Filiation :
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Renault (1977-1985)
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Toleman (1981-1985)
➜
Benetton (1986-2001)
➜
Renault (2002-2011)
➜
Lotus (2012-2015)
➜
Renault (2016-2020)
➜
Alpine (2021-)
Team Principal :
• Gérard Larrousse
(1977-1984)
➜ Gérard Toth
(1985)
• Flavio Briatore
(2002-2009)
➜ Jean-François Caubet
(2009)
➜ Éric Boullier
(2010-2011)
➜ Cyril Abiteboul
(2016-2020)
Renault est la marque française la plus connue en F1. Ce fut d'ailleurs l'équipe qui a lancé le turbo, mais il lui faudra attendre la renaissance en 2005 pour décrocher le titre mondial.
La marque Renault compte parmi les plus anciennes marques encore en activité. La première Renault fut construite en 1898 par Louis Renault, avant que ses frères (Fernand et Marcel) ne fondent l'année suivante la société "Renault Frères". La firme participe aux toutes premières courses de l'histoire remportant notamment le Paris-Vienne en 1902 avec Marcel Renault à son volant. Malheureusement, ce dernier se tuera l'année suivante lors du Paris-Madrid. C'est au volant d'une Renault que le franco-hongrois Ferenc (ou François) Szisz remporta le premier Grand Prix de l'histoire, le Grand Prix de l'ACF en 1906.
Après la libération de Paris, en 1944, Louis Renault est accusé de collaboration. En septembre 1944, il est incarcéré à Fresnes. Malade depuis quelques années, il décède le 24 octobre 1944 à l'âge de 67 ans. En janvier 1945, la société Renault est nationalisée sous le nom de "Régie nationale des usines Renault".
Dans les années 50, une Renault 4CV participe aux 24 heures du Mans remportant, dans sa catégorie, la victoire à trois reprises.
C'est en 1975, que le PDG de Renault, Bernard Hanon, prend la décision de créer une écurie de Formule 1. De plus, cette arrivée en F1 se fera avec un moteur inédit : un V6 Turbo. C'est Bernard Dudot qui est chargé de concevoir ce moteur.
En 1976, une Alpine propulsée par un moteur Renault turbo est engagée aux 24 heures du Mans, mais elle abandonne. L'année suivante, l'Alpine-Renault A442 est en lutte pour la victoire mais les trois voitures engagées abandonnent sur casse moteur.
Yellow tea-pot
Un mois plus tard, l'écurie française présente donc la Renault RS01 avec Jean-Pierre Jabouille au volant au Grand Prix de Grande-Bretagne 1977. Mais la voiture n'est pas fiable, en particulier le moteur, ce qui vaudra à la première Renault son surnom quelque peu péjoratif de "Yellow tea-pot" la théière jaune. Après avoir fait l'impasse sur les deux courses suivantes, on retrouve la RS01 à Zandvoort. Jabouille place sa Renault sur une encourageante 10e place, mais abandonne après avoir cassé sa suspension. La fin de saison sera marquée par trois abandons et une non qualification au Canada, l'écurie faisant l'impasse sur le Grand Prix du Japon.
En 1978, Renault va privilégier son programme Endurance plutôt que la F1. Ce choix est récompensé par la victoire de l'Alpine-Renault A442 aux 24 heures du Mans avec Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud. Mais, Bernard Hanon annonce alors la fin du programme du Mans, au profit de la Formule 1.
Pour Jabouille et sa RS01, 1978 sera marquée par 9 abandons avec pour seul résultat dans les points, une 4e place lors du Grand Prix des Etats-Unis Est. Néanmoins si la fiabilité fait toujours défaut, les performances sont là. En effet, Jabouille va toujours (sauf au Canada) parvenir à se qualifier dans la première partie de la grille de départ, se plaçant même sur la 3e place à deux reprises.
