Crashgate: Felipe Massa attaque la FIA
Felipe Massa apparaît ce week-end à Interlagos, après avoir longtemps entretenu le suspens sur sa présence. L'ancien pilote Ferrari est en effet en guerre contre la FIA depuis qu'il a lancé dans un incroyable bras de fer juridique afin de faire annuler les résultats du Grand Prix de Singapour 2008. Son objectif ? Récupérer la couronne mondiale perdue pour un point cette année-là, dans le dernier virage du dernier tour du GP du Brésil. Tout est parti d'une interview de Bernie Ecclestone donnée début 2023. L'ancien « dictateur » de la Formule 1 y admettait que la FIA et lui-même avaient immédiatement appris les dessous de ce qui allait devenir le « Crashgate ». Ce 28 septembre 2008, à Singapour, les dirigeants de Renault Flavio Briatore et Pat Symonds avaient demandé à leur pilote Nelsinho Piquet de se mettre volontairement dans le mur pour provoquer une neutralisation et permettre à son équipier Fernando Alonso de remporter la victoire. Un pit-stop raté avait alors fait perdre à Massa de précieux points au bénéfice de son rival Lewis Hamilton. Or Bernie Ecclestone affirme que les officiels ont très tôt eu la preuve de cette tricherie manifeste. Mais d'après lui Max Mosley et Charlie Whiting, à l'époque respectivement président de la FIA et directeur de course, ont préféré mettre l'affaire sous le boisseau plutôt que d'annuler les résultats d'un Grand Prix évidemment faussé.
Quinze ans plus tard, Felipe Massa s'estime lésé, victime d'une terrible injustice et mande des avocats aux quatre coins de la planète pour obtenir réparation. Ses conseils laissent à la FIA jusqu'à mi-novembre pour lui restituer le titre mondial 2008, quitte à ce qu'il le partage avec Lewis Hamilton. Faute de quoi, ils attaqueront devant les tribunaux... Mais il paraît peu probable que la fédération cédera à ces menaces. Tout d'abord parce que les propos d'Ecclestone n'ont pas toute la force d'une preuve dans la mesure où ses ex-compères Mosley et Whiting sont morts et ne peuvent plus témoigner. Ensuite et surtout parce que revenir sur l'attribution d'un titre mondial à quinze ans de distance serait un grave précédent, susceptible d'entraîner d'autres démarches judiciaires. Et l'on pense bien sûr au dénouement ô combien litigieux du championnat du monde 2021, que Mercedes et Lewis Hamilton seraient parfaitement en droit de contester... Il est désolant de voir Felipe Massa s'entêter dans ce combat d'arrière-garde. Nul ne peut nier qu'il ait subi une terrible déception en 2008 en perdant la couronne à la dernière seconde du championnat. Et chacun comprend que les révélations d'Ecclestone ont ravivé la plaie. Mais il faut, peut-être, savoir passer à autre chose...
Présentation de l'épreuve
La Formule 1 enchaîne son troisième Grand Prix en trois semaines. Après Austin et Mexico, direction São Paulo, avant un retour aux États-Unis, à Las Vegas, quinze jours plus tard... Cette épreuve accueille en outre le sixième et dernier sprint de la saison, au grand soulagement des écuries qui critiquent toujours cette mini-course. Au Texas, les disqualifications qui ont frappé Lewis Hamilton et Charles Leclerc (et qui auraient sans doute concerné bien d'autres pilotes si la FIA avait les moyens matériels de tester tous les bolides) découlaient directement de ce format de week-end. C'est en grande partie parce que Ferrari et Mercedes n'ont pas eu le temps, faute d'essais suffisants, de régler correctement la hauteur de caisse de leurs monoplaces que le plancher de celles-ci a été jugé non-conforme dimanche soir. Beaucoup critiquent qu'en de telles circonstance, le régime du parc fermé s'applique dès le vendredi soir, après l'unique séance libre et les qualifications, empêchant tout ajustement ultérieur. Ainsi, George Russell craint que ce désagrément ne se reproduise à l'avenir: « À Austin, après les essais, nos vérifications ne pointaient aucune usure du patin. Nous pensions donc que nous étions tranquilles. Mais on a disputé le sprint samedi, puis dimanche le vent a changé de direction, il a fallu mettre 100 kg de carburant et surtout on a parcouru plus de 50 tours sur un circuit très bosselé. Nous nous sommes soudain retrouvés avec un plancher trop élimé, un problème inattendu ! »
Le Grand Prix de São Paulo a signé un nouveau contrat de cinq ans avec la Formule 1 et figurera ainsi au calendrier au moins jusqu'en 2030. Cet événement est plus populaire que jamais, et pourtant le Brésil n'a pas de représentant sur la grille de départ et n'est pas près d'en avoir puisque son meilleur espoir putatif Felipe Drugovich, champion de Formule 2 en 2022, se contentera de nouveau en 2024 du rôle de réserviste chez Aston Martin. Les quelques rumeurs qui le voyaient remplacer Lance Stroll étaient infondées. Face à ce morne présent, les Auriverdes cultivent la nostalgie d'un passé glorieux. Près de trente ans après sa mort, Ayrton Senna demeure encore dans toutes les mémoires, et le légendaire « Olê Olê Olê Olê, Senna, Senna ! » résonnera encore ce dimanche dans les tribunes d'Interlagos. Dans le même esprit, Lewis Hamilton portera de nouveau un casque aux couleurs de son idole disparue. Esteban Ocon arbore pour sa part un couvre-chef aux couleurs brésiliennes, or, vert et bleu, qui fait beaucoup penser à celui porté jadis par Felipe Massa.
