Transferts - Mercedes: Russell face à la menace Verstappen
Voilà plusieurs semaines que la presse spécule autour de l'avenir de George Russell qui arrive cette année en fin de contrat avec Mercedes. A priori, sa reconduction serait toute naturelle. Lors de ses trois premières saisons avec l'Étoile, l'Anglais s'est affirmé comme un pilote de grande classe, malmenant très sérieusement Sir Lewis Hamilton himself. En cette année 2025, il est le leader incontesté de l'équipe. Le jeune Andrea Kimi Antonelli, aussi brillant soit-il, ne le menace guère. Mieux, Russell vient d'offrir à Mercedes sa première victoire de la saison quinze jours plus tôt au Canada. Et pourtant, son futur est incertain, à cause de son ennemi intime Max Verstappen. En effet, le quadruple champion du monde demeure très courtisé par Toto Wolff, et en Autriche, Russell lui-même dévoile l'existence de ces négociations. Après une première tentative infructueuse en 2024, Wolff paraît cette fois résolu à recruter Verstappen en mettant en avant deux forts arguments: un salaire que l'on devine mirobolant et le nouveau groupe propulseur hybride Mercedes qui serait le plus avancé du plateau. De quoi faire réfléchir le Néerlandais qui émet de sérieux doutes sur la compétitivité du futur moteur Red Bull-Ford, le premier conçu par l'usine de Milton Keynes... Après ce week-end autrichien, plusieurs journalistes font état du bon avancement des négociations entre le Batave et Toto Wolff.
En révélant au grand jour les contacts entre Verstappen et son équipe, Russell met la pression sur cette dernière. Jusqu'ici, le pilote britannique a toujours assuré qu'il ne négociait qu'avec Mercedes pour 2026. On peut évidemment en douter. Si d'aventure, malgré ses incontestables mérites, il devait laisser la place à la super-star de la Formule 1, il pourrait effectuer le chemin inverse en rejoignant Red Bull. Certes, Christian Horner ne s'est pas privé ces derniers mois d'éreinter Russell et de dénoncer son caractère « pleurnichard », afin de défendre Verstappen après leurs multiples algarades. Mais on a déjà vu rabibochages plus spectaculaires. En outre, privée de Verstappen, Red Bull n'aurait pas d'autre pilote de premier ordre à piocher sur le marché. Mais Russell pourrait aussi rejoindre Aston Martin qui cherche un leader pour succéder à Fernando Alonso. Là encore, Verstappen pourrait lui chiper la place, mais si ce dernier déclinait l'offre de Lawrence Stroll, alors Russell serait le candidat n°1 des Verts de Silverstone.
Présentation de l'épreuve
Après le Grand Prix du Canada quinze jours plus tôt, celui d'Autriche s'assure à son tour sa présence à très long terme au calendrier de la Formule 1. Stefano Domenicali annonce la signature d'un nouveau contrat courant jusqu'en... 2041 ! Une prolongation qui n'étonne personne puisque la société promotrice, Projekt Spielberg GmbH & Co KG, appartient à Red Bull qui a évidemment mis sur la table les moyens de conserver « son » épreuve. Domenicali salue au passage la mémoire de Dietrich Mateschitz qui a racheté ce circuit en 2005, l'a reconstruit et l'a ramené au programme du championnat du monde en 2014, pour en faire un événement sportif populaire et festif, l'une des manifestations attirant le plus monde chaque année en Autriche.
Ferrari apporte une importante évolution à sa SF-25, avec notamment un plancher redessiné couplé à un nouveau diffuseur. D'autres modifications suivront au GP de Grande-Bretagne. L'objectif est de rendre de l'équilibre à un train arrière très capricieux. De la réussite de ce package dépend sans doute la saison de l'équipe italienne qui, à quelques mois de l'introduction du nouveau règlement technique, ne pourra pas consacrer davantage d'argent et d'énergie à une monoplace de toute évidence ratée. Pour l'heure, les pilotes affichent des attentes très mesurées. « Je pense que nous aurons une avancée, mais pas un bouleversement, énonce Charles Leclerc. Nous ne comblerons probablement pas l'écart avec McLaren et Red Bull. Ils sont trop loin pour le moment. » Lewis Hamilton déclare de son côté que Ferrari pourrait tirer des « informations inattendues » de ces évolutions, mais n'en attend visiblement pas grand-chose. Le septuple champion du monde se concentre en fait déjà sur la saison 2026.
