Oscar PIASTRI
 O.PIASTRI
McLaren Mercedes
Lando NORRIS
 L.NORRIS
McLaren Mercedes
George RUSSELL
 G.RUSSELL
Mercedes

1139th Grand Prix

XLI Magyar Nagydij
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Hungaroring
Sunday, 3 August 2025
70 laps x 4.381 km - 306.630 km
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Ferrari prolonge Frédéric Vasseur

Alors que de nombreuses rumeurs, complaisamment rapportées par la presse italienne, l'annonçaient sur le départ, Frédéric Vasseur a finalement signé un nouveau contrat pluriannuel avec Ferrari. L'annonce a lieu le 31 juillet, entre les GP de Belgique et de Hongrie. Les dirigeants de la firme italienne John Elkann et Benedetto Vigna ont finalement décidé de ne pas tenir rigueur au Français d'une saison 2025 très décevante et du recrutement controversé de Lewis Hamilton, un succès médiatique en passe de devenir un fiasco sportif. Vasseur a bel et bien été placé sur la sellette. Mais Elkann et Vigna ne lui ont pas trouvé de successeur crédible ou satisfaisant. Son bras droit Jérôme d'Ambrosio ? Bien trop jeune et inexpérimenté. Antonello Coletta, le responsable de Ferrari en Endurance, triple vainqueur au Mans ? Il ne connaît pas la F1. Et puis, il y avait Christian Horner, récemment limogé par Red Bull. Celui-ci a naguère admis à demi-mot discuter avec la Scuderia. Mais l'Anglais a lassé ses anciens employeurs avec son autoritarisme et son ambition de contrôler le moindre secteur de l'entreprise. Des penchants généralement peu goûtés à Maranello...


Ferrari fait donc le choix de la stabilité en conservant Frédéric Vasseur, un manager de trente ans d'expérience, sans doute le mieux à même d'aborder la tournant technologique de 2026. C'est ce qu'indique son communiqué officiel: « Le renouvellement du contrat de Fred reflète la détermination de Ferrari à consolider les fondations posées jusqu'à présent. Sa capacité à diriger sous pression, à privilégier l'innovation et à viser la performance s'inscrit pleinement dans nos valeurs et nos ambitions à long terme. » Vasseur prolongé, la presse italienne va pouvoir se concentrer sur une autre proie. Un Lewis Hamilton en pleine tourmente, par exemple...


Red Bull: Verstappen reste au bercail

Max Verstappen met lui aussi fin à une longue série de spéculations et confirme à Budapest sa présence chez Red Bull Racing en 2026. « Certaines personnes aiment remuer la marmite, créer des histoires, mais pour moi, tout a toujours été très clair pour l'année prochaine. Je discute déjà des plans futurs avec Red Bull, donc cela signifie que je ne partirai pas. » Qu'on se le tienne pour dit ! Ses négociations avec Mercedes, qui semblaient avoir atteint un stade avancé, se sont brisées sur plusieurs écueils, notamment contractuels. Il est permis de penser que l'accord liant le quadruple champion du monde à son équipe jusqu'en 2028 est solidement bétonné, et qu'une indemnité de rupture se chiffrerait à plusieurs dizaines de millions d'euros. Trop cher, sans doute, pour Mercedes, qui bénéficie du reste déjà avec George Russell d'un pilote de premier ordre, de plus en plus aguerri, et avec Kimi Antonelli d'un espoir en devenir.


Par ailleurs, l'éviction de Christian Horner fut sans doute une condition sine qua non posée par le clan Verstappen pour honorer le reste du contrat. Jos Verstappen a fait pression en ce sens, avec sa finesse habituelle... Cela expliquerait pourquoi l'actionnaire malais Chalerm Yoovidhya a fini par lâcher Horner qu'il défendait jusqu'alors bec et ongles. Max Verstappen estime aussi que l'arrivée de Laurent Mekies, à la personnalité beaucoup plus coulante et moins envahissante que celle de son prédécesseur, profitera grandement à RBR et aidera à son relèvement. Reste que le Néerlandais prend un sacré risque, puisque nul ne sait quel sera la valeur du tout nouveau moteur hybride « maison » développé en partenariat avec Ford. Soyons nets: Verstappen pourrait naviguer en 2026 en fond de grille ou finir souvent à pied...


