Nico ROSBERG
 N.ROSBERG
Mercedes
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Daniel RICCIARDO
 D.RICCIARDO
Red Bull TAG Heuer

954o Gran Premio

XVIII Gran Premio de Mexico
Ligeramente nublado
Ciudad de Mexico
domingo, 30 de octubre de 2016
71 vueltas x 4.304 km - 305.354 km
(Offset: 230 m)
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F1
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Présentation de l'épreuve

Nico Rosberg arrive au Mexique avec une petite chance de remporter la couronne mondiale. Il doit pour cela gagner sans que Lewis Hamilton n'inscrive plus d'un point, ce qui apparaît assez invraisemblable. L'Allemand semble cependant un peu plus fébrile qu'aux États-Unis. Ses sourires sont rares. C'est la première fois de sa déjà longue carrière qu'il est si proche de « décrocher la timbale » et doit apprendre à gérer le stress inhérent à ce type d'enjeux.

 

Comme chaque année à Mexico, l'altitude perturbe quelque peu le comportement des mécaniques. La faible densité de l'air influe sur le comportement des moteurs turbocompressés, moins cependant que jadis sur celui des moteurs aspirés. « En nous rendant au Mexique il y a un an, nous savions qu'il n'y aurait pas une grande différence sur la puissance du groupe propulseur, ce qui aurait été certainement différent avec un moteur atmosphérique », explique Rémi Taffin, le motoriste en chef de Renault. « L'air est beaucoup moins dense, ce qui entraîne une perte de puissance d'environ 22 % pour un moteur atmosphérique. Avec notre moteur à combustion interne turbocompressé, le turbo doit simplement tourner plus vite. » Des difficultés subsistent néanmoins, notamment en ce qui concerne le refroidissement: « Si l'on maintient le même niveau de puissance, il faut dissiper toute l'énergie, poursuit Taffin. Avec un air moins efficace dans les conduits, cela posait question l'an passé. Heureusement, nos prévisions étaient assez précises et nous n'avons pas connu de surprises, tout comme nous n'en attendons pas cette fois encore. Cela dit, si le thermomètre monte sensiblement, nous devrons suivre de près la situation puisque nous opérerons avec de très fortes températures. » L'altitude diminue aussi les forces aérodynamiques. Les pneus et les freins seront donc davantage sollicités, comme le déplore Paddy Lowe: « Les appuis ou la traînée sont ici réduits. Du coup, ce circuit est dur pour les pneus, parce que les appuis sont très faibles, et dur pour les freins en raison des virages rapides associés à de faibles niveaux de refroidissement et de traînée. »

 

Avec Sergio Pérez, Esteban Gutiérrez et Alfonso Celis, le troisième pilote de Force India, ce ne sont pas moins de trois Mexicains qui évoluent aujourd'hui en Formule 1. L'engouement de ce pays pour le sport automobile paraît immense, et l'autodrome de frères Rodríguez pourrait accueillir cette année près de 135 000 spectateurs. Pérez et Gutiérrez sont célébrés comme de véritables héros. Derrière ce retour en force des pilotes mexicains se trouve une filière chargée de détecter les jeunes talents, l'« Escuderia Telmex », patronnée par la compagnie de télécommunications éponyme du milliardaire Carlos Slim. Dirigée par le fils de celui-ci, Carlos Slim Jr., elle permet depuis une quinzaine d'années à de jeunes espoirs mexicains ou latino-américains de gravir les échelons du sport automobile, du karting à la Formule 1. Carlos Slim Jr. est du reste fort bien placé pour aider ses protégés puisqu'il est membre du Sénat de la FIA.

