De nombreux changements ont eu lieu entre les Grands Prix sud-américains et cette course. Tout d'abord Brabham-Alfa Romeo inaugure sa nouvelle BT46, présentée comme révolutionnaire par Gordon Murray. A l'origine celle-ci ne possédait pas de radiateur conventionnel mais un échangeur thermique dans le museau, ce qui permettait de diminuer le poids et l'aérodynamique. Mais cette solution s'est révélée être une impasse, et Murray a finalement préféré monter des radiateurs améliorés dans le museau. Brabham n'en espère pas moins menacer Lotus, dont les nouvelles 79 ne sont toujours pas prêtes. A noter aussi que la BT46 possède des disques de freins garnis de pastilles de carbone, technique issue des Concorde et déjà testée par Murray en 1976.
Ferrari lance sa nouvelle 312T3 qui est une évolution de la T2 marquée par un recentrage des masses et une ligne très fluide. Cette voiture ressemble à une « wing car »... mais n'en est pas une. Ferrari et Brabham-Alfa Romeo ne peuvent pas pour l'heure utiliser le principe de l'effet de sol car la largeur de leurs Flat 12 les empêche de construire les fameux pontons à dépression sans dépasser les limites imposées par le règlement. De plus, Mauro Forghieri n'est pas encore convaincu du bien-fondé de l'idée de Colin Chapman et préfère s'employer à comprendre le fonctionnement des pneus Michelin radiaux.
Après avoir fait l'impasse sur la tournée sud-américaine, Renault lance sa saison avec une RS01 améliorée, toujours confiée à Jean-Pierre Jabouille. L'objectif est d'inscrire les premiers points du fameux moteur turbocompressé. Néanmoins les efforts de la Régie sont pour l'heure concentrée sur le préparation des 24 heures du Mans où elle compte bien triompher.
Pendant quinze ans, le constructeur français Tico Martini a accumulé les succès en F3 et en F2. En 1977, la Martini-Renault a permis au jeune Grenoblois René Arnoux de remporter le championnat d'Europe de Formule 2. En 1978 Martini décide de sauter le grand pas et a construit une Formule 1, la MK23 à moteur Ford-Cosworth. Arnoux est de l'aventure et a ainsi l'occasion de faire à 29 ans ses grands débuts en F1. Hugues de Chaunac, fondateur de l'équipe Oreca, est le directeur sportif. L'équipe est ambitieuse et désire à terme de contester la place de première écurie française à Ligier.
Ligier justement étrenne la JS7/9, voiture devant effectuer la transition entre la JS7 et la JS9 qui apparaîtra à Monaco. C'est une JS7 dotée de nouvelles suspensions et d'une boîte de vitesses FGA à six rapports. Mais Jacques Laffite est toujours mécontent des pneus qui lui sont alloués. Gérard Ducarouge fait des pieds et des mains auprès de Goodyear pour que Ligier soit admise parmi les équipes privilégiées par le manufacturier... sans succès.
Chez Theodore, le jeune Eddie Cheever, jugé trop inexpérimenté, est déjà remplacé par un rugueux pilote Finlandais, Keijo dit « Keke » Rosberg. Le pilote américain a cependant trouvé un point de chute chez Olympus Hesketh où il remplace Divina Galica. Chez Ensign, Danny Ongais a été renvoyé et seul Lamberto Leoni défend désormais les couleurs de la petite équipe anglaise. Enfin Arrows engage un deuxième pilote, le revenant Rolf Stommelen, lequel apporte à l'équipe de Jackie Oliver un généreux sponsor allemand, les brasseries Warsteiner.
Réagissant à la concurrence de Michelin, Goodyear amène à Kyalami un nouveau pneu semi-radial, testé en essais libres par quatre « privilégiés », à savoir Mario Andretti, James Hunt, Niki Lauda et Jody Scheckter. Ce pneu se révèle tout de suite nettement plus performant que les pneus conventionnels. Néanmoins ces derniers sont toujours utilisés pour le moment, mais améliorés. Quatre nouvelles gammes (05, 06, 07 et 09) sont lancées en Afrique du Sud. Leur efficacité est très variable selon les écuries. Michelin apporte de son côté des pneus tendres à la durée de vie importante.
