Nico ROSBERG
 N.ROSBERG
Mercedes
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Sebastian VETTEL
 S.VETTEL
Ferrari

956th Grand Prix

VIII Abu Dhabi Grand Prix
Night
Yas Marina
Sunday, 27 November 2016
55 laps x 5.554 km - 305.355 km
(Offset: 115 m)
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F1
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Nico ROSBERG is World Champion
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Rosberg versus Hamilton: l'heure de la décision

Cette saison 2016, la plus longue de l'histoire de la Formule 1, se conclut par sa vingt-et-unième et dernière épreuve, le Grand Prix d'Abou Dhabi. Comme en 2014 et en 2015, Lewis Hamilton et Nico Rosberg se sont cette année partagés presque toutes les victoires, en remportant neuf chacun. Mais au classement mondial, l'Allemand (367 points) précède le Britannique (355 pts) de douze longueurs, soit une quatrième place.

 

A première vue, Rosberg a la partie facile pour remporter sa première couronne mondiale. Au volant d'une Mercedes ultra-dominatrice, il peut se contenter de finir second ou troisième en cas de succès de son coéquipier. Il a donc son destin en main, mais paradoxalement Hamilton est plus serein puisqu'il n'a rien à perdre. Rosberg redoute surtout un problème de fiabilité qui lui couperait les ailes, comme cela lui est déjà arrivé lors de ce même rendez-vous d'Abou Dhabi en 2014, dans un contexte différent cependant puisqu'il était alors le challenger. Il espère néanmoins triompher dans le but de mettre fin à la série de trois victoires consécutives de Hamilton, mais aussi afin que certains esprits malveillants ne puissent affirmer qu'il ne doit son sacre qu'à la rupture de moteur dont a été victime ce dernier en Malaisie...

 

Comme à leur habitude, les deux rivaux préfèrent s'ignorer plutôt que de croiser le fer devant la presse. Les journalistes s'amusent pourtant à opposer Hamilton, le métis adepte de la sous-culture « bling-bling » à « Britney » Rosberg, le jeune père de famille élevé à Monte-Carlo... Fidèle à son image, ce dernier tient un discours très policé et évite toute provocation. Ainsi, lorsque le quotidien français Le Monde lui demande de décrire ses relations avec Hamilton, il répond qu'elles sont « respectueuses et neutres. Nous avons des hauts et des bas. Je pense que c'est normal quand vous vous battez ensemble dans un championnat du monde. Mais la base de notre relation est le respect. »

 

Jenson Button fait ses adieux à la Formule 1

Felipe Massa et Jenson Button vont quitter la Formule 1 à l'issue de cette course, après avoir mené de très longues carrières puisqu' ils totalisent à eux deux 555 Grands Prix !

 

Contrairement à ce qu'il avait laissé entendre, Button ne reviendra pas en 2018. « En date d'aujourd'hui, je n'ai plus envie de piloter une F1 au-delà de cette course », affirme-t-il. « Cela fait 28 ans que je suis dans le sport automobile, c'est un long voyage... » Pour fêter cette dernière sortie, le Britannique choisit de reprendre le casque jaune fluo avec lequel il a décroché son unique couronne mondiale en 2009. Par ailleurs, le personnel de McLaren rend un vibrant hommage à celui qui fut son pilote pendant pas moins de sept saisons. « Ce qui rend Jenson spécial, c'est sa capacité à attirer le monde à lui pour régler les problèmes qu'il rencontre, trouver la solution pour le faire aller plus vite et être au sommet de ce qu'il fait », explique par exemple Éric Boullier. « J'ai rencontré Jenson à Silverstone lorsque j'étais dans l'armée et je me souviens qu'il était un vrai gentleman et un superbe ambassadeur pour McLaren », commente pour sa part le métrologue Tom Bisset. « Il était très souriant et ouvert. C'était une de mes plus belles rencontres professionnelles. »

 

Présentation de l'épreuve

McLaren a confirmé le départ de Ron Dennis de sa présidence suite à un conflit avec les autres actionnaires, notamment Mansour Ojjeh. L'Américain Zak Brown, ancien pilote de Formule 3 et dirigeant de la société de marketing JMI très active en Formule 1, le remplace avec le titre de directeur-général. L'un de ses objectifs sera d'accorder les opérations commerciales et stratégiques du Groupe McLaren avec la réussite de l'écurie de Formule 1. Brown travaille depuis longtemps avec celle-ci et lui a notamment apporté le soutien financier de commendataires tels que Johnnie Walker, Hilton, GSK ou Chandon. Ce démarcheur émérite a aussi probablement pour mission de redonner à McLaren un sponsor-titre dont elle est privée depuis fin 2013 et le retrait de Vodafone.