Mike Elliott, chef du département technique de Mercedes F1, quitte l'équipe après onze années de bons et loyaux services. Ce départ n'est très surprenant: promu directeur technique en 2021 à la place de James Allison, Elliott endosse la responsabilité du fiasco du concept aérodynamique « zéro ponton » adopté pour les W13 et W14, autant d'échecs retentissants. Au printemps, Allison a repris la direction du staff de Brackley et Elliott transféré sur un strapontin pour atténuer sa disgrâce. Celui-ci annonce qu'il va désormais faire une « pause loin de la F1 », après vingt-trois années dans la discipline auprès de McLaren (2000-2008), Renault-Lotus (2008-2012) et enfin Mercedes.
Au soir du Grand Prix de Mexico, le journaliste espagnol Albert Fabrega s'est fendu d'un mystérieux message sur le réseau social X, laissant entendre que de grandes choses se trameraient autour de Fernando Alonso. La machine à fantasmes, brassant des rumeurs glanées ici ou là, se met en marche. Selon certains, Lawrence Stroll serait sur le point de vendre l'écurie Aston Martin, soit à son sponsor le pétrolier saoudien Aramco, soit au constructeur automobile chinois Geely. Furieux de cette perspective, Alonso aurait décidé de prendre sa retraite ! Autre scénario: le quadragénaire asturien filerait chez Red Bull et serait échangé avec Sergio Pérez qui ferait ainsi son retour dans son ancienne écurie ! Au Brésil, Alonso balaie ces fantasmagories et tacle implicitement Fabrega: « Ce ne sont que des bruits de paddock relayés par des gens qui essaient juste de se faire remarquer et de gagner des followers ! »
Néanmoins, il est exact que Fernando Alonso ne peut être que désappointé face à la dégringolade de son écurie. Ses multiples podiums du printemps semblent loin ! À l'époque, on se demandait si le double champion du monde pourrait enfin conquérir sa 33ème victoire en Formule 1. Mais Aston Martin a complétement manqué le développement de sa monoplace car elle s'est fiée à des données de simulation erronées. Pendant ce temps-là la concurrence, notamment McLaren, a fait des bons de géants. Depuis le début de la campagne américaine, les Verts sont même relégués en fond de grille et Alonso reste sur deux abandons consécutifs. Mais le team garde toute sa confiance: « Évidemment, nous ne sommes pas satisfaits de notre forme actuelle, admet-il. Mais je le répète, cette équipe comptait 250 personnes il y a deux ans, et maintenant, elle est en pleine transition pour devenir, je l'espère, un concurrent sérieux avec 800 employés et une nouvelle usine. » Et le natif d'Oviedo préfère retenir la première phase de cette saison en demi-teinte: « Sept podiums, 200 points de plus que l'année dernière... Nous ne sommes pas heureux, mais certainement pas désespérés alors que cette campagne 2023 a été une super pour nous. »
Haas amorce une petite bombe en déposant une réclamation contre les résultats du Grand Prix de États-Unis. L'équipe américaine fonde sa démarche sur une déclaration de la FIA qui a admis que toutes les infractions aux limites de la piste n'avaient pu être examinées lors de cette épreuve à cause de caméras de surveillances mal situées, notamment au virage n°6. Après avoir minutieusement observé les vidéos embarquées de tous les pilotes sur 56 tours (!), Haas produit un dossier lourd de 28 pages dénonçant tous les passages au large qui n'auraient pas été prises en compte. Elle pointe notamment du doigt les deux pilotes Williams Alexander Albon et Logan Sargeant qui ont été classés 9e et 10e. Le premier aurait franchi la ligne blanche presque à chaque passage au virage n°6, ce qui en théorie lui vaudrait 15 pénalités de 5 secondes ! Mais la palme reviendrait à Sergio Pérez (4e) qui serait menacé de... 18 punitions ! Lance Stroll (7e) pourrait quant à lui écoper de 16 pénalités potentielles. L'objectif de Haas est bien sûr de hisser dans le classement Nico Hülkenberg, qui avait fini onzième, et de glaner par ce moyen des points décisifs pour éviter la lanterne rouge au classement des constructeurs. Les avocats de la FIA ont maintenant le dossier en mains.
À Mexico, la séance qualificative a de nouveau été perturbée par des pilotes ralentissant de façon volontaire (voire s'arrêtant complétement) dans la pit-lane afin de respecter le fameux temps maximum lors des tours de sortie. Puisque la FIA a décidé de ne pas prohiber cette pratique, elle souhaite en limiter l'usage. Niels Wittich publie ainsi une nouvelle note demandant aux pilotes « ralentisseurs » de serrer à gauche pour ne pas gêner leurs collègues qui voudraient s'élancer en piste. C'est en vertu de cette directive que seront pénalisés vendredi soir George Russell, Pierre Gasly et Esteban Ocon. Mais il est évident que par cette mesure, le directeur sportif ne fait que reporter le problème au-delà de la pit-lane, puisque ceux qui veulent ralentir le font entre la sortie des stands et la seconde ligne de Safety Car, à partir de laquelle est chronométré le temps maximal. De nombreux pilotes, et notamment Max Verstappen, jugent « ridicule » cette nouvelle norme.
