Carlos REUTEMANN
 C.REUTEMANN
Williams Ford Cosworth
Alan JONES
 A.JONES
Williams Ford Cosworth
Nelson PIQUET
 N.PIQUET
Brabham Ford Cosworth

343o Gran Premio

VII Grand Prix of Long Beach
Soleado
Long Beach
domingo, 15 de marzo de 1981
80 vueltas x 3.251 km - 261.705 km
(Offset: 1625 m)
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Les Accords de la Concorde

Après l'épisode du Grand Prix d'Afrique du Sud « pirate » et la levée des poursuites judiciaires engagées par la FOCA contre la FISA, l'heure est venue pour les deux belligérants de signer la paix. Début mars, Jean-Marie Balestre, Bernie Ecclestone et son bras-droit Max Mosley, les représentants des marques légalistes et des principaux sponsors se réunissent place de la Concorde à Paris, siège de la FISA. Les termes de l'armistice ont en fait déjà été définis en amont lors de conférences à Maranello, Lausanne et Modène. Enzo Ferrari et Aleardo Buzzi ont par leur entregent fait avancer les négociations.

 

La réunion de Paris dure cependant plusieurs jours au cours desquels Yvon Léon, secrétaire général de la FISA, fait patienter les journalistes. Finalement Balestre, Mosley et Ecclestone définissent les termes d'une paix à l'amiable conclue le 5 mars. La FOCA reconnaît l'autorité de la FISA en matière sportive, et accepte donc le nouveau règlement technique et la suppression des jupes coulissantes. C'est une victoire pour Balestre et les équipes légalistes. Cependant Bernie Ecclestone est le vrai gagnant puisque la fédération lui dévolue officiellement le pouvoir économique. La FISA ne pourra ainsi inscrire au calendrier du championnat un Grand Prix qui n'aura pas fait l'objet d'un contrat entre ses organisateurs et la FOCA. Ecclestone est désormais seul responsable de l'exploitation commerciale de la Formule 1. Sa « royauté financière » est bénie par la FISA. Le patron de Brabham peut être considéré à dater de ce jour comme le maître de la F1.

 

Cette conclusion satisfait sur le moment toutes les parties car les risques de scission sont désormais écartés. Les biens nommés « Accords de la Concorde » sont paraphés le 11 mars 1981 à Maranello chez Enzo Ferrari. Le patriarche est ainsi le garant de la réconciliation des principaux acteurs de ce sport pour lequel il a tant œuvré.

 

Début de la saison pour les légalistes

Outre la suppression des jupes coulissantes, la FISA impose désormais une garde au sol de 6 cm afin que les flancs de la carrosserie ne touche pas le sol. La largeur maximale des pneus passe de 21 à 18 pouces et le poids minimal est porté de 575 à 585 kg. Enfin le châssis est renforcé par une cage de protection autour du pédalier.

 

Après une saison 1980 calamiteuse, Ferrari entame une nouvelle ère en adoptant à son tour la suralimentation. Apparue lors des essais du GP d'Italie en septembre dernier, la nouvelle 126 fait ses débuts en Californie aux mains de Gilles Villeneuve et de Didier Pironi. Mauro Forghieri hésite cependant entre deux types de moteur : l'un suralimenté par deux turbos KKK (126C K) et l'autre par un compresseur à tambour Comprex (126C X), fabriqué par Brown Boveri.

 

Renault présente sa RE30 équipée de jupes fixes, d'un empattement plus court et d'un moteur turbo à consommation réduite. La marque au Losange convoite les titres mondiaux pour 1981. René Arnoux espère sérieusement disputer la couronne mais il doit composer avec un nouvel équipier redoutable : Alain Prost, arraché à McLaren après des négociations difficiles avec Marlboro. Le jeune Français, très ambitieux, a été la révélation de la saison 80 et apparaît comme un pilote de premier plan. Sa rivalité avec Arnoux apparaît inévitable.

 

Alfa Romeo a connu une saison 1980 en demi-teinte marquée par le décès de Patrick Depailler. Néanmoins la 179 a montré de belles dispositions en fin de saison, au point que Bruno Giacomelli a failli gagner le GP des États-Unis. A Long Beach sont amenées trois 179C équipées de jupes « aérodynamiques » : des fentes d'évacuation d'air sont placées sur les pontons afin que ceux-ci agissent tels des coussins. Un système qui ne va guère fonctionner. A 40 ans passés, Mario Andretti a rejoint l'équipe milanaise, tout excité par ce nouveau défi. Le prometteur Bruno Giacomelli est toujours de l'aventure.

