De Silverstone à Trafalgar Square
L'avenir du Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone paraît incertain. Le contrat liant le British Racing Drivers Club, propriétaire de l'autodrome, au Formula One Group courait pourtant jusqu'en 2027, mais prévoyait aussi une hausse annuelle de 5% des sommes à verser aux instances sportives et commerciales. Après deux éditions 2015 et 2016 déficitaires malgré un réel engouement populaire, le BRDC choisit de ne plus supporter ces conditions draconiennes jadis imposées par Bernie Ecclestone et dénonce le contrat. Son président Derek Warwick souhaite négocier un accord plus favorable avec Chase Carey et Liberty Medias mais sait que la tâche sera rude. « Bien avant Liberty Medias, Ecclestone savait que nous étions en difficultés financières », explique-t-il. « Nous avons atteint une voie sans issue et maintenant nous n'arrivons plus à joindre les deux bouts. Nous comprenons que les Américains ne peuvent pas réduire les budgets, ce n'est pas possible car il y a dix-neuf ou vingt autres circuits qui demanderaient la même chose. Mais il faut rappeler à tout le monde que chaque Grand Prix organisé par Bernie depuis 20 ou 30 ans a eu son lot de taxes individuelles, bonus, sponsoring etc. Nous ne sommes pas tous les mêmes et nous ne devrions pas être traités de la même manière. Les autres Grands Prix disposent de soutien au travers de fonds souverains ou de subventions publiques, mais c'est un luxe que nous n'avons pas, ce qui nous oblige à faire des bénéfices. Or nous n'en faisons pas... »
Pour le moment, Silverstone est assurée de conserver le Grand Prix jusqu'en 2019. Passée cette date, tout deviendra possible, y compris la tenue d'une course à Londres, un vieux serpent de mer qui ressurgit tous les dix ans, mais qui prend de l'ampleur depuis la création de l'ePrix de Londres en 2015. De plus, mercredi 12 juillet, se tient dans la capitale britannique une exhibition inédite de Formules 1 sur Trafalgar Square. Cet événement est un immense succès populaire grâce à la présence de nombreuses stars. Jenson Button conduit ainsi l'actrice Naomi Campbell dans une biplace. Stoffel Vandoorne roule dans la McLaren-Honda MP4/6 de 1991 tandis que René Arnoux et Jolyon Palmer se relaient au volant de la Renault Turbo RS01, la fameuse « Yellow Teapot » qui fête ses quarante ans. Seule ombre au tableau: si tous les pilotes du plateau actuel sont présents, manque à l'appel le plus populaire d'entre eux... Lewis Hamilton ! Celui-ci a préféré honorer une journée de congé, soi-disant pour se préparer au prochain Grand Prix, un comportement peu respectueux qui lui vaut de nombreuses critiques.
Renault: Kubica ou Alonso pour 2018 ?
Robert Kubica effectue début juillet une seconde séance de tests intensifs pour Renault, toujours au volant d'une Lotus de 2012, cette fois sur le circuit Paul-Ricard. En parallèle, il use du simulateur de l'usine d'Enstone. Malgré les dénégations de Cyril Abiteboul, il ne fait maintenant plus de doute que Renault envisage de le titulariser en 2018. Néanmoins, plusieurs obstacles s'élèvent devant ce come-back. Tout d'abord, Kubica n'a conduit qu'un bolide vieux de cinq ans, dont le maniement est très éloigné de celui des F1 turbos hybrides actuelles. Celles-ci nécessitent de nombreuses opérations sur le volant, et donc une grande mobilité des mains. Or le Polonais conduit de fait avec une seule main (comme Jean-Pierre Beltoise il y a cinquante ans !), et les mécaniciens ont dû installer les deux palettes de sélection des rapports à gauche de son volant. Kubica ne sera certainement pas prêt d'ici la fin de l'année.
Bien sûr, Renault a plusieurs cordes à son arc et tente dans le même temps de ramener une troisième fois au bercail Fernando Alonso. Cette idée a notamment la faveur d'Alain Prost, récemment promu consultant pour Renault Sport. Mais pour le moment l'Espagnol refuse de commenter les rumeurs le concernant et se concentre sur son travail chez McLaren. A Silverstone, on apprend que c'est un autre Ibère qui serait en partance pour Renault. Carlos Sainz Jr. négocierait une rupture de contrat à l'amiable avec Red Bull pour remplacer Jolyon Palmer dès la Hongrie. Son remplaçant chez Toro Rosso serait le Français Pierre Gasly. Une rumeur aussitôt démentie par Abiteboul.