Les spéculations autour d'une possible éviction de Frédéric Vasseur sont allés bon train au cours des deux semaines séparant les Grands Prix du Canada et d'Autriche, au point d'excéder l'intéressé qui n'a pas de mots assez durs pour dénoncer les journalistes italiens: « On jette des noms en pâture, on invente des recrutements qui n'ont jamais existé, on dit que Leclerc va partir chez Mercedes l'année prochaine... Soit ces journalistes veulent faire du clic et exister grâce à cela, soit ils cherchent à perturber l'équipe. Ou peut-être les deux ! » Par ailleurs, à Montréal, Vasseur en avait intrigué plus d'un en proclamant que « tout avait changé ces dernières années à Maranello, à l'exception d'une chose », sans préciser laquelle... On en est là, lorsque, dimanche matin, à quelques heures du Grand Prix, Ferrari annonce que Vasseur manquera celui-ci « pour des raisons personnelles » et sera remplacé par son adjoint Jérôme d'Ambrosio ! Le Français quitte en effet le circuit en catimini, laissant le paddock dans l'expectative. Les rumeurs les plus folles bruissent alors, mais Vasseur a hélas une excellente raison de s'en aller: sa mère vient de mourir à l'âge de 76 ans.
La collision entre Lando Norris et Oscar Piastri à Montréal a évidemment fait couler beaucoup de salive. La responsabilité du pilote anglais étant flagrante, les analystes glosent une fois de plus sur sa fragilité psychologique. En outre, certains avancent que McLaren misera dorénavant de préférence sur Piastri pour décrocher le titre des pilotes. « Je pense qu'il a été décidé en interne que l'équipe s'appuiera sur Piastri, estime ainsi Ralf Schumacher. Norris montre trop de faiblesses et commet trop d'erreurs. À Montréal, il s'est excusé, ce qui montre qu'il est quelqu'un de bien, mais les gens bien remportent rarement des titres. » Et si l'on a récemment appris que Norris faisait appel aux services d'un « coach mental », Schumacher doute que ce dernier obtienne de grands résultats: « On ne transforme pas une vache en tigre. Norris sait qu'il peut faire de grandes choses, mais il y a toujours un petit quelque chose dans son esprit qui vient semer le doute. Des gars comme Alonso, Verstappen et Piastri ne se posent pas ce genre de questions. » En tout cas, chez McLaren, tout va très bien dans le meilleur des mondes. L'accrochage québécois appartient au passé. Lando Norris a présenté ses excuses, Andrea Stella en est très content et Oscar Piastri aussi (bien que son équipier maladroit ait failli l'éliminer...). Les « Papayas Rules », laissent les deux pensionnaires de Woking libres de se battre et ne changeront pas d'un iota (pour le moment). Et Norris estime, contrairement à ses détracteurs, qu'il ne gagnerait rien à se montrer plus « dur », plus impitoyable: « Peut-être que cela pourrait s'avérer nécessaire, mais je n'en vois pas l'utilité pour le moment. Ce n'est pas dans mon caractère. » On l'a remarqué.
Williams annonce la prolongation « pour une longue durée » du contrat de son team principal James Vowles. L'ancien stratège de Mercedes, arrivé à la tête de l'écurie de Grove en 2023, récolte les fruits de ses bons résultats. Vowles est parvenu, bon an mal an, à rénover une bonne part des infrastructures obsolètes du team, tout en balayant des méthodes de travail vieillottes, héritées des années 1990 et 2000. Après deux saisons assez difficiles, Williams se redresse nettement cette année en occupant avec confort la cinquième place du championnat des constructeurs. Mais Vowles sait que sa tâche est loin d'être achevée. La modernisation de l'usine de Grove est un processus de longue haleine qui prendra encore des années, tandis que l'équipe doit aborder idéalement le tournant de la nouvelle réglementation technique. Mais il reçoit un coup de chapeau de Matthew Savage, président de Dorilton Capital, le groupe propriétaire de l'écurie: « James a apporté son expérience, son énergie et son leadership pour nous amener au pied du podium. Nous ne sommes pas encore revenus au sommet, mais vous pouvez sentir l'élan que nous construisons à Grove. »
Le 27 juin, le Groupe McLaren fait sensation en annonçant l'arrivée dans son conseil d'administration de Luca di Montezemolo, l'ancien président de Ferrari ! Le vieux marquis y retrouve le président du groupe Paul Walsh et le directeur général de McLaren Racing Zak Brown, tandis que trois administrateurs liés au fonds souverain bahreïni Mumtalakat, propriétaire du groupe, présentent leur démission. Il est difficile pour le moment d'interpréter ces informations, comme de décrire le rôle qu'occupera Montezemolo, mais l'arrivée de celui-ci chez McLaren ne manque pas de sel pour qui se souvient de la terrible rivalité qui a opposé cette marque à Ferrari dans les années 1990 et 2000... Depuis sa retraite, Ron Dennis a dû esquisser un sourire.
