Calendrier 2020: retour des Pays-Bas, l'Espagne menacée
Trente-cinq ans après sa disparition, le Grand Prix des Pays-Bas de Formule 1 devrait faire son retour au calendrier du championnat du monde en 2020. L'immense popularité de Max Verstappen auprès des Néerlandais, grands passionnés de course automobile, rendait cette résurrection nécessaire, presque obligatoire. Les circuits d'Assen et de Zandvoort se sont mis sur les rangs pour organiser l'événement, et c'est finalement le second, son hôte historique, qui a raflé la mise. Un accord a été trouvé entre Zandvoort et Liberty Media, mais il n'est pas encore ratifié pour des raisons de calendrier. En effet, les écuries de Formule 1 refusent assez fermement de disputer plus de vingt-et-un Grands Prix par an, nombre déjà assez considérable. Or, en plus de la course néerlandaise, un GP du Vietnam à Hanoï est aussi programmé pour 2020. Certaines épreuves, les plus fragiles sur le plan financier, devront donc être sacrifiées. Le GP d'Italie paraissait le plus menacé, mais l'ACI et les promoteurs de la F1 ont semble-t-il trouvé un accord pour prolonger de cinq années leur contrat.
C'est donc le Grand Prix d'Espagne qui devrait faire les frais de cette prolifération de nouvelles courses. Le circuit de Catalunya est en effet en difficultés financières depuis que la municipalité de Barcelone a suspendu ses subventions, suite à un soupçon de fraude. Un audit récemment commandé par la Généralité de Catalogne, propriétaire du site à 78%, a en effet découvert que certaines personnes avaient détourné ces fonds pour s'octroyer des compléments de salaire. En conséquence, la mairie de Barcelone a décidé de ne plus verser un euro au circuit. Cette affaire n'est d'ailleurs en fait qu'un prétexte, car le maire Mme. Ada Colau, issue de l'extrême-gauche et écologiste fervente, est tout à fait hostile à ce que les sports mécaniques soient financés par les pouvoirs publics. L'enveloppe annuelle allouée au circuit avait ainsi déjà fondu de 7 à 2,5 millions d'euros entre 2015 et 2018. A ces ennuis s'ajoute bien sûr le retrait de Fernando Alonso: le double champion du monde attirait depuis quinze ans des dizaines de milliers de fans qui dorénavant préfèrent le suivre sur les courses d'Endurance (où les places sont d'ailleurs beaucoup moins chères). D'où une chute d'affluence. Et ce n'est pas le pauvre Carlos Sainz II, madrilène de surcroît, qui soulèvera l'enthousiasme des Catalans. Le GP d'Espagne pourrait donc bien disparaître donc du calendrier 2020 pour faire la place au GP des Pays-Bas. Toutefois, le président de la Généralité de Catalogne, M. Quim Torra, plus pragmatique que son homologue barcelonaise, espère encore une prolongation de contrat et rencontre à cette fin Chase Carey à Montmeló.
Le Phénix finlandais
2019 sera-t-elle l'année de Valtteri Bottas ? Les quelques supporteurs du blond Finlandais se prennent à y croire après son excellent début de saison. Il mène en effet le championnat des conducteurs avec un point d'avance sur Lewis Hamilton et, pour la première fois depuis son arrivée chez Mercedes, paraît en mesure de tenir la dragée haute à celui-ci. Sa piètre saison 2018 (la pire de sa carrière selon ses propres termes) paraît très loin. Comment expliquer cette renaissance ? Certains avancent que Bottas aurait fait appel à un « coach mental ». L'intéressé dément. « J'ai travaillé sur les faiblesses de mon pilotage et de mes réglages, et sur ma barbe bien sûr » ironise-t-il. « Je pense que c'est une question d'attitude, car dans chaque sport, c'est le mental qui joue, plus que le physique. Je n'ai pas de pression, j'essaie de me faire plaisir et les résultats viendront. La fin de saison dernière a été plutôt rude mentalement. C'était une période difficile pour moi. En fin d'année, j'ai pris mon temps pour me ressourcer et débuter la nouvelle saison avec la bonne attitude. »
On ne saura donc pas quel a été le déclic psychologique. Mais il apparaît d'autre part que le Scandinave parvient à régler plus facilement qu'Hamilton la Mercedes W10. « Valtteri travaille avec mon ancien ingénieur n°2 et reprend certains de mes réglages. C'est un changement dans la bonne direction, une bonne aide pour lui », déclare l'Anglais au Daily Mail. En effet, Bottas est cette année épaulé par Riccardo Musconi, l'ancien ingénieur adjoint d'Hamilton, qui a remplacé Tony Ross, parti en Formule E. Bien sûr, on peut voir dans ces propos d'Hamilton une justification un peu légère de ses performances en dents de scie depuis le GP d'Australie...
