Pénalité de Montréal: Vettel débouté
Sebastian Vettel a été privé de victoire au Canada à cause d'une pénalité de cinq secondes délivrée par les commissaires sportifs et jugée très sévère. Cette affaire fait encore des vagues deux semaines plus tard, puisque Ferrari a officiellement demandé à la fédération internationale de rouvrir le dossier, ce qui a été accepté. Arrivé en France, Vettel affiche une prudence toute diplomatique devant la presse et évite soigneusement d'incriminer les commissaires du GP du Canada. Il fait bien, car Emmanuele Pirro, le « commissaire pilote » de Montréal, a reçu depuis des menaces via les réseaux sociaux et a porté plainte. Cependant, Vettel compte sur le soutien de ses pairs, et notamment de leur association. « Le GPDA parle au nom de tous les pilotes, et nous avons déjà exprimé plus d'une fois ce que nous souhaitons: plus de constance dans les décisions des commissaires », affirme le quadruple champion du monde. Vettel tente donc de porter le débat sur le terrain des normes en vigueur et de la jurisprudence, plutôt que sur ses propres agissements en piste, afin de rallier à lui ses collègues. Et en effet, de nombreux pilotes déplorent le flou régnant autour des pénalités. « Je pense que la FIA doit trouver un meilleur système pour gérer ce type d'incidents et faire respecter les règles de manière plus constante », affirme ainsi Sergio Pérez.
Vendredi 21 juin, Laurent Mekies, le directeur sportif de Ferrari, se présente devant les commissaires sportifs fédéraux pour présenter ses arguments. Ceux-ci s'appuient sur des données GPS et télémétriques, sur une analyse vidéo de l'action litigieuse, ainsi que sur un témoignage écrit de Vettel lui-même. L'objectif est bien sûr de démontrer que l'Allemand n'a pas sciemment bloqué Lewis Hamilton en revenant sur la piste, ce dont doutaient les commissaires au Canada qui ont fondé leur verdict sur un petit mouvement de volant et un léger coup d'œil dans le rétroviseur donné par l'intéressé à cet instant. Sans grande surprise, les autorités rejettent la réclamation et entérinent le classement du GP du Canada, estimant « qu'il n'y a pas de nouvel élément significatif qui n'était pas à disposition des commissaires au moment de la course. » Outre le fait que les « preuves » apportées par Mekies n'étaient guère probantes, la FIA ne pouvait se déjuger sans ouvrir une boîte de Pandore: toute pénalité délivrée durant une course serait alors devenue sujette à révision.
Ce verdict définitif ravive la colère de Sebastian Vettel. « Je ne suis pas surpris. Il y a tant de pages dans le règlement qu'ils trouveront bien un paragraphe qui les arrange ! » éructe-t-il, avant de pointer du doigt l'absurdité des normes actuelles qui « judiciarisent » presque tout affrontement en piste: « Le problème au fond, et on en a déjà parlé de nombreuses fois, ce sont toutes ces règles. A-t-il coupé la ligne blanche ? Va-t-il trop loin sur le vibreur ? Laissez-nous faire ce que nous voulons ! Si vous n'êtes pas content de notre pilotage, faites des circuits différents. C'est aussi facile que cela. Ne construisez pas des circuits qui ressemblent à un grand parking sur lesquels on peint des lignes blanches et on pose des vibreurs. Comme ici d'ailleurs, en France. Il y a trop de paragraphes dans le règlement. Il faut le brûler ! » Une réaction violente qui dévoile aussi la fragilité psychologique dont souffre actuellement le champion allemand...
Règlement 2021: rendez-vous en octobre
Le 14 juin, la fédération internationale réunit à Paris les dirigeants des dix écuries de F1, leurs directeurs techniques, les représentants de Pirelli et le comité directeur du GPDA, composé d'Alexander Wurz, Nico Hülkenberg et Lewis Hamilton. Comme prévu, les participants s'entendent pour repousser la publication des règlements technique, sportif et financier de la saison 2021 au mois d'octobre prochain, et ce afin de faire émerger un consensus sur l'ensemble de ces thèmes. Le communiqué officiel précise néanmoins qu'il ne s'agit plus que de « clarifier » certains points, les grandes lignes des différents projets étant définitivement fixées. On ne sait quel crédit accorder à ces assertions. Toujours est-il que Jean Todt est parvenu à convaincre Cyril Abiteboul, le directeur-général de Renault Sport, de ne pas s'opposer à ce nouveau délai, très certainement contre l'assurance que les nouvelles normes ne seront pas écrites par et pour les deux constructeurs rivaux, Ferrari et Mercedes.