Vendredi: essais et qualifications
Les uniques essais libres se déroulent sous un ciel menaçant. Les Ferrari occupent les premiers rangs, Sainz (1'11''732''') devant Leclerc, mais elles sont presque les seules à rouler en pneus tendres, les pilotes Mercedes, Red Bull et McLaren évoluant en gommes médiums ou dures en vue du Grand Prix.
La pluie s'abat ensuite sur le circuit. Dans le même temps, Pirelli découvre des crevaisons sur les pneus utilisés lors des essais libres et demande aux officiels de faire nettoyer la piste. Celle-ci s'assèche en outre peu à peu, mais le coup d'envoi des qualifications est reporté d'un quart d'heure, le temps pour les commissaires d'achever leur balayage. La séance se déroule sous un ciel menaçant tandis que des rafales de vent balaient la cuvette d'Interlagos. Le vent change plusieurs fois de sens au cours de cette séquence qualificative, ce qui perturbe les pilotes et rend l'adhérence très aléatoire. Au final, l'orage grondant aux abords du circuit, le drapeau rouge est brandi quelques minutes avant la fin de la Q3 afin d'éviter le déluge.
La piste est si piégeuse cet après-midi que Verstappen réalise la pole position (1'10''727''') après avoir bouclé de son propre aveu un « tour horrible ». Pérez (9e) joue de malchance: Piastri part en tête-à-queue sous son nez alors qu'il était en passe de signer un bon chrono. Leclerc amène sa Ferrari au deuxième rang malgré un manque total de grip. Sainz (7e) sort tard en Q3 et n'a que le temps de signer un chrono médiocre avant l'arrivée de la pluie. En perdition depuis quelques courses, les Aston Martin ressuscitent à la surprise générale: Stroll (3e) et Alonso (4e) peuplent la seconde ligne, une performance inédite en 2023 ! Les Mercedes souffrent d'un grave manque de grip. Hamilton (5e) précède encore Russell (8e), pénalisé de deux places pour avoir gêné Gasly dans la voie des stands. Les McLaren-Mercedes sont rapides mais Norris (6e) commet des erreurs dans son dernier tour rapide tandis que Piastri (10e) s'évanouit en tête-à-queue. Les Haas-Ferrari (Hülkenberg 11e, Magnussen 12e) semblent en progrès et s'installent en sixième ligne, aux portes de la Q3. Chez Williams, Albon (13e) subit une surchauffe de ses pneumatiques et Sargeant (19e) ne franchit pas la Q1. Les Alpine-Renault manquent d'adhérence et sont éliminées dès la Q2. Pour ne rien arranger, Ocon (14e) et Gasly (15e) encaissent chacun deux rangs de pénalité pour avoir bloqué des collègues. Les AlphaTauri (Tsunoda 16e, Ricciardo 17e) rentrent dans le rang, faute d'avoir trouvé la bonne fenêtre d'exploitation de leurs gommes. Les Alfa Romeo-Sauber sont cette fois en fond de grille: Bottas (18e) regrette d'avoir démarré trop tôt en Q1, usant ainsi trop de pneus, alors que Zhou (20e) pointe le manque d'adhérence de la C43.
Samedi: sprint
Le soleil revient pour cette journée. En début d'après-midi se déroulent les qualifications pour le sprint. La séance est interrompue dix minutes lors de la deuxième étape en raison d'une étrange collision entre Alonso et Ocon. Au ralenti après le S de Senna, l'Espagnol est violemment harponné par le Français qui entamait un tour rapide, mais a été déstabilisé par un passage sur le vibreur. Ocon finit dans le mur de la Curva do Sol et traite son ex-équipier d' « idiot », ce qui n'est guère justifié puisque Alonso évoluait bien hors trajectoire.
Norris domine ce « Shootout » (1'10''622''') et s'élancera donc en « pole ». Contraint de se rabattre sur des pneus tendres rodés, Piastri se contente du 10e rang avec la seconde McLaren. Verstappen (2e) concède six centièmes à Norris. Pérez (3e) suit cette fois son équipier d'assez près, à un petit dixième. Les Mercedes (Russell 4e, Hamilton 5e) se montrent proches des Red Bull. Les AlphaTauri (Tsunoda 6e, Ricciardo 8e) sortent du bois après leur contre-performance de la veille. Les Ferrari (Leclerc 7e, Sainz 9e) préservent surtout leurs pneus pour dimanche. Les Haas (Hülkenberg 11e, Magnussen 12e) réalisent une performance absolument similaire à la veille. Gasly conduit son Alpine en 13e position tandis que Ocon (16e) percute Alonso. L'Espagnol (15e) ne va pas plus loin non plus alors sur l'autre Aston Martin, Stroll (17e) était déjà éliminé. Les Alfa Romeo (Bottas 14e, Zhou 18e) sont un peu plus rapides que la veille alors que les Williams (Albon 19e, Sargeant 20e) ferment la marche.
Il fait beau et assez chaud (26°C) pour cette mini-course du samedi. La plupart des pilotes s'élancent avec les pneus tendres (C4). Seuls Hülkenberg, Magnussen et Sargeant sont dotés du composé médium (C3).
Départ: Verstappen démarre mieux que Norris et déborde celui-ci par l'intérieur au premier tournant. Russell prend la troisième place à Pérez.