 

Ligier devient un constructeur à part entière : la marque Talbot, propriété du groupe PSA, a acheté 49 % des parts de l'équipe tandis que Matra redevient son motoriste avec le V12, en attendant un moteur turbocompressé en préparation. La Seita a augmenté son budget, et c'est donc sous les meilleurs auspices que commence cette nouvelle aventure. La JS17 est une adaptation au nouveau règlement, au V12 Matra et aux pneus Michelin. Jacques Laffite espère bien devenir champion du monde à son volant. Son beau-frère Jean-Pierre Jabouille devrait être son équipier mais il n'est toujours pas remis de ses blessures aux jambes contractées à Montréal fin 80. Jabouille est absent aux USA et est remplacé par Jean-Pierre Jarier dont le contrat signé avec Lotus n'est pas entré en vigueur.

 

Pour sa seconde saison la petite écurie Osella a peu d'ambitions malgré un nouveau directeur technique, Giorgio Valentini, qui a amélioré la FA1B. Enzo Osella n'a pu engager que deux pilotes payants, l'Italien Beppe Gabbiani, déjà aperçu sur Surtees en 1978, et l'Argentin Miguel Angel Guerra.

 

Les nouveautés dans le camp de la FOCA

Williams inaugure sa FW07C qui comporte beaucoup de nouveautés : coqué rétrécie, voie avant élargie, carrosserie redessinée, ailerons avant de retour... et ressorts de suspensions à flexibilité variable, une parade à l'interdiction des jupes coulissantes. Ces ressorts doivent diminuer la garde au sol lorsque la voiture roule. Néanmoins ce système ne va pas fonctionner et sera démonté le vendredi. Dans la coulisse court une rumeur confirmée par Carlos Reutemann : Williams prépare une voiture à six roues...

 

Chez Brabham, Gordon Murray a trouvé une belle alternative aux jupes coulissantes pompeusement nommée « correcteur hydropneumatique de garde au sol ». Ce dispositif apparaît sur les nouvelles BT49C et permet de contourner le nouveau règlement imposant une garde au sol de six centimètres mesurée... à l'arrêt. De nouvelles suspensions à air souple permettent à la Brabham d'être plaquée au sol en piste... et de retrouver la garde au sol à l'arrêt. Voilà qui compense le défaut d'adhérence généré par la disparition des jupes. Un stratagème qui viole l'esprit du règlement mais est fidèle à la lettre... Cette trouvaille de Murray agite le paddock mais ne sera pas utilisée en course à Long Beach faute de mise au point.

 

Chez McLaren, John Barnard inaugure la MP4/1, une toute nouvelle voiture qui étonne les spécialistes. Tout d'abord par son train avant en forme de « bec de canard ». Mais surtout ce bolide est presque entièrement conçu en fibre de carbone, une révolution dans le monde de la Formule 1. Certains journalistes sont toutefois inquiets : ce matériau pourra-t-il résister à des chocs à haute vitesse ? La MP4 a peu roulé en essais, aussi McLaren apporte des versions F de la M29 qui devraient à vrai dire être utilisées en course.

 

Ken Tyrrell continue de louer son deuxième baquet moyennant une somme d'argent. Ici c'est l'Américain Kevin Cogan qui a payé sa place. Avec Eddie Cheever, Tyrrell aligne donc une paire « yankee » aux USA...

 

Teddy Yip et son équipe Theodore reviennent avec une nouvelle machine due au crayon de Tony Southgate, la TY01 qui se singularise par son aileron avant en forme de plateau qui rappelle la March 711. Après avoir remporté la CanAm en 1980, Patrick Tambay fait son retour en F1 avec Yip qui lui avait permis de débuter en 1977.