Gianpiero Lambiase, l'emblématique ingénieur de piste de Max Verstappen, est absent ce week-end pour des raisons personnelles. Pour la première fois depuis son arrivée chez RBR en 2016, le Hollandais devra donc collaborer avec un autre interlocuteur, en l'occurrence Simon Rennie, l'ancien ingénieur de Mark Webber, Daniel Ricciardo et Alexander Albon, actuellement chef de l'équipe du simulateur de Milton Keynes. Lambiase retrouvera ses fonctions dès le prochain rendez-vous, huit jours plus tard à Silverstone.
Signe de sa montée en puissance, Aston Martin lance à son tour son académie officielle de jeunes pilotes. Il s'agit en réalité du prolongement d'un « programme d'accompagnement » qui cornaquait déjà l'Américain Jak Crawford, pilote DAMS en Formule 2. En Autriche, le team de Silverstone annonce que son premier « poulain » sera l'Espagnol Mari Boya (21 ans) qui conduit actuellement pour Campos en Formule 3. Cette académie devient donc la huitième du peloton, les seules structures ne disposant pas de ce type de viviers étant Haas et, pour des raisons évidentes, Racing Bulls.
Deux « rookies » roulent lors des premiers essais libres du vendredi. D'abord, Ferrari prête le volant de Charles Leclerc au Suédois Dino Beganovic, déjà aperçu en Chine. McLaren confie de son côté la voiture de Lando Norris à un de ses protégés, l'Irlandais Alex Dunne, vice-champion de F3 britannique en 2023 et actuel leader du championnat du monde de F2 avec Rodin Motorsport.
Plusieurs équipes apportent quelques retouches techniques ce week-end. McLaren présente une nouvelle suspension avant, ainsi que des écopes de freins avant et arrière revues. La Red Bull RB21 possède de nouveaux bords de plancher. Mercedes a un nouveau capot moteur spécifique avec une sortie plus large à l'arrière. Racing Bulls arbore un nouvel aileron avant et un aileron arrière reprofilé. Enfin, Sauber lance un plancher avec des bords et un diffuseur revus, ainsi qu'un nouvel un aileron arrière.
Essais et qualifications
Les essais du vendredi se déroulent sous une forte chaleur. Lors de la première séance libre, les écarts sont très faibles, dix-sept pilotes se tenant en huit dixièmes ! Le meilleur chrono revient à Russell (1'05''542'''). Le débutant Dunne se met en vedette avec le 4e chrono au volant de sa McLaren. Plus tard, Norris se montre le plus rapide (1'04''580''') devant son équipier Piastri. Samedi, en fin de matinée et sous une chaleur intense, Norris garde l'ascendant (1'04''324''').
L'après-midi, Norris signe avec aisance la 12e pole position de sa carrière (1'03''971'''). McLaren ne signe pas le doublé puisque Piastri (3e) n'a pu réaliser de second chrono en Q3 à cause d'un tête-à-queue de Gasly. Leclerc décroche le deuxième temps, à une demi-seconde certes de Norris, mais le Monégasque salue les évolutions apportées par Ferrari. Après des soucis de boîte la veille, Hamilton (4e) décroche sa meilleure qualification de la saison. Il provoque toutefois en Q2 un drapeau rouge suite à un curieux incident: une étincelle générée par son patin en titane crée un petit incendie dans l'herbe en bord de piste ! Comme attendu, les Mercedes souffrent de la chaleur et des courbes rapides. Russell estime qu'il ne pouvait faire mieux que sa 5e place, tandis que Antonelli (9e) admet avoir commis des erreurs. Lawson se distingue enfin en décrochant une superbe sixième position avec sa Racing Bulls. Son équipier Hadjar (13e) ne franchit pas la Q2.
Red Bull ne brille pas à domicile: Verstappen (7e) déplore une perte d'adhérence radicale et rend près d'une seconde à Norris. Tsunoda (18e) se plaint lui aussi d'une absence d'équilibre. Bortoleto atteint pour la première fois la Q3 et place sa Sauber au 8e rang sur ce circuit qu'il affectionne (il a gagné ici l'an passé en F2). En revanche, Hülkenberg (20e) est éliminé d'emblée par ce qu'il nomme lui-même un « stupide blocage de roue », dans son dernier tour de Q1. Gasly (10e) place son Alpine-Renault en Q3 mais déplore un tête-à-queue dans le dernier virage. Colapinto (14e) manque un peu de confiance en son A525. Alonso (11e) tire le meilleur d'une Aston Martin assez mal équilibrée. Stroll (16e) est en revanche éliminé dès la Q1. Mauvaise journée pour Williams: Albon (12e) et surtout Sainz (19e) endommagent leurs planchers sur les vibreurs et doivent composer avec des châssis très instables. Les Haas (Bearman 15e, Ocon 17e) semblent perturbées par le vent, mais ont apparemment économisé des trains de pneus pour la course.