La mue de Force India
Force India réalise jusqu'ici une saison exemplaire avec 89 points marqués et une solide quatrième place au championnat des constructeurs. Pourtant, l'écurie basée à Silverstone entamera en 2018 un nouveau chapitre de son histoire, dix ans après sa création. Son propriétaire Vijay Mallya, récemment appréhendé par la justice britannique mais laissé libre, a décidé de changer son nom et d'abandonner l'identité indienne. « Quand j'ai acheté cette équipe il y a dix ans, j'aurais pu l'appeler Mallya F1 ou Kingfisher F1 », explique-t-il. « J'étais passionné à l'idée de mettre une équipe indienne sur la grille de départ, mais les choses ont changé. Force India devient très limitée en termes de potentiel. Le Grand Prix d'Inde a malheureusement disparu, les sponsors indiens ne sont pas venus et ils semblent tous dépenser leur argent dans le cricket. J'ai besoin, pour la continuité financière de l'équipe, d'atteindre des sponsors internationaux. »
Force India pourrait donc être rebaptisée l'an prochain Force One et courir sous licence britannique. Une forme de retour aux sources pour une équipe qui, rappelons-le, est à l'origine Jordan Grand Prix.
Frédéric Vasseur aux commandes de Sauber
Comme attendu, Frédéric Vasseur succède à Monisha Kaltenborn à la tête de Sauber, six mois après avoir démissionné de la direction de l'écurie Renault. Âgé de 49 ans, le très placide fondateur d'ASM-ART est chargé de poursuivre la restructuration du team suisse et de préparer l'arrivée du groupe propulseur Honda. Officiellement tout du moins, car il se dit dans la coulisse que ce mariage aurait déjà du plomb dans l'aile. Le contrat final entre les deux parties ne serait pas paraphé, et le conseil d'administration de Sauber, inquiet des mauvais résultats de la paire McLaren-Honda, envisagerait d'obtenir in extremis une autre motorisation. Dans un entretien au quotidien français L'Équipe, Vasseur ne balaie pas les doutes, bien au contraire: « Honda est un chantier qui est sur la table et qui sera le premier sur lequel je vais travailler. Il faut le traiter rapidement. Au vu de ce que j'entends de McLaren, cela peut faire peur. »
En outre, Longbow Finance, le fonds d'investissement propriétaire de Sauber, paraît soutenir Marcus Ericsson au détriment de Pascal Wehrlein, une situation assez ubuesque vue la différence de potentiel entre les deux pilotes. Ce favoritisme suscite bien des lazzis, mais les sponsors d'Ericsson sont aussi les commanditaires de son employeur... Bien que Vasseur jure vouloir traiter ses pilotes avec équité, on ne voit guère comment il pourra s'opposer sur ce point à ses employeurs. Kaltenborn y a perdu sa place....
Présentation de l'épreuve
Après son impair du 12 juillet, Lewis Hamilton pouvait craindre d'être mal reçu par le public britannique à Silverstone. Or il n'en est rien: il est comme chaque année acclamé à chacune de ses apparitions, et son rival Sebastian Vettel essuie de nombreux sifflets. Tout va bien ! En outre, Hamilton reste sur trois victoires consécutives à Silverstone. Un quatrième succès de rang ferait de lui l'égal de Jim Clark.
Le marché des transferts s'agite puisque Ferrari offre à Sebastian Vettel une prolongation de contrat de trois ans pour quarante millions d'euros annuels. Kimi Räikkönen, qui a été sévèrement critiqué par Sergio Marchionne pour son manque de résultats, ne se voit proposer que cinq millions pour la saison 2018. Le champion du monde 2007 pourrait néanmoins accepter cette offre car, en dépit des apparences, il est toujours passionné par la F1. S'il refuse, Ferrari a quatre prétendants sur sa liste: Max Verstappen, Daniel Ricciardo, Sergio Pérez et Romain Grosjean.