 

L'affaire de la Lotus 88

Tous les regards se tournent vers le stand Lotus où Colin Chapman présente sa nouvelle création : la 88, une voiture à.. deux châssis ! Le premier châssis dit « primaire » est composé des éléments lourds : la coque, le moteur, les trains roulants. Le second est constitué des pontons, de la carrosserie et surtout de ressorts durs chargés d'amortir la charge aérodynamique. Les deux ensembles sont reliés par des ressorts souples. Le but de Chapman est de dissocier les charges aérodynamiques de plus en plus élevées des masses d'inertie afin de permettre un meilleur usage des suspensions. Dans le cadre du nouveau règlement, cette astuce permet à la coque de monter et descendre de façon supportable, puisqu'elle est « protégée » par le châssis secondaire.

 

Aussitôt cette Lotus 88 suscite une levée de boucliers. Frank Williams et Bernie Ecclestone protestent. Pourtant, on l'a vu, eux-mêmes tentent de contourner l'interdiction des jupes, mais avec des procédés peu coûteux. Le système de Chapman permet un accroissement de la sécurité et du confort des pilotes. S'il est adopté, Lotus aura encore un coup d'avance et toutes les équipes vont devoir lui emboîter le pas. C'est pourquoi Williams, Ecclestone, mais aussi Guy Ligier, Ron Dennis, Jackie Oliver ou Jean Sage protestent. Le conflit FOCA-FISA est ici dépassé.

 

A Long Beach, Chapman a apporté une 88 pour Elio de Angelis. Les commissaires techniques la jugent tout d'abord légale et l'Italien l'utilise lors des essais du vendredi. Mais face à une avalanche de réclamations, les commissaires se rétractent le vendredi soir. Ecclestone et Williams ont en effet menacé le directeur de l'épreuve Chris Pook d'un forfait si la 88 était admise. Celle-ci ne courra donc pas à Long Beach, mais Chapman est bien décidé à obtenir gain de cause au Brésil. Il espère pour cela obtenir l'assentiment de la FISA, mais Jean-Marie Balestre n'a pas fait le déplacement aux États-Unis.

 

Michelin et le monopole des pneumatiques

La question des pneumatiques agite aussi ce début de saison. Comme attendu, Goodyear a décidé de ne pas s'engager dans le championnat 1981 et laisse donc le monopole de la fourniture à Michelin. Or le manufacturier clermontois n'était sous contrat qu'avec Renault, Ligier, Ferrari et Alfa Romeo, quatre équipes « légalistes ». Sans aucune preuve, les écuries britanniques de la FOCA soupçonnent Michelin de favoriser en premier lieu ses clients.

 

A Long Beach, on s'arrache Pierre Dupasquier pour infirmer cette rumeur. Frank Williams n'en démord pas et est persuadé que Bibendum a amené des pneus « spéciaux » pour les équipes légalistes. Mais tout au contraire, le type de gomme est le même pour tout le monde, et de plus Michelin a dû réduire sensiblement le nombre de trains alloué à chaque équipe pour pouvoir équiper tout le monde. Ce qui désavantage Ferrari et Renault, habitués à disposer de pneus à volonté.

 

Les qualifications

Ces premiers essais de la saison voient une grosse surprise. Patrese réalise sa première pole position au volant d'une Arrows A3 transfigurée par les pneus Michelin. L'Italien ne revient pas de cet exploit mais ses chances de victoire sont réelles. Les ressorts à flexibilité verticale, peu au point, ont été retirés des Williams. Jones se classe second, à 9/1000ème du chrono de Patrese, tandis que Reutemann est troisième. Piquet a perdu du temps en testant les suspensions hydropneumatiques et se classe quatrième. Son équipier Rebaque utilise de nouveau la boîte transversale Weismann et se qualifie en 15ème position.

 

Chez Ferrari Villeneuve et Pironi s'échangent les 126C K et X, avant de se fixer pour le premier modèle à turbo KKK. Au volant de la K Villeneuve obtient une belle cinquième place tandis que Pironi est onzième. Le modèle « Comprex » n'est pas encore très au point. Andretti est très satisfait de son Alfa Romeo et se classe sixième, pendant que Giacomelli plus malheureux est neuvième. La quatrième ligne est composée des jeunes espoirs Mansell et Cheever. Les nouvelles Talbot-Matra sous-virent et déçoivent dans l'ensemble : Jarier est dixième et Laffite douzième. De Angelis, qui a effectué quelques tours avec la 88, se contente du 13ème temps obtenu avec la 81. Les Renault ne sont pas du tout performantes et manquent de motricité. Jean Sage se justifie en accusant Michelin de ne plus se concentrer sur son équipe... Les résultats sont désastreux : Prost est quatorzième, Arnoux vingtième ! Les Fittipaldi parviennent à se qualifier (Rosberg 16ème, Serra 18ème), tout comme la Theodore de Tambay, dix-septième, et l'Ensign de Surer, dix-neuvième. Au volant de l'ATS, Lammers n'a pas réédité son exploit de l'année précédente et n'est que 21ème.