Présentation de l'épreuve
Voici donc la deuxième édition du « nouveau » Grand Prix de France sur le circuit du Castellet. Depuis un an, quelques aménagements ont été apportés au niveau de la piste, notamment à l'entrée et à la sortie des stands, jugées trop dangereuses par les pilotes. Afin d'attirer un public plus jeune, un deuxième village est créé dans l'enceinte et accueillera des concerts tous les soirs. « L'idée est de mettre des animations partout afin que les gens n'aient pas à circuler en permanence d'un endroit à un autre pour revenir dans un centre de vie », explique Éric Boullier, nouvel ambassadeur du Paul-Ricard, à Auto Hebdo. Mais les spectateurs se soucient surtout de l'épineux problème de la mobilité. Va-t-on revoir les épouvantables embouteillages de l'édition 2018 ? Les organisateurs ont réagi en commandant un plan de circulation auprès d'une société suisse experte en organisation d'événements de masse. Un immense parking est ainsi ouvert à La Ciotat et relié à des lignes d'autocars qui feront en permanence la navette avec le circuit. Un système de covoiturage est aussi mis en place sur une voie dédiée. Une radio locale informera les automobilistes de l'état de la circulation. Enfin, des restaurants et des sanitaires temporaires sont installés autour du circuit pour assurer un confort minimal aux passionnés. Dans l'ensemble, les énormes moyens ainsi mis en œuvre portent leurs fruits, et le trafic autour du circuit sera (relativement) fluide sur l'ensemble du week-end.
Jackie Stewart célèbre au Castellet son 80ème anniversaire, avec quelques jours de retard. A cette occasion, les pilotes et dirigeants d'écurie posent avec le triple champion du monde et se coiffent chacun d'une de ses fameuses casquettes tartan. Parmi les autres personnalités aperçues dans le Var, on remarque les acteurs André Dussolier et Vincent Lindon, les anciens skieurs Luc Alphand et Jean-Claude Killy, ainsi que l'ex-premier ministre François Fillon, désormais président de la commission constructeurs de la FIA.
Le torchon brûle entre Robert Kubica et Williams. Entre Montréal et Le Castellet, le Polonais se répand dans la presse pour se plaindre du traitement de faveur dont bénéficierait son jeune coéquipier George Russell, et qui expliquerait la bonne seconde au tour qui sépare leurs chronos respectifs depuis le début de la saison. Il affirme ainsi que le Britannique n'a tout simplement pas la même voiture que lui. Des propos qui ne peuvent qu'irriter Claire Williams et son staff, et qui semblent être le prélude à sa future mise à pied, peut-être au profit de Nicholas Latifi, qui tourne d'ailleurs de nouveau avec la FW42 en essais libres sur la Côte d'Azur. Orlen, le sponsor de Kubica, révèle pour sa part réfléchir à le placer dans une autre écurie en 2020.
McLaren poursuit sa restructuration sous l'égide d'Andreas Seidl, son nouveau directeur général, transfuge de Porsche. L'équipe britannique a ainsi lancé la construction d'une nouvelle soufflerie dans ses murs de Woking, qui remplacera la soufflerie de Toyota à Cologne qu'elle utilise depuis six ans. Sa livraison est prévue pour 2021. Par ailleurs, McLaren semble tourner définitivement la page Fernando Alonso puisque le champion espagnol ne sera plus convié à piloter la MCL34 en essais privés. Le fiasco de l'engagement à Indianapolis a précipité cette rupture inévitable: à 38 ans, Alonso ne peut décemment pas incarner l'avenir de McLaren, d'autant plus que le duo composé de Carlos Sainz Jr. et du jeune Lando Norris donne jusqu'ici entière satisfaction.