Renault et Williams célèbrent ici leurs quarante années de présence en Formule 1. La firme au losange fait tourner à nouveau la RS01 ainsi que la RE40, confiées à René Arnoux et Frank Montagny. Du côté de Williams, on se félicite surtout de la présence du patriarche Sir Frank, 75 ans, affaibli par de lourds soucis de santé, mais toujours passionné par la compétition. De plus, un film documentaire sur sa vie et celle de sa défunte épouse Virginia doit sortir sur les écrans au mois d'août. Pour fêter l'anniversaire de la « seconde » écurie Williams, plusieurs anciennes gloires de l'écurie sont conviées par Claire Williams, comme Nigel Mansell ou Damon Hill. En revanche, Jacques Villeneuve est persona non grata: ses critiques acerbes à l'égard du jeune Lance Stroll ont déplu. Par ailleurs Steve Nielsen, le directeur sportif du team, annonce son départ. Il rejoint le staff de Ross Brawn au sein du Formula One Group.
Vendredi matin, Sebastian Vettel étrenne le bouclier que la fédération internationale entend imposer à compter de 2018 pour protéger la tête des pilotes. Son appréciation est des plus mitigées puisqu'il ne parcourt qu'une seule boucle du circuit avant de regagner les stands, estimant la visibilité insuffisante. « Je ne pense pas devoir parler des points positifs, nous savons à quoi sert ce dispositif » déclare l'Allemand. « Parmi les points négatifs, la vue vers l'avant n'est pas très bonne. Je pense que c'est à cause de la courbure du verre. L'image est relativement déformée. En plus, on a pas mal de turbulences en ligne droite, le casque est poussé vers l'avant. » Il est donc vraisemblable que l'entrée en vigueur de ce bouclier sera repoussée.
Les configurations aérodynamiques et les pneus larges des monoplaces de 2017 bouleversent les repères des pilotes sur cette piste. De l'avis général, le passage en courbe est plus rapide et donc plus délicat que l'an passé. Les forces latérales atteignent 5G et certains coureurs sont « flashés » à 280 km/h dans Copse ! « Les vitesses et les charges appliquées dans la gomme n'ont jamais été aussi élevées que cette année », explique Mario Isola, le manager de Pirelli. « C'est exactement ce que l'on pouvait attendre cette saison sur les circuits de ce type en raison de l'augmentation des appuis et de la grande largeur des enveloppes. »
Ferrari et Mercedes introduisent de nouveaux moteurs thermiques sur leurs bolides. Vettel reçoit même un groupe propulseur évolué pour faire face à la concurrence allemande, même s'il admet que le gain de puissance ne sera pas substantiel. Ferrari avance prudemment dans ses évolutions car son premier pilote a déjà changé beaucoup d'éléments de l'unité de puissance et pourrait subir des pénalités en fin de championnat.
Renault apporte une évolution majeure de son châssis avec le but avoué de remonter à la sixième place du championnat des constructeurs actuellement détenue par Toro Rosso. Le fond plat de la RS.17 est ainsi muni d'une énorme équerre à l'arrière pour offrir plus d'appuis. McLaren étrenne aussi un nouveau plancher tandis que Force India inaugure un aileron avant inédit, simplifié. Chez Haas, Grosjean et Magnussen testent vendredi des freins conçus par Carbone Industrie et réservent pour le moment leur avis à ce sujet.
Quelques mois après son intérim chez Sauber, Antonio Giovinazzi est de retour dans le paddock, mais cette fois chez Haas, la véritable « équipe B » de Ferrari. Il emprunte le baquet de Magnussen lors des essais libres de vendredi matin. S'il ne pilotera pas en 2018 pour l'écurie américaine, qui a resigné Romain Grosjean et Kevin Magnussen, il pourrait cependant revenir chez Sauber et prendre la place de Pascal Wehrlein.
Essais et qualifications
Le week-end se passe par temps frais: la température n'excède ainsi jamais les 18°C. Les Mercedes d'Hamilton et de Bottas dominent les trois séances d'essais libres et ne laissent guère d'espoir de briller aux Ferrari. Cependant Bottas remplace vendredi soir sa boîte de vitesses et écope de cinq places de pénalité sur la grille, comme son équipier en Autriche. Vendredi, Hamilton brouille les pistes en signant avec des pneus tendres jaunes des chronos comparables à ceux de Bottas muni de pneus super-tendres rouges. En fait, ces deux gammes délivrent des performances à peu près semblables.