 

Le 28 octobre, Bernie Ecclestone célèbre son quatre-vingt-sixième anniversaire et démontre qu'il n'a rien perdu de son sens de la provocation en déplorant que la Formule 1 « ne soit plus assez dangereuse » et en proposant de bâtir des murs dans les virages. Plus sérieusement, le Grand Argentier aimerait que les fautes de pilotage soient plus sévèrement sanctionnées qu'elles ne le sont aujourd'hui, à cause des dégagements omniprésents: « On passe notre temps à dire aux pilotes qu'ils ne doivent pas passer hors de la piste, je promets que ça ne serait plus le cas avec des murs plus proches... »

 

L'inquiétude grandit autour de la santé de Frank Williams, âgé de 74 ans. Celui-ci n'est en effet pas paru sur un Grand Prix depuis quelques semaines, de même que sa fille Claire. Mike O'Driscoll, le directeur exécutif de Williams Racing, révèle que Sir Frank est hospitalisé et se remet lentement d'une grave pneumonie. Le vétéran des directeurs d'équipes avait déjà subi une longue hospitalisation fin 2014 - début 2015 afin de soigner des escarres.

 

Un important jeu de chaises musicales s'annonce dans le domaine des carburants. Red Bull a en effet conclu un accord avec Exxon/Mobil pour 2017 et abandonne donc Total avec laquelle elle coopérait depuis 2007 et le début de son partenariat avec Renault. C'est une petite révolution car Mobil travaillait avec McLaren depuis 1995 et devrait rompre selon toute vraisemblance une collaboration vieille de deux décennies. Ron Dennis n'est cependant pas pris au dépourvu et a réussi à attirer dans ses filets Castrol/BP qui fera ainsi son retour en Formule 1 après dix ans d'absence. Voilà cependant un défi supplémentaire pour les ingénieurs de Honda qui vont devoir adapter leurs futures unités de puissance à cette nouvelle essence... A signaler enfin qu'à la suite de Red Bull, l'écurie Renault pourrait également délaisser Total pour s'acoquiner avec Castrol...

 

Haas rencontre des problèmes de freins depuis plusieurs courses: depuis Singapour, Romain Grosjean et Esteban Gutiérrez ont abandonné trois fois suite à des ruptures de disques. A Mexico, Brembo apporte des matériaux renforcés à l'écurie américaine. Celle-ci testera ensuite au Brésil des produits Carbone Industrie, à la demande même de Brembo qui aimerait savoir si le problème provient de ses pièces ou de la voiture. Haas éprouve aussi vendredi de nouvelles écopes de freins, rapidement abandonnées car elles modifient l'écoulement de l'air sous la monoplace et retirent à celle-ci tout appui.

 

Essais et qualifications

Vendredi, les Ferrari parviennent à rivaliser avec les Mercedes. Vettel ne rend ainsi que quatre millièmes à Hamilton lors de la séance d'essais du matin, avant de réaliser le meilleur chrono l'après-midi. Et histoire de brouiller encore un peu plus les pistes, c'est Verstappen et sa Red Bull qui sont les plus véloces samedi matin.

 

Tout rentre dans l'ordre en qualifications. Les Mercedes monopolisent la première ligne, et Hamilton (1'18''704''') se place en pole devant Rosberg (1'18''958'''). Les Red Bull de Verstappen (3ème) et de Ricciardo (4ème) leur rendent moins d'une demi-seconde. Hülkenberg réalise une superbe performance en hissant sa Force India au cinquième rang. Pérez (12ème) est en revanche encore éliminé en Q2, cette fois-ci suite à un blocage de roue dans son dernier tour lancé. Les Ferrari déçoivent encore et toujours. Räikkönen (6ème) manque de vitesse de pointe et Vettel (7ème) peine à utiliser les pneus super-tendres choisis pour la Q3. Les Williams (Bottas 8ème, Massa 9ème) exploitent assez mal les pneus Pirelli les plus tendres.

 

Chez Toro Rosso, Sainz (10ème) atteint de nouveau la Q3 pendant que Kvyat (18ème) est ralenti dans la première manche par un court-circuit. Alonso (11ème) et Button (13ème) comptent sur la stratégie pour atteindre les points avec leurs McLaren-Honda. Magnussen se classe quatorzième avec la première Renault. Son équipier Palmer (22ème) ne participe pas aux qualifications à cause d'une fissure décelée sur son châssis, conséquence d'un passage trop vif sur un vibreur le matin même. Chez Sauber, Ericsson (15ème) précède à nouveau Nasr (19ème). De même, chez Manor, Wehrlein (16ème) se joue d'un Ocon (20ème) de plus en plus décevant. Enfin, les Haas-Ferrari souffrent d'un terrible manque d'adhérence. Gutiérrez (17ème) sort de la route à la fin de la deuxième manche. Grosjean (21ème) se borne à maintenir son véhicule en piste...

