Mariage Red Bull - Aston Martin et avenir de la motorisation
Lundi 25 septembre, Red Bull dévoile la conclusion d'un partenariat avec la célèbre marque britannique Aston Martin qui deviendra son sponsor en titre. L'équipe s'intitulera en 2018 Aston Martin Red Bull Racing. C'est un accord très semblable à celui qui a uni Red Bull à un autre constructeur de luxe, Infiniti, entre 2013 et 2015. En outre, le président d'Aston Martin, Andy Palmer, dirigeait Infiniti il y a quatre ans... Les deux firmes communiquent autour d'une collaboration technologique, d'une émulation entre la Formule 1 et les voitures de grand luxe propice à séduire les milliardaires. Aston Martin enverra l'an prochain des ingénieurs à l'usine de Red Bull à Milton Keynes pour poursuivre le développement de la supercar Valkyrie, une future série limitée à quinze modèles. Celle-ci sera motorisée par un V12 Aston Martin de mille chevaux et devra rivaliser avec la Mercedes-AMG Project One récemment annoncée.
Cette alliance ne résout pas le problème numéro un de Red Bull, à savoir la recherche d'un nouveau motoriste à compter de 2019. L'équipe anglo-autrichienne a bien sûr des contacts avec Honda, qui fournira en 2018 son équipe sœur Toro Rosso, mais elle craint que le groupe propulseur nippon ne soit pas compétitif avant au moins deux ans. Pendant ce temps-là, Ross Brawn et son staff de consultants techniques discutent avec les constructeurs de la réglementation des moteurs qui entrera en vigueur en 2021. Selon les informations recueillies par la presse, les teams poussent à la conservation du MGU-H, l'élément le plus onéreux et le plus complexe du système hybride. Cet immobilisme désole Dieter Mateschitz qui déplore la hausse des coûts que génèrent depuis 2014 ces nouvelles technologies. D'après diverses estimations, Red Bull Racing a quadruplé ses dépenses nettes depuis trois ans. D'où la nécessité de dénicher un nouveau commanditaire d'envergure. Mais si à moyen terme la FIA ne met pas en place une politique de déflation via une nouvelle motorisation, Red Bull pourrait être amenée à quitter la Formule 1.
Toro Rosso: Gasly supplée Kvyat
Le 26 septembre, Toro Rosso annonce la mise à pied pour deux Grands Prix de Daniil Kvyat et son remplacement par Pierre Gasly. Les raisons de cette mise à l'écart ne sont pas décrites, mais le Russe paie évidemment ses mauvaises performances : il n'a inscrit que quatre points depuis le début de l'année contre quarante-huit à son équipier Carlos Sainz Jr. ! En outre, ses relations avec son coéquipier espagnol sont très mauvaises. Kvyat pourrait néanmoins retrouver son volant lors du Grand Prix des États-Unis, voire l'an prochain puisque Sainz est en partance pour Renault. Mais cette seconde dégradation, après celle ordonnée par Red Bull l'an passé, affecte profondément son moral.
Gasly sera donc le troisième Français à prendre le départ d'un Grand Prix cette année. Âgé de 21 ans, le champion de GP2 en titre vivotait depuis le printemps au Japon, dans le championnat de Super Formula. Gasly est réputé moins lisse et plus sanguin que son ami et compatriote normand Esteban Ocon, mais il est aussi très travailleur. Il s'est par ailleurs déjà mesuré à Sainz en 2014 en Formule Renault 3.5, terminant second du championnat derrière celui-ci.
Renault et le démarchage déloyal
Renault Sport réalise un gros « coup » en recrutant l'ancien directeur technique de la FIA, Marcin Budkowski, l'homme qui a rédigé les règlements 2017 et 2018 et connaît donc les particularités des futures monoplaces. La concurrence s'étrangle de rage à l'idée que la firme française pourrait bientôt connaître tous ses secrets.