La nouvelle McLaren MP4 manque de rodage et les soucis techniques se sont accumulés. Watson et de Cesaris ont utilisé la M29F pour se qualifier aux 23ème et 24ème rangs. Gabbiani et son Osella ferment la marche.

 

Tandis que Patrese est en pole, son équipier Stohr n'est pas qualifié après un accident et une casse moteur. Cogan, Guerra et les March de Daly et Salazar ne sont également pas sélectionnés.

 

Le Grand Prix

Départ: Bon envol de Patrese qui est suivi par les Williams. Idéalement placé à gauche, Villeneuve déborde ces trois pilotes puis freine extrêmement tard à l'abord de la première épingle. Il vire en tête mais dérape sur l'asphalte glissant et doit se rattraper en catastrophe, laissant la champ libre à Patrese, Reutemann et Jones. Derrière, Prost est harponné par de Cesaris et heurte Rebaque qui décolle légèrement. Le Français et l'Italien restent sur le carreau tandis que le Mexicain peut continuer.

 

1er tour : Patrese mène devant Reutemann, Jones, Villeneuve, Piquet, Pironi, Cheever, Andretti, Laffite et de Angelis.

 

2e : Patrese a une seconde d'avance sur Reutemann. Le peloton est compact.

 

4e : Dans la longue pleine charge avant l'épingle du Queen's Villeneuve se fait doubler par Piquet, mais Pironi placé à l'extérieur parvient à déborder les deux bolides. Le voici quatrième.

 

5e : Patrese mène avec une seconde et demie d'avance sur les Williams qui pour l'heure se contentent de le suivre. Le groupe suivant emmené par Pironi est décroché. Contact entre Lammers et Serra. Le Hollandais doit regagner son stand pour faire vérifier sa voiture.

 

6e: Rosberg prend la dixième position à de Angelis.

 

8e : Patrese emmène dans son sillage Reutemann et Jones. A douze secondes se trouve Pironi qui conduit un peloton composé de Piquet, Villeneuve, Cheever, Andretti, Laffite, Rosberg, de Angelis et Giacomelli.

 

9e : Watson regagne son stand car son moteur fait des siennes. Il repart quelques instants plus tard.

 

10e : Jones décroche un peu par rapport à Patrese et Reutemann. Rebaque se plaint d'une mauvaise tenue de route et fait changer ses pneus. En fait sa barre antiroulis est cassée mais personne ne s'en rend compte...

 

12e : Patrese possède toujours une seconde d'avance sur Reutemann. Jones concède quatre secondes au leader. Piquet tente de trouver l'ouverture sur Pironi.

 

13e : De Angelis a frotté un muret et doit s'arrêter avec une suspension faussée. Arnoux entre aux stands et se plaint de violentes vibrations dans son train avant. Il repart sans que quoique ce soit ait été changé sur sa monoplace.

 

15e : Patrese mène devant Reutemann (0.9s.), Jones (6.3s.), Pironi (21.2s.), Piquet (21.4s.), Villeneuve (22.5s.), Cheever (23s.), Andretti (23.6s.) et Laffite (24.4s.).

 

17e : Piquet réussit à prendre l'avantage sur Pironi. Derrière eux klaxonne un peloton de quatre voitures.

 

18e : Villeneuve est stoppé par la rupture d'un demie-arbre de roue. Le Québécois abandonne.

 

20e : Patrese est toujours leader et précède Reutemann (1.1s.), Jones (6.1s.), Piquet (25.6s.), Pironi (27.7s.) et Cheever (29.4s.). Andretti et Laffite sont sur les talons du pilote Tyrrell. Suivent Rosberg, Giacomelli, Jarier et Tambay.

