Une millième chinoise
Ce Grand Prix de Chine sera le millième de l'histoire du championnat du monde de F1. A l'origine, Liberty Media voulait que cette épreuve symbolique ait lieu à Silverstone, là où s'est tenu le tout premier Grand Prix en 1950. Mais il paraissait peu opportun de courir en Angleterre en avril, pour des raisons météorologiques évidentes. Ainsi, c'est donc Shanghai qui accueille cette millième course. La FIA marque le coup en diffusant des rétrospectives sur la chaîne YouTube de la Formule 1, ainsi que plusieurs hommages aux grands noms de ce sport: Juan Manuel Fangio, Jim Clark, Jackie Stewart, Ayrton Senna, Michael Schumacher etc. Cependant, aucune célébration spéciale n'est prévue pour cet événement. Il est vrai que le cadre sinistre du Circuit international de Shanghai ne se prête guère aux réjouissances. Celles-ci ont donc lieu en marge du Grand Prix, les 12 et 13 avril, à l'occasion du « F1 Festival » qui se tient cette année dans le parc Taipingqiao, dans le quartier de Xintiandi, à Shanghaï. Toujours afin de fêter ce millième Grand Prix, plusieurs pilotes arborent des casques spéciaux. Ainsi Daniel Ricciardo adopte une livrée très « vintage », inspirée de l'intégral porté par Jack Brabham lors de sa dernière saison de F1, en 1970. Alex Albon peint quant à lui au sommet de son couvre-chef une photographie du Prince Bira, son lointain prédécesseur thaïlandais qui prit le départ du GP de Grande-Bretagne 1950.
L'Empire du Milieu célèbre cette année les quinze années d'existence de son Grand Prix, sans qu'aucun de ses glorieux représentants n'ait encore pris le départ d'une course de Formule 1. Un petit espoir néanmoins: Renault annonce l'intégration du Chinois Yifei Ye à son académie. Âgé de 18 ans, Ye a éclos en France en 2016 en remportant le championnat national de Formule 4. Il court aujourd'hui en F3 pour Hitech GP. De son côté, Ferrari parraine le jeune Guanyu Zhou qui fait cette année ses débuts en F2 avec Virtuosi Racing. La question est évidemment de savoir si ces pilotes sont d'authentiques espoirs ou de simples produits promotionnels à destination de l'immense marché chinois...
Présentation de l'épreuve
Comme cela devient une habitude, Mercedes annonce que Ferrari est la favorite de cette nouvelle épreuve. Selon Toto Wolff, la monoplace italienne dominera ici grâce à la longue ligne droite qui permettra à son surpuissant V6 hybride de donner toute sa mesure. Mais on sait ce que valent les prédictions du patron de Mercedes GP...
Le phénomène des écuries B ne cesse de prendre de l'ampleur. Mercedes vient ainsi de signer un nouvel accord de partenariat avec Racing Point qui reçoit ainsi l'autorisation d'utiliser la soufflerie du constructeur de Stuttgart. Toutefois, Toto Wolff se défend de vouloir imiter le modèle développé par Ferrari avec Haas, même s'il le juge tout à fait admissible. « Nous ne copions pas Haas-Ferrari, car Haas était à l'origine une nouvelle équipe, une entité créée de zéro. Racing Point existe depuis longtemps, même si l'équipe a eu plusieurs appellations. », rappelle l'Autrichien. « Je ne vois pas ce qu'il y a de si mal dans le modèle Haas-Ferrari, par ailleurs. Nous avons permis à quelqu'un qui voulait venir en F1 de monter une équipe, et avec la coopération de Ferrari cela lui a permis de démarrer fort et de se battre immédiatement dans le peloton. Je pense que c'est bon pour la F1. » Inutile de dire que le directeur général de Renault Sport, Cyril Abiteboul, grand contempteur du système des « équipes B », n'est pas de cet avis...