Samedi après-midi, la pluie perturbe le début des séances qualificatives et contraint les participants à rouler en pneus intermédiaires, mais la piste est sèche pour la Q2 et la Q3. Hamilton réalise la 67ème pole position de sa carrière (1'26''600'''), et ce malgré une réclamation portée par Grosjean qui estime avoir été gêné par lui dans son tour lancé. Bottas, quatrième chrono, partira neuvième du fait de sa sanction. Les Ferrari (Räikkönen 2ème, Vettel 3ème) concèdent plus d'une demi-seconde aux Mercedes. Red Bull n'est pas au mieux. Verstappen partira certes quatrième malgré un chrono médiocre (1'28''130'''). Déjà pénalisé pour un changement de boîte, Ricciardo tombe en panne de turbo dès la Q1 et se classe dix-neuvième. Les modifications apportées à la Renault portent leurs fruits: Hülkenberg est cinquième, Palmer onzième.
Les Force India-Mercedes tiennent tant bien que mal leur rang: Pérez se classe sixième, Ocon septième malgré des freins surchauffés. La McLaren-Honda se comporte très bien Silverstone. Vandoorne (8ème) atteint la troisième session qualificative pour la première fois de la saison. Alonso réussit l'exploit de signer le meilleur chrono de la Q1, mais il partira vingtième et dernier car il accumule trente places de pénalité (changement des batteries et de tous les composants du groupe propulseur) ! Grosjean (10ème) est content de sa Haas mais aussi furieux contre Hamilton qui selon lui l'a empêché de signer un meilleur chrono. La monoplace américaine est cependant peu performante sur piste humide. Magnussen (16ème) sort ainsi dès la Q1. Les Toro Rosso ont une adhérence médiocre. Kvyat (12ème) est plus satisfait du comportement de la STR12 que Sainz (13ème) qui cassé une suspension. Williams traverse une mauvaise passe: Massa (14ème) se plaint du trafic et Stroll (15ème) se bat avec des pneus qui bullent. Enfin les Sauber-Ferrari (Wehrlein 17ème, Ericsson 18ème) ne parviennent pas à bien exploiter leurs Pirelli et rencontrent encore des problèmes de moteur.
Le Grand Prix
Il se déroule sous un ciel couvert et menaçant, mais on ne redoute pas les averses. Comme Ricciardo n'a pas grand-chose à attendre de cette course, Red Bull décide de remplacer son moteur sous régime de parc fermé, ce qui ne lui vaut qu'une pénalité « indolore ». La majorité des coureurs part avec les Pirelli super-tendres, exceptés Massa, Stroll, Magnussen, Wehrlein et Ericsson qui prennent les tendres.
Tour de formation: Palmer rencontre un problème hydraulique et range sa Renault sur le bas-côté à Hangar Straight. Charlie Whiting estime que la situation est dangereuse et annule la procédure de départ. Une nouvelle boucle d'échauffement est lancée avant le démarrage. Le Grand Prix est amputé d'un tour.
Départ: Hamilton conserve le commandement devant Räikkönen. Verstappen prend un superbe envol et pointe devant Vettel au premier freinage. Le Hollandais se place ensuite à l'extérieur pour menacer Räikkönen mais celui-ci le contraint à aller au large. Vettel se glisse à la corde et repasse devant la Red Bull. Ocon est cinquième devant Hülkenberg et Bottas.
1er tour: Verstappen fait l'extérieur à Vettel au virage lent d'Aintree et reprend la troisième place, avant de recoller à Räikkönen. Hülkenberg déborde Ocon par l'extérieur à Stowe. Kvyat et Sainz luttent roues contre roues dans Maggots et Becketts. Le Russe escalade le vibreur en sortant de ce dernier virage et harponne son équipier avant Chapel. Les deux Toro Rosso partent en toupie. Si Kvyat reste sur la piste et peut se relancer, Sainz frotte l'arrière de la Haas de Magnussen et atterrit dans la pelouse avec une suspension endommagée. Il sort de sa voiture. Une grue entre sur le circuit pour retirer celle-ci. La Safety Car intervient.