Ferrari introduit un nouveau « package » aérodynamique dans l'espoir de combler le manque d'appuis de sa SF-90. On aperçoit ainsi de nouveaux ailerons arrière et avant, ce dernier doté d'une dérive plus courte et d'une échancrure à l'arrière. Le rebord inférieur reçoit une mini-ailette et le bord de fuite arbore une équerre. Les volets ont été modifiés en conséquence. Ces modifications ont pour but de repousser l'air loin des roues avant du bolide au petit cheval. Celui-ci se pare aussi d'un fond plat inédit, lequel ne donne pas satisfaction et est démonté dès le vendredi soir.
Renault apporte une évolution majeure à sa R.S.19 à l'occasion de son Grand Prix national. La principale nouveauté est une « cape » fixée sous le museau, une solution inventée par Mercedes. Par ailleurs, Ricciardo hérite d'une spécification inédite du V6 Renault, avec notamment des améliorations au niveau de la combustion. Hülkenberg n'en dispose pas afin d'éviter une pénalité. La firme au Losange espère ainsi célébrer dignement le quarantième anniversaire de sa première victoire en F1, survenue à Dijon-Prenois en 1979 grâce à Jean-Pierre Jabouille.
Honda lance en France la « spécification 3 » de son moteur 2019. Après avoir travaillé sur la fiabilité avec la « spécification 2 », les ingénieurs de Sakura ont cette fois insisté sur la puissance en révisant le turbo et le moteur à combustion. Ce nouveau moteur propulsera les Red Bull ainsi que la Toro Rosso de Kvyat, lequel encaissera du coup une pénalité de dix places sur la grille. Son équipier Albon se contentera lui de l'ancien modèle.
Essais et qualifications
Les séances libres du vendredi sont nettement dominées par les Mercedes. Hamilton se fait toutefois une frayeur l'après-midi lorsqu'en rattrapant une amorce de tête-à-queue, il revient en piste juste sous le museau de Verstappen. Une manœuvre étrangement similaire à celle qui l'a opposé à Vettel au Canada... Les commissaires mènent une petite enquête avant de blanchir le champion du monde. En outre, il fait très chaud dans le Var en ce beau week-end de juin, et la température du bitume atteint les 60°C. D'où une rapide dégradation des pneumatiques qui alarme les pilotes.
Samedi, les Flèches d'Argent confirment leur domination. Mais si le matin Bottas signe le meilleur temps, l'après-midi Hamilton empoche une énième pole position avec une nette avance sur son coéquipier finlandais (1'28''319''' contre 1'28''605'''). Leclerc arrache le troisième temps avec sa Ferrari, mais concède six dixièmes à Hamilton. Sans doute perturbé par ses récents déboires, Vettel commet plusieurs erreurs et s'élancera seulement septième. Verstappen place sa Red Bull-Honda au quatrième rang. Gasly (9ème) déçoit puisqu'il est contraint de chausser les pneus tendres pour s'extraire de la Q2 et devra donc partir avec ces gommes très fragiles le lendemain. Les McLaren-Renault sont en très grande forme: Norris (5ème) et Sainz (6ème) monopolisent la troisième ligne. C'est la meilleure séance qualificative du team de Woking depuis des lustres.
Renault vit un week-end en dents de scie, avec quelques problèmes de mise au point le premier jour. Ricciardo s'octroie la huitième place sur la grille, mais il échappe de peu à une sanction pour avoir gêné Räikkönen dans la courbe du Beausset en Q1. Hülkenberg (13ème) est éliminé en Q2 suite à une petite faute de pilotage. Mais il a aussi réussi un impressionnant quatrième temps en Q1. Giovinazzi (10ème) atteint la Q3 avec son Alfa Romeo, mais il devra prendre le départ en gommes tendres. Räikkönen (12ème) aura pour sa part l'avantage de partir avec des enveloppes plus endurantes. Albon et sa Toro Rosso-Honda (11èmes) manquent de peu la Q3. Son collègue Kvyat s'élancera bon dernier suite à son changement de moteur. Les Haas-Ferrari (Magnussen 15ème, Grosjean 16ème) se révèlent une fois de plus incapables d'exploiter les pneumatiques. Elles souffrent d'un grave survirage et ne sont pas du tout dans le rythme. Les Racing Point-Mercedes (Pérez 14ème, Stroll 17ème) sont toujours aussi peu compétitives. Enfin, les Williams-Mercedes concèdent plus de quatre secondes aux meilleures. Russell (19ème) encaisse une pénalité car il remplace sa batterie et son système électronique. Kubica (18ème) concède cette fois quatre dixièmes à son équipier.