 

22e : Patrese sent son moteur cafouiller, ce qui permet à Reutemann de se rapprocher. Rebaque fait un nouveau passage par les stands.

 

24e : Reutemann attaque Patrese par l'extérieur avant l'épingle du Queen's mais l'Italien lui résiste. Jones rattrape ces deux coureurs. Watson abandonne à cause d'un moteur défaillant.

 

25e : Reutemann déborde Patrese dans la longue pleine charge et cette fois-ci s'impose. Le moteur de l'Arrows se coupe par moment.

 

26e : Patrese n'arrive pas à suivre Reutemann. Jones le rattrape et le double sans mal. Mansell tape un mur et doit arrêter sa Lotus, suspensions pliées.

 

27e : Jones est revenu à trois secondes de Reutemann. Patrese rejoint son stand pour faire changer sa platine d'allumage. Il va repartir avec deux tours de retard. Gabbiani heurte un muret et détruit sa suspension avant.

 

28e : Reutemann dirige la course devant Jones (3.3s.), Piquet (30.4s.), Pironi (31.9s.), Cheever (34.6s.), Andretti (35.6s.) et Laffite (36.4s.). Suivent Rosberg, Giacomelli, Tambay et Jarier.

 

30e : Reutemann se retrouve à nouveau derrière Patrese... qui a maintenant deux boucles de retard. L'Italien se trouve derrière la Fittipaldi de Serra.

 

31e : Jones réalise le meilleur tour de l'épreuve (1'20''901'''), soit neuf millièmes de mieux que Reutemann qui obtient aussi son meilleur chrono. Tous deux ont doublé Serra et Patrese et se retrouvent roues dans roues.

 

32e : A l'abord de l'enchaînement de Pine Avenue, Reutemann revient sur Surer. Sous la pression de Jones, il bloque ses roues, escalade un vibreur et prend l'échappatoire. Jones s'engouffre dans la brèche et s'empare ainsi du commandement. Laffite prend la sixième place à Andretti.

 

33e : Jones a une seconde et demie d'avance sur Reutemann. Giacomelli double Rosberg.

 

34e : Les Williams prennent un tour à Arnoux qui n'occupe que le quinzième rang. Le stand Williams ordonne à Reutemann de ne pas chercher à repasser devant Jones.

 

35e : Nouveau passage aux stands pour Patrese qui va repartir cinq minutes plus tard.

 

37e : Piquet a désormais semé Pironi et occupe tranquillement la troisième place. Après s'être débarrassé d'Andretti, Laffite se fait très pressant derrière Cheever.

 

38e : Jones s'envole et possède quatre secondes et demie de marge sur Reutemann.

 

40e : Jones est premier devant Reutemann (6s.), Piquet (40.8s.), Pironi (45.8s.), Cheever (49.7s.), Laffite (50.2s.), Andretti (50.5s.), Giacomelli (1m. 05s.), Tambay (1m. 06s.), Rosberg (1m. 13s.) et Jarier (1m. 17s.). Patrese renonce à cause d'un filtre à essence bouché.

 

42e : Au bout de la ligne droit des stands, Laffite tente de déborder Cheever mais se rate et écrase l'avant de sa voiture contre l'arrière de la Tyrrell. Celle-ci n'a rien mais l'avant de la Talbot est complètement plié à la verticale. Laffite regagne son stand au petit trot mais son aileron avant tordu lui bouche la vue. Ce faisant, il gêne Giacomelli et Lammers qui entrent en contact. Rosberg rejoint son garage avec un doigt d'allumeur cassé.

 

43e : Laffite et Giacomelli sont aux stands pour abandonner, tandis que Lammers sort de son ATS abîmée.

 

44e : Jones est gêné par Jarier. Cheever a perdu l'usage de sa seconde vitesse et se fait doubler par Andretti, plus rapide malgré des freins qui bloquent par moment.

 

46e : Jones domine devant Reutemann (9.6s.), Piquet (45.6s.), Pironi (56.4s.), Andretti (1m.) et Cheever (1m. 02s.). Suivent Tambay, Jarier, Surer, Serra et Arnoux.

 

48e : Jones est nettement plus rapide que tous ses poursuivants. Andretti se rapproche de Pironi qui souffre d'un problème de vaporisation d'essence.

 

50e : Andretti est dans les roues de Pironi qui n'a pas vraiment les moyens de lui résister.

