Transferts: Ricciardo poursuit avec Red Bull - Leclerc chez Ferrari ?
Courtisé par Ferrari, Renault et McLaren, Daniel Ricciardo semble finalement opter pour une reconduction de contrat avec Red Bull. Christian Horner et Helmut Marko l'ont convaincu de la pertinence et de la solidité du nouveau partenariat liant leur firme à Honda. Ricciardo et Marko se retrouvent à Graz, quelques jours avant le GP d'Autriche, pour finaliser cet accord. Dans le même temps, on apprend que le nouveau contrat entre Lewis Hamilton et Mercedes (dont on annonce la signature depuis plus d'un an !) serait enfin prêt et prolongerait cette collaboration jusqu'en 2020. Valtteri Bottas devrait pour sa part poursuivre un an de plus avec les Gris.
Mais c'est Charles Leclerc qui se trouve actuellement sous les feux de l'actualité. Le jeune Monégasque réalise avec Sauber un début de saison tout à fait sensationnel. Il a déjà inscrit onze points et marqué les esprits par sa vélocité et sa maturité. En outre, il domine complètement son acolyte Marcus Ericsson, ce dont ses prédécesseurs Felipe Nasr et Pascal Wehrlein s'étaient révélés incapables. Du coup, les dernières rumeurs le placent dans le baquet de Kimi Räikkönen chez Ferrari dès 2019. Le champion finlandais, qui va sur ses 39 ans, quitterait la F1 pour le rallye, ou retournerait chez McLaren, à la place de Fernando Alonso. Lors de la conférence de presse du jeudi, Leclerc élude les interrogations pressantes des journalistes, affirmant se concentrer sur son travail avec Sauber. Quant à Räikkönen... il fait du Räikkönen, et du meilleur: « Oui, j'ai parlé avec McLaren, c'est sûr, énormément. Par le passé, lorsque j'étais là-bas... Vous aimeriez savoir, n'est-ce pas ? Vous pouvez prendre ça comme vous le voulez. De toute façon, je ne crois pas que vous ayez besoin de notre avis. Vous pouvez dire que c'est oui ou non... Vous écrivez habituellement ce que vous décidez, que ce soit vrai ou pas... »
Présentation de l'épreuve
La Formule 1 poursuit son marathon estival commencé au Castellet. En effet, les pilotes et les écuries enchaînent cinq Grands Prix (France, Autriche, Grande-Bretagne, Allemagne, Hongrie) en six semaines. Le rapide circuit de Spielberg reçoit pour cette édition une troisième zone d'activation de l'aileron arrière mobile située après le premier virage. Depuis le début de l'année, la FIA cherche en effet à améliorer le spectacle en instaurant trois secteurs de DRS sur certains tracés. Le problème est que le Red Bull Ring est si court qu'un bon tiers du parcours s'effectuera dorénavant avec l'aileron ouvert. Certains pilotes doutent du bien-fondé de cette décision. « Ne vous méprenez pas: beaucoup de gens adorent le concept de Mario Kart ; moi aussi j'y jouais beaucoup quand j'étais gamin », ironise ainsi Sebastian Vettel. « Mais on ne doit pas tomber dans le dépassement artificiel », ajoute-t-il plus sérieusement. « Attendons de voir ce que cela va donner. Peut-être que cela favorisera les occasions de se doubler. Cela dit, si c'est juste pour passer à côté d'une autre voiture sans travailler pour prendre le meilleur, ce n'est pas franchement stimulant, non ? »
Red Bull n'a jamais gagné sur « son » circuit de Spielberg et a priori ne part pas favorite de cette édition. Néanmoins, elle joue à fond la carte du patriotisme autrichien, quitte à sombrer dans le folklore: Christian Horner, Helmut Marko et Jonathan Wheatley, le team manager, s'affichent ainsi portant la Lederhose, la fameuse culotte de peau tyrolienne.
