Nico ROSBERG
 N.ROSBERG
Mercedes
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Daniel RICCIARDO
 D.RICCIARDO
Red Bull TAG Heuer

953o Gran Premio

XLI United States Grand Prix
Ligeramente nublado
Austin
domingo, 23 de octubre de 2016
56 vueltas x 5.513 km - 308.405 km
(Offset: 323 m)
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Crise chez Ferrari: le diagnostic de Baldisseri

L'ancien directeur de la Ferrari Driver Academy Luca Baldisseri accorde le 11 octobre 2016 un entretien explosif au Corriere dello Sport, au cours duquel il dresse un tableau très sombre de l'état de la Scuderia depuis l'arrivée à sa tête de Sergio Marchionne fin 2014. Ingénieur de piste et homme-clé de l'écurie à l'époque de Jean Todt et de Michael Schumacher, Baldisseri pense que la mauvaise passe qu'elle traverse actuellement est d'ordre culturel et provient de l'incompétence de sa direction. « Malheureusement, ni Marchionne, ni Arrivabene n'ont d'expérience de la course automobile, explique-t-il. Aujourd'hui, Ferrari n'est plus une équipe mais un groupe de personnes terrifiées. Dans ce climat de terreur les gars n'innovent plus, ne prennent plus de décisions, par peur de tomber en disgrâce. Le départ de James Allison est une grande perte. Il a été remplacé par Mattia Binotto qui sait comment motiver les gens, a une grande expérience mais n'est pas un directeur technique. Il sait qu'il ne peut pas concevoir de voiture. Il n'a pas de connaissances très approfondies des châssis, que ce soit dans les domaines de la mécanique ou de l'aérodynamique. Je pense qu'il serait meilleur à la place de directeur d'équipe. »

 

En outre, Baldisseri ne voit pas Ferrari retrouver le chemin du succès longtemps: « Ils gagneront quand ils seront capables de trouver de la stabilité et une organisation efficace, avec de bonnes idées et des pilotes qui ne commettent pas d'erreurs. Räikkönen est meilleur qu'en 2015, mais Vettel est bien moins bon. Il a certainement été trompé par l'engouement de l'an dernier. Mais le problème, ce ne sont pas les pilotes. L'argent est là mais, pour gagner, il faut de la stabilité. Ceux qui sont là ne doivent pas être pressés. Je comprends que Marchionne veuille gagner tout de suite, mais ça ne fonctionne pas comme ça en Formule 1. » Ce triste constat est évidemment démenti par Maurizio Arrivabene, mais les rumeurs annonçant son éviction à la fin de l'année vont bon train...

 

Hamilton le bad boy

Huit jours avant ce Grand Prix, Lewis Hamilton refuse de tester les futurs pneus Pirelli sur le circuit de Barcelone en prétextant une blessure aux pieds. A Austin, le champion du monde révèle qu'il s'est fait mal en... faisant son jogging et traîne ces douleurs depuis le début de l'année. Cela renforce ses détracteurs dans leur conviction qu'Hamilton ne fait plus preuve du même sérieux que naguère et se disperse dans des activités extra-sportives, ce dont l'intéressé se moque éperdument. Et comme un pied-de-nez aux esprits chagrins, il annonce qu'il incarnera son propre rôle dans le prochain épisode de la célèbre série de jeux vidéo Call of Duty...

 

En tout cas, Hamilton ne perd pas l'amitié de Bernie Ecclestone qui avoue redouter un sacre de Nico Rosberg. « Si Nico remportait le titre, ce serait bien pour lui et pour Mercedes, mais ce ne serait pas forcément une bonne chose pour la F1, car il n'y a rien à écrire à son sujet » affirme le Grand Argentier. « Même en Allemagne, cela n'aiderait pas le promoteur du Grand Prix à vendre plus de billets pour l'édition de l'année prochaine ! C'est un pilote comme Hamilton qu'il nous faut pour faire la promotion de notre sport. Même Kimi Räikkönen fait un meilleur job que Nico à cet égard ! » On pourrait répliquer à Ecclestone qu'un pilote de Formule 1 charismatique est un phénomène devenu assez rare...