Les qualifications
La première séance d'essais est annulée à la dernière minute par la CSI qui s'est aperçue que les travaux exigés depuis des mois pour améliorer la sécurité n'ont pas été effectués. Les Sud-Africains ont en effet rencontré des problèmes financiers qui ont fait passer cette question au second plan. Ainsi des rails de sécurité sont démontés ici et là... Après que les réparations nécessaires ont été effectuées, les essais peuvent commencer. Mais cette séance perdue pénalise beaucoup les petites équipes, et en particulier Martini qui découvre le tracé.
La nouvelle Brabham rivalise avec la Lotus 78, ce qui est de bon augure pour l'équipe de Bernie Ecclestone. Malgré un violent accrochage avec Jean-Pierre Jarier, Niki Lauda arrache la pole position avec deux dixièmes de seconde d'avance sur Andretti. Les McLaren sont aussi en verve et composent la deuxième ligne, Hunt devant Tambay. Scheckter est cinquième et devance Jabouille, dont la Renault à moteur turbo profite de la haute altitude du circuit de Kyalami. Également très rapide, Patrese est septième sur l'Arrows. Il précède les deux nouvelles Ferrari de Villeneuve et Reutemann, peu performantes sur cette piste. Watson est dixième devant Peterson, Depailler, Pironi et Laffite.
En fond de grille, Rosberg et Cheever arrachent leurs premières qualifications. En revanche Arnoux ne peut qualifier la Martini à cause de problèmes d'alimentation. Il échoue pourtant à seulement six centièmes de Merzario, dernier qualifié. Les autres éliminés sont les deux Shadow de Stuck et Regazzoni, qui n'ont pas bénéficié des nouveaux pneus apportés par Goodyear, ainsi que l'Ensign de Leoni.
Le Grand Prix
La course se déroule par une atmosphère lourde et chaude.
Départ: Lauda prend un départ moyen, ce qui permet à Andretti de s'emparer immédiatement de la tête. Hunt tente de s'infiltrer à droite de la Brabham, mais Lauda ne lui laisse aucun espace. Intelligemment placé à l'extérieur, Scheckter en profite pour se rabattre devant l'Autrichien et l'Anglais et se retrouve ainsi deuxième. Suivent Jabouille et Patrese. Tambay n'a pas pu enclencher la première et reste immobilisé de longues secondes avant de s'élancer.
1er tour: Andretti mène devant Scheckter, Lauda, Hunt, Jabouille, Patrese, Watson, Reutemann, Depailler et Peterson.
2e. Meilleur tour en course pour Andretti: 1'17''09'''. Peterson double Depailler dans la ligne droite principale.
3e: Tandis qu'Andretti s'échappe petit à petit en tête, Patrese déborde Jabouille à Crowthorne. Au même endroit Depailler repasse Peterson, désormais menacé par Laffite.
4e: Lauda est sur les talons de Scheckter. Ce dernier résiste à la Brabham grâce aux pneus très tendres qu'il a choisi de chausser. Hunt voit Patrese revenir sur lui et Depailler menace Reutemann.
5e: De la fumée s'échappe de la McLaren de Hunt. Son moteur a rendu l'âme. L'Anglais revient aux stands et abandonne. Depailler double Reutemann.
6e: Irrésistible, Depailler vient à bout de Watson. Laffite dépasse Peterson.
7e: Andretti mène devant Scheckter (3s.), Lauda (4s.) et Patrese (5s.). A dix secondes vient Jabouille qui emmène dans son sillage Depailler, Watson, Reutemann, Laffite et Peterson, suivis de près par Villeneuve et Jones.
8e: Dans le peloton, la lutte fait rage entre Villeneuve et Jones pour la onzième place. A l'arrière, Tambay effectue une très belle remontée: il est déjà revenu à la dix-huitième place.
9e: Lauda et Patrese s'impatientent derrière Scheckter. Depailler prend la cinquième place à Jabouille. Jones double Villeneuve. Fittipaldi est au ralenti à cause d'un bris d'arbre de roue. La course est finie pour le double champion du monde. Cheever revient à son stand avec un moteur fumant et abandonne.
10e: L'écart est stable entre Andretti et le trio Scheckter - Lauda - Patrese.
11e: Watson dépasse Jabouille à Crowthorne. Après avoir doublé Mass au même endroit, Tambay est maintenant quinzième.