Vendredi soir, Paddy Lowe réunit en urgence le Groupe Stratégique à l'hospitalité Williams pour organiser une riposte. Les écuries membres de ce conseil, à savoir Mercedes, Ferrari, Red Bull, McLaren, Williams et Force India, rédigent une lettre à l'intention de Jean Todt pour leur faire part de leurs craintes. Elles demandent la rédaction d'un « code éthique » qui contraindrait les salariés de la fédération et du Formula One Group à déclarer un long préavis avant de travailler pour un constructeur, et ce afin d'éviter les conflits d'intérêts. Or Budkowski a remis sa démission fin septembre et n'a déposé qu'un préavis de trois mois. Mais on ne voit pas bien ce qui juridiquement l'empêcherait de rejoindre Renault.
Présentation de l'épreuve
Ce Grand Prix de Malaisie sera le dernier: après dix-huit éditions, le gouvernement malais a décidé de rompre son contrat avec le Formula One Group. En effet, depuis plusieurs années, l'épreuve coûte plus d'argent qu'elle n'en rapporte, et les pouvoirs publics n'ont donc aucune raison de laisser perdurer cette situation. Par ailleurs la concurrence du GP de Singapour éloigne les spectateurs potentiels. Le premier ministre Najib Razak a ainsi prononcé l'annulation du Grand Prix de 2018 dès le mois d'avril dernier. Le Grand Prix motocycliste attire en revanche plus de spectateurs et bénéficiera dorénavant du plein soutien des autorités. « Cela a certainement à voir avec la culture locale », déclare Daniel Ricciardo. « Il y a beaucoup de trafic sur les routes ici et de nombreuses personnes sont à vélo ou en deux roues. Ils s'identifient donc probablement plus à cela. »
A cause de la chaleur régnante, le circuit de Sepang est extrêmement exigeant pour les moteurs. Les écuries rivalisent d'ingéniosité pour installer des systèmes de refroidissement. Ferrari installe ainsi deux petites ouïes de chaque côté de la boîte à air afin de mieux refroidir l'ERS et la boîte de vitesses. La SF17 possède également de nouveaux pré-déflecteurs en forme de boomerang. Mercedes amène un nouveau « package » aérodynamique qui ne donne pas du tout satisfaction à Lewis Hamilton. Ces éléments sont abandonnés dès vendredi soir.
Williams et Force India reçoivent enfin la dernière évolution du groupe propulseur Mercedes introduite au GP de Belgique. Les Toro Rosso sont passablement retouchées en cette fin de saison, et arborent notamment de nouveaux ailerons avant, avec une révision complète du plan principal. Des retouches sont aussi apportées aux déflecteurs latéraux, à l'aileron en T et aux conditionneurs de pontons. Force India inaugure un diffuseur inédit inspiré de celui de Red Bull avec une cloison extérieure munie de plusieurs fentes verticales. Enfin Renault introduit une carrosserie plus « pincée » à l'arrière.
Le futur champion du monde Formule 2 Charles Leclerc participe à la première séance libre au volant d'une Sauber. Le jeune Monégasque, appuyé par Ferrari et Nicolas Todt, a de grandes chances d'intégrer le team helvétique en 2018. On revoit aussi Sean Gelael au volant d'une Toro Rosso et Sergey Sirotkin chez Renault. Certains pilotes sont mal en point en arrivant en Malaisie. Max Verstappen souffre d'un mauvais rhume et Sergio Pérez déplore une grippe intestinale. Tous deux seront cependant à leur poste.
Essais et qualifications
La pluie perturbe la première séance d'essais libres du vendredi matin, avant que le soleil ne refasse son apparition. Les Ferrari dominent ces entraînements devant les Red Bull, tandis que les Mercedes sont affectées par des problèmes d'adhérence. Cependant, samedi matin, Vettel est frappé par une panne électrique qui pousse ses ingénieurs à lui monter un nouveau moteur en vue des qualifications.
Vendredi après-midi, Grosjean aborde à vive allure la courbe n°6 lorsqu'il escalade le vibreur et roule sur une plaque d'égout descellée ! Le métal découpe instantanément son pneu arrière droit. La Haas pirouette et atterrit violemment dans les glissières. Plus de peur que de mal pour le Genevois, mais les commissaires vont devoir inspecter toutes les bordures afin que ce fâcheux incident ne se reproduise pas.