 

Transferts: Nico Hülkenberg vers Renault

Le 14 octobre, Renault annonce l'arrivée de Nico Hülkenberg à compter de 2017, pour un contrat portant sur une durée de trois saisons. C'est un renfort de premier ordre pour la firme au losange. « Nous avions besoin d'un pilote expérimenté, toujours avide de podiums », explique Jérôme Stoll, le président de Renault Sport. « Hülkenberg remplit parfaitement ce rôle et complète idéalement ce que nous désirons atteindre. Il est très talentueux, dévoué et motivé. Nico nous permettra d'exploiter tout le travail accompli cette saison et de le traduire en de meilleurs résultats en piste en 2017 et au-delà. » L'arrivée du pilote allemand fragilise un peu plus la situation des deux titulaires actuels, Jolyon Palmer et Kevin Magnussen, qui selon toute vraisemblance ne devraient pas être conservés. Renault a aussi approché Valtteri Bottas et Carlos Sainz Jr., mais les contrats de ces derniers ont été « bétonnés » par Williams et Red Bull.

 

Le départ de Hülkenberg libère un baquet chez Force India qui pourrait être occupé par l'un des deux actuels pilotes Manor, Pascal Wehrlein ou Esteban Ocon, chacun soutenu par Mercedes. Mais Ocon est toujours en course pour décrocher le second volant chez Renault.

 

Du côté de Williams, la place du futur retraité Felipe Massa a toutes les chances d'être attribuée à l'espoir canadien Lance Stroll qui vient de brillamment remporter le championnat d'Europe de Formule 3. Ce jeune homme de 18 ans est aussi (et surtout) le fils de Lawrence Stroll, un célèbre milliardaire passionné de voitures anciennes et de compétition automobile. Celui-ci aurait intégré le capital de Williams, assurant ainsi l'avenir de son rejeton en Formule 1.

 

Samedi 22 octobre, Toro Rosso crée une petite surprise en annonçant la reconduction du contrat de Daniil Kvyat, qui accepte ainsi définitivement sa relégation au sein de l'écurie B de Red Bull. Cela vaut sans doute mieux pour lui que de quitter la Formule 1 la queue entre les jambes... Cette nouvelle fait le désespoir de Pierre Gasly qui s'attendait à obtenir ce volant. Mais le Dr. Helmut Marko juge sans doute qu'il ne brille pas suffisamment en GP2. En outre, le marché russe est très porteur pour la marque Red Bull et Kvyat est un bon ambassadeur de la boisson énergétique dans son pays. En tout cas, il semblerait que Red Bull ne veuille pas abandonner ses poulains à la concurrence puisque le communiqué révélant la prolongation de Kvyat est explicitement intitulé: « Bas les pattes ; ils sont à nous ! »...

 

Présentation de l'épreuve

Le circuit des Amériques a été quelque peu rénové au cours de l'année passée. Les bosses qui s'étaient formées entre les virages n°10 et 12 ont ainsi été arasées, ce qui est une bonne nouvelle pour Williams puisque Felipe Massa et Valtteri Bottas avaient tous deux cassé leurs suspensions sur ces ondulations en 2015...

 

Après plusieurs semaines de discussions, le calendrier des essais d'avant-saison est finalement arrêté. On se souvient que Mercedes et Pirelli souhaitaient organiser un déplacement à Sakhir afin d'éprouver les nouveaux pneumatiques sous une forte chaleur, mais les autres écuries s'épouvantaient du coût d'un tel voyage. Un compromis est finalement trouvé: les essais de février se dérouleront bien à Barcelone, mais une séance aura lieu à Bahreïn après le Grand Prix en avril 2017.

