En 2012, l'équipe Virgin prend le nom du constructeur russe de voitures de luxe Marussia. Comme les Virgin VR-01 et MVR-02, la MR01 est conçue selon la mécanique des fluides numériques. Mais elle est aussi issue d'un partenariat avec McLaren qui a prêté sa soufflerie, son banc d'essais et son simulateur à la petite équipe britannique. Pat Symonds, son directeur technique officieux, a en fait amélioré la MVR-02 selon les résultats obtenus en soufflerie. Cette première Marussia ne diffère donc pas beaucoup de la dernière Virgin.

La MR-01 surprend par son nez plongeant, non cassé contrairement à la nouvelle mode imposée par le règlement. On note que l'aileron avant est bien plus travaillé que sur la Virgin. Le centre de la voiture ressemble beaucoup à celui de la Mercedes de 2011. L'arrière est très épuré autour des suspensions. Pour John Booth cette machine représente un « nouveau départ ». Mais elle souffre de deux gros handicaps. Tout d'abord son V8 Cosworth, manquant de puissance et surtout peu fiable. De plus, la Marussia est la seule voiture du plateau ne disposant pas de SREC, faute d'argent pour développer cette technologie. Après avoir manqué un crash-test, elle ne peut pas disputer les derniers essais hivernaux à Barcelone et débute donc au Grand Prix d'Australie sans avoir jamais roulé.

Malgré la faiblesse de ses finances, Marussia parviendra tant bien que mal à améliorer la voiture en course de saison. Si Timo Glock et Charles Pic ne brilleront guère, ils parviendront quelque fois à devancer les Caterham, au point de guigner la dixième place du championnat des constructeurs, perdue dans les ultimes tours du GP du Brésil. Bien sûr, il ne fut jamais question d'inscrire un point. Mais tout de même, cette saison 2012 apparaît comme relativement satisfaisante pour cette courageuse petite stucture.