En Chine, Haas pare sa VF-19 d'un nouvel aileron arrière offrant un peu moins d'appui, donc moins de traînée. Kevin Magnussen révèle cependant que la piètre performance de la monoplace américaine lors du GP de Bahreïn s'explique uniquement par de mauvais réglages. Guenther Steiner estime que cette Haas est la meilleure jamais produite par son écurie et peut tout à fait viser la quatrième place du championnat des constructeurs.
Renault fournit à son équipe officielle, ainsi qu'à McLaren, un nouveau récupérateur d'énergie au freinage (MGU-K) après les pannes rencontrées par Sainz à Melbourne et par Ricciardo et Hülkenberg à Sakhir. Les ingénieurs de Viry-Châtillon se creusent les méninges pour expliquer et corriger ces avaries à répétition. A noter que le règlement fixe à deux le nombre de MGU-K pouvant être utilisé en une saison sans encourir de pénalités.
Ferrari révèle que Charles Leclerc a perdu la course à Bahreïn à cause d'un court-circuit sur un injecteur, une défaillance jusqu'ici inconnue sur la SF90, que ce soit au banc d'essais ou sur la piste. Si le groupe propulseur du jeune Monégasque sera de nouveau utilisé à Shanghai, la Scuderia reprend l'ancienne version de sa gestion électronique afin d'éviter tout nouvel incident.
Mercedes dote ses ailerons avant de dérives latérales raccourcies et recourbées, ce qui a pour effet d'exposer le profil de l'élément supérieur, et donc d'accroître la dispersion de l'air. Cette nouveauté est rapidement déclarée illégale par la FIA. En effet, contrairement à ce que préconise le règlement, ces dérives latérales ne couvriraient pas la surface d'une « dérive virtuelle ». Du reste, leur nouveau dessin pourrait générer des crevaisons. Mercedes est donc contrainte de remonter son ancien aileron pour les essais du samedi. Pour la même raison, Red Bull doit revenir sur une de ses trouvailles, à savoir une échancrure rectangulaire au bord de fuite de la dérive.
Essais et qualifications
Enfin, Pirelli propose ici aux pilotes les pneus C2 (durs), C3 (médiums) et C4 (tendres). Les écuries privilégient ce dernier composé pour leurs allocations de pneumatiques. Mercedes commande ainsi huit trains de C4, Ferrari sept. Ce panel « moyen » résulte des conditions météorologiques toujours incertaines en Chine, où il peut faire aussi bien très chaud que très froid sur l'ensemble du week-end.
Vendredi, la bagarre est serrée entre les Mercedes et les Ferrari qui font à peu près jeu égal lors des deux séances libres. On note que chez Mercedes Bottas prend l'ascendant sur un Hamilton visiblement mécontent de sa voiture. Du côté des Rouges, Leclerc perd du temps suite à une panne de refroidissement. Samedi matin, Bottas réalise le meilleur chrono de la dernière session d'entraînement, marquée par le gros accident d'Albon qui détruit sa Toro Rosso contre les glissières du dernier virage.
Samedi après-midi, Bottas empoche la septième pole position de sa carrière (1'31''547''') mais avec seulement vingt-trois millièmes de marge sur Hamilton (2ème) qui est parvenu à mieux équilibrer sa Mercedes. Les Ferrari (Vettel 3ème, Leclerc 4ème) ne rendent que trois dixièmes aux Mercedes, mais n'ont pas le rythme pour aller chercher la pole. Mésaventure chez Red Bull-Honda: Verstappen (5ème) et Gasly (6ème) ne bénéficient que d'un seul tour lancé en Q3 car, en toute fin de séance, ils ne parviennent pas à franchir la ligne avant le drapeau à damiers et se voient ainsi refuser une deuxième chance ! Verstappen rejette la faute sur Vettel qui l'a doublé dans l'avant-dernier virage du circuit, lui faisant ainsi perdre les précieuses secondes qui lui auraient permis d'entamer un autre tour. Sauf que l'Allemand n'avait lui-même pas de temps à perdre: le chronomètre tourne pour tout le monde...
