Ralf SCHUMACHER
 R.SCHUMACHER
Jordan Mugen Honda
Damon HILL
 D.HILL
Jordan Mugen Honda
Jean ALESI
 J.ALESI
Sauber Petronas

627o Gran Premio

LVI Grand Prix de Belgique
Lluvia
Spa-Francorchamps
domingo, 30 de agosto de 1998
44 vueltas x 6.968 km - 306.592 km
Carrera interrumpida después de 1 vuelta tras una colisión múltiple, reanudada por la distancia original.
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Jordan - R. Schumacher: rupture consommée

En Belgique, les journalistes s'aperçoivent que Eddie Jordan et Ralf Schumacher ne s'adressent plus la parole. En effet, « Monsieur Frère » a répondu favorablement aux avances de Frank Williams qui lui offrait la succession de Heinz-Harald Frentzen, moyennant le doublement de son salaire (de deux à quatre millions de dollars annuels). Or, Jordan se prévaut d'un accord signé par Schumacher pour 1999. Mais quelle est la nature de ce document ? Selon l'Irlandais, il s'agit d'un contrat en bonne et due forme. Pour le jeune Allemand et son agent Willi Weber, ce n'est qu'une clause du contrat en cours qui donne à Jordan une option si un certain nombre de points sont inscrits par le pilote en 1998. Pour compliquer le tout, Schumacher cadet prétend que cette disposition prévoit aussi une augmentation de salaire dont Jordan refuse de s'acquitter ! Les deux parties vont s'expliquer devant un juge britannique. En attendant, Eddie Jordan joue les matamores. Il refuse l'accès de son stand à Weber et accuse Michael Schumacher d'être le « mauvais génie » de son frère ! Il est vrai qu'en 1991, Schumacher Ier avait roulé dans la farine ce même Jordan, fuyant chez Benetton aussitôt après que ce dernier lui avait donné sa première chance en F1...

 

Comme chaque année, Michael Schumacher est assailli par ses fans à l'occasion de ce Grand Prix de Belgique situé non loin de la frontière allemande. La star de la Formule 1 se prête avec la meilleure grâce possible au jeu des autographes et des poignées de mains. Cette popularité rejaillit sur son cadet qui partage le même hôtel. Jeudi soir, lorsque les deux frères quittent ensemble l'établissement, ils ont la plus grande peine à dégager leur véhicule d'une marée de supporteurs, au point que Ralf, au volant, roule sur le pied d'un adolescent ! Le lendemain, la gendarmerie belge débarque dans le paddock et se dirige vers le stand Jordan. Certains avancent que la famille du jeune homme a porté plainte contre Ralf Schumacher, sommé de s'expliquer devant la maréchaussée. D'autres suggèrent que Frank Williams a obtenu la saisie du contrat liant le jeune Allemand à Jordan, afin de le faire casser en justice...

 

Présentation de l'épreuve

A priori, les McLaren-Mercedes, toujours très performantes sur les pistes rapides, arrivent à Spa-Francorchamps en favorites. Toutefois, Mika Häkkinen et David Coulthard ne peuvent ignorer que Michael Schumacher va évoluer ici dans son « jardin ». Né à quelques kilomètres de là, le double champion du monde reste sur trois succès de rang dans les Ardennes (1995, 1996, 1997), et même quatre, si l'on prend en compte les lauriers perdus sur tapis vert en 1994 au profit de Damon Hill. Ferrari célèbre par ailleurs ici son 600ème Grand Prix, et Schumacher entend bien le couronner d'une victoire, avant la « grand-messe » de Monza, deux semaines plus tard. Galvanisé par sa superbe victoire hongroise, fort des nouvelles évolutions apportées par Ferrari (voir plus bas), la vedette allemande affiche ses ambitions sans ambages. Mika Häkkinen hausse le ton devant ces prétentions: « Je dispose de la meilleure voiture et je suis toujours en tête du championnat ! Schumacher doit encore me dépasser... » C'est la première fois de la saison que le stoïque Finlandais fait mine de s'intéresser au classement mondial...

 

La saison des transferts se poursuit. Jeudi 27 août, Johnny Herbert est aperçu dans le stand Stewart, où il s'entretient longuement avec Jackie, le père, et Paul, le fils. Le pilote anglais règle les derniers détails de son transfert vers l'écurie écossaise en 1999, où il devrait faire équipe avec Rubens Barrichello. Chez Sauber, on se refuse à tout commentaire, mais Jean Alesi laisse entendre qu'il n'est pas mécontent de voir Herbert déguerpir. Depuis l'algarade les ayant opposés à Silverstone, les deux coéquipiers entretiennent des rapports distants. Herbert, 34 ans, ne veut plus quant à lui jouer les utilités chez Sauber et voit dans le projet Stewart-Ford un dernier défi exaltant.

