les écarts avec son équipier, les Ferrari et les Mercedes sont beaucoup plus ténus.
Ce resserrement des performances se confirme en qualifications puisque seulement trente-cinq centièmes séparent le poleman du sixième sur la grille. Vettel s'empare de la pole position (1'10''764'''), mais celle-ci aurait pu revenir à son équipier Räikkönen (5ème) qui a commis une faute dans son dernier tour rapide. Les Mercedes sont à nouveau dans le coup, et pour une fois Bottas (2ème) précède Hamilton (4ème) qui n'est pas content de l'équilibre de sa monoplace. Les Red Bull (Verstappen 3ème, Ricciardo 6ème) adoptent une stratégie agressive. Elles utilisent les pneus hyper-tendres roses en Q2 et s'élanceront donc munies de celles-ci, tandis que les Ferrari et les Mercedes seront obligées de prendre les gommes violettes, plus dures. Belles performances des Renault: Hülkenberg (7ème) fait mieux que Sainz (9ème) qui touche le mur vendredi puis remplace un de ses turbos. Les Force India-Mercedes (Ocon 8ème, Pérez 10ème) s'affirment de plus en plus comme de sérieux outsiders.
Magnussen (11ème) se dit satisfait des évolutions apportées à la Haas. Grosjean connaît encore un week-end noir. Vendredi, il endommage sa calandre dans une collision avec une marmotte (!) puisse casse son moteur au début des qualifications. Il partira dernier. Chez Toro Rosso, Hartley (12ème) accomplit un sursaut salutaire. Gasly (19ème) est contraint de reprendre l'ancienne version du V6 Honda suite à une panne, puis remplace plusieurs composants, ce qui lui vaut une pénalité de dix places. Les McLaren-Renault (Alonso 14ème, Vandoorne 15ème) ne parviennent toujours pas à briller en qualifications. Cette fois, elles manquent de grip, d'où une charge aérodynamique plus importante pour les stabiliser, mais aussi une faible vitesse de pointe. Leclerc (13ème) hisse de nouveau sa Sauber-Ferrari en Q2. Ericsson (18ème) est éliminé en Q1 suite à une touchette contre un muret. Enfin, les Williams-Mercedes (Stroll 16ème, Sirotkin 17ème) sont toujours aussi délicates à conduire et rendent près de trois secondes aux meilleurs.
Le Grand Prix
Il se déroule sous un ciel voilé, par une température de 20°C. Les Red Bull, les Renault, les Force India et la Toro Rosso d'Hartley s'élancent en pneus hyper-tendres (roses). Tous les autres concurrents sont en ultra-tendres (violets), excepté Sirotkin qui prend les super-tendres (rouges). Selon toute vraisemblance, les concurrents ne s'arrêteront qu'une seule fois pour terminer l'épreuve avec la gamme d'enveloppes la plus rigide. Pénalisé, Gasly récupère la nouvelle version du groupe propulseur Honda.
Lewis Hamilton est remarqué en compagnie d'une de ses amies, le mannequin canadien Winnie Harlow, qui aura le rare honneur de brandir le drapeau à damiers à l'issue de l'épreuve.
Départ: Vettel s'élance très bien et conserve le commandement. Verstappen fait l'intérieur à Bottas au premier freinage, mais le Finlandais est mieux placé pour aborder la suite de l'enchaînement et demeure devant le Hollandais. Hamilton vient ensuite. Ricciardo dépasse Räikkönen.
1er tour: Hartley tente de faire l'extérieur à Stroll dans la courbe à droite qui mène au freinage du pont de la Concorde. Hélas, au même instant, le Canadien est victime de sous-virage. Déporté vers son adversaire, il le propulse contre les glissières. La Toro Rosso tape durement, se met à la verticale, racle le mur, puis revient en piste où elle harponne la Williams. Les deux voitures finissent leur course contre les barrières de l'échappatoire. Stroll et Hartley sont sains et saufs, mais la voiture de sécurité entre en piste.
2e: Les F1 se rangent derrière la Safety Car. Vettel devance Bottas, Verstappen, Hamilton, Ricciardo, Räikkönen, Ocon, Hülkenberg, Sainz, Pérez, Leclerc, Magnussen, Sirotkin, Alonso, Gasly et Grosjean. Ericsson remplace ses pneus, tout comme Vandoorne qui a crevé en roulant sur les débris de l'accrochage.
3e: Les voitures accidentées de Stroll et Hartley sont retirées.
4e: Le drapeau vert est agité à la fin de ce tour. Vettel conserve aisément l'avantage sur Bottas et Verstappen.