Présentation de l'épreuve

Le Hungaroring poursuit son gigantesque programme de modernisation lancé il y a deux ans. En 2023-2024, une première tranche de travaux avait élargi la voie des stands et créé deux tunnels sous la ligne de départ/arrivée pour fluidifier le trafic des spectateurs. Au cours de l'hiver 2024-2025, un tout nouveau paddock, avec des garages élargis, est sorti de terre, et la grande tribune face aux stands a été entièrement rénovée. Les infrastructures d'accueil font aussi peau neuve tandis qu'un nouveau bitume conçu par la société Dromo a été coulé sur la ligne droite principale. Une troisième phase de travaux aura lieu l'hiver prochain, pour un achèvement prévu en avril 2026. Le gouvernement hongrois a massivement investi pour rénover cette importante vitrine nationale. « Le GP de Hongrie fait partie intégrante de l'histoire moderne du pays », affirme Ádám Schmidt, secrétaire d'État aux Sports. « Il est important de souligner que c'est l'un des évènements sportifs les plus attendus de Hongrie. L'année dernière, plus de 300 000 personnes se sont rendues au circuit, dont 80% en provenance de l'étranger. Cet évènement a un impact global de 26 milliards de forints (plus de 65 millions d'euros) sur le PIB. Chaque forint investi par le gouvernement dans le Hungaroring a généré plus d'un forint et demi de revenus réinjectés dans l'économie hongroise. » Le Grand Prix peut désormais envisager sereinement une nouvelle prolongation de son contrat avec la F1, lequel court actuellement jusqu'en 2032.


Si Max Verstappen restera chez Red Bull en 2026, le marché des transferts commence néanmoins à s'agiter. En Belgique, Valtteri Bottas a été aperçu en longue conversation avec Graeme Lowdon, le patron de la future écurie Cadillac, et le vétéran finlandais a dorénavant bon espoir de devenir le « n°1 » du team américain. En Hongrie, il plaisante à ce sujet avec les journalistes: « Je n'ai pas conclu d'accord avec Cadillac, mais j'en suis proche. Bien sûr, être proche ne signifie pas que cela est certain. Mais si je devais parier... » Bottas ferme ainsi la porte le conduisant chez Alpine, issue que pourrait emprunter Sergio Pérez. Longtemps pressenti pour rejoindre Cadillac, « Checo » se rapprochait du A fléché, où son expérience et ses généreux sponsors seraient accueillis avec chaleur par Flavio Briatore. Quant au second volant chez Cadillac, il fait aussi l'objet de beaucoup de spéculations. Les noms de Yuki Tsunoda, Mick Schumacher ou Felipe Drugovich sont régulièrement avancés, mais l'équipe américaine pourrait opter pour la jeunesse et engager un jeune espoir. On cite l'Irlandais Alex Dunne, l'Américain Jak Crawford, l'Argentin Nicolás Varrone...


Au soir d'un très médiocre Grand Prix de Belgique, George Russell a annoncé qu'une « grande réunion de crise » se tiendrait à l'usine Mercedes de Brackley avant le voyage en Hongrie. Tous les pilotes y sont conviés: Russell lui-même, Andrea Kimi Antonelli, et les essayeurs Valtteri Bottas et Frederik Vesti. Ce « brainstorming » a lieu en effet le surlendemain. La teneur des débats est tenue secrète, mais ils portent évidemment sur l'échec des évolutions apportées à la W16, et notamment la nouvelle suspension arrière qui déstabilise le train postérieur de la monoplace. En toute logique, celle-ci est mise au rancart. Toutefois, Toto Wolff n'a pas apprécié que Russell se répande dans la presse et s'agace des bruits alarmistes: « C'est n'importe quoi, cette histoire de réunion de crise ! Nous n'avons rien improvisé, c'était une réunion trimestrielle ouverte à tous nos pilotes, prévue depuis des mois. » Sentant qu'il a gaffé en parlant de « crise », Russell déclare en Hongrie avoir « peut-être un peu exagéré »...


Toto Wolff est aussi amené à s'exprimer sur le départ de son vieux rival Christian Horner, évincé quelques jours plus tôt par Red Bull. Les échanges verbaux sulfureux entre les deux hommes vont beaucoup manquer aux journalistes, qui guettaient toujours avec impatience leurs banderilles... Le patron de Mercedes lui-même ressent aussi un vide. Au fond, il est toujours stimulant d'avoir un ennemi intime avec lequel se mesurer. Aussi, Wolff dresse pour Horner une oraison aigre-douce:« D'une certaine manière, il va me manquer, parce qu'on s'est beaucoup disputé pendant douze ans. Il s'est souvent conduit comme un c*nnard, et je lui ai dit ! C'était quelqu'un de très polarisant et controversé, mais aussi un excellent acteur pour le casting de la F1. Et puis, ses performances et son palmarès parlent pour lui, et pour son équipe. Et à cet égard, on peut assimiler son départ à la disparition d'un vieux dinosaure. Il ne reste plus beaucoup d'anciens directeurs d'équipe. Je me sens un peu seul... »