Les Renault (Ricciardo 7ème, Hülkenberg 8ème) sont idéalement placées pour glaner de gros points le lendemain. Les Haas-Ferrari n'exploitent pas mieux leurs pneumatiques. Samedi après-midi, en Q3, l'équipe américaine commet une erreur grossière en envoyant en piste Magnussen (9ème) et Grosjean (10ème) trop tard pour qu'ils puissent effectuer un temps ! Kvyat (11ème) est plutôt satisfait de sa Toro Rosso, bien qu'il ait dû remplacer son moteur Honda vendredi. Albon (20ème) ne roule pas en qualifications puisque sa cellule de survie a été endommagée lors de son crash du matin. Il prendra le départ depuis les stands. Les Racing Point-Mercedes (Pérez 12ème, Stroll 16ème) paraissent enlisées dans le ventre mou du peloton. Ce ne semble pas être le week-end des Alfa Romeo: Räikkönen (13ème) est frappé par une perte de puissance à la fin de la Q2 alors que Giovinazzi (19ème), déjà immobilisé vendredi matin suite à une problème de moteur, ne prend tout simplement pas le départ en qualifications à cause d'une nouvelle panne. Les McLaren-Renault (Sainz 14ème, Norris 15ème) ne sont pas performantes sur ce tracé de Shanghai. Les Williams-Mercedes (Russel 17ème, Kubica 18ème) sont toujours aussi mal équilibrées mais rendent maintenant un peu moins de quatre secondes aux meilleures. C'est un petit progrès...
Furieux de ne pas avoir pu boucler un tour supplémentaire en Q3, Max Verstappen s'emporte non seulement contre Sebastian Vettel, qui l'a dépassé à l'épingle, mais aussi contre les deux pilotes Renault qui ont profité de sa surprise pour le doubler à leur tour. « Ce sont des c***ards ! Tout le monde fait la queue et ils foutent tout en l'air ! » éructe le Hollandais dans sa radio quelques secondes après cet incident. Quelques minutes plus tard, il précise sa pensée en termes fleuris au micro de Ziggo Sport: « Nous étions tranquillement les uns derrière les autres, mais à un moment Vettel m'a dépassé et les deux Renault également. Ils ont bousillé toute ma préparation de tour, alors qu'il y a une règle tacite selon laquelle vous devez vous suivre les uns les autres. Mais quoi qu'il en soit, à partir de maintenant en qualifications, je vais les faire ch*** également. » Hélas pour lui, « Mad Max » ne trouve pas grand-monde pour prendre sa défense et confirmer l'existence de cette prétendue règle...
Le Grand Prix
Il se déroule par un temps frais et nuageux. La plupart des pilotes s'élancent en pneus médiums (jaunes). Les Renault, les Haas, Gasly, Albon et Giovinazzi sélectionnent les pneus tendres (rouges). Pirelli prévoit des stratégies très variées à un, deux, voire trois arrêts.
Départ: Hamilton démarre mieux que Bottas et le double immédiatement. Vettel tente de se placer dans le sillage du Finlandais, mais il est quelque peu déventé au premier freinage. Leclerc s'infiltre à l'intérieur et déborde son coéquipier.
1er tour: Sainz et Kvyat entrent en contact à la sortie du virage n°6. Le Russe rebondit sur Norris qu'il harponne avec sa roue avant-gauche. La McLaren se met à l'équerre et évite de peu le tonneau. Les deux voitures orange sont endommagées et sèment des débris sur la piste, ce qui conduit la direction de course à enclencher la procédure de « voiture de sécurité virtuelle ». Kvyat poursuit quant à lui sans dégât apparent. Hamilton mène devant Bottas, Leclerc, Vettel, Verstappen, Gasly, Ricciardo, Pérez, Hülkenberg et Grosjean.