13e: Andretti compte trois secondes et demie d'avance sur Scheckter, Lauda et Patrese, désormais très proches les uns des autres. Mais l'Américain ne parvient plus à creuser l'écart. Mass est dans les stands pour changer une de ses roues, un plomb d'équilibrage s'étant détaché.
15e: Jones prend la dixième place à Peterson.
16e: Andretti est un peu plus rapide maintenant. Rosberg est de retour à son stand avec un moteur cassé et sort aussitôt de sa voiture. L'essence déversée lui ayant brûlé le postérieur, le Finlandais saisit un seau d'eau et en fait usage comme on peut l'imaginer.
18e: Andretti totalise maintenant cinq secondes d'avance sur Scheckter, Lauda et Patrese, rattrapés par Depailler.
19e: Patrese attaque Lauda dans les Esses et le double. L'Italien se lance maintenant à la poursuite de Scheckter. Depailler revient sur ce trio.
20e: Les pneus d'Andretti, surchauffés, commencent à se dégrader. De plus le système de pompage de sa Lotus ne fonctionne pas très bien. L'Italo-Américain n'a plus qu'une demi-seconde d'avance sur Scheckter. Jones double Laffite.
21e: Andretti a perdu un temps considérable. Revenu juste derrière lui, Scheckter le dépasse sans difficulté à Crowthorne, bientôt imité par Patrese à Clubhouse. Lauda résiste à un assaut de Depailler.
22e: Patrese est plus rapide que Scheckter et se met à l'attaquer.
23e: Patrese est collé à l'arrière de la Wolf. Lauda déborde Andretti à Crowthorne. Depailler est juste derrière ces deux pilotes. Peterson repasse devant Laffite.
24e: Scheckter et Patrese prennent un tour à Merzario et s'échappent devant Lauda. Depailler double Andretti.
25e: L'échappée des deux leaders n'a pas duré: Lauda et Depailler sont revenus sur leurs talons, tandis qu'Andretti se place un petit peu en retrait. Les cinq hommes se tiennent en quatre secondes.
26e: Scheckter est à la peine car ses pneus tendres commencent à s'altérer. Dans la longue ligne droite, Depailler profite de l'aspiration derrière Lauda et passe celui-ci à Crowthorne.
27e: Dans The Kink, Patrese a pris l'aspiration derrière Scheckter. Il le déborde et les deux voitures passent devant les stands roues dans roues. Finalement le jeune Italien s'empare du commandement. L'Arrows est en tête dès son deuxième Grand Prix !
28e: Depailler attaque Scheckter, sans succès. Dans le peloton, Jones est aux prises avec Reutemann et finit par le doubler.
29e: Patrese s'échappe en tête. Depailler s'impose contre Scheckter par l'intérieur à Crowthorne. Le Sud-Africain rencontre des problèmes d'alimentation et semble être une proie facile pour Lauda.
30e: Lauda double Scheckter, sous le regard d'Andretti qui parvient à ne pas se faire trop distancer. Le pilote Lotus ménage ses pneus pour terminer la course. Peterson dépasse Reutemann, mécontent du comportement de sa Ferrari.
31e: Patrese mène devant Depailler (3s.), Lauda (5s.), Scheckter (6s.), Andretti (6.5s.) et Watson (12s.). Jabouille est septième. Peterson est à l'attaque derrière Jones. Villeneuve prend la onzième place à Laffite.
33e : Andretti est dans les roues de Scheckter mais n'arrive pas à le doubler.
34e: Patrese est aux prises avec le trafic. Peterson prend la huitième place à Jones.
35e: Jabouille rencontre des soucis avec son moteur qui coupe par intermittence et se fait doubler par Peterson et par Jones.
36e: Patrese mène avec quatre secondes d'avance sur Depailler. La controversée Arrows FA1 va-t-elle déjà triompher ? Lauda est troisième à cinq secondes puis viennent Scheckter et Andretti, roues dans roues, Watson isolé, puis Peterson, Jones, Reutemann, Jabouille et Villeneuve.
38e: Jabouille entre au garage Renault et abandonne. Un problème d'ébullition d'essence serait à l'origine des défaillances de son moteur. Merzario s'arrête à son stand pour faire vérifier sa voiture et repart.