Présentation de l'épreuve
Il ne se passe pas une saison sans que les pneumatiques fournis par Pirelli ne soulèvent de critiques, et 2019 n'échappe pas à la tradition. Certaines équipes reprochent au manufacturier italien de proposer des pneus à fenêtre d'utilisation trop étroite. Haas, qui souffre particulièrement de ce problème depuis le GP de Bahreïn, est la plus sévère dans ses propos. Après Bakou, Guenther Steiner a même déclaré que selon lui les gommes avaient une trop grande importance dans la Formule 1 contemporaine. Mario Isola, le représentant de Pirelli, affirme que les fenêtres d'exploitation sont au contraire plus larges qu'en 2018, et sous-entend ainsi que Steiner ne peut s'en prendre qu'au châssis Dallara-Haas. En outre, Isola rappelle que l'an passé les pilotes se plaignaient beaucoup de l'apparition de cloques sur la surface du pneu en course, phénomène qui semble s'être nettement atténué cette année.
Renault Sport continue de se développer dans l'espoir de rattraper Ferrari et Mercedes. Quelques bouleversements sont annoncés dans ses deux usines châssis et moteurs. A Viry-Châtillon, deux postes sont créés. Le premier, celui de directeur de l'ingénierie, revient à Christophe Mary, un technicien passé chez Mercedes, Ferrari et Peugeot. Le second, celui de directeur des projets et des achats, est confié à Stéphane Rodriguez, un pur produit de la maison, qui a travaillé sur le V8 atmosphérique et le V6 hybride. Les deux hommes seront chapeautés par le directeur technique Rémi Taffin. A Enstone, le chef designer adjoint Matt Harman est promu à la tête de l'ingénierie et travaillera sous la responsabilité directe de Nick Chester. Comme Mary, Harman est un ancien de Mercedes. Renault tente donc de détourner l'eau des meilleures sources pour se tirer de son marigot technique.
Pour l'heure, la firme au Losange apporte à Barcelone une évolution de son très fragile moteur. Les équipes de Viry-Châtillon ont ainsi mis l'accent sur le MGU-K, le principal point faible de l'unité de puissance, mais annoncent aussi un léger gain de puissance. De toute évidence, les pilotes en jaune devraient encaisser des pénalités lors des prochaines courses puisque Hülkenberg a déjà utilisé les trois moteurs alloués pour la saison, et que le quota de MGU-K (deux) est atteint aussi bien par l'Allemand que par Ricciardo.
Toutes les équipes introduisent de profondes révisions à leurs monoplaces à l'occasion de cette première escale de la saison européenne. Mercedes insère ainsi de nouveau déflecteurs sur sa W10, comportant dorénavant trois éléments au lieu de deux afin de mieux encadrer l'écoulement de l'air provenant des roues avant. Les Flèches d'Argent arborent aussi de nouveaux caissons de rétroviseurs afin de réduire les perturbations aérodynamiques générées par ces appendices. Un conditionneur suspend le caisson du rétroviseur, ce qui donne un aspect particulièrement inesthétique à cet élément. La Red Bull RB14 de Verstappen reçoit un double déflecteur horizontal très original, ainsi qu'un petit « monkey seat » à l'arrière. McLaren modifie en profondeur sa MCL34 dotée de nouveaux déflecteurs, d'un aileron avant recourbé et d'un capot-moteur légèrement rehaussé. Haas et Racing Point apportent aussi beaucoup de modifications à leurs bolides en révisant ailerons, déflecteurs et écopes de frein. Enfin, Williams tente d'endiguer le terrible sur-virage qui frappe sa FW42 en retouchant les ailerons, dans l'espoir de générer du sous-virage.