2e: Les commissaires ramassent les débris et le drapeau vert est agité après une demi-minute de neutralisation. Hamilton et Bottas creusent le trou sur les Ferrari. Sainz et Norris s'arrêtent au stand McLaren et repartent après avoir changé leur museau et chaussé des pneus durs.
3e: Hamilton mène devant Bottas (1.4s.), Leclerc (3.3s.), Vettel (3.7s.), Verstappen (6s.), Gasly (8.1s.), Ricciardo (11.3s.), Pérez (12.7s.) et Hülkenberg (13.5s.).
4e: Räikkönen s'est défait des Haas de Magnussen et Grosjean et pointe au dixième rang.
5e: Hamilton porte son avance sur Bottas à une seconde et sept dixièmes. Les Ferrari sont repoussées à quatre secondes. Gasly ne parvient pas à suivre son coéquipier Verstappen.
6e: Kvyat effectue une belle remontée puisqu'il se bagarre déjà avec Stroll pour le gain de la 13ème place. Mais, jugé responsable du carambolage avec les McLaren, il écope d'un « drive-through ».
7e: Hamilton compte deux secondes et demie d'avance sur Bottas. Vettel recolle à Leclerc. Giovinazzi s'arrête déjà pour chausser les pneus médiums. Kvyat passe aussi aux stands, mais pour subir sa pénalité.
8e: Leclerc, Vettel et Verstappen gardent le contact avec Bottas qui rend maintenant plus de trois secondes à un Hamilton irrésistible.
9e: Grosjean observe son premier arrêt aux stands, imité au tour suivant par son collègue Magnussen. Ils sélectionnent tous deux les gommes dures. Comme à Bahreïn, les Haas sont incapables de faire monter leurs enveloppes en température...
10e: Hamilton est premier devant Bottas (3s.), Leclerc (6.7s.), Vettel (7.5s.), Verstappen (10.3s.), Gasly (17.8s.), Ricciardo (24s.) et Pérez (26s.). Räikkönen s'empare de la neuvième position aux dépens d'Hülkenberg.
11e: Ferrari donne à Leclerc l'ordre de laisser passer Vettel qui serait un peu plus rapide que lui. Le Monégasque s'exécute, d'assez mauvais gré, au premier virage.
12e: Hülkenberg fait halte chez Renault et chausse les pneus durs. Il reprend la piste derrière Grosjean.
13e: L'intervalle entre les deux Mercedes de tête atteint quatre secondes.
15e: Même avec Vettel devant Leclerc, le rythme des Ferrari demeure poussif. Verstappen file le train des Rouges.
16e: Hamilton précède Bottas (5s.), Vettel (12.6s.), Leclerc (14s.), Verstappen (16s.), Gasly (25.4s.), Ricciardo (34.3s.), Pérez (36.7s.), Räikkönen (39s.), Stroll (51s.) et Albon (52.3s.).
17e: Hülkenberg regagne son garage pour abandonner suite à une perte de puissance, semble-t-il liée, une fois de plus, au MGU-K...
18e: Verstappen fait escale chez Red Bull pour chausser des pneus durs (3s.). L'aileron avant de Norris frotte sur le bitume. Le jeune Anglais doit repasser à son stand pour remplacer une fois de plus son museau.
19e: Vettel passe chez Ferrari et s'empare de pneus durs (2.5s.). Il reprend la piste sous le nez de Verstappen. Ricciardo fait escale chez Renault pour son unique arrêt-pneus. Il sélectionne évidemment les gommes dures.
20e: Verstappen prend l'aspiration de Vettel dans la grande ligne droite. Il se déporte vers la droite et retarde son freinage à l'épingle. Il double ainsi la Ferrari mais se retrouve déporté vers l'extérieur. Vettel garde la corde et à la réaccélération ne laisse aucun espace à son jeune adversaire, lequel met deux roues dans la poussière. Viril, mais correct... Gasly stoppe chez Red Bull pour mettre les pneus durs. Il est imité par Pérez et Albon qui ne prévoient pas de second relais.