2e: Les pilotes se rangent aux ordres de la voiture de sécurité. Hamilton mène devant Räikkönen, Verstappen, Vettel, Hülkenberg, Ocon, Bottas, Pérez, Vandoorne et Massa. Wehrlein arrive chez Sauber pour prendre les pneus médiums que personne n'envisage d'utiliser. Kvyat fait changer ses roues.
3e: Second arrêt de Wehrlein qui se débarrasse des Pirelli médiums pour reprendre des tendres. Il espère ainsi aller au bout de l'épreuve.
4e: La Safety Car se prépare à rentrer aux stands.
5e: Le drapeau vert est agité et la course relancée. Hamilton reste devant Räikkönen. Bottas dépasse Ocon. Ricciardo sort dans les graviers à Woodcote après une lutte serrée contre Magnussen. Il reprend la piste en dernière position. Wehrlein et Ericsson luttent roue contre roue entre Stowe et Club, au profit de l'Allemand.
6e: Hamilton s'échappe aisément et repousse Räikkönen à deux secondes. Vettel met la pression sur Verstappen.
7e: Bottas s'empare de la cinquième place aux dépens d'Hülkenberg.
8e: L'intervalle se stabilise entre Hamilton et Räikkönen. Ricciardo s'est défait successivement de Kvyat, Ericsson, Wehrlein et Magnussen.
10e: Hamilton précède Räikkönen (2.3s.), Verstappen (7.7s.), Vettel (8.7s.), Bottas (11.2s.), Hülkenberg (15.3s.), Ocon (19.3s.), Pérez (20.4s.), Vandoorne (22.2s.), Massa (23.4s.), Grosjean (24.9s.) et Stroll (26.5s.).
11e: Ricciardo prend la treizième place à Alonso au virage de Stowe. Kvyat reçoit un « drive-through », non du fait de la collision avec Sainz, mais pour avoir rejoint le circuit de façon dangereuse après sa figure ! Il repasse aux stands dans la foulée.
12e: Vettel trépigne toujours derrière Verstappen. Bottas rattrape l'Allemand.
13e: Hamilton n'amuse pas le terrain et porte à quatre secondes son avance sur Räikkönen. Vettel fait l'intérieur à Verstappen à Stowe mais le Hollandais garde le pied au plancher. Tous deux sont déportés à l'extérieur, roulent sur le dégagement et reviennent en piste côte à côte. Verstappen est ainsi idéalement placé pour aborder la dernière chicane. Vettel ne cède pas un pouce de terrain mais son adversaire l'emmène jusqu'au bout du freinage, l'obligeant à monter sur le vibreur. Ricciardo se défait de Stroll.
14e: Ricciardo continue de remonter et se débarrasse de Grosjean. Massa est sa prochaine cible.
15e: Vettel manque son freinage à Village et laisse échapper quelques dixièmes. Hamilton devance Räikkönen (4.1s.), Verstappen (13.7s.), Vettel (15s.), Bottas (16.4s.), Hülkenberg (24.1s.), Ocon (30.3s.), Pérez (31.6s.), Vandoorne (33.8s.), Massa (36.3s.) et Ricciardo (38.7s.).
17e: Tout va bien pour Hamilton qui garde Räikkönen à distance, à quatre secondes. Vettel recolle à Verstappen mais ne force pas le passage.
18e: Ricciardo prend la dixième position à Massa.
19e: Hamilton compte désormais six secondes de marge sur Räikkönen. Vettel entre chez Ferrari pour chausser des pneus tendres (2.9s.) et ressort en sixième position derrière Hülkenberg.
20e: Verstappen est rappelé aux stands par Red Bull afin de ne pas laisser Vettel réussir un « undercut ». Il chausse les Pirelli jaunes en trois secondes et demie. C'est trop long: il repart derrière la Ferrari. Ocon et Alonso stoppent également pour prendre les pneus jaunes.
21e: Hamilton s'enfuit irrésistiblement. Il améliore le record du tour à chaque passage. Räikkönen lui concède huit secondes. Vettel dépasse Hülkenberg.