Williams annonce une profonde restructuration de son encadrement. D'abord, le directeur des opérations Frédéric Brousseau, en poste depuis 2023, sera à terme remplacé par Axel Kruse qui a occupé les mêmes fonctions pendant quinze ans chez Sauber. Celui-ci connaît déjà Williams pour avoir travaillé au début des années 2000 avec BMW, alors motoriste du team de Grove. Kruse officiera un temps en binôme avec Brousseau, avant une passation de pouvoirs. Puis, l'actuel responsable de la conception Matt Harman, ancien directeur technique d'Alpine, est promu directeur technique et de l'ingénierie. Il sera le bras droit du directeur technique en chef Pat Fry, et chapeautera le cénacle de têtes pensantes arrivées avec lui chez Williams depuis 2024: l'aérodynamicien en chef Juan Molina, le directeur de l'aérodynamique Adam Kenyon, le responsable des composites et structures Steve Winstanley, le directeur des systèmes de performances Richard Frith et le chef des informations et analyses Sorin Cheran.


Le 27 juillet, Fernando Alonso a fêté son 44e anniversaire. Il devient ainsi le plus vieux pilote à conduire en Grand Prix depuis Graham Hill en 1975 (à 46 ans), soit tout juste un demi-siècle. Cependant, son état de forme de physique suscite certaines inquiétudes. Vendredi 1er août, Alonso fait l'impasse pour les premiers essais libres en raison de douleurs lombaires, un mal récurrent chez lui depuis au moins un an. L'essayeur Felipe Drugovich est réquisitionné pour le supplanter lors de cette séance, et son forfait est même envisagé. « Fernando a développé ce problème musculaire après Spa, explique Mike Krack, directeur d'Aston Martin. Avec un calendrier aussi intense, il n'y a jamais assez de temps de récupération, même pour dormir, car il faut voyager. Nous avons choisi d'offrir plus de repos à Fernando en faisant l'impasse sur ces EL1 qui sont la séance la moins importante. » Alonso, tel le phénix, ne tarde pas à renaître de ses cendres. Après un passage chez le médecin, et sans doute la prise d'une bonne dose d'antidouleurs, il est déclaré bon le service et reprend le volant pour les seconds essais libres. Aussitôt, il réalise d'excellents chronos et fait taire une fois de plus ceux qui voulaient enterrer le « Vieux »...


Essais et qualifications

La journée du vendredi se déroule sous un chaud soleil. Les McLaren dominent la première séance libre, et le meilleur chrono revient à Norris (1'16''052''') devant Piastri et Leclerc. Plus tard, les Papayes récidivent en EL2, et Norris est encore une fois le plus rapide (1'15''624'''), toujours devant Piastri et Leclerc. Samedi à la mi-journée, les McLaren sont encore au zénith, mais cette fois Piastri (1'14''916''') précède Norris (1'14''948''').


Les qualifications commencent sous une forte chaleur (30°C dans l'atmosphère, plus de 50°C sur la piste), mais une légère averse tombe au début de la Q2. Si la piste reste sèche, le mercure s'effondre de 10°C. Seul pilote à menacer les McLaren depuis le début du week-end, Leclerc arrache une pole-surprise (1'15''372'''), la première de Ferrari en 2025, que lui-même admet ne pouvoir expliquer ! Hamilton (12e) est en revanche éliminé dès la Q2 et semble atterré par l'écart qui le sépare de son équipier: « Je suis nul, absolument nul... l'équipe doit changer de pilote ! » Les pilotes McLaren (Piastri 2e, Norris 3e) ratent la pole pour quelques millièmes et blâment un changement de direction du vent. Ils demeurent toutefois favoris pour la course. La Mercedes est revigorée par le retour à l'ancienne suspension. Russell est quatrième, à moins d'un dixième de la pole. Antonelli (15e) est éliminé en Q2, mais a perdu son meilleur chrono pour un passage hors limites. Les Aston Martin (Alonso 5e, Stroll 6e) sont transfigurées depuis Spa, sans doute parce que ce circuit leur convient beaucoup mieux, et peuplent la troisième ligne.