21e: Hamilton devance Bottas de cinq secondes et demie. En fin de tour, le Finlandais fait halte chez Mercedes pour mettre les enveloppes blanches. Arrêt pneus aussi pour Stroll.
22e: Hamilton chausse à son tour les Pirelli durs et reprend la piste une seconde devant Bottas. Leclerc s'arrête chez Ferrari, prend lui aussi le composé le plus dur, et retrouve le circuit derrière Verstappen. Resté trop longtemps en piste, il est donc le perdant de cette première salve d'arrêts... Russell est aussi aperçu aux stands.
23e: Gasly prend la sixième place à Räikkönen qui n'est pas encore passé aux stands.
24e: Hamilton est premier devant Bottas (1.6s.), Vettel (8.3s.), Verstappen (11.7s.), Leclerc (21.8s.), Gasly (30s.), Räikkönen (35s.), Ricciardo (49s.), Pérez (51.7s.), Grosjean (54.6s.) et Kvyat (58s.).
25e: Räikkönen passe par le stand Alfa Romeo pour prendre les pneus durs avec lesquels il souhaite aller au bout de l'épreuve. Il repart derrière les Haas de Grosjean et Magnussen. Kvyat change aussi ses pneus.
26e: Räikkönen se défait de Magnussen. Kubica observe son unique arrêt-pneus.
28e: Hamilton creuse l'écart sur Bottas: deux secondes et demie les séparent. Plus loin, Leclerc ne parvient pas à remonter sur Verstappen. Räikkönen efface Grosjean à la grande épingle.
30e: Hamilton caracole en tête devant Bottas (3.3s.), Vettel (12s.), Verstappen (17s.), Leclerc (23s.), Gasly (39.2s.), Ricciardo (1m. 05s.), Pérez (1m. 06.), Räikkönen (1m. 10s.) et Grosjean (1m. 13s.). Albon prend la onzième place à Magnussen, toujours à la peine avec ses gommes.
31e: Kvyat et Giovinazzi repassent aux stands pour chausser de nouveaux pneus. Le Russe fait aussi remplacer son museau.
33e: Cinq secondes éloignent Hamilton de Bottas. Leclerc a repris une seconde et demie à Verstappen. Magnussen stoppe chez Haas pour prendre son troisième jeu de pneus et tombe au quatorzième rang.
34e: Verstappen passe chez Red Bull pour s'emparer des pneus médiums (2.2s.). Norris effectue son troisième arrêt.
35e: Vettel chausse les pneus médiums (2.2s.) et retrouve le circuit devant Verstappen. Grosjean prend des gommes neuves et perd deux places au bénéfice d'Albon et de Stroll.
36e: Hamilton et Bottas se succèdent au stand Mercedes pour mettre des enveloppes jaunes. Le ballet est parfaitement exécuté. Hamilton reste leader. Leclerc s'intercale provisoirement entre les deux Flèches d'Argent.
37e: Vettel s'empare du meilleur temps provisoire (1'34'836'''). Nouvel arrêt-pneus pour Sainz.
38e: Bottas file le train de Leclerc. Il tente de le déborder au bout de la longue pleine charge, mais en vain.
39e: Bottas met la pression sur Leclerc qui verrouille toutes les issues. Mais, dans la grande ligne droite, le Scandinave actionne son aileron arrière mobile et ne laisse cette fois aucune chance au Monégasque. Gasly effectue son deuxième arrêt aux stands.
40e: Hamilton mène devant Bottas (6.6s.), Leclerc (8.6s.), Vettel (11.1s.), Verstappen (22s.), Gasly (56.3s.), Ricciardo (1m. 03s.), Pérez (1m. 04s.), Räikkönen (1m. 07s.), Albon (1m. 21s.) et Stroll (1m. 23s.)