Max Verstappen reste sur deux podiums consécutifs, au Canada et en France, qui font oublier un début de saison chaotique. Le jeune Hollandais en profite pour tacler sévèrement ses détracteurs: « Dans chaque sport, il y a toujours de la haine et des jaloux [...] Les gens croient toujours en savoir plus. En foot, tout le monde pense qu'il pourrait être coach et faire mieux. C'est la même chose en F1. Ils savent toujours mieux que vous, même s'ils n'ont aucune expérience en la matière... J'ai été sous les feux des projecteurs. Mais jusqu'à cette année, c'était une expérience formidable. Et dès que vous avez deux ou trois mauvais week-ends, soudainement, on dit que vous ne savez plus conduire. C'est très injuste et sur les réseaux sociaux vous avez des « guerriers du clavier » qui critiquent en se cachant. C'est très petit, selon moi. » En Autriche, Verstappen arrive cependant en terrain conquis: comme chaque année, des milliers de Néerlandais font le déplacement pour l'encourager, et bénéficient d'une tribune spéciale située entre les virages n°6 et 7.
Romain Grosjean n'admet toujours pas la sanction qui lui a été infligée au GP de France suite à sa touchette avec Esteban Ocon au départ. Le Genevois nie toute responsabilité et affirme avoir été frappé par la « punition la plus injuste de l'Histoire ». Rien que cela ! Vendredi, Charlie Whiting le convoque ainsi que la presse pour repasser la vidéo de l'incident et démontrer le bien-fondé de la décision des commissaires sportifs. Pendant ce temps-là, lors des premiers essais libres, une nouvelle anicroche oppose Pierre Gasly à Esteban Ocon. Le premier reproche au second de l'avoir bloqué dans un tour rapide et exprime vivement sa colère. Jean Alesi, le capitaine de l'équipe de France, semble las des lamentations de nos trois représentants. « Ce sont trois imbéciles ! » soupire l'Avignonnais.
Après avoir dominé les Ferrari et les Red Bull au Castellet au moyen de sa nouvelle évolution moteur, Mercedes apporte ici de profondes modifications aérodynamiques à sa W09. Celle-ci arbore ainsi de nouveaux pontons, avec des entrées d'air rétrécies qui permettent de stabiliser les flux vers l'arrière. On aperçoit un partiteur de flux inédits, qui dévie l'air et incorpore la structure d'impact latérale. De petits appendices fleurissent au niveau des écopes de freins. Enfin, à l'arrière, Mercedes copie McLaren en ajoutant de petites arêtes suspendues entre la partie haute et la partie basse de l'aileron.
Toro Rosso introduit un nouveau package aérodynamique sur sa STR12. Selon James Key, les progrès effectués par Honda depuis le GP du Canada permettent à la très inventive équipe italienne d'envisager de nouvelles solutions. « Il est évident que nous étions performants à Montréal, et pas uniquement grâce au moteur, mais aussi au contrôle de l'énergie et d'autres aspects de la voiture. Ainsi, nous pouvons planifier nos week-ends différemment », explique l'ingénieur britannique. « Nous pouvons effectuer moins de compromis en ce qui concerne la traînée. Nous ne l'avons pas fait au Paul-Ricard, et ce fut probablement une erreur ». La Toro Rosso reçoit ainsi un nouvel aileron avant qui possède une dérive dotée de trois éléments distincts, afin d'accroître l'effet du vortex généré par cette surface.
Renault présente un nouveau récupérateur d'énergie cinétique (MGU-K), allégé de deux kilos et doté d'un système de refroidissement amélioré. Toutefois, McLaren et Red Bull ne l'utilisent pas car ce dispositif nécessite des aménagements au niveau de l'intégration du bloc dans leurs châssis. Le constructeur français apporte aussi un « moteur de qualifications » que son équipe d'usine a testé la semaine passée au Castellet et qui fournirait quinze à vingt chevaux supplémentaires en Q3.
