• Champion du Monde d'Endurance en 2015
Mark Webber, fils d'un vendeur de motos, commence sa carrière sur deux roues avant de courir en karting à partir de 1991. Deux ans plus tard, il devient champion régional de Nouvelle-Galles du Sud.
La monoplace
En 1994, son père lui achète une Formule Ford Van Diemen ayant appartenu à Craig Lowndes, le champion de V8 Super Car. Parallèlement, Mark travaille comme moniteur d'auto-école pour financer sa carrière. Quatorzième du championnat australien de Formule Ford, il remporte ses premières victoires en monoplace en 1995 et termine la saison à la quatrième place du classement général. Cette année-là, il s'associe avec Ann Neal qui va devenir son manager et obtient un contrat de parrainage avec la société australienne Yellow Pages, qui le soutiendra pendant sept ans.
Fin 1995, Mark quitte son Australie natale pour l'Europe, poussé par Neal. Engagé par l'équipe Van Diemen, il termine troisième du Formula Ford Festival de Brands Hatch. L'année suivante, il remporte plusieurs succès et termine vice-champion de Grande-Bretagne de Formule Ford. Il remporte également le prestigieux Formula Ford Festival.
En 1997, il passe à la F3 anglaise avec l'équipe Alan Docking Racing. Cette saison sera très difficile pour l'Australien, en proie à des soucis financiers. C'est finalement le rugbyman David Campese qui lui viendra en aide et Mark pourra finir la saison à la quatrième place.
Chez Mercedes en endurance
Mercedes décide alors de faire confiance à ce jeune pilote pour son équipe d'endurance. Il est ainsi associé à l'expérimenté Bernd Schneider pour disputer le championnat FIA GT en 1998. Cette première saison est très positive pour lui, puisque son équipage remporte cinq victoires et décroche le titre de vice-champion. Il fait également ses débuts aux 24 Heures du Mans sur une Mercedes CLK-LM, mais doit très vite abandonner après 19 tours.
En 1999, Mercedes se retire du championnat FIA GT afin de se concentrer sur les 24 Heures du Mans. Mark est choisi pour piloter une CLR de la marque à l'étoile aux côtés de Jean-Marc Gounon et Marcel Tiemann. Mais l'épreuve manque à deux reprises de tourner au drame. La Mercedes présente en effet un problème aérodynamique qui la fait s'envoler. Mark connaît ainsi un terrible accident lors des essais dans le virage d'Indianapolis, dont il sort miraculeusement indemne. Lors de la séance d'essais, il est à nouveau victime d'un accident similaire à Mulsanne. La voiture part dans les airs et s'écrase sur le toit. Il s'en tire une nouvelle fois sans blessure, mais le week-end s'arrête là pour lui. Lors de la course, la Mercedes de Peter Dumbreck connaît le même sort, sans dommage pour le pilote, mais ces incidents contribuent au retrait de Mercedes du monde de l'Endurance.
Retour à la monoplace
Fin 1999, Mark décide de revenir en monoplace et prend contact avec l'écurie Arrows pour obtenir un volant, en Formule 1 ou en F3000. Il est nommé pilote essayeur de l'équipe de F1 et est engagé par l'écurie European Arrows, qui participe à la F3000 et est basée à Leafield. Cette équipe est dirigée par un compatriote de Mark, l'Australien milliardaire Paul Stoddart. Pour la saison 2000, il l'emporte dès la seconde manche à Silverstone et signe quatre podiums au total, ce qui lui permet de finir troisième du championnat international de F3000.
En 2001, il quitte Arrows et est approché par Benetton-Renault. Testé au cours de trois jours d'essais libres sur une F1, il est engagé par cette équipe comme pilote essayeur. Flavio Briatore, le patron de l'écurie, devient le manager de Mark, en échange de quoi il finance sa deuxième saison de F3000. Mark dispute cette saison avec la prestigieuse écurie Super Nova. Il connaît un début de saison difficile, avec trois scores vierges en quatre courses, mais il est vrai qu'il est contrebalancé par une victoire à Imola. A partir de la mi-saison cependant, il devient un sérieux candidat au titre face au Britannique Justin Wilson, grâce à deux succès à Monaco et à Magny-Cours. Malheureusement, il connaît ensuite une fin de saison catastrophique, marquée par quatre abandons consécutifs, et laisse ainsi le titre à Wilson. Il finit tout de même vice-champion du monde de F3000.
