Patrick TAMBAY
 P.TAMBAY
Ferrari
René ARNOUX
 R.ARNOUX
Ferrari
John WATSON
 J.WATSON
McLaren Ford Cosworth

385o Gran Premio

XXX Grote Prijs van Nederland
Cubierto
Zandvoort
domingo, 28 de agosto de 1983
72 vueltas x 4.252 km - 306.144 km
Affiche
F1
Coupe

¿Lo sabían?

Piloto
Constructore
Motor

L'année précédente, le Grand Prix des Pays-Bas avait été organisé à la dernière minute, sans que les promoteurs puissent en faire la publicité à l'étranger. S'en était suivi un désastre financier que la FOCA avait dû assumer. Rien de tout cela cette année : la billetterie affiche un nombre d'entrée deux fois supérieur à celui de 1981 !

 

A quatre courses du terme de la saison, la conjoncture est très favorable à Alain Prost qui, avec 51 points, devance nettement son adversaire le plus redoutable Nelson Piquet (37 pts). Les pilotes Ferrari René Arnoux (34 pts) et Patrick Tambay (31 pts) sont réduits aux rôles d'outsider. En cas de victoire en Hollande, Prost serait presque assuré de remporter le championnat du monde. L'ennui est que ses relations avec Renault demeurent tendues. Toutefois, sur les conseils de François Guiter, il a suspendu un terme à ses pourparlers avec Ferrari et donné à Gérard Larrousse un accord verbal afin de prolonger son contrat pour 1984.

 

Le marché des transferts demeure calme pour le moment. Les rumeurs bruissent autour de Michele Alboreto qui devrait quitter Tyrrell pour rejoindre une équipe de pointe. On parle de Brabham, de McLaren ou de... Ferrari. La presse italienne aimerait revoir un pilote transalpin au volant d'un bolide rouge...

John Watson devrait prendre sa retraite à l'issue de cette saison 1983. A 37 ans, l'Irlandais du Nord s'est récemment fiancé à Barbro Peterson (la veuve de Ronnie) et celle-ci aurait posé pour condition à leur éventuel mariage son renoncement à la compétition. Son remplaçant pourrait être Andrea de Cesaris (because Marlboro) ou... Alain Prost, qui rêve de faire équipe avec Niki Lauda auquel il voue une profonde admiration.

 

Renault et Brabham utilisent désormais un système de pulvérisation d'eau sur les échangeurs. Lorsque la température devient critique, l'injecteur asperge la zone surchauffée. L'eau s'évapore instantanément, ce qui permet d'éliminer de gênantes calories. En outre, Brian Hart a fourni à BMW une soupape de décharge destinée à accroître l'efficacité du quatre cylindres allemand à bas régime. Seul Piquet en bénéficie.

Chez Ferrari, Arnoux étant désormais le mieux placé dans la course au titre, c'est lui qui bénéficie d'une C3 en guise de mulet. Tambay doit se contenter d'une C2. Michele Alboreto peut enfin utiliser pour de bon la nouvelle Tyrrell 012, tandis que Danny Sullivan pilote toujours la 011. Enfin la Spirit est désormais peinte en bleu, rouge et blanc, ces deux dernières couleurs étant celles de Honda.

 

Début de l'association McLaren-TAG-Porsche

L'état-major de McLaren, Ron Dennis, John Barnard et Creighton Brown, lève le voile sur la MP4/1E à moteur turbo TAG-Porsche. Un seul exemplaire dévolu à Niki Lauda est présent à Zandvoort. John Watson se satisfera de l'ancien modèle équipé du DFY Ford-Cosworth. Le V6 turbo TAG-Porsche propose pour le moment une puissance de 600 chevaux à 11 500 tours/minute, avec un couple intéressant dès 8 500 tours/minute. Il utilise une injection électronique Bosch. Le moteur n'est pas la seule nouveauté de la MP41/E: elle possède aussi une partie arrière entièrement originale.