 

Heinz-Harald Frentzen est pleinement remis de la vilaine salmonellose qui l'a frappé en Hongrie et a nécessité une hospitalisation de quelques jours. Il ôte ainsi un poids de l'esprit de Frank Williams qui, en cas de forfait, aurait dû le remplacer par le jeune essayeur colombien Juan Pablo Montoya. Or ce dernier, second du championnat international de F3000, doit justement disputer ce week-end à Spa une épreuve cruciale dans son combat pour le titre qui l'oppose à l'Allemand Nick Heidfeld. Montoya participera bien à cette course qu'il finira au second rang derrière l'Uruguayen Gonzalo Rodríguez.

 

Francesco Longanesi Cattani, le directeur des relations publiques de la FIA, annonce le prochain départ d'Alistair Watkins, le jeune attaché de presse de la fédération, en poste depuis trois ans. Ce dernier va tout simplement reprendre ses études ! Par ailleurs, Longanesi Cattani confirme que, selon le souhait de Max Mosley, la FIA va bien déménager de Paris à Genève. Le transfert des services aura lieu durant l'hiver 1998-1999, et la fédération s'installera dans un immeuble moderne, près de l'aéroport Cointrin.

 

La presse belge se fait l'écho de menaces terroristes islamistes qui pèseraient sur ce Grand Prix de Belgique. Des lettres anonymes ont été adressées à plusieurs quotidiens. Elles évoquent des attentats à la voiture piégée contre Michael Schumacher et Bernie Ecclestone, si ceux-ci ne versent pas telle somme d'argent à d'obscurs groupes orientaux. La police belge prend ces avertissements très au sérieux et renforce la protection autour de ces deux personnalités. L'Hôtel Doring, qui abrite Schumacher et une partie du personnel de Ferrari, sera ainsi discrètement surveillé durant tout le week-end.

 

Après des essais intensifs menés à Monza, Ferrari alignera pour la première fois en course sa F300 à empattement rallongé. Cet étirement est permis par une entretoise en fibre de carbone. La répartition des masses a été modifiée avec un train avant déchargé de 15 kg environ. Le capot moteur est aussi reprofilé autour de la prise d'air. En outre, la Scuderia présente une évolution de son V10 destinée aux qualifications. La cavalerie italienne affiche désormais 800 chevaux dans cet exercice, contre 760 en course, des chiffres assez similaires à ceux atteints par Mercedes. Williams opte encore pour de nouvelles géométries de suspension, à l'avant comme à l'arrière. La FW20 se singularise à Spa avec un profil aérodynamique particulièrement léger. Jordan bénéficie d'une version « E + » du V10 Mugen-Honda, destinée uniquement aux qualifications. La Sauber C17 se pare d'un nouvel aileron avant, doté d'une dérive latérale très arrondie, et reçoit pour les qualifications une évolution du V10 Petronas-Ferrari, nommée SPE 02D. Arrows étrenne la spécification « D » de son V10 qui offre un gain de puissance assez substantiel. Las, Diniz et Salo cassent leurs deux blocs samedi matin, à quelques minutes d'intervalle, et devront se rabattre sur la version précédente pour la suite du week-end. La Prost-Peugeot reçoit un nouvel aileron avant rigidifié. La monoplace de Panis est en outre pourvue d'un diffuseur dont le soufflage se concentre dans la partie centrale, et non plus vers le bas. Les Minardi sont aussi munies d'un nouveau diffuseur, avec des sorties d'échappement inclinées.

 

Essais et qualifications

La séance d'essais du vendredi est perturbée par plusieurs petites averses. Lorsque la piste s'assèche, M. Schumacher réalise le meilleur chrono de la journée devant Häkkinen. Le Finlandais sort à Stavelot et heurte rudement les barrières. En fin d'après-midi, Villeneuve part en travers au sommet du Raidillon à 250 km/h. La Williams survole le bac à graviers et se fracasse par l'arrière dans les barrières de vieux pneus. Par miracle, le Québécois sort indemne de cette effroyable cabriole qui provoque un drapeau rouge. Le lendemain matin, la seconde séance libre se déroule sous la grisaille. Häkkinen se montre cette fois le plus rapide. Salo sort à son tour dans l'Eau Rouge et percute les glissières de gauche. L'Arrows disloquée revient en piste en tournoyant sur elle-même. Par bonheur, personne ne la suivait. Salo, très sonné, est envoyé à l'infirmerie du circuit. Il subit un scanner qui ne décèle aucune commotion. Le Finlandais a beaucoup de chance: son casque bleu et blanc est cabossé, preuve que sa tête a heurté les barrières.