40e: Lauda se rapproche de Depailler. Merzario revient à son garage et renonce à cause d'un bris de suspension à l'arrière gauche.
42e: Patrese mène devant Depailler (4.9s.), Lauda (6.1s.), Scheckter (8.7s.) et Andretti (8.9s.).
45e: Depailler a de nouveau creusé un petit écart sur Lauda. Andretti parvient enfin à prendre l'avantage sur Scheckter. Abandon de Mass, moteur cassé.
47e : Scheckter est nettement distancé par Andretti.
48e: Patrese prend du champ sur Depailler. Dans le peloton, Peterson menace désormais Watson qui lui-même attaque Scheckter. Les deux Ferrari sont menacées par Laffite et Tambay, eux-mêmes en bagarre pour la onzième place.
50e : Patrese mène devant Depailler (9.5s.), Lauda (12s.) et Andretti (16s.). A 22 secondes, Scheckter est en difficulté et voit Watson et Peterson le rattraper. Jones est huitième devant Reutemann, Villeneuve, Laffite et Tambay.
51e: Watson double Scheckter qui est ensuite sous la menace de Peterson.
52e: Patrese est gêné par Jarier pendant quelques kilomètres. Peterson s'impose face à Scheckter par l'extérieur à Crowthorne.
53e: Alors qu'il roulait isolé en troisième position, Lauda est abandonné par son moteur. L'Autrichien doit stopper sa Brabham. Andretti récupère la troisième place. Tambay est très rapide dans le peloton et passe dans le même tour les Ferrari de Reutemann et de Villeneuve.
54e: Laffite prend la dixième place à Villeneuve. Victime d'une rupture de conduite d'huile, Keegan parcourt au ralenti la quasi-totalité du circuit, répandant de l'huile sur la piste.
55e: Patrese est toujours solidement installé en tête devant Depailler (9s.) et Andretti (17s.). Peterson dépasse Watson et se retrouve quatrième. Laffite passe Reutemann et Stommelen double Villeneuve. Keegan rejoint les stands et renonce.
56e: Une fuite d'huile contraint Villeneuve à s'arrêter dans le sable après Crowthorne. Au même instant, un peu en amont, au bout de la ligne droite, son équipier Reutemann glisse sur l'huile répandue par Keegan, tire tout droit et finit sa course dans les grillages. Le feu se déclare sur la Ferrari, mais heureusement son pilote en est sorti aussitôt. Tambay a aussi quitté la route à Crowthorne et a brisé son aileron arrière dans cette mésaventure. Il rentre aux stands à faible allure.
57e: Pironi bouchonne un temps Patrese. Tambay met pied à terre. Le feu est éteint sur la voiture de Reutemann.
60e: Scheckter rencontre un problème d'accélérateur qui l'expédie en tête-à-queue dans les graviers. C'est fini pour le Sud-Africain. A Sunset, sortie de route également pour Lunger, qui parvient toutefois à repartir.
61e: Patrese caracole en tête avec quatorze secondes d'avance sur Depailler. Andretti est troisième à vingt-quatre secondes et devance Peterson, Watson, Jones, Laffite, Stommelen, Pironi et Jarier.
64e: Catastrophe pour Patrese: son moteur Ford-Cosworth explose ! Le jeune Italien doit s'arrêter sur le bas-côté après Clubhouse, extrêmement déçu car la victoire lui tendait les bras. Arrows vient de passer à côté d'un sensationnel exploit.
65e: Depailler récupère la première place et peut espérer obtenir sa première victoire en carrière. Il possède dix secondes d'avance sur Andretti.
66e : Depailler est gêné durant tout un tour par Lunger. Peterson est revenu derrière Andretti.
67e: Depailler n'a pas course gagnée: à cause d'une fuite d'huile dans la transmission, la Tyrrell laisse échapper de petits nuages de fumée. Andretti et Peterson remontent sur le Français.
68e: Depailler est premier devant Andretti (7.4s.), Peterson (8.5s.) et Watson (15s.). Cinquième, Jones a 45 secondes de retard. Afin de consoler Arrows, Stommelen prend la sixième place à Laffite. L'Allemand était parti en vingt-deuxième position !
70e: Depailler continue à garder un rythme élevé, mais son avance sur les Lotus ne cesse de décroître. Soudain son moteur désamorce. Il redémarre aussitôt mais à cause d'un souci d'injection, le moteur ne va plus cesser de hoqueter.