En 1979, René Arnoux rejoint Jabouille. Le début de saison ne différencie pas des années précédentes malgré la première pole position de Jabouille lors du Grand Prix d'Afrique du Sud. Puis arrive le Grand Prix de France, et l'exploit : Jabouille remporte la victoire et Arnoux décroche la 3e place après un duel mémorable dans les derniers tours avec Gilles Villeneuve. Lors des 7 derniers Grands Prix, Arnoux termine deux fois 2e (Grande-Bretagne et USA Est) et réalise deux poles position (Autriche et Pays-Bas) tandis que pour Jabouille enregistre 6 abandons et une 14e place. Renault termine néanmoins à la 6e place du classement des constructeur, la machine est désormais en marche.
En 1980, les Renault abandonnent souvent (12 abandons en 13 Grands Prix pour Jabouille), mais lorsqu'elles terminent, c'est à de bonnes places : 3 victoires (2 pour Arnoux, 1 pour Jabouille) permettent à Renault de terminer à la 4e place du classement.
En 1981, un jeune prodige fait son entrée dans la firme au losange : Alain Prost. En y ajoutant le moteur turbo devenu compétitif, la saison 1981 s'annonce plutôt bonne. Les voitures sont plus fiables, Prost remporte 3 courses (dont une à domicile) et deux 2e places dans la deuxième moitié de la saison. Renault s'offre la 3e place au championnat.
1982 est encore meilleure ! Prost commence la saison par deux victoires consécutives, mais enchaîne ensuite 7 Grands Prix sans marquer de points. Lors du Grand prix de France, les Renault réalisent le doublé, Arnoux précédant Prost, devant les pilotes Ferrari Pironi et Tambay : 4 français aux 4 premières places ! Avec 4 victoires (2 pour Prost et 2 pour Arnoux), Renault termine une nouvelle fois à la 3e place du championnat.
Objectif : le titre
Puis vient l'année 1983, et là, la véritable occasion de s'emparer du titre. Associé à Cheever, Prost va remporter 4 victoires et est en bonne position pour le titre. Mais Piquet et Brabham reviennent très vite, trop vite pour Renault qui voit son jeune prodige perdre le titre lors de la dernière course en Afrique du Sud. Renault, qui termine à la 2e place du championnat, va, en partie, faire porter la responsabilité de cet échec à Prost et le renvoyer.
Renault poursuit sa carrière en tant que constructeur deux saisons encore. Les plus grandes écuries ont également adopté le turbo et les Renault sont à présent distancées. En 1984, au Brésil, Warwick aurait pu gagner, avant que sa suspension avant casse sans doute à la suite d'un léger accrochage avec Niki Lauda en début de course. A Monaco, Tambay et Warwick s'accroche dès le départ... Pour le Grand Prix de France, Tambay décroche la pole mais doit se contenter de la 2e place en course. Au final, Renault se classe à la 5e place, sans victoire.
1985 fut encore pire, malgré 2 podiums, Renault se retrouve 7e du classement, et après avoir vu son châssis devenir selon les pilotes, la "remorqueuse de l'année", Renault jette l'éponge en tant que constructeur, mais reste présent une année supplémentaire en tant que motoriste notamment pour Lotus qui remporte 5 victoires entre 1985 et 86.
Renault revient en F1 en 1989 mais uniquement en tant que motoriste avec un V10 atmosphérique qui équipe l'écurie Williams. Le premier titre arrive en 1992 et sera suivi de 5 autres. Renault se retire fin 1997, mais le moteur continue de propulser les châssis Benetton sous l'appellation "Playlife"
Retour en F1
La renaissance de Renault en tant que constructeur débute en 2000. En effet, Renault décide de racheter l'écurie Benetton et engage Flavio Briatore comme directeur. Malgré le rachat, Benetton garde son nom jusqu'en 2001.
Après avoir innové avec le turbo, Renault équipe, en 2001, Benetton avec un moteur avec un angle en V à 110°.
En 2002, pour la première saison du retour de l'écurie française, Trulli et Button ne monte pas une seule fois pas sur le podium mais avec 23 points, Renault termine 4e.
En 2003, l'écurie compte sur une R23 plus performante et un jeune prodige espagnol, Fernando Alonso. Dès le deuxième Grand Prix, en Malaisie, les Renault occupent la première ligne sur la grille de départ ! En Hongrie, Alonso décroche la première victoire de Renault depuis 20 ans, en mettant un tour à Michael Schumacher, quintuple champion en titre ! Renault sera toujours 4e, mais avec un score plus honorable : 88 points.
