Les barons de la bière et la Formule 1
Le 9 juin 2016, Bernie Ecclestone annonce que la brasserie Heineken devient l'un des commanditaires de la Formule 1 aux côtés de DHL, Emirates, Rolex et UBS. La marque de bière n'entend pas seulement apporter de l'argent, mais aussi révolutionner l'image de la Formule 1, notamment en exploitant plus efficacement les réseaux sociaux. La FOM s'est montrée jusqu'ici plutôt frileuse vis à vis de ce type de médias, même si le championnat du monde de Formule 1 a ouvert une chaîne YouTube en 2015 et une page Facebook depuis le début de la saison 2016. Heineken souhaite aller plus loin dans cette ouverture tout en mettant l'accent sur la « consommation responsable » d'alcool... Ses deux ambassadeurs seront Sir Jackie Stewart et David Coulthard, deux Écossais très désintéressés.
Présentation de l'épreuve
Le marché des transferts est jusqu'ici très calme. Néanmoins, se sachant menacé par Stoffel Vandoorne, Jenson Button pourrait revenir en 2017 chez Williams, l'écurie qui lui a permis de débuter en Formule 1 il y a seize ans. Il y remplacerait Felipe Massa. Le Brésilien discute actuellement avec Renault Sport qui recherche un pilote d'expérience. Chez Ferrari, Kimi Räikkönen pourrait conserver son volant une saison de plus malgré ses piètres performances. Une faveur qui reposerait surtout sur l'amitié que lui porte Sebastian Vettel, une situation à bien y réfléchir assez humiliante pour celui qui fut (mais oui) le leader de la Scuderia à la fin de la décennie 2000.
Depuis deux courses, Ferrari est vaincue en qualifications par Red Bull-Renault, alors qu'à Melbourne, première étape du championnat, les « Rouges » précédaient encore leurs rivales d'environ cinq dixièmes. La Scuderia s'alarme car elle désire absolument conserver sa position honorifique de « meilleures des autres » derrière Mercedes. Aussi, elle dépense deux « jetons » de développement pour améliorer le turbo de son groupe propulseur, tandis que Shell apporte un nouveau carburant. Le choix de lancer ces améliorations à Montréal n'est pas fortuit puisque ce tracé éprouve sensiblement les moteurs par ses longues lignes droites. C'est ce que rappelle Mattia Binotto, le responsable du département moteur: « C'est un circuit où la puissance est assez importante, comme Monza et Spa. La plus longue ligne droite, avant la ligne d'arrivée, est très étendue. Le système hybride est aussi important, parce que cette pleine charge nécessite d'avoir toute la puissance et il faut s'assurer qu'au milieu du circuit, on a correctement récupéré l'énergie et suffisamment rempli la batterie pour la l'accélération à la sortie de l'épingle. »
Honda apporte aussi une nouvelle version de son groupe propulseur. Les changements portent au niveau du turbo et n'accroissent pas la puissance, mais permettent une meilleure récolte de l'énergie. La consommation d'essence est en effet un gros problème pour les McLaren-Honda depuis le début de l'année. Fernando Alonso et Jenson Button sont obligés d'économiser du carburant en course, ce qui leur fait évidemment perdre beaucoup de temps face à la concurrence. Et Montréal est justement un des circuits où la consommation est la plus élevée, du fait des relances après les virages lents et des longues pleines charges.
Sans dépenser de jetons, Mercedes améliore la fiabilité encore perfectible de son unité de puissance. Enfin, Pat Symonds annonce que la Williams FW38 a reçu des modifications au niveau de l'aérodynamisme et du châssis, mais aussi que son équipe d'ingénieurs a entamé le travail sur la voiture de 2017. Le team de Grove est en effet désormais trop distancé par Red Bull et Ferrari pour espérer obtenir derechef la troisième place du classement des constructeurs glanée en 2014 et 2015.
Essais et qualifications
Les premiers essais du vendredi sont dominés par les Mercedes. Massa se distingue en sortant violemment de la piste au premier virage, mais se tire sans mal de sa Williams détruite. Vettel est le plus rapide samedi matin, ce qui est plutôt encourageant pour le nouveau moteur Ferrari. Magnussen fracasse sa Renault en sortant de la chicane du Pont de la Concorde. Son châssis étant détruit, il ne prendra pas part aux qualifications et s'élancera depuis la dernière place de la grille.