Les regards se tournent surtout vers la Ferrari SF-90. Celle-ci se dote d'une encoche au niveau du capot-moteur pour faciliter le refroidissement. L'aileron avant de la monoplace rouge est aussi revu. La dérive affiche un profil élargi et recourbé afin de repousser les flux loin des pneus et limiter un sous-virage récurrent. Mais Ferrari introduit surtout ici la première évolution de son groupe propulseur Tipo 064, initialement prévue pour le GP du Canada. Le mauvais début de saison des Rouges a contraint les ingénieurs motoristes à accélérer leur travail. On ne connaît pas les détails des améliorations apportées, mais on sait qu'elles s'accompagnent d'un nouveau lubrifiant fourni par Shell. Par ailleurs, ce Tipo 064 « B » est réservé à la Scuderia, Alfa Romeo et Haas devant se contenter pour l'heure de la version « A ». De toute évidence, le Grand Prix d'Espagne s'annonce absolument crucial pour les Rouges. Leurs bolides avaient en effet dominé les essais hivernaux à Barcelone, et une nouvelle défaite au profit de Mercedes sonnerait probablement le glas de leurs espoirs de titre mondial.
Red Bull inaugure la nouvelle version de son très imposant motor-home, l'Energy Station. Cette nouvelle structure, montable et démontable en 48 heures, remplace le clinquant bâtiment inauguré en 2005. Il accueillera le personnel et les invités de Red Bull Racing et de Toro Rosso. L'« Energy Station II » propose 1220 mètres carrés de surface sur deux niveaux. Écologisme oblige, l'intérieur est intégralement composé de bois « durable » coupé et façonné en Autriche. « C'est une structure qui apporte une touche des Alpes styriennes au paddock de la F1, après avoir été conçue pour répondre aux besoins actuels et futurs de Toro Rosso et nous-mêmes », explique Christian Horner. « Si elle voit passer ne serait-ce que la moitié des rebondissements qu'a connus sa devancière, ce sera déjà bien ! » Il serait bon aussi que les caisses de champagne qui y sont entassées soient enfin débouchées, pourrait-on ajouter avec quelque malice...
Essais et qualifications
Bottas réalise le meilleur chrono de la séance du vendredi matin, et ce en dépit d'une fuite d'huile sur sa Mercedes. Il récidive l'après-midi en améliorant de sept dixièmes son chrono de la matinée. Hamilton le suit sur la feuille des temps. Les Ferrari semblent en retrait au terme de cette première journée. Samedi matin, Bottas se plante dans les graviers au virage n°5, laissant le meilleur chrono à Hamilton.
L'après-midi, en revanche, le Finlandais ne tremble pas. Au volant d'une Mercedes archi-dominatrice, Bottas réalise sa troisième pole de rang (1'15''406''') et repousse Hamilton à six dixièmes ! Il y avait longtemps que le quintuple champion du monde n'avait pas reçu une telle leçon. On fait grise mine chez Ferrari: la SF-90 est plus rapide que la Mercedes en ligne droite, mais perd tout son avantage dans les portions lentes à cause d'un manque de grip. Vettel (3ème) rend huit dixièmes à Bottas, Leclerc (5ème) plus d'une seconde. Le Monégasque a de plus endommagé sa voiture en Q2 en escaladant un vibreur. Les Red Bull-Honda (Verstappen 4ème, Gasly 6ème) se hissent au même niveau que les Ferrari et peuvent donc viser le podium. Une petite alerte toutefois pour Verstappen qui doit remplacer son moteur vendredi après une fuite de lubrifiant. Les Haas-Ferrari parviennent enfin à faire monter leurs pneus en température sur ce tracé où elles ont brillé lors des essais d'avant-saison. Grosjean (7ème) et Magnussen (8ème) visent de gros points pour le dimanche.