Robert Kubica revient en piste vendredi pour tester de nouvelles pièces apportées par Williams. Selon Paddy Lowe, le Polonais est chargé d'éprouver des « solutions aérodynamiques extrêmes » et ne se lance donc pas dans la quête d'un bon chrono. Le team de Grove peut se permettre ce genre de fantaisies puisque, selon toute vraisemblance, il est condamné à terminer lanterne rouge de ce championnat 2018. L'autre grande écurie britannique, McLaren, guère mieux lotie, teste également de nouvelles pièces aérodynamiques, ainsi que des assemblages baroques. Alonso roulera ainsi dimanche en course avec un aileron avant de 2017 !
Essais et qualifications
Vendredi matin, lors de la première séance d'essais libres, un incident qui aurait pu avoir de fâcheuses conséquences se déroule dans les stands. McLaren envoie en piste Stoffel Vandoorne au moment où Sebastian Vettel déboule lancé dans la pit-lane. Le pilote Ferrari évite le Flamand au prix d'un énorme freinage. Les commissaires sportifs sanctionnent logiquement McLaren pour cette erreur d'une amende de dix mille euros.
Les sessions d'essais du vendredi sont dominées par les Mercedes d'Hamilton et de Bottas. Samedi matin, Vettel réplique en battant le record de la piste (1'04''070''') avec les pneus ultra-tendres. Les redoutés hauts vibreurs en béton du Red Bull Ring font plusieurs victimes: Gasly, Hartley et Vandoorne y cassent ainsi leurs ailerons avant et endommagent leurs suspensions.
Samedi après-midi, les Flèches d'Argent sont souveraines. Bottas conquiert sa cinquième pole position par un nouveau record (1'03''130'''). Hamilton (2ème) ne rend que dix-neuf millièmes à son équipier mais avoue n'être pas tout à fait satisfait de ses réglages. Vettel obtient le troisième chrono mais écope de trois places de pénalité pour avoir gêné Sainz à la fin de la Q2. L'Allemand a trop ralenti aux abords du premier virage alors que l'Espagnol entamait un tour rapide. Même si ce dernier a pu franchir cette étape et avoue lui-même que le dommage est faible, les commissaires se montrent inflexibles. Vettel s'élancera sixième. Räikkönen, quatrième temps, hérite de la troisième place. Les Red Bull (Verstappen 5ème, Ricciardo 7ème) concèdent plus de sept dixièmes à Bottas. Le nouveau groupe propulseur Renault « spécial qualifs » ne donne pas satisfaction. Par ailleurs, Verstappen a connu une panne de moteur samedi matin. A noter que les Mercedes et les Red Bull ont roulé en Q2 avec les pneus super-tendres et s'élanceront donc avec ce type de gommes, alors que les Ferrari seront en ultra-tendres.
Les Haas-Ferrari sont ici très performantes. Grosjean (5ème) revient aux avant-postes et parvient à devancer Magnussen (8ème). Chez Renault, l'histoire du GP de France se répète: Sainz (9ème) déniche un meilleur équilibre qu'un Hülkenberg (10ème) assez décevant. Les Force India peinent à exploiter leurs pneus. Comme cela devient la règle, Ocon (11ème) fait beaucoup mieux que Pérez (15ème), sorti dès la Q1 à cause du trafic. Gasly hisse sa Toro Rosso-Honda au 12ème rang. Hartley, contraint d'opter pour l'ancien aileron avant après avoir endommagé le nouveau le matin même, échoue en Q1 puis change son unité de puissance. Il partira avant-dernier. Les McLaren-Renault n'ont toujours pas un rythme constant en qualifications. Alonso réalise le treizième temps, mais choisit de changer plusieurs éléments sur son groupe propulseur et démarrera depuis les stands. Vandoorne se classe quatorzième. Les Williams-Mercedes sont toujours instables mais semblent s'améliorer petit à petit. Stroll (13ème) franchit ainsi la première manche, contrairement à Sirotkin (16ème). Enfin, rien ne va chez Sauber. Leclerc (17ème) atteint la Q2 mais recule de cinq rangs pour un changement de boîte de vitesses. Ericsson (18ème) ne comprend pas le comportement de sa machine.