A la fin de la saison, Benetton le remplace par Fernando Alonso au poste d'essayeur. Toutefois, Briatore ouvre enfin les portes de la F1 à son client en lui offrant un volant chez Minardi, écurie dirigée par une vieille connaissance de Mark : Paul Stoddart.
En F1 avec Minardi
La saison 2002 marque donc ses débuts dans la catégorie reine des sports mécaniques. Agé de 26 ans, il est le premier Australien à y apparaître depuis David Brabham en 1994. Dès sa première course à domicile à Melbourne, il parvient à arracher les deux points de la cinquième place, grâce notamment à un violent carambolage au départ qui a éliminé près de la moitié du peloton. Le reste de la saison le voit retourner à un niveau habituel pour une Minardi : le fond de grille, même s'il obtient quelques résultats honorables, comme une huitième place en France. Il termine cette première saison à la quinzième place du championnat grâce aux points marqués en Australie.
Jaguar
L'Australie pense avoir trouvé son nouveau prodige et, en 2003, Mark passe à l'étage supérieur en signant chez Jaguar. Il y fait une belle saison malgré un début de championnat difficile marqué par quatre abandons, dont un violent accident au Brésil lors des quatre premières courses. Sa grande régularité lui permet ensuite de marquer dix-sept des dix-huit points de Jaguar cette saison, et même de mener le Grand Prix des Etats-Unis durant deux tours, grâce aux ravitaillements. Toutefois, il ne parvient pas à faire mieux que sixième lors de trois courses. De plus, il se fait distancer par ses deux équipiers : Antonio Pizzonia dans un premier temps, puis Justin Wilson, son ancien rival de F3000. Il finit le championnat à la neuvième place, ce qui constitue le meilleur résultat obtenu par un pilote Jaguar.
L'année 2004 est beaucoup moins bonne pour Mark. Il la commence toutefois par un exploit en Malaisie : il se qualifie en première ligne aux côtés de Michael Schumacher. Malheureusement, il rate son départ sous la pression et abandonne peu après à la suite d'un tête-à-queue. Mais la Jaguar R5 est une monoplace médiocre qui ne lui permet pas de marquer des points facilement. Il n'inscrit que sept points, sa meilleure performance étant une sixième place à Hockenheim. Il aurait certes pu faire mieux si la Jaguar avait été plus fiable ou s'il n'avait été pris dans des incidents stupides, notamment avec son équipier Christian Klien. Il s'accroche à deux reprises avec celui-ci : au départ du Grand Prix du Canada et surtout au Brésil, où leur incompréhension dans les Esses de Senna entraîne son abandon. Treizième au classement général, Mark peut être déçu de cette seconde saison avec Jaguar, mais un autre défi l'attend.
Williams
Mark est devenu une valeur sûre de la Formule 1. Frank Williams ne s'y est pas trompé et lui a fait signer un contrat pour 2005. Chez Williams-BMW, on mise beaucoup sur le début de saison : voiture hors de la lignée des précédentes monoplaces, moteur fiable... La saison s'annonce prometteuse. Mais en début d'année, Mark ne se montre pas sous son meilleur jour. Il s'élance de la troisième position en Australie, mais termine cinquième. Il rate souvent ses départs et provoque plusieurs accrochages (avec Fisichella à Sepang et avec Montoya au Nürburgring), et se fait dominer par Nick Heidfeld, son équipier. Il obtient toutefois son premier podium à Monaco, mais derrière Heidfeld. En deuxième partie de saison, Mark est bien meilleur et rapporte à l'équipe quelques places d'honneur, mais hélas, sa Williams n'est alors plus à la hauteur, la faute à une situation devenue insoutenable après l'annonce de BMW qui quitte Williams pour racheter Sauber. Il termine quatrième à Spa et Suzuka. A Interlagos, comme l'année précédente, il voit sa course ruinée à cause d'un accrochage avec son équipier Pizzonia, qu'il avait déjà côtoyé chez Jaguar. Il termine le championnat à la dixième place, ce qui est décevant pour un pilote qui était considéré comme l'un des outsiders pour le titre de champion du monde en début de saison.