 

51e : Jones est en tête devant Reutemann (15.6s.), Jones (52.1s), Pironi (1m. 04s.), Andretti (1m. 05s.) et Cheever (1m. 10s.).

 

53e : Andretti déborde Pironi par l'extérieur à l'épingle du Gazomet. Le public applaudit mais dans Shoreline Drive Pironi profite de la puissance de son turbo pour laisser l'Alfa Romeo sur place ! L'accélération de la voiture rouge est impressionnante.

 

54e : Andretti double de nouveau Pironi avant le Gazomet. Dans Shoreline Drive le Français parvient à se porter à sa hauteur par l'extérieur, mais cette fois-ci Andretti conserve l'avantage.

 

55e : Cheever double Pironi dont le moteur désamorce de plus en plus fréquemment.

 

56e : Jones a dix-sept secondes d'avance sur Reutemann.

 

57e : Jones prend un tour à Pironi qui est désormais sous la menace de Tambay.

 

58e : Tambay manque de peu de percuter Pironi dont le moteur a toujours des ratés.

 

59e : Rebaque part en tête-à-queue avant Pine Avenue et se retrouve immobilisé en plein milieu d'un virage. Le Mexicain sort de sa voiture et aide les commissaires à l'évacuer sur un bas-côté.

 

60e : Tambay prend la sixième place à Pironi. Voici donc la nouvelle Theodore dans les points.

 

61e : Jones mène devant Reutemann (19.5s.), Piquet (57.3s.), Andretti (1m. 13s.), Cheever (1m. 19s.) Tambay (-1t.), Pironi (-1t.), Jarier (-1t.), Surer (-1t.), Serra (-1t.) et Arnoux (-3t.).

 

62e : Jones a la Tyrrell retardataire de Cheever en point de mire mais désormais l'Australien ménage sa mécanique.

 

65e : Jarier revient au stand Talbot avec une pompe à essence cassée. Son nom s'affiche sur la liste des abandons.

 

66e : L'écart entre Jones et Reutemann n'augmente plus et se stabilise à 19 secondes.

 

68e : Pironi regagne le stand Ferrari pour abandonner suite à son problème de vapor-lock.

 

70e : A dix tours du but Jones est premier devant Reutemann (13.5s.), Piquet (50s.), Andretti (1m. 05s.), Cheever (1m. 17s.) et Tambay (-1t.). Celui-ci a abîmé son aileron avant dans un passage sur un vibreur.

 

72e : Surer renonce à cause d'une panne électrique sur son Ensign.

 

73e : Douze secondes séparent Jones et Reutemann. Piquet a cinquante secondes de retard.

 

76e : Jones augmente à nouveau son avance sur Reutemann qui monte à quinze secondes.

 

78e : Bien que dernier, Arnoux est plus rapide que Jones en cette fin de course et reprend un de ses tours de retard.

 

80ème et dernier tour : Alan Jones remporte sa onzième victoire en F1 devant Reutemann. C'est le troisième doublé d'affilée pour Williams. Piquet termine troisième mais n'a jamais pu menacer ses rivaux. Andretti entame sa collaboration avec Alfa Romeo par une belle quatrième place. Cheever est cinquième et marque ses deux premiers points en championnat du monde. Tambay offre à la Theodore un point dès sa première sortie. Seuls Serra et Arnoux rallient aussi l'arrivée.

 

Après la course

Jones s'extrait de sa voiture quelques centaines de mètres après Ocean Boulevard. Il échange quelques mots avec Reutemann. L'Argentin fait bonne figure mais il est en colère au fond de lui-même. De nouveau Frank Williams l'a bridé alors qu'il pouvait encore contester la victoire à Jones. « El Lole » n'est pourtant pas décidé à se laisser faire cette année.

 

A cause des nouvelles normes techniques, on s'attendait à un grand chambardement dans la hiérarchie. Et finalement, les pilotes qui grimpent sur le podium sont les trois premiers du championnat 1980 ! « Tout cela pour cela » soupirent les journalistes. Les Williams semblent parties pour dominer la saison.

 

Enfin, les pneus Michelin n'ont en rien entravé la marche des voitures britanniques, mais ni Frank Williams ni le très francophobe Alan Jones ne l'admettent.

Tony