Samedi soir, Ricciardo n'affiche pas son traditionnel sourire. Il peste contre son équipier auquel il reproche de ne pas lui avoir offert son aspiration en qualifications. Verstappen rétorque qu'avant chaque week-end les deux équipiers se mettent d'accord pour savoir lequel entraînera l'autre: selon la règle fixée par Christian Horner, celui qui se fait aider est celui qui sort en second du garage. Ce week-end, en l'occurrence, il s'agissait du Hollandais et non de l'Australien.
Le Grand Prix
Le soleil brille sur les montagnes de Styrie. La température au sol (47°C) est beaucoup plus élevée qu'elle ne l'a été vendredi et samedi. Les écuries ignorent les effets de cette chaleur sur le comportement des mécaniques et surtout des pneus. Les Ferrari, les Haas, la Renault de Sainz et la Williams de Stroll partent en pneus ultra-tendres. Tous les autres se munissent de super-tendres, excepté Ericsson qui opte pour un long relais en tendres jaunes.
Départ: Excellent démarrage de Räikkönen qui s'immisce entre les Mercedes, Bottas à sa gauche, Hamilton à sa droite. Mieux placé, Hamilton vire en tête au premier tournant devant Räikkönen, tandis que Bottas, serré par son compatriote, doit aussi laisser passer un Verstappen opportuniste. Suivent Ricciardo et les Haas, tandis que Vettel s'est mal élancé.
1er tour: Räikkönen prend l'aspiration d'Hamilton dans la montée qui mène au virage de Remus. Il se décale à l'extérieur pour surprendre le Britannique, mais bloque une roue, puis vire au large vers l'échappatoire. Il revient en piste au niveau de Verstappen qu'il tasse vers la droite. Mais à gauche se trouve Bottas qui profite de cette ouverture pour avaler ses deux concurrents. Toujours à Remus, Vandoorne abîme son aileron avant dans un contact avec Gasly. Enfin, Verstappen attaque Räikkönen au virage de Würth. Il frôle la roue arrière-gauche du Finlandais qui, légèrement déporté, doit laisser filer le jeune Max. A l'issue de cette première boucle, Hamilton mène devant Bottas, Verstappen, Räikkönen, Ricciardo, Grosjean, Magnussen, Vettel, Hülkenberg et Ocon.
2e: Vettel double Magnussen au premier freinage. Leclerc quitte la route au virage n°6. Il revient sur la piste en traversant le bac à graviers. Vandoorne stoppe chez McLaren pour faire réparer sa calandre et changer de gommes.
3e: Hamilton compte une seconde et demie d'avance sur Bottas. Vettel se défait de Grosjean à Schlossgold.
4e: Les Mercedes contrôlent ce début de course et s'échappent assez aisément.
5e: Hamilton mène devant Bottas (1.7s.), Verstappen (3.8s.), Räikkönen (5.4s.), Ricciardo (6.4s.), Vettel (8.7s.), Grosjean (10.2s.), Magnussen (11.8s.), Hülkenberg (12.6s.), Ocon (13.3s.), Sainz (14.1s.), Stroll (15.3s.) et Pérez (15.9s.).
6e: Pérez prend la douzième place à Stroll et recolle au groupe Hülkenberg - Ocon - Sainz.
7e: Les Mercedes prennent un tour à Vandoorne. Ricciardo évolue à quelques dixièmes de Räikkönen.
8e: Hamilton conclut le premier chrono de référence: 1'08''972'''. Deux secondes et demie le séparent de son équipier Bottas. Leclerc remonte dans le peloton après sa sortie. Il double Alonso puis Hartley.