En 2006, Mark continue chez Williams, qui est passée au moteur Cosworth, et une nouvelle fois, on attend beaucoup de lui et de son équipe. Mais la saison est un véritable cauchemar pour lui, en raison de la fiabilité aléatoire de la voiture. Pourtant, tout avait bien commencé : à Bahreïn, pour l'ouverture du championnat, il se classe sixième. Mais en Malaisie, les ennuis commencent avec une casse moteur. Le sort s'acharne sur lui : en Australie, il mène la course durant deux tours avant de se ranger sur le côté, la transmission étant cassée. Après une sixième place à Imola, il abandonne sur le Nürburgring et termine neuvième en Espagne. À Monaco, il se qualifie deuxième, derrière Fernando Alonso et devant Kimi Räikkönen. Troisième après une erreur, il mène durant un tour... avant d'abandonner à nouveau pour un problème technique. La suite de la saison est pire encore. Lors des huit manches suivantes, il ne marque aucun point et abandonne à cinq reprises. Mark marque un point à Shanghai, les premiers points de Williams depuis le Grand Prix d'Europe. Après un accident au Japon, il est bousculé par son équipier Rosberg au Brésil. C'est la troisième fois de suite que Mark abandonne au Brésil après un accrochage avec son équipier. Une saison cauchemardesque donc pour l'Australien qui se classe seulement quatorzième au championnat.
Red Bull
En 2007, Mark quitte Williams, alors en pleine restructuration, pour rejoindre la jeune équipe Red Bull, motorisée par Renault. Une équipe qu'il connaît déjà, puisqu'elle est issue du rachat de Jaguar. La RB3, qui ressemble aux précédentes McLaren en raison de l'arrivée d'Adrian Newey, présente un bon potentiel. Pourtant, son début de saison est difficile, tout comme pour son équipier, Davis Coulthard. Il ne marque pas de points lors des six premières courses de l'année, puis termine septième aux Etats-Unis. Il marque ensuite des points au Grand Prix d'Europe, disputé sur le Nürburgring. Ce Grand Prix est neutralisé au bout de quatre tours en raison de la pluie, puis redémarre. Mark profite des déboires de ses concurrents pour remonter à la troisième place, qu'il garde jusqu'à la fin malgré la pression de Wurz, et décroche ainsi son deuxième podium. Il se fait également remarquer au mont Fuji. Ce jour-là, alors qu'un déluge s'abat sur le circuit, l'Australien parvient à éviter les pièges et à obtenir la deuxième place jusqu'à l'intervention de la voiture de sécurité, vingt tours du but. Durant cette phase, il est percuté par le jeune Vettel et doit abandonner, perdant ainsi la troisième place. Il finit le championnat à la douzième place. Malgré cette saison en demi-teinte, il est reconduit par Red Bull pour une saison supplémentaire.
Le début de la saison 2008 est cependant excellent pour Mark. La Red Bull est rapide et, enfin, fiable, ce qui lui permet de marquer six fois dans les points lors des huit premières courses. Il réalise sa meilleure performance à Monaco, avec une quatrième place. De plus, il semble avoir pris un ascendant certain sur Coulthard. La deuxième partie de la saison est en revanche très mauvaise. La Red Bull perd peu à peu toutes ses capacités, au profit de l'équipe B Toro Rosso, qui se mêle à la lutte pour le podium, voire la victoire ! Mark est le seul pilote Red Bull à pouvoir sauver l'honneur, car Coulthard est complètement transparent. Il obtient encore quelques points grâce à ses trois huitièmes places à Spa, Monza et au Mont Fuji. Au Grand Prix d'Italie, il avait réussi la performance de se qualifier troisième, mais c'est le pilote Toro Rosso Sébastien Vettel qui avait obtenu la pole position et il est vainqueur le lendemain, tandis que Mark doit se contenter de la huitième place. Ainsi, même s'il termine avec deux fois plus de points qu'en 2007, il se classe onzième du championnat et garde un souvenir très mitigé de cette saison.