22e: Verstappen se défait à son tour d'Hülkenberg. Ricciardo déborde Vandoorne à Stowe. Stroll est chez Williams pour passer en gommes rouges.
23e: Dix secondes entre Hamilton et Räikkönen. Bottas est à neuf secondes de son compatriote. Arrêts pneus pour Pérez et Grosjean.
24e: Räikkönen est chez Ferrari pour s'équiper en pneus tendres (2.5s.). Il laisse les deux Mercedes seules en tête. Hülkenberg l'imite en passant par le garage Renault.
25e: Hamilton rejoint les stands pour chausser les enveloppes jaunes (2.3s.)... et repart un souffle devant Bottas ! Massa troque ses enveloppes jaunes contre les rouges pour un dernier relais plus offensif.
26e: Les Mercedes comptent douze secondes d'avance sur Räikkönen. Vandoorne fait changer ses pneus et passe du septième au treizième rang.
27e: Hamilton devance Bottas (2.8s.), Räikkönen (12.8s.), Vettel (17.4s.), Verstappen (23.8s.) et Ricciardo (42s.).
28e: Hamilton sème facilement son équipier dont les pneus sont usés. Changements de gommes pour Ericsson et Kvyat. Huitième, Magnussen retarde son arrêt et contient les deux Force India.
30e: Hamilton précède Bottas (4.2s.), Räikkönen (14s.), Vettel (18.3s.), Verstappen (26.1s.), Ricciardo (47.4s.), Hülkenberg (57.7s.), Magnussen (1m. 04s.), Ocon (1m. 05s.), Pérez (1m. 06s.) et Massa (1m. 12s.).
31e: Pari perdu pour Wehrlein qui observe un troisième changement de pneumatiques. La Sauber « mange » ses Pirelli.
33e: Bottas entre au stand Mercedes pour remplacer ses gommes et reprend la piste en quatrième position. Après un long relais en pneus rouges, Ricciardo est signalé aux stands pour chausser les Pirelli jaunes. Il redémarre en dixième position, devant Massa et derrière les Force India. Alonso déplore une perte de puissance sur son groupe propulseur. Il est contraint d'abandonner pour la septième fois en neuf courses !
34e: Reparti derrière les Force India, Ricciardo « avale » Pérez à Brooklands puis Ocon à Stowe. Il revient ensuite sur Magnussen qui n'a pas changé de pneus.
35e: Bottas roule une seconde au tour plus vite que les Ferrari. Ricciardo déborde Magnussen à Copse.
36e: Hamilton est premier devant Räikkönen (12s.), Vettel (16.5s.), Bottas (19.6s.), Verstappen (27.6s.), Hülkenberg (1m. 01s.), Ricciardo (1m. 12s.), Magnussen (1m. 16s.), Ocon (1m. 17s.), Pérez (1m. 18s.), Massa (1m. 19s.), Vandoorne (1m. 21s.) et Grosjean (1m. 25s.).
37e: Magnussen effectue un très tardif changement de gommes et chute au quatorzième rang.
38e: L'intervalle se stabilise entre Vettel et Bottas. Ricciardo pourchasse Hülkenberg. Les Force India roulent de concert. Pérez chasse son nouvel « ami » Ocon.
40e: Hamilton devance Räikkönen (12.8s.), Vettel (17.5s.), Bottas (19.7s.), Verstappen (29.7s.), Hülkenberg (1m. 05s.), Ricciardo (1m. 12s.), Ocon (1m. 25s.), Pérez (1m. 26s.) et Massa (1m. 27s.).
41e: Bottas revient dans les échappements de Vettel dont les gommes sont plus usées que celles du Finlandais. Verstappen estime par radio que son pneu avant-gauche, très sollicité ici, est très abîmé. C'est un problème que vont rencontrer tous les coureurs.
42e: Bottas déborde Vettel par l'extérieur à Stowe mais roule sur le dégagement. Il revient en piste juste au niveau de l'Allemand. Leurs roues se frôlent. Puis Vettel retarde son freinage et ferme brusquement la porte à son assaillant avant la chicane. Bottas s'incline mais ce n'est que partie remise...
43e: Bottas dépasse Vettel dans Hangar Straight en utilisant l'aileron arrière mobile. Cette fois le quadruple champion du monde ne peut pas riposter. Grosjean remplace une seconde fois ses enveloppes. Il finit la course avec les super-tendres. Second arrêt également pour Stroll.