Samedi après-midi, la foudre s'abat sur Vettel qui ne parvient pas à boucler un seul tour chronométré à cause d'un problème de turbo sur son V6 neuf ! Le compresseur n'amène pas correctement l'air vers le moteur. L'Allemand dépité partira bon dernier. Comme à Singapour, Hamilton saisit cette formidable opportunité en signant sa soixante-dixième pole position malgré une Mercedes rétive. Il pulvérise au passage son propre meilleur chrono de 2016 (1'30''076''' contre 1'32''850'''). Beaucoup moins flamboyant, Bottas se contente de la cinquième place. Räikkönen (2ème) ne rend que quarante-cinq millièmes à Hamilton et devrait être son principal adversaire dimanche. Mais les Red Bull (Verstappen 3ème, Ricciardo 4ème) sont aussi en verve et prétendent aux lauriers.
Ocon amène sa Force India-Mercedes au sixième rang, trois places devant Pérez toujours souffrant. Les McLaren-Honda (Vandoorne 7ème, Alonso 10ème) surprennent sur cette piste qui réclament des moteurs performants. Elles devraient se battre avec les Renault de Hülkenberg (8ème) et de Palmer (12ème). Les Williams (Massa 11ème, Stroll 13ème) se comportent mieux en qualifications mais ont toujours du mal à faire chauffer les Pirelli. Les nouveautés apportées sur les Toro Rosso n'ont pas encore porté leurs fruits. Gasly (15ème) ne concède que quinze centièmes à Sainz (14ème). Les Haas (Grosjean 16ème, Magnussen 17ème) n'aiment pas ce circuit, comme des Sauber (Wehrlein 18ème, Ericsson 19ème) privées de développements sérieux.
Le Grand Prix
Une averse s'abat sur Sepang deux heures avant le départ. La piste est sèche lorsque les bolides s'ébranlent, mais il subsiste quelques plaques d'humidité hors trajectoire. Il ne fera pas bon y mettre les roues. Malgré tout la chaleur reste forte. Tous les pilotes s'élancent en pneus super-tendres, exceptés Wehrlein, Ericsson et Vettel qui sélectionnent les pneus tendres afin d'effectuer un second relais en gommes rouges. L'Allemand de Ferrari est doté d'un moteur neuf qui ne lui coûte rien d'autre que vingt places de pénalité virtuelle.
Pendant son tour de mise en grille, Räikkönen signale à ses ingénieurs une faiblesse au niveau du groupe propulseur. Lorsqu'il se gare à son emplacement, ses mécaniciens soulèvent le capot et examinent la mécanique. Verdict : panne de batterie ! La Ferrari est poussée vers les stands. Räikkönen ne prendra pas le départ. Deux semaines après la double élimination de Singapour, c'est un nouveau désastre pour Ferrari. Au regard des essais, le Finlandais avait en effet très certainement la meilleure voiture pour triompher.
Départ: Bon démarrage de Hamilton qui conserve aisément le commandement. Également bien parti, Bottas se place à l'extérieur, déborde Ricciardo et se porte au niveau de Verstappen. Il sort de l'« escargot » devant la Red Bull, mais Verstappen demeure à l'intérieur et reprend son bien au passage de la première courbe. En amont, au virage n°2, Pérez pousse Ocon qui se frotte à Massa. La Williams se met à l'équerre mais peut poursuivre.
1er tour: Tassé par un concurrent, Grosjean emprunte les dégagements au quatrième virage et se retrouve dernier. Hamilton mène devant Verstappen, Bottas, Ricciardo, Vandoorne, Pérez, Ocon, Stroll, Massa et Magnussen. Vettel est remonté au treizième rang.
2e: Hamilton n'a que sept dixièmes de marge sur Verstappen. La Mercedes manque cruellement de motricité. Ocon s'arrête chez Force India suite à une crevaison lente pour changer ses pneus et son aileron avant. Vettel déborde Hülkenberg et s'empare de la onzième place.
3e: Verstappen est maintenant sur les talons de Hamilton tandis que Ricciardo se rapproche de Bottas.
4e: Verstappen prend l'aspiration de Hamilton devant les stands et actionne son aileron arrière mobile. Puis il plonge à l'intérieur au premier freinage et s'empare du commandement. Ricciardo tente en vain de faire l'extérieur à Bottas au virage de Langkawi.
5e: Verstappen est premier devant Hamilton (1.3s.), Bottas (5.9s.), Ricciardo (6.7s.), Vandoorne (9.4s.), Pérez (10.6s.), Stroll (13s.), Massa (14.3s.), Magnussen (15.1s.), Alonso (15.9s.) et Vettel (16.8s.).