Les trois séances qualificatives se déroulent sous un ciel chargé. Hamilton décroche sa quatrième pole position de la saison, soixante-deux millièmes devant Rosberg. Vettel s'approche à moins de deux dixièmes de Hamilton mais se contente du troisième rang, assez loin devant Räikkönen (6ème). Les Red Bull (Ricciardo 4ème, Verstappen 5ème) sont plutôt décevantes mais leurs pilotes annoncent qu'ils seront beaucoup plus compétitifs en course. En tout cas, Ferrari paraît reprendre l'ascendant. Les Williams-Mercedes de Bottas et de Massa occupent la quatrième ligne. Les écarts sont faibles: les huit premiers se tiennent en moins d'une seconde.
Les Force India (Hülkenberg 9ème, Pérez 11ème) voisinent désormais avec des McLaren en progrès (Alonso 10ème, Button 12ème). Les Haas-Ferrari (Gutiérrez 13ème, Grosjean 14ème) peinent toujours à trouver une adhérence satisfaisante. Chez Toro Rosso, Kvyat (15ème) reçoit une pénalité de trois places pour avoir harponné Magnussen à Monaco. Son collègue Sainz (21ème) heurte le « mur des champions » en Q2 et recule de cinq places pour changement de boîte de vitesses. Palmer se classe seizième avec la seule Renault de sortie. Wehrlein (17ème) précède les deux Sauber. Ericsson (20ème) s'est montré plus rapide que Nasr (18ème) mais recule de trois rangs car il s'est accroché avec ce dernier à Monaco...
Haryanto (19ème) tâte du béton en Q1. L'écurie Manor s'inquiète pour la condition physique de son pilote indonésien qui, musulman pratiquant, observe scrupuleusement le jeûne du Ramadan et risque la déshydratation pour la course de dimanche après-midi. Il devrait faire une légère entorse à cette abstinence afin de tenir le coup... et éviter un grave accident dont Manor ne voudrait certainement pas assumer la responsabilité.
Le Grand Prix
Dimanche 12 juin, le ciel est couvert et il fait froid à Montréal (12°C dans l'air, 23 °C au sol). Les pilotes auront du mal à faire chauffer leurs pneus. La plupart d'entre eux part en pneus violets ultra-tendres. Button et Haryanto choisissent les « super-tendres », Pérez et Magnussen les « tendres » qui sont ici le mélange... le plus dur. A noter que celui-ci devra être obligatoirement utilisé au moins une fois durant la course, selon la recommandation de Pirelli.
Départ: Les Mercedes s'élancent plutôt mal, au contraire de Vettel qui démarre superbement, se glisse à l'intérieur et franchit en tête le premier virage. Rosberg tente de contourner Hamilton par la droite mais - comme d'habitude - ce dernier ne lui concède aucun espace. Leurs roues se touchent, et Rosberg est contraint de filer dans l'échappatoire. Il revient en piste après avoir perdu beaucoup de places.
1er tour: Magnussen harponne Nasr au virage n°3 et l'envoie en tête-à-queue. Tous deux repartent sans dégât. Vettel prend beaucoup d'avance, mais rate son freinage à la dernière chicane et tire tout droit, repartant sous le nez de Hamilton. Derrière eux se trouvent Verstappen, Ricciardo, Räikkönen, Bottas, Massa, Alonso, Hülkenberg et Rosberg.
2e: Vettel creuse à nouveau l'écart sur Hamilton. Hülkenberg dépasse Alonso.
3e: Ricciardo est sous la menace de Räikkönen. Rosberg prend l'avantage sur Alonso.
4e: Vettel peine pour l'heure à distancer Hamilton.
5e: Vettel est premier devant Hamilton (0.8s.), Verstappen (4.4s.), Ricciardo (6.3s.), Räikkönen (7s.), Bottas (8.5s.), Massa (9.7s.), Hülkenberg (11.4s.), Rosberg (11.9s.), Alonso (15s.), Button (15.5s.) et Pérez (16s.).
6e: Rosberg attaque Hülkenberg mais se loupe à l'abord de l'ultime chicane et emprunte le dégagement en asphalte.