 

Stephen Fitzpatrick, le propriétaire de Manor, aurait trouvé un nouvel investisseur pour son équipe qui, selon toute vraisemblance, héritera de la cuillère de bois à l'issue de cette saison et ne percevra donc que des miettes des droits TV. Ses pertes sur les revenus commerciaux s'élèveraient à onze millions de dollars à l'horizon 2017. Voilà une affaire bien peu attractive... Fitzpatrick refuse de révéler le nom de ce repreneur mais affirme qu'il existe bel et bien. Les termes du contrat auraient cependant été revus après que Manor a perdu à Interlagos la dixième du classement des constructeurs au profit de Sauber.

 

Les futures Red Bull continueront à être propulsées par des V6 Renault renommés TAG-Heuer. L'écurie austro-britannique prolonge en effet son contrat de deux ans avec la célèbre marque helvète de montres de luxe. A noter que celle-ci, malgré son nom, n'appartient pas à Mansour Ojjeh, le fondateur de Techniques d'Avant-Garde, mais au géant français LVMH.

 

Malgré son excellente performance sous la pluie à São Paulo, Felipe Nasr ne devrait plus être en Formule 1 en 2017 puisqu'il a perdu l'appui de son sponsor Banco do Brasil, lequel justifie sa décision par la crise économique que traverse actuellement l'État brésilien. Pour le remplacer, Sauber pourrait faire appel à Pascal Wehrlein, Esteban Gutiérrez ou Rio Haryanto. Ainsi, suite aux retraits de Massa et de Nasr, le Brésil pourrait bien ne plus avoir de représentant en Formule 1 pour la première fois depuis près d'un demi-siècle.

 

Essais et qualifications

Les séances du vendredi sont très nettement dominées par Hamilton, que celui-ci utilise des pneus « tendres » (jaunes, les plus durs de la gamme proposée ce week-end), ou des ultra-tendres violets. Le lendemain matin, Vettel sème le doute en arrachant le meilleur chrono de la troisième session d'essais.

 

Samedi après-midi, Hamilton s'adjuge sa douzième pole position de la saison avec trois dixièmes d'avance sur Rosberg. Les Red Bull (Ricciardo 3ème, Verstappen 6ème) et les Ferrari (Räikkönen 4ème, Vettel 5ème) sont repoussées à près d'une seconde des Flèches d'Argent. Les Force India de Hülkenberg et Pérez occupent la quatrième ligne. Les McLaren-Honda (Alonso 9ème, Button 12ème) encerclent les Williams-Mercedes (Massa 10ème, Bottas 11ème) qui rencontrent toujours de sérieux problèmes d'adhérence.

Haas utilise comme au Brésil des freins fournis par Carbone Industrie qui cette fois ne donnent guère satisfaction à Gutiérrez (13ème) et à Grosjean (14ème), victimes de plusieurs pannes diverses. Palmer place sa Renault au 15ème rang et devance nettement un Magnussen (18ème) peu motivé par cette dernière course pour le compte de la firme au losange.

 

Wehrlein réalise une splendide performance. Il atteint la Q2 et hisse sa Manor à la seizième place. Tout au contraire, Ocon (20ème) achève son samedi sans avoir été capable de bien exploiter les pneus ultra-tendres. Les Sauber (Nasr 19ème, Ericsson 22ème) sont en queue de classement, tout comme les Toro Rosso (Kvyat 17ème, Sainz 21ème) qui ont rencontré vendredi de graves problèmes avec leurs jantes, occasionnant deux crevaisons. La petite Scuderia a dû modifier en hâte ses suspensions arrière, ce qui a passablement entravé la mise au point de la STR11.