1er tour: Hamilton déborde Pérez par l'extérieur au virage n°4. Piastri sort très au large dans cette courbe. En fin de tour, Russell surprend Norris. Verstappen mène ainsi devant Russell, Norris, Hamilton, Pérez, Leclerc, Tsunoda, Sainz, Ricciardo et Piastri.
2e: L'usage du DRS est autorisé. Russell réalise le meilleur chrono du sprint (1'14''422''').
3e: Norris se rapproche de Russell. Hamilton contre une attaque de Pérez au premier tournant.
4e: Pérez déborde Hamilton par l'extérieur au premier virage. Le Britannique actionne son DRS dans la ligne droite suivante mais échoue à repasser le Mexicain dans la courbe du lac. Leclerc se faufile à l'intérieur mais ne surprend pas Hamilton.
5e: Norris déborde Russell par l'intérieur au virage n°1. Sargeant tire tout droit dans les S de Senna.
6e: Verstappen précède Norris (1.5s.), Russell (2.6s.), Pérez (4s.), Hamilton (5.6s.), Leclerc (6.6s.), Tsunoda (7.3s.), Sainz (8.2s.), Ricciardo (8.7s.), Piastri (9.1s.), Gasly (9.6s.) et Alonso (10.3s.).
8e: Pérez dépasse Russell par l'extérieur en entrant dans les S de Senna, mais le jeune Anglais actionne son DRS dans la Reta Oposta et se réimpose par la gauche au virage n°4.
10e: Une seconde et demie sépare Verstappen et Norris. Le Hollandais adopte volontairement un rythme modéré. Pérez dépasse Russell au premier virage et cette fois s'empare pour de bon de la troisième place. Les Haas, en gommes médiums, ont dégringolé: Magnussen est 16e, Hülkenberg 17e.
11e: Verstappen devance Norris (1.3.), Pérez (5.5s.), Russell (6.7s.), Hamilton (8.4s.), Leclerc (10.2s.), Tsunoda (11.1s.), Sainz (12.7s.), Ricciardo (13s.), Piastri (13.7s.), Gasly (14.2s.) et Alonso (14.5s.).
12e: Ricciardo freine tard au virage n°1 et dépasse Sainz par l'extérieur. Le Madrilène riposte dans la pleine charge suivante et reprend l'ascendant dans la courbe du lac.
13e: Ricciardo bute sur Sainz tandis que Gasly repousse difficilement les assauts d'Alonso.
14e: Norris revient à une seconde de Verstappen. Ricciardo déborde Sainz au virage n°1, mais de nouveau celui-ci reprend son bien au virage n°4. Piastri surprend ensuite son compatriote par l'intérieur au virage n°6. Alonso déborde Gasly.
15e: Gasly repasse Alonso par l'extérieur au virage n°1, mais l'Espagnol s'impose définitivement face au Français à la courbe du lac.
16e: Verstappen mène devant Norris (1.6s.), Pérez (8.7s.), Russell (11.3s.), Hamilton (13.8s.), Leclerc (16s.), Tsunoda (16.6s.), Sainz (20s.), Piastri (21.7s.), Ricciardo (22s.), Alonso (22.6s.) et Gasly (23.3s.).
18e: Verstappen hausse le ton et repousse Norris à deux secondes. Tsunoda menace la Ferrari de Leclerc. Stroll prend la 12e place à Gasly.
20e: Les pneus des pilotes Mercedes sont détériorés et Hamilton voit Leclerc grossir dans ses rétroviseurs.
21e: DRS ouvert, Leclerc déboîte Hamilton avant même le premier freinage. Tsunoda attaque ensuite le septuple champion du monde dans la seconde ligne droite, sans succès.
22e: Tsunoda déborde Hamilton au virage n°1 tandis que Ricciardo double Piastri.
23e: Verstappen précède Norris (3.5s.), Pérez (12.6s.), Russell (21.2s.), Leclerc (24.8s.), Tsunoda (25.4s.), Hamilton (26.5s.), Sainz (28.8s.), Ricciardo (30.5s.), et Piastri (32s.).
24e et dernier tour: Alonso déborde Piastri par l'intérieur au premier freinage, mais ce dernier contourne l'Aston Martin dans les S et garde l'ascendant.
Max Verstappen remporte ce sprint devant Norris et Pérez. Russell termine quatrième, Leclerc cinquième. Tsunoda (6e) décroche trois points précieux pour AlphaTauri. Hamilton se classe septième, Sainz huitième. Suivent Ricciardo, Piastri, Alonso, Stroll, Gasly, Ocon, Albon, Magnussen, Zhou, Hülkenberg, Bottas et Sargeant.
Ce sprint sans surprise a surtout permis aux pilotes d'évaluer le comportement des pneus tendres sur un assez long relai de 24 tours. C'est d'ailleurs à peu près tout ce qu'en retient le vainqueur Max Verstappen qui appelle ouvertement à la suppression de cette mini-épreuve. Les Red Bull, McLaren et Ferrari ont assez bien maîtrisé l'attrition pneumatique, alors que les Mercedes se sont effondrées en fin d'épreuve, en particulier celle de Lewis Hamilton. « Ces derniers temps, nous avions bien progressé, et ici nous enregistrons la pire dégradation depuis des lustres ! soupire le Britannique. On ne sait jamais à quoi s'attendre avec cette machine. Je compte les jours avant de m'en débarrasser ! ». La grande performance du jour est signée Yuki Tsunoda qui permet à AlphaTauri d'inscrire des points lors d'un sprint (une première) et surtout de semer Alfa Romeo au classement des constructeurs (19 pts contre 16). Le Japonais est d'ailleurs perplexe car il ne comprend pas pourquoi sa machine, si mauvaise la veille, s'est transfigurée ce jour-là...