7e: Hamilton demeure à une seconde Vettel. Il perd en effet de l'appui aérodynamique et use sa gomme lorsqu'il se place dans les échappements de la Ferrari.
8e: Une seconde et demie sépare les deux leaders. Alonso emmène un long peloton comprenant Button, Pérez, Gutiérrez, Grosjean, Kvyat et Sainz.
9e: Ricciardo se rapproche de Verstappen qui reçoit la consigne de laisser passer son équipier. Le jeune Hollandais n'obtempère pas.
10e: Le moteur de Button explose à l'entame de la longue ligne droite devant le Saint-Laurent. L'Anglais se range sur le bas-côté.
11e: Inexplicablement, la direction de course actionne la procédure de « voiture de sécurité virtuelle »... alors que Button s'est immobilisé sans danger ! Aussitôt, Vettel tente d'en profiter en anticipant son arrêt aux stands. Ses mécaniciens lui chaussent des pneus super-tendres. Räikkönen l'imite, mais à ce moment-là les drapeaux jaunes sont retirés, et le Finlandais perd donc beaucoup plus de temps que son équipier. Rosberg dépasse Hülkenberg.
12e: Hamilton est désormais leader devant Verstappen (6.8s.), Ricciardo (7.8s.), Vettel (11.4s.), Bottas (13s.), Massa (14.2s.), Rosberg (16.4s.), Hülkenberg (17.8s.), Alonso (22.7s.) et Pérez (23.7s.).
14e: Changements de pneus pour Sainz et Gutiérrez.
15e: Vettel a fait une bonne affaire en s'arrêtant très tôt en un minimum de temps. Mais cette tactique ne sera payante que si Hamilton observe comme lui deux arrêts. Pour l'heure, l'Allemand remonte facilement sur les Red Bull et ne concède plus qu'une seconde à Ricciardo. Räikkönen gagne des places dans le peloton: il a doublé Palmer et Kvyat.
16e: Vettel est dans les roues de Ricciardo. Räikkönen efface Grosjean.
17e: Vettel déborde Ricciardo à l'épingle du Casino.
18e: Vettel dépasse Verstappen et Räikkönen double Pérez. Alonso et Grosjean s'arrêtent aux stands pour prendre des gommes neuves. Palmer renonce suite à une chute de pression d'eau.
20e: Verstappen s'arrête chez Red Bull pour mettre des pneus tendres (3.2s.) et retrouve le circuit devant Räikkönen. Hamilton a huit secondes de marge sur Vettel.
21e: Ricciardo, Rosberg et Hülkenberg sont aux stands pour mettre un jeu de Pirelli tendres.
22e: En début de tour, Hamilton devance Vettel (8.1s.), Bottas (17.8s.), Massa (23.6s.), Verstappen (31.5s.), Ricciardo (32.4s.) et Räikkönen (34.2s.).
23e: Hamilton sort large à l'épingle du casino et roule sur les bordures en asphalte. Vettel revient à six secondes de la Mercedes. Massa fait une halte chez Williams et choisit les pneus tendres.
24e: Arrêt de Bottas qui met les gommes tendres et redémarre derrière Ricciardo.
25e: Hamilton arrive chez Mercedes pour observer son unique changement de pneus (2.3s.). Il retrouve la piste en seconde position muni de pneus tendres. Rosberg déborde Pérez à la dernière chicane.
26e: Vettel est premier devant Hamilton (13s.), Verstappen (24.6s.), Räikkönen (27.1s.), Ricciardo (28.5s.), Bottas (29.1s.), Rosberg (33.1s.), Pérez (35.1s.), Massa (37.2s.), Hülkenberg 43.4s.), Sainz (46.8s.) et Grosjean (52.3s.).
28e: Vettel ne parvient pas à accroître son avance sur Hamilton, et pourtant il devra encore passer par les stands pour chausser les pneumatiques à bande jaune.
29e: Vettel bute sur du trafic. Räikkönen, Ricciardo et Bottas luttent pour la quatrième place.
30e: Vettel devance Hamilton (11.9.), Verstappen (24s.), Räikkönen (28.9s.), Ricciardo (30.5s.), Bottas (31.2s.) et Rosberg (33.3s.). Pérez stoppe chez Force India pour mettre des pneus super-tendres.