Satisfaction chez Toro Rosso-Honda: Kvyat (9ème) se hisse en Q3 et Albon (11ème) en aurait sans doute fait autant sans une petite faute dans son ultime tour lancé. Du côté de Renault, Ricciardo réalise le dixième temps mais recule de trois places, conséquence de son accrochage avec Kvyat à Bakou. Hülkenberg sort de la route en Q1 et endommage son museau. Ses mécaniciens l'équipent alors d'un aileron avant d'un autre type sans en avertir les commissaires. En conséquence, l'Allemand sera contraint de prendre le départ depuis la pit-lane. Les McLaren-Renault (Norris 10ème, Sainz 12ème) souffrent d'un léger manque d'adhérence. Les évolutions apportées à la Racing Point ne sont pas probantes. Pérez (15ème) est mécontent du comportement de sa monture et Stroll (16ème) a tapé les glissières vendredi. Une brutale hausse de température entre le samedi matin et l'après-midi perturbe le fonctionnement des gommes chez Alfa Romeo: ni Räikkönen (14ème) ni Giovinazzi (18ème) ne parviennent à les exploiter correctement. Enfin, chez Williams, Russel est victime d'un accident lors de la troisième séance libre. Ses mécaniciens doivent remplacer sa boîte de vitesses, ce qui le relègue au dernier rang. Le Britannique, dix-neuvième en Q1, devance cependant Kubica d'une seconde. Le Polonais est complètement perdu au volant d'une FW42 toujours survireuse.
Le Grand Prix
Il se déroule sous un beau soleil, bien que la température soit tout juste saisonnière (20 °C). Pirelli prévoit une course avec deux arrêts. La grande majorité des pilotes prend le départ avec les pneus tendres (C3). Seuls Hülkenberg, Räikkönen, Stroll, Kubica et Russell chaussent les médiums (C2). Sur la grille, Carlos Sainz se fait voler la vedette par l'apparition du célèbre footballeur Neymar, ancienne star FC Barcelone, demeuré très populaire en Catalogne en dépit de son départ vers un club qatari.
Départ: Bottas s'élance mal à cause d'un embrayage capricieux. Hamilton se place à la droite de son équipier, puis vire en tête au premier virage. Très bien parti, Vettel se positionne pour sa part à l'extérieur et se porte à la hauteur des Mercedes. Il tente de contourner Bottas au freinage, mais se retrouve sur la portion sale du bitume. Il emprunte l'échappatoire et retrouve la piste juste devant Leclerc. Les deux pilotes Ferrari se gênent ainsi mutuellement, et Verstappen les déborde par l'extérieur de la courbe Renault. Bottas rattrape pour sa part un début d'embardée en sortant du premier enchaînement.
1er tour: Gasly tente de faire l'extérieur à Leclerc dans le virage n°3, mais le Monégasque ne laisse aucun espace à son ami qui mord sur la poussière. Räikkönen traverse le bas à sable de la courbe Repsol et se retrouve bon dernier. Hamilton mène devant Bottas, Verstappen, Vettel, Leclerc, Gasly, Grosjean, Magnussen, Kvyat et Albon.
2e: Hamilton possède deux secondes d'avance sur son coéquipier. Les Flèches d'Argent tournent une seconde au tour plus vite que leurs poursuivantes.
3e: Seul Verstappen garde encore le contact avec les Mercedes. Les Ferrari sont déjà nettement distancées.
5e: Hamilton est premier devant Bottas (2.1s.), Verstappen (3.5s.), Vettel (5.6s.), Leclerc (6.8s.), Gasly (8.5s.), Grosjean (11.5s.), Magnussen (13.8s.), Kvyat (15.1s.), Albon (16.3s.), Sainz (17.3s.) et Ricciardo (17.8s.).