6e: Ricciardo demeure pour l'heure dans le sillage de Bottas.
7e: Verstappen réalise le premier chrono de référence (1'36''863'''). Pérez revient sur Vandoorne. Magnussen est pressé par Alonso et par Vettel.
8e: Deux secondes et demie séparent Verstappen d'Hamilton. Pérez double Vandoorne et Vettel efface Alonso.
9e: Ricciardo prend l'aspiration de Bottas avant le premier enchaînement et plonge à droite. Les deux pilotes franchissent les virages 1, 2 et 3 côte à côte, sans changer de ligne. Ricciardo croise la Mercedes avant le quatrième virage, lui fait l'intérieur et s'impose. Vettel dépasse Magnussen. Hülkenberg chausse les pneus tendres.
10e: Verstappen précède Hamilton (4.1s.), Ricciardo (11.3s.), Bottas (15.1s.), Pérez (18.8s.), Vandoorne (21.3s.), Stroll (23.5s.), Massa (25.3s.) et Vettel (26.4s.). Magnussen change ses pneus.
11e: Vettel est maintenant aux trousses de Massa. Le Pauliste entre aux stands en fin de tour pour chausser les pneus jaunes, bientôt imité par Grosjean.
12e: Verstappen compte cinq secondes d'avance sur Hamilton. Arrêts pneus pour Stroll et Gasly. Le Canadien repart juste derrière son équipier Massa.
13e: Vandoorne et Palmer entrent à leur tour aux stands pour mettre des pneus tendres.
14e: Vandoorne sort des stands devant Wehrlein et les deux Williams en bagarre. Stroll prend le meilleur sur Massa.
15e: Verstappen devance Hamilton (7s.), Ricciardo (12s.), Bottas (22s.) et Pérez (29s.). Vettel est maintenant sixième avec ses pneus tendres. Les Sauber en gommes jaunes se font doubler par tous ceux passés en Pirelli rouges.
17e: Verstappen accroît sa marge sur Hamilton dont la Mercedes n'est clairement pas au niveau de la Red Bull. Vettel fond sur Pérez qui retarde son passage aux stands.
19e: Verstappen est en tête devant Hamilton (8.9s.), Ricciardo (13.6s.), Bottas (27s.), Pérez (30.7s.), Vettel (31.4s.), Alonso (49.4s.), Sainz (50.8s.), Ocon (52.2s.), Vandoorne (53.2s.), Stroll (1m. 02s.) et Massa (1m. 05s.).
20e: Pérez est dorénavant dans le viseur de Vettel.
21e: Vettel dépasse Pérez au premier virage.
23e: Vettel est à la poursuite de Bottas. Huitième, Sainz qui n'a pas remplacé ses enveloppes est sous la menace d'Ocon.
24e: L'intervalle ne bouge plus entre Verstappen et Hamilton. Il se chiffre à environ neuf secondes. De même, Ricciardo ne revient pas sur le Britannique.
25e: Vettel est déjà sous l'aileron de Bottas. Le rythme en course de la Ferrari est impressionnant. Ocon fait l'extérieur à Sainz au premier freinage. L'Espagnol ne facilite pas sa tâche. Il touche la Force India avec sa roue avant-gauche et l'envoie en tête-à-queue. Ocon garde la première vitesse, laisse passer Vandoorne, Stroll et Massa, puis se relance.
26e: Vettel tente sans succès de faire l'intérieur à Bottas au quatrième virage. Alonso passe en pneus jaunes et chute au quinzième rang.
27e: Hamilton arrive aux stands pour prendre les Pirelli tendres (2.4s.) et ressort en troisième position.
28e: Verstappen arrive aux stands pour prendre les gommes jaunes. Il repart second, laissant le commandement à Ricciardo. Arrêt de Vettel qui lui chausse les pneus rouges pour un second relais agressif. Il retrouve le circuit entre Pérez et Sainz.
29e: Bottas est chez Mercedes pour changer ses pneus et repart derrière Vettel qui a donc gagné une place dans les stands. Sainz décélère suite à une panne électrique sur son unité de puissance.