En 2004, les Renault sont de nouveau dans la course. Longtemps les voitures bleues et jaunes prétendront à la place de vice-champion, comme en 1983. Trulli remporte le Grand Prix de Monaco, mais après le Grand Prix de France, l'écurie est en crise et les résultats déclinent. L'arrivée de Villeneuve, pour remplacer l'Italien, ne fait qu'aggraver la situation, et Renault échoue derrière BAR-Honda.
Double consécration
En revanche en 2005, Renault est aux anges. Giancarlo Fisichella remporte le 1er Grand Prix de la saison en Australie puis, son pilote fétiche Fernando Alonso réalise une belle série de victoires et, profitant des déboires de Räikkönen, décroche le titre mondial au Brésil, devenant ainsi le plus jeune champion de l'histoire. Le rôle de second a été parfaitement rempli par Giancarlo Fisichella, bien qu'ayant été victime de soucis de tous ordres durant la saison. Côté constructeurs, il faudra attendre la dernière course de la saison, pour que la marque au losange puisse enfin décrocher une couronne qu'elle avait effleurée en 1983.
Renault et Alonso sont de nouveau favoris en 2006, et réalisent tous deux un début de saison météorique. A la mi-saison, Alonso est largement en tête du championnat avec déjà six victoires, et Fisichella a remporté une course également. Mais la suite de la saison voit le système des mass dampers mis à l'index, car considéré comme un élément aérodynamique mobile. La Scuderia en profite pour revenir à hauteur de l'équipe française et accumule les succès durant l'été, et après la casse moteur d'Alonso à Monza, Renault se retrouve derrière Ferrari. Mais cela ne dura qu'un temps, car c'est au tour de Schumacher d'être victime d'une casse moteur au Japon, et à Massa de perdre quelques points, tandis qu'Alonso, grâce à une ultime victoire à Suzuka, conserve son titre à l'issue du dernier Grand Prix au Brésil. Renault remporte également lors de cette dernière manche son second titre constructeur, cinq points devant Ferrari.
Suite au départ de Fernando Alonso pour McLaren, Giancarlo Fisichella est propulsé pilote n°1 de l'équipe Renault pour la saison 2007, avec à ses côtés le novice Heikki Kovalainen, vice-champion de Grand Prix2 en 2005. Malheureusement, cette saison marque la fin de l'âge d'or de l'écurie française. La R27 est très en deçà des performances de ses devancières et les deux Renault se retrouvent largement distancées par les McLaren, Ferrari et autres BMW Sauber. Toutefois, les deux pilotes, et en particulier Kovalainen, accrochent presque les points à chaque course, mais l'équipe doit bien vite renoncer à conserver ses titres. Kovalainen réalise le seul exploit de l'écurie cette saison-là avec une seconde place à Fuji, le seul podium de la marque au losange en cette année de vaches maigres. Renault finit le championnat constructeur à la 3e place, après la disqualification des McLaren, très loin de Ferrari et de BMW Sauber.
Crashgate
Pour 2008, Flavio Briatore fait le ménage : il renvoie Fisichella et Kovalainen et fait revenir Alonso (qui avait mis prématurément fin à son contrat chez McLaren) et lui adjoint comme équipier Nelsinho Piquet. Le début de saison de l'écurie est cependant très difficile, malgré les efforts d'Alonso. Renault ne semble pas avoir progressé depuis 2007 et se retrouve désormais dans le ventre mou du peloton. Le Grand Prix de France permet à Piquet Jr de marquer ses premiers points en F1 en se payant le luxe de dépasser son illustre coéquipier dans les derniers tours. Lors du Grand Prix d'Allemagne où, grâce à la violente sortie de Glock, Piquet Jr, qui s'élançait 17e va se retrouver en tête de la course à une dizaine de tours de l'arrivée ! Malgré tous ses efforts en fin de course, il est dépassé par Lewis Hamilton mais finit tout de même 2e et empoche donc le 1er podium de Renault en 2008.