Bortoleto hisse sa Sauber en septième position et réalise ainsi la meilleure qualification de sa jeune carrière. Hülkenberg (19e) est en revanche encore éliminé en Q1, selon lui à cause d'un manque d'équilibre. Red Bull vit un week-end calamiteux. Verstappen (8e) déplore un manque total de grip et d'équilibre. Tsunoda (16e) est encore éliminé d'emblée, même s'il n'a concédé qu'un dixième à son équipier en Q1. Très compétitives en essais libres, les Racing Bulls (Lawson 9e, Hadjar 10e) ont pâti de la chute des températures en qualifications. Chez Haas, Bearman (11e) devance nettement Ocon (18e), incapable d'expliquer sa contre-performance. Les Williams n'ont guère d'adhérence ce week-end. Si Sainz (13e) surnage, Albon (20e) sombre corps et biens. Enfin, chez Alpine-Renault, Colapinto (15e) devance pour la première fois Gasly (17e), mais l'A525 est très sous-vireuse.


Le Grand Prix

La course se déroule sous un ciel nuageux. La pluie est redoutée mais ne tombera pas. La majorité du peloton part en pneus Pirelli médiums (C4). Sainz, Albon et Hülkenberg sont en gommes tendres (C5), Hamilton et Gasly en pneus durs (C3). La stratégie à deux arrêts est privilégiée, mais Aston Martin, Haas et Racing Bulls prévoient un seul pit-stop pour leurs pilotes, tactique également adoptée pour Hamilton, Bortoleto ou Gasly. Tsunoda s'élance encore depuis les stands après des modifications sur sa machine sous parc fermé.


Départ: Leclerc démarre bien tandis que Norris, bien parti, tente de déborder Piastri par l'intérieur. L'Australien serre son équipier vers la droite et garde l'ascendant. Ainsi gêné, Norris est dépassé par Russell au freinage, puis Alonso l'attaque à la réaccélération.


1er tour: Piastri repousse une attaque de Russell au second tournant tandis que Alonso déborde Norris par l'intérieur. Leclerc mène devant Piastri, Russell, Alonso, Norris, Bortoleto, Stroll, Lawson, Verstappen et Bearman.


2e: Piastri reste sur les talons de Leclerc. Verstappen prend la huitième place à Lawson.


3e: Leclerc repousse Piastri à une seconde. Norris efface Alonso au premier virage tandis que Verstappen dépasse Stroll.


4e: Leclerc prend deux secondes d'avantage sur Piastri. Verstappen recolle à Bortoleto, qui tout son équipier Hülkenberg est placé sous enquête par les commissaires pour départ anticipé. L'Allemand change déjà ses pneus au tour suivant.


6e: Leclerc précède Piastri (3s.), Russell (4.4s.), Norris (5.7s.), Alonso (10s.), Bortoleto (10.6s.), Verstappen (10.7s.), Stroll (11.5s.), Lawson (12.3s.), Bearman (13.1s.), Hadjar (13.7s.) et Sainz (14.3s.).


8e: Piastri est désormais un peu plus rapide que Leclerc. Bortoleto est blanchi par les commissaires pour son envol, mais pas Hülkenberg qui écope de 5 secondes de pénalité.


9e: Leclerc devance Piastri (3s.), Russell (5s.), Norris (7.3s.), Alonso (15.8s.), Bortoleto (16.5s.), Verstappen (17s.), Stroll (18s.), Lawson (18.8s.), Bearman (19.6s.), Hadjar (20.4s.) et Sainz (21s.). Antonelli et Hamilton suivent aux 13e et 14e rangs.


11e: Norris est désormais aux trousses de Russell. Alonso résiste à Bortoleto, lui-même pressé par Verstappen.


13e: L'écart entre Leclerc et Piastri tombe sous les trois secondes. Norris est à une seconde et demie de Russell.


14e: Leclerc est premier devant Piastri (3s.), Russell (6s.), Norris (7.2s.), Alonso (18.4s.), Bortoleto (20s.), Verstappen (21.5s.), Stroll (22.6s.) et Bearman (24.6s.). Colapinto chausse les pneus durs.


15e: Ocon prend des pneus durs et Albon des médiums. Le Thaïlandais passe à cette occasion devant le Français.


16e: Les écarts sont stables parmi le quatuor de tête. Sainz chausse des pneus durs.


18e: Décroché par Bortoleto, Verstappen s'empare de pneus durs et se relance en 16e position, entre Hülkenberg et Sainz.


19e: Piastri stoppe chez McLaren, se saisit de pneus durs et se relance derrière Alonso. Will Joseph, ingénieur de Norris, demande à celui-ci de réduire son premier relais. « Mes pneus sont morts » confirme l'Anglais. Une pure feinte...


20e: Leclerc chausse les pneus durs (2s.) et reprend la piste devant Piastri, mais bloque une roue au premier freinage. Norris reste dehors et s'empare du commandement. Russell s'empare aussi des enveloppes blanches et se retrouve sixième.


