Une voiture fiable, c'est ce qui aura énormément manqué à Jean-Pierre Jabouille en Formule 1. Ce qui ne l'empêche pas de compter parmi les meilleurs pilotes français.
Jean-Pierre participe à sa première grande course automobile en 1966, lors des 1 000 km de Monza. L'année suivante, il participe au championnat de France de Formule 3 avec une Matra et se classe quatrième. En 1968, il participe à quelques courses de voitures de sport, dont les 24 Heures du Mans (épreuve qu'il courra à treize reprises). En Formule 3, il termine deuxième du championnat en 1968, puis troisième en 1969 et de nouveau deuxième en 1971. En 1970 et 1971, il participe aux manches françaises du championnat d'Europe de F2 et monte sur la deuxième marche du podium à Pau en 1971.
En 1972, il participe au championnat d'Europe de F2 et décroche un podium à Mantorp Park, en Suède. Après une saison 1973 décevante, c'est en 1974 qu'il remportera sa première course à Hockenheim. A noter qu'il termine deux fois troisième lors des 24 Heures du Mans en 1973 et 1974 au volant d'une Matra.
C'est également en 1974 qu'il fait ses débuts en F1. Il court pour Iso, puis pour Surtees, sans toutefois réussir à se qualifier. En 1975, alors qu'il court en F2 et qu'il remporte une course, il est engagé par Tyrrell pour le Grand Prix de France en F1. Qualifié en vingt-et-unième position, il termine la course à la douzième place. En endurance, il remporte les 1 000 km du Mugello avec Gérard Larousse aux commandes d'une Alpine A441. En 1976, il remporte le championnat d'Europe de F2 devant René Arnoux et Patrick Tambay, avec trois victoires.
En 1977, Jean-Pierre revient en F1 avec une Renault RS01 dotée d'un moteur turbocompressé. Il participe depuis le début à la mise au point de ce projet. Les débuts seront difficiles, car la voiture est peu fiable et il ne termine aucun Grand Prix. Les Anglais surnomment d'ailleurs la Renault « the yellow tea-pot » (la théière jaune).
En 1978, il participe à sa première saison entière, mais la voiture abandonne fréquemment à cause de problèmes de moteur. Sur les quatorze courses, Jean-Pierre ne franchit la ligne d'arrivée qu'à quatre reprises, dont une seule dans les points en fin de saison : il termine quatrième aux Etats-Unis.
En 1979, en Afrique du Sud , il réussit à décrocher sa première pole position, qui est également la première de Renault, profitant de la perte de puissance qui affecte les moteurs atmosphériques. Cependant la voiture continue de rencontrer des problèmes mécaniques et, à mi-saison, Jean-Pierre n'a toujours pas marqué de point