Caterham et Marussia au bord du gouffre
Il n'y aura que dix-huit voitures au départ des deux Grands Prix américains à cause des forfaits de Caterham et de Marussia, en grandes difficultés financières.
Marussia a déjà été meurtrie par l'accident de Jules Bianchi au Japon. Fin octobre elle est placée en redressement judiciaire car son propriétaire Andreï Cheglakov n'est plus en mesure de l'alimenter financièrement. Le triumvirat John Booth - Andy Webb - Graeme Lowdon qui dirige l'équipe s'est lancé à la recherche de nouveaux investisseurs, mais le temps leur est compté.
La situation est plus confuse chez Caterham car plusieurs structures sont impliquées. Tout d'abord la société CLS qui produit les voitures utilisées par l'équipe de Formule 1. Elle appartient à la compagnie malaise 1 Malaysia Racing Team dans laquelle Tony Fernandes possède toujours des parts. Or, à l'été 2014, l'équipe Caterham (et non CLS) a été rachetée par Engavest, un consortium groupant des investisseurs suisses et arabes conseillés par Colin Kolles. Celui-ci a alors pris le contrôle de l'écurie avec Christijan Albers et Manfredi Ravetto. Cependant, si ces nouveaux acquéreurs supportent les frais quotidiens de Caterham F1, les bénéfices, si petits soient-ils, sont toujours perçus par 1MRT ! Les repreneurs rejettent évidement cette situation et veulent voir les Malais se désengager pour de bon.
Mais sur ce, la justice rattrape CLS qui a des ardoises s'élevant à 18 millions d'euros. En cessation de paiement, la société est placée en redressement judiciaire et l'équipe de F1 est saisie. La société Smith & Williamson est nommée curateur tandis qu'Engavest annonce retirer son financement. A moins de trouver sous peu un autre repreneur, les jours de Caterham en Formule 1 sont donc comptés.
Crise économique: la Formule 1 en péril ?
L'absence de Marussia et de Caterham suscite évidemment une vague d'inquiétude, non pour celles-ci, mais quant à la santé financière de la Formule 1. En effet il est certain que les deux plus petites équipes ne sont pas les seules menacées. Sauber rencontre d'importants soucis de trésorerie, et aux dernières nouvelles Peter Sauber et Monisha Kaltenborn auraient refusé une offre de rachat émanant du milliardaire canadien Lawrence Stroll. Lotus est aussi sur la corde raide après une saison 2014 désastreuse. Enfin Force India semble également en difficulté depuis que son copropriétaire Subrata Roy a été emprisonné au mois de mai précédent. Elle a aussi failli manquer la course d'Austin à cause d'un retard dans le paiement d'une facture.
Beaucoup mettent en cause les coûts trop élevés de la Formule 1 et appellent à de nouvelles règles permettant de dégager des économies. C'est ce que tente de faire Jean Todt depuis des années, mais toutes les mesures proposées, comme le budget plafonné ou l'introduction de châssis clients, ont été rejetées par le Groupe Stratégique dominé par les « Quatre grands » Red Bull, Mercedes, McLaren et Ferrari. Bernie Ecclestone affirme que sans réforme, le nombre d'écuries engagées pourrait tomber à sept... Le Grand Argentier suggère que les grandes équipes pourraient « prêter » des voitures aux petites. Il souhaite aussi se débarrasser des moteurs V6 turbo qu'il a toujours combattus. Ces fameux groupes propulseurs sont il est vrai une des causes du problème car le changement de technologie a eu un prix très élevé. On estime que le coût des moteurs a été multiplié par trois en un an. Pour le reste, comme à son habitude, Ecclestone souffle le chaud et le froid devant les journalistes. En quelques jours il déclare ainsi que les petites équipes sont utiles à la F1, puis les compare à des mendiants dont il pourrait se passer...
La fracture est en tout cas patente entre les membres du Groupe Stratégique et les constructeurs « défavorisés » qui réclament une distribution plus équitable des revenus générés par la F1. En 2014 en effet, 63 % du 1,8 milliard de revenus engendré sont remis aux équipes, mais les six du Groupe Stratégique s'en partagent les deux tiers, laissant le reste à Force India, Sauber, Toro Rosso, Caterham et Marussia. Le directeur adjoint de Force India Robert Fernley déclare que les petites équipes sont victimes d'un plan visant à les chasser de la Formule 1, dont les inspirateurs seraient Ecclestone et les Quatre grands.
