Allan McNish a passé de nombreuses années en Formule 1, mais souvent en arrière-plan. Il n'eut droit qu'à une seule saison en tant que titulaire et s'est surtout épanoui en Endurance.
Né à Dumfries, Allan a d'abord voulu être pilote motocycliste, mais sa petite taille le poussa à l'âge de 11 ans à préférer le karting. La réussite ne tardera pas, il remporte déjà le titre écossais junior en 1982, qu'il conserve sans interruption jusqu'en 1986. Il y ajoutera un titre britannique en 1983, une 3ème place au championnat du monde en 1985 et l'année suivante, le titre britannique senior. En 1987, il décide de passer à la Formule Ford, dans le championnat britannique. Il se montre là aussi très rapide et grâce à une étonnant place de vice-champion, il est choisi pour piloter en Formule Vauxhall Lotus avec l'équipe Dragon Motorsport, et Mika Häkkinen comme coéquipier.
Allan termine champion, et remporte la GM Lotus Series. La saison suivante, la même paire est engagée pour courir le championnat de Formule 3. Allan fit le meilleur choix en choisissant l'équipe West Surrey, il remportera 5 épreuves, dont 4 consécutives en milieu de saison, ce qui fera place à une belle bataille face à David Brabham pour le titre, que le pilote australien obtiendra finalement.
Mais cette performance n'est pas passée inaperçue de la part de l'écurie Pacific qui décide en fin de saison, de le faire courir une course en F3000. En janvier 1990, il signe un contrat de trois ans comme pilote-essayeur de l'écurie McLaren, et dans le même temps devient pilote de F3000 à plein temps pour l'écurie française DAMS. Dès sa troisième course, il décroche la victoire à Brands Hatch et après une seconde place à Enna-Pergusa, il triomphe à Silverstone. A la fin de la saison, il termine 4ème au championnat. Mais sa saison aura été endeuillée par la mort d'un spectateur lorsqu'il est victime d'un accident à Donington. La saison 1991 sera décevante, il ne peut faire mieux que 5ème au Mugello. Et tandis que ses adversaires partent en F1, Allan choisit de rester en F3000 avec 3001 International. Il manquera une bonne partie de la saison à cause d'une infection virale, mais il réussit à terminer 3ème à Hockenheim.
En 1993, il passe chez Benetton où il conserve comme chez Mclaren, le rôle de pilote-essayeur. En 1994, il peut courir une course de F3000 avec Vortex, puis passe la saison 1995 avec l'équipe de Paul Stewart, terminant deux fois sur le podium, à Brands Hatch et à Pau. En 1997, il est impliqué dans le projet de retour en F1 de l'équipe Lola, qui se soldera par un échec cuisant. Plutôt que de continuer dans les courses de monoplaces, il va s'impliquer davantage dans les courses de voitures de sport, courant le championnat de FIA GT en 1998 avec une Porsche 911 GT. Il termine 3ème du championnat, avec une victoire dans la classe GT à Daytona, mais surtout, une victoire lors des 24 heures du Mans, en compagnie de Laurent Aiello et de Stéphane Ortelli. En 1999, il passe au championnat American le Mans Series avec Toyota. L'année suivante, sur Audi, il remporte 6 courses et le titre ALMS.
La même année, Toyota décide de le prendre comme pilote-essayeur pour une arrivée en F1 prévue en 2002, pendant deux ans, il participe à la mise au point de la monoplace, tout en continuant de courir pour Audi en voitures de sport. Il signe ainsi la première pôle position de l'Audi R8 aux 24 heures du Mans 2000, et termine l'épreuve en seconde position. Parallèlement, il dispute le championnat American Le Mans Series qu'il remporte pour l'équipe américaine d'Audi.
Et finalement en 2002, douze ans après ses premiers pas en Formule 1, McNish peut enfin hériter d'un volant de titulaire dans cette discipline. Toyota le récompense de ses deux années d'effort et lui offre un baquet, aux côtés de Mika Salo. Pour une équipe novice, les résultats ne sont pas forcément au rendez-vous, et Allan termine au mieux à la porte des points lors de la course malaisienne. Il est globalement dominé par Salo et ne parvient pas à séduire le paddock. Il est ainsi très vite mis sur la sellette, d'autant plus que son âge avancé (33 ans) ne plaide pas en sa faveur. En fin de saison, durant les essais du GP du Japon, il est victime d'un terrible crash à plus de 200 km/h. Par mesure de précaution, il ne dispute pas la course et sa carrière en Grand Prix s'achève là.
Il signe ensuite un contrat avec Renault pour être pilote-essayeur en 2003, et participe ainsi aux séances d'essais des vendredis de grand prix. Mais à la fin de la saison, il est remplacé par Franck Montagny.
En 2004, McNish revient aux voitures de sport, avec notamment une victoire lors des 12 heures de Sebring sur une Audi du Team Veloqx, avec Kaffer et Biela. Il termine également 3ème du championnat LMES avec une victoire aux 1000 Km de Silverstone et aux 1000 du Nürburgring. Au Mans, il ne décroche qu'une décevante cinquième place.
En 2005, Allan s'engage dans le championnat DTM sur une Audi de l'équipe Abt. Il s'acclimate bien à la conduite de ces berlines et marque treize points au cours du championnat. Toujours fidèle à la marque aux anneaux, il termine troisième des 24 heures du Mans sur une R8 du team Champion, et remporte pour la seconde année consécutive les 1000 Km de Silverstone pour Oreca.
La saison suivante, le pilote écossais abandonne le DTM et se consacre uniquement à l'Endurance. Audi y fait en effet son retour officiel avec un nouveau modèle, la R10 à moteur Diesel. Avec ce nouveau proto, associé à Rinaldo Capello, Allan va remporter une nouvelle fois le championnat ALMS, avec de nombreuses victoires notamment à Sebring.
Au Mans par contre, il échoue une nouvelle fois et son équipage ne finit que troisième.
En 2007, le duo McNish-Capello récidive en ALMS et offre un nouveau titre à Audi outre-Atlantique. Et fatalement, alors que son équipage était favori, il est contrait à l'abandon lors de l'épreuve mancelle...
C'est finalement en 2008 qu'il connaît le triomphe. Après une troisième victoire à Sebring, il remporte (enfin) à 38 ans les 24 heures du Mans sur l'Audi R10, aux côtés de Tom Kristensen et Rinaldo Capello, après une rude bataille contre les Peugeot. Il conclut cette belle saison par un succès au Petit Le Mans.
Parvenu enfin à son but, au seuil de la quarantaine, McNish aurait pu prendre une retraite bien méritée. Mais il continue en 2009 l'aventure Audi au volant d'une nouvelle machine, la R15. Avec Capello et Kristensen, il remporte son quatrième succès aux 12 heures de Sebring, juste devant la Peugeot du trio français Montagny-Bourdais-Sarrazin. Mais au Mans l'équipe sochalienne prend sa revanche et remporte enfin la victoire, McNish devant se contenter de la troisième place avec ses équipiers danois et italien.
Pour 2010 l'Écossais n'est pas à Sebring, mais fait son retour en Le Mans Series avec Capello et remporte les 8 heures du Castellet. Au Mans Audi triomphe une nouvelle fois, mais avec le jeune trio Dumas-Rockenfeller-Bernhard. L'équipage des « seniors », c'est-à-dire Kristensen, Capello et McNish, termine à nouveau au troisième rang.
Julien et Tony