Le Grand Prix
L'engouement des Français pour la F1 serait-il retombé ? Le circuit Paul-Ricard n'enregistre en effet que 135 000 spectateurs sur les trois jours du Grand Prix, contre 160 000 en 2018. Une légère baisse qui semble surtout imputable au peu de spectacle qu'offre actuellement la Formule 1, Hamilton et Mercedes monopolisant la première marche du podium presque tous les week-ends. « Nous pourrions faire cent millions de travaux, mais je ne pense pas que nous pourrions faire mieux », ironise Stéphane Clair, le directeur du tracé. « Ce sont les voitures actuelles qui sont en cause, pas notre travail. » Éric Boullier confirme le constat de son acolyte: « Tant que la réglementation subira le diktat des aérodynamiciens imposant cet aileron avant, les voitures ne pourront pas se suivre. Notre piste n'est pas responsable. »
La course se déroule sous un chaud soleil estival: le mercure atteint les 26°C dans l'atmosphère et près de 55°C sur la piste. La majorité des pilotes s'élancent munis de pneus médiums qu'ils comptent troquer contre des pneus durs à la mi-course. Gasly et Giovinazzi partent avec de la gomme tendre qui aura une durée de vite très limitée. Enfin, Räikkönen, Hülkenberg, Stroll, Grosjean et Kvyat sélectionnent les Pirelli médiums afin d'effectuer un second relais avec les durs.
Départ: Hamilton conserve l'avantage de sa pole devant Bottas et Leclerc. Verstappen défend sa quatrième place face à une attaque de Sainz, très bien parti.
1er tour: Verstappen tente en vain de faire l'extérieur à Leclerc après le S de la Verrerie. Puis, Sainz attaque Verstappen à Signes sans pouvoir le dépasser. Afin d'éviter un écart de trajectoire d'Albon, Pérez emprunte l'échappatoire entre les virages de l'Hôtel et du Pont. Il parvient à rejoindre la piste mais double ainsi quelques concurrents. Hamilton mène devant Bottas, Leclerc, Verstappen, Sainz, Norris, Vettel, Gasly, Giovinazzi et Ricciardo.
2e: Hamilton devance Bottas d'une seconde et trois dixièmes.
3e: Vettel se lance aux trousses des deux McLaren de Sainz et de Norris.
4e: Hamilton devance Bottas (1.6s.), Leclerc (3.4s.), Verstappen (5.2s.), Sainz (10s.), Norris (11.5s.), Vettel (12.1s.), Gasly (13.4s.), Giovinazzi (14.4s.), Ricciardo (14.9s.), Räikkönen (18.6s.) et Hülkenberg (19.4s.).
5e: Vettel dépasse Norris à la chicane du Mistral. Russell tente de faire l'extérieur à son équipier Kubica dans la courbe rapide de Signes. Le Polonais se défend vigoureusement et contraint l'Anglais à faire un écart vers le dégagement à près de 300 km/h.
6e: Ricciardo passe devant Giovinazzi et grimpe au neuvième rang. Räikkönen double ensuite son équipier italien.
7e: Hamilton précède Bottas de deux secondes. Vettel déborde Sainz à la petite chicane. Hülkenberg déborde Giovinazzi qui regagne ensuite les stands pour prendre les pneus durs.
9e: Hamilton tourne environ deux dixièmes au tour plus vite que Bottas. Leclerc n'est pas en mesure de suivre les Mercedes. Pérez écope de cinq secondes de pénalité pour avoir tiré un avantage de son escapade hors-piste du premier tour.
11e: Hamilton précède Bottas (2.5s.), Leclerc (6.7s.), Verstappen (9.2s.), Vettel (16.6s.), Sainz (23.8s.), Norris (25.6s.), Gasly (28.7s.), Ricciardo (29.8s.) et Räikkönen (32s.).
13e: Hamilton poursuit sa ronde aux commandes de l'épreuve et repousse Bottas à trois secondes. Ricciardo met la pression sur Gasly, preuve que le moteur Renault demeure plus puissant que le Honda en pleine accélération.
14e: Tout va mal pour Magnussen qui ne cesse de perdre des positions face aux Racing Point et aux Toro Rosso. Son compère Grosjean est un piteux 17ème. La Haas-Ferrari manque dramatiquement d'équilibre.