Dimanche: le Grand Prix
La course se déroule sous le soleil (21°C) et devant une foule record : l'autodrome José Carlos Pace enregistre une affluence de 267 000 spectateurs sur l'ensemble du week-end, soit 30 000 de plus qu'en 2022. La quasi-totalité du peloton démarre avec les pneumatiques tendres. Sargeant est le seul à s'élancer en médiums. Sur la pré-grille, les mécaniciens s'attardent sur la Mercedes de Russell afin d'ôter un débris niché dans un étrier de frein.
Tour de formation: Victime d'une panne hydraulique, Leclerc bloque ses roues à Ferradura, part en tête-à-queue et atterrit dans les glissières de sécurité. Le Monégasque, dépité, repart avec un train avant endommagé et se gare plus loin dans une échappatoire. Verstappen se retrouve ainsi seul en première ligne.
Départ: Verstappen garde l'ascendant tandis que Alonso et Stroll sont contournés par Norris à leur gauche et Hamilton à leur droite. Dans le peloton, quelque peu tassé par son équiper Magnussen, Hülkenberg harponne la roue arrière-gauche d'Albon. Ce dernier part en toupie, percute Magnussen par l'arrière et tous deux s'écrasent dans le mur au premier tournant.
1er tour: La voiture de sécurité entre en piste. Verstappen devance Norris, Hamilton, Alonso, Stroll, Russell, Pérez, Sainz, Ocon et Piastri. Magnussen et Albon abandonnent leurs monoplaces accidentées. Piastri et Ricciardo s'immobilisent aux stands car leurs ailerons arrière ont été endommagés lors du carambolage.
2e: Les pilotes traversent la pit-lane derrière la Safety Car. Mais les dégâts sont tels au premier virage que la direction de course brandit le drapeau rouge.
Cette interruption dure trente minutes, le temps pour les commissaires de balayer les morceaux de carbone et de restaurer les glissières à l'entrée des esses. Leclerc essaie de faire ramener sa Ferrari aux stands, mais de toute façon les dégâts subis par sa SF-23 sont trop sévères pour qu'il puisse redémarrer. Les monoplaces de Ricciardo et de Piastri sont réparées, mais ceux-ci ne pourront repartir de la pit-lane qu'avec un tour de retard car leurs équipes ont travaillé sur leurs bolides dans les garages.
La grille de départ du second envol sera la suivante : Verstappen devant Norris, Hamilton, Alonso, Stroll, Russell, Pérez, Sainz, Ocon, Tsunoda, Gasly, Bottas, Zhou, Sargeant et Hülkenberg.
3e: Le peloton accomplit cette boucle d'installation derrière le Safety Car, avant de s'installer sur la grille.
Deuxième départ: Verstappen démarre excellemment. Hamilton tente de faire l'extérieur à Norris mais il bloque une roue au freinage et reste troisième. Suivent Alonso, Russell et Pérez.
4e: Alonso prend l'aspiration de Hamilton dans la Reta Oposta, puis se jette à l'intérieur au virage n°4 et conquiert la troisième place. Verstappen précède Norris, Alonso, Hamilton, Russell, Pérez, Stroll, Sainz, Gasly et Ocon.
5e: Ricciardo et Piastri quittent les stands avec un tour de retard et vont donc vivre une séance d'essais grandeur nature.
6e: L'usage du DRS est autorisé. Norris n'évolue qu'à huit dixièmes de Verstappen. Hamilton paraît déjà souffrir avec ses gommes.
7e: Verstappen devance Norris (0.4s.), Alonso (2.4s.), Hamilton (4.2s.), Russell (5s.), Pérez (5.4s.), Stroll (6s.), Sainz (6.5s.), Gasly (7s.), Ocon (7.8s.), Tsunoda (8.4s.) et Hülkenberg (9.2s.).
8e: Norris se montre dans les rétroviseurs de Verstappen aux abords de la courbe du lac. Voilà qui motive le Hollandais: en fin de tour, il a repoussé son poursuivant à plus d'une seconde !
9e: Hamilton contient un peloton contenant Russell, Pérez, Stroll, Sainz et Gasly. Russell s'agace de la lenteur de son équipier et demande le passage à son équipe. En vain.
10e: Verstappen a fait le trou en tête de la course et compte deux secondes d'avance sur Norris.
12e: Verstappen mène devant Norris (2.3s.), Alonso (4.3s.), Hamilton (8s.), Russell (9s.), Pérez (9.6s.), Stroll (10.4s.), Sainz (10.9s.), Gasly (11.4s.), Ocon (13s.) et Tsunoda (13.5s.).
13e: Tsunoda est décidément en verve ce week-end et déborde Ocon au virage n°4.
14e: Pérez dépasse Russell à l'entrée des esses. L'Anglais ouvre son aileron mobile dans l'accélération suivante, contourne la Red Bull par l'extérieur mais Pérez garde sa ligne et, mieux placé au freinage, conserve l'avantage. Sur une stratégie à trois arrêts, Ocon chausse des pneus médiums.
15e: Deux secondes et demie séparent Verstappen et Norris. Sainz et Stroll menacent Russell. Zhou prend les gommes jaunes.
