Présentation de la saison
Accords Concorde et règlement technique: le chantage de Ferrari
Les négociations autour du règlement technique de 2021 chevauchent celles concernant les futurs Accords Concorde, qui entreront en vigueur à cette même date. Liberty Media n'a pour l'heure avancé que quelques pistes de réflexion, mais tout le monde sait que le point épineux sera la répartition des revenus. Visiblement, les Américains souhaitent mettre en place une distribution plus équitable, ce qui implique la suppression, ou du moins la réduction, des avantages financiers dont jouissent les écuries « historiques » (Ferrari, Mercedes, McLaren, Williams et Red Bull). Une telle réforme serait évidemment bien accueillie par les petites structures. Amadouées, Force India et Sauber ont ainsi retiré la plainte qu'ils avaient déposée en 2015 auprès de la Commission européenne. Mais a contrario, les équipes favorisées tempêtent contre le Formula One Group, Ferrari en tête. Sergio Marchionne sort de sa boîte à astuces la vieille menace du retrait de la Scuderia. Il envisage même une migration vers l'IndyCar ! Ferrari conteste aussi les nouvelles normes techniques proposées pour 2021, et peut les contrecarrer puisqu'elle dispose d'un droit de veto contre toute nouvelle motorisation.
Toujours louvoyant, Jean Todt aimerait revenir sur ce privilège... sans toucher aux avantages financiers de Maranello. Sean Bratches, le directeur commercial de la F1, est plus ferme: s'il admet la nécessite d'un compromis, il n'entend pas capituler devant Ferrari ou Mercedes : « Tout le monde comprend la direction que nous voulons prendre, mais tout le monde n'acquiesce pas. Nous essayons de travailler sur des compromis pour améliorer la nature compétitive du sport. Si les choses restent en l'état, les fans se détourneront de la F1. Nous ne voulons pas perpétuer les règles existantes parce que sinon, nous n'aurons pas un plateau assez relevé pour que l'on puisse parler d'un véritable sport. »
Présentation de l'épreuve
Les pilotes n'ont eu que huit jours d'entraînement à Barcelone pour découvrir leurs monoplaces avant de s'embarquer pour l'Océanie. Il est donc difficile de prédire quelle sera la hiérarchie, mais il ne fait aucun doute que les trois écuries de pointe, Mercedes, Ferrari et Red Bull seront encore au-dessus du lot. Lewis Hamilton affirme craindre particulièrement les Red Bull, et notamment Daniel Ricciardo qui évoluera à domicile. L'Australien repousse ce statut de favori. Il aimerait déjà monter sur son premier podium à Melbourne (il avait perdu sa seconde place sur tapis vert en 2014). Mais celui que l'on surnomme « le Ratel » (cet animal figurant sur son casque) avoue voir plus loin. Il veut devenir le troisième Aussie champion du monde, après Jack Brabham et Alan Jones, et pense que cela est possible dès 2018. « Je crois très sincèrement que c'est dans mes cordes, dit-il. Je ne quitterai pas le milieu comme un loser si je reste au pied du podium. Être un pilote de F1 ne me suffit plus. Je veux le titre mondial. »
Après plus de vingt années de présence au calendrier, le circuit de Melbourne est presque devenu historique. Plutôt atypique, il suscite la curiosité et aussi l'appréhension chez les jeunes pilotes, comme l'explique Esteban Ocon à Sport Auto: « Ce circuit est un peu « old school ». On n'y a pas de droit à l'erreur. Si on sort, c'est le mur ou les graviers. C'est assez bosselé, au point de ne pas voir la corde à l'approche de certains virages. La plupart sont difficiles, et il faut avoir les bons réglages, sinon on fait vite de gros écarts. » La fédération ajoute cette saison une troisième zone d'utilisation de l'aileron arrière mobile sur l'Albert Park. Elle se situe entre les virages n°12 et 13, soit la dernière courte ligne droite avant le retour vers la zone des stands.