Présentation de l'épreuve
A trois courses de la fin de la saison, Lewis Hamilton possède dix-sept points d'avance sur son équipier Nico Rosberg, un faible écart bien que l'Anglais ait remporté neuf courses contre seulement quatre pour son rival. Hamilton est cependant en pleine confiance puisqu'il a remporté les quatre derniers Grands Prix. Cela fait des semaines que l'on attend un sursaut de Rosberg. Mais après avoir tenu à tête à son équipier jusqu'à l'été, leur accrochage à Spa-Francorchamps et la réprimande que lui a ensuite adressé son équipe l'ont fortement déstabilisé. Depuis Rosberg subit les événements.
L'accident de Jules Bianchi à Suzuka a suscité des réactions indignées de la part de journalistes plus ou moins compétents. Faute d'avoir trouvé la pierre philosophale, la FIA a cru bon de réagir en prenant de nouvelles mesures de sécurité. La fédération trouve en effet que les pilotes roulent trop vite sous régime de drapeaux jaunes. C'est ainsi que les essais de ce Grand Prix des États-Unis sont l'occasion d'essayer une « voiture de sécurité virtuelle ». Le principe consiste à délimiter une zone dangereuse que les pilotes devront traverser en réduisant de 35 % leur vitesse par rapport à un tour normal sur piste sèche.
Si Caterham est en faillite, Marcus Ericsson n'a pas à s'inquiéter pour son avenir. Ses généreux sponsors compensent son talent médiocre, et il a ainsi été engagé par Sauber-Ferrari pour la saison 2015. Son équipier devrait être le Hollandais Giedo van der Garde, autre pilote payant et actuel réserviste de l'équipe suisse. Selon toute vraisemblance Adrian Sutil et Esteban Gutiérrez devraient donc être renvoyés. Monisha Kaltenborn avait pourtant réussi à attirer à Jules Bianchi, mais le terrible accident de celui-ci l'a évidemment contrainte de revoir ses plans.
Lotus-Renault expérimente lors des essais un nouveau nez qui devrait se trouver sur la voiture de 2015. Romain Grosjean et Pastor Maldonado en sont plutôt satisfaits, mais cet élément disparaît pour le Grand Prix.
Essais et qualifications
De nouveau les Mercedes sont très nettement au-dessus du lot durant les essais. Rosberg réalise sa neuvième pole position de la saison et précède Hamilton qui a rencontré quelques problèmes de freins. Les Williams de Bottas et de Massa occupent la deuxième ligne. Ricciardo et Alonso sont en troisième ligne. Classé septième, Button est pénalisé de cinq places à cause d'un changement de boîte de vitesses. La quatrième ligne est donc occupée par Magnussen et par Räikkönen. Sutil a réalisé un petit exploit en hissant la Sauber en Q3 pour la première fois de l'année. Il part neuvième devant Maldonado et les Force India de Pérez et de Hülkenberg. Suivent Vergne, Gutiérrez, Grosjean et Kvyat pénalisé pour avoir utilisé un septième bloc Renault cette saison.
Enfin Vettel a volontairement fait l'impasse sur ces qualifications car il a dû changer son moteur pour la sixième fois en 2014 et était donc certain d'être sanctionné. Il s'élancera depuis la voie des stands.
La fronde s'élève contre la FOM
Les déboires économiques des petites écuries les contraignent à se liguer contre la FOM. Le dimanche matin, Force India, Sauber et Lotus se mettent d'accord pour boycotter la course si Bernie Ecclestone refuse de les entendre. Le propriétaire de Lotus Gérard Lopez semble être à la manœuvre, assisté par Monisha Kaltenborn et Robert Fernley. Une entrevue se déroule une heure et demie avant le départ.
Peu d'échos filtrent de cette réunion mais toujours est-il qu'Ecclestone a lâché du lest pour éviter un boycott catastrophique. Le président de la FOM écarte pour le moment la solution de la troisième voiture et attend d'éventuelles solutions pour Marussia et Caterham. Toutefois dans le paddock le bruit court que les trois équipes frondeuses pourraient ne pas en rester là et contester la légalité du Groupe stratégique devant la Commission européenne.