 

On note la présence du docteur Peter Schutz, président de Porsche, et de l'ingénieur Hans Mezger, responsable du programme compétition du constructeur allemand. Mansour Ojjeh, le dirigeant de TAG, grand artisan de ce projet, est là aussi. La réapparition de Porsche en Formule 1, dix-neuf ans après son départ, est un événement majeur. Hans Mezger ne cache pas que ses hommes sont revenus pour gagner, et rien d'autre. Coût de l'opération ? Dix millions de dollars affirment certaines sources. « Les chiffres n'ont pas tellement d'importance... » s'agace Ron Dennis. Il est vrai que le partenariat avec TAG amortit l'investissement de McLaren comme celui de Porsche. Niki Lauda est ravi de son nouveau jouet. Il en avait assez de se morfondre dans le ventre mou du peloton. « Avec 150 chevaux de plus, me voici sur une nouvelle ligne de départ. Ma carrière recommence à prendre un sens. » Ses objectifs sont pour le moment modestes : « Pas question évidemment de vaincre. Je veux aller à la découverte de cette monoplace turbo dans les conditions d'une vraie course. La compétition demeure le test suprême... »

 

Les qualifications

La surprise vient des Lotus-Renault qui luttent pour la pole position avec les Brabham-BMW, les Ferrari et les Renault. De Angelis réalise ainsi le meilleur chrono de la séance qualificative du vendredi. Il est cependant délogé le samedi par Piquet dont la BT52B est extrêmement rapide. Tambay complète la première ligne avec sa Ferrari. Finalement de Angelis se contente du troisième rang, tandis que Mansell est cinquième. Prost se satisfait de la quatrième place tandis que Cheever (onzième) s'est plaint du trafic. Patrese est sixième au volant d'une Brabham moins performante que celle de son équipier. Warwick et de Cesaris occupent la quatrième ligne. Pour une fois épargné par les avaries, Winkelhock est neuvième. Il faut attendre le dixième rang pour trouver Arnoux qui n'a cessé de sauter de la voiture de course à son mulet, à cause de multiples pannes et d'un moteur bafouillant. Samedi soir, « Néné » est d'humeur massacrante... Victime d'une tendinite au bras droit, Baldi a du mérite à se placer sur le douzième rang. Il devance la seconde Toleman de Giacomelli. Johansson (16ème) qualifie une nouvelle fois haut la main sa Spirit-Honda.

 

La place de « premier des atmos » est chèrement disputée : à peine plus d'une seconde sépare Surer (14ème) de Sullivan (26ème) ! Watson (15ème) est content de devancer la McLaren-TAG-Porsche de Lauda (19ème), il est vrai ralentie le samedi par une panne de turbo. Les Williams (Laffite 17ème, Rosberg 23ème) coulent à pic. Alboreto est dix-huitième avec la nouvelle Tyrrell 012 qui souffre d'un grave problème de puisage du carburant. Guerrero, Boutsen, Jarier, Boesel et Fabi complètent ce fond de grille. Ghinzani, Cecotto et Acheson font leurs bagages dès le samedi soir.

 

La Brabham-BMW est la seule monoplace à être chronométrée à plus de 300km/h devant les stands. Ces performances impressionnent les experts. Les hommes de BMW semblent avoir déniché des chevaux supplémentaires...

 

Le coup de sang de de Cesaris (ter)

Le samedi après-midi, un nouvel incident oppose les deux fougueux Italiens Riccardo Patrese et Andrea de Cesaris. Le premier sort des stands à petite allure tandis que le second déboule à fond dans la ligne droite. Ils franchissent Tarzan côte à côte, puis survient un cafouillage à Hugenholtzbocht, l'Alfa évitant la Brabham de justesse. Pour se venger, de Cesaris bloque ensuite Patrese sur plusieurs virages, avant d'aller attendre son retour aux stands. Lorsque le Padouan s'immobilise à son garage, le Romain se jette dessus et lui assène un coup de poing sur le casque...

 

Le Grand Prix

L'atmosphère est lourde en ce dimanche d'août. Lors du warm-up, les voitures chaussées de pneus Michelin sont nettement plus rapides que celles équipées par Goodyear. Les mécaniciens de Brabham ne chôment pas. Ils remplacent le moteur de la voiture de Piquet par celui du mulet tout en colmatant une fuite d'huile sur le bolide de Patrese.