21e: Leclerc prend la seconde place à Alonso au virage n°1. Russell double Bortoleto. Tsunoda stoppe chez Red Bull et chausse curieusement des pneus tendres.


22e: Piastri efface Alonso. Verstappen dépasse Hülkenberg à la chicane. Le pilote Haas court-circuite cet enchaînement. Antonelli s'empare de gommes dures.


23e: Norris précède Leclerc (10.4s.), Piastri (12.6s.), Alonso (15.8s.), Russell (17.5s.), Bortoleto (22.2s.), Stroll (23.7s.), Lawson (26.3s.), Bearman (31s.) et Hadjar (31.7s.).


24e: Verstappen déborde Gasly par l'extérieur du second tournant et conquiert ainsi la douzième position.


26e: Leclerc revient à neuf secondes de Norris. Comprenant que son équipier est parti pour n'effectuer qu'un arrêt, Piastri demande à son ingénieur Tom Stallard s'il pourra faire de même. Réponse: « Ce sera difficile. » Russell vient à bout d'Alonso.


28e: Norris devance Leclerc (5s.), Piastri (6.5s.), Russell (14.7s.), Alonso (19.7s.), Bortoleto (26s.), Stroll (28.2s.), Lawson (30.2s.), Bearman (42s.), Hadjar (42.5s.), Hamilton (43s.) et Verstappen (43.5s.).


29e: Verstappen assaille Hamilton par l'intérieur au sommet de la grande côte et passe en force. Le pilote Ferrari vire large et emprunte l'échappatoire asphalté pour revenir en piste.


30e: Leclerc est revenu à trois secondes et demie de Norris. Verstappen déborde Hadjar à la chicane. En proie à un gros sur-virage, Bearman change de pneus.


31e: Norris arrive chez McLaren, reçoit des pneus durs de façon exceptionnellement rapide (1.9s. !), puis reprend la piste en quatrième position. Leclerc retrouve le commandement.


32e: Leclerc compte une seconde et demie d'avance sur Piastri. Russell roule à dix secondes du leader. Dix-neuf secondes séparent Norris de Leclerc.


33e: Hadjar et Gasly passent aux stands. Le Francilien prend des pneus durs et le Normand des pneus médiums. Ce dernier reste bloqué six secondes: Alpine a encore gambergé...


35e: Piastri accélère et revient à moins de deux secondes de Leclerc. L'Australien sait où se trouve le danger: Norris, qui ne s'arrêtera plus, est le plus rapide en piste (1'20''752'''). Second arrêt de Colapinto.


37e: L'écart est stable entre Leclerc et Piastri. Cependant Norris est revenu à quinze secondes du leader. Stroll se saisit de pneus durs et repart en 12e position.


39e: Leclerc est premier devant Piastri (1.7s.), Russell (10s.), Norris (14.8s.), Alonso (31.5s.), Bortoleto (37.8s.), Lawson (44s.), Verstappen (46.5s.), Hamilton (55.4s.), Hülkenberg (59.2s.), Sainz (1m. 01s.) et Stroll (1m. 02s.). Albon prend les pneus durs.


40e: Alonso s'empare de gommes dures (2.9s.) et se réinsère devant Hamilton. Tsunoda chausse aussi les pneus blancs.


41e: Leclerc apparaît chez Ferrari pour mettre les pneus durs, de nouveau très rapidement (2s.). Il repart six secondes derrière Norris qui ne doit plus s'arrêter. Bortoleto et Lawson effectuent leur unique pit-stop et prennent aussi le composé dur. Stroll déborde Hülkenberg.


42e: Hülkenberg prend des pneus blancs et subit sa pénalité, ce qui le relègue très loin, à un tour des leaders.


43e: Piastri a neuf secondes d'avance sur Russell, poursuivi par Norris. Étonnement, Leclerc ne remonte pas sur ce duo, et perd même du temps. Hamilton prend les gommes blanches et tombe au 16e rang.


44e: Russell stoppe chez Mercedes, chausse les enveloppes dures (2.9s.) et ressort quatrième. Les deux McLaren sont en tête et neuf secondes les séparent. Antonelli déborde Sainz par l'intérieur du premier virage et se retrouve dixième.


46e: Piastri se saisit de pneus durs dans un arrêt-éclair (1.9s.). Il reprend la piste en troisième position, à cinq secondes de Leclerc. Norris est le nouveau leader.