L'ingénieur français Laurent Mekies, directeur de la sécurité auprès de la fédération et adjoint de Charlie Whiting, va rejoindre Ferrari à compter de septembre. Ce transfert suscite la colère des autres équipes, déjà échaudées par le départ de Marcin Budkowski vers Renault. Elles craignent en effet que ces ingénieurs dévoilent à la concurrence leurs petits secrets techniques. Zak Brown et Christian Horner montent au créneau, affirmant qu'un « gentlemen agreement » avait été conclu entre les écuries pour éviter ce genre de situation. Évidemment, Ferrari nie l'existence d'un tel accord. Quoiqu'il en soit, la polémique demeure au stade des criailleries puisque Charlie Whiting affirme n'avoir enregistré aucune plainte à cet égard.
La Formule 1 s'ouvre peu à peu au numérique en créant son site officiel de diffusion en mode continu (streaming), baptisé F1 TV. Ouvert à une douzaine de marchés, ce service comportera une version payante, F1 TV Pro, qui permettra de suivre les essais officiels et la course en direct, ainsi que les épreuves de Formule 2, de GP3 et de Porsche Supercup. Les usagers pourront aussi avoir accès aux images de toutes les caméras embarquées en simultané. Cette offre sera disponible sur ordinateur, smartphones, tablettes et services de télévision connectés. Le Grand Prix d'Australie servira de rodage avant un lancement officiel prévu pour les épreuves de Sakhir ou de Shanghai. Par ailleurs, les Formules 1 sont désormais munies sur leurs trains avant de caméras à 360°, afin d'offrir des images inédites pour les retransmissions télévisées.
McLaren fait preuve d'humour (et d'opportunisme) en faisant sur le halo de sa MCL33 la promotion d'une marque de... tongs (Gandys) ! Il est vrai que, vues de profil et parées de l'affreux bréchet, les Formules 1 de 2018 ressemblent un peu à ce type de chaussures... Force India fait bientôt de même avec le fabricant Havaianas.
Essais et qualifications
Les premiers essais officiels du vendredi sont dominés par les Mercedes qui jouissent d'un léger avantage sur les Red Bull et les Ferrari. Ricciardo écope déjà d'un recul de trois places sur la future grille pour ne pas avoir suffisamment ralenti lors d'un drapeau rouge. Samedi matin, la pluie s'invite sur l'Albert Park, et les Ferrari signent les meilleurs chronos sur un sol à moitié humide.
L'après-midi, Hamilton réalise la pole position avec un temps phénoménal (1'21''164''', record absolu) et plus d'une demi-seconde d'avance sur toute concurrence. Néanmoins cette splendide performance est peut-être due au « bouton magique » (ou « mode fête ») présent sur la Mercedes W09 et qui donne quelques chevaux supplémentaires. Les écarts en Q1 et Q2 étaient beaucoup plus ténus. Bottas souffre encore une fois de la comparaison avec son équipier. En Q3, il sort violemment de la route dans le deuxième virage. Ses mécaniciens doivent en conséquence remplacer sa boîte de vitesses, d'où une pénalité de cinq positions. Le Finlandais s'élancera depuis le quinzième rang. Les Ferrari de Räikkönen (2ème) et de Vettel (3ème) se placent en embuscade derrière Hamilton. Les Red Bull sont rapides mais manquent un peu d'appui à l'avant. Verstappen (4ème) a chaussé les pneus super-tendres en Q2 alors que ses adversaires étaient en ultra-tendres. Il prévoit donc un long premier relais. Ricciardo (5ème temps, 8ème après sa pénalité) est plutôt en retrait.