Les pilotes Michelin s'élancent en pneus tendres. Chez Ferrari, Arnoux et Tambay choisissent des Goodyear « B » relativement durs. Risquant le tout pour le tout, Rosberg et Laffite utilisent des « D » hyper-tendres.

 

Tour de formation : Le moteur de Winkelhock refuse de démarrer. Lorsqu'enfin il se décide à fonctionner, la boucle d'installation est presque terminée. Au lieu de venir se placer en queue de peloton comme l'exige le règlement, le pilote allemand commet l'erreur de reprendre sa septième place, ce qui l'oblige à zigzaguer au milieu des voitures arrêtées et fait perdre du temps... Les commissaires vont lui en tenir rigueur.

 

Départ : Bon envol de Piquet tandis que Tambay manque de caler et s'élance très lentement. Il se déporte sur sa gauche pour ne pas être percuté mais sème tout de même une certaine panique. Les pilotes Lotus se gênent tandis que Cheever surgit à l'intérieur, double son coéquipier Prost et se retrouve second derrière Piquet. Patrese est quatrième devant de Cesaris, de Angelis et Mansell. Winkelhock est très mal parti et se retrouve dans le ventre mou du paquet.

 

1er tour: Mansell déborde de Angelis par l'extérieur à Gerlachhocht mais quitte aussitôt la piste et perd quatre places... Piquet est premier devant Cheever, Prost, Patrese, de Cesaris, de Angelis, Arnoux, Warwick, Johansson et Mansell. Tambay est vingt-et-unième. Guerrero arrive au stand Theodore pour faire réparer son museau arraché lors d'un contact avec Jarier.

 

2e : Piquet a deux secondes d'avance sur Cheever qui est menacé par Prost. Arnoux double de Angelis.

 

3e : Piquet précède Cheever (2s.), Prost (2.8s.), Patrese (4s.), de Cesaris (5s.) et Arnoux (8s.). Warwick dépasse de Angelis et Mansell double Johansson.

 

4e : Tambay est remonté au dix-septième rang. Jarier s'arrête sur le bas-côté. Sa suspension a trop souffert de l'accrochage avec Guerrero.

 

5e : A Tarzan, Prost dépasse sans mal Cheever dont le moteur a quelques ratés. Le moteur turbo de de Cesaris explose. Le jeune Italien n'a plus qu'à regagner les stands.

 

6e : Patrese menace Cheever. Comme à son habitude, Watson remonte brillamment et prend la dixième position à Baldi.

 

7e : Piquet est premier devant Prost (3.5s.), Cheever (5.9s.), Patrese (6.2s.), Arnoux (8.9s.) et Warwick (13.3s.). Suivent de Angelis, Mansell, Johansson, Watson, Baldi, Alboreto, Winkelhock et Lauda. Tambay est seizième.

 

8e : Cheever résiste à Patrese mais en fin de boucle l'Italien le déborde par l'extérieur sur la ligne de chronométrage.

 

9e : Cheever essaie de surprendre Patrese par l'intérieur à Tarzan, sans résultat. Arnoux en profite pour revenir sur ces deux pilotes. Dans le peloton, Lauda bute sur Alboreto tandis que Tambay piétine derrière Rosberg.

 

10e : Watson déborde Johansson à Tarzan. Lauda double Alboreto et Tambay dépasse Rosberg.

 

11e : Piquet précède Prost (4.8s.), Patrese (11s.), Cheever (12.4s.), Arnoux (13.8s.) et Warwick (17.5s.).

 

13e : Arnoux est pressant derrière Cheever. Baldi attaque Johansson. De Angelis s'arrête dans l'herbe, en panne de distributeur.

 

15e : Arnoux plonge hardiment à l'intérieur de la courbe de Tarzan et laisse Cheever sur place. Johansson se fait doubler par Baldi, Winkelhock et Tambay.

 

16e : Piquet est en tête devant Prost (6.6s.), Patrese (14.4s.), Arnoux (16.2s.), Cheever (18.3s.), Warwick (22.5s.), Mansell (24s.) et Watson (26s.). Baldi est neuvième et précède Winkelhock qui bloque Tambay.