 

Préludes au duel final

Tout en conservant une prudence de bon aloi, Nico Rosberg se prépare à célébrer son premier titre. Sa famille et notamment son épouse Vivian ont fait le déplacement à Abou Dhabi pour le soutenir. On note néanmoins l'absence de son père Keke qui préfère rester à Monaco pour suivre la course et vivre peut-être un moment historique. Il peut en effet devenir le premier champion du monde à voir son propre enfant sacré à son tour, puisque Graham Hill n'a hélas pu assister au triomphe de son fils Damon en 1996.

 

Lewis Hamilton affiche quant à lui une grande sérénité et ne tarit pas d'éloges sur sa monoplace: « Je me suis senti vraiment bien en piste ce samedi soir, c'est vraiment triste que ce soit la dernière séance de qualifications avec cette voiture ! C'est un rêve pour tout pilote d'avoir une chose si agréable à piloter ! Être devant après le départ sera crucial [...] Pour le moment, mon rythme est un peu meilleur. Mais je ne peux pas contrôler ce qui se passe derrière moi. La seule chose que je peux faire, c'est me concentrer sur ma course. On ne sait jamais ce qui pourrait se passer, donc j'espère que la voiture sera aussi belle que ce qu'elle est depuis le début du week-end, et je vise la victoire. »

 

Le Grand Prix

La saison s'achève aussi dans les catégories inférieures. Le Monégasque Charles Leclerc remporte le championnat de GP3 tandis que Pierre Gasly arrache le titre en GP2 à Antonio Giovinazzi.

 

Instant émouvant sur la pré-grille lorsque Felipe Massa et Jenson Button, les deux futurs retraités, s'embrassent devant les caméras. Button s'entretient aussi avec Alain Prost, son idole de jeunesse qui lui a permis d'effectuer un de ses premiers tests en Formule 1, en 1999, au volant d'une Prost-Peugeot. Les deux hommes évoquent peut-être les nombreuses possibilités de reconversion qui s'offrent à tout ancien champion de F1. Cycliste émérite, Prost invite déjà régulièrement son cadet à parcourir avec lui les routes de France et d'Italie. « Je suis plus en forme que jamais », assure Button. « J'aimerais devenir champion du monde de triathlon, pas en tant que professionnel, mais en amateur. Et j'adorerais participer aux 24 Heures du Mans. Le rallycross est aussi sur ma liste... »

 

Hamilton, Rosberg, Vettel, Räikkönen, Hülkenberg, Pérez, Alonso, Massa, Bottas, Wehrlein et Palmer partent avec les pneus violets. Les pilotes Red Bull devraient effectuer un premier relais plus long puisqu'ils s'élancent en pneus rouges « super-tendres ». Les Toro Rosso, Nasr et Gutiérrez optent aussi pour cette monte. Enfin, Grosjean, Ericsson et Ocon chaussent les pneus jaunes.

 

Départ: Hamilton et Rosberg prennent de bons envols et conservent leurs positions. Räikkönen dépasse Ricciardo au premier freinage. A la sortie de cette courbe, Verstappen touche Hülkenberg avec sa roue avant-droite et part en toupie. Il parvient à ne rien heurter et se relance aussitôt.

 

1er tour: Hülkenberg double Pérez au bout de la très longue ligne droite, mais lui cède sa position au freinage suivant. Magnussen est percuté par une Manor au virage n°8. Hamilton mène devant Rosberg, Räikkönen, Ricciardo, Vettel, Pérez, Hülkenberg, Alonso, Massa, Bottas et Palmer.

 

2e: Hülkenberg reprend l'avantage sur Pérez. Verstappen remonte dans le peloton et occupe le seizième rang. Magnussen s'arrête aux stands pour faire examiner sa machine et repart.

 

3e: Hamilton compte une seconde d'avance sur Rosberg. Bottas dépasse Massa. Verstappen déborde Grosjean au virage n°6 après une sévère passe d'armes.

 

4e: Les écarts sont stables et les cinq premiers se tiennent en trois secondes. Verstappen efface Nasr.