16e: Quatre secondes entre Hamilton et Bottas. Leclerc évolue à dix secondes du leader. Vettel ne parvient pas à remonter sur Verstappen. Riccardo fait halte chez Renault pour prendre les pneus durs. Magnussen remplace lui aussi ses gommes déjà couvertes de bulles.
17e: Changement de gommes pour Gasly (2.1s.) qui parvient à reprendre la piste devant Ricciardo.
18e: Gasly se débat avec une Red Bull très instable et ne peut résister à une attaque de Ricciardo dans la ligne droite du Mistral. Norris chausse les pneus durs (3.3s.) et se retrouve entre Kvyat et Grosjean. Pérez change aussi de gommes et subit sa pénalité de cinq secondes.
20e: Bottas concède six secondes à Hamilton. Verstappen prend les pneus durs (2.4s.) et retrouve la piste entre Vettel et Räikkönen. Norris se débarrasse de Kvyat. Son équipier Sainz s'empare des Pirelli blancs et tombe au dixième rang.
21e: Leclerc arrive chez Ferrari pour chausser des enveloppes dures (2.7s.) et se retrouve en quatrième position.
23e: Bottas effectue son changement de pneus chez Mercedes (2.9s.). Il cède provisoirement la seconde place à Vettel. Hülkenberg pourchasse Räikkönen pour la sixième place.
24e: Hamilton passe à son stand pour mettre les pneus durs (2.2s.) et ressort toujours premier. Kubica puis Russell se succèdent au garage Williams. Le jeune Anglais doit faire changer son museau, endommagé lors de son excursion hors-piste.
25e: Vettel fait escale chez Ferrari pour prendre les Pirelli blancs (2.2s.) et retrouve sa cinquième place. Il devance trois pilotes qui s'arrêteront plus tard: Räikkönen, Hülkenberg et Stroll. Albon change de gommes chez Toro Rosso.
26e: Hamilton est en tête devant Bottas (12s.), Leclerc (14.8s.), Verstappen (22.1s.), Vettel (27.2s.), Räikkönen (39s.), Hülkenberg (40s.) Stroll (43s.), Sainz (54s.), Norris (55s.) et Kvyat (57s.).
27e: Ricciardo attaque Grosjean pour le gain de la douzième place et lui fait l'extérieur à la chicane du Mistral, mais en mettant deux roues derrière la ligne blanche délimitant la piste. Le Genevois emprunte pour sa part le dégagement à la sortie de l'enchaînement.
29e: Hamilton jouit de onze secondes d'avance sur Bottas. Leclerc évolue à cinq secondes du Scandinave.
31e: Räikkönen troque ses pneus durs contre des médiums. Grosjean, beaucoup plus loin au classement, effectue la même manœuvre.
32e: Hamilton précède Bottas (12.6s.), Leclerc (18.4s.), Verstappen (25.4s.), Vettel (31.7s.), Hülkenberg (53s.), Stroll (57.4s.), Sainz (1m. 06s.), Norris (1m. 08s.), Ricciardo (1m. 13s.) et Räikkönen (1m. 15s.). Kvyat prend à son tour les pneus médiums.
34e: Ricciardo tente de raccrocher le train des deux McLaren. Sa tâche n'est pas aisée puisqu'il ne peut plus se désaltérer, sa pipette étant déconnectée de sa bouteille embarquée. Hülkenberg passe chez Renault pour prendre des pneus jaunes et ressort devant Gasly. Giovinazzi et Russell observent chacun un second arrêt pour reprendre ce même composé.
36e: L'intervalle entre Hamilton et Bottas est très stable puisqu'il tourne toujours autour de la douzaine de secondes. Les deux pilotes Mercedes font face à des cloques sur les pneus mais parviennent à préserver la gomme.
38e: Les positions sont figées en tête de l'épreuve. La seule bagarre en piste oppose Ricciardo, Räikkönen et Hülkenberg pour les derniers points.
39e: Stroll est le dernier pilote à remplacer ses pneus durs par des médiums. Sa stratégie n'est pas payante puisqu'il se retrouve treizième, derrière son équipier Pérez.