72e: Cinq secondes et demie entre Depailler et Andretti. Peterson est sur les talons de son équipier. Les Lotus reviennent cependant aussi sur l'autre Tyrrell, celle de Pironi, huitième à un tour.
74e: A quatre tours du but, l'avance de Depailler sur Andretti est de quatre secondes et demie. L'Américain se débarrasse de Pironi.
75e: Andretti ralentit soudainement à Clubhouse car il est au bord de la panne sèche. Afin d'optimiser la performance de la 78, Colin Chapman n'a pas fait remplir son réservoir... et a calculé trop juste. Andretti continue toutefois sa route et n'entre pas aux stands.
76e: Peterson est désormais seul à la poursuite de Depailler et n'est plus qu'à trois secondes et demie du Français. Andretti revient péniblement aux stands, en même temps que Stommelen, lui aussi en panne sèche. Les deux voitures manquent d'ailleurs de s'accrocher à l'entrée des stands. Grâce à leurs mésaventures, Laffite et Pironi entrent dans les points.
77e: Peterson est extrêmement rapide et remonte comme un boulet de canon sur Depailler. En fin de boucle, une demi-seconde les sépare. Pour ne rien arranger, Depailler est bloqué par Rebaque. Watson rattrape à son tour sur les leaders et n'est plus qu'à quatre secondes de Depailler. Andretti et Stommelen reprennent la piste après avoir ajouté de l'essence dans leurs réservoirs.
78ème et dernier tour: Depailler est gêné à Crowthorne par Rebaque qui le laisse difficilement passer. Son moteur toussote à la ré-accélération, ce qui permet à Peterson de se placer juste derrière lui. Le Suédois l'attaque aux deux virages suivants, sans succès. Il se glisse à l'extérieur à Sunset, mais Depailler garde sa ligne et conserve l'avantage. Nouvelle tentative par l'extérieur à Clubhouse et nouvel échec. Mais Peterson change aussitôt de trajectoire, se met à l'intérieur et aborde ainsi en position favorable le virage des Esses. Depailler tente de tasser la Lotus, mais il doit s'incliner.
Ronnie Peterson remporte une incroyable victoire au GP d'Afrique du Sud. Deuxième, Depailler est extrêmement déçu car il abandonne sa première victoire à seulement un kilomètre du but. Watson termine troisième. Jones est quatrième et inscrit les premiers points de la nouvelle équipe Williams. Cinquième, Laffite ouvre son compteur de points ainsi que celui de Ligier. Pironi est sixième pour la deuxième fois consécutive. Il devance Andretti, Jarier, Stommelen, Rebaque, Lunger et Brambilla.
Après la course
Ce Grand Prix a offert un superbe spectacle : pas moins de cinq leaders se sont succédé au commandement. Ronnie Peterson l'emporte alors qu'il n'occupait que le septième rang à trente tours du but. Ce succès rappelle à tous la splendide pointe de vitesse du Suédois, revenu au premier plan, même si en théorie, du fait de son rang de pilote n°2 chez Lotus, il ne peut pas convoiter le titre mondial. Son équipier et leader Mario Andretti n'est pas content car pour la deuxième fois de suite il perd de précieux points à cause d'un aléa technique. Il en veut surtout à Colin Chapman de ne pas avoir fait remplir son réservoir...
Patrick Depailler est effondré. Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'il remportera son premier Grand Prix. Il échoue de nouveau, pour la huitième fois déjà, à la seconde place, « la pire de toutes... » dit-il fort amer. Ken Tyrrell est en revanche plutôt satisfait car pour la première fois depuis deux ans son équipe a lutté pour obtenir la victoire. Et puis le jeune Didier Pironi semble très prometteur...
Le classement des pilotes est très serré après trois manches : cinq pilotes se tiennent en trois points. Il s'agit d'Andretti (12 pts), Peterson (11 pts), Depailler et Lauda (10 pts), et Reutemann (9 pts). La compétition s'annonce donc très ouverte.
Lotus creuse l'écart au classement des constructeurs et possède maintenant sept points de mieux que Brabham. Grâce à la deuxième place de Depailler, Tyrrell passe du cinquième au troisième rang.
Tony