Le palmarès en Formule 1 de Teo Fabi ne reflète pas totalement l'étendue de sa carrière effectuée essentiellement en CART. Le pilote italien aurait pu avoir un meilleur palmarès.
Né à Milan, Teodorico fut d'abord un skieur slalomeur entre 1970 et 1974, l'idéal pour déterminer les bonnes trajectoires en course. Ayant fait ses études à l'institut technologique de Milan, où il y étudia la mécanique et fit des virées en moto durant son temps libre, il débute sa carrière de pilote en 1975 par le karting, et s'y montre d'ores et déjà très doué, puisqu'il remporte le titre européen.
En 1977, il passe en Formule Ford 1600 et s'impose également au championnat d'Europe avec six victoires à la clef. L'année suivante, il dispute le championnat d'Europe de F3 sur une March privé, et s'impose à quatre reprises. En fin d'année, il va en Nouvelle-Zélande disputer le championnat de Formule Pacifique et devient champion après avoir gagné les six premières courses du calendrier. Tant de belles performances qui lui permettent en 1979 d'être engagé par l'équipe officielle March pour le championnat de F2. Il termine deuxième à Zandvoort, à une seconde de Cheever.
En 1980, il se montre davantage aux avants-postes, avec trois victoires à la clef et une troisième place au championnat derrière les pilotes Toleman. Sa place chez March en Formule 1 lui semble assurée, jusqu'à ce que Derek Daly obtienne le volant convoité. Teo se console en disputant le championnat de Can-Am avec l'équipe de Paul Newman, il remporte quatres courses, mais le titre lui échappe au profit de Geoff Brabham, plus régulier.
En 1982, Teo bénéficie d'une place chez Toleman Motorsport, ? mais la voiture, loin d'être compétitive, manque de toute façon de compétitivité : quand il arrive à passer le cap des qualifications, il doit abandonner, sauf à Imola où, terminant avec huit tours de retard sur les Ferrari, il n'est en conséquence pas classé. Le pilote italien part aux Etats-Unis courir le championnat CART avec l'équipe Forsythe au volant d'une March. Dès sa deuxième course, les 500 Miles d'Indianapolis, il décroche la pole position. Par la suite, Teo s'impose à quatre reprises pour terminer vice-champion et tout naturellement Rookie de l'année. Ce sera sa meilleure année dans le championnat américain.
En 1984, alors qu'il a signé de nouveau chez Forsythe, il reçoit une offre de Bernie Ecclestone pour piloter chez Brabham. Teo va prendre la décision étonnante de combiner les deux championnats. Encore une fois, il ne bénéficie pas d'une voiture bien fiable, surtout au niveau du turbo, mais il parvient néanmoins à se hisser sur le podium à Detroit. Vers la fin de l'année, il abandonne son volant en CART à Kevin Cogan pour se concentrer sur la F1.
En 1985, il fait son retour chez Toleman, sur le point d'être rachetée par son principal sponsor Benetton. Comme en 1982, la fiabilité de la monoplace fait excessivement défaut. Mais, côté vitesse, il y a du mieux, et Teo décroche ainsi une première pole position en Allemagne, mais dès le premier tour il rétrograde en huitième position avant d'abandonner. En 1986, Toleman s'appelle Benetton, avec une voiture propulsée par un moteur BMW, Teo marque deux points en Espagne et décroche deux nouvelles pole positions, dont une en Italie qui, à défaut de victoire, se concrétise en meilleur tour en course. Mais dans l'ensemble, son coéquipier Gerhard Berger réalise de meilleurs résultats. Pour la saison 1987, la voiture est plus fiable ce qui permet à Teo de terminer une nouvelle fois sur le podium en Autriche, et de marquer plus de points. Il termine neuvième au classement du championnat, mais derrière son coéquipier Thierry Boutsen. Teo décide finalement d'abandonner la Formule 1.
Le pilote italien revient sur le continent américain en 1988 pour retourne au championnat CART. Il aide au développement du projet d'entrée de Porsche dans ce championnat, et pilote pour la firme de Stuttgart trois saisons durant. Après une saison en demi-teinte, l'année 1989 est déjà meilleure: un podium à Milwaukee, puis une pole position à Portland pour aboutir à la pole et la victoire sur le circuit de Mid-Ohio.
En 1990, la saison est décevante, hormis une pole position, l'exercice favori du pilote italien, à Denver. Teo abandonne le CART un temps pour courir le championnat de voitures de sport sur une TWR Jaguar. Il remporte une victoire à Silverstone qui, conjuguée à la régularité du tandem avec Warwick, lui permet d'accéder à la consécration mondiale. En 1992, il obtient un volant chez Toyota et termine quatrième au Mans, avant de revenir en CART en 1993 avec l'équipe VDS/Hall. Il court également au Mans avec Peugeot et se classe deuxième. Après une saison 1994 moyenne, Teo revient chez Forsythe l'année suivante et décroche un podium à Long Beach et une pole position à Milwaukee. Mais, aux yeux de ses patrons, ses performances ne permettent pas à Teo de conserver sa place, il est remplacé par Greg Moore. Il remplacera provisoirement Warwick chez PacWest en 1996, avant d'abandonner définitivement la compétition.
Teo Fabi court par la suite occasionnellement en voitures de sport aux USA, mais surtout il s'occupe surtout des affaires familiales avec son frère cadet Corrado, et garde un œil sur son fils Stefano, passé par le karting et la F3 britannique.
Julien