Riccardo Patrese est un véritable exemple d'endurance au plus haut niveau, sa carrière se résume à 17 saisons et un record de 256 départs.
Riccardo commence sa carrière par le karting, remportant même le titre mondial en 1974. Puis il passe en Formule 3 et décroche les titres européens et italiens de la catégorie en 1976. Devant ces belles performances, Don Nichols le fait entrer en F1 en 1977. Au volant d'une Shadow, Riccardo se forge vite l'image d'un pilote talentueux, marquant un point à la fin de la saison, mais aussi de pilote fougueux, voire dangereux. En 1978, Arrows le prend pour remplacer Gunnar Nilsson, décédé l'année précédente d'un cancer.
Avec une écurie novice en Formule 1, Riccardo réussit néanmoins de magnifiques coups d'éclat. A Kyalami, il mène la course avec panache avant que son moteur ne rende l'âme. En Suède, il termine deuxième de la course derrière Lauda. Mais en Italie, une triste mésaventure arrive. Au départ, Riccardo tente le tout pour le tout pour gagner des places, mais il est impliqué dans un carambolage qui coûtera la vie à Ronnie Peterson. Il est pointé du doigt par ses amis pilotes et ne courra pas à Watkins Glen. Bien que les autorités l'aient blanchi après analyse des images, Riccardo restera marqué par ce drame. Cela s'en ressentira en 1979, son Arrows n'est plus aux avant-postes. La saison suivante, sa seule performance est une deuxième place à Long Beach, tandis qu'en Sport, il remporte trois courses. En 1981, il réussit à décrocher sa première pole-position, l'unique de son écurie, sur ce même circuit de Long Beach. Il décroche deux podiums, au Brésil et à Imola. Il remporte également les 6 heures de Watkins Glen.
En 1982, Riccardo rejoint Brabham , un top team de l'époque, avec Nelson Piquet, le champion du monde en titre, comme coéquipier. La saison sera contrariée par un conflit entre les pilotes et la FOCA, l'association des constructeurs, dont le patron Bernie Ecclestone, est aussi le patron de Riccardo, mais aussi par la mise au point du moteur turbo BMW. Cela étant, le pilote italien va remporter sa première victoire sur le circuit de Monaco, profitant de l'abandon de Pironi, alors en tête, dans le dernier tour. La saison 1983 s'annonçait plutôt bonne, mais tandis que Piquet va cueillir un deuxième titre, la saison de Riccardo est émaillée par une voiture peu fiable. Il sauve sa saison à Kyalami en remportant la victoire.
Riccardo va disputer les deux saisons suivantes avec Alfa Romeo. Cette équipe n'a pas le niveau ultra-dominateur des années 1950 et 1951, Riccardo ne réalise pas de performances particulières, si ce n'est à Monza, où après avoir chuté de plusieurs places, il profite de plusieurs abandons pour terminer troisième. En Sport, il remporte deux victoires à Kyalami en 1984 et à Spa en 1985 avec Lancia. En 1986, c'est le retour chez Brabham, mais les voitures équipées du moteur BMW vieillissant ne sont plus aussi performantes. L'ensemble de la saison s'avèrera difficile, il est souvent relégué derrière. La saison suivante, il décroche un podium à Mexico, mais cela ne suffit pas.
A la fin de la saison, il part pour Williams remplacer Mansell, victime d'un sévère accident à Suzuka. La saison suivante, il devient le coéquipier du britannique. La saison est difficile, le moteur Judd ne permet pas à la Williams d'avoir les mêmes résultats que les années précédentes. Mais dès la saison 1989, l'arrivée du moteur Renault va bouleverser la carrière de Riccardo. Ce dernier va enchaîner les podiums, six dans l'année, dont quatre fois la deuxième place. La saison 1990 est encore meilleure. Sur le tracé d'Imola, il dépasse Berger au 52ème tour et remporte enfin une victoire, après six ans et demi d'attente ! Sur le circuit de Silverstone, il devient le premier pilote de l'histoire à disputer son 200ème Grand Prix de F1. Lors de la saison suivante, il réalise quatre pole positions, dont trois consécutives, et remporte également deux victoires à Mexico et à Estoril, pour terminer troisième du championnat. Lors de l'intersaison 1991-1992, Riccardo est victime d'un gros accident.
On ne verra les effets en 1992, car le britannique prend un ascendant ahurissant sur l'italien, Mansell remporte les cinq premières épreuves de la saison. Riccardo termine à la deuxième place à six reprises. Il finit par remporter une victoire en fin de la saison, au Japon. Au final, les Williams-Renault ont été les plus compétitives du plateau. Mansell a écrasé le championnat, et Patrese se retrouve avec le titre de vice-champion. En 1993, Patrese court pour Benetton où il est dépassé par son jeune coéquipier Michael Schumacher. Riccardo choisit donc de terminer sa carrière sur le score étonnant de 256 courses. On lui proposera de revenir en 1994, mais sa décision est irrévocable.
Riccardo Patrese a repris le volant en 1997 pour disputer les 24 heures du Mans. Puis on le voit lors de quelques courses du championnat GP Masters en 2005 et 2006.
Julien