Le Grand Prix
Les qualifications se sont déroulées par temps froid mais il fait beau et chaud le jour de la course. Tous les pilotes partent équipés de pneus tendres, excepté Hülkenberg, Kvyat et Vettel qui sont chaussés de médiums.
Départ : Bons envols de Rosberg et de Hamilton qui conservent leurs positions. Au premier virage Massa passe Bottas et le gêne. Le Finlandais est attaqué peu après par Alonso, sans succès. Ricciardo a manqué son envol et se retrouve septième.
1er tour : Au virage n°15, Pérez tente une « attaque kamikaze » : il se frotte à Räikkönen, puis tape Sutil à l'arrière et à l'avant gauche. L'Allemand s'arrête immédiatement en pleine piste, suspensions pliées. La voiture de sécurité fait son entrée.
2e : Tandis que les voitures se regroupent derrière la Safety Car, Six pilotes entrent aux stands. Button, Magnussen et Gutiérrez chaussent les pneus médiums, Vettel les pneus tendres. Hülkenberg passe également par son garage après avoir roulé sur des débris. Pérez le rejoint afin d'abandonner.
3e : Vettel a effectué un seul tour avec les pneus tendres puis repasse par son stand pour remettre les médiums.
4e : Sous la voiture de sécurité, le classement est le suivant : Rosberg est premier devant Hamilton, Massa, Bottas, Alonso, Ricciardo, Räikkönen, Maldonado, Vergne, Grosjean, Kvyat, Magnussen, Gutiérrez, Button, Hülkenberg et Vettel.
5e : La course reprend ses droits. Rosberg garde le commandement. Au premier virage Ricciardo plonge à l'intérieur, très à la corde, et se débarrasse ainsi d'Alonso.
6e : Rosberg mène devant Hamilton (0.9s.), Massa (3.5.), Bottas (4.4s.), Ricciardo (5.6s.), Alonso (8.8s.), Räikkönen (10.1s.), Maldonado (11.2s.), Vergne (12.1s.) et Grosjean (12.9s.).
8e : Hamilton se rapproche à six dixièmes de Rosberg.
9e : Hamilton a bloqué une roue et perdu une demi-seconde par rapport à son équipier.
10e : Grosjean attaque Vergne au virage n°12 mais celui-ci le tasse vers l'échappatoire.
11e : Maldonado, Gutiérrez et Vergne reçoivent cinq secondes de pénalité pour avoir roulé trop vite sous le régime de la voiture de sécurité.
12e : Rosberg est leader devant Hamilton (0.9s.), Massa (6.8s.), Bottas (8.3s.), Ricciardo (9.2s.), Alonso (16.8s.), Räikkönen (19.6s.), Maldonado (21.6s.), Vergne (23.2s.) et Grosjean (23.8s.). Vettel est quinzième.
15e : Massa et Ricciardo entrent aux stands pour chausser leurs pneus médiums. Ils repartent dans cet ordre au neuvième et dixième rang.
16e : Rosberg s'arrête au stand Mercedes et cède le commandement à Hamilton. Il chausse des médiums et ressort en deuxième position. Bottas s'arrête à son stand et repart derrière Ricciardo. Changement de pneus également pour Maldonado.
17e : Hamilton s'arrête pour mettre des pneus médiums et repart trois secondes derrière Rosberg. Changements de pneus pour Alonso, Grosjean et Vergne. Reparti derrière Vettel, l'Espagnol a tôt fait de le doubler. Hülkenberg arrête sa voiture dans l'herbe à cause d'une perte de puissance de son moteur.
18e : Changement de gommes pour Räikkönen qui se retrouve derrière Vettel.
19e : Hamilton remonte sur Rosberg. Gutiérrez, Grosjean et Vergne se battent pour la douzième place. Au virage n°12 Grosjean se jette à l'intérieur, pousse le Mexicain hors trajectoire... et ouvre ainsi également la voie à Vergne.
20e : Rosberg mène devant Hamilton (1.4s.), Massa (8.6s.), Ricciardo (10.6s.), Bottas (13.1s.), Kvyat (22.9s.), Magnussen (24.7s.), Button (26.3s.), Alonso (27.1s.) et Vettel (30s.).