 

Est-ce une conséquence de la manœuvre de défense - virile mais correcte - de Max Verstappen face à Lewis Hamilton à Suzuka ? Toujours est-il que la FIA crée la sensation à Austin en annonçant que tout changement de trajectoire lors des phases de freinage dans le but de défendre une position sera désormais rapporté aux commissaires de course et pourra faire l'objet d'une sanction. Il semblerait que les récriminations de certains pilotes contre Verstappen lors de leur briefing aient porté leurs fruits. On pourra regretter l'hypocrisie du pouvoir fédéral qui, au lieu de taper sur le jeune Hollandais lorsqu'il le mérite, introduit encore une nouvelle norme coercitive. Les pilotes ne peuvent plus dépasser un concurrent sans le toucher (jurisprudence Rosberg en Malaisie) ou le bousculer (deuxième jurisprudence Rosberg, en Allemagne). Bientôt peut-être ne pourront-ils même plus se défendre en piste. En parallèle, on peut souligner que la Formule 1 a perdu 30 % de ses téléspectateurs depuis 2009, une évolution liée bien sûr au transfert de la diffusion sur les chaînes cryptées, mais aussi à la piètre qualité du spectacle proposé...

 

Romain Grosjean prendra à Austin son centième départ en Formule 1, ce qui coïncide aussi avec le premier Grand Prix des États-Unis de l'écurie américaine Haas F1 Team. Le pilote franco-suisse tire un bilan plutôt positif de cette première saison: « On a eu un début extraordinaire et puis on a connu un passage à vide, ce qui est logique sur une première année. Il faut prendre toutes les pièces du puzzle et savoir les emboîter. On a manqué de réussite depuis la pause d'été, on aurait dû marquer des points sur au moins trois courses. Ça n'a pas voulu, mais on commence à être de plus en plus réguliers pour marquer des points. » Le plus frustré est cependant son équipier Esteban Gutiérrez dont le compteur est toujours vierge mais qui a fini cinq fois onzième depuis le début de l'année... En outre, Haas est frappée depuis quelques courses par de nombreuses ruptures de disques de frein que n'explique pas pour l'heure son fournisseur Brembo. De nouveaux matériaux devraient cependant être essayés huit jours plus tard à Mexico.

 

Williams utilise à partir de ce Grand Prix la dernière évolution du groupe propulseur Mercedes. L'écurie de Grove espère combler l'intervalle de dix points qui la sépare de Force India et décrocher au moins la quatrième place du championnat des constructeurs. Mais Pat Symonds reconnaît que de toute évidence la FW38 n'est pas très réussie. « La FW36 était une bonne voiture et la FW37 a été ce que j'appellerai un bon développement, explique-t-il. Mais nous avons eu un mauvais hiver en 2016 et nous n'avons pas eu un bon développement cet été, donc nous sommes assez loin. » Si jadis la Williams était à l'aise dans les portions rapides et plus en difficulté dans les portions lentes, la situation s'est inversée cette année. Symonds explique que la traction a été améliorée sur la FW38 mais hélas au détriment des appuis aérodynamiques. Surtout, ce modèle exploite mal les pneus Pirelli, contrairement à ses devanciers...

 

Manor accueille à l'occasion des essais du vendredi un nouveau pilote, l'Anglais Jordan King, champion national de Formule 3 en 2013. Celui-ci court actuellement en GP2 pour le compte de l'écurie Racing Enginnering et cogne à la porte de la F1 depuis maintenant quelques années. Il est aussi le fils de l'homme d'affaires Justin King, l'ancien directeur-général de la chaîne de supermarchés Sainsbury's, qui a participé avec Stephen Fitzpatrick au rachat de Manor en 2015. Le monde est petit...

 

Essais et qualifications

Les Red Bull titillent les Mercedes au cours des essais libres, au point que Ricciardo réalise le meilleur chrono de la première séance, avec que les Gris ne reprennent le pouvoir.