10e: Hamilton devance Bottas (2.2s.), Verstappen (4.4s.), Räikkönen (7.7s.), Ricciardo (8.6s.), Vettel (9.8s.), Grosjean (14.2s.), Magnussen (17.1s.), Hülkenberg (18.9s.), Ocon (20.1s.), Sainz (20.7s.) et Pérez (21.7s.).
11e: Suite à une défaillance de turbo, le moteur d'Hülkenberg explose au passage de la ligne de chronométrage, soulevant un énorme panache de fumée. L'Allemand se gare dans une échappatoire. Les drapeaux jaunes sont agités.
12e: La voiture d'Hülkenberg est retirée. Pérez prend l'ascendant sur Sainz.
13e: Hamilton jouit d'un avantage de deux secondes sur Bottas. Verstappen roule à cinq secondes du leader. Räikkönen prend un peu de champ sur Ricciardo.
14e: Bottas ralentit dans la descente vers Schlossgold, victime d'une chute de pression hydraulique qui dérègle sa boîte de vitesses. Il s'immobilise dans l'échappatoire au bout de la ligne droite. Un véhicule intervient pour tracter la Mercedes, ce qui entraîne l'activation de la procédure de « voiture de sécurité virtuelle ».
15e: Branle-le-bas de combat dans les stands suite à la neutralisation: Verstappen, Räikkönen, Ricciardo, Vettel, Grosjean, Ocon, Sainz, Stroll, Gasly, Alonso et Leclerc font halte à leurs garages pour prendre des pneus jaunes qui doivent leur permettre d'aller au bout de l'épreuve. En revanche, Mercedes ne rappelle pas Hamilton, pensant que le régime de « VSC » durera un tour de plus... Erreur !
16e: La machine de Bottas est évacuée et le drapeau vert est brandi. Hamilton conserve le commandement, mais avec seulement treize secondes d'avance sur Verstappen. Sorti des stands derrière Magnussen, qui a gardé ses pneus, Vettel l'efface sans peine au virage n°4.
17e: Hamilton précède Verstappen (13.1s.), Räikkönen (16.5s.), Ricciardo (17.5s.), Vettel (23s.), Magnussen (25.7s.), Pérez (27.7s.), Grosjean (31.2s.), Ocon (37s.), Sainz (38.7s.), Sirotkin (41.3s.) et Ericsson (42.4s.).
18e: Ricciardo est de nouveau aux trousses de Räikkönen. Ocon et Sainz se bagarrent pour la dixième place.
20e: Ricciardo utilise son aileron arrière mobile pour laisser Räikkönen sur place dans la descente vers Schlossgold. Le voilà troisième.
21e: Hamilton est premier devant Verstappen (13.2s.), Ricciardo (16.4s.), Räikkönen (18s.), Vettel (22s.), Magnussen (29.8s.), Pérez (33.5s.), Grosjean (35.4s.), Ocon (41.4s.) et Sainz (42.4s.).
23e: L'intervalle est stable entre Hamilton et Verstappen. Ce dernier, qui a changé ses enveloppes, est donc le leader virtuel de l'épreuve.
24e: Sirotkin fait halte chez Williams pour prendre des pneus tendres.
25e: Hamilton pénètre dans la pit-lane et s'empare de pneus tendres jaunes (2.5s.). Il redémarre en quatrième position, juste devant son rival Vettel qui vient d'abaisser le record du tour (1'07''989'''). Les deux Red Bull sont en tête sur le Red Bull Ring !
26e: Verstappen est le nouveau leader devant Ricciardo (4.1s.), Räikkönen (5.6s.), Hamilton (7.4s.), Vettel (9s.), Magnussen (22.3s.), Pérez (26.1s.), Grosjean (27.9s.), Ocon (34.5s.) et Sainz (36s.).