32e: Vettel n'a plus que dix secondes d'avance sur Hamilton. Son pari de gagner la course en changeant deux fois ses enveloppes semble d'ores et déjà perdu.
33e: Räikkönen stoppe chez Ferrari pour prendre les pneus tendres et repart en huitième position.
35e: Les pneus de Vettel sont cloqués. L'intervalle entre l'Allemand et Hamilton descend sous la barre des dix secondes. Ricciardo est soumis à la pression de Bottas.
36e: Ricciardo bloque ses roues à la dernière chicane et doit passer par l'échappatoire. Lorsqu'il retrouve le circuit devant les stands, Bottas le dépasse sans difficulté. Massa rejoint son garage pour abandonner suite à une surchauffe de son système hydraulique.
37e: Vettel entre aux stands et chausse les gommes « jaunes » tendres en deux secondes et demie. Hamilton retrouve la première place.
38e: Rosberg est sur les talons de Ricciardo qui gagne les stands à la fin de ce tour. L'Australien met les enveloppes tendres et repart derrière Räikkönen.
39e: Vettel gagne environ une seconde au tour sur Hamilton. Grosjean stoppe aux stands pour mettre les pneus ultra-tendres.
40e.: Hamilton est premier devant Vettel (6.7s.), Verstappen (16.7s.), Bottas (23.1s.), Rosberg (24.9s.), Räikkönen (40s.), Ricciardo (43.8s.), Hülkenberg (47s.), Sainz (47.9s.) et Pérez (1m.).
42e: L'écart entre les leaders se stabilise. Vettel est gêné par Grosjean à l'épingle, freine fort pour éviter la Haas et fait ainsi un plat sur un pneu.
44e: Rosberg menace Bottas... mais s'inquiète car les voyants de son volant clignotent sans arrêt ! Paddy Lowe rassure son pilote par radio en lui indiquant qu'aucun problème n'affecte sa monoplace. Second arrêt pour Kvyat.
45e: Hamilton précède Vettel (6.6s.), Verstappen (22.6s.), Bottas (26.1s.), Rosberg (26.6s.), Räikkönen (42.5s.), Ricciardo (44.8s.), Hülkenberg (56.7s.), Sainz (59.) et Pérez (1m. 10s). Tous les autres pilotes ont concédé au moins un tour au leader.
47e: Verstappen stoppe chez Red Bull et prend les « pneus violets » (2.8s.). Il se retrouve entre Rosberg et Räikkönen. L'aileron avant de Grosjean se brise soudainement. Le Franco-Suisse tire tout droit au premier virage, puis à la première petite chicane. Il regagne son stand pour faire réparer son museau.
48e: Second changement de roues pour Pérez qui redémarre derrière Alonso et Kvyat.
49e: Vettel a repris une seconde à Hamilton. Sainz troque ses « pneus jaunes » pour des « violets » et fait une bonne opération en restant au neuvième rang.
50e: Hamilton est leader devant Vettel (4.8s.), Bottas (29.5s.), Rosberg (30.4s.), Verstappen (41s.), Räikkönen (44.4s.), Ricciardo 46.2s.), Hülkenberg (1m. 02s.), Sainz (-1t.), Alonso (-1t.), Kvyat (-1t.) et Pérez (-1t.).
51e: Ne parvenant pas à se défaire de Bottas, Rosberg revient chez Mercedes pour mettre des pneus tendres déjà usés (!) et chute au septième rang.
53e: Vettel peine à maintenir ses pneus en état, contrairement à Hamilton, et ne gagne plus de terrain. Hülkenberg observe un second changement d'enveloppes sans perdre sa huitième position. Pérez double Alonso et Kvyat.
55e: Verstappen rattrape Bottas mais son retard est encore conséquent. Rosberg dépasse Ricciardo dans le dernier secteur.
56e: Vettel bloque ses roues à la dernière chicane et court-circuite l'échappatoire. Il perd une seconde à cause de cette faute. Rosberg remonte sur Räikkönen.
57e: Rosberg prend la cinquième place à Räikkönen qui n'a plus la gomme pour résister efficacement. La prochaine cible de Rosberg se nomme Verstappen.