Les Haas-Ferrari (Grosjean 5ème, Magnussen 6ème) s'affirment comme la quatrième force du plateau. Ce sont les meilleures qualifications de l'écurie américaine. Les Renault (Hülkenberg 7ème, Sainz 9ème) sont aussi en gros progrès. Les nouvelles McLaren-Renault (Alonso 10ème, Vandoorne 11ème) n'ont pas dépassé la deuxième manche mais affichent un bon rythme. Force India arrive à Melbourne avec plusieurs nouveautés aérodynamiques qui ne paraissent pas très efficaces. Pérez (12ème) et Ocon (14ème) sont loin de leurs performances de l'an passé. Comme attendu, les Williams sont très loin. Stroll (13ème) s'offre une excursion dans les graviers et Sirotkin (19ème) n'est pas dans le coup. Les Toro Rosso-Honda ne sont pas plus rapides. Si Hartley (16ème) aurait pu franchir la première étape des qualifications, Gasly (20ème) a ruiné ses chances en sortant de la piste. Enfin, sans surprise, les Sauber-Ferrari (Ericsson 17ème, Leclerc 18ème) rendent trois secondes aux meilleurs.
Le Grand Prix
Des dizaines de milliers de spectateurs, toujours très enthousiastes, sont venus encourager les coureurs pour ce coup d'envoi du championnat, et plus particulièrement le très populaire Daniel Ricciardo. La course se déroule sous un ciel bas. La majorité des coureurs s'élancent munis de pneus ultra-tendres. Les Red Bull, les Sauber et les Williams ont des pneus super-tendres. Pirelli ne prévoit qu'un arrêt.
Départ: Hamilton démarre idéalement et conserve la première place devant Räikkönen et Vettel. Bien parti, Verstappen est gêné par les Ferrari et se retrouve derrière Magnussen après le premier freinage. Dans le peloton, Hartley allume ses roues et fusille ainsi ses pneus.
1er tour: Räikkönen tente en vain de faire l'extérieur à Hamilton avant le virage n°3. Alonso attaque Sainz pour le gain de la neuvième place. En fin de tour, Hamilton mène devant Räikkönen, Vettel, Magnussen, Verstappen, Grosjean, Hülkenberg, Sainz et Alonso. Bottas est quinzième. Hartley passe aux stands pour changer de gommes.
2e: Hamilton possède une seconde et deux dixièmes de marge sur Räikkönen. Verstappen trépigne derrière Magnussen.
3e: Pour l'heure, Hamilton ne parvient pas à semer les Ferrari. Ricciardo met la pression sur Hülkenberg.
4e: Hamilton est premier devant Räikkönen (1.3s.), Vettel (2.7s.), Magnussen (5.9s.), Verstappen (6.5s.), Grosjean (7.6s.), Hülkenberg (8.5s.), Ricciardo (9s.), Sainz (10s.), Alonso (11.1s.) et Vandoorne (12.7s.). Bottas prend la quatorzième position à Stroll.
5e: Ricciardo prend l'ascendant sur Hülkenberg dans l'enchaînement des virages Ascari et Stewart. Sirotkin se gare dans une échappatoire. Ses freins ont surchauffé car un sac en plastique s'est logé dans le circuit de refroidissement.
6e: Hamilton passe à l'offensive et porte son avance sur Räikkönen à plus de deux secondes. Ericsson met pied à terre à cause d'un problème hydraulique sur sa Sauber.
8e: Hamilton compte deux secondes et demie de marge sur Räikkönen, quatre secondes sur Vettel. Verstappen se démène pour se défaire Magnussen. Plus loin, Bottas pourchasse Ocon.
9e: Verstappen perd l'arrière de sa Red Bull au premier virage et exécute un tête-à-queue. Heureusement, il revient en piste dans le sens de la marche et repart entre Hülkenberg et Sainz.
10e: Hamilton devance Räikkönen (2.6s.), Vettel (4.1s.), Magnussen (12.9s.), Grosjean (15.7s.), Ricciardo (16.5s.), Hülkenberg (17.9s.), Verstappen (19.6s.), Sainz (20.9s.), Alonso (22s.), Vandoorne (24s.) et Pérez (25.7s.).
11e: Sainz résiste toujours à Alonso, avec peine car la pipette qui lui permet de s'hydrater est déréglée. Le jeune Madrilène avale de l'eau sans le vouloir !
13e: Hamilton gagne environ un à deux dixièmes par tour sur les Ferrari. Bottas file le train au duo Vandoorne - Pérez
14e: Gasly regagne les stands avec un moteur coupé. Le MGU-H Honda a cédé.