 

En qualifications, Hamilton réalise la pole position avec le meilleur temps jamais obtenu sur ce tracé d'Austin (1'34''999'''). Il précède Rosberg d'un peu plus de deux dixièmes. Les Red Bull de Ricciardo (3ème) et de Verstappen (4ème) lui concèdent moins d'une seconde. Ces derniers optent néanmoins pour deux stratégies différentes car l'Australien utilise des pneus super-tendres et le Hollandais des tendres. En revanche, les Ferrari (Räikkönen 5ème, Vettel 6ème) ne franchissent pas la barre d'1'36''... Chez Force India, Hülkenberg se classe septième pendant que Pérez (11ème) s'est fait surprendre en Q2 à cause d'un problème de freins. Les Williams (Bottas (8ème, Massa 9ème) ne sont pas mal qualifiées mais rendent plus de deux secondes aux Mercedes, à moteur égal... Sainz s'adjuge une belle dixième place et précède à nouveau Kvyat (13ème).

 

Cette piste ne paraît guère propice aux McLaren-Honda. Alonso n'obtient que le douzième temps. Button, gêné par le trafic et notamment par Palmer, est éliminé dès la Q1 et s'élancera depuis la dix-neuvième position. La Haas-Ferrari souffrent à domicile par manque d'appuis aérodynamiques. Gutiérrez est quatorzième, Grosjean dix-septième. En fond de grille, les Renault (Palmer 15ème, Magnussen 18ème) côtoient les Sauber (Ericsson 16ème, Nasr 21ème) et les Manor (Wehrlein 20ème, Ocon 22ème).

 

Le Grand Prix

Les montes et les stratégies de course sont très variées. Hamilton, Rosberg, Verstappen, Alonso, Magnussen, Kvyat, Palmer, Ericsson, Gutiérrez et Wehrlein partent en pneus tendres, Ricciardo, Räikkönen, Hülkenberg, Sainz, Massa, Bottas, Pérez, Button et Grosjean en super-tendres, Nasr et Ocon en médiums.

 

Départ: Hamilton prend un bon envol et conserve le commandement. Rosberg se place à l'extérieur et garde l'avantage sur Ricciardo pendant que Räikkönen double Verstappen. Plus loin, Hülkenberg se trouve pris en sandwich entre Vettel à sa droite et Bottas à sa gauche. Le pilote Ferrari se rabat vivement sur son compatriote qui percute la Williams. Sainz et Alonso empruntent le dégagement sans se toucher.

 

1er tour: Ricciardo déborde Rosberg au second virage. Kvyat heurte Pérez au virage n°11 et l'envoie en tête-à-queue. Heureusement le Mexicain se relance sans dommage. Verstappen résiste à une attaque de Vettel dans l'enchaînement des virages n° 12 et 13. Hamilton mène devant Ricciardo, Rosberg, Räikkönen, Verstappen, Vettel, Massa, Sainz, Alonso et Gutiérrez.

 

2e: Bottas s'arrête chez Williams pour changer de roues suite à une crevaison, séquelle de son accrochage avec Hülkenberg. Ce dernier rejoint aussi son garage, mais pour mettre pied à terre car sa direction est faussée.

 

3e: L'usage de l'aileron arrière mobile est autorisé. Hamilton compte deux secondes d'avance sur Ricciardo. Button dépasse Gutiérrez.

 

5e: Hamilton précède Ricciardo (1.2s.), Rosberg (2.1s.), Räikkönen (3.1s.), Verstappen (5.2s.), Vettel (7s.), Massa (10.4s.), Sainz (12.2s.), Alonso (14s.), Button (18.4s.), Gutiérrez (20.1s.) et Grosjean (20.9s.).

 

6e: Hamilton creuse l'écart sur Ricciardo et le repousse à deux secondes et demie. Pérez remonte et prend la treizième place à son « ami » Kvyat.

 

8e: Duel de Mexicains: Pérez déborde Gutiérrez au second virage. Ricciardo et Räikkönen entrent aux stands pour observer leurs premiers arrêts. Ils troquent leurs pneus « jaunes » contre des « rouges ». Les enveloppes tendres paraissent avoir ici une durée de vie bien limitée. Räikkönen repart derrière Button qu'il efface un peu plus loin.