59e: Hamilton est en tête devant Vettel (5.5s.), Bottas (36.7s.), Verstappen (43.1s.), Rosberg (47.3s.), Räikkönen (51.3s.), Ricciardo (54s.), Hülkenberg (-1t.), Sainz (-1t.) et Pérez (-1t.).
60e: Rosberg réalise le meilleur chrono de la course (1'15''599''').
61e: Vettel manque encore son freinage au bout de la longue ligne droite et roule sur le dégagement pour regagner la piste.
63e: Rosberg a rattrapé Verstappen. Il essaie de lui faire l'extérieur avant la dernière chicane, en vain.
64e: Rosberg attaque Verstappen par la droite au premier virage mais le Hollandais reste devant. Devant le Saint-Laurent, Rosberg prend tardivement la ligne de gauche et tente de surprendre Verstappen, mais celui-ci le serre au freinage et repousse cet assaut.
66e: Hamilton a sept secondes d'avance sur Rosberg, quarante secondes sur Bottas. Verstappen maintient Rosberg à distance.
68e: Rosberg se colle à l'arrière de la Red Bull de Verstappen, prêt à porter une dernière estocade.
69e: Grâce au DRS, Rosberg fait l'extérieur à Verstappen à l'abord de la dernière chicane. Il se rabat devant l'adolescent, mais ses roues arrière se bloquent, et il part en tête-à-queue dans l'échappatoire. Fort heureusement, Nico n'heurte rien et peut reprendre la piste. Mais Verstappen s'est échappé.
70ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte son 45ème Grand Prix devant Vettel. Bottas finit troisième et, comme l'an passé au même endroit, signe le premier podium de la saison pour Williams-Mercedes. Verstappen termine quatrième devant les « trois R », Rosberg, Räikkönen et Ricciardo. Hülkenberg est huitième, suivi par Sainz et Pérez. Alonso, Kvyat, Gutiérrez, Grosjean, Ericsson, Magnussen, Wehrlein, Nasr et Haryanto rejoignent aussi l'arrivée.
C'est la cinquième victoire de Hamilton à Montréal depuis son premier succès en Grand Prix en 2007.
Après la course
Avant la cérémonie du podium, Hamilton est introduit dans la « salle de détente » par Herbie Blash, où il retrouve Vettel et Bottas. Il discute à voix haute avec Vettel et déclare, à l'intention de la caméra qui les filme, qu'il a subi un violent sous-virage lors des premiers mètres, ce qui expliquerait sa touchette avec Rosberg. Il revient sur cette polémique en conférence de presse: « En revoyant les images, on constate que Vettel était proche devant moi, donc je ne pouvais pas freiner plus tard. Je ne sais pas s'il y a eu du vent ou une perte d'appuis en étant si près de lui, mais j'ai eu du sous-virage, et après cela, il y a eu un petit contact. Je l'ai à peine senti, alors que Rosberg a dû passer dehors. Parfois on peut doubler à l'extérieur, parfois non. Cette fois, ça n'a pas marché. » On le croit si l'on veut... Nico Rosberg refuse de polémiquer mais évoque une « manœuvre dure » de la part de Hamilton.
Quoiqu'il en soit, il semble que la dynamique est en train de changer de camp chez Mercedes. Depuis la collision de Barcelone, Hamilton a gagné deux fois tandis que Rosberg enchaîne les mauvaises courses. Celui-ci doit impérativement se reprendre car sinon sa superbe série de quatre victoires consécutives en début d'année n'aura servi à rien.
Maurizio Arrivabene est très mécontent qu'une mauvaise stratégie ait fait perdre une victoire quasi-certaine à Sebastian Vettel. La Scuderia pensait que le second train de pneumatiques chaussé par Hamilton ne tiendrait pas toute la distance. A tort. A ce sujet, il se confirme que le pneu « ultra-tendre » est une escroquerie pure et simple, un « pneu en bois » supplémentaire concocté par Pirelli. Hamilton a ainsi couvert vingt-quatre tours avec ce mélange, Ericsson et Magnussen trente-et-une boucles... Peut-être Paul Hembery devrait-il se pencher sur la conception d'une gomme « giga-méga-tendre »...
Le championnat des pilotes est totalement relancé puisque Rosberg ne compte plus que neuf points d'avance sur Hamilton. Au classement des constructeurs, Mercedes paraît intouchable avec 223 points contre 147 à Ferrari.
Tony