6e: Ricciardo pourchasse Sainz pour la onzième place. Giovinazzi opère le premier changement de pneus et prend les Pirelli durs.
7e: Hamilton accroît son avance sur Bottas qu'il repousse à deux secondes et demie.
9e: Hamilton améliore le meilleur tour à chaque passage. Bottas lui concède maintenant trois secondes. Verstappen est semé.
10e: Leclerc se fait pressant derrière son équipier. En fin de tour, Hamilton précède Bottas (3.1s.), Verstappen (6.3s.), Vettel (9.8s.), Leclerc (10.6s.), Gasly (14.3s.), Grosjean (20.7s.), Magnussen (24.4s.), Kvyat (25.8s.) et Albon (27.1s.).
12e: Vettel a fait un méplat sur un de ses pneus avant. Ferrari lui ordonne de laisser passer Leclerc, jugé plus rapide. L'Allemand s'exécute au bout de la longue ligne droite.
13e: Tout va bien pour Hamilton qui devance son compère Bottas de trois secondes et demie. La seule bagarre un peu sérieuse oppose toujours Sainz à Ricciardo pour la onzième position.
15e: Hamilton est premier devant Bottas (3.7s.), Verstappen (9.3s.), Leclerc (14.3s.), Vettel (18s.), Gasly (21s.), Grosjean (31s.), Magnussen (34.4s.), Kvyat (36s.) et Albon (37.6s.).
16e: Hamilton tourne en 1'21'766'''. L'intervalle avec Bottas excède maintenant les quatre secondes.
18e: Vettel se plaint de l'état de ses pneus. Il a complétement laissé filer Leclerc et devient une proie pour Gasly.
19e: Hamilton rattrape les premiers attardés: Giovinazzi, Kubica et Russell. Vettel arrive chez Ferrari pour mettre des gommes médiums. L'arrêt dure plus de quatre secondes. L'Allemand se retrouve dixième, entre Albon et Sainz.
20e: Six secondes entre Hamilton et Bottas. Verstappen fait escale chez Red Bull et s'empare de Pirelli jaunes (2.9s.). Le Hollandais fait une superbe opération puisqu'il redémarre derrière Gasly, soit à des années-lumière de Vettel.
21e: Vettel se défait d'Albon. Kvyat prend les pneus médiums.
22e: Gasly chausse les pneus jaunes (3.1s.). Stroll l'imite peu après.
23e: Hamilton précède Bottas de neuf secondes. Le Finlandais a été gêné par le trafic. Magnussen s'empare de gommes médiums.
24e: Ricciardo fait l'extérieur à Sainz au premier virage. Mais tous deux changent ensuite de pneus... et l'Espagnol redémarre, en pneus jaunes, devant l'Australien, en pneus blancs. Pérez observe aussi un pit-stop.
25e: Leclerc fait halte chez Ferrari et prend des pneus durs dans l'espoir de ne plus s'arrêter. Hélas, l'opération est longuette (4.4s.). Albon chausse des pneus médiums.
26e: Bottas apparaît au stand Mercedes et s'empare des pneus médiums (2.8s.). Grosjean s'équipe aussi en gommes jaunes. Il repart derrière Hülkenberg, mais s'en débarrasse aussitôt.
27e: Hamilton effectue tranquillement son changement de pneus. Il prend des Pirelli jaunes (2.6s.) et demeure premier.
28e: Räikkönen remplace ses enveloppes. Seul Hülkenberg, actuellement huitième, n'est pas passé aux stands, et retient son « ami » Magnussen.
29e: Bottas s'empare de meilleur chrono provisoire: 1'20''857'''.
30e: Hamilton mène devant Bottas (8s.), Verstappen (12.7s.), Leclerc (23.2s.), Vettel (24.1s.), Gasly (36.4s.), Grosjean (46.6s.), Hülkenberg (53s.), Magnussen (53.7s.), Kvyat (54.4s.), Albon (59.8s.), Sainz (1m. 06s.) et Ricciardo (1m. 07s.).
32e: Vettel évolue une demi-seconde derrière Leclerc. Kubica change ses enveloppes. Son équipier Russell fera de même au passage suivant.