 

9e: Verstappen arrive chez Red Bull pour prendre lui aussi les gommes tendres.

 

10e: Rosberg s'arrête chez Mercedes pour chausser les pneus médiums et redémarre derrière Ricciardo et Sainz. Pérez, Button et Grosjean changent également de pneus.

 

11e: Arrêts pneus pour Massa, Sainz et Alonso. Les deux premiers prennent de la gomme tendre, le troisième du médium.

 

12e: Hamilton pénètre dans la voie des stands et abandonne le commandement à Vettel. Il chausse les pneus tendres (2.3s.) et reprend sa route en seconde position.

 

13e: Six secondes séparent Vettel et Hamilton. Verstappen surprend Räikkönen au virage n°12. Sainz déborde Kvyat qui écope d'une pénalité de dix secondes pour avoir harponné Pérez. Changement de pneus pour Gutiérrez, Magnussen et Wehrlein.

 

14e: Vettel arrive chez Ferrari et s'empare de pneus super-tendres. Il redémarre derrière son équipier et devant Massa. Hamilton retrouve la première place, quatre secondes devant Ricciardo.

 

15e: Verstappen utilise ses pneus tendres pour rattraper Rosberg dont les enveloppes sont plus dures. Arrêt de Palmer.

 

16e: Hamilton est premier devant Ricciardo (4.7s.), Rosberg (6.3s.), Verstappen (7.6s.), Räikkönen (10.2s.), Vettel (13.8s.), Massa (23.3s.), Sainz (30.5s.), Kvyat (35.5s.), Alonso (36.6s.), Ericsson (40.2s.), Button (41.7s.) et Pérez (41.8s.).

 

17e: Verstappen est dans la roue de Rosberg. Alonso double Kvyat. Le disque de frein avant-gauche de Gutiérrez explose. Le Mexicain tire tout droit au premier freinage, puis regagne le stand Haas pour abandonner.

 

18e: Cinq secondes séparent Hamilton et Ricciardo. Ocon et Ericsson changent leurs gommes. Le Suédois repart en pneus médiums et fait le pari de ne plus s'arrêter jusqu'à la fin du Grand Prix.

 

20e: Hamilton est devant Ricciardo (5.1s.), Rosberg (6.4s.), Verstappen (7.1s.), Räikkönen (12.2s.), Vettel (15.8s.), Massa (29.5s.), Sainz (38.5s.), Alonso (45.6s.) et Button (50.8s.) qui vient de doubler Kvyat.

 

21e: Bottas change de pneus. Pérez et Grosjean débordent Kvyat qui effectue ensuite son premier arrêt aux stands et observe sa pénalité.

 

23e: Hamilton repousse Ricciardo à sept secondes. Verstappen a trop sollicité ses pneus et dorénavant lâche prise derrière Rosberg.

 

24e: Räikkönen observe un second arrêt et repart en pneus super-tendres au sixième rang.

 

25e: Ricciardo arrive chez Red Bull et prend des pneus médiums afin d'aller au bout de la course. Il se retrouve cinquième.

 

27e: Verstappen croit avoir reçu l'ordre de changer ses pneus et pénètre aux stands... où personne n'est l'attend ! Il stoppe d'abord quelques mètres avant son emplacement, le temps que ses mécaniciens effarés retirent un objet qui traînait, avant que ceux-ci lui remplacent les roues. Puis, la Red Bull se montre capricieuse au redémarrage, et Verstappen perd au final neuf secondes dans cette mésaventure. Second arrêt de Palmer.

 

28e: Hamilton est premier devant Rosberg (9.1s.), Vettel (18.1s.), Ricciardo (27s.), Räikkönen (31.8s.), Massa (43s.) et Verstappen (45.4s.). Pérez, Grosjean et Magnussen changent de pneus, bientôt imités par Massa.

 

29e: Vettel est aux stands pour prendre les pneumatiques médiums. Nasr entre chez Sauber pour observer son unique arrêt. Changement de gommes également pour Ocon.