5e: Sainz attaque Pérez par la gauche au premier virage. Il touche la roue arrière-gauche de la Force India qui est expédiée dans la pelouse. Pérez parvient difficilement à regagner la piste. Sa voiture n'est pas touchée, mais il réclame par radio que Sainz reçoive le drapeau noir ! Le collège des commissaires, mené par Emmanuele Pirro, ne donnera pas suite cette requête...
6e: Vettel s'enfuit sans peine et compte déjà deux secondes d'avance sur Bottas. Les Renault d'Hülkenberg et de Sainz menacent la Force India d'Ocon.
8e: Vettel accroît son avance à chaque passage. Verstappen demeure dans le sillage de Bottas. Dixième, Leclerc résiste aux assauts d'Alonso.
9e: Alonso tente sans succès de faire l'extérieur à Leclerc au virage n°1. Gasly prend la douzième place à Magnussen. Pérez passe par son stand pour prendre les pneus super-tendres.
10e: Vettel est premier devant Bottas (3s.), Verstappen (4.4s.), Hamilton (5.7s.), Ricciardo (7.7s.), Räikkönen (8.7s.), Ocon (11.8s.), Hülkenberg (12.7s.), Sainz (13.5s.), Leclerc (17.5s.) et Alonso (18.2s.).
11e: Ocon fait halte chez Force India pour un changement de pneus un peu longuet (4.8s.). Il libère ainsi la voie aux Renault.
12e: Vettel possède une marge de quatre secondes sur Bottas qui sème peu à peu Verstappen.
13e: Hülkenberg chausse les Pirelli rouges et reprend la piste devant Ocon.
14e: Ricciardo est aux trousses d'Hamilton qui se montre prudent car les températures de son moteur sont trop élevées. Sainz remplace ses pneus et retrouve le circuit entre son équipier et Ocon. Le jeune Français a donc perdu deux places dans ces arrêts.
15e: Vettel précède Bottas (4.5s.), Verstappen (9.2s.), Hamilton (11.4s.), Ricciardo (12.1s.), Räikkönen (13.2s.), Leclerc (27.5s.), Alonso (28.8s.), Gasly (30.4s.), Magnussen (32.5s.) et Grosjean (33.8s.).
16e: Vettel tourne en 1'15''210'''. Verstappen et Hamilton se succèdent aux stands et tous deux prennent les pneus super-tendres. Le Britannique reprend la course juste devant Leclerc, non sans mettre deux roues dans la poussière.
17e: Ricciardo arrive chez Red Bull, prend à son tour les pneus rouges et parvient à redémarrer devant Hamilton.
18e: L'intervalle demeure stable entre Vettel et Bottas. Changement de pneus pour Alonso.
19e: Leclerc passe à son tour par la pit-lane et repart derrière son adversaire Alonso.
20e: Vettel est premier devant Bottas (4.5s.), Räikkönen (15.3s.), Verstappen (29s.), Ricciardo (30.6s.), Hamilton (31.7s.), Gasly (33s.), Magnussen (35.3s.), Grosjean (36.7s.), Hülkenberg (38.9s.), Sainz (40.4s.) et Ocon (42.7s.).
22e: Malgré ses problèmes de moteur, Hamilton met la pression sur Ricciardo. Magnussen prend les pneus rouges.
23e: Gasly passe par le stand Toro Rosso pour changer d'enveloppes. Il était le dernier à rouler avec les hyper-tendres.
24e: Quatre secondes séparent Vettel de Bottas. Ricciardo se détache d'Hamilton. Hülkenberg dépasse Grosjean qui semble-t-il adopte une stratégie totalement décalée.
25e: Sainz double à son tour Grosjean. Le Genevois est maintenant la cible d'Ocon.
27e: Vettel arrive sur les premiers attardés. Bottas réduit son retard à trois secondes et demie. Arrêt de Sirotkin.
28e: Hamilton craint une surchauffe fatale à son moteur et évite pour cela de suivre Ricciardo de trop près. Räikkönen, troisième, évolue vingt secondes devant le champion du monde. Il pourrait ressortir des stands devant celui-ci et gagner une place, mais curieusement Ferrari ne saisit pas cette opportunité.
29e: Grosjean se défend hardiment contre Ocon et conserve sa neuvième position. Le Normand perd ainsi toute chance de recoller aux Renault qui se sont enfuies.
30e: Vettel domine devant Bottas (3.7s.), Räikkönen (18.1s.), Verstappen (30.2s.), Ricciardo (33.3s.), Hamilton (35.7s.), Hülkenberg (57s.), Sainz (58.6s.), Grosjean (1m. 01s.), Ocon (1m. 02s.), Alonso (1m. 08s.) et Leclerc (1m. 10s.).