 

Samedi à 13 heures, la pluie menace au début des qualifications et tous les pilotes sortent immédiatement. Les McLaren-Mercedes dominent outrageusement. Häkkinen réalise sa dixième pole position (1'48''682'''), avec 16 centièmes d'avance sur Coulthard (2e). Hill profite du surcroît de puissance donné par le nouveau V10 Mugen-Honda pour hisser sa Jordan à une excellente troisième place. R. Schumacher (8e) juge en revanche sa 198 trop sous-vireuse dans les courbes rapides. M. Schumacher est plutôt déçu par sa nouvelle Ferrari. Il voit en outre son meilleur chrono (1'49''797''') annulé car réalisé sous drapeau jaune. L'Allemand s'élancera seulement quatrième. Irvine (5e) déplore un manque d'adhérence sur l'autre F300. Après son accident, Villeneuve réalise le sixième temps au volant d'une Williams destinée aux essais qui doivent se tenir quelques jours plus tard à Monza. Frentzen (9e) dit avoir été gêné par Takagi dans son tour le plus rapide. Les Benetton ont beaucoup d'appuis pour compenser un déficit de stabilité. Pour ne rien arranger, les deux pilotes tombent en panne en qualifications: Fisichella (7e) est stoppé par une panne électrique, Wurz (11e) par une défaillance de boîte.

 

Les Sauber-Petronas (Alesi 10e, Herbert 12e) se comportent bien en dépit d'un léger sur-virage. Les Prost-Peugeot (Trulli 12e, Panis 15e) affichent des performances honorables malgré un manque total de stabilité et des soucis de fiabilité. Les Stewart-Ford (Barrichello 14e, Verstappen 17e) tiennent à peu près la route après plusieurs corrections des géométries de suspension. Diniz place son Arrows au 16ème rang, avant de prêter sa monoplace à Salo qui a détruit la sienne dans la matinée. Le Finlandais se classe 18ème. Chez Tyrrell, Takagi découvre Spa mais impressionne de nouveau en signant le 11ème chrono samedi matin. L'après-midi, une panne d'accélérateur le relègue au 19ème rang. Rosset (20e) assure cette fois sa qualification... tout en concédant plus d'une seconde et demie à son équipier. Les Minardi ferment la marche: Nakano (21e) se qualifie avec la T-car après une panne de moteur et Tuero (22e) se contente de découvrir les lieux.

 

Le Grand Prix

Il pleut sur les Ardennes belges durant toute la nuit du samedi au dimanche. Le warm-up matinal se déroule donc sur une piste totalement détrempée. Dans ces conditions, les monoplaces chaussées par Goodyear semblent avantagées. Les Ferrari, en réglages pour la pluie, dominent avec une seconde et demie d'avance sur les Jordan. Les McLaren manquent en revanche d'adhérence, et Coulthard réalise un tête-à-queue.

 

En début d'après-midi, il pleuviote au-dessus de la cuvette de Francorchamps et le bitume est encore très humide. Pilotes et écuries hésitent longtemps entre les pneus « pluie », à profondes rainures, et les intermédiaires, avant d'opter en majorité pour les seconds. En effet, la pluie cesse un quart d'heure avant le coup d'envoi et, contrairement à l'année précédente, Charlie Whiting choisit d'organiser un départ arrêté, quoique la piste soit particulièrement glissante.

 

Tour de chauffe: Les pilotes soulèvent des gerbes d'eau qui restent longtemps en suspension à cause de la forêt environnante. Si les météorologues inclinent vers une amélioration, les conditions de conduite s'annoncent particulièrement ardues.

 

Départ: Bon envol d'Häkkinen qui conserve sa première place, mais Coulthard se fait déborder par M. Schumacher et Villeneuve. Hill est mal parti. Le virage de la Source est franchi sans incident, mais à l'entame de la descente, Coulthard perd l'adhérence et part en toupie. L'Ecossais heurte le muret intérieur, puis rebondit en piste pour s'écraser contre la glissière opposée. Derrière, c'est la panique et le carambolage. Si Fisichella, Hill, Alesi et Frentzen ont le temps de passer, Herbert exécute un tête-à-queue tandis que Irvine et Wurz entrent en collision. Trulli et Barrichello heurtent Wurz: tous trois se retrouvent en travers de la piste, et sont tamponnés par Panis, Diniz et Takagi. Puis survient Rosset qui « fonce dans le tas » et emboutit la Prost de Panis. Irvine harponne Salo qui vient s'encastrer dans la McLaren de Coulthard, avant de rebondir en piste, où Nakano le percute par l'arrière. Les roues arrachées fusent au-dessus cet invraisemblable amalgame de bolides détruits. Échappent au carnage: R. Schumacher, qui a pu se garer sur la bordure herbée, Verstappen, qui a seulement tutoyé le rail, et Tuero, bon dernier. Herbert parvient lui aussi à se relancer

 

Voilà le plus grand carambolage de l'histoire de la F1, avec pas moins de treize voitures plus ou moins impliquées. Le bout droit qui suit la Source est devenu un cimetière des Formules 1 disloquées. La course est évidemment immédiatement stoppée pour permettre leur évacuation. Tous les pilotes sont indemnes, excepté Barrichello qui est très légèrement touché au poignet, suite à un retour de volant. Irvine boitille mais pourra sans peine prendre le second départ. Coulthard, Wurz, Panis, Trulli, Diniz, Salo, Rosset, Takagi et Nakano regagnent les stands au pas de course. Herbert ramène sa monoplace accidentée jusqu'aux stands.