 

18e : Piquet continue de creuser l'écart sur Prost. Arnoux remonte sur Patrese. Lauda dépasse Johansson à Tarzan. L'Autrichien occupe le douzième rang.

 

20e : Piquet a six secondes et demie de marge sur Prost. Arnoux est dans les échappements de Patrese, gêné par Fabi qui tarde à s'effacer.

 

21e : Fabi s'écarte devant Patrese dans Pullveld. Arnoux tente de faire l'intérieur au pilote Brabham en passant devant les stands, mais celui-ci le tasse assez rudement et René doit s'incliner.

 

22e : Arnoux freine tard à Tarzan, se déporte à l'intérieur et double Patrese qui n'a cette fois pas résisté. Sullivan stoppe dans le gazon avec un moteur fumant.

 

23e : Arnoux est maintenant troisième et compte dix-sept secondes de retard sur Piquet. Peut-il rattraper les leaders ? On constate que l'intervalle entre Piquet et Prost n'augmente plus. Ils sont aux prises avec le trafic.

 

25e : Cheever est revenu sur les talons de Patrese dont les pneus s'altèrent. Mansell menace Warwick. Après une longue attente, Tambay se débarrasse enfin de Winkelhock.

 

26e : Arnoux est le plus rapide en piste. Lauda regagne le stand McLaren au petit trot. Le manque de frein moteur du turbo Porsche a usé prématurément les disques de la McLaren, et Lauda préfère sagement abandonner. Giacomelli s'arrête chez Toleman.

 

27e : A Tarzan, Mansell tente de faire l'intérieur à Warwick mais freine bien trop tardivement. Il part en tête-à-queue et s'échoue dans les graviers. Les deux Lotus sont une nouvelle fois hors course.

 

28e : Piquet a cinq secondes d'avance sur Prost. Laffite observe son ravitaillement mais l'opération s'éternise à cause d'un problème à l'arrière de la Williams. Le Français végète en dix-neuvième position.

 

29e : Watson se rapproche de Warwick. Une dépanneuse roule sur le circuit au niveau de la ligne droite de départ. Elle se rend à Tarzan pour évacuer la Lotus de Mansell.

 

31e : Piquet précède Prost (5.1s.), Arnoux (13.9s.), Patrese (29.9s.), Cheever (30.4s.), Warwick (45.6s.) et Watson (46s.). Tambay prend la huitième place à Baldi.

 

32e : Patrese manque une vitesse à la sortie de Panorama et Cheever en profite pour le doubler. Watson dépasse Warwick.

 

33e : Arnoux accroche le meilleur tour de l'après-midi : 1'19''863'''. Warwick effectue un ravitaillement assez long. Il redémarre en douzième position, entre Alboreto et Rosberg.

 

34e : La Brabham use plus vite ses pneus que la Renault. Prost revient à trois secondes de Piquet. Arrêt de Baldi (17s.) qui repart derrière Warwick.

 

36e : Prost n'est plus qu'à deux secondes de Piquet. Johansson s'arrête chez Spirit pour ravitailler mais un début d'incendie se déclare. Il est heureusement promptement maîtrisé mais Johansson a perdu beaucoup de temps dans cette mésaventure. Il chute au seizième rang.

 

37e : Prost fait la jonction avec Piquet. Warwick prend la neuvième place à Alboreto.

 

38e : Piquet et Prost sont désormais roues dans roues. Le Français est l'aise dans les courbes car ses pneus sont encore en bon état, mais à l'accélération le turbo BMW est plus vif que le Renault. Cheever observe son ravitaillement et redémarre en septième position. Tambay entre dans les points. Laffite abandonne : ses pneus ramassent trop de gommes et vibrent de façon inquiétante.

 

39e : Les leaders prennent un tour à Winkelhock. Arnoux arrive chez Ferrari pour remettre de l'essence et changer de pneus. L'arrêt dure seulement dix secondes et le Français conserve sa troisième place.

 

40e : Prost se montre dans les rétroviseurs de Piquet. Cheever revient aux stands car son turbo ne tourne pas rond. Mais Jean Sage lui fait signe de reprendre la piste et l'Américain obéit. En quittant l'allée des stands, il percute Gustav Brunner, l'ingénieur en chef d'ATS qui surveillait le ravitaillement de Winkelhock. Cheever poursuit sa route tandis que Brunner, blessé mais conscient, est entouré par ses mécaniciens.