32e: Vettel et Bottas sont dans le trafic. L'intervalle fluctue entre trois secondes et demie et quatre secondes. Räikkönen regagne les stands en fin de tour.
33e: Räikkönen prend les gommes rouges (2.7s.) et ressort des stands juste derrière Hamilton, qui était pourtant gêné par Sirotkin. Le néophyte russe s'écarte ensuite devant les deux champions.
34e: Vettel porte à six secondes son avantage sur Bottas. Räikkönen reste dans le sillage d'Hamilton et boucle le meilleur chrono provisoire (1'15''026''').
35e: A mi-parcours, Vettel devance Bottas (6.4s.), Verstappen (29.7s.), Ricciardo (34.2s.), Hamilton (36.6s.), Räikkönen (37.5s.), Hülkenberg (1m. 02s.), Sainz (1m. 03s.), Grosjean (1m. 06s.) et Ocon (1m. 07s.).
36e: Bottas arrive chez Mercedes, plus de vingt tours après son équipier, et s'équipe en Pirelli rouges (3.2s.). Il ne perd évidemment pas sa seconde position.
37e: Vettel observe son unique arrêt, prend les gommes rouges et reprend la piste six secondes devant Bottas.
38e: La course sombre dans la torpeur. La seule bataille en piste oppose Grosjean, qui ne s'est pas arrêté, à Ocon pour la neuvième place.
40e: Vettel précède Bottas (6.2s.), Verstappen (11.8s.), Ricciardo (16.6s.), Hamilton (18.7s.), Räikkönen (20.5s.), Hülkenberg (53.2s.), Sainz (55s.), Grosjean (57.1s.), Ocon (58.2s.), Alonso (1m. 03s.) et Leclerc (1m. 06s.).
41e: Alonso rencontre une perte de puissance, probablement due à une rupture d'échappement. Il regagne son stand pour renoncer.
42e: Vettel compte six secondes d'avance sur Bottas, douze secondes sur Verstappen.
44e: Ocon patiente toujours derrière Grosjean. Pérez effectue un second arrêt pour remettre des pneus rouges. Le Mexicain navigue en quatorzième position.
45e: Vettel est devant Bottas (4.9s.), Verstappen (11.4s.), Ricciardo (17s.), Hamilton (18.7s.), Räikkönen (22.6s.), Hülkenberg (1m.), Sainz (1m. 02s.), Grosjean (1m. 04s.), Ocon (1m. 05s.), Leclerc (1m. 13s.) et Gasly (-1t.).
47e: Hamilton se rapproche quelque peu de Ricciardo mais ne cherche pas à l'attaquer afin de préserver son moteur, toujours aussi chaud malgré sa modération.
48e: Ocon prend l'aspiration de Grosjean dans la ligne droite qui longe le bassin olympique et le double par l'intérieur. Il se déporte ensuite vers la gauche pour bien prendre la corde au freinage de la chicane, mais derrière lui le pilote Haas fonce droit vers les stands. Grosjean braque à gauche et mord sur la bordure pour éviter un choc avec la Force India...
49e: Grosjean, très en colère contre Ocon, remplace ses pneus et reprend la piste en douzième position, entre Gasly et Magnussen.
50e: Vettel compte cinq secondes et demie d'avance sur Bottas. Vandoorne, piteux quinzième, prend des pneus hyper-tendres.
52e: Vettel mène devant Bottas (4.3s.), Verstappen (11.2s.), Ricciardo (19.2s.), Hamilton (20.1s.), Räikkönen (25.4s.), Hülkenberg (1m. 12s.), Sainz (1m. 13s.), Ocon (-1t.), Leclerc (-1t.), Gasly (-1t.) et Grosjean (-1t.).
53e: Hamilton repasse à l'attaque et revient à moins d'une seconde de Ricciardo. Il peut donc user du DRS.
54e: Vettel prend un tour aux Renault et perd ainsi un peu de temps. Bottas se rapproche.
55e: Bottas ne concède plus que trois secondes au leader. La fin de la course sera-t-elle animée ?
56e: Bottas rate son freinage au premier virage en doublant Sainz et met deux roues dans le gazon. Il concède deux secondes dans cette mésaventure et perd tout espoir de rattraper Vettel.
57e: Vettel achève son meilleur chrono du jour (1'13''964''') et repousse Bottas à six secondes.
59e: Bottas abandonne définitivement la poursuite de Vettel. Ricciardo garde toujours Hamilton à distance. Grosjean chasse Gasly pour le gain de la onzième place.