15e: Hamilton précède Räikkönen (3s.), Vettel (6.1s.), Magnussen (21.8s.), Grosjean (23s.), Ricciardo (23.8s.), Hülkenberg (26.4s.), Verstappen (27.4s.), Sainz (30.2s.) et Alonso (32s.).
17e: Ricciardo met la pression sur les pilotes Haas. Magnussen commet un freinage intempestif au virage n°1 et endommage ainsi ses pneus avant.
18e: Räikkönen entre aux stands pour prendre les pneus tendres qui lui permettront de rejoindre l'arrivée. Il ressort en troisième position.
19e: Changement de pneus pour Hamilton qui prend les Pirelli jaunes (3s.). Il ressort second, laissant le commandement à Vettel.
20e: Arrêt pneus pour Leclerc.
21e: Verstappen a abîmé ses gommes lors de sa pirouette. Il fait halte chez Red Bull pour mettre les pneus tendres. Bottas est dans la boîte de Pérez.
22e: Vettel précède Hamilton de treize secondes. Sainz tire tout droit dans les graviers au virage n°6. Il reprend la piste, mais entretemps Alonso est passé. Magnussen entre aux stands en fin de tour pour chausser des pneus frais. Hélas, ses mécaniciens vissent de travers l'écrou de sa roue arrière-gauche. Lorsqu'ils s'en aperçoivent, l' « homme à la sucette » a déjà libéré le Danois...
23e: Magnussen est contraint de s'arrêter sur le bas-côté avec une roue branlante. Sainz, Ocon et Hartley changent de gommes.
24e: Grosjean passe par son garage pour remplacer ses gommes. L'opération est confuse, et lorsque le Genevois redémarre, les mécaniciens jettent leurs pistolets de colère. Cette fois, ils ont mal serré la roue avant-gauche ! Hülkenberg et Pérez passent aussi par les stands.
25e: Grosjean s'immobilise dans l'herbe après le second virage et quitte son habitacle, absolument dépité. La procédure de « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée pour permettre l'évacuation des deux Haas. Vandoorne, Bottas et Stroll font remplacer leurs enveloppes. Comptant douze secondes d'avance sur Hamilton, Vettel pénètre dans la pit-lane en fin de tour. La stratégie peut s'avérer payante car le pilote Mercedes est contraint de rouler au pas.
26e: Vettel prend rapidement les pneus tendres... et repart devant Hamilton ! Le hold-up est parfait ! Mercedes et Hamilton ont été trompés par de mauvais calculs. Ils pensaient en effet pouvoir doubler Vettel malgré le rythme imposé par la VSC. Ricciardo et Alonso chaussent les pneus jaunes. L'Espagnol sort des stands sous le nez de Verstappen qui, au prix d'un freinage appuyé, entame le premier virage devant la McLaren. Mais comme la course est neutralisée, cette manœuvre est considérée comme illégale.
27e: La vraie voiture de sécurité entre en piste car les commissaires tardent à retirer la monoplace de Grosjean. Leclerc passe par le stand Sauber pour prendre des pneus ultra-tendres.
29e: Hartley, seul pilote à avoir concédé un tour, est autorisé à se dédoubler. Stroll doit chausser un troisième train de pneus suite à une crevaison.
31e: Afin d'éviter une pénalité, Verstappen rend sa position à Alonso. La Safety Car s'apprête à se retirer. Vettel mène devant Hamilton, Räikkönen, Ricciardo, Alonso, Verstappen, Hülkenberg, Vandoorne, Bottas, Sainz, Pérez, Ocon, Stroll, Leclerc et Hartley.
32e: La course est relancée. Verstappen se défend contre une offensive de Hülkenberg. Bottas tente en vain de surprendre Vandoorne. Leclerc dépasse Stroll.
33e: Hamilton est bien décidé à reprendre la première place. Il n'est qu'à six dixièmes de Vettel.