47e: Norris devance Leclerc (7.2s.), Piastri (12s.), Russell (18.3s.), Verstappen (42s.), Alonso (51s.), Bortoleto (52.5s.), Stroll (55.2s.), Lawson (59s.), Antonelli (1m 03s.), Hadjar (1m. 06s.) et Sainz (1m. 07s.).


49e: Piastri revient à deux secondes d'un Leclerc bien lent. Verstappen prend les pneus durs (2.2s.) et se retrouve neuvième, juste devant Antonelli. Bearman abandonne: suite à des dégâts sur son plancher, sa Haas devenait incontrôlable.


50e: Hamilton a doublé Gasly et Ocon, et se retrouve treizième. Il doublera Sainz au tour suivant. Une bousculade sans conséquence oppose Hülkenberg et Tsunoda au virage n°1. L'Allemand vire au large.


51e: Piastri ouvre son DRS dans la ligne droite principale et déborde Leclerc sans difficulté par l'extérieur. Sainz prend les pneus médiums.


53e: Norris précède Piastri (6.1s.), Leclerc (11.3s.), Russell (15s.), Alonso (53.4s.), Bortoleto (55.6s.), Stroll (58s.), Lawson (1m. 01s.), Verstappen (1m. 02s.), Antonelli (1m. 08s.), Hadjar (1m. 10s.) et Hamilton (1m. 15s.).


54e: Par radio, Leclerc estime sa voiture « cassée » et doute de pouvoir finir sur le podium... Russell est revenu à trois secondes de la Ferrari. Verstappen menace Lawson pour la huitième place.


56e: Piastri conclut son meilleur temps de l'après-midi (1'19''412''') et revient à moins de cinq secondes de Norris.


58e: Norris n'a plus que quatre secondes d'avance sur son équipier. Leclerc et Russell sont dans le trafic. Moins d'une seconde les sépare.


60e: Norris précède Piastri (3s.), Leclerc (19.2s.), Russell (19.7s.), Alonso (57s.), Bortoleto (1m. 01s.), Stroll (1m. 03s.), Lawson (1m. 05s.), Verstappen (1m. 06s.), Antonelli (1m. 15s.), Hadjar (1m. 17s.) et Hamilton (1m. 18s.).


61e: Russell tente de plonger à l'intérieur du premier virage pour surprendre Leclerc, mais celui-ci ferme la porte, assez tardivement. Le Monégasque garde l'avantage.


62e: Russell ouvre son aileron mobile et déboîte Leclerc avant le premier tournant. Le Monégasque se décale deux fois vers la droite, mais Russell ne laisse pas intimider, insiste et passe en force. Les deux monoplaces se sont cependant frôlées. Leclerc tente de plonger à l'intérieur au second tournant, sans succès.


63e: Piastri revient à une seconde et demie de Norris qui arrive sur Hamilton et Hadjar. À un tour de là, Hülkenberg a doublé les Williams et rejoint Gasly.


64e: Les McLaren prennent un tour à Hamilton. Hülkenberg et Sainz doublent Gasly au premier virage. Le Rouennais contre-attaque au virage n°2 en poussant le Madrilène hors piste.


65e: Norris précède Piastri (0.8s.), Russell (22.2s.), Leclerc (27.3s.), Alonso (59s.), Bortoleto (1m. 02s.), Stroll (1m. 04s.), Lawson (1m. 05s.), Verstappen (1m. 06s.), Antonelli (1m. 17s.), Hadjar (1m. 18s.) et Hamilton (-1t.).


66e: Piastri a désormais l'usage du DRS contre Norris. Tous deux prennent un tour à Hadjar.


68e: Piastri esquisse un assaut contre son équipier par l'intérieur du premier tournant, mais il est trop loin pour se hisser à sa hauteur. Gasly écope de 10 secondes de pénalité pour l'incident avec Sainz.


69e: DRS ouvert, Piastri abat sa dernière carte contre Norris: il plonge à l'intérieur, retarde son freinage, mais ne parvient pas à rejoindre l'autre McLaren. L'Australien écrase la pédale de frein et bloque vivement sa roue avant-droite. La collision est évitée d'un cheveu. Leclerc reçoit une sanction de 5 secondes pour sa conduite erratique devant Russell. Cette pénalité lui sera indolore.


70e et dernier tour: Piastri reste jusqu'au bout dans la roue de son équipier sans pouvoir l'attaquer.


Lando Norris remporte le GP de Hongrie devant son équipier Piastri, et donne à McLaren sa 200e victoire en F1. Russell complète le podium. Leclerc se classe quatrième. Alonso décroche une excellente 5e place. Bortoleto (6e) offre huit points à Sauber. Stroll finit septième, Lawson huitième. Verstappen se contente d'une piètre 9e place. Antonelli (10e) inscrit un petit point. Suivent Hadjar, Hamilton, Hülkenberg, Sainz, Albon, Ocon, Gasly, Tsunoda et Colapinto. Gasly perd deux places du fait de sa pénalité et se retrouve bon dernier.