27e: Pérez remplace ses enveloppes et repart en onzième position, entre Ericsson et Gasly. Une belle passe d'armes oppose Leclerc à Stroll pour le gain de la quatorzième place. Le Monégasque assaille le Canadien. Ils franchissent côte à côte la courbe de Schlossgold, mais Stroll conserve l'avantage au virage Rauch.
28e: Ricciardo, Räikkönen et Hamilton roulent de concert. Magnussen effectue son changement de gommes et se retrouve neuvième. Leclerc se défait de Stroll au virage n°3.
30e: Verstappen devance Ricciardo (4.8s.), Räikkönen (5.6s.), Hamilton (6.6s.), Vettel (8.9s.), Grosjean (33.5s.), Ocon (40.4s.), Sainz (44s.) et Magnussen (47.4s.). Pérez prend la dixième place à Ericsson.
32e: Ricciardo est en difficulté car des cloques se forment sur son pneu arrière-gauche, conséquence de la chaleur. Räikkönen roule dans ses échappements. Magnussen se défait de Sainz, également en délicatesse avec ses gommes.
34e: Sainz s'arrête chez Renault pour remplacer ses pneus, également victimes de « bullage ». Les mécaniciens peinent à changer les roues, et le jeune Espagnol ne repart qu'après sept secondes d'immobilisation, en dix-septième position.
35e: Verstappen jouit de six secondes de marge sur le trio Ricciardo - Räikkönen - Hamilton.
36e: Les pneus arrière Hamilton se couvrent également de cloques. Le champion du monde laisse filer Räikkönen et voit Vettel grossir dans ses rétroviseurs.
37e: Räikkönen, dont les gommes sont encore en bon état, se fait pressant derrière Ricciardo, accablé par du survirage.
38e: Räikkönen tente de faire l'extérieur à Ricciardo dans la montée vers Remus, sans succès. Il parvient en revanche sans mal à le doubler dans la descente vers Schlossgold au moyen du DRS. En fin de tour, l'Australien regagne la voie des stands.
39e: Ricciardo chausse un jeu de pneus super-tendres et retrouve la piste en cinquième position. Vettel attaque Hamilton dans la grande montée, aileron arrière ouvert. Il déborde la Mercedes par l'intérieur, puis au freinage se rabat très vivement sur la gauche pour ôter toute possibilité réplique à son adversaire. Celui-ci s'incline.
40e: Verstappen mène devant Räikkönen (7s.), Vettel (9.4s.), Hamilton (10.6s.), Ricciardo (30s.), Grosjean (42.2s.), Ocon (53.2s.), Magnussen (53.8s.), Pérez (59.2s.), Ericsson (1m. 01s.), Gasly (1m. 05s.) et Hartley (1m. 07s.).
42e: Magnussen est revenu sur les talons d'Ocon. Bon dernier, Vandoorne change une nouvelle fois ses gommes.
43e: Verstappen conserve sept secondes de marge sur Räikkönen. Hamilton roule à moins d'une seconde de Vettel.
45e: Verstappen prend un tour aux Toro Rosso et perd ainsi quelques dixièmes. Hamilton maintient la pression sur Vettel.
46e: Verstappen roule devant Räikkönen (6.6s.), Vettel (8.1s.), Hamilton (9.6s.), Ricciardo (28.1s.), Grosjean (48s.), Ocon (57.8s.), Magnussen (58.3s.) et Pérez (1m. 05s.). Ericsson passe aux stands: après un long premier relais en pneus jaunes, il finira avec les rouges.
48e: Vettel sème Hamilton à l'occasion du dépassement des Toro Rosso attardées. L'Anglais se débat avec un pneu arrière-gauche bulbeux. Magnussen prend l'avantage sur Ocon.
50e: Verstappen compte six secondes d'avance sur Räikkönen, huit secondes sur Vettel, dix secondes sur Hamilton.
52e: Hamilton se résigne à un second changement de pneus. Il sélectionne les Pirelli super-tendres et reprend la piste derrière Ricciardo.