Lors du Grand Prix de Singapour, Alonso, qui s'élançait seulement 15e, va profiter de la sortie de piste de son coéquipier Nelsinho Piquet pour virer en tête après la rentrée de la voiture de sécurité. Alonso remporte le Grand Prix mais personne à ce moment précis ne doute du scénario mis en œuvre par Renault pour s'emparer de la victoire. Il faudra attendre 1 an pour que Piquet Jr déclare qu'il avait obtenu ordre de s'écraser dans le mur pour favoriser la victoire d'Alonso. Malgré tout, Alonso remporte une 2e victoire consécutive au Japon, cette fois-ci sans tricherie. Renault termine 4e au championnat constructeur et espère se battre pour le titre en 2009.
L'écurie et son pilote Fernando Alonso vont très vite revenir sur Terre. En effet, la Renault est complètement hors du coup malgré les efforts en course du double champion du monde qui parvient à marquer quelques points à Melbourne, à Bahreïn, en Espagne et à Monaco. De plus, Piquet Jr multiplie les erreurs et il est finalement remercié et remplacé par le français Romain Grosjean pour les 7 dernières courses.
L'épisode du Crashgate éclate au grand jour avec l'affaire du Grand Prix de Singapour 2008. Piquet Jr avoue tout et Flavio Briatore et Pat Symonds sont virés. Rien ne va plus chez Renault malgré le podium ironie de l'histoire à Singapour. La fin de saison est plus que décevante puisqu'aucune Renault ne finira dans les points. Désormais, Renault ne peut plus empêcher Fernando Alonso de partir chez Ferrari. De plus, après les retraits de BMW et Toyota, Renault semble prête à plier elle aussi bagages.
Renault sans Renault
Finalement, fin 2009, l'écurie est en partie rachetée par Genii Capital (Renault conservant une part minoritaire) et l'aventure continue. Robert Kubica est rapidement embauché. Il faudra attendre longtemps pour connaître le nom de son successeur qui sera finalement Vitaly Petrov, vice-champion Grand Prix 2 en 2009. Notons que le premier pilote russe de l'histoire apporte près de 15 millions d'euros avec lui et espère prouver aux yeux des gens qu'il mérite un volant de titulaire, ce qu'apparemment Romain Grosjean n'a pu montrer au volant d'une Renault médiocre.
Ainsi Renault revient aux origines pour la saison 2010 avec les anciennes couleurs (jaune et noir) de l'écurie française à ses débuts. Le nouveau patron de l'écurie, Eric Boullier reste modeste quant à ses objectifs: ce sera les points.
Grâce au Polonais, Renault enregistre trois podiums (Australie, Monaco et Belgique). L'écurie se classe au final 5e au championnat des constructeurs avec 163 points.
En 2011, Renault cède ses dernières parts à Genii Capital. L'écurie est à présent sponsorisée par Lotus Cars, elle se nomme "Lotus Renault GP", reprend les couleurs noir et or des Lotus des années 70, court sous License Britannique mais garde le nom de Renault pour ses châssis !
Début février 2011, quelques jours après avoir effectué des premiers essais très prometteurs avec la nouvelle Renault R31, Robert Kubica est victime d'un grave accident lors rallye au volant d'un Skoda. Le polonais est donc remplacé par Nick Heidfeld qui était alors sans volant.
Malgré les troisièmes places de Petrov à Melbourne et de Heidfeld à Sepang, la R31 n'est pas en mesure de jouer la victoire. Nick Heidfeld est remplacé par Bruno Senna à partir du Grand prix de Belgique mais le Brésilien ne marque que 2 points (en Italie) sur les 8 Grands Prix qu'il va disputer. L'écurie se classe de nouveau 5e au championnat des constructeurs mais avec seulement 73 points.
Le litige concernant le nom Lotus étant clos (Tony Fernandes renommant son équipe Caterham), et ayant eu l'accord des autres constructeurs, Genii Capital renomme son écurie "Lotus F1 Team" et prend le nom Lotus pour ses châssis...
Julien / Tony / Nahuw