16e: Tsunoda manque un freinage au Cotovelo et met deux roues dans l'herbe. Bottas en profite pour le dépasser.
17e: Verstappen devance Norris (2.8s.), Alonso (5.1s.), Hamilton (13s.), Pérez (13.3s.), Russell (15.3s.), Stroll (15.6s.), Sainz (16.2s.), Gasly (17.1s.) et Bottas (20.7s.).
18e: Pérez dépasse Hamilton au premier virage. Ce dernier menace le Mexicain à la courbe du lac sans pouvoir revenir à sa hauteur. Dans la foulée, Hamilton entre aux stands. Sargeant prend des pneus rouges.
19e: Hamilton chausse les gommes médiums (2.7s.) et ressort en onzième position. Bottas s'empare de ce même composé.
20e: Verstappen a trois secondes de marge sur Norris. Russell se saisit des Pirelli jaunes (2.9s.) et glisse derrière Hamilton.
21e: Pérez chausse les gommes médiums (2.2s.) et fait une mauvaise affaire car il repart derrière Hamilton.
22e: Verstappen compte trois secondes d'avance sur Norris, huit secondes sur Alonso. Hülkenberg passe aux stands et reprend des pneus tendres.
23e: Après un premier échec au premier virage, Pérez repasse devant Hamilton par l'extérieur avant le virage n°4. Stroll bascule sur les pneus médiums. Victime d'un problème sur son moteur, Zhou est rappelé aux stands et abandonne.
24e: Verstappen précède Norris (3.6s.), Alonso (9.2s.), Sainz (22.8s.), Gasly (25s.), Tsunoda (28.6s.), Pérez (36.4s.) et Hamilton (38.4s.). Stroll double Russell, signe que la Mercedes ne parvient décidément pas à exploiter ses gommes.
25e: Alonso chausse les pneus médiums (2.8s.) et repart en sixième position. Changement de pneus pour Piastri.
26e: Sainz, Gasly et Tsunoda passent aux stands pour mettre les pneus jaunes. L'Espagnol est relâché tout près du Japonais, mais cela sera sans conséquence.
27e: En fin de tour, Verstappen (2.2s.) et Norris (2.6s.) passent de concert en gommes jaunes et ressortent dans cet ordre. Ricciardo remplace aussi ses enveloppes.
28e: Russell se rapproche à nouveau de son équipier Hamilton. Sainz prend la huitième place à Ocon.
29e: Verstappen est leader devant Norris (5s.), Alonso (10.5s.), Pérez (13s.), Stroll (17.7s.), Hamilton (19.4s.), Russell (20s.), Sainz (23.4s.), Ocon (25.7s.), Bottas (27.3s.), Gasly (28.5s.) et Sargeant (29s.).
31e: Verstappen jouit de cinq secondes et demie d'avance sur Norris. Russell klaxonne derrière Hamilton sans l'attaquer.
32e: Gasly dépasse Bottas au premier virage. Ocon effectue son second pit-stop et chausse les pneus tendres.
34e: Sainz est revenu sur les pilotes Mercedes et prend l'ascendant sur Russell. Tsunoda efface Sargeant.
36e: Verstappen devance Norris (4.8s.), Alonso (14.8s.), Pérez (16s.), Stroll (22s.), Hamilton (25.8s.), Sainz (26.6s.), Russell (28.5s.) et Gasly (32.2s.). Tsunoda prend la neuvième place à Bottas.
37e: Sainz dépasse facilement Hamilton dans la seconde ligne droite. L'Anglais regrette de ne pas avoir chaussé des pneus durs...
39e: Cinq secondes séparent Verstappen et Norris. Pérez est revenu à une seconde et demie d'Alonso. Bottas est contraint de renoncer suite à une défaillance hydraulique. Les deux Alfa Romeo sont hors-jeu.
40e: La Mercedes dévore décidément ses pneus: Hamilton et Russell deviennent une proie pour l'Alpine de Gasly...
42e: Verstappen précède Norris (5.5s.), Alonso (20.5s.), Pérez (22.2s.), Stroll (27.5s.), Sainz (31.8s.), Hamilton (35s.), Russell (38.6s.), Gasly (37.4s.) et Tsunoda (41.4s.).
43e: Gasly dépasse Russell au premier tournant, et ce bien qu'il rencontre quelques problèmes de freins.
45e: L'intervalle entre Verstappen et Norris atteint six secondes. Alonso repousse Pérez à deux secondes et demie. Deuxième arrêt pour Sargeant qui reste en pneus tendres.
46e: Russell passe chez Mercedes pour reprendre des pneus tendres usagés et se relance derrière Ocon.
47e: Pérez se saisit de pneus tendres (2.3s.), tout comme Hamilton (3.1s.) et Gasly (2.5s.). Ce dernier repart devant Russell. Deuxième arrêt aussi pour Hülkenberg.
48e: Alonso passe chez Aston Martin afin de mettre les enveloppes rouges (2.5s.). Il ressort devant Pérez qui a dû se défaire de Tsunoda. Hamilton et Gasly dépassent Ocon.
49e: Verstappen mène devant Norris (6.7s.), Stroll (33.7s.), Sainz (38.4s.), Alonso (45.2s.), Pérez (48.3s.), Tsunoda (50s.), Hamilton (1m. 04s.), Gasly (1m. 05s.) et Ocon (1m. 07s.).