 

Quarante-cinq minutes s'écoulent avant le deuxième départ. Les commissaires s'activent pour déblayer la piste et ramasser les débris. Les pompiers utilisent pour leur part des karchers afin d'évacuer l'huile et les petits morceaux de carbone. Les « survivants » se placent sur la grille de départ tandis que leurs collègues montent dans leur mulet. Toutefois, les écuries Stewart, Arrows, Prost et Tyrrell ayant eu leurs deux pilotes impliqués dans l'accident, seulement l'un d'eux pourra repartir. Chez Tyrrell, Rosset cède naturellement le pas à Takagi. Du côté d'Arrows, Salo ayant déjà démoli un châssis la veille, Diniz hérite de la T-car. Prost GP a mis en place un roulement pour l'obtention du mulet: ce week-end, Trulli en bénéficie, et Panis est donc hors-course. Enfin, chez Stewart, Verstappen s'installe dans la troisième machine, Barrichello préférant sagement déclarer forfait. Charlie Whiting relance la course pour la distance originelle, toujours au moyen d'un départ arrêté. Une petite éclaircie point à l'horizon, et si le bitume demeure humide, la plupart des pilotes chaussés par Goodyear, notamment Hill et M. Schumacher, chaussent les pneus intermédiaires. Les pilotes « Bridgestone », comme Häkkinen et Coulthard, sont pour leur part munis d'enveloppes « pluie tendres », un échelon entre l'intermédiaire et le « full wet ».

 

A 13h53 démarre le second tour de chauffe. La grille s'établit comme suit: Häkkinen en pole devant Coulthard, Hill, M. Schumacher, Irvine, Villeneuve, Fisichella, R. Schumacher, Frentzen, Alesi, Wurz, Herbert, Trulli, Diniz, Verstappen, Takagi, Nakano et Tuero. Les bolides soulèvent encore beaucoup d'eau mais la visibilité s'est améliorée.

 

Second départ: Les McLaren démarrent difficilement. Hill se fraie un chemin entre M. Schumacher et Coulthard, puis déborde Häkkinen par la gauche avant le freinage. A la sortie de l'épingle, Schumacher fait l'extérieur au Finlandais qui touche la roue arrière-droite de la Ferrari et part en tête-à-queue. La McLaren glisse en marche arrière devant le peloton. Tout le monde l'évite, sauf Herbert qui s'encastre dans son flanc gauche. La course s'arrête là pour les deux anciens équipiers.

 

1er tour: Hill est leader. Schumacher déborde son équipier Irvine aux Combes. Suivent Alesi et Villeneuve. Coulthard heurte Wurz au freinage de Rivage. Tous deux échouent dans le bac à graviers. L'Écossais parvient à s'en extraire avec beaucoup de difficulté, mais Wurz met pied à terre. A la Source gisent les monoplaces abandonnées de Häkkinen et de Herbert. Charlie Whiting envoie en conséquence la voiture de sécurité en piste. Coulthard rejoint son stand pour faire réparer sa monoplace, remettre du carburant et des pneus pluie.

 

2e: Les voitures se rangent derrière la Safety Car. Hill mène devant M. Schumacher, Irvine, Alesi, Villeneuve, Frentzen, R. Schumacher, Fisichella et Diniz. Les monoplaces accidentées sont ôtées assez rapidement, et la voiture de sécurité peut s'effacer dès l'issue de ce tour.

 

3e: Le drapeau vert est agité. M. Schumacher se lance aussitôt aux trousses de Hill. Villeneuve et Frentzen dépassent Alesi.

 

4e: Il pleut de nouveau: les pilotes ont-ils eu tort de repartir en intermédiaires ? Hill tient en tout cas la dragée haute à Schumacher.

 

5e: Villeneuve exécute un tête-à-queue à l'Arrêt de Bus et perd deux positions. Hill mène devant M. Schumacher (1.3s.), Irvine (6.3s.), Frentzen (15s.), Alesi (16s.), Villeneuve (16.2s.), R. Schumacher (16.8s.), Fisichella (19.3s.), Diniz (22.8s.) et Verstappen (30s.).

 

6e: Les parapluies s'ouvrent de nouveau. Dans les stands, les mécaniciens préparent les pneus « full wet ». M. Schumacher se rapproche de Hill tandis que R. Schumacher pourchasse Villeneuve.

 

7e: M. Schumacher a comblé son retard sur Hill et tente de se décaler au freinage des Combes, mais la piste est trop glissante pour qu'il retarde son freinage. Du reste, le V10 Mugen-Honda tient tête au V10 Ferrari.

 

8e: Schumacher prend l'aspiration de Hill après Stavelot et se décale à l'intérieur à la sortie de Blanchimont. Le Britannique est surpris et Schumacher s'impose au freinage de l'Arrêt de Bus. Il s'enfuit aussitôt. Irvine traverse les graviers aux Fagnes avant de rejoindre la piste.