30e: Ricciardo passe chez Red Bull pour s'équiper en pneus tendres. Verstappen retrouve la tête de l'épreuve devant Hamilton et son équipier. Alonso attaque Magnussen pour le gain de la treizième place. Sainz met pied à terre.
31e: Pérez troque ses pneus rouges contre des jaunes et passe de la quatrième à la sixième position. Ocon attaque Massa par l'extérieur du virage de Langkawi. Le Brésilien se défend fermement en poussant le jeune Français vers la bordure herbée !
32e: Verstappen devance Hamilton (7.3s.), Ricciardo (18.3s.), Vettel (31.5s.), Bottas (39.4s.), Pérez (51.4s.), Vandoorne (1m. 08s.), Stroll (1m. 10s.), Massa (1m. 12s.), Ocon (1m. 13s.), Hülkenberg (1m. 15s.) et Palmer (1m. 16s.). Alonso fait l'extérieur à Magnussen dans l'escargot avant de le pousser à la sortie de l'enchaînement. « Que fout ce type ? » hurle le Danois dans sa radio.
33e: Ocon attaque Massa au même endroit que précédemment... et avec la même réplique de la part du pilote Williams ! Après un accrochage, un tête-à-queue et deux passages sur le gazon, Ocon décide de ne plus tenter le diable.
35e: Verstappen jouit de huit secondes d'avance sur Hamilton qui conduit à sa main afin d'emmagasiner de gros points. Vettel réduit son retard sur Ricciardo. Grosjean observe un second passage aux stands pour reprendre les pneus super-tendres.
37e: Wehrlein exécute son premier arrêt pour mettre les pneus rouges. Ericsson fera de même au tour suivant. Tête-à-queue de Palmer qui cède une position à Alonso.
38e: Verstappen se trouve devant Hamilton (9.2s.), Ricciardo (17s.), Vettel (25.4s.), Bottas (39.4s.), Pérez (57.1s.), Vandoorne (1m. 18s.), Stroll (1m. 20s.), Massa (1m. 23s.), Ocon (1m. 24s.) et Hülkenberg (1m. 27s.).
39e: Verstappen prend un tour à Magnussen et à Palmer, tous deux en bagarre pour la treizième place. Au premier virage, Palmer perd l'arrière de sa Renault, touche Magnussen et effectue un second tête-à-queue. Il perd une place supplémentaire au profit de Gasly.
41e: Vettel conclut le meilleur tour de la journée: 1'34''080'''.
43e: Vettel grappille à chaque passage plusieurs dixièmes aux dépens de Ricciardo. Il convoite la troisième marche du podium.
44e: Verstappen mène devant Hamilton (9.5s.), Ricciardo (17.2s.), Vettel (19.5s.), Bottas (40.4s.), Pérez (1m. 03s.), Vandoorne (1m. 26s.), Stroll (1m. 28s.), Massa (1m. 32s.) et Ocon (-1t.).
45e: Vettel fait la jonction avec Ricciardo.
47e: Hamilton concède toujours environ neuf secondes à Verstappen. Vettel est sous l'aileron de Ricciardo, paré à attaquer.
48e: Ricciardo et Vettel déboule sur Alonso. L'Asturien s'écarte devant la Red Bull mais pas immédiatement devant la Ferrari. Vettel s'agace et le fait savoir à sa radio.
49e: Vettel se blottit derrière Ricciardo au passage de la ligne. Il actionne son aileron arrière mobile, se décale à droite puis plonge à l'intérieur au freinage. Dans la même seconde, Ricciardo se rabat devant lui et le contraint à tout bloquer pour éviter l'accrochage. L'Allemand a compris que l'Australien ne le laissera pas passer.
50e: Verstappen devance Hamilton (8.3s.), Ricciardo (19.6s.), Vettel (20s.), Bottas (43.4s.), Pérez (1m. 08s.), Vandoorne (-1t.) Stroll (-1t.), Massa (-1t.) et Ocon (-1t.).
52e: Vettel diminue son rythme pour préserver ses pneus et concède trois secondes à Ricciardo. Hülkenberg change une seconde fois de gommes.
54e: L'écart entre Verstappen et Hamilton dépasse les dix secondes. Vettel laisse Ricciardo s'enfuir: six secondes les séparent.