41e: Vettel rattrape son coéquipier Leclerc. Loin de là, Ricciardo ne décramponne pas Pérez, et tous deux luttent pour la septième place.
42e: Vettel dépasse Leclerc qui rejoint son stand en fin de boucle pour prendre des gommes jaunes. Il se retrouve de nouveau derrière Verstappen.
43e: Kvyat est rappelé par son stand et immobilisé afin de préserver son moteur. C'est le premier abandon d'une monoplace motorisée par Honda en 2019.
45e: Tout va bien pour Hamilton qui précède Bottas de sept secondes et demie. Stroll est contraint à un ultime changement de pneus. Il perd ainsi tout espoir de chiper le dernier point à Albon.
46e: Leclerc reprend une demi-seconde par tour à Verstappen, mais il est trop loin pour pouvoir le rattraper. Räikkönen remonte peu à peu sur le duo Ricciardo - Pérez dont les pneumatiques commencent à être usés.
48e: Hamilton devance Bottas de sept secondes, Vettel de douze secondes. Räikkönen fait la jonction avec Ricciardo et Pérez. Grosjean pourchasse Albon pour la dixième position.
50e: Hamilton devance Bottas (7.1s.), Vettel (12.3s.), Verstappen (23.5s.), Leclerc (33.4s.), Gasly (1m. 03s.), Ricciardo (1m. 31s.), Pérez (1m. 33s.), Räikkönen (1m. 35s.), Albon (-1t.), Grosjean (-1t.), Magnussen (-1t.) et Stroll (-1t.).
51e: Norris, seizième à deux tours, met pied à terre. Le fond plat de sa McLaren a été en effet gravement endommagé lors de l'accrochage avec Kvyat.
53e: Isolé à la sixième place, Gasly effectue un arrêt-éclair pour mettre les pneus tendres, puis part en quête du record du tour.
54e: Hamilton achève l'épreuve avec un matelas de six secondes d'avance sur Bottas. Grosjean recolle à Albon, mais sans pouvoir le dépasser.
55e: Gasly conquiert le meilleur tour en course (1'34''742''') et donc le point qui va avec.
56ème et dernier tour: Alain Prost brandit le drapeau à damiers devant Lewis Hamilton qui empoche la soixante-quinzième victoire de sa carrière. Bottas termine second avec la deuxième Mercedes. Vettel, troisième, grimpe sur son premier podium de l'année. Il devance Verstappen et Leclerc. Gasly finit sixième après une course en solitaire. Ricciardo, septième, inscrit ses premiers pour Renault. Suivent Pérez et Räikkönen. Parti de la pit-lane, Albon est un brillant dixième. Viennent ensuite Grosjean, Stroll, Magnussen, Sainz, Giovinazzi, Russell et Kubica.
Après la course: carton plein pour Mercedes
Mercedes réalise un début de saison idyllique, avec trois doublés en trois courses. Aucune équipe n'avait réalisé une telle performance depuis Williams-Renault en 1992. Cette série est d'autant plus étonnante que les W10 ne semblent pas franchement supérieures aux Ferrari SF90. « A la sortie des essais hivernaux, nous pensions vraiment que Ferrari avait le dessus », reconnaît Lewis Hamilton. « J'ai l'impression que pour l'instant nos performances sont supérieures à notre potentiel réel, alors que, contrairement à nous, Ferrari n'a pas encore réussi à rendre une copie propre sur un week-end. Ici, en Chine, ils nous mettaient quatre dixièmes dans les lignes droites mais nous concédaient du temps dans les virages. Il y a bien des circuits où leur voiture sera meilleure que la nôtre. Les prochaines courses seront intéressantes. »
Hamilton a en tout cas admirablement redressé la barre après un début de week-end fort délicat. Vendredi soir, il semblait que Valtteri Bottas aurait le dessus sur lui. « Ce week-end fut un peu difficile pour moi », reconnaît l'Anglais. « Mais à partir des qualifications, un léger changement dans mon style de pilotage m'a permis de débloquer un peu plus de potentiel. Valtteri avait été clairement capable d'y arriver avant moi. » Tout s'est joué ensuite au départ de la course, où Hamilton fut plus prompt que Bottas. Le reste ne fut qu'affaire de gestion. Une heure après le drapeau à damiers, le quintuple champion du monde, qui sait cultiver sa popularité, rejoint les quelques centaines de membres de son fan club, le « Team LH », qui l'ont suivi en Extrême-Orient et l'ont encouragé du vendredi au dimanche.