 

9e: M. Schumacher réalise le meilleur chrono de la journée (2'03''766'''). L'Allemand devance Hill (4s.), Irvine (11s.), Frentzen (20s.), Alesi (26s.), Villeneuve (28s.), R. Schumacher (30.5s.), Fisichella (43.7s.), Diniz (50s.), Verstappen (53s.) et Takagi (54s.). Coulthard et Tuero passent aux stands pour ravitailler et chausser des pneus pluie.

 

10e: La pluie s'intensifie. Le moteur Ford de Verstappen explose. Le Hollandais se gare dans la pelouse après Pouhon. Irvine tire tout droit aux Combes et perd son aileron avant dans cette embardée. L'Irlandais se retrouve à contre-sens, mais il parvient à se relancer pour rejoindre son stand.

 

11e: Irvine fait halte chez Ferrari pour remettre de l'essence, chausser des Goodyear « maxi pluie » et remplacer sa calandre. Il repart en neuvième position.

 

12e: M. Schumacher compte neuf secondes d'avance sur Hill. R. Schumacher passe chez Jordan pour ravitailler et changer de pneus (9.). Takagi part en aquaplanage en mettant les gaz à la sortie de l'épingle et heurte le rail. Le drapeau jaune est déployé pour évacuer la Tyrrell.

 

13e: La piste est maintenant tout à fait détrempée mais le « Regenmeister » fait merveille. Schumacher tourne en 2'05 contre 2'07 pour Hill et 2'09 pour Frentzen ! A la Source, Villeneuve évite de peu une collision avec l'attardé Tuero.

 

14e: Frentzen effectue un tête-à-queue à Stavelot, puis se relance derrière Alesi, désormais troisième.

 

15e: M. Schumacher précède Hill (16s.), Alesi (38s.), Frentzen (41s.), Villeneuve (45s.), Fisichella (1m. 05s.), R. Schumacher (1m. 16s.) et Diniz (1m. 20s.).

 

16e: Alors que la pluie redouble encore, M. Schumacher stoppe chez Ferrari pour chausser des Goodyear « full wet » et remettre de l'essence (8.3s.). Il était temps qu'il s'arrête car ses gommes avaient perdu presque toutes leurs rainures. L'Allemand reste premier car Hill fait escale chez Jordan pour la même opération (11.3s.). Arrêts-ravitaillements aussi pour Alesi, Frentzen et Fisichella. Ceux-ci repartent derrière R. Schumacher qui a eu la bonne idée de passer plus tôt en enveloppes « pluie ».

 

17e: Villeneuve perd le contrôle de sa Williams dans la ligne droite qui relie Blanchimont et l'Arrêt de Bus. Le Canadien part en toupie et heurte le rail à vive allure. Il se tire cependant sans peine de sa monoplace, immobilisée sur la bande gazonnée.

 

18e: La brume tombe sur Francorchamps et la visibilité est quasi-nulle. M. Schumacher mène devant Hill (23s.), R. Schumacher (44s.), Alesi (50s.), Frentzen (57s.), Irvine (1m. 09s.), Diniz (1m. 20s.) et Fisichella (1m. 23s.).

 

19e: Irvine remonte peu à peu sur Alesi et Frentzen. Fisichella prend la septième place à Diniz. Tuero s'immobilise après la Source, victime d'une panne électrique.

 

21e: M. Schumacher creuse toujours l'écart sur Hill en dépit des conditions dantesques. Vingt-sept secondes les séparent. Diniz et Trulli opèrent leur unique ravitaillement, ce qui permet à Coulthard de remonter au huitième rang.

 

22e: L'averse tombe drue. Il pleut tellement que les pilotes ne voient rien dans leurs rétroviseurs. Sortant des stands, Diniz s'écarte au dernier moment devant M. Schumacher dans la courbe de Rivage. Hill se frotte pour sa part sans dommage à Trulli après Rivage.

 

23e: M. Schumacher est premier devant Hill (29s.), R. Schumacher (48s.), Alesi (55s.), Frentzen (1m. 17s.), Irvine (1m. 19s.), Fisichella (1m. 35s.) et Coulthard (2m. 15s.).

 

24e: M. Schumacher rattrape Coulthard qui ne semble pas décidé à se décaler immédiatement. Jean Todt se rend chez McLaren pour demander que le Britannique cède le passage dans les plus brefs délais ! Dans le même temps, Irvine est aux trousses de Frentzen, mais il rejoint bientôt les stands pour un second ravitaillement. Nakano subit aussi un pit-stop.

 

25e: M. Schumacher trépigne derrière Coulthard. Dans la descente vers Pouhon, l'Allemand tente de le déborder par la gauche. Mais la différence d'allure est trop importante entre les bolides. Schumacher éperonne l'arrière-gauche de la McLaren. Sa roue avant-droite s'envole dans le brouillard ! Scène surréaliste: Schumacher, fou de rage, regagne les stands sur trois roues ! Coulthard le suit sans son aileron arrière.