55e: Beau duel entre Grosjean et Gasly qui s'affrontent roue contre roue dans tout le premier secteur. Le Genevois s'impose au Normand.
56ème et dernier tour: Max Verstappen remporte sa seconde victoire en F1 devant Hamilton et Ricciardo. Vettel finit quatrième, un moindre mal après le désastre du samedi. Bottas se classe cinquième après un week-end en demi-teinte. Pérez empoche les huit points de la sixième place. Vandoorne ramène à McLaren-Honda une très satisfaisante septième position. Il précède les Williams de Stroll et de Massa. Ocon prend la dixième place pour la cinquième fois cette année. Magnussen, Grosjean, Gasly, Palmer, Hülkenberg, Wehrlein et Ericsson coupent aussi la ligne d'arrivée.
Un incident se produit lors du tour de décélération. Vettel aborde la rapide courbe n°5 à assez vive allure. Il emprunte la trajectoire extérieure pour contourner la Williams de Stroll qui se trouve sur la gauche et ramasse tranquillement de la gomme. Hélas au même instant le jeune Canadien se déporte vers la droite et harponne violemment la Ferrari. Vettel s'immobilise quelques mètres plus loin avec une suspension arrière-gauche complètement pliée. Les deux hommes vont se rejeter la faute l'un sur l'autre, mais Vettel s'inquiète surtout de savoir si sa boîte de vitesses n'a pas été endommagée dans cette collision. Auquel cas il pourrait écoper d'une pénalité au Grand Prix du Japon...
Après la course
Le lendemain de son vingtième anniversaire, Max Verstappen grimpe donc pour la seconde fois sur la première marche du podium. Cette victoire lui met du baume au cœur après une saison jusqu'ici désastreuse. « J'ai immédiatement vu que notre rythme était bon et que Lewis manquait de motricité », explique le jeune Hollandais. « J'ai tenté ma chance et utilisé toute la puissance possible pour le doubler. Je me suis dit qu'il se battait pour le championnat et qu'il ne prendrait pas de risques. Dès que je suis passé, j'ai su que je pouvais contrôler la course. La voiture était vraiment bonne et notre rythme en pneus tendres était meilleur que prévu. C'était une course très physique et il faisait très chaud dans la voiture, et en plus je ne me sentais pas très bien ce week-end, mais nous avons pu voir l'arrivée. »
Pour la seconde course consécutive, les Mercedes ont fait montre d'une inquiétante méforme, mais grâce aux malheurs de Sebastian Vettel et de Ferrari, Lewis Hamilton augmente encore son avantage au championnat. Il compte maintenant trente-quatre points d'avance sur son rival allemand. Mais il ne cache pas le manque d'adhérence chronique de sa W08, ni même d'inquiétantes faiblesses au niveau de la batterie. Quant à Valtteri Bottas, malgré un bon départ, il termine à près d'une minute de Verstappen et fait part de son désarroi. Depuis près de deux mois, il ne parvient pas à tirer le meilleur parti de la Mercedes et n'est plus une menace pour son équipier. « Je traverse sans doute la période la plus difficile de ma carrière », admet-il. « Ça fait un moment que je n'ai pas obtenu un bon résultat, pour diverses raisons. Il faut que j'inverse la tendance très vite. Si je n'y arrive pas, ce ne sera bon pour personne. C'est un sport très mental, et ce n'est jamais bon quand vous montez dans la voiture sans vous sentir à 100%. Je n'évolue pas à mon meilleur niveau en ce moment, et je ne suis pas en confiance. »
Kevin Magnussen est de nouveau au centre d'une polémique. On se souvient de ses échanges verbaux scabreux avec Nico Hülkenberg à Budapest. Cette fois, c'est Fernando Alonso qui s'en prend à lui. Il dénonce son mauvais comportement en piste et justifie ainsi son attaque musclée dans l'escargot, contre laquelle le Danois a cru bon récriminer. « C'est un idiot ! » dit l'Espagnol. « Hülkenberg avait raison à son propos. Les pilotes sont plus ou moins d'accord. C'est 19 contre 1. » Selon les journalistes, Magnussen irrite tellement ses collègues qu'il est désormais « le pilote le plus détesté du paddock ». Mais il s'en moque.
Tony