En 2009, l'Australien poursuit avec Red Bull et accueille son nouvel équipier, le jeune prodige Sebastian Vettel. Durant l'hiver, Mark subit un grave coup dur : alors qu'il circulait à vélo, il est renversé par une voiture et se fracture la jambe. Grâce à une intense rééducation, il est prêt pour le premier Grand Prix à Melbourne, mais il boitera encore pendant de nombreux mois.
Mark aurait eu tort de ne pas participer au championnat 2009. La nouvelle réglementation technique a en effet bouleversé la hiérarchie, et la RB5 se révèle être l'une des meilleures voitures du plateau. Son début de championnat est certes difficile, comme souvent : accrochage au départ en Australie, sixième place en Malaisie. En Chine, sous la pluie, il est le parfait dauphin de Vettel et signe avec lui le premier doublé Red Bull. Après une course catastrophique à Bahreïn, Mark enchaîne les bons résultats : troisième en Espagne, cinquième à Monaco, deuxième en Turquie et en Grande-Bretagne. Il connaît son premier moment de gloire lors du Grand Prix d'Allemagne disputé sur le Nürburgring. Le samedi, il signe facilement la première pole position de sa carrière. Lors du départ, il est en contact avec Barrichello puis Hamilton, ce qui le fait passer de la deuxième à la troisième place derrière le Brésilien. Pis encore, les commisaires le juge responsable du choc avec Barrichello et lui inflige une pénalité. Qu'à cela ne tienne, la Red Bull est si rapide que Mark parvient à remonter sur Barrichello et à reprendre la tête de la course après son ravitaillement. Il remporte ainsi enfin sa première victoire en carrière, à bientôt 33 ans et après 130 courses disputées, un record de patience ! Après une troisième place à Budapest, il est deuxième au classement général, à dix-huit points et demi de Jenson Button, et se place comme un sérieux prétendant au titre mondial. Il ne pourra toutefois pas rêver longtemps. Il enchaîne ensuite une série de cinq courses consécutives sans marquer de point, ce qui annihile ses chances de titre. Il se rattrape cependant au Brésil avec une seconde victoire, toutefois éclipsée par l'obtention du titre mondial par Button. Lors de la dernière course à Abou Dhabi, il parvient justement à conserver in extremis sa deuxième place devant le Britannique, très pressant en fin de course. Mark termine ainsi quatrième du championnat du monde 2009, son meilleur résultat en carrière.
Il dispute en 2010 sa quatrième saison avec Red Bull, et apparaît comme l'un des favoris pour le titre. Comme d'habitude cependant, il rate son début de saison. Mais lors de la troisième course, en Malaisie, il réalise la pole position. Il se fait déposer au départ par son équipier Vettel, qui remporte la course, Mark ne pouvant qu'assurer le doublé. C'est le début d'une grande rivalité entre les deux hommes, entre le jeune loup et le vétéran, bien décidé à ne pas laisser passer sa dernière chance de remporter le titre. Grâce à une meilleure gestion de ses pneumatiques, il surclasse le Grand Prix d'Espagne en signant la pole position et la victoire. Il récidive à Monaco et se retrouve alors en tête du championnat du monde. En Turquie, Mark signe sa troisième pole consécutive. Au 40^e tour, dans la ligne droite précédant la dernière chicane, Vettel parvient à le doubler malgré la farouche résistance de son coéquipier, mais il se rabat trop tôt et les deux voitures se touchent. Vettel abandonne, tandis que Mark termine troisième avec un simple aileron cassé. Dès lors, deux clans vont apparaître au sein de l'écurie : un parti favorable à Mark, plutôt minoritaire, et un groupe pro-Vettel dirigé par Helmut Marko. Cependant, pour l'instant, Christian Horner, qui se montre neutre en public, calme le jeu, même si la mésentente demeure. Après une course décevante au Canada où il ne termine que cinquième, il est victime d'un terrible accident à Valence. En effet, au huitième tour, il tente de dépasser la Lotus d'Heikki Kovalainen, beaucoup plus lente, mais les deux hommes se comprennent mal. La Red Bull décolle sur la Lotus et effectue un looping effrayant, rebondissant sur le toit avant de s'échouer contre les murs de pneus. Il s'en tire avec une petite commotion cérébrale dont l'existence n'est révélée qu'en fin d'année. Sur le plan sportif, Hamilton a entre-temps pris la tête du championnat tandis que Vettel est repassé devant lui.