 

30e: Verstappen ralentit à mi-parcours avec une boîte de vitesses bloquée. La Red Bull poursuit sa route en cahotant, avant que le jeune Hollandais décide de la garer dans un bac à sable. Aussitôt, le directeur de course enclenche la procédure de « voiture de sécurité virtuelle », alors que manifestement cette monoplace ne représente aucun danger.

 

31e: Profitant de l'aubaine, Hamilton et Rosberg passent successivement par les stands pour chausser des pneus médiums. L'Allemand ressort loin devant Ricciardo dont la stratégie est ainsi ruinée par Verstappen et Charlie Whiting. En quittant la pit-lane, Rosberg tombe sur Wehrlein qu'il se garde de doubler afin de respecter les drapeaux jaunes. Sainz et Alonso changent aussi de pneus.

 

32e: Une grue pénètre sur le circuit pour évacuer la Red Bull de Verstappen. Par radio, Ricciardo peste contre l' « arrêt gratuit » offert aux Mercedes par cette interruption.

 

33e: La course est relancée. Hamilton mène désormais avec douze secondes d'avance sur Rosberg. Ricciardo est relégué au troisième rang et n'a aucune chance de revenir sur les Mercedes.

 

34e: Hamilton est en tête devant Rosberg (10.7s.), Ricciardo (13.6s.), Räikkönen (16.2s.), Vettel (23.9s.), Sainz (59s.), Massa (1m. 01s.), Alonso (1m. 06s.), Pérez (1m. 20s.), Button (1m. 25s.), Grosjean (1m. 30s.) et Ericsson (1m. 33s.).

 

35e: Roulant en quinzième position, Palmer se plaint d'être gêné par Magnussen qui a des pneus plus usés que ceux de son équipier.

 

36e: Räikkönen se rapproche de Ricciardo. Vettel rencontre une perte d'appui à l'arrière et donc un important survirage. Il rattrape un énorme travers dans les Esses.

 

38e: Hamilton précède Rosberg (10.4s.), Ricciardo (18.8s.), Räikkönen (20.4s.), Vettel (30.4s.), Sainz (1m. 07s.), Massa (1m. 09s.), Alonso (1m. 14s.), Pérez (1m. 30s.) et Button (1m. 37s.).

 

39e: Räikkönen arrive chez Ferrari pour observer son troisième et ultime arrêt. Ses mécaniciens lui mettent des pneus tendres, mais ensuite le relâchent alors que l'écrou de sa roue arrière-droite est mal serré. Le Finlandais parcourt quelques centaines de mètres avant de recevoir l'ordre de s'immobiliser. Comme l'allée des stands s'achève en côte, il se laisse glisser en marche arrière avant d'abandonner sa voiture.

 

40e: Dix secondes séparent les deux Mercedes. Massa se rapproche de Sainz et convoite la cinquième place.

 

42e: Hamilton mène devant Rosberg (9s.), Ricciardo (16s.), Vettel (26.5s.), Sainz (1m. 07s.), Massa (1m. 08s.) et Alonso (1m. 11s.).

 

44e: Rosberg commet un blocage de roues. Alonso rattrape Sainz et Massa. Magnussen stoppe chez Renault pour finir l'épreuve en pneus super-tendres.

 

46e: Hamilton possède toujours dix longueurs d'avance sur Rosberg. Désormais pressé par Alonso, Massa monte sur ses freins au virage n°12.

 

47e: Rosberg réduit son retard sur Hamilton. Kvyat prend la onzième place à Ericsson. C'est au tour de Magnussen, chaussé de pneus frais, de klaxonner derrière Palmer qui le laissera passer un tour plus tard.

 

48e: Hamilton devance Rosberg (6.8s.), Ricciardo (11.7s.), Vettel (30.7s.), Sainz (1m. 17s.), Massa (1m. 18s.), Alonso (1m. 19s.), Pérez (1m. 32s.), Button (-1t.) et Grosjean (-1t.).