Après la course: Norris gagne au bluff

Victorieux pour la cinquième fois cette saison, Lando Norris a joué un bon tour à ses concurrents. Il a su effacer un départ manqué par une stratégie originale à un seul arrêt, quitte à bluffer Charles Leclerc et son propre équipier Oscar Piastri en annonçant par radio que ses pneus étaient « morts » plus de dix tours avant de les remplacer. Son exploit n'est pas mince: il est rarissime de gagner sur le tourniquet hongrois en bouclant le premier tour en cinquième position ! « C'est la première fois que je gagne de cette manière, après un envol raté et avec une stratégie totalement alternative, souligne le Britannique. Franchement, après le premier tour, je ne pensais pas du tout pouvoir gagner. Mon départ était bon pourtant. Mais j'ai dû me décaler sur la droite. Faire autrement m'aurait amené à freiner brusquement. Cependant, tout bien pesé, me retrouver cinquième m'a permis de choisir cette stratégie décalée. Honnêtement, je ne pensais pas que cela allait marcher au début du second relais. Toutefois, j'avais réussi à préserver les pneus médiums pendant 32 tours. Il n'était donc pas saugrenu de penser que je pouvais ménager les durs pendant 38 boucles. Le plus ardu, ce fut lorsque Piastri est revenu. Il fallait attaquer, garder les pneus chauds, mais pas trop, éviter les blocages de roues. Au final, c'est donc un succès fort gratifiant ! »


Oscar Piastri est un peu le dindon de ce dimanche magyar. Il a longtemps pensé que son adversaire principal était Charles Leclerc, et son objectif était de lui chiper la victoire en calquant sa stratégie sur celle de Ferrari. C'était sans compter sue le pari de Lando Norris de ne stopper qu'une fois au lieu de deux... Et même s'il a rattrapé l'autre McLaren en fin d'épreuve, il est très difficile de doubler sur ce circuit, surtout avec des pneus usés. « J'ai fait de mon mieux et j'ai réussi à doubler Leclerc, soupire l'Australien. Évidemment, on va dire que je me suis trop concentré sur lui et pas assez sur Norris. Quelle était la meilleure chose à faire ? Pas facile de répondre. Au fond, Norris n'avait pratiquement rien à perdre en tentant une course à un seul arrêt. Moi si. Après, même si je l'ai rattrapé, je ne pouvais pas le doubler. J'étais rapide dans l'air propre, mais dès que j'étais derrière lui, il était incroyablement difficile de résister aux turbulences. Je ne sais donc pas si j'aurais pu le doubler avec quelques tours en plus. Probablement pas. » L'attaque de Piastri sur Norris dans le pénultième tour fut en tout cas fort hardie. Comme en Autriche, la collision entre les Papayes a été évitée pour quelques centimètres... « J'ai encore failli avoir un infarctus ! » sourit Zak Brown.


Andrea Stella confirme en tout cas que l'unique arrêt de Norris n'était pas prémédité et fut décidé en cours de route, lorsqu'il est apparu que le pilote anglais avait fort bien ménagé ses pneus médiums: « Notre stratégie de base reposait sur deux arrêts. Et à l'issue du premier relais, nous ne pensions toujours pas qu'un arrêt serait viable. Mais bravo à Lando: il a réalisé des chronos solides avec des pneus usés. Au fil de la course, on s'est convaincu que cette stratégie pouvait devenir pertinente, mais cela n'était pas planifié. Concernant Oscar, nous avions misé sur un second arrêt bien calibré pour tenter de passer Leclerc, espérant un écart de performance suffisant pour créer l'opportunité. Et cela a fonctionné. Mais nous souhaitions qu'il ait aussi les pneus pour rivaliser avec Lando en fin de course. Au final, ce fut le cas, et donc les deux options se sont avérées assez équivalentes. » Au final, McLaren obtient donc sa 200e victoire en Grand Prix, son quatrième doublé consécutif, et avec 11 victoires en 14 courses, peut très raisonnablement envisager de battre son record de 15 victoires en une saison établi par Ayrton Senna et Alain Prost en 1988.