 

Le Grand Prix

Il se déroule sous une très forte chaleur (40°C au sol). Hamilton, Rosberg, Räikkönen, Vettel, Pérez, Button, Alonso, Ericsson, Magnussen, Kvyat, Gutiérrez, Grosjean, Wehrlein et Ocon chaussent les pneus tendres. Verstappen, Ricciardo, Hülkenberg, Bottas, Massa, Palmer et Sainz sont en super-tendres. Seul Nasr choisit les médiums. Grâce à leurs gommes « rouges », les Red Bull pourraient en théorie doubler les Mercedes avant le premier freinage.

Grosjean a fait changer son fond plat sous régime de parc fermé et s'élancera depuis les stands. Palmer gagne du coup une place sur la grille.

 

Innovation: à la demande des organisateurs, Juan Pablo Montoya interroge par radio Esteban Gutiérrez sur ses impressions lors du tour de chauffe !

 

Départ: Bon envol de Hamilton qui se déporte de la gauche vers la droite pour empêcher Verstappen de prendre l'aspiration. Cependant, ses roues patinent au freinage et il tire tout droit dans l'herbe. Il reste premier car, derrière, Verstappen tente de faire l'intérieur à Rosberg et le touche: l'autre Mercedes laboure la pelouse ! L'Allemand revient en piste sous le nez de Verstappen et de Hülkenberg. Vettel se frotte à Massa. Puis, dans l'enchaînement des virages n°2 et 3, poussé par Gutiérrez, Wehrlein harponne Ericsson et l'expédie en tête-à-queue.

 

1er: Hamilton a pris une large avance grâce aux incidents du départ. Suivent Rosberg, Verstappen, Hülkenberg et Ricciardo. A la sortie du troisième virage, Sainz pousse Alonso vers la gauche et l'oblige à mettre les quatre roues dans l'herbe. L'Asturien conserve la maîtrise de sa McLaren. Pendant ce temps-là, Ericsson est reparti tandis que Wehrlein abandonne sa Manor qui a perdu une roue. La voiture de sécurité entre en piste.

 

2e: Après avoir manqué son départ, Ricciardo entre aux stands pour chausser les pneus médiums et tenter de n'effectuer qu'un seul arrêt. Ericsson revient chez Sauber pour remplacer son aileron avant et mettre lui aussi des médiums pour aller au bout. Palmer adopte la même stratégie.

 

3e: Les commissaires évacuent la Manor de Wehrlein. Hamilton mène devant Rosberg, Verstappen, Hülkenberg, Räikkönen, Massa, Vettel, Bottas, Pérez, Sainz, Alonso, Magnussen, Button, Gutiérrez, Nasr, Ocon, Ricciardo, Kvyat, Grosjean, Palmer et Ericsson.

 

4e: La course reprend et Hamilton conserve le commandement. Ricciardo entame sa remontée et efface Ocon puis Nasr.

 

5e: Hamilton devance Rosberg (1.4s.), Verstappen (2s.), Hülkenberg (3.2s.), Räikkönen (4.4s.), Massa (5.7s.), Vettel (6.6s.), Bottas (7.8s.), Pérez (10.1s.) et Sainz (11.1s.).

 

6e: Hamilton a fait un plat sur ses pneus au premier freinage. Sa Mercedes vibre terriblement. Verstappen garde le contact avec Rosberg. Vettel menace Massa mais la vitesse de pointe de la Ferrari est moins importante que celle de la Williams, la plus élevée du plateau.

 

7e: Deux secondes séparent Hamilton et Rosberg. Après réflexion, le collège des commissaires décide de ne pas infliger de pénalité à Verstappen bien qu'il ait poussé Rosberg au premier freinage.

 

9e: Hamilton a trois secondes de marge sur son équipier qui repousse Verstappen à une seconde pleine. Ricciardo a dépassé Gutiérrez et Button.