 

50e: Rosberg roule à sept secondes de Hamilton. Sainz, Massa et Alonso sont roues dans roues.

 

51e: Alonso porte l'estocade contre Massa au quinzième virage, mais le Brésilien ne lui laisse guère d'espace. Les deux voitures se touchent et partent dans l'échappatoire. Alonso garde le pied sur l'accélérateur et reprend la piste devant son adversaire. Un dépassement litigieux qui n'aura pas de suite...

 

53e: Les Flèches d'Argent sont maintenant séparées par six secondes. Alonso attaque Sainz pour le gain de la cinquième place.

 

54e: Vettel change une dernière fois de pneus et repart en Pirelli rouges, sans avoir perdu la quatrième place. Magnussen double Kvyat au virage n°12 en roulant par-delà la ligne blanche. Massa est victime d'une crevaison consécutive à sa friction avec Alonso.

 

55e: Vettel réalise le meilleur chrono de la course (1'39''877'''). Massa repasse par le stand Williams pour changer ses pneus. Il ne perd aucune position. Pendant ce temps, Alonso, collé derrière Sainz, le déborde à l'aide du DRS dans la longue pleine charge. Il bloque cependant ses roues au freinage et escalade le trottoir, mais il se rabat devant son jeune compatriote et s'empare de la cinquième position.

 

56ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte son cinquantième Grand Prix de Formule 1. Rosberg et Ricciardo l'accompagnent sur le podium, tandis que Vettel s'assure de la quatrième place. Alonso conclut sa superbe course au cinquième rang devant Sainz et Massa. Pérez termine huitième et Button, qui partait 19ème, finit neuvième. Grosjean permet à Haas d'inscrire un point « at home ». Suivent Magnussen, Kvyat, Palmer, Ericsson, Nasr, Bottas, Wehrlein et Ocon.

 

Magnussen reçoit une pénalité de cinq secondes pour avoir réalisé son dépassement sur Kvyat en empruntant le dégagement en asphalte. Il recule ainsi au douzième rang, derrière le jeune Russe.

 

Après la course

Les deux pilotes Mercedes se réjouissent de ce dénouement. Lewis Hamilton triomphe pour la quatrième fois en cinq ans sur ce qui est devenu son « circuit fétiche ». Nico Rosberg limite quant lui les dégâts en ne rendant que sept points à son coéquipier. « Cette course s'est extrêmement bien passée pour moi, commente Hamilton, mais ce fut un gros soulagement quand j'ai passé la ligne du fait de mes soucis de fiabilité dans les dernières courses. Le but est de rester sur cette forme la semaine prochaine et je suis impatient de poursuivre la bataille pour le championnat à Mexico. »

 

« J'ai pris un bon départ et j'ai tenté de doubler Lewis à l'extérieur, mais au final ça a permis à Daniel de prendre une meilleure trajectoire à la sortie du premier virage et il a pu en profiter, déclare Rosberg. A partir de là, c'était dur de doubler la Red Bull mais notre stratégie décalée a été payante. Nous avons utilisé les pneus médiums qui nous ont offert de bonnes solutions, en particulier quand la voiture de sécurité virtuelle est entrée en jeu. Le pneu médium a montré un très bon rythme et la voiture se comportait bien. A la fin, j'ai pu revenir sur Lewis, mais c'était trop tard. Il a fait un meilleur travail ce week-end et méritait la victoire. » Pour un peu, les deux rivaux se donneraient l'accolade, mais il ne faut peut-être pas trop leur en demander...

 

Au championnat, Rosberg (331 points) conserve une belle avance sur Hamilton (305 pts) et peut même décrocher la couronne mondiale au Mexique s'il gagne et que son collègue ne termine pas parmi les neuf premiers. La troisième place du championnat est garantie à Ricciardo (227 pts), mais la quatrième sera très disputée entre Vettel (177 pts), Räikkönen (170 pts) et Verstappen (165 pts).

Tony