 

41e : Prost va ravitailler dans deux tours. Il tente de porter l'estocade à Piquet à Tarzan, sans succès. Patrese effectue un arrêt rapide (12s.) et redémarre en sixième position derrière Tambay. Dans les stands, les secours se précipitent autour de Brunner qui souffre d'un pied. Il est évacué sur une civière. Cheever s'arrête dans le gazon, turbo muet.

 

42e : Prost prend l'aspiration derrière Piquet en passant devant les stands. Il plonge à l'intérieur à Tarzan, mais sent soudain ses roues arrière se bloquer. La Renault vivote, part en travers et harponne la roue avant droite de la Brabham. Piquet quitte la route et atterrit dans une pile de pneus. Il sort calmement de sa voiture. Prost continue, pensant que sa machine n'a pas souffert. Mais en entrant dans Bos Uit, sa roue avant-droite se bloque. La Renault tire tout droit et heurte violemment la glissière. Prost quitte sa monoplace : c'est son premier abandon de la saison ! Mais son accrochage avec Piquet va faire couler de l'encre...

 

43e : Arnoux se retrouve au commandement avec une très large avance sur Watson. Tambay arrive chez Ferrari et ravitaille (11.6s.). Il reprend la route au quatrième rang. Les commissaires rangent les voitures de Piquet et de Prost. Celui-ci souffre du poignet gauche.

 

44e : Ravitaillement de Watson (10.6s.). Le Nord-Irlandais repart en quatrième position. Rosberg passe aussi par les stands.

 

45e : Arnoux est premier devant Patrese (45.4s.), Tambay (49.7s.), Watson (55.8s.), Warwick (1m. 14s.), Baldi (1m. 17s.) et Alboreto (1m. 26s.). Suivent à un tour Winkelhock, Boutsen et Surer.

 

47e : Arnoux a course gagnée et ménage sa mécanique. Tambay tente de rattraper Patrese : son retard s'est réduit à trois secondes.

 

49e : Tambay est lancé à la poursuite de Patrese mais perd un peu de temps derrière Surer. De son côté, l'Italien est inquiet car il manque un orifice d'admission sur son turbo. Il risque la panne d'ici l'arrivée...

 

50e : Arnoux précède Patrese (40.8s.), Tambay (42.5s.), Watson (51.1s.), Warwick (1m. 12s.) et Baldi (1m. 22s.).

 

51e : Winkelhock laisse passer Patrese et Tambay. Boutsen en profite pour lui chiper la huitième place. L'Allemand est de toute façon arrêté par un drapeau noir sanctionnant son attitude sur la grille de départ.

 

52e : Winkelhock s'immobilise aux stands. Il écoute les remontrances de Derek Ongaro, puis quitte son habitacle, visiblement en colère.

 

54e : Arnoux a levé le pied : il ne possède plus que trente-quatre secondes d'avance sur Patrese, trente-six sur Tambay.

 

55e : Le trafic est dense : Giacomelli gêne Alboreto qui gêne... Arnoux.

 

56e : Alboreto concède un tour à Arnoux. Le Grenoblois est ensuite bloqué par un Giacomelli peu coopératif. Rosberg choisit d'abandonner car son moteur ratatouille à cause d'un allumage défaillant. C'est son premier abandon sur panne technique depuis plus d'un an.

 

57e : Arnoux brandit le poing à l'adresse de Giacomelli. L'Italien finit par s'écarter devant le leader. Alboreto se place dans le sillage de la Ferrari et se débarrasse aussi du gêneur.

 

58e : Tambay est revenu à moins d'une seconde de Patrese. Le doublé des Ferrari est envisageable. Giacomelli part en tête-à-queue à la chicane de Panorama. Il parvient à se sortir de ce mauvais pas puis effectue un passage aux stands pour changer son museau.

 

60e : Arnoux précède Patrese (26.5s.), Tambay (27.7s.), Watson (43s.), Warwick (1m. 03s.), Baldi (1m. 13s.), Alboreto (-1t.) et Boutsen (-1t.).