 

M. Schumacher gare sa Ferrari meurtrie dans son box, s'en extrait en trombe et court, blême de colère, vers le garage McLaren. Stefano Domenicali, le manager de la Scuderia, tente en vain de le retenir par le bras. Le double champion du monde semble décidé à casser la figure de Coulthard. Parvenu chez McLaren, les deux hommes se retrouvent face à face et s'injurient brutalement. « Tu as voulu me tuer ! La prochaine fois, c'est moi qui essaierai d'avoir ta peau ! » éructe Schumacher, alors que Coulthard réplique quelque chose comme « ******* ! » ou « **** de **** ! ». Par bonheur, les mécaniciens de McLaren font barrage. Jean Todt, Stefano Domenicali et Miodrag Kotur parviennent finalement à raisonner Schumacher qui tourne les talons sans avoir levé la main contre son adversaire.

 

26e: En piste, les Jordan de Hill et de R. Schumacher se retrouvent aux commandes du Grand Prix. Irvine part en tête-à-queue à l'entrée de Pouhon et s'enlise dans le bac à sable. Il n'ira pas plus loin. Hill bloque ses roues à la chicane de l'Arrêt de Bus et traverse le dégagement pour rejoindre la piste.

 

27e: Fisichella approche de l'Arrêt de Bus lorsque devant lui, émerge de la brume la Minardi de Nakano, beaucoup moins rapide. L'Italien freine en catastrophe pour l'éviter, mais trop tard: il emboutit le Japonais à 200 km/h. La Benetton, flanc gauche déchiqueté, glisse ensuite sur plusieurs dizaines de mètres, renverse quelques plots, mais évite par miracle le muret de la pit-lane. Elle s'arrête finalement le long du rail de la zone de départ-arrivée. Fisichella sort indemne de sa monoplace fumante, mais la voiture de sécurité entre logiquement en piste. R. Schumacher entre aussitôt aux stands pour ravitailler et changer de gommes (10.5s.).

 

28e: La neutralisation entraîne une nouvelle ruée aux stands. Hill remet du carburant et des pneus pluie (8.4s.) et repart au premier rang. Alesi passe chez Sauber pour effectuer la même opération (11s.). Frentzen exécute également un pit-stop. Nakano a rejoint les stands après sa collision avec Fisichella. Ses mécaniciens vont tenter de réparer sa Minardi.

 

29e: L'averse s'apaise quelque peu mais l'asphalte restera détrempé jusqu'à la fin de l'épreuve. Six voitures seulement évoluent derrière la voiture de sécurité. Hill mène devant R. Schumacher, Alesi, Frentzen, Diniz et Trulli. Toutefois en piste Trulli se trouve devant Diniz, car les deux hommes ne sont pas dans le même tour. Chez McLaren et Minardi, on s'active autour des monoplaces de Coulthard et de Nakano afin que ceux-ci puissent repartir et, éventuellement, glaner un point.

 

30e: Les commissaires retirent l'épave de Fisichella et balaient la piste entre l'Arrêt de Bus et la ligne de chronométrage. Coulthard repart des stands avec cinq tours de retard.

 

32e: Coulthard a rejoint le peloton tandis que Nakano reprend aussi la piste. La voiture de sécurité va s'effacer à l'issue de la prochaine boucle. Eddie Jordan ordonne à Hill et Schumacher Jr. de ne rien tenter pour compromettre cet doublé potentiel.

 

33e: Le drapeau vert est agité. Hill part au large au freinage de la Source et Schumacher tente en vain de le déborder par l'intérieur. A l'accélération, le Britannique garde l'ascendant. Frentzen menace pour sa part Alesi. Diniz prend un tour à Trulli.

 

34e: Hill s'échappe devant R. Schumacher, désormais repoussé à deux secondes et demie.

 

36e: R. Schumacher repasse à l'offensive et reprend une seconde à son équipier. Alesi a semé Frentzen et remonte sur les Jordan.

 

37e: Hill mène devant R. Schumacher (1.6s.), Alesi (3.2s.), Frentzen (10s.), Diniz (35s.), Trulli (-1t.), Coulthard (-5t.) et Nakano (-5t.).

 

38e: Après une courte accalmie, la pluie retombe. Les chronos grimpent à 2'14'' pour les leaders. Pressé par Alesi, Schumacher cadet est revenu à moins d'une seconde de Hill, quitte à effectuer plusieurs travers.

 

39e: Frentzen roule sur la bordure dans la descente vers Pouhon et esquisse un dérapage, mais il contre-braque et évite ainsi le bac à sable.

 

40e: Hill attaque et repousse son équipier à plus d'une seconde. Alesi reste au contact des deux bourdons jaunes. Relégué à cinq tours, Coulthard est désormais le plus rapide en piste et revient sur les trois leaders.