33e: Vettel se montre dans les rétroviseurs de son équipier. Magnussen et Kvyat dépassent Hülkenberg
35e: L'intervalle entre Hamilton et Bottas atteint neuf secondes. Albon passe devant Hülkenberg.
36e: La murette Ferrari envoie une nouvelle consigne: cette fois, c'est à Leclerc d'ouvrir la porte à son compagnon d'écurie ! Les deux hommes n'ont pas en effet la même stratégie. Leclerc laisse passer Vettel à la sortie de la courbe Repsol. Kvyat déborde Magnussen. Hülkenberg stoppe chez Renault pour prendre des pneus tendres et chute au seizième rang.
38e: Hamilton dirige la course devant Bottas (9s.), Verstappen (13.3s.), Vettel (23.5s.), Leclerc (27.5s.), Gasly (44s.), Grosjean (55s.), Kvyat (1m. 03s.), Magnussen (1m. 06s.) et Albon (1m. 09s.).
40e: Vettel revient chez Ferrari et sélectionne les pneus médiums (2.2s.). Il retrouve le circuit juste derrière Gasly, mais le double peu après au virage de La Caixa. L'Allemand va ensuite améliorer le meilleur chrono.
42e: Hamilton compte huit secondes et demie de marge sur Bottas, treize secondes sur Verstappen
43e: Deuxième arrêt de Verstappen qui chausse les gommes jaunes (2.8s.). Il cède provisoirement la troisième place à Leclerc.
45e: Bottas apparaît chez Mercedes et prend les pneus tendres (3.1s.). Au bout de la longue ligne droite, Norris attaque Stroll pour le gain de la 14ème place et se déporte à l'extérieur. Le Canadien garde sa position et ne laisse guère d'espace à son assaillant. L'Anglais finit par heurter la Racing Point avec sa roue avant-droite. Stroll part en tête-à-queue dans le bac à sable et heurte les glissières en marche arrière. Norris se gare un peu plus loin avec un bris de suspension. La voiture de sécurité intervient.
46e: La Safety Car entre en piste pour permettre aux commissaires d'ôter les monoplaces de Stroll et de Norris. C'est alors la ruée aux stands: Hamilton prend des pneus tendres. Il est suivi par Magnussen, Kvyat, Albon, Ricciardo, Räikkönen, Pérez, Russell et Kubica. L'opération se passe mal chez Toro Rosso: Kvyat arrive au garage alors que les pneus ne sont pas prêts, et Albon patiente quelques longues secondes derrière son équipier. Tous deux perdent une position.
47e: Hamilton a repris sa route loin devant Bottas. Leclerc prend des pneus médiums et ressort des stands derrière Vettel. Gasly, Sainz et Grosjean remplacent aussi leurs gommes.
48e: Les bolides se rangent peu à peu derrière la voiture de sécurité. Les commissaires ont évacué les deux voitures accidentées, mais doivent maintenant balayer le virage n°3 dont la trajectoire est souillée de graviers ramenés par Norris.
50e: Comme souvent, Hamilton se plaint de la lenteur de la Safety Car. Les voitures attardées peuvent se dédoubler.
52e: La course va reprendre au tour suivant. Hamilton précède Bottas, Verstappen, Vettel, Leclerc, Gasly, Grosjean, Magnussen, Kvyat, Sainz, Albon, Hülkenberg, Ricciardo, Pérez, Räikkönen et Giovinazzi. Les Williams de Russell et Kubica ferment la marche, avec un tour de retard.
53e: Le drapeau vert est brandi. Hamilton demeure devant Bottas, Verstappen et Vettel. Leclerc repousse une attaque de Gasly. Les deux Haas abordent le premier virage roue contre roue, Magnussen à droite, Grosjean à gauche. Au freinage, la roue avant-droite du Genevois frotte la roue arrière-gauche du Danois. Grosjean doit emprunter l'échappatoire. Il retrouve la piste sous le nez de Sainz. Magnussen tente pour sa part de faire l'extérieur à Gasly entre les courbes Repsol et Seat, sans succès.