44e: Les pneus d'Hamilton ne sont pas en parfait état. Le leader diminue sa cadence mais Räikkönen ne peut pas le menacer car lui-même n'est pas satisfait de ses gommes. Bottas réduit son retard sur son compatriote.
45e: Hamilton mène devant Räikkönen (10.8s.), Bottas (17.5s.), Vettel (25s.), Verstappen (33.6s.), Hülkenberg (1m. 06s.), Ricciardo (1m. 11s.), Ocon (-1t.), Pérez (-1t.), Massa (-1t.) et Vandoorne (-1t.).
47e: Bottas n'est plus qu'à cinq secondes de Räikkönen. Massa menace les deux Force India.
48e: Hamilton conclut le meilleur tour de la course (1'30''621'''). Ricciardo est à une seconde d'Hülkenberg.
49e: Coup de théâtre: Räikkönen est victime d'une crevaison à l'avant-gauche ! Le champion finlandais revient à son stand, remplace ses roues en trois secondes et repart en troisième position. Les deux Mercedes volent vers le doublé ! Verstappen passe aussi par les stands pour mettre des pneus super-tendres. Il reste cinquième.
50e: Nouveau rebondissement, le pneu avant-gauche de Vettel éclate à Woodcote ! Le pilote allemand fait une courte excursion dans l'herbe puis se traîne jusqu'aux stands. Il reprend la course avec des pneus neufs derrière Hülkenberg que vient de doubler Ricciardo.
51ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte son cinquième Grand Prix de Grande-Bretagne devant son équipier Bottas. Räikkönen termine troisième. Verstappen est quatrième devant Ricciardo qui a effectué une belle remontée. Hülkenberg offre à Renault une belle sixième place. Vettel doit se satisfaire du septième rang. Pour la première fois, Ocon, huitième, fait mieux que son compère Pérez, neuvième. Massa empoche le dernier point. Suivent Vandoorne, Magnussen, Grosjean, Ericsson, Kvyat, Stroll et Wehrlein.
Après la course: Hamilton égale Clark
Lewis Hamilton réalise un nouveau grand chelem: pole, victoire, meilleur tour et course menée de bout en bout. Surtout, par cette cinquième pole position et cette cinquième victoire en Angleterre, il égale deux records du légendaire Jim Clark. La petite polémique entourant son absence à Londres est oubliée: le demi-dieu est porté en triomphe par la foule ! Sur le podium, il répond aux questions de son ancien équipier Jenson Button: « C'est l'un de mes plus beaux succès ici. Je voulais vraiment cette victoire. Il y a eu beaucoup de critiques avant cette course, des gens ont mis en doute ma préparation. Mais ce week-end a été l'un de mes meilleurs. » Afin d'effacer définitivement la polémique, Toto Wolff affirme même que la réussite de son pilote prouve qu'il a eu raison de faire l'impasse sur le rendez-vous londonien afin de se préparer physiquement et mentalement à ce Grand Prix...
Chez Ferrari, les deux crevaisons de la fin de course suscitent bien entendu la consternation, d'autant que ce n'est pas la première fois dans l'histoire récente que ce type d'incident frappe les Rouges. Pirelli ouvre une enquête et promet d'élucider le mystère en quelques jours. Mais la défaite est lourde pour Ferrari qui rend désormais 55 points à Mercedes au classement des constructeurs. Quant à Vettel, il n'a plus qu'une seule unité d'avance sur Hamilton !
Enfin, la tension monte encore d'un cran chez Toro Rosso entre Carlos Sainz et Daniil Kvyat, chacun rejetant sur l'autre la responsabilité de l'accrochage du premier virage. Or il apparaît clairement qu'une nouvelle fois le jeune Russe s'est montré maladroit. Sainz ne veut plus entendre parler de son équipier. « C'est quelque chose qui va demeurer entre nous... » lâche-t-il avec irritation. Mais le Madrilène paraît lui-même quelque peu troublé. Ainsi, se contredisant totalement d'une semaine à l'autre, il affirme qu'il restera chez Toro Rosso l'an prochain. Ces jeunes gens sont décidément bien irrésolus...
Tony