 

10e: Hamilton est premier devant Rosberg (3.4s.), Verstappen (5s.), Hülkenberg (6.7s.), Räikkönen (7.6s.), Massa (10.9s.), Vettel (11.4s.), Bottas (13.7s.), Pérez (14.2s.), Sainz (19.5s.) et Alonso (20.1s.). Ricciardo est douzième après avoir doublé Magnussen.

 

11e: Verstappen a déjà abîmé ses pneus et lâche prise derrière Rosberg. Grosjean chausse des enveloppes médiums. Ce sera désormais le choix de la presque totalité des concurrents.

 

13e: Arrêt de Verstappen pour mettre les pneus médiums (2.1s.). Sainz, Magnussen et Gutiérrez changent aussi de gommes.

 

14e: Räikkönen menace Hülkenberg dont les pneus super-tendres sont altérés. Massa retient désormais un trio comprenant Vettel, Bottas et Pérez. Arrêt de Kvyat.

 

15e: Hülkenberg et Massa passent par les stands pour prendre des enveloppes médiums. Verstappen dépasse Alonso. Sainz reçoit une pénalité de cinq secondes pour avoir poussé Alonso hors-piste.

 

16e: Hamilton devance Rosberg (5.2s.), Räikkönen (12.6s.), Vettel (19s.), Bottas (21.3s.), Pérez (28s.), Ricciardo (32.7s.), Verstappen (35.6s.), Hülkenberg (38.5s.) et Alonso (40s.). Changement de pneus pour Ocon.

 

17e: Alonso est chez McLaren pour mettre les Pirelli médiums. Button fera de même une boucle plus tard. En fin de tour, Hamilton entre dans les stands.

 

18e: Hamilton met les pneus médiums en deux secondes et reprend la piste en quatrième position, derrière les Ferrari. Il est surtout enfin débarrassé des vibrations qui le gênaient depuis le premier tour. Rosberg est le nouveau leader.

 

19e: Pérez bute derrière Bottas et voit les Red Bull le rattraper. Le Finlandais de Williams change ses pneus en fin de parcours.

 

20e: Hamilton est le plus rapide en piste et passe pour la première fois sous la barre d'1'23''. Pérez est menacé par Ricciardo et Verstappen.

 

21e: Rosberg fait une halte chez Mercedes pour prendre les gommes médiums (2.2s.). Vettel prend le commandement. Räikkönen change aussi ses pneus et repart derrière les Red Bull. Arrêt également pour Pérez qui a la désagréable surprise de voir Bottas lui filer sous le nez... Verstappen se fait pressant derrière son équipier.

 

22e: Vettel reste en piste avec ses pneus tendres, pourtant d'ordinaire peu performants sur les Ferrari. Ricciardo laisse passer Verstappen sur ordre de son écurie.

 

23e: Vettel est curieusement plus rapide avec ses pneus tendres usés que Hamilton muni de pneus médiums neufs. Bottas déborde Massa au premier virage.

 

24e: Vettel est premier devant Hamilton (3.5s.), Rosberg (9s.), Verstappen (12.6s.), Ricciardo (14.4s.), Räikkönen (19.3s.), Hülkenberg (22.2s.), Bottas (34.1s.), Massa (35.2s.), Pérez (36s.), Nasr (40s.) et Ericsson (43.6s.).

 

26e: Pérez évolue maintenant derrière l'autre Williams, celle de Massa. Il porte une attaque au premier freinage mais bloque ses roues et passe par le gazon.

 

27e: Vettel possède quatre secondes d'avance sur Hamilton qui manque d'adhérence avec ses pneus médiums.

 

29e: Les mécaniciens de Ferrari sortent de leur garage... avant d'y rentrer aussitôt. Cette fausse alerte était destinée à tromper Mercedes. Vettel reste en piste mais perd dorénavant quelques dixièmes par rapport à Hamilton et Rosberg.

 

30e: Trois secondes et demie séparent Vettel et Hamilton. Verstappen s'est légèrement rapproché de Rosberg.

 

32e: Les pneus de Vettel s'effondrent enfin. L'Allemand regagne les stands à la fin de cette boucle.