40e: Hamilton mène devant Bottas (12.4s.), Leclerc (19.1s.), Verstappen (26.2s.), Vettel (34.2s.), Sainz (1m. 20s.), Norris (1m. 21s.), Ricciardo (1m. 25s.), Räikkönen (1m. 27s.), Hülkenberg (1m. 29s.) et Gasly (1m. 33s.).
43e: Treize secondes séparent les deux Mercedes de tête. Bottas s'empare du meilleur chrono (1'33''586'''). Norris, septième, ne peut plus actionner son aileron arrière mobile, bloqué à cause d'un souci hydraulique.
45e: Les deux Toro Rosso se battent pour la 14ème place. Kvyat fait l'extérieur à Albon à Signes, mais le Thaïlandais conserve l'ascendant au virage du Beausset.
46e: Grosjean regagne son garage pour abandonner. Ce retrait lui permettra de changer sa boîte au prochain Grand Prix sans encaisser de pénalité. Le Français était seizième. Sorti de son baquet, il déplore « le pire week-end de l'histoire de Haas »...
47e: Bottas subit des microcoupures de moteur dans certains virages. Cela permet à Leclerc de réduire son retard.
48e: Hamilton devance Bottas (15.2s.), Leclerc (19.3s.), Verstappen (28.7s.), Vettel (33.4s.), Sainz (1m. 27s.), Norris (1m. 32s.), Riccardo (-1t.), Räikkönen (-1t.), Hülkenberg (-1t.), Gasly (-1t.) et Pérez (-1t.).
49e: Les problèmes hydrauliques se multiplient sur la McLaren de Norris. L'Anglais ne dispose plus de la direction assistée et peine à sélectionner ses vitesses. Hülkenberg met une forte pression sur Räikkönen.
50e: Albon arrache un plot bordant le S de la Verrerie et l'envoie au beau milieu de la piste. La procédure de « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée pour une vingtaine de secondes, le temps pour un commissaire de ramasser cet objet.
51e: Les drapeaux verts sont agités. Leclerc revient à moins de deux secondes de Bottas. Vettel passe chez Ferrari pour prendre les pneus tendres, dans l'espoir de s'octroyer le point de meilleur chrono.
52e: Bottas n'a plus que sept dixièmes d'avance sur Leclerc. Sa deuxième place est clairement menacée. Plus loin, Ricciardo est maintenant dans les roues de Norris.
53ème et dernier tour: Norris est poursuivi par un trio composé de Ricciardo, Räikkönen et Hülkenberg. Ricciardo prend l'aspiration du jeune Anglais à l'entame de la ligne droite du Mistral, le déborde par l'extérieur, puis se rabat devant lui à la chicane, mais ce faisant met les quatre roues hors des limites de la piste. Lorsqu'il reprend sa trajectoire, Ricciardo contraint Norris à virer au large sur le côté gauche. Le pilote McLaren se fait ainsi doubler par ses trois poursuivants. Räikkönen contourne Ricciardo à la sortie de l'enchaînement. Mais dans le bout droit suivant, l'Australien se décale à l'intérieur, roule à nouveau derrière la ligne blanche et repasse devant le Finlandais dans la courbe de Signes.
Lewis Hamilton remporte le GP de France pour la seconde année consécutive. Bottas termine deuxième: c'est le 50ème doublé de Mercedes en F1. Leclerc se classe troisième, Verstappen quatrième. Vettel finit cinquième après avoir arraché in extremis le point du meilleur tour (1'32''740'''). Sainz décroche une belle sixième place. Ricciardo est septième devant Räikkönen, Hülkenberg et Norris. Gasly achève son triste week-end à une anonyme onzième position. Pérez, Stroll, Kvyat, Albon, Giovinazzi, Magnussen, Kubica et Russell viennent ensuite.
Après la course
Les manœuvres douteuses de Daniel Ricciardo dans le dernier tour n'ont pas échappé aux commissaires qui le convoquent en fin d'après-midi et lui infligent deux pénalités de cinq secondes: la première pour avoir contraint Lando Norris à rouler hors des limites de la piste, la seconde pour être lui-même passé derrière la bordure pour se défaire de Kimi Räikkönen. L'Australien tombe ainsi au onzième rang, ce qui le met en rage: « Qu'ils aillent se faire f***** ! » lance-t-il à l'adresse des commissaires...