54e: Hamilton conquiert le meilleur tour de la course: 1'18''492'''.
55e: Bottas (1'18''737''') ne parvient pas à battre le temps d'Hamilton et lui abandonne donc, outre la victoire, le point du meilleur tour.
56e: Hamilton est leader devant Bottas (2.6s.), Verstappen (5.2s.), Vettel (6.6s.), Leclerc (9s.), Gasly (11s.), Magnussen (13.8s.), Grosjean (14.5s.), Sainz (16s.), Kvyat (16.8s.), Albon (17.6s.) et Ricciardo (18.3s.).
57e: Grosjean est revenu sur Magnussen. Il actionne le DRS pour lui faire l'extérieur au premier virage, mais de nouveau le Scandinave se défend farouchement. Grosjean doit derechef virer au large pour ne pas percuter son équipier. Il escalade au passage un cassis et endommage quelque peu ses pneus et son fond plat.
58e: Sainz assaille Grosjean au bout de la longue pleine charge et plonge à l'intérieur. Les roues avant des deux bolides se tutoient. Pour la troisième fois, Grosjean emprunte le dégagement en asphalte et regagne le circuit devant l'Espagnol.
59e: Deux secondes séparent les Mercedes de tête. Sainz « avale » Grosjean au passage devant les stands. Les pneus du pilote Haas sont maintenant très endommagés. Kvyat le prend en chasse.
61e: Kvyat dépasse Grosjean sans rencontrer de résistance. Ce dernier est maintenant la cible d'Albon et de Ricciardo.
62e: A quatre tours du but, Hamilton devance Bottas (2.7s.), Verstappen (6.1s.), Vettel (8s.), Leclerc (11s.), Gasly (15.8s.), Magnussen (23.7s.), Sainz (26.5s.), Kvyat (29.4s.), Grosjean (30.9s.), Albon (31.5s.) et Ricciardo (32.5s.).
64e: Vettel ne concède qu'une seconde et demie à Verstappen, mais il ne pourra pas l'attaquer. Kvyat se fait menaçant derrière Sainz. Albon est aux trousses de Grosjean pour le gain du dernier point. Il tente de lui faire l'extérieur avant le virage Elf, mais en vain.
66ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte son quatrième Grand Prix d'Espagne et précède son équipier Bottas. Verstappen et sa Red Bull-Honda grimpent sur leur second podium de la saison. Suivent les deux Ferrari de Vettel et de Leclerc. Gasly empoche les huit points de la sixième place. Magnussen, septième, offre à Haas ses premiers points depuis le GP d'Australie. Sainz termine huitième, Kvyat neuvième. Grosjean, décevant dixième, ouvre tout de même son compteur. Albon, Ricciardo, Hülkenberg, Räikkönen, Pérez, Giovinazzi, Russell et Kubica reçoivent aussi le drapeau à damiers.