53e: Hamilton lance immédiatement la chasse à Ricciardo. Celle-ci sera courte: dans la descente vers Schlossgold, la Red Bull émet une fumée suspecte. Un échappement vient de casser. Le pilote australien termine sa journée dans le gazon.
54e: Verstappen devance Räikkönen (5.6s.), Vettel (7.1s.), Hamilton (29.4s.), Grosjean (57.6s.), Magnussen (-1t.), Ocon (-1t.), Pérez (-1t.), Gasly (-1t.), Hartley (-1t.), Leclerc (-1t.), Alonso (-1t.) et Ericsson (-1t.).
55e: Hartley, qui n'a pas changé de gommes, sort de la route dans le dernier virage. Quelque chose s'est rompue sur le train arrière de la Toro Rosso. Le Néo-Zélandais parcourt encore quelques kilomètres avant de stopper dans l'échappatoire de la grande côte vers Remus.
56e: Cinq secondes séparent Verstappen et Räikkönen. Hamilton améliore le record du tour (1'07''460''').
58e: Räikkönen reprend une seconde à Verstappen. Nouveau meilleur temps pour Hamilton (1'07''241''') qui cependant ne peut plus espérer autre chose que conserver sa quatrième place.
59e: Ocon et Pérez bataillent pour la septième position. Plus loin, le trio Leclerc - Alonso - Ericsson luttent pour le dernier point, tout en revenant sur Gasly, neuvième, en délicatesse avec ses pneus.
60e: Verstappen précède Räikkönen (3.9s.), Vettel (6.4s.), Hamilton (28.1s.), Grosjean (-1t.), Magnussen (-1t.), Ocon (-1t.) et Pérez (-1t.). Second changement de pneus pour Sirotkin.
61e: Pérez utilise son DRS pour déborder Ocon au virage n°3. Le Mexicain a pour mission de rejoindre Magnussen. Si cela s'avère impossible, il rendra sa position à son équipier.
62e: Alonso prend l'avantage sur Leclerc et entre dans la zone des points.
63e: Hamilton ralentit au sommet du circuit, victime d'une chute de pression d'essence. Il se range aussitôt sur le bas-côté sur ordre de son écurie. Pour la première fois depuis deux ans, aucune Mercedes ne verra l'arrivée. C'est aussi le premier abandon du quadruple champion du monde depuis trente-trois courses !
64e: Verstappen rencontre à son tour du bullage. Les Ferrari sont toujours épargnées par ce phénomène, et Räikkönen revient à trois secondes du leader. Le combat pour les derniers points oppose maintenant Gasly, Alonso, Leclerc et Ericsson qui évoluent roues dans roues.
65e: Stroll remplace une nouvelle fois ses gommes. Alonso dépasse Gasly. Le jeune Normand ne peut guère opposer de résistance car sa Toro Rosso glisse beaucoup, conséquence d'un plancher endommagé dans la collision avec Vandoorne.
66e: Grosjean, quatrième, a hâte d'atteindre l'arrivée: ses pneus sont morts et la Haas vibre intensément. Leclerc et Ericsson dépassent Gasly sans peine.
67e: Verstappen mène devant Räikkönen (2.7s.), Vettel (4.2s.), Grosjean (-1t.), Magnussen (-1t.), Pérez (-1t.), Ocon (-1t.), Alonso (-1t.), Leclerc (-1t.), Ericsson (-1t.), Gasly (-1t.) et Sainz (-1t.).
68e: Ericsson prend la neuvième place à son collègue Leclerc. Abandon de Vandoorne, boîte de vitesses cassée.
70e: Räikkönen ne concède plus que deux secondes à Verstappen. Mais Vettel est dans les roues de son équipier. Doit-on s'attendre à une consigne d'équipe de la part de la Scuderia ?
