Zakspeed fait son apparition en Formule 1 en 1984, alors que l'écurie ATS en sort, complètement sur les genoux...
C'est Erich Zakowski, ancien préparateur chez Ford sur les Escort et Capri pour la compétition allemande, qui lance son projet d'écurie de F1.
Zakowski veut absolument faire tout lui-même. Il est à l'époque le seul avec Ferrari à faire cela, mais lorsque le l'on prend connaissance du projet, il parait néanmoins très correct.
La Zakspeed 841 est une voiture très bien finie avec un châssis en Carbone-Kevlar, un moteur turbo 4 cylindres fait maison, une boîte de vitesse Hewland et un sponsor de taille: West. Le pilote de l'unique voiture lancée en course par Zakspeed est Jonathan Palmer.
La voiture n'est pas mauvaise, car Palmer réussit à se qualifier à chaque Grand Prix, mais en huit courses, il ne voit qu'une fois l'arrivée, en 11ème place. Et c'est du côté du moteur que ça pêche, il est trop fragile et casse souvent, la boîte de vitesse n'est pas des plus solides non plus. Jonathan Palmer se blesse malheureusement lors d'une course d'endurance, et c'est Christian Danner qui le remplace dès le Grand Prix de Belgique, et le même scénario se reproduit, le moteur ou la boîte de vitesse casse...
Zakspeed essaye d'économiser le maximum d'argent, et en Formule 1, cela part vite lorsqu'une voiture n'est pas fiable. De ce fait, Zakowski décide de ne pas participer aux courses hors Europe en vue d'économiser de l'argent pour 1986 et de préparer la nouvelle voiture du mieux possible. C'est le retour de Jonathan Palmer en 1986. Paul Brown a préparé la Zakspeed 861, une monoplace avec un degré de finition encore plus beau que la 841. Elle est pleine de nouveautés diverses et dans le paddock, on est impressionné par cette petite équipe qui se montre très déterminée et très passionnée...
Malheureusement, Palmer se voit pour les trois premiers Grand Prix de la saison contraint à l'abandon, mais cette fois pour des problèmes autres que le moteur et la boîte. Ce sont les freins, les prises d'air, et un accrochage qui font partir Zakspeed sur de mauvaise bases en 1986.
Zakowski décide d'aligner une seconde voiture dès le Grand Prix de Saint Marin, voiture confiée à Huub Rothengatter, qui pour sa première course n'arrive guère à se qualifier. A noter que c'est la première non-qualification d'une Zakspeed. Palmer, quant à lui, finit la course en 12ème position. Malgré le fait que les voitures se qualifient toujours pour le reste de la saison, et qu'elles finissent plus de courses qu'en 1985, les problèmes de moteur, d'alternateur, de turbo, de boîte de vitesse et autres radiateurs, reviennent...Toujours pas le moindre point à l'horizon.
Pour 1987, Brundle est engagé, avec Christian Danner qui revient, pour le premier Grand Prix de la saison au Brésil. Ils courent sur les anciennes voitures 861, Brundle abandonne à cause du turbo tandis que Danner fini 9ème. A Imola, Danner court sur la 861, finit 7ème, et Brundle sur la nouvelle voiture 871, dessinée par Chris Murphy et Heinz Zollner, marque les deux premiers points de l'écurie. C'est un départ très encourageant pour la nouvelle voiture et l'équipe retrouve un moral d'acier. Dès le Grand Prix de Belgique, les deux pilotes possèdent une Zakspeed 871, c'est une voiture qui a été revue surtout au niveau de l'aérodynamisme. En course elle montre un réel potentiel en finissant à la porte des points. Seulement, elles ne tiennent bien souvent guère la distance d'une course, toujours pour les mêmes raisons : moteur, turbo, boîte, transmission, freins.
En 1988, la nouvelle Zakspeed 881 est prête dès le premier Grand Prix. Elle dispose toujours du frêle moteur turbo Zakspeed et l'aérodynamique a encore était revu. Ce sont Bernd Schneider et Piercarlo Ghinzani qui auront la lourde tâche de les mener à l'arrivée. Chose qui n'arriva que très rarement cette saison-là, car pour finir une course, il faut d'abord se qualifier, et au Brésil, aucun des deux pilotes n'y arrivera ! Et pendant toute la saison Zakspeed luttera pour se qualifier, et quand par chance elle y arrive, la boîte ou le moteur, comme toujours.
C'en est trop pour Erich Zakowski, il laisse tomber le projet du moteur maison. Et c'est Yamaha, faisant son entrée en F1 par la même occasion, qui vient sauver l'écurie. Mais leur V8 est un désastre, la 891 est une mule du coup. Schneider ne se qualifie qu'à deux reprises seulement mais abandonne lors de ces deux occasions...et Auguri Suzuki (qui doit sa place grâce à Yamaha) ne passe jamais les pré-qualifications. Zakspeed est complètement hors-service.
Dérouté, Erich Zakowski et son équipe quittent la Formule 1.
Alicia