Mark va alors subir deux camouflets de la part de son équipe,. Tout d'abord, son châssis ayant été détruit dans l'accident de Valence, on décide de lui donner un ancien châssis de Vettel que ce dernier jugeait médiocre. Puis, le samedi, ayant cassé son aileron avant lors des essais, Horner fait monter sur la RB6 de l'Allemand un nouvel aileron plus performant, monté à l'origine sur la voiture de Mark. Ayant bien compris le rôle de porteur d'eau qu'on veut lui faire jouer, il est fou de rage et bien décidé à en découdre le lendemain. Deuxième sur la grille, alors que Vettel est en pole position, ce dernier le tasse au premier virage, mais Mark force le passage. Vettel est obligé de s'écarter, sort de la piste et crève un pneu, ce qui ruine sa course. Mark réalise ensuite une démonstration et remporte l'épreuve devant Hamilton. Alors qu'Horner veut le féliciter, Mark lui répond sèchement : « Pas mal pour un numéro 2 ? » Les deux équipiers vont désormais plus ou moins s'ignorer jusqu'à la fin de la saison. Après un mauvais Grand Prix d'Allemagne où il se contente de la sixième place, Mark remporte une nouvelle victoire en Hongrie et reprend alors la tête du championnat. Il se classe deuxième derrière Hamilton à Spa et assure une septième position à Monza. A Singapour, il s'accroche avec Hamilton, mais si le Britannique abandonne et perd toute chance de titre, Mark continue et finit troisième. C'est en leader qu'il aborde les quatre dernières manches.
Mais juste avant le Grand Prix du Japon, il est victime d'un accident de vélo qui lui fracture légèrement l'épaule. Il cache de nouveau la gravité de sa blessure et peut malgré tout piloter, mais, conséquence ou coïncidence, il est dès lors incapable de devancer Vettel et finit deuxième derrière l'Allemand à Suzuka. Au championnat, avec 14 points d'avance sur Alonso et Vettel, il peut toutefois voir venir. Mais en Corée, sous la pluie, Mark commet sa première grosse erreur de la saison qui lui coûte très cher : il tape le mur avant de revenir sur la piste pour percuter Nico Rosberg. Vainqueur, Alonso prend la tête du championnat. Au Brésil, il termine deuxième derrière Vettel, qui a encore ses chances au championnat.
Avant la dernière manche à Abou Dhabi, Alonso est en tête avec 246 points, suivi de Mark (238 points) et de Vettel (231 points). Mark se loupe complètement lors des qualifications et ne signe que le cinquième temps, tandis que Vettel est en pole position et Alonso troisième. Absent en début de course, il perd définitivement le titre en heurtant un mur avec l'une de ses roues arrière. Obligé de s'arrêter pour changer de pneus, il se retrouve englué dans le peloton. Alonso et Ferrari suivent bêtement la même « stratégie » et se retrouvent dans la même situation, laissant la couronne à Vettel, tranquille leader. Mark termine ce qui devait être la course de sa vie à la huitième place. Cette fin de saison est très cruelle pour lui qui, après avoir été exemplaire, s'est écroulé lors des dernières courses et a laissé échapper une chance unique de remporter le titre.
Mark ne se remettra d'ailleurs pas de cet échec. Pourtant, la RB7 de 2011 est une excellente machine, encore plus performante et plus fiable que la RB6. Cependant, Vettel est désormais l'incontestable leader de l'équipe. Les ennuis commencent pour lui dès le premier Grand Prix. Des problèmes techniques le handicapent tout au long du week-end, et il termine cinquième, à l'agonie. Pendant toute la première partie de la saison, il est confronté à de petits dysfonctionnements mécaniques. Il réalise néanmoins parfois de belles courses, comme en Chine, où il part seulement de la dix-huitième place sur la grille et finit troisième. Mais, hélas, il ne s'agit que de places d'honneur, alors que Vettel enchaîne les victoires. À Barcelone, il signe sa première pole de l'année, mais loupe son départ et ne termine que quatrième. Il se classe ensuite quatre fois troisième, bien qu'il soit parti de la pole position en Grande-Bretagne et en Allemagne. Il doit attendre la dernière course au Brésil pour remporter enfin une victoire. Toutefois, ce succès est fort suspect : au 30e tour, Vettel s'efface devant lui à la suite d'un problème de boîte de vitesses, qui ne l'empêchera pas de terminer tranquillement deuxième derrière Mark. Il monte dix fois sur le podium et n'abandonne qu'une seule fois, à Monza, après un accident. Mais ce qui est inquiétant, c'est qu'il n'est que deux fois deuxième derrière Vettel, qui a remporté onze Grands Prix. Néanmoins, il se classe de nouveau troisième au championnat du monde, mais quel médiocre résultat !