60e: Vettel devance Bottas (8s.), Verstappen (12.4s.), Ricciardo (20.9s.), Hamilton (22.1s.), Räikkönen (26.8s.), Hülkenberg (-1t.), Sainz (-1t.), Ocon (-1t.) et Leclerc (-1t.).
62e: Hamilton demeure sur le dos de Ricciardo, mais tous deux sont englués dans le trafic. Du reste, les températures du moteur Mercedes s'affolent et le champion du monde craint de plus en plus une explosion.
64e: Verstappen appuie sur le champignon en cette fin de course et revient à moins de deux secondes de Bottas.
65e: L'intervalle entre Vettel et Bottas monte à dix secondes. Verstappen s'adjuge le meilleur tour de la course (1'13''864''').
66e: Verstappen ne rend plus qu'une seconde et demie à Bottas. Gasly, Grosjean, Magnussen et Pérez se battent pour la onzième place.
67e: Toujours à la poursuite de Ricciardo, Hamilton tombe sur Sirotkin qui cette fois lambine à lui ouvrir la voie. L'Australien est maintenant hors de sa portée.
68e: A deux tours du but, Vettel roule sept secondes devant Bottas, huit secondes devant Verstappen.
69ème: Winnie Harlow est autorisée par erreur à brandir le drapeau à damiers, un tour trop tôt. Les pilotes vont par prudence boucler une ronde de plus, mais le Grand Prix s'achève officiellement à l'issue du 68ème passage.
Sebastian Vettel remporte son cinquantième Grand Prix de F1 devant Bottas et Verstappen. Ricciardo, quatrième, est parvenu à gagner deux positions. Hamilton finit cinquième, Räikkönen sixième. Les Renault d'Hülkenberg et Sainz viennent ensuite et inscrivent dix précieux points. Ocon se classe neuvième, Leclerc dixième. Gasly, Grosjean, Magnussen, Pérez, Ericsson, Vandoorne et Sirotkin franchissent aussi la ligne d'arrivée.
Après la course
Ce cinquantième succès de Vettel met fin à deux mois de disette pour la Scuderia Ferrari et célèbre avec brio le quarantième anniversaire de la victoire de Gilles Villeneuve sur ce tracé, au volant d'une monoplace flanquée du petit cheval. Le pilote allemand rend d'ailleurs hommage au légendaire Québécois, disparu en 1982. Surtout, il reprend pour un point la première place du championnat du monde à Lewis Hamilton. Quant à son après-midi en lui-même, il fut tranquille: « Ce fut une affaire de gestion. Cependant, en milieu de course, j'ai eu tellement de réglages à faire sur mon volant que je finissais par me dire: mais quand est-ce que je vais pouvoir piloter ? J'ai pu contrôler grâce aux progrès de notre moteur. Ce n'est pas énorme, mais nous avons un peu gagné en performance. En tout cas, sur ce circuit, c'était un vrai plus. A l'issue de ce premier tiers du championnat, je dirais que nous avons un super bilan. »
Du côté de Mercedes, Valtteri Bottas pense qu'il ne pouvait pas jouer la victoire tandis que Lewis Hamilton est content d'être allé au bout de l'épreuve. « C'était une journée difficile au bureau, mais je suis content d'avoir fini et d'avoir marqué des points », déclare le Britannique. « Dès le départ, je manquais de puissance et mon moteur surchauffait. Je ne pouvais pas faire baisser les températures, donc je pensais qu'il allait y avoir une casse. A chaque tour, j'attendais la perte de puissance, mais ça a tenu. J'aurais pu perdre beaucoup plus de points aujourd'hui. La cinquième place n'est pas le meilleur des résultats, mais cela aurait pu être bien pire. Ferrari a apporté ici un meilleur package, mais nous sommes très proches. » En définitive, il ne paraît donc pas trop perturbé d'avoir cédé les rênes du championnat.
Enfin, la stratégie audacieuse des Red Bull n'aura guère payé. Si Daniel Ricciardo a grimpé de deux rangs en course, Max Verstappen n'est pas allé au-delà de la troisième place comme il l'espérait. Tous deux déplorent le déficit de puissance du moteur Renault, ainsi que les difficultés rencontrées par Red Bull pour optimiser son fonctionnement. Bien entendu, ces déclarations ne sont pas bien accueillies par le motoriste français, mais ce dernier commence à avoir l'habitude...
Au tiers de la saison, Vettel (121 points) reprend les commandes du championnat des conducteurs devant Hamilton (120 pts), Bottas (86 pts) et Ricciardo (84 pts). Chez les constructeurs, Ferrari (189 pts) se rapproche de Mercedes (206 pts).
Tony