 

5e: Massa reprend la neuvième place à Bottas. En fin de boucle, Hamilton mène devant Rosberg (1.2s.), Räikkönen (2.4s.), Ricciardo (3.2s.), Vettel (3.9s.), Hülkenberg (7.1s.), Pérez (8.2s.), Alonso (12.6s.), Massa (14.4s.), Bottas (14.6s.), Palmer (16.5s.) et Button (18s.). Verstappen s'empare de la treizième place aux dépens de Kvyat.

 

6e: Bottas ralentit car son train arrière devient très instable et regagne les stands. Magnussen abandonne car sa suspension est trop endommagée suite à sa touchette.

 

7e: Verstappen déborde Button puis Palmer. Wehrlein et Sainz sont les premiers pilotes à changer leurs pneus. Bottas s'arrête chez Williams où ses mécaniciens diagnostiquent un bris de porte-moyeux. C'est terminé pour le Finlandais.

 

8e: Hamilton stoppe chez Mercedes pour prendre les Pirelli tendres. Il ne redémarre cependant qu'au bout de trois secondes, car il doit laisser passer Räikkönen qui se gare juste devant lui pour aussi changer d'enveloppes. Le stand Ferrari est en effet situé juste devant celui de Mercedes ! Hamilton repart devant Verstappen. Alonso, Palmer et Nasr prennent également d'autres gommes.

 

9e: Rosberg fait halte aux stands pour mettre des pneus tendres... et perd cinq secondes avant d'enclencher la première pour ouvrir la voie à... Vettel ! Celui-ci adopte la même stratégie. Arrêts également pour Hülkenberg, Massa, Kvyat et Gutiérrez. Ricciardo est le nouveau leader, onze secondes devant Pérez.

 

10e: Ricciardo et Pérez remplacent tour à tour leurs pneus. Red Bull n'adopte donc pas une stratégie décalée pour l'Australien qui repart avec des Pirelli tendres. Hamilton reprend le commandement. Reparti derrière Verstappen, Rosberg l'attaque par l'extérieur dans la longue pleine charge qui mène au virage n°12, en vain.

 

11e: Le soleil se couche, la température chute et les pneumatiques sont donc moins performants. Hamilton précède Verstappen (1.6s.), Rosberg (2.2s.), Räikkönen (3.3s.), Ricciardo (3.9s.), Vettel (4.6s.), Hülkenberg (12.7s.), Button (13.1s.), Pérez (13.8s.), Grosjean (17.6s.), Massa (19.7s.) et Ocon (20.9s.). Au classement mondial, si les choses en restaient là, Rosberg serait sacré avec 382 points contre 380 pour Hamilton.

 

12e: Pérez prend l'avantage sur Button dans la longue ligne droite. Puis, quelques mètres plus loin, l'Anglais brise sa suspension avant-droite contre un vibreur. Un défaut de fabrication, probablement... Button rejoint son stand clopin-clopant et savoure les derniers instants de sa carrière en Formule 1.

 

13e: Rosberg revient à moins d'une seconde de Verstappen. Alonso dépasse Ocon. Button rentre au garage McLaren. Il sort de son habitacle et se dresse sur sa voiture pour saluer la foule. So long Jenson !

 

14e: Hamilton signe le meilleur chrono depuis le départ (1'46''107''') et relègue Verstappen à deux secondes. Troisième, Rosberg peut se contenter de demeurer derrière le jeune Hollandais pour être titré, mais ce faisant il devient une proie pour les Ferrari ou Ricciardo et met donc potentiellement sa couronne en danger. Massa double Grosjean.

 

15e: Hamilton devance Rosberg (2.6s.), Verstappen (3.4s.), Räikkönen (4.6s.), Ricciardo (5.5s.), Vettel (6.8s.), Hülkenberg (14.2s.), Pérez (16.5s.), Massa (27s.), Grosjean (29s.) et Alonso (30.5s.).

 

16e: Kvyat se range sur le bas-côté suite à une panne de boîte de vitesses.

 

17e: Hamilton déplore le manque d'adhérence de sa Mercedes. Les pneus jaunes ne fonctionnent pas très bien. Il fait désormais nuit sur la marina. Sorti de sa Toro Rosso, Kvyat rejoint les stands... à vélo !

