Gilles Villeneuve aurait pu, et même aurait dû, être champion du monde. Mais aussi rapide qu'il soit, il n'atteignit jamais la consécration.
Né à Saint-Jean-sur-Richelieu, Gilles commence sa formidable carrière dans les années 70 en Formule Atlantique. En 1976, Gilles réalise de belles prestations à Daytona et à Pau, impressionnant James Hunt qui lui ouvre les portes de l'écurie McLaren pour un Grand Prix de la saison 1977, tout en courant pour le championnat de Can-Am. C'est le début de cette belle aventure.
En Grande-Bretagne, il réussit à tenir tête aux plus grands pilotes avec une voiture qui n'est pas la plus récente des McLaren. Pour remplacer Lauda, Ferrari engage le pilote canadien, qui restera à la Scuderia jusqu'à la fin de sa carrière. Les débuts sont difficiles. Pour la saison 1978, Gilles voit ses résultats croître rapidement. Il termine troisième en Autriche, deuxième en Italie avant d'être relégué après une minute de pénalité, et remporte sa première victoire à domicile, sur le circuit de Montréal.
La saison 1979 sera la meilleure pour Villeneuve. Il remporte trois victoires, ainsi que la Race of Champions à Brands Hatch, mais à la suite d'une consigne d'écurie, qui avantageait Scheckter, il doit laisser la couronne mondiale au pilote sud-africain, se contentant du titre de vice-champion. C'est lors du Grand Prix des Pays-Bas que Gilles se fit remarquer. Son pneu éclate après être passé devant les stands. Contraint de devoir courir un tour avec un pneu crevé, il continue à foncer et lorsqu'il ramène la voiture au stand, le demi-train arrière gauche est en miettes ! Le symbole de toute la détermination de Villeneuve. Sans oublier le Grand Prix de France, et cette lutte avec René Arnoux, où leurs roues s'entre croisent, sans se toucher. En 1980, la Ferrari 312T5 est tout le contraire de la 312T4 en termes de performance. Villeneuve réussit quand même à marquer six points, un score minable comparé à ses performances des autres saisons.
En 1981, Gilles conduit la première Ferrari à moteur turbo avec Didier Pironi comme nouvel équipier. Mais le comportement de cette voiture dans les virages laisse à désirer, ce qui n'empêche pas Villeneuve de remporter deux courses, à Monaco, un circuit étroit entouré de rails, et en Espagne avec une arrivée au finish, où l'écart entre lui et le cinquième, Elio de Angelis, n'est que de 1"024. En 1982, Villeneuve est paré pour obtenir le titre.
Puis arrive le Grand Prix de Saint-Marin. A une quinzaine de tours de la fin, alors que Arnoux vient d'abandonner, laissant la tête de la course à Villeneuve, l'instruction "Slow" est donnée au deux pilotes Ferrari. Pour le canadien, cela veut dire: "Conservez vos positions". Pironi dépasse néanmoins Villeneuve deux tours plus tard. Croyant que le français fait le show pour les spectateurs, Villeneuve ne s'inquiète pas et pense que Pironi va le laisser reprendre la tête. Mais Pironi ne ralentit pas, et "vole" la victoire à Villeneuve. Gilles jure de ne plus lui adresser la parole.
Deux semaines plus tard, à Zolder lors des qualifications, toujours en colère contre Pironi qui le devance, il fonce, trop vite, et percute dans Jochen Mass. Sa voiture effectue plusieurs tonneaux, Gilles n'y survivra pas.
Julien