Le Grand Prix
Dimanche 29 juin, le mercure frôle les 30°C dans l'atmosphère et dépasse les 50°C sur le bitume. Deux changements de gommes semblent s'imposer, mais Alonso et Lawson partent pour un seul pit-stop. La majorité du peloton s'élance avec les pneus médiums (C4). Gasly, Hadjar, Colapinto, Bearman et Hülkenberg sont en gommes tendres (C5). Le composé dur (C3) sera utilisé plus tard.
Tour de formation: Sainz reste bloqué sur la grille, incapable de passer une vitesse. Par conséquent, la procédure de départ est annulée à la fin de cette boucle. Pourtant, l'Espagnol parvient à démarrer à la poussette, alors que les 19 autres voitures arrivent sur la grille !
Les mécaniciens interviennent sur la grille et le lancement de l'épreuve est reporté d'un quart d'heure. La course se trouve amputée d'un tour, conformément au règlement. La Williams de Sainz est ramenée aux stands, mais des flammes sortent alors de ses freins arrière. Le Madrilène restera donc au garage pour le reste de l'après-midi. À 15h15, un second tour de formation est lancé, cette fois sans incident.
Départ: Leclerc démarre un peu mieux que Norris mais celui-ci le serre vers la droite et conserve l'ascendant. Enfermé à l'intérieur, le Monégasque se fait déborder par Piastri par l'extérieur au freinage. Russell passe devant Hamilton.
1er tour: Piastri se porte à la hauteur de Norris avant le second freinage mais, placé à l'extérieur, il ne peut tenter une attaque contre son équipier. Derrière, Antonelli mésestime totalement la distance de freinage, évite de peu Lawson, mais harponne avec violence la roue arrière-droite de Verstappen. Envoyé en tête-à-queue, le champion du monde abandonne tandis que Antonelli, train avant plié, sort de sa Mercedes pour lui présenter ses excuses. Hamilton repasse devant Russell au virage n°6, juste avant que la voiture de sécurité entre en piste.
2e: La Safety Car est sur le circuit. Norris devance Piastri, Leclerc, Hamilton, Russell, Gasly, Albon, Bortoleto, Lawson et Alonso.
3e: Hadjar chausse les pneus jaunes. Les deux voitures accidentées ont été retirées. La voiture de sécurité s'efface à l'issue de ce tour.
4e: Le drapeau vert est agité. Norris conserve l'avantage sur Piastri. Russell assaille Hamilton par l'intérieur à Schlossgold, en vain.
5e: Norris devance Piastri (0.6s.), Leclerc (1.6s.), Hamilton (3s.), Russell (3.6s.), Gasly (4.2s.), Albon (4.6s.), Bortoleto (5.2s.), Lawson (6s.) et Alonso (6.7s.). Bearman prend la 11e place à Colapinto.
6e: Piastri esquisse une attaque contre Norris par l'intérieur à Schlossgold, mais il part de trop loin pour s'imposer.
8e: Norris compte sept à neuf dixièmes d'avance sur son équipier qui peut donc utiliser le DRS. Leclerc est relégué à plus de trois secondes.
9e: Gasly, en pneus tendres, est déjà en difficulté et se fait doubler par Albon à Remus.
10e: Norris précède Piastri (0.6s.), Leclerc (5s.), Hamilton (7.7s.), Russell (10.4s.), Albon (12.4s.), Gasly (13.2s.), Bortoleto (13.6s.), Lawson (14.4s.), Alonso (15s.), Bearman (15.7s.) et Colapinto (16.4s.).
11e: Norris sort difficilement du premier tournant, et Piastri en profite pour prendre son aspiration, DRS ouvert. L'Australien déborde son équipier par l'extérieur au sommet de Remus, mais celui-ci réaccélère plus tôt et hérite de l'aileron mobile. Norris parvient ainsi à repasser Piastri par l'intérieur dans la descente vers Schlossgold, puis conserve l'ascendant au moyen d'un freinage appuyé. Piastri tente ensuite de se faufiler à l'intérieur dans la courbe Rauch, mais sans succès. Bearman chausse les pneus durs.
12e: Norris garde une demi-seconde d'avance sur Piastri. Bortoleto déborde Gasly après une rude bagarre entre les virages n°4 et 5. Puis le Normand rejoint les stands pour mettre les enveloppes dures. Hülkenberg chausse les gommes médiums.