 

19e: Rosberg demeure dans le sillage de Verstappen. Dans la longue ligne droite, Ricciardo tente de faire l'extérieur à Räikkönen, mais celui-ci, en vieux routier, le serre à gauche et l'oblige à freiner dans la poussière. L'Australien glisse et se retrouve sous la menace de Vettel.

 

20e: Rosberg reçoit par radio l'ordre de dépasser Verstappen. Il s'y emploie aussitôt et tente de faire l'intérieur au Néerlandais au virage n°8, sans succès. Il se porte alors à l'extérieur et le déboîte dans la longue pleine charge. Verstappen ne lui laisse aucune espace, mais Rosberg tient bon et s'impose à l'épingle. Le voici second. Grosjean observe son premier arrêt.

 

21e: Hamilton compte cinq secondes de marge sur Rosberg. Au classement mondial, l'Allemand serait champion avec 385 points contre 380 au Britannique. Verstappen rejoint en fin de boucle le stand Red Bull. Il chausse les pneus jaunes (2.1s.) avec lesquels il compte aller au bout de l'épreuve. Il se retrouve huitième.

 

22e: Palmer et Ocon font escale aux stands pour changer de pneus.

 

23e: Rosberg améliore le record du tour à chacun de ses passages. Il a repris sept dixièmes à son équipier.

 

24e: Ricciardo stoppe pour la seconde fois aux stands et prend des enveloppes tendres pour finir la course. Il redémarre derrière Verstappen, ce qui l'irrite profondément. Son jeune équipier était en effet en queue de peloton en début d'épreuve ! Encore une fois, l'Australien a hérité d'une mauvaise stratégie. Arrêt de Wehrlein.

 

25e: Hamilton devance Rosberg (4.1s.), Räikkönen (12s.) et Vettel (12.4s.). Räikkönen pointe son museau dans la pit-lane en fin de parcours. Sainz attaque Grosjean pour le gain de la treizième place et le double... en le poussant dehors ! Le fougueux Espagnol rend sa place quelques mètres plus loin.

 

26e: Räikkönen prend des pneus tendres (2.9s.) et reprend sa route derrière Ricciardo. Verstappen efface Pérez.

 

27e: Trois secondes séparent Hamilton et Rosberg. Changement de gommes pour Hülkenberg. Ricciardo double Pérez qui regagne les stands à la fin de ce tour.

 

28e: Verstappen abaisse le meilleur tour en course (1'45''361'''). Il convoite encore la seconde place de Rosberg. Pérez a repris la piste avec des gommes tendres. Arrêts pneus pour Gutiérrez et Sainz.

 

29e: Hamilton arrive chez Mercedes pour son ultime changement de pneus de la saison. Il repart au bout de deux secondes et demie avec les Pirelli tendres. Ricciardo roule en 1'45''058'''.

 

30e: Rosberg totalise vingt-cinq secondes de marge sur Verstappen lorsqu'il s'engouffre dans la voie des stands. Il prend sans mal les Pirelli jaunes (2.3s.) et repart nettement devant le Hollandais. Vettel est le nouveau leader. Massa observe le dernier arrêt aux stands de sa longue carrière.

 

31e: Vettel est premier devant Hamilton (8.5s.), Rosberg (9.6s.), Verstappen (13.9s.), Ricciardo (15.5s.), Räikkönen (20.1s.), Alonso (34.6s.), Hülkenberg (37.8s.), Pérez (40.2s.) et Massa (52.8s.).

 

32e: Voyant que Rosberg reste dans son sillage, Hamilton décide de jouer son va-tout. Il lève le pied afin de ralentir son équipier et de permettre aux Red Bull de le rattraper... et éventuellement de le doubler. Rosberg n'est pas dupe et calque son rythme sur celui du leader.

 

34e: Vettel devance Hamilton (6.5s.), Rosberg (7.5s.), Verstappen (11.6s.), Ricciardo (13.1s.) et Räikkönen (18.4s.). Hülkenberg déborde Alonso. Au championnat: Rosberg: 382 pts ; Hamilton: 373 pts.

 

35e: Les pneus de Vettel sont usés et l'Allemand va bientôt regagner les stands. Au grand dam de Hamilton, les Red Bull ne reviennent pas sur Rosberg. Pérez dépasse Alonso.