Ferrari explique sa nouvelle défaite en peu de mots: la SF90 n'était pas assez performante pour rivaliser avec les Mercedes. Mais la presse se concentre surtout sur Charles Leclerc qui, pour la troisième fois en autant de courses, a fait l'objet d'une consigne en faveur de Sebastian Vettel. Contrairement à ce qu'il avait fait à Bahreïn, le natif du Rocher s'est ici plié à ce « conseil appuyé ». Néanmoins, une fois derrière son équipier, il a aussi mis un point d'honneur à tourner dans les mêmes temps que celui-ci. « C'est une décision toujours délicate à analyser après coup », argue Mattia Binotto. « Nous avons tout fait pour ne pas perdre de temps sur les Mercedes. Nous avons tenté quelque chose qui n'a pas fonctionné, mais il était normal de laisser sa chance à Sebastian. En tant qu'équipe, nous avons fait tout ce que nous pouvons. »
Leclerc est trop bien élevé (et trop malin) pour laisser transparaître une quelconque irritation, mais il est certain qu'il ne supportera plus longtemps d'être traité tel un numéro deux. En outre, il est déçu d'avoir perdu la quatrième place au profit de Max Verstappen à cause de cette stratégie. Mais, une fois encore, il évite tout esclandre: « C'est frustrant bien sûr d'entendre de tels ordres, mais je comprends parfaitement que dans la voiture, durant la course, je n'ai pas une appréciation complète de ce qui se déroule autour de moi. Je me suis vite reconcentré pour finir mon boulot au mieux. » Quant à Sebastian Vettel, il reconnaît à demi-mot que la fleur que lui a fait son équipier n'a servi à rien: « L'équipe m'a demandé si je pouvais aller plus vite que Charles. J'ai dit qu'oui. Après avoir passé Charles, il m'a fallu plusieurs tours pour trouver mon rythme dans de l'air propre. » Il n'a donc pas pu prendre en chasse les Mercedes. Vettel commence d'ailleurs à comprendre que son principal adversaire en 2019 ne sera pas Hamilton, mais bien son équipier. « Je sais que Leclerc va me casser les c******* cette année... » soupirait-il déjà à Melbourne, un mois plus tôt...
Red Bull-Honda repart d'Asie avec vingt-et-un nouveaux points inscrits par Max Verstappen et un Pierre Gasly quelque peu revigoré. Toutefois, Christian Horner revoit ses ambitions à la baisse à l'issue de cette course. Selon lui, son équipe ne sera pas capable de viser la victoire en 2019. « Notre objectif est de réduire l'écart avec les leaders », affirme-t-il désormais. En début de saison, son acolyte Helmut Marko clamait que la nouvelle paire Red Bull-Honda devait glaner cinq victoires en 2019...
Hamilton (68 points) s'empare des commandes du championnat des conducteurs devant Bottas (62 pts). Verstappen (39 pts) précède les deux pilotes Ferrari Vettel (37 pts) et Leclerc (36 pts). Chez les constructeurs, un gouffre sépare déjà Mercedes (130 pts) de Ferrari (73 pts).
Tony