 

33e: Vettel chausse les pneus médiums (2.6s.) et retrouve le circuit derrière Räikkönen. Hamilton récupère le commandement.

 

34e: Hamilton est leader devant Rosberg (4.6s.), Verstappen (6.1s.), Ricciardo (10.3s.), Räikkönen (16.3s.), Vettel (18.5s.), Hülkenberg (25s.), Bottas (36.5s.), Massa (42.6s.), Pérez (43.3s.), Ericsson (56.6s.) et Nasr (58.7s.).

 

36e: Les écarts sont stables en tête de la course. Plus loin, Pérez est toujours blotti derrière l'aileron de Massa.

 

38e: L'intervalle entre Rosberg et Verstappen fluctue maintenant à chaque passage, entre une et deux secondes.

 

40e: Le ciel se couvre et la température diminue. Pérez tente de faire l'intérieur à Massa au virage n°1, mais le Brésilien se rabat fermement.

 

41e: Hamilton précède Rosberg (4.1s.), Verstappen (5.4s.), Ricciardo (9.7s.), Räikkönen (13.1s.), Vettel (14.7s.), Hülkenberg (25.7s), Bottas (38s.), Massa (46.6s.) et Pérez (47.4s.).

 

42e: Rosberg et Verstappen sont chacun à leur tour gênés par la Renault de Magnussen.

 

43e: Rosberg abaisse le meilleur tour à 1'22'792'''. Bottas est flashé à 372, 54 km/h au bout de la longue ligne droite.

 

45e: Hamilton tombe sur un gros peloton d'attardés comprenant Nasr, Palmer, Sainz, Alonso, Button et Kvyat.

 

46e: Räikkönen effectue un second changement de pneus (3s.). Il conserve les pneumatiques médiums. Arrêt aussi pour Alonso.

 

47e: Hamilton se fraie un chemin parmi les retardataires. Second changement de pneus pour Kvyat qui passe des Pirelli tendres aux super-tendres. Il sera aujourd'hui le seul coureur à ne pas mettre les médiums.

 

48e: Hamilton est devant Rosberg (3s.), Verstappen (4.3s.), Ricciardo (9.3s.), Vettel (14.1s.), Hülkenberg (28.7s.), Räikkönen (35.2s.), Bottas (44s.), Massa (52.6s.) et Pérez (53.5s.). A l'entrée du second Stadium, Kvyat emprunte la bordure en asphalte pour faire l'extérieur à Grosjean... qui lui-même roule au-delà de la ligne blanche... Arrêt de Gutiérrez.

 

49e: Rosberg perd du temps en doublant Button. Grosjean déplore un problème de freins à l'avant de sa Haas mais demeure en piste. Gutiérrez et Ocon se touchent au virage n°1. Le Mexicain perd un morceau d'aileron avant. Nasr observe son premier et unique changement d'enveloppes.

 

50e: Verstappen est à moins d'une seconde de Rosberg et peut donc user de l'aileron arrière mobile. L'Allemand bloque ses roues au premier freinage. Le jeune Hollandais se blottit derrière la Mercedes et plonge à l'intérieur du quatrième virage, retardant son freinage. Il est beaucoup trop optimiste et rattrape de justesse un dérapage. Rosberg reste devant.

 

51e: Ricciardo fait halte chez Red Bull pour mettre des gommes jaunes (2.6s.). Il reprend la piste entre Hülkenberg et Räikkönen. Grosjean change ses pneus.

 

52e: Ricciardo prend facilement l'avantage sur Hülkenberg. Le voici cinquième.

 

53e: Ricciardo couvre le meilleur tour de la course: 1'21''134'''. Deuxième arrêt de Magnussen.

 

54e: Hamilton précède Rosberg (6.8s.), Verstappen (9.4s.), Vettel (15.2s.), Ricciardo (31.8s.), Hülkenberg (34.6s.), Räikkönen (36.2s.), Bottas (50s.), Massa (1m.), Pérez (1m. 01s.), Ericsson (1m. 27s.) et Palmer (-1t.).

 

55e: Kvyat écope de cinq secondes de pénalité pour avoir dépassé Grosjean en utilisant les dégagements.