 

37e: Hamilton n'est plus qu'à quatre secondes de Vettel. Ericsson (qui n'a pas stoppé !) et Ocon se frottent dans un freinage. Le Français y laisse un morceau d'aileron. Il change ensuite de pneus, à l'instar de Nasr.

 

38e: Vettel arrive chez Ferrari et choisit d'achever la course en pneus super-tendres (2.8s.). Ericsson, Palmer, Sainz et Wehrlein se battent pour la treizième place.

 

39e: Hamilton est de nouveau leader devant Rosberg (1.3s.), Verstappen (4.8s.), Ricciardo (5.8s.), Räikkönen (13.3s.), Vettel (18s.), Hülkenberg (35.3s.), Pérez (36.8s.) et Massa (40.7s.). Alonso change ses gommes une deuxième fois et tombe au dixième rang. Grosjean et Ericsson chaussent aussi des pneus frais. Au championnat: Rosberg: 385 pts ; Hamilton: 380 pts.

 

41e: Hamilton est dans le trafic avec Rosberg sur ses talons. Vettel est de loin le pilote le plus rapide en piste. Il dépasse sans mal Räikkönen qui depuis le début de la course ne parvient pas à faire monter ses pneus avant en température.

 

42e: Palmer suit Sainz de très près lorsqu'il manque son freinage au virage n°17. Il emboutit l'arrière de la Toro Rosso et l'expédie en tête-à-queue. Tous deux parviennent à redémarrer, mais l'Anglais rejoint le garage Renault pour faire examiner sa machine.

 

43e: Vettel réalise le meilleur chrono du jour: 1'43''729'''. Suite à la collision avec Palmer, la boîte de vitesses de Sainz est bloquée. Le jeune Espagnol se gare dans une échappatoire.

 

44e: Hamilton est premier devant Rosberg (1.4s.), Verstappen (5s.), Ricciardo (7.1s.), Vettel (9.8s.), Räikkönen (16.8s.), Hülkenberg (40s.), Pérez (42.8s.), Massa (51.2s.), Alonso (1m. 04s.), Grosjean (1m. 18s.) et Gutiérrez (1m. 29s.)

 

45e: Verstappen remonte sensiblement sur Rosberg tandis que Vettel fait la jonction avec Ricciardo. Palmer écope d'une pénalité de cinq secondes pour avoir causé l'élimination de Sainz.

 

46e: Vettel porte une attaque sur Ricciardo dans la longue ligne droite, en vain. Après la chicane, il prend l'aspiration derrière la Red Bull et la déborde par la droite avant de se rabattre autoritairement. Grâce à ses pneus super-tendres, l'Allemand est désormais en mesure de rattraper Verstappen, voire Hamilton et Rosberg !

 

47e: Hamilton adopte très consciemment un rythme faible afin de ralentir Rosberg. Il permet ainsi à Verstappen et à Vettel de revenir sur l'Allemand. Il prend cependant bien soin de se mettre hors de portée de son équipier avant le second secteur afin que celui-ci ne puisse actionner son DRS... et le dépasser.

 

48e: Hamilton envoie promener son ingénieur de piste qui lui demande d'augmenter sa cadence. L'Anglais ne songe maintenant plus qu'au titre mondial. Il devance Rosberg (1.1s.), Verstappen (3.2s.), Vettel (4.8s.), Ricciardo (9s.), Räikkönen (15.1s.), Hülkenberg (44.1s.), Pérez (47.2s.), Massa (53.1s.) et Alonso (1m. 01s.).

 

50e: L'intervalle entre Hamilton et Rosberg oscille entre six dixièmes et une seconde et demie selon les secteurs. Vettel se déchaîne pour rattraper Verstappen mais altère sa gomme super-tendre.

 

51e: Vettel utilise son DRS mais ne parvient pas à dépasser Verstappen au virage n°8. Comme face à Ricciardo, il se colle ensuite à l'arrière de la Red Bull et la double par l'extérieur. L'Allemand s'impose au virage n°12 et tombe aussitôt sur Rosberg, ostensiblement bloqué par Hamilton. En bagarre pour la douzième place, Ocon et Wehrlein entrent en contact et empruntent les dégagements. Le Français parvient ainsi à dépasser son camarade...