 

62e : Patrese résiste à Tambay, reprenant en ligne droite grâce à son turbo ce qu'il perd en courbe.

 

64e : Tambay essaie de surprendre Patrese à la chicane Marlboro, mais il glisse et évite de peu la sortie de route.

 

65e : Arnoux a vingt-cinq secondes de marge sur le duo Patrese - Tambay.

 

67e : Le moteur de Patrese perd de la puissance juste avant Panorama. Tambay saisit l'occasion pour effacer l'Italien. Boutsen renonce avec un moteur en feu.

 

68e : Patrese roule au ralenti mais choisit de terminer ainsi la course. Il laisse passer Watson, Warwick puis Baldi.

 

69e : Arnoux a vingt-deux secondes d'avance sur Tambay. Alboreto prend la sixième place à Patrese.

 

71e : En panne de moteur, Fabi tire tout droit à Tarzan et atterrit dans les graviers. Patrese a décidé de recevoir coûte que coûte le drapeau à damiers et demeure en piste malgré une vitesse d'escargot.

 

72ème et dernier tour : René Arnoux gagne sa troisième course de la saison, vingt secondes devant Tambay qui offre le doublé à Ferrari. Watson décroche un inattendu podium avec sa McLaren-Ford-Cosworth. Quatrième le jour de ses 29 ans, Warwick inscrit enfin les premiers points de Toleman-Hart. Baldi finit cinquième devant son compatriote Alboreto. Johansson échoue à la porte des points après avoir doublé Surer dans les derniers mètres. Patrese, Boesel, Guerrero et Giacomelli sont aussi à l'arrivée.

 

Après la course: la faute de Prost

Le podium est très joyeux. Visiblement réconciliés, Arnoux et Tambay plaisantent pendant La Marseillaise. Arnoux tente de poser sa casquette sur l'épaule du président Balestre qui écoute l'hymne national au garde-à-vous...

 

Tout le monde évoque la collision survenue entre Nelson Piquet et Alain Prost. Curieusement, le Brésilien n'exprime aucune rancœur à l'encontre du Français : « Dans des conditions pareilles, je comprends ce qui se passe dans la tête d'un pilote... Il a commis une erreur c'est vrai, mais je ne lui en veux pas. C'est le sport. », déclare-t-il paisiblement. Est-ce le même homme qui dans des circonstances analogues avait boxé Eliseo Salazar à Hockenheim un an auparavant ? Cette indulgence s'explique probablement par le fait que Piquet et Prost sont bons camarades dans la vie. Le pilote Renault assume sa responsabilité : « Je croyais avoir la place pour passer... J'ai commis exactement l'erreur à ne pas faire... » Prost est sombre, écrasé par la désillusion. Commettre une telle erreur ne lui ressemble pas. Il s'en veut terriblement. Le doute s'insinue dans son esprit désorienté. Comme rien ne lui est épargné, il retrouve son rival Arnoux sur le plateau de la télévision hollandaise pour un entretien d'après-course. Le sourire du Grenoblois contraste avec la mine défaite du Forézien. « Je n'aurais jamais cru Prost capable d'une telle erreur d'appréciation... » lâche Arnoux en aparté.

 

Quant à Gustav Brunner, renversé par Eddie Cheever, il repart de Zandvoort avec une fracture du pied. L'équipe ATS n'avait vraiment pas besoin de ce nouveau coup dur...

 

Arnoux est le grand vainqueur du jour puisqu'en portant son score à 43 points, il ne concède plus que huit longueurs à Prost (51 pts). Piquet et Tambay, avec 37 points chacun, demeurent en lice pour la couronne mondiale, mais leur tâche se complique singulièrement. Rosberg (25 pts) est toujours premier des pilotes utilisant un Ford-Cosworth, mais Watson (22 pts) se rapproche. Grâce à ce beau doublé, Ferrari retrouve la première place du championnat des constructeurs avec 80 points contre 68 pour Renault-Elf. Brabham-BMW (41 pts) précède Williams (36 pts) et Marlboro-McLaren (34 pts).

Tony