Alors que beaucoup de journalistes le voyaient partir, Mark prolonge son contrat avec Red Bull pour la saison 2012. A qui veut l'entendre, il annonce que sa piètre année 2011 ne doit pas être prise en compte et qu'il fera bientôt de nouveau jeu égal avec Vettel. En Australie, il se qualifie devant son coéquipier en cinquième position. Mais il rate son départ et se retrouve neuvième à la fin du premier tour. Il parvient toutefois à finir quatrième. Il termine les trois courses suivantes à cette même place. Après un Grand Prix raté en Espagne, il se retrouve en pole position à Monaco, à la suite d'une pénalité infligée à Michael Schumacher. Le lendemain, il ne sera jamais inquiété et signe sa deuxième victoire dans la principauté. En Grande-Bretagne, Mark part de nouveau en première ligne derrière Alonso. Il parvient à dépasser l'Espagnol à quatre tours de l'arrivée, décrochant ainsi sa deuxième victoire. A mi-saison, malgré deux modestes résultats en Allemagne et en Hongrie, Mark est deuxième du championnat derrière Alonso, tandis que Vettel est troisième. Après la pause estivale, Mark retombe dans ses travers et enchaîne les mauvais résultats. Il ne termine que sixième en Belgique, abandonne en Italie, et se classe onzième à Singapour ainsi que neuvième au Japon. Retombé à la cinquième place du championnat, il voit ses chances de titre s'envoler. Cependant, en Corée du Sud, il décroche une nouvelle pole position, la onzième de sa carrière, mais rate de nouveau son départ et voit son coéquipier le dépasser au premier virage. Il termine deuxième derrière Vettel, qui a pris la tête du championnat. En Inde, il s'élance de la première ligne mais doit se contenter de la troisième place à l'arrivée après avoir été dépassé par Alonso à onze tours de l'arrivée. Après deux abandons lors des Grands Prix d'Abou Dhabi et des Etats-Unis, il se qualifie troisième au Brésil, mais échoue au pied du podium lors du dernier Grand Prix de la saison. Mark termine sixième du championnat, avec quatre podiums dont deux victoires et deux pole positions. Ainsi, même s'il a réussi à faire jeu égal avec Vettel dans la première partie de la saison, il n'a pas maintenu son niveau pour la suite et a également été accablé par la malchance
Alors qu'il était annoncé sur le départ, il signe pour une nouvelle saison dans l'espoir de continuer à faire jeu égal avec Vettel. Lors du Grand Prix d'Australie, il s'élance deuxième derrière Vettel, mais rate son départ et se classe sixième. Le Grand Prix de Malaisie, qui marque un tournant dans la saison 2013, pourrait bien être le tournant de sa carrière. En effet, même s'il ne se qualifie que cinquième, il prend un excellent départ et entame le deuxième tour juste derrière son coéquipier. A l'issue de la première vague de ravitaillement, il prend la tête de la course devant Vettel et la contrôle. Red Bull donne alors l'ordre « Multi 21 » aux pilotes, leur demandant de maintenir leurs positions. Or, à dix tours de l'arrivée, Vettel l'attaque et le dépasse, s'adjugeant une victoire très controversée. Mark et les dirigeants de Red Bull sont furieux. Avant le podium, l'Australien s'adresse à Vettel : « Multi 21 Seb, Multi 21 ». « What part of Multi 21 don't you understand ? ». L'histoire s'arrête officiellement à ce stade. Certains pensent que Vettel voulait se venger du Grand Prix du Brésil, au cours duquel son coéquipier ne lui avait pas facilité la tâche pour lui permettre de décrocher le titre. Après trois Grands Prix sans éclat, il profite de l'erreur stratégique de Mercedes pour monter sur la plus petite marche du podium à Monaco.