 

52e: Hamilton opte dorénavant pour la stratégie du pire. Quitte à perdre la course, il fait tout pour ralentir Rosberg en espérant que Vettel et Verstappen le dépasseront... Mais il se met ainsi lui-même en danger. Paddy Lowe lui ordonne de cesser ce manège, mais le triple champion du monde lui répond sèchement qu'il se moque des intérêts de son équipe !

 

53e: Sept dixièmes séparent Hamilton et Rosberg. Vettel est collé aux basques de ce dernier, mais ne peut pas porter l'estocade car ses pneus sont abîmés. De son côté, Verstappen peine à maintenir le contact avec le wagon de tête.

 

54e: Hamilton fait plus que jamais bouchon. Rosberg n'ose toutefois pas l'attaquer car il sait qu'il peut tout perdre par une manœuvre inconsidérée. Vettel se montre dans ses rétroviseurs au virage n°12... sans conséquence.

 

55e: Hamilton, Rosberg, Vettel et Verstappen sont maintenant regroupés en moins de deux secondes. Mais hormis Hamilton, aucun d'entre eux n'a intérêt à ce que la hiérarchie évolue. Les gommes de Vettel sont à la toile: le moindre assaut de sa part serait très hasardeux. Rosberg est sauvé.

 

55ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte la cinquante-troisième victoire de sa carrière, mais c'est bien Nico Rosberg, second, qui devient pour la première fois champion du monde de Formule 1, à l'âge de 31 ans. Vettel et Verstappen terminent sur les talons des Mercedes, suivis par Ricciardo et Räikkönen. Les Force India de Hülkenberg et de Pérez achèvent leur brillante saison aux septième et huitième rangs. Massa conclut sa carrière par une neuvième place. Le dernier point revient à Alonso. Grosjean, Gutiérrez, Ocon, Wehrlein, Ericsson, Nasr et Palmer sont aussi à l'arrivée.

 

Après la course: le sacre de Rosberg Junior

Le nouveau champion exécute une série de « donuts » pour le plus grand bonheur du public. Rosberg est le troisième Allemand après Michael Schumacher et Sebastian Vettel à coiffer la couronne mondiale, qui plus est pour le compte de Mercedes, une firme germanique. Un double succès inédit depuis les années 1930 pour ce qui concerne les monoplaces, même si la Mercedes-AMG est conçue en Angleterre, à Brackley.

 

Malgré le comportement discutable de Lewis Hamilton, Nico Rosberg, tout à sa joie, n'exprime aucune animosité. Les deux équipiers tombent même dans les bras l'un de l'autre ! Puis ils retrouvent Sebastian Vettel dans la salle de détente, et tous trois posent pour les photographes en compagnie de Bernie Ecclestone. Herbie Blash leur tend pour la dernière fois les casquettes Pirelli. Après un demi-siècle passé dans les coulisses de la Formule 1 comme mécanicien, team manager, conseiller technique et directeur de course adjoint, il prend lui aussi sa retraite.

 

Après la cérémonie du podium, Rosberg rejoint son épouse et ses mécaniciens pour faire la fête. Il s'enveloppe d'un immense drapeau allemand, arrosé de champagne par des mécaniciens facétieux. « C'était une course horrible ! » avoue-t-il, physiquement éprouvé par le stress. « Je n'ai jamais ressenti cela dans une voiture de course, c'était très tendu. Lorsque j'ai attaqué Verstappen, il ne m'a pas laissé un centimètre mais c'est passé... » Il revient évidemment sur la rivalité qui l'oppose de longue date à Hamilton. « J'ai l'impression de m'être toujours battu face à lui et qu'il a toujours réussi à avoir l'avantage. Il a même déroché le titre quand nous étions petits, en karting, » rappelle-t-il. « C'est un pilote exceptionnel et évidemment l'un des meilleurs de l'histoire, donc c'est incroyablement spécial de le battre. C'est une vraie référence. Lui prendre le championnat est une sensation magnifique. » Quant à la tactique adoptée par l'intéressé en fin de Grand Prix, il préfère ne pas polémiquer, élude et plaisante: « Je ne veux faire aucun commentaire là-dessus. Je viens de réaliser un rêve d'enfant. Je ne serai pas visible durant quelques jours. Je ne sais pas où est mon père. J'espère qu'il a survécu à cette fin de course et qu'il va bien ! »