 

41e: Hill devance R. Schumacher (1.5s.), Alesi (3.2s.), Frentzen (18s.), Diniz (42s.), Trulli (-1t.), Coulthard (-5t.) et Nakano (-5t.).

 

42e: Coulthard perturbe la fin de course des trois premiers. Il dépasse Alesi, ruinant ainsi les derniers espoirs de l'Avignonnais de remporter la victoire.

 

43e: Les leaders prennent un second tour à Trulli. R. Schumacher évolue toujours à une seconde de Hill mais ne l'attaquera pas.

 

44ème et dernier tour: Damon Hill remporte sa 22ème victoire et offre à Jordan-Mugen-Honda son premier succès en F1, agrémenté d'un doublé complété par R. Schumacher. Alesi finit troisième et grimpe sur son premier podium pour Sauber. Frentzen se classe quatrième, Diniz cinquième. Trulli (6e) donne à Prost-Peugeot son premier point en 1998. Coulthard et Nakano figurent aussi l'arrivée, quoique très attardés.

 

Après la course: Hill et les rescapés de la tempête

L'allégresse éclate dans le stand Jordan. Bien que trempés comme des soupes, Eddie Jordan, Ian Philips, Trevor Foster, Mike Gascoyne et les autres bondissent dans tous les sens. Voilà sept ans que l'écurie irlandaise basée à Silverstone attendait sa première victoire en F1 ! Même ce vieux filou d'Eddie Jordan y va de sa petite larme ! Notons au passage que c'est la première victoire d'une « nouvelle » équipe depuis... Benetton en 1986 ! La Formule 1 est décidément un club très « select' » ! Yoshiharu Ebihara, le représentent de Mugen, est moins exubérant, mais plus pratique : il téléphone à Hirotoshi Honda pour lui narrer un exploit qui ne sera télédiffusé au Japon que le lendemain, en différé. La cérémonie du podium est fort joyeuse, quoique tous les protagonistes soient transis par le froid et l'humidité. Damon Hill manque de se froisser un muscle en voulant exécuter un saut de cabri « à la Schumi ». Eddie Jordan est décidément en terrain de connaissance puisqu'il retrouve Jean Alesi, avec lequel il a remporté le championnat de Formule 3000 en 1989.

 

Avec cette splendide victoire décrochée dans des conditions apocalyptiques, Damon Hill, le vétéran du plateau (il aura 38 ans dans quelques jours) impose le silence aux nombreuses critiques qui l'assaillaient depuis des mois. Sans doute, le champion du monde 1996 n'a-t-il plus la motivation d'antan, sans doute s'est-il épuisé à batailler avec Eddie Jordan pour obtenir une réorganisation du staff technique. Mais il a démontré dans le « pot de chambre des Ardennes » que son talent n'était pas mort, et que lui aussi savait marcher sur l'eau, comme son éternel rival Michael Schumacher. « C'est super ! J'avais toujours dit que je voulais donner à Jordan sa première victoire », narre-t-il. « Nous avons été performants tout le week-end et je savais qu'il y avait peut-être une possibilité de gagner. J'avais opté pour un réglage avec moins d'appuis pour le second départ, mais cela a joué contre moi. Schumacher a pu me passer parce que ma voiture partait en aquaplaning dans certaines portions du circuit. Les conditions étaient très difficiles. Mais ce soir, je veux faire la fête pour célébrer cette victoire ! » Ralf Schumacher, deuxième, récolte pour sa part le meilleur résultat de sa jeune carrière en F1. Il n'en fait pas moins grise mine car il ne digère pas les consignes que lui a imposées son écurie. « J'aurais franchement préféré me battre pour la victoire... même si Damon était plus rapide que moi ce week-end », grommelle l'Allemand. Sur quoi, Eddie Jordan, faux ingénu, demande à Damon Hill si par hasard son jeune équipier ne serait pas vexé... Le succès ne rétablit pas le dialogue entre les deux hommes. D'autant que Michael Schumacher, entre deux diatribes contre David Coulthard, vient alpaguer Eddie Jordan pour l'accuser d'empêcher son petit frère de gagner !...

 