50e: Gasly dépasse Hamilton au premier virage et s'empare ainsi de la huitième place.
52e: Verstappen a sept secondes et demie de marge sur Norris. Sainz chausse les gommes tendres (2.8s.) et repart en septième position. Ocon prend le même composé et se réinsère derrière Russell et Sargeant.
53e: Stroll s'empare des gommes rouges lors d'un arrêt un peu long (4.3s.) mais il redémarre devant Sainz. Second arrêt de Piastri.
54e: Verstappen devance Norris (7.7s.), Alonso (44.7s.), Pérez (48.6s.), Tsunoda (56.8s.), Stroll (1m. 01s.), Sainz (1m. 03s.), Gasly (1m. 05s.), Hamilton (1m. 08s.) et Russell (-1t.). Ocon passe devant Sargeant.
55e: Pérez améliore le record du tour (1'14''124''') et se fait pressant derrière Alonso.
56e: Tsunoda bascule sur les pneus tendres (2.2s.) et se réinsère entre Russell et Ocon.
57e: Verstappen stoppe chez Red Bull, chausse les gommes tendres (2.5s.) et cède provisoirement le commandement à Norris. Deuxième pit-stop pour Ricciardo.
58e: Russell doit renoncer car la température d'huile de son groupe motopropulseur grimpe en flèche. Le jeune Anglais rejoint son garage.
59e: Norris devance Verstappen (8s.), Alonso (31s.), Pérez (31.3s.), Stroll (44.8s.), Sainz (48.4s.), Gasly (51.1s.), Hamilton (53.6s.), Tsunoda (1m. 07s.), Ocon (-1t.), Sargeant (-1t.), Hülkenberg (-1t.), Ricciardo (-1t.) et Piastri (-1t.).
60e: Norris apparaît chez McLaren, se saisit des pneus tendres (2.5s.) et rétrocède ainsi la première place à Verstappen. Pérez attaque en vain Alonso par l'extérieur au premier virage.
61e: Norris signe le meilleur chrono du Grand Prix (1'12''486''') et empochera donc un point de plus.
63e: Verstappen compte moins de dix secondes d'avance sur Norris, un peu plus rapide que lui. Alonso parvient toujours à contenir Pérez.
65e: L'écart entre Verstappen et Norris tombe sous les neuf secondes. Pérez cherche en vain une opportunité pour attaquer Alonso.
66e: Verstappen précède Norris (8.2s.), Alonso (25.8s.), Pérez (26.4s.), Stroll (36.6s.), Sainz (42.6s.), Gasly (46.4s.), Hamilton (52s.), Tsunoda (1m. 02s.) et Ocon (1m. 14s.).
68e: L'intervalle entre Verstappen et Norris se stabilise autour de huit secondes. Pérez roule dans l'ombre d'Alonso. Sainz rencontre un petit souci de sélection de vitesses dans ces derniers kilomètres.
70e: Pérez ouvre son DRS dans la ligne droite principale, puis plonge à l'intérieur au freinage et double ainsi Alonso. Le Mexicain coupe ensuite l'aspiration à l'Espagnol dans la Reta Oposta, mais ce dernier demeure très menaçant.
71e et dernier tour: Alonso n'attaque pas Pérez au premier tournant, mais il se laisse aspirer dans la seconde ligne droite, ouvre son DRS, déboîte la Red Bull par l'extérieur et au freinage se rabat juste au bon moment pour reconquérir brillamment la troisième place.
Max Verstappen remporte son 52e Grand Prix devant Norris. Pérez déborde Alonso dans la dernière accélération, mais celui-ci coupe la ligne en troisième position avec 53 millièmes d'avance sur le Mexicain ! Stroll finit cinquième, Sainz sixième. Gasly (7e) offre six points à Alpine. Hamilton achève un week-end de cauchemar au huitième rang. Tsunoda (9e) donne deux points de plus à AlphaTauri. La 10e place revient à Ocon. Sargeant, Hülkenberg, Ricciardo et Piastri rallient aussi l'arrivée.
Sitôt le drapeau à damiers abaissé, la piste est envahie par des supporters brésiliens alors tous les bolides n'ont pas fini la course. Cet incident n'est pas une première ici et vaudra aux organisateurs une lourde amende de la part de la FIA.
Après la course
Avec cette 17e victoire en 2023, Max Verstappen devient le pilote le plus dominateur sur une saison de Formule 1. En effet, même s'il ne gagne pas à Las Vegas ou à Abou Dhabi, il aura au moins remporté 77 % des épreuves de la saison, battant ainsi le chiffre de 75 % établi par Alberto Ascari en 1952. Il est vrai qu'en ces temps fort lointains, le championnat du monde ne comprenait que huit courses. Cet après-midi, Verstappen s'est contenté de maîtriser l'usure des gommes, moins importante sur sa Red Bull que sur les autres bolides, et se tourne déjà vers le rendez-vous inconnu de Las Vegas. « Les départs ont été extrêmement importants aujourd'hui et ensuite toute la course a été une question de gestion des pneus, particulièrement lors du deuxième relais », explique-t-il. « On a été très solide dans ce domaine. Avec la grosse dégradation ici, il fallait tout le temps corriger la voiture et donc rester concentré. J'ai hâte d'être à Las Vegas. Il va faire beaucoup plus froid, ce sera très différent d'ici. Ce sera certainement plein de surprises ! »
Son équipier Sergio Pérez s'est pour sa part bien rattrapé après sa bévue de Mexico et n'a pas à rougir d'échouer au pied du podium après un splendide bagarre contre Fernando Alonso. « C'était génial ! s'emballe le Mexicain. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de pilotes avec lesquels on puisse faire ce genre de manœuvres. J'ai pris énormément de plaisir, je me suis beaucoup amusé ! » Les deux hispanophones tombent d'ailleurs dans les bras l'un de l'autre après l'arrivée. Cette course solide est importante pour Pérez qui garde l'espoir de conserver son baquet en 2024. Helmut Marko lui-même se réjouit que « Checo ait enrayé sa spirale négative ». Un bon signe ?