34e: Vettel mène devant Hamilton (0.7s.), Räikkönen (3.2s.), Ricciardo (3.8s.), Alonso (7.8s.), Verstappen (8.4s.), Hülkenberg (9.5s.), Vandoorne (10.8s.), Bottas (11.2s.), Sainz (13s.) et Pérez (14.6s.).
35e: Ricciardo est à la poursuite de Räikkönen. Bottas prend la huitième place à Vandoorne.
37e: Vettel se forge un petit matelas d'une seconde sur Hamilton. Ricciardo se trouve dans la roue de Räikkönen tandis qu'Alonso contient un groupe comprenant Verstappen, Hülkenberg et Bottas.
38e: Ricciardo tente de déborder Räikkönen au virage n°3, mais le Finlandais lui coupe la trajectoire.
40e: Vettel mène devant Hamilton (0.9s.), Räikkönen (5.6s.), Ricciardo (6.6s.), Alonso (15.5s.), Verstappen (16.2s.), Hülkenberg (17.7s.), Bottas (18.7s.), Vandoorne (20.8s.), Sainz (23s.) et Pérez (25.6s.).
41e: Hamilton passe à l'offensive et abaisse le record du tour (1'26''848''').
42e: La situation devient critique pour Sainz: après avoir englouti contre son gré plus d'un litre d'eau en début d'épreuve, il est maintenant pris de nausées ! Pérez le menace.
43e: Vettel conserve une seconde de marge sur Hamilton. Verstappen se démène pour rejoindre Alonso et met deux roues dans la poussière au virage n°2.
45e: Vettel devance Hamilton (1s.), Räikkönen (6.6s.), Ricciardo (7.7s.), Alonso (21.1s.), Verstappen (21.7s.), Hülkenberg (22.7s.), Bottas (24.4s.), Vandoorne (26.5s.), Sainz (30s.) et Pérez (31.5s.).
46e: Hamilton poursuit son effort (1'26''523''') et se place ainsi dans la boîte de Vettel.
47e: Pris dans les turbulences de la Ferrari, Hamilton dérape au virage Clark et emprunte les bas-côtés. Il revient en piste en ayant perdu trois secondes sur Vettel.
49e: Malgré son erreur, Hamilton ne lâche pas sa proie et reprend une seconde pleine à celle-ci. Hartley concède un tour aux leaders. La Toro Rosso-Honda est désespérément lente...
50e: Vettel est toujours premier devant Hamilton (1.4s.), Räikkönen (7.7s.), Ricciardo (8.9s.), Alonso (26.5s.), Verstappen (27.7s.), Hülkenberg (28.4s.), Bottas (30s.), Vandoorne (31.4s.), Sainz (36.1s.), Pérez (37.3s.) et Ocon (45.3s.).
52e: Hamilton est revenu à une seconde de Vettel. Va-t-il tenter de lui chiper la victoire ? Plus loin, son collègue Bottas met la pression sur Hülkenberg.
53e: Hamilton a beau attaquer, Vettel en a encore « sous le pied » et peut lui résister. L'Anglais décide donc d'assurer sa seconde place et diminue sa cadence. En revanche, Ricciardo pourchasse toujours Räikkönen et Verstappen ne désespère pas de doubler Alonso.
54e: Ricciardo réalise le meilleur tour de la course (1'25''945''').
55e: Quatre secondes séparent Vettel et Hamilton. Ricciardo n'évolue qu'à huit dixièmes de Räikkönen.
57e: Hamilton a tellement ralenti que Räikkönen et Ricciardo le rattrapent. Verstappen prend la roue d'Alonso mais ne parviendra pas à dénicher une ouverture. Pérez menace toujours Sainz qui se retient de vomir dans son casque...
58ème et dernier tour: Comme en 2017, Sebastian Vettel ouvre sa saison par une victoire à Melbourne. Il monte aussi sur son centième podium. Hamilton se contente de la seconde place. Räikkönen se classe troisième devant Ricciardo. Alonso décroche une excellente cinquième place. Verstappen se classe sixième. Hülkenberg, septième, rapporte six points à Renault. Bottas échoue à une décevante huitième position. Vandoorne finit neuvième avec la seconde McLaren-Renault. Malgré ses soucis, Sainz ramène le dernier point. Pérez, Ocon, Leclerc, Stroll et Hartley voient aussi le drapeau à damiers.