21e : Hamilton est revenu à une seconde de son équipier. Alonso double Button au virage n°15 mais il sort trop large au freinage suivant et l'Anglais lui reprend sa position.
22e : Kvyat s'arrête chez Toro Rosso pour effectuer son premier changement de pneus.
23e : Hamilton est à sept dixièmes de Rosberg. Alonso menace toujours Button dont les pneus sont maintenant usés.
24e : Dans la longue ligne droite Hamilton prend l'aspiration derrière Rosberg qui tarde à se servir de son ERS. Le Britannique s'impose au freinage, et le voici en tête. Au premier virage Alonso déborde Button par l'intérieur. Grosjean et Vergne doublent Räikkönen.
25e : Hamilton est le nouveau leader devant Rosberg (1.4s.), Massa (8.2s.), Ricciardo (10.9s.), Bottas (14.7s.), Magnussen (35.5s.), Alonso (36.8s.), Button (38.9s.), Vettel (40.9s.), Grosjean (41.3s.) et Vergne (41.8s.).
26e : Vettel n'est pas à l'aise avec son train de pneus. Sa Red Bull sous-vire beaucoup. Il se fait doubler par les deux Français Grosjean et Vergne, inséparables aujourd'hui.
27e : Après une rude bagarre, Alonso se débarrasse de Magnussen au premier virage. Grosjean double Button. Magnussen et Vettel s'arrêtent à leurs stands pour chausser de nouveaux pneus.
28e : Hamilton a une seconde et demie d'avance sur Rosberg. Massa semble remonter sur les Mercedes mais Ricciardo le menace. Vergne double Button. Les pneus arrière des McLaren se dégradent excessivement ce jour-là.
29e : Button change de gommes et chute au quatorzième rang.
30e : Hamilton mène devant Rosberg (1.7s.), Massa (7.1s.), Ricciardo (7.5s.), Bottas (13.6s.) et Alonso (40.7s.). Grosjean et Vergne passent par les stands, ce qui permet à Maldonado de grimper au septième rang devant Räikkönen, Kvyat et Magnussen.
31e : Bottas monte son dernier train de pneus médiums et ressort des stands sans avoir perdu de position.
32e : Arrêt aux stands pour Ricciardo.
33e : Massa s'arrête chez Williams pour mettre des pneus médiums. Lorsqu'il repart Ricciardo est passé devant lui. L'Australien a donc réussi à doubler les Williams lors des deux salves de passages par les stands.
34e : Hamilton est chez Mercedes pour mettre son dernier train de pneus médiums. L'arrêt dure trois secondes et l'Anglais repart deuxième.
35e : Après un tour passé en tête, Rosberg regagne lui aussi son stand pour mettre des Pirelli médiums. Il repart nettement derrière Hamilton.
36e : Hamilton mène devant Rosberg (3.4s.), Ricciardo (7.6s.), Massa (9.3s.), Bottas (15.4s.) et Alonso (27s.). Maldonado change de pneus et cède le septième rang à Räikkönen.
38e : Rosberg a repris une seconde à Hamilton.
40e : En tête Hamilton précède Rosberg (2.4s.), Ricciardo (10.5s.), Massa (13s.), Bottas (19.9s.), Alonso (35.6s.), Räikkönen (49.8.), Kvyat (52.9s.), Magnussen (56.6s.), Vettel (57.2s.) et Grosjean (1m. 01s.).
41e : Vettel attaque Magnussen au virage n°12 mais sort trop large. Maldonado reçoit une seconde pénalité pour avoir roulé trop vite dans l'allée des stands.
42e : Vettel prend l'avantage sur Magnussen tandis que Button dépasse Grosjean au virage n°1.
43e : Grosjean résiste maintenant à la remontée de Vergne et de Maldonado. Räikkönen s'arrête au stand Ferrari pour changer de pneus. Il se plaint d'un perpétuel sous-virage.
44e : Alonso effectue son dernier changement de pneus. Il repart au niveau de Vettel. L'Allemand double la Ferrari par l'extérieur au virage n°2 et est donc idéalement placé pour l'emporter au freinage suivant, ce qu'il fait.
45e : Hamilton a deux secondes et demie d'avance sur Rosberg. Alonso prend l'aspiration derrière Vettel dans la longue ligne droite et grâce au DRS le double avant le virage n°12.