Juste avant le Grand Prix de Grande-Bretagne, Mark annonce qu'il quittera la Formule 1 à la fin de la saison pour rejoindre le programme de Porsche en endurance. Il affirme que ses relations avec son coéquipier et son écurie n'ont pas influencé sa décision. Il monte sur le podium à Silverstone, profitant des abandons d'Hamilton et de Vettel pour terminer deuxième à sept dixièmes de Nico Rosberg. Alors que Vettel s'envole pour le championnat en remportant les neuf derniers Grands Prix de la saison, Mark parvient à monter à cinq reprises sur le podium et à réaliser deux pole positions au Japon et à Abou Dhabi. Pour sa dernière saison, il termine le championnat à la troisième place, sans toutefois remporter la moindre victoire.
Après douze saisons, il quitte la Formule 1 avec neuf victoires et treize pole positions. Il a terminé à trois reprises à la troisième place du championnat et a participé aux quatre premiers titres constructeur de Red Bull.
Retour en endurance avec Porsche
En 2014, Mark entame un nouveau chapitre de sa carrière en rejoignant le Championnat du Monde d'Endurance avec l'équipe Porsche. Il a piloté la Porsche 919 Hybrid en partageant son baquet avec Timo Bernhard et Brendon Hartley.
Sa première saison en WEC a été marquée par son adaptation à une nouvelle catégorie de course, avec des épreuves d'endurance exigeantes. L'équipe a montré un bon potentiel dès le début, avec plusieurs podiums. Un moment marquant de sa saison a eu lieu au Brésil, sur le circuit d'Interlagos, à l'occasion de la dernière manche du championnat. Parti en pole position, Mark mène la course. En fin de course, il est victime d'un spectaculaire accident à la suite d'un accrochage avec une Ferrari de la catégorie GT. Sa Porsche a percuté une autre voiture et a heurté le mur de plein fouet. Miraculeusement, il s'en sort avec une commotion cérébrale, bien que sa voiture ait été lourdement endommagée. Malgré cet incident, qui a mis fin prématurément à sa course, Mark et ses coéquipiers ont démontré leur compétitivité tout au long de la saison.
En 2015, Mark et ses deux équipiers font fait preuve d'une régularité impressionnante, montant sur le podium à plusieurs reprises bien que la saison démarre par un abandon à Silverstone. Ils se classent ensuite troisièmes à Spa, puis terminent deuxièmes lors des 24 Heures du Mans, un résultat important dans la quête du titre. Ils remportent ensuite les 6 Heures du Nürburgring, une victoire significative pour Porsche sur son sol. Ils enchaînent alors par trois autres succès aux Etats-Unis, au Japon et en Chine, consolidant leur avance au championnat. Ils terminent finalement la saison à la cinquième place, mais grâce à leur régularité et leurs victoires, Mark et ses équipiers remportent le titre de champions du monde des pilotes en endurance.
La saison 2016 a mal débuté avec un abandon lors des 6 Heures de Silverstone à la suite d'un contact en piste, puis avec une 26e place anonyme à Spa. Lors des 24 Heures du Mans, après s'être élancés depuis la deuxième position et avoir mené la course, des problèmes mécaniques les ont relégués loin au classement, ils ont terminé 13e. Cependant, l'équipage a rapidement réagi en remportant les trois manches suivantes, signifiant leur retour au premier plan et renforçant leurs espoirs de championnat à l'approche de la fin de saison. Ils se classent ensuite troisièmes à Fuji et remportent les 6 Heures de Shanghai. Bien qu'ils aient démontré une compétitivité constante, ils ne terminent que troisième lors de la dernière manche à Bahreïn, pénalisés par le mauvais début de saison. Ils ne se classent ainsi que quatrième au championnat.
Mark annonce alors la fin de sa carrière sportive professionnelle à l'issue de la saison 2016, laissant derrière lui un palmarès riche en succès en Formule 1 et en Endurance.
Parallèlement à l'endurance, Mark a rejoint la BBC comme consultant pour le F1 à partir de 2014, puis Channel 4 à partir de 2016. Il est désormais manager d'Oscar Piastri.
Tony / William