71ème et dernier tour: Räikkönen s'adjuge le meilleur tour de la course (1'06''957'''). N'ayant pu rejoindre Magnussen, Pérez laisse Ocon reprendre sa position. Plus loin, c'est au prix d'une belle bagarre que Leclerc repasse devant son équipier Ericsson.
Max Verstappen remporte sa quatrième victoire et fait triompher Red Bull à domicile. Les Ferrari de Räikkönen et de Vettel l'entourent sur le podium. Grosjean, quatrième, et Magnussen, cinquième, ramènent de gros points à Haas. Ocon se classe sixième devant son équipier Pérez. Revenu du diable vauvert, Alonso termine huitième. Leclerc et Ericsson ramènent les derniers points à Sauber. Gasly, Sainz, Stroll et Sirotkin coupent aussi la ligne d'arrivée.
Stroll écope de dix secondes de pénalité pour avoir ignoré les drapeaux bleus lorsque Pérez voulait lui prendre un tour. Il rétrograde donc derrière son équipier Sirotkin au classement officiel.
Après la course
Max Verstappen jubile après ce succès qui rabat encore un peu plus le caquet à ses détracteurs, même s'il admet un certain opportunisme: « Je dois l'avouer, cette victoire est un peu inattendue. Mais, après l'abandon de Bottas, je me suis vite retrouvé en tête. Il me suffisait de gérer mes pneus. Je n'avais pas de pression venant de derrière alors je pilotais à mon rythme. A la fin, Räikkönen est revenu et je voyais que mes gommes commençaient à souffrir. Heureusement, j'ai pu aller jusqu'à l'arrivée. » Les supporteurs néerlandais, ravis, célèbrent la victoire de leur jeune compatriote en tirant des fumigènes orange.
Red Bull se satisfait évidemment de sa première victoire en terre autrichienne, mais c'est bien Ferrari qui sort grande gagnante du week-end. Parfaitement réglée, la SF71-H a seule su préserver ses gommes et se prémunir du « graining », d'où le double podium réalisé par Kimi Räikkönen et Sebastian Vettel. L'Allemand reprend la première place du classement des pilotes à Lewis Hamilton, pour une longueur seulement (146 points à 145). Et la Scuderia s'empare avec 247 points des rênes du championnat des constructeurs devant Mercedes (237 pts) et Red Bull (189 pts).
Pour Mercedes, le coup est rude: jamais la firme à l'étoile n'avait connu un tel K.O. technique depuis... le GP de Monaco 1955 ! A cette Bérézina s'ajoute une erreur stratégique grossière: contrairement à tous ses rivaux, Hamilton n'a pas changé ses gommes lors de la phase de « voiture de sécurité virtuelle », ce qui lui a fait perdre les commandes de l'épreuve. James Vowles, le tacticien de l'équipe, plaide coupable. « Nous avions la voiture la plus rapide, mais aucune n'est à l'arrivée », constate tristement Hamilton. « On ne peut pas perdre des points ainsi. Il faut travailler dans tous les domaines. » Dans les jours qui suivent, Mercedes analyse les pannes subies par ses pilotes, et se rassure quelque peu en constatant qu'elles ne sont pas liées au nouveau moteur introduit en France.
Avec les quatrième et cinquième places récoltées par Romain Grosjean et Kevin Magnussen, Haas-Ferrari quitte l'Autriche avec vingt-deux points dans sa besace, ce qui est le meilleur résultat de son histoire. Par ailleurs, le team américain bondit à la cinquième place du championnat des constructeurs, devant McLaren et Force India. Par ce résultat, Grosjean s'offre un bon bol d'oxygène après un début de saison cauchemardesque. « Je m'en suis tellement pris plein la figure que j'ai été rhabillé pour les quatre ou cinq hivers à venir ! » plaisante le Franco-Suisse. Ce dernier peut compter sur une monoplace qui s'est affirmée en Autriche comme la quatrième force du plateau. Mais Haas saura-t-elle maintenir ce niveau de performance sur l'ensemble des épreuves à venir ?
Tony