Après la course: Mercedes hégémonique, Ferrari dans le doute
Mercedes réalise son cinquième doublé consécutif, égalant ainsi un record qu'elle partage avec Ferrari. Le doute n'est plus permis: la W10 est bien la meilleure F1 du peloton et ne rencontre aucune concurrence sérieuse. Lewis Hamilton tresse des louanges à sa machine et à son équipe: « Même si je ne suis pas toujours en phase avec sa fenêtre de fonctionnement, qu'elle ne réagit pas toujours comme je le souhaite et que je dois adapter un peu mon pilotage, la W10 est une monoplace fantastique. C'est même la meilleure que nous ayons jamais conçue. Nous ne nous attendions absolument pas à gagner les cinq premières courses. C'est évidemment très encourageant pour tout le personnel qui travaille si dur. Nous avons vraiment un groupe phénoménal. C'est la meilleure équipe qui ait jamais été bâtie. Et ce sera très difficile de faire mieux. »
Le quintuple champion du monde est ravi: il décroche une victoire qui semblait promis à son coéquipier et reprend à celui-ci les commandes du championnat. Le départ manqué de Valtteri Bottas lui a offert les lauriers sur un plateau (d'argent): « Aujourd'hui, il fallait que je me rachète après une performance décevante en qualifications » confie-t-il. « Hier, l'équilibre était un peu cauchemardesque. Mais j'ai toujours eu un bon rythme de course cette saison. J'étais donc confiant. Durant les tours de mise en grille, je n'étais toujours pas heureux de l'équilibre, donc j'ai dû faire quelques changements, j'ai changé un peu de style de pilotage. Puis, quand les feux se sont éteints, je me suis bien élancé, et ensuite nous étions proches au premier virage. Vettel aurait pu être à nos côtés. C'était une bataille formidable, un moment décisif. »
Valtteri Bottas a perdu le bénéfice de sa pole à cause de son embrayage. Sur le podium, le Finlandais apparaît crispé, mais il ne blâme personne: « Au démarrage, mon embrayage vibrait et j'avais impression qu'il se relâchait très rapidement, donc je suis assez mal parti. Malheureusement, tout le travail du week-end a été perdu au départ, mais cela peut arriver. Nous sommes une très bonne équipe et nous allons analyser la cause du problème, pour nous assurer qu'il ne se reproduise pas. » Dans l'intérêt de cette saison 2019, il importe que Bottas puisse concurrencer Hamilton. Car au championnat des constructeurs, il n'y a plus match, Mercedes jouissant déjà de 96 points d'avance sur Ferrari.
Cette victoire de Mercedes à Barcelone est un peu spéciale puisque ce sera la dernière obtenue en présence de Dieter Zetsche, le président de Daimler-Benz, qui va céder son poste à la fin de mois. Ce jovial moustachu de 66 ans, qui a toujours soutenu la présence de son groupe en Formule 1, est convié sur le podium et aspergé de champagne par Hamilton et Bottas.
La Scuderia achève de nouveau un week-end des plus décevants. Les modifications apportées ici à la SF-90 n'ont rien changé: celle-ci souffre d'un sous-virage chronique et se révèle dramatiquement lente dans les virages. Ferrari s'est sans doute fourvoyée cet hiver en parant sa monoplace d'un aileron avant favorisant le phénomène d'« outwash », c'est-à-dire répartissant l'air perturbateur autour des pneus avant, tandis que Mercedes optait pour un museau offrant tout simplement plus d'appui. « Ici, nous perdions énormément de temps dans chaque virage, et pas seulement dans le dernier secteur », déplore Mattia Binotto après l'arrivée. « Il y avait beaucoup de sous-virage. Est-ce que cela vient d'un manque d'appui aérodynamique ou d'autre chose ? C'est quelque chose que nous devons vraiment analyser et comprendre. » En tout cas, certains estiment que Ferrari devrait déjà tirer un trait sur sa saison 2019 et se concentrer sur la conception du bolide de 2020. Binotto rejette pour l'heure cette éventualité et plaide... l'inexpérience de son équipe technique: « Nous sommes une équipe jeune, qui est encore dans une phase d'apprentissage. En matière de méthodologie, il y a encore beaucoup à apprendre, et tant que l'on progresse, je suis satisfait. Si le problème vient du concept général, alors notre réaction dépendra de ce dont il s'agit exactement, mais je pense qu'il y a des choses que l'on peut corriger en cours de saison. »
Le résultat de cette course, un des juges de paix du championnat du monde, permet de clarifier la hiérarchie. Mercedes est loin devant tout le monde, alors que Ferrari est dorénavant sous la menace de Red Bull-Honda. Haas, McLaren et Toro Rosso apparaissent comme les principaux outsiders. La situation est en revanche critique pour Renault dont la peu fiable R.S.19 paraît de moins en moins compétitive. Cyril Abiteboul promet ainsi un « plan d'action » pour redresser la barre. Plus simplement, Renault compte avec les autres teams sur les essais privés prévus à Barcelone, à la suite de ce Grand Prix, pour mieux comprendre et améliorer le comportement des monoplaces.
Tony