 

57e: Hamilton et Rosberg réalisent peu ou prou les mêmes chronos, autour d'1'23''200'''. Räikkönen menace Hülkenberg qui roule avec des pneus usés.

 

58e: Ricciardo demeure le plus rapide en piste et remonte sur Verstappen et Vettel.

 

60e: Hamilton est premier devant Rosberg (7.4s.), Verstappen (10.7s.), Vettel (15.1s.), Ricciardo (25.7s.), Hülkenberg (40s.), Räikkönen (40.6s.), Bottas (55.3s.), Massa (1m. 05s.) et Pérez (1m. 07s.).

 

62e: Pressé par le retour de Ricciardo, Vettel fond sur Verstappen qui a des pneus beaucoup plus éprouvés que les siens.

 

64e: Huit secondes entre Hamilton et Rosberg. Vettel n'est plus qu'à deux secondes de Verstappen. Pérez a fini par lâcher prise derrière Massa.

 

66e: Hamilton devance Rosberg (9.6s.), Verstappen (13.7s.), Vettel (14.6s.), Ricciardo (17.3s.), Hülkenberg (46.3s.), Räikkönen (46.6s.), Bottas (1m.), Massa (1m. 12s.), Pérez (1m. 14s.), Ericsson (-1t.) et Button (-1t.).

 

67e: Vettel est sur les talons de Verstappen. Räikkönen fait l'extérieur à Hülkenberg au virage n°4. Surpris, l'Allemand escalade le vibreur et part en tête-à-queue. Il parvient tout de même à se relancer sans perdre de position supplémentaire.

 

68e: Très menacé par Vettel, Verstappen craque au premier virage et bloque ses roues. Il coupe à travers la pelouse et retrouve le circuit devant Vettel. Celui-ci estime que son jeune adversaire a tiré un avantage indu de cette excursion hors-piste et devrait le laisser passer. C'est ce que demande Red Bull à Verstappen qui n'obtempère pas.

 

69e: Dix secondes séparent les deux pilotes Mercedes. Vettel ne comprend pas pourquoi Verstappen ne s'efface pas et s'en plaint par radio. « Il doit me rendre la position, point ! Charlie [Whiting] dit ceci, Charlie dit cela... J'ai un message pour Charlie: F*** off ! » dit-il à son ingénieur de piste Riccardo Adami.

 

70e: Ricciardo est dorénavant juste derrière Vettel. Il le déborde par l'intérieur dans la seconde ligne droite mais, contrevenant aux nouvelles règles, l'Allemand se déporte vers la gauche au freinage pour barrer le passage à la Red Bull. Ricciardo monte sur ses freins. Les deux bolides se frôlent dans l'enchaînement des virages 4 et 5, et finalement Vettel, mieux placé, conserve l'avantage.

 

71ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte sa 51ème victoire en Formule 1 devant son équipier Rosberg. Verstappen coupe la ligne en troisième position, juste devant Vettel. Ce dernier se porte ensuite à sa hauteur pour lui signifier par gestes ce qu'il pense de sa conduite. Ricciardo finit cinquième devant Räikkönen et Hülkenberg. Les Williams de Bottas et de Massa se classent huitième et neuvième, leurs positions de départ. Pérez se contente d'inscrire un point à domicile. Ericsson termine onzième après avoir couvert soixante-dix tours avec le même train de pneus. Suivent Button, Alonso, Palmer, Sainz, Nasr, Kvyat, Magnussen, Gutiérrez, Grosjean et Ocon.

 

Sainz recule de la 15ème à la 16ème place et Kvyat de la 17ème à la 18ème place du fait de leurs pénalités respectives.

 

Après la course: la guerre Vettel - Verstappen

Tandis qu'une foule immense et chaleureuse envahit le Stadium, un curieux imbroglio se produit en coulisse. Max Verstappen rejoint Lewis Hamilton et Nico Rosberg dans la salle de détente lorsqu'Herbie Blash le prie de quitter les lieux ! Il écope en effet d'une pénalité de cinq secondes pour avoir court-circuité un virage. Il est ainsi relégué au cinquième rang et cède sa place sur le podium à Sebastian Vettel. Le jeune Hollandais est furieux. Pourquoi est-il sanctionné alors que Hamilton, qui a commis la même erreur au départ, s'en sort sans mal ? Pendant ce temps-là, Nico Rosberg s'empare par erreur de la casquette Pirelli destinée au vainqueur. S'apercevant qu'il s'est trompé de coiffe, il la repose tout simplement sur la table où il l'a trouvée, plutôt que d'accomplir l'effort surhumain de la tendre à son équipier...