George Russell apporte à Mercedes un podium bienvenu après une suite de Grands Prix très difficiles. L'Anglais critique néanmoins le comportement de Charles Leclerc qui a dangereusement bougé devant lui pour défendre sa position. Peut-être pour se venger, il avance une explication à l'effondrement du Monégasque en fin de course: l'usure de son patin aurait été excessive et Ferrari aurait volontairement accru la pression des pneus pour éviter une disqualification. D'où un rythme plus lent... Un argument très vite réfuté par la Scuderia. « Un tas de c*nneries ! » s'exclame Frédéric Vasseur. Quoiqu'il en soit, Russell se félicite du rythme retrouvé de la W16, maintenant que les dernières évolutions ont été « jetées à la poubelle », selon la formule imagée de Toto Wolff. Quant à Andrea Kimi Antonelli, dixième, il inscrit son premier point depuis cinq courses. Pas de quoi grimper aux rideaux. Le jeune Italien a vraiment besoin de se ressourcer durant la pause estivale...


Charles Leclerc est fort marri. Parti en pole position, il pense avoir laissé filer une rare occasion de victoire pour Ferrari, peut-être la seule de la saison. Pour une raison mystérieuse (malgré les soupçons de Russell), sa SF-25 n'a pas su conserver ses pneus lors du troisième et dernier relais, d'où une quatrième place très décevante. « Tout allait bien jusqu'au 40e tour, où j'ai eu un problème avec mon châssis, je ne sais pas lequel, narre Leclerc. Soudain, je roulais deux secondes au tour moins vite que les McLaren. C'était inconduisible. Dans ces circonstances, débattre de la stratégie était secondaire. Je ne retire donc rien de positif d'un week-end qui se termine comme ça. » Si Leclerc est frustré, que dire de Lewis Hamilton, douzième à un tour ? Après avoir avoir déclaré la veille que Ferrari devrait lui trouver un remplaçant (!), le quadragénaire apparaît profondément abattu. « J'ai seulement envie de partir d'ici ! » lâche-t-il en pesant ses mots. D'aucuns s'alarment. Hamilton serait-il sur le point de tout laisser tomber ? « Non, j'aime encore la course », conclut-il avant de tourner les talons. Dans les jours suivants, Frédéric Vasseur s'échine à persuader la presse que la motivation de son champion et ami est intacte. Mais il ne convainc pas grand-monde. Au point que le vieux Bernie Ecclestone présente sa solution au problème: « Ferrari devrait payer Hamilton pour qu'il raccroche. Ce serait dans l'intérêt des deux parties !... »


Grâce à un excellent Gabriel Bortoleto, Stake-Sauber inscrit huit points de plus au championnat des constructeurs, mais cède tout de même la sixième place de celui-ci à Aston Martin qui engrange seize unités récoltées par Fernando Alonso (cinquième) et Lance Stroll (septième). Le vétéran espagnol a particulièrement impressionné par sa résilience, alors qu'il souffrait d'un mal de dos qui a failli le contraindre au forfait. Toutefois, il admet ne pas comprendre pourquoi son bolide, en fond de tableau en Belgique, a soudainement repris vie en Hongrie. Mike Krack félicite en tout cas ses pilotes d'en avoir tiré le meilleur parti: « Il faut surtout saluer Alonso et Stroll pour avoir su appliquer notre stratégie à un seul arrêt. Voilà notre meilleure performance de la saison, de quoi aborder la trêve estivale avec confiance. » La lutte pour les places d'honneur promet d'être intense entre Williams (5e, 70 points), Aston Martin (6e, 52 pts), Stake-Sauber (7e, 51 pts) et Racing Bulls (8e, 45 pts).


Enfin, Red Bull a vécu un week-end cauchemardesque, conclu par deux maigres points rapportés par un Max Verstappen. « Nous avons tout essayé pour trouver les meilleurs réglages, en vain », soupire Laurent Mekies. « Nous n'avons jamais réussi à exploiter les pneus ce week-end, hormis sur quelques tours », précise Helmut Marko qui tire au passage un trait définitif sur les espoirs de titre mondial pour Verstappen. Quant au Hollandais, convoqué par les commissaires pour sa passe d'armes litigieuse avec Lewis Hamilton, il ne trouve rien de mieux que de pester publiquement contre l'absence de ce dernier qui n'a pas jugé bon de se déplacer pour cette peccadille !... Finalement blanchi, Verstappen tire un bilan lapidaire de son dimanche: « Peu importait que je fusse pénalisé ou non, que j'obtinsse deux points ou rien... Ce week-end fut horrible. » Comme son ennemi Hamilton, il a visiblement besoin de bonnes vacances... Rendez-vous quatre semaines plus tard chez lui, à Zandvoort.


Sources :

- Nextgen-auto.com

Tony