48e : En lutte pour la neuvième place, Button, Grosjean, Vergne et Maldonado sont roues dans roues, tandis que Kvyat et Räikkönen les rattrapent.
49e : Räikkönen et Kvyat se battent et la lutte tourne au profit du Russe. Vettel tente un pari risqué en effectuant un quatrième changement de pneus. Il chausse des gommes tendres et ressort en quatorzième position.
50e : Dans le premier virage Vergne tente une attaque « à la hussarde » sur Grosjean. Les roues des deux voitures se touchent et la Lotus est envoyée vers l'extérieur. Cela permet à Maldonado de doubler lui-aussi son équipier. Vettel réalise le meilleur tour de la course grâce à ses pneus tendres : 1'41''379'''.
51e : Kvyat perd de l'adhérence et dégringole : il se fait doubler par Räikkönen puis par Vettel.
52e : Hamilton a 2.7s. d'avance sur Rosberg. Vergne prend la huitième place à Button. Räikkönen et Kvyat sont aux stands pour changer leurs pneus. La Lotus de Grosjean semble endommagée par son choc avec Vergne. Le Français passe régulièrement par les dégagements en asphalte.
53e : La bagarre est rude en piste lors des ces derniers tours. Maldonado prend le meilleur sur Button dont les pneus s'effondrent. Vettel double ensuite l'Anglais, non sans avoir évité de peu un contact.
54e : Vettel dépasse Maldonado et rattrape Vergne.
55e : Hamilton et Rosberg arrivent sur Button et Grosjean. Vettel est largement plus rapide que tous ses concurrents. Il « avale » sans grande difficulté Vergne puis Magnussen et se retrouve au septième rang.
56ème et dernier tour : Grosjean double Button, non sans gêner Rosberg qui veut lui prendre un tour. Vergne et Maldonado se battent pour les deux derniers points. Le Vénézuélien donne un coup de roue au Français avant le virage n°12 et s'impose à ce freinage.
Lewis Hamilton remporte pour la troisième fois le Grand Prix des États-Unis, devant Rosberg. C'est le troisième doublé consécutif pour Mercedes. Ricciardo conclut une belle course au troisième rang. Il devance les Williams de Massa et de Bottas. Comme d'habitude, Alonso a fait ce qu'il a pu pour sauver les meubles et se contente du sixième rang. Bien remonté grâce à une stratégie audacieuse, Vettel est septième. Magnussen est huitième. Neuvième, Maldonado inscrit ses premiers points de la saison. Vergne prend l'ultime point. Il précède Grosjean, Button, Räikkönen, Gutiérrez et Kvyat.
Hamilton et Rosberg réalisent le dixième doublé de la saison de Mercedes qui égale ainsi le record établi par McLaren-Honda en 1988.
Après la course
Maldonado reçoit sa pénalité de cinq secondes pour vitesse excessive dans les stands, sans que cela lui retire sa neuvième place puisque Vergne est lui-même sanctionné... pour son dépassement trop osé sur Grosjean. Les commissaires lui reprochent simplement d'avoir frotté la Lotus. Encore une fois, aseptisation et dévirilisation des coureurs sont les maîtres mots d'autorités qui dénaturent ce qui reste de ce sport. Heureusement, Vergne n'est pénalisé que de cinq secondes et conserve sa dixième place.
Lewis Hamilton a donc décroché sa trente-deuxième victoire en F1, ce qui fait de lui l'égal de Fernando Alonso, ainsi que le Britannique le plus victorieux de l'histoire de la Formule 1. Cette cinquième victoire consécutive assomme encore un peu plus Nico Rosberg qui a été incapable de lui résister. Pourtant Hamilton n'a encore que vingt-quatre points d'avance sur son équipier. Quoiqu'il advienne au Brésil, c'est à Abou Dhabi que le championnat de monde des pilotes se jouera, et ce à cause de la règle des points doublés qui pourrait, en cas d'incident, faire perdre à Hamilton un titre mondial amplement mérité.
Chez les constructeurs, Williams-Mercedes consolide sa troisième place aux dépens de Ferrari et, avec 42 points d'avance sur la Scuderia, est presque assurée de retrouver le podium du championnat pour la première fois depuis 2003.
Tony