 

C'est un Sebastian Vettel revanchard qui apparaît sur le podium. Mais il tombe des nues quelques heures plus tard lorsqu'il apprend qu'il est sanctionné à son tour ! Les commissaires lui reprochent d'avoir dévié de trajectoire au quatrième freinage pour résister à Daniel Ricciardo, au soixante-dixième tour. En application de la « loi Verstappen », il reçoit une pénalité de dix secondes et chute à la cinquième place. Il glisse donc derrière Verstappen auquel on reprochait de s'être défendu irrégulièrement face à... Vettel ! Nouvelle démonstration de l'absurdité du système coercitif de la fédération ! Quoiqu'il en soit, c'est donc Daniel Ricciardo qui récupère la troisième place !

 

Vettel paie en vérité ses insultes à l'égard de Charlie Whiting, car sa passe d'armes avec Ricciardo n'avait rien de malsaine. Mais les esprits s'échauffent. Maurizio Arrivabene hurle à l'injustice. Ricciardo approuve la sanction infligée à Vettel, tandis que Christian Horner et Helmut Marko vont plus loin en réclamant que leur ancien poulain soit puni pour ses propos injurieux. « Dans tous les sports, on ne peut pas insulter un arbitre. Donc je serais surpris qu'il ne soit pas sanctionné... » déclare Horner. Par ailleurs, on assiste à un joli numéro d'hypocrisie red-bullienne lorsque Horner et Marko approuvent la conduite de Verstappen dans les derniers tours... alors qu'ils lui avaient demandé sur le moment de baisser pavillon !

 

Pour sa part, une fois un peu apaisé, le quadruple champion du monde donne sa version des événements: « Je réduisais l'écart sur Verstappen, je l'ai mis sous une grosse pression. Il a fait une erreur, et je pense que c'est évident qu'il devait s'effacer. Il ne l'a pas fait. [...] Cela a permis à Daniel de revenir. Il avait des pneus plus performants. Je pense qu'il y a eu un incident au virage n°4. Je savais que Daniel est du genre à tenter sa chance et qu'il est parfois un peu optimiste dans ce genre de situations. Mais c'était fair-play, nous nous battions et il visait un podium. Nous étions très proches et nous avons eu un contact. J'ai été chanceux. » Enfin, Max Verstappen se déchaîne contre Vettel: « Je ne comprends vraiment pas pourquoi il s'est mis à hurler dans sa radio. Je ne compte plus les injures qu'il a proférées depuis le début de la saison. Je pense qu'il devrait retourner à l'école pour apprendre à parler correctement. C'est franchement ridicule. C'est juste un type frustré. » « Je suis sûrement allé à l'école plus longtemps que lui... » réplique sèchement Vettel, faisant évidemment référence au jeune âge de celui qui est désormais son ennemi.

 

Rosberg - Hamilton: l'écart se réduit...

Ces péripéties pour le moins navrantes font passer au second plan la lutte pour la couronne mondiale qui se poursuit bel et bien. Grâce à ce cinquante-et-unième succès qui en fait l'égal d'Alain Prost, Lewis Hamilton conserve de bons espoirs, bien qu'il concède encore dix-neuf points à Nico Rosberg. Mais la dynamique semble être de nouveau en sa faveur et les chances s'équilibrent peu à peu entre les deux coéquipiers.

 

Néanmoins, une simple victoire suffit à Rosberg pour être titré. Il peut aussi se contenter de finir les courses restantes à la seconde place derrière Hamilton. Craquera-t-il sous la pression ? C'est la question que se posent tous les passionnés avant les derniers rendez-vous d'Interlagos et d'Abou Dhabi.

Tony