Roberto Mieres fut l'un des rares argentins à avoir couru toute une saison complète de Formule 1. Généralement, les pilotes argentins des années 50 couraient uniquement en Argentine.
Roberto est un sportif complet qui pratique l'aviron, les sports nautiques, le tennis et le rugby jusqu'à ce qu'une jambe cassée ne l'éloigne du monde de l'ovalie. Après avoir remporté un championnat de tennis, il décide de se lancer dans le sport automobile au volant d'une MG, qu'il remplace bien vite par une Mercedes SSK avec laquelle il remporte une importante victoire à Rosario. Mais son premier fait d'armes très important intervient en 1950, au volant d'une Bugatti pilotée auparavant par Achille Varzi, Roberto remporte le championnat argentin de voitures de sport. En outre, il bénéficie d'une invitation à courir en Europe en compagnie de deux gloires du sport automobile argentin, Fangio et Gonzalez. Au volant d'une Ferrari, il termine en quatrième position le Grand Prix de Genève hors-championnat.
Roberto retourne bien vite en Argentine, attendant l'occasion qui se présenterait à nouveau de pouvoir courir en Europe. C'est ce qui se passe en 1953, quand l'équipe Gordini le recrute pour remplacer Jean Behra, blessé. Lors de courses hors-championnat, il parvient à terminer quatrième à Albi. En revanche, lors de courses officielles, des problèmes mécaniques l'empêchent de rentrer dans les points, il termine au mieux sixième en Italie. En 1954, il décide de courir une saison entière avec l'équipe Maserati. Il terminera deuxième à Buenos Aires et trosième à Pau, alors qu'il bénéficie pourtant d'une vieille monoplace, la nouvelle 250F tardant à venir. Mais lorsqu'il peut utiliser ce nouveau matériel, tout change, Roberto termine au pied du podium en Suisse et en Espagne. Ces belles performances inciteront l'équipe Maserati à le conserver pour la saison 1955. Derrière le leader de l'équipe, Jean Behra, Roberto monte sur le podium lors de courses hors-championnats. Aux Pays-Bas, sous la pluie, il termine quatrième et réalise même le meilleur tour en course.
Mais cette même année, le dictateur argentin Juan Peron est renversé, Roberto doit mettre un terme à sa carrière automobile et se concentrer sur ses affaires, tout en poursuivant sa carrière dans les sports nautiques. Il effectue un retour en 1957, lors des 1000 km de Buenos Aires, et termine quatrième avec une Jaguar. En 1958, toujours lors des 1000 km de Buenos Aires, il termine premier dans sa catégorie sur Porsche. Roberto court occasionnellement aux Etats-Unis, il remporte une épreuve du championnat USRRC à Daytona en 1959, et court à Sebring. En 1960, ce passionné de sports nautiques participe aux Jeux olympiques de Rome pour l'équipe nationale. Il revient en Argentine pour courir dans quelques courses mineures jusqu'en 1963, quand il décide de se retirer définitivement du sport automobile. Il abandonne le volant des voitures pour le guidon de bateaux de course.
On aperçoit encore le sympathique Argentin au Grand Prix historique de Monaco 2004 au volant d'une Allard J2, alors qu'il a tout de même près de 80 ans. L'un des derniers survivants de l'aventure Gordini décède début 2012 en Uruguay.
Julien / Tony