Non loin du stand Jordan, c'est également la joie chez Sauber, grâce à la splendide troisième place de Jean Alesi, lequel grimpe sur son premier podium depuis un an. Comme à l'accoutumée, le Français s'est montré impérial sur le mouillé. « C'est formidable pour l'équipe, car nous avons progressé toute la saison, sans jamais pouvoir concrétiser, car il y avait toujours quelque chose qui clochait », commente l'Avignonnais, qui songeait même à la victoire: « J'étais plus rapide que les Jordan sur la fin, mais il m'était impossible de tenter quelque chose. La visibilité était nulle. Et puis, ce c** de Coulthard s'est intercalé entre nous... » Décidément, l'Écossais s'est fait des amis, cet après-midi ! Deux autres garages s'égayent ce dimanche soir. D'abord, celui d'Arrows qui fête la cinquième place de Pedro Diniz: le Brésilien a démontré une fois encore qu'il valait mieux que sa réputation de pilote payant. Et puis, bien sûr, celui de Prost GP qui décroche grâce à Jarno Trulli un point crucial. L'écurie de Guyancourt double Tyrrell et Minardi au classement des constructeurs... et pourra prétendre à une part plus importante des droits TV: 5 millions de dollars, selon le barème instauré par Bernie Ecclestone. « Ce tout petit point me rapporte bien plus que ce que nous dépenserons pour réparer les voitures abîmées dans le carambolage ! » ironise Alain Prost. Trulli mérite bien les hourras de l'association Prost-Peugeot. Reparti pour un deuxième relais en pneus pluie durs, il a roulé sur un véritable verglas pour rallier l'arrivée. « Jamais je n'avais connu des conditions aussi extrêmes ! » soupire le jeune Italien.

 

Le clash Schumacher - Coulthard

Mais l'événement majeur de cette course pluvieuse, c'est bien évidemment l'incroyable collision survenue entre Michael Schumacher et David Coulthard, et la vive altercation qui en a résulté. Schumacher est persuadé que le pilote écossais l'a volontairement éliminé sur ordre de McLaren afin que son équipier Mika Häkkinen conserve les commandes du championnat du monde. « Je suis furieux ! » lance le pilote Ferrari. « Il est clair que nous aurions dû prendre ce soir la tête du championnat, tant j'étais le plus rapide. Coulthard roulait cinq, six secondes moins vite que son rythme normal lorsque je suis arrivée derrière lui. Plus tard, quand il est reparti, il était à nouveau plus rapide. Franchement, ralentir dans les lignes droites comme il l'a fait quand je l'ai heurté est très dangereux. Il a l'expérience pour le savoir. Aussi, je pense qu'il l'a fait exprès. »

 

Plusieurs responsables de Ferrari abondent dans ce sens et affirment que, cinq tours avant l'incident, Coulthard a baissé son rythme afin que le « Baron Rouge » le rattrape, pour mieux l'abattre en plein vol. Une sorte de guet-apens, en somme. Schumacher accuse Coulthard de l'avoir volontairement bouchonné sur quelques kilomètres, avant de donner un coup de frein au moment où il le dépassait, dans le dénivelé qui mène à Pouhon. Jean Todt reprend cette version à son compte: « Ce qui s'est passé est très grave. Les faits sont clairs. Coulthard a bloqué Schumacher pendant près d'un tour malgré les drapeaux bleus. Je suis allé voir Ron Dennis pour cette raison. Schumacher tournait en 2'10 - 2'11', contre 2'17'' pour Coulthard, ce qui est très lent pour une McLaren. En outre, Michael s'est retrouvé derrière un mur d'eau à 220 km/h. Il ne pouvait rien voir et Coulthard a été fou de vouloir le laisser passer à cet endroit. C'est un sale incident. D'après nos données télémétriques, Schumacher a bien ralenti après un ralentissement inopiné de Coulthard. Je vous laisse juges... »

 

Néanmoins, chacun dans le paddock reconnaît en « DC » un vrai gentleman. Jamais il ne s'abaisserait à pareil coup fourré qui du reste, aurait pu avoir des conséquences dramatiques. « Schumacher n'a pas le droit de me traiter d'assassin ! » proteste-t-il. « La situation était très dangereuse: il y avait des voitures qui partaient dans tous les sens », rappelle le Britannique. « Après mon changement de pneus, l'équipe m'a informé que Schumacher était derrière moi. Quand j'étais à Malmédy, on m'a dit de le laisser passer. A la sortie de Rivage, j'ai gardé ma droite pour le laisser passer et la dernière chose que je sache, c'est qu'il m'a heurté par l'arrière. » De toute évidence, Schumacher a péché par excès de précipitation et, comme presque toujours, refuse de reconnaître ses torts.

 

Une heure après la course, les commissaires sportifs convoquent Jean Todt, Ron Dennis, Michael Schumacher et David Coulthard pour obtenir leur version des faits. Rien ne transpire de cet entretien, mais les officiels concluent fort logiquement à l'incident de course. En revanche, quelques supporteurs allemands, absolument pas rebutés par la pluie, campent devant le bureau fédéral pour agonir Coulthard d'injures à sa sortie. L'Écossais doit être exfiltré par les « gorilles » appointés par Ron Dennis.

 

Mika Häkkinen se montre pour sa part très discret à l'issue de cette épreuve. Touché par Michael Schumacher au second départ, puis percuté par Johnny Herbert, le Finlandais a joué de malchance... mais peut malgré tout s'estimer heureux de conserver ce soir-là les commandes du championnat du monde qu'il aurait perdu en cas de victoire de Schumacher... Comme quoi, Coulthard fut fort précieux, à son corps défendant.

Tony