Lando Norris termine deuxième pour la sixième fois en 2023. Le pilote anglais a de nouveau démontré que la McLaren était bien la deuxième force du peloton, mais n'a inquiété Max Verstappen qu'en tout début de course. Il lui a fallu surveiller de près la dégradation de ses pneumatiques, même si la MCL60 a progressé en la matière. « Cela ne pouvait pas mieux se passer, estime-t-il. J'avais un bon rythme et c'était le plus important. Je me suis rapidement retrouvé deuxième en partant sixième, et c'était une bonne surprise. Je n'avais pas bien démarré lors du sprint, donc je comptais être plus agressif ce dimanche. Il a fallu toutefois ménager les pneus. Par moments, ceux-ci retrouvaient un peu de jus, mais Verstappen était inattaquable. Je suis donc satisfait d'être deuxième. » Norris aimerait cependant clore cette saison 2023 par une première victoire, mais sans défaillance de Verstappen ou de sa Red Bull, cela paraît inenvisageable...
Après deux courses très médiocres, Aston Martin a soudain redressé la barre au Brésil. Fernando Alonso (3e) et Lance Stroll (5e) engrangent 25 points, le meilleur résultat de leur team depuis l'Australie ! Les dernières évolutions donnent satisfaction, même si le responsable de l'exploitation Tom McCullough admet que l'AMR23 alignée ici était une monoplace hybride, alliant les éléments de divers packages. Quant à Fernando Alonso, il s'est montré une fois de plus héroïque avec sa superbe bataille victorieuse contre Sergio Pérez dans les deux derniers tours. « Je n'ai pas eu le temps de me détendre, raconte-t-il. C'était une course très stratégique. Il fallait économiser les pneus, et surtout la batterie, au cas où j'en aurais eu besoin pour résister à Pérez. Je contrôlais la situation dans le dernier relais. J'avais de bons pneus, mais Pérez aussi, et il m'a dépassé à deux tours de la fin. Je me suis dit ''OK, c'est fini''... Mais j'ai eu une dernière opportunité et ça a suffi. On était tous les deux en mode ''tout ou rien''. Mais selon moi, mon dépassement le plus important fut celui sur Hamilton au départ, car il m'a permis d'économiser la gomme pour ensuite résister à Pérez. » En tout cas, le vaillant quadragénaire ne semble pas mûr pour la retraite...
Ferrari oubliera ce week-end brésilien. Carlos Sainz finit à une anonyme sixième place. Quant à Charles Leclerc, qui avait sacrifié son samedi afin de conserver les meilleurs pneus pour le dimanche, une panne générale de sa centrale hydraulique l'a envoyé dans le mur avant même le coup d'envoi. « Mais pourquoi suis-je aussi malchanceux ? » soupire le jeune Monégasque. « Charles a subi une perte d'alimentation hydraulique, ce qui signifie qu'il n'avait ni direction assistée ni commande de boîte de vitesses, explique Frédéric Vasseur. Il n'a rien pu faire pour éviter le tête-à-queue. Nous sommes très déçus car nous aurions pu marquer plein de points importants pour le championnat. En plus, Charles avait sacrifié le sprint pour tout miser sur le Grand Prix. Il faut maintenant enquêter pour savoir pourquoi l'hydraulique a lâché ainsi... » Ainsi, au classement des constructeurs, Ferrari compte encore 20 points de retard sur Mercedes qui a pourtant vécu un dimanche cauchemardesque.
En effet, après des prestations encourageantes à Austin et à Mexico, la firme allemande a sombré à São Paulo. Toujours aussi imprévisible, la W14 maltraitait ses gommes comme aucune autre monoplace, d'où la piètre huitième place de Lewis Hamilton. Quant à George Russell, vainqueur ici l'an passé, il a renoncé pour éviter d'endommager son moteur... « C'était horrible ! Je glissais beaucoup, je surchauffais mes pneus et ne pouvais tenir le rythme de personne », soupire Hamilton. « En huit jours, on est passé du podium à des glissades dans chaque virage. C'est très étrange ! » souligne Russell. Toto Wolff confirme ce constat alarmant: « Pendant deux courses, on a défié Verstappen et ici nous étions nulle part. Pour moi, c'était notre pire week-end depuis treize ans. Le sprint ne nous a pas aidés en figeant très tôt les réglages. On a adopté une hauteur de caisse trop élevée, mais ce n'est pas la seule cause de nos déboires. En fait, nous n'avons pas su déceler une explication. On a même songé à revoir tous les réglages, ce qui aurait fait partir les bolides depuis les stands. C'était un cauchemar. Mais au moins, cela nous conforte dans notre option de lancer une toute nouvelle voiture pour 2024 ! » On se console comme on peut...
Tony