 

Le comportement de Lewis Hamilton durant les vingt derniers tours ne satisfait pas Toto Wolff et Niki Lauda, même si tous deux admettent le comprendre. « On jouait un titre mondial, explique l'Anglais. Mercedes était déjà championne du monde des constructeurs. J'étais en tête, donc, je faisais ce que je voulais et je dictais mon rythme. » On n'en saura pas plus. En tout cas, Hamilton n'affiche aucune amertume et félicite sincèrement son rival pour son titre mondial. Il est vrai que par ces quatre succès incontestables en fin de championnat, il a fait une nouvelle fois étalage de son talent et de son exceptionnelle maîtrise. Ainsi jamais Rosberg n'a été en mesure de l'inquiéter durant ce week-end. Une manière de prouver à ses éventuels détracteurs qu'il est bien toujours le meilleur pilote du monde...

 

Néanmoins, nul ne songera sérieusement à nier la valeur du titre de Rosberg. Ses neuf victoires témoignent de son brio et de sa rapidité, et s'il a été plus épargné que son collègue par les problèmes de fiabilité, il a toujours su saisir opportunément sa chance, ce qui est aussi la marque d'un grand champion. Parvenir à devancer, même de quelques points, un as du volant comme Hamilton au terme d'une interminable saison, est un exploit à part entière qui hausse Rosberg au rang de plus grands champions mondiaux. Une promotion amplement méritée pour celui qui jusqu'ici n'était considéré que comme un éternel second. La victoire de Rosberg est celle de la constance et de la patience.

 

Bilan d'étape

Cette saison 2016 est aussi celle de tous les records pour Mercedes-AMG: 19 victoires, 8 doublés, 20 poles positions, 33 podiums, 1054 tours passés en tête, 765 points inscrits... La vague grise emporte tout sur son passage pour la troisième année d'affilée. Seule Red Bull est parvenue à l'endiguer à quelques reprises, notamment grâce à son jeune prodige, révélation de l'année, l'épatant Max Verstappen. Ferrari replonge dans ses vieux démons et achève une saison blanche, couleur qu'elle ferait bien par ailleurs de retirer de ses carrosseries. Mention spéciale à Force India, l'ex-écurie Jordan, qui récolte la quatrième place du classement des constructeurs au détriment de Williams qui paraît à nouveau entraînée dans un mauvais cycle. Enfin, pour des géants endormis ou en devenir comme McLaren-Honda et Renault, 2017 devra être l'année d'un indispensable réveil...

 

L'année prochaine, une nouvelle réglementation technique et le développement enfin libéré des groupes propulseurs hybrides sont censée redistribuer les cartes. Puissions-nous enfin assister à de vraies bagarres au sommet et non plus aux interminables processions des Flèches d'Argent...

 

La retraite surprise de Rosberg

Le 2 décembre, cinq jours après sa consécration, Nico Rosberg annonce à la stupéfaction générale la fin de sa carrière en Formule 1. Un choix probablement mûrement réfléchi. Dans un communiqué adressé à ses fans, l'Allemand explique que l'énergie qu'il a dépensée cette saison pour conquérir le titre, au détriment de sa vie personnelle et familiale, l'incite à prendre du repos. « Je suis au sommet de la montagne, l'ascension a été très dure, donc je sens que c'est le bon moment », explique-t-il. « Pendant vingt-cinq ans, c'était mon seul et unique rêve, devenir champion du monde. Je l'ai fait. Les déceptions des deux précédentes saisons m'ont donné des niveaux de motivation que je n'avais jamais ressentis auparavant. Et cela a eu un impact sur tous ceux que j'aime, bien sûr. »

 

Rosberg part donc de la plus belle des manières possibles. Il est le premier pilote à clore sa carrière sur une victoire mondiale depuis Alain Prost en 1993. Reste désormais à lui trouver un remplaçant. Il s'agit tout simplement de pourvoir l'un des deux meilleurs baquets du monde ! Cette compétition de coulisses sera le feuilleton de ce début d'hiver...

Tony