Lewis Hamilton remporte une quatrième victoire de rang qui ne fut malgré tout pas de tout repos. « Ce n'était pas aussi facile qu'on peut le croire », souligne-t-il. « Il se passe toujours des choses, on est constamment à la limite. J'ai eu des cloques sur mes pneus avant, il a fallu s'adapter à la chaleur, gérer la voiture. Gagner est toujours un immense défi. » Hamilton reconnaît cependant que son hégémonie et celle de Mercedes contribuent à la lassitude des passionnés. Les audiences télévisées de la Formule 1 sont en chute libre. Mais il rappelle avec raison que ni lui ni son équipe ne sont coupables de mieux travailler que les autres: « Quand les gens voient nos succès, ils ne se rendent pas compte de tout le travail effectué en coulisses. Alors, si vous considérez que ce sport est ennuyeux, ne montrez pas du doigt les pilotes. » Hamilton affirme en outre qu'il faut placer ses espoirs dans la refonte des règlements techniques en cours: « Tant que la structure qui chapeaute notre sport restera la même, cela ne changera pas, et ce n'est pas à moi de provoquer le changement. Mais nous autres pilotes sommes unis pour donner des recommandations. Nous sommes associés aux discussions sur le futur de la discipline, et c'est une bonne chose. Nous devons notamment être capables de rendre les voitures plus légères pour favoriser les dépassements. »
Ferrari quitte la Côte d'Azur avec vingt-six points dans le besace, un moindre mal eu égard au grave déficit d'appuis dont souffre la voiture rouge. « Dans l'ensemble, ce week-end a été assez positif, » estime ainsi Charles Leclerc. « Je suis satisfait d'avoir pu me battre pour la deuxième place à la fin, même si je n'ai jamais eu de véritable opportunité de doubler Bottas. Nous avons réussi à maximiser le potentiel de la voiture, et c'est positif. » Sebastian Vettel adopte lui la méthode Coué: « Nous n'avons pas encore le rythme pour battre Mercedes, mais je sais que tout le monde travaille avec une pression positive à Maranello, et avec passion. » Quand le moral va...
Du côté de Red Bull, Max Verstappen déplore le manque de puissance du groupe propulseur Honda, et le met en balance avec le moteur... Renault. Cyril Abiteboul et Rémi Taffin, qui ont en mémoire les critiques acerbes du Hollandais à leur endroit en 2018, doivent pouffer. Pierre Gasly aura lui vécut un bien triste Grand Prix national puisqu'il ne récolte qu'un petit point, grâce à la sanction dont a été frappé Daniel Ricciardo. Le Normand se plaint d'une RB15 soudain devenue vicieuse avec de nouveaux réglages adoptés samedi matin. En outre, contraint de partir en pneus tendres, il a dû composer avec une stratégie peu adéquate. Mais Christian Horner rejette la responsabilité de cette contre-performance sur son pilote: « Les gars ont réalisé un super changement de pneus. Pierre est sorti devant Ricciardo mais n'a pas pu lui résister. Il faut vite revoir les choses avec lui, il n'a jamais su faire fonctionner son deuxième train de pneus. » Au tiers de la saison 2019, Gasly n'affiche que 37 points au compteur contre 100 pour Max Verstappen. Les propos de Horner démontrent que sa position au sein de Red Bull est de plus en plus précaire. Les rumeurs autour de sa prochaine éviction repartent de plus belle.
Deux autres équipes tirent un bilan positif de ce GP de France. McLaren tout d'abord, qui consolide sa quatrième place au classement des constructeurs, qui plus est avec la manière. La monoplace couleur papaye s'affirme de plus en plus comme la quatrième force du plateau. Renault ensuite, qui arrache quelques points grâce à Nico Hülkenberg après des essais en demi-teinte. Le gros point faible de la RS.19 demeure la gestion des pneumatiques: « Plus que le châssis, il nous faut maintenant résoudre ce problème de gommes qui nous a handicapés ce week-end », estime Cyril Abiteboul. « Quant au dossier moteur, il est définitivement réglé. Avec McLaren, nous plaçons nos quatre voitures dans les points ! » Ceci déclaré avant la disqualification de Ricciardo. McLaren (40 points) et Renault (32 pts) devraient donc se battre pour la quatrième place du championnat des constructeurs.
Tony