Après la course
Sebastian Vettel affiche une joie mesurée, car il sait que ce succès n'est pas tout à fait mérité. « Évidemment nous avons été un peu chanceux, » reconnaît-il. « Lewis a fait une très bonne course, il la contrôlait au début. Mais c'était notre journée. La voiture de sécurité a aidé, mais à part ça, l'équipe a fait tout ce qu'elle pouvait. Quelque chose est arrivé et nous étions prêts à réagir. Nous avons fait notre travail avant la course, en évaluant différentes possibilités, et nous avions aussi le bon rythme. » L'Allemand admet ne pas savoir encore quoi penser de la SF71H. « Il faut que j'aie un peu plus confiance dans l'auto qui n'est pas encore au niveau souhaité. Il y a un gros travail à faire, mais c'est génial d'avoir les deux voitures sur le podium aujourd'hui. »
Toto Wolff explique cette défaite de Mercedes par une défaillance du logiciel chargé d'informer les stratèges sur les écarts nécessaires pour conserver une position, quelles que soient les circonstances. Or l'ordinateur indiquait que pour reprendre le commandement, Hamilton devait maintenir un intervalle de moins de quinze secondes avec Vettel, ce qu'il a fait. Visiblement, cela ne suffisait pas... Hamilton ne cache pas sa profonde déception et regrette de ne pas avoir pu conduire à sa main. « J'ai encore un peu de mal à y croire, je ne comprends pas ce qui s'est passé », soupire le champion du monde. « On s'appuie sur énormément d'ordinateurs, de données, sur beaucoup de technologie... J'aurais pu réduire encore l'écart avant l'arrêt de Vettel, j'aurais pu être plus rapide après... Beaucoup de choses étaient possibles. Si un appareil nous dit quoi faire et que nous le suivons à la lettre, nous n'avons aucune marge de manœuvre. J'aimerais avoir plus de responsabilités parce que je n'ai jamais aussi bien piloté qu'ici... »
Renault a réalisé un très beau week-end: les six bolides motorisées par la marque au losange terminent dans les points, dont les deux machines officielles. Surtout, aucune défaillance n'est déplorée, ce qui constitue un pas en avant considérable. « Nous avons cependant encore un petit déficit de puissance », tempère Alain Prost. « Sur ce circuit où les dépassements sont quasiment impossibles, nous avons perdu des positions en raison de la neutralisation. Sans quoi Nico Hülkenberg pouvait revendiquer la cinquième place. Nous avons cependant du travail à faire en développement, notamment s'agissant de la consommation d'huile qu'il faut amener à la limite permise comme le font Mercedes et Ferrari. » Quant à Fernando Alonso, ravi de sa nouvelle McLaren-Renault, il s'estime en mesure de venir titiller les Red Bull équipées du même moteur. « Maintenant, on peut enfin se battre ! » lâche-t-il à ses ingénieurs après le drapeau à damiers.
Le double abandon des Haas fait évidemment jaser. Le team américain a rencontré un problème de fixation d'écrou sur les deux voitures à quelques secondes d'intervalle. Or il ne s'agit pas d'une carence matérielle mais bien d'une défaillance humaine: les mécaniciens se sont tout simplement montrés incapables de changer les roues correctement ! « Nous avons les mêmes gars préposés aux changements de roues par rapport à l'an dernier et ils n'avaient jamais commis d'erreurs », se justifie Guenther Steiner. « Nous devons travailler plus dur en nous entraînant davantage. C'est un incident étrange... » Pour couronner le tout, la FIA inflige à l'équipe une amende de 10000 dollars. Un tel amateurisme ne redore pas le blason de Haas F1 que d'aucuns considèrent comme une simple succursale de la Scuderia Ferrari, se contentant de copier ou d'exploiter tout ce que produit Maranello...
Tony