13e: Albon et Colapinto passent aux stands pour prendre les pneus médiums.
15e: Norris s'est loupé dans le dernier virage et Piastri entame ce tour dans ses roues. Mais le Melbournien subit des turbulences dues à l'air sale. Malgré le DRS, il ne peut se porter à la hauteur du Britannique. Tsunoda dépasse Stroll à Remus en s'appuyant contre l'Aston Martin. Stroll doit virer au large.
16e: Norris devance Piastri (0.4s.), Leclerc (5.7s.), Hamilton (9.2s.), Russell (15.4s.), Bortoleto (18.5s.), Lawson (20s.), Alonso (20.7s.), Ocon (24.3s.), Tsunoda (27.3s.), Stroll (28s.) et Hadjar (28.5s.). Albon rentre aux stands pour renoncer, de nouveau suite à une coupure de moteur. Les deux Williams sont hors course.
18e: Norris et Piastri roulent toujours de concert. Leclerc est troisième, isolé, à six secondes des McLaren.
19e: Russell est chez Mercedes pour prendre les pneus médiums (2.4s.), puis repart entre Hadjar et Gasly. Tsunoda chausse les gommes dures.
20e: Très hardi, Piastri tente de surprendre Norris par l'intérieur à Schlossgold mais, partant de beaucoup trop loin, il doit freiner en catastrophe. L'Australien bloque sa roue avant-droite, évite de peu son équipier et peut s'estimer heureux de rester sur la piste. Ocon s'empare des pneus blancs.
21e: Norris entre aux stands en fin de tour et s'empare de gommes dures. L'arrêt est un peu lent à cause d'une hésitation à l'avant-gauche (3.1s.). Il repart derrière les Ferrari. Piastri recueille le commandement.
22e: Piastri reste dehors, espérant creuser un écart significatif sur son équipier. Bortoleto se saisit de pneus durs (2.4s.) et ressort derrière Bearman qui vient de se faire doubler par Hülkenberg.
23e: Piastri est leader devant Leclerc (6.6s.), Hamilton (10s.), Norris (18s.), Lawson (24s.), Alonso (25s.), Stroll (35s.), Hadjar (36s.), Russell (38s.), Gasly (39.5s.) et Hülkenberg (42s.). Bortoleto double Bearman.
25e: Piastri arrive chez McLaren pour mettre les enveloppes dures, et de nouveau l'opération traîne un peu à l'avant-gauche (3.4s.). L'Australien repart moins d'une seconde derrière Norris. Les Ferrari de Leclerc et Hamilton sont en tête.
26e: Leclerc s'empare de pneus durs (2.3s.), puis se réinsère derrière Lawson et Alonso. Hamilton prend la tête. Gasly double Stroll à Remus. Le Canadien s'incline ensuite devant les Sauber.
27e: Hamilton s'empare des gommes dures (2.2s.) et se relance derrière Leclerc. Norris et Piastri retrouvent le commandement. Leclerc double Alonso. Hülkenberg et Bortoleto effacent Gasly qui déplore un manque total de grip. Arrêt de Stroll.
28e: Leclerc déborde Lawson à Remus et retrouve la troisième place. Bortoleto double son équipier Hülkenberg. Hadjar s'arrête pour la seconde fois et chausse les pneus blancs.
29e: Hamilton dépasse facilement Alonso, mais a ensuite plus de mal face à Lawson. Il tente de déborder le Néo-Zélandais par l'extérieur à Rauch, mais ce dernier se défend avec acharnement et contraint le septuple champion du monde à mettre deux roues dans la poussière. Mais ce dernier ne cède pas au garnement, reste à sa hauteur et le double au tournant suivant de Würth.
30e: Ocon dépasse Bearman. Tsunoda attaque Colapinto par l'intérieur de Schlossgold pour la 14e place. Le Japonais touche la roue arrière-droite de l'Alpine et l'expédie en tête-à-queue. Colapinto exécute un 360° et se relance tandis que Tsunoda rejoint son stand pour changer de pneus et de museau.
31e: Norris précède Piastri (6s.), Leclerc (18s.), Hamilton (21s.), Lawson (25s.), Alonso (26s.) Russell (32s.), Bortoleto (34.6s.), Hülkenberg (36.2s.), Gasly (38.7s.), Ocon (39.8s.) et Bearman (41s.).
32e: Lawson effectue son unique arrêt, chausse les pneus durs et repart au 12e rang. Gasly résiste fermement à Ocon.
33e: Piastri a repris quelques dixièmes à Norris. Ocon double Gasly par l'intérieur au virage n°3.
34e: Alonso est le dernier pilote à prendre les pneus durs (2.8s.) et redémarre derrière Lawson.
35e: Tsunoda reçoit 10 secondes de pénalité pour avoir percuté Colapinto. Bearman double à son tour Gasly.
36e: Norris devance Piastri (5.5s.), Leclerc (19.3s.), Hamilton (22.8s.), Russell (37s.), Bortoleto (40s.), Hülkenberg (43.6s.), Ocon (46.6s.), Bearman (50s.), Gasly (50.5s.), Lawson (53.7s.) et Alonso (55.7s.). Hadjar prend la 13e place à Colapinto.
38e: Piastri est revenu à cinq secondes de Norris. Les Ferrari ne sont guère vaillantes car Leclerc et Hamilton sont contraints de faire du « lift and coast ». Gasly s'empare d'un nouveau jeu de pneus médiums. Bearman fait de même au tour suivant.
41e: Norris précède Piastri (3.4s.), Leclerc (17.5s.), Hamilton (21.8s.), Russell (40.2s.), Bortoleto (44.3s.), Hülkenberg (48.5s.), Ocon (50.7s.), Lawson (58.3s.) et Alonso (59.2s.). Second arrêt pour Colapinto.
42e: Hülkenberg passe chez Sauber pour mettre des pneus médiums et repart 11e, entre Hadjar et Stroll.
44e: Norris possède près de quatre secondes d'avance sur Piastri. Leclerc évolue à dix-huit secondes du leader.
46e: Russell s'empare des pneus médiums et ressort derrière Hadjar qu'il efface peu après.
48e: Piastri vire large en sortant du premier tournant et perd quelques dixièmes. Hamilton sort lui aussi un instant de la piste au freinage de Remus.
50e: Leclerc passe chez Ferrari pour s'emparer de pneus médiums (2.4s.) et repart quatrième. Bortoleto prend lui des pneus durs (2.2s.) et se retrouve dixième, devant son collègue Hülkenberg.
51e: Hamilton se saisit de pneus jaunes (2.2s.) et glisse derrière Leclerc. Ocon prend des pneus durs et ressort derrière les Sauber.
52e: Quatre secondes séparent les McLaren. Hamilton s'empare du meilleur chrono (1'09''115'''). Norris entre aux stands en fin de tour.
53e: Norris prend les gommes médiums (2.5s.) et cède le commandement provisoire à Piastri. Stroll chausse les gommes tendres.
54e: Piastri s'empare des enveloppes jaunes dans un arrêt-éclair (2s.). Norris reprend la tête. Piastri repart derrière Colapinto et Tsunoda, en bagarre pour la 15e place. L'Argentin assaille le Japonais à Remus, mais il vire large et Tsunoda le recroise à la réaccélération. Colapinto se décale ensuite vers la droite sans voir Piastri qui tente de lui prendre un tour. Serré, l'Australien met les quatre roues dans l'herbe. Colapinto lui cède ensuite le passage, mais trop tard pour éviter une juste punition...
55e: Norris compte quatre secondes d'avance sur Piastri. Russell a doublé Alonso au tour précédent et se défait de Lawson.
56e: Bortoleto dépasse Hadjar, et Hülkenberg fera de même au tour suivant. Colapinto écope de 5 secondes de pénalité pour avoir gêné Piastri.
57e: Ocon prend la 10e place à Hadjar. Le Francilien a changé ses pneus trop tôt et ne peut pas résister à son compatriote.
58e: Norris mène devant Piastri (3.2s.), Leclerc (16.2s.), Hamilton (23.4s.), Russell (47s.), Lawson (49.2s.), Alonso (50s.), Bortoleto (59s.), Hülkenberg (1m. 01s.) et Ocon (1m. 10s.).
59e: Piastri réalise le meilleur tour de la course (107''924''') et revient à moins de trois secondes de son équipier.
60e: Norris prend un tour à Hadjar et ne possède plus que deux secondes de marge sur Piastri. L'Anglais aurait quelques légers dommages sur son aileron avant.
62e: Piastri donne tout ce qu'il peut pour rattraper Norris. Une seconde et demie les sépare. Tsunoda passe chez RBR pour changer de pneus et subir sa pénalité.
64e: Les McLaren reviennent sur les Sauber. Norris prend un tour à Hülkenberg. Piastri en fera autant au tour suivant.
66e: Norris devance Piastri (1.8s.), Leclerc (20s.), Hamilton (28.5s.), Russell (57s.), Lawson (1m. 03s.), Alonso (1m. 04s.), Bortoleto (1m. 06s.), Hülkenberg (-1t.), Ocon (-1t.), Bearman (-1t.) et Hadjar (-1t.).
68e: Bortoleto fond sur Alonso, mais les McLaren grossissent dans les rétroviseurs du jeune Brésilien.
69e: Bortoleto dépasse Alonso par l'intérieur à Remus, mais l'Espagnol reprend l'ascendant à la réaccélération. Le pilote Sauber tente de contre-attaquer au moyen du DRS, mais il doit ensuite ouvrir la porte à Norris.
70e et dernier tour: Alonso cède le passage à Norris à Remus et bénéficie ainsi de l'aspiration de la McLaren pour résister à Bortoleto. Piastri reste derrière ce duo et perd ainsi le contact avec Norris.
Lando Norris remporte le GP d'Autriche devant Piastri et Leclerc. Hamilton (4e) égale son meilleur résultat en 2025. Russell termine cinquième. Lawson décroche une belle sixième place, son meilleur résultat en F1. Alonso se classe septième. Bortoleto (8e) inscrit ses premiers points et devance son équipier Hülkenberg, auteur d'une belle remontée. La 10e place revient à Ocon. Bearman, Hadjar, Gasly, Stroll, Colapinto et Tsunoda rejoignent aussi l'arrivée.
Après la course: Norris se relève
Les pilotes McLaren se sont livrés cet après-midi à un très beau duel, intense et loyal, remporté par Lando Norris qui ne pouvait trouver meilleure occasion de rebondir après son erreur de Montréal. « J'ai passé beaucoup de temps à regarder dans mes rétroviseurs ! » sourit-il. « C'était stressant, je n'étais pas dans la position la plus confortable, mais ce fut une belle bataille entre nous. En outre, le premier relais fut difficile parce que je ne parvenais pas à recharger ma batterie. J'étais donc toujours vulnérable. Mais j'ai pu la recharger enfin après mon premier arrêt, puis ce fut une course assez longue car je n'ai jamais eu un écart confortable. Oscar a continué de m'attaquer pendant les deux relais suivants. C'était amusant, mais délicat. » Norris reprend en outre sept points à son coéquipier et reste donc dans la course au titre, n'en déplaise à ses détracteurs qu'il fait ainsi taire (pour un temps). « Ce succès est très gratifiant, me donne confiance. Mais je n'ai pas besoin de prouver quoi que ce soit, à qui que ce soit. J'ai simplement fait un week-end propre ! »
Oscar Piastri s'est défait dès le départ de Charles Leclerc, mais n'est pas parvenu ensuite à doubler son équipier, malgré quelques opportunités. Le jeune Australien a même failli commettre à son tour une grosse erreur dans un freinage trop ambitieux au virage n°4. Puis, il a choisi à la fin du premier relais de rester en piste quatre tours de plus de Norris dans l'espoir de se créer un avantage qui lui aurait permis de sortir des stands en tête. En vain. Il a ensuite évité de coller à Norris pour ménager ses pneus en vue d'un « rush » final, mais là encore, ce fut un échec, comme il le reconnaît: « Après le premier arrêt, je n'ai peut-être pas pris la bonne décision en laissant de l'air à Lando, mais les vingt premiers tours furent assez intenses. Je savais que j'allais toujours m'arrêter en deuxième. Je voulais donc essayer quelque chose de différent et me donner des pneus plus frais dans l'espoir de pouvoir les utiliser à la fin du relais. Malheureusement, cela ne s'est pas vraiment passé comme ça. » Piastri tacle au passage Franco Colapinto qui a failli le sortir en fin de course... et l'équipe de celui-ci: « Alpine réussit à me faire ch*** des années après !... » Référence évidente à son départ fracassant d'Enstone en 2022...
McLaren obtient en tout cas son quatrième doublé de la saison, et Andrea Stella est heureux que tout se soit bien passé cette fois entre ces pilotes: « C'était une course ouverte aujourd'hui. Ici, en Autriche, c'est un circuit particulier où, quand on active le DRS, on reste accroché à la voiture qui précède. C'est ce qui s'est passé lors du premier relais, car le rythme entre Lando et Oscar était très similaire. Ils sont restés ensemble et nous sommes très fiers de la façon dont ils ont géré la situation. » Stella reconnaît tout de même avoir sermonné Piastri après sa manœuvre trop ambitieuse: « Nous avons dû donner un conseil à Oscar... Il a d'ailleurs reconnu que sa tentative était limite. Je suis fier de lui, car il a dit juste après le drapeau à damier qu'il était désolé pour cette manœuvre, qu'il était allé un peu trop loin. » Comme Norris à Montréal. Ces deux garçons sont décidément exemplaires !
Ferrari obtient un podium et inscrit 27 points qui lui permettent de reprend, pour un petit point, la seconde place du championnat des constructeurs à Mercedes. Mais les Rouges ont semble-t-il surtout profité des déboires de Max Verstappen et des Mercedes. Il semble un peu tôt pour tirer un bilan des évolutions apportées à la SF-25. « Il n'y a pas eu beaucoup de moments clés de mon côté, admet Charles Leclerc. Évidemment, au départ, j'aurais aimé faire un peu mieux pour être complètement à la hauteur de Norris. Peut-être que cela aurait un peu changé les choses pendant trois ou quatre tours, mais nous n'avions pas le rythme pour rester devant. En gros, du premier au dernier virage, ce fut une course très ennuyeuse. J'étais seul, j'essayais juste de gérer quelques problèmes que nous avions de notre côté. » Le Monégasque fut en effet contraint d'effectuer du « lift-and-coast » dans chaque virage ! « Nous en avons un peu payé le prix dans le premier relais, mais les deuxième et troisième relais furent un peu plus positifs. Dans l'ensemble, nous sommes satisfaits. Les évolutions apportées sont un vrai pas en avant. » Lewis Hamilton, anonyme quatrième, paraît comme toujours beaucoup plus dubitatif sur la SF-25, et appelle ouvertement son équipe à se concentrer sur la monoplace de 2026. « C'est ce que font tous les autres, j'en suis persuadé ! » lâche-t-il avec quelque irritation.
Mercedes n'en finit pas de se débattre avec sa « diva ». Le comportement de la W16 est en effet déconcertant. D'ordinaire en difficulté par temps chaud, elle a conduit George Russell à la victoire sous le soleil canadien. Mais quinze jours plus tard, dans la fournaise autrichienne, la Flèche d'Argent a perdu tout éclat. « Dès que les pneus surchauffent, comme ici, ou à Imola ou Barcelone, nous sommes au point mort, soupire Russell. Cela fait maintenant deux ans que nous souffrons par forte chaleur, sans trouver la moindre explication... Hélas, la saison se déroule plutôt en été. Je préférerais courir en hiver ! » Quant à Andrea Kimi Antonelli, auteur d'une remarquable « boulette » au second freinage, il ne peut que présenter ses plates excuses à Max Verstappen. Nul ne l'accablera: c'est le métier qui rentre... En attendant, en guise de pénitence, l'Italien écopera d'une pénalité de trois places sur la grille du prochain Grand Prix à Silverstone.
Red Bull Racing a connu un très mauvais Grand Prix à domicile, puisqu'elle repart sans le moindre point, une première depuis... 77 épreuves ! Éliminé dès le départ par Andrea Kimi Antonelli, Max Verstappen voit sans doute s'évanouir ses espoirs de titre mondial, puisqu'il concède dorénavant 61 points à Oscar Piastri. Magnanime, le Néerlandais affirme ne pas en vouloir au néophyte italien: « Cela arrive, tout le monde fait ce genre d'erreurs. Pour moi, c'est une affaire classée. » Red Bull va devoir en revanche sérieusement se pencher sur le cas de Yuki Tsunoda qui, en neuf sorties pour RBR, a récolté en tout et pour tout sept malheureux points et enchaîne les prestations piteuses. Cette seconde Red Bull serait-elle décidément maudite ? Helmut Marko exclut en tout cas tout retour de Liam Lawson (pourtant auteur d'une belle sixième place) et dit envisager la promotion d'Isack Hadjar, mais pas avant la trêve estivale.
Enfin, dans la seconde moitié du plateau, Stake-Sauber est l'équipe du moment. Grâce aux évolutions apportées lors des dernières épreuves, l'équipe helvétique retrouve régulièrement le chemin des points et talonne désormais Haas et Aston Martin au championnat des constructeurs. En Autriche, Sauber a réussi à placer ses deux voitures dans le « top 10 ». Nico Hülkenberg, parti bon dernier, décroche une belle neuvième place, et Gabriel Bortoleto, huitième, devient le premier Brésilien à inscrire des points depuis Felipe Massa en 2017 ! « Selon moi, ce n'est qu'un début, confie le Pauliste de 20 ans. Nous apportons toujours de nouvelles pièces et nous allons continuer à progresser. Pour ma part, je ne vais pas me satisfaire de quelques points, même si c'est déjà un exploit. Je suis là pour gagner un jour... » L'ambitieux Bortoleto est à bonne école: après tout, son manager n'est autre qu'un certain Fernando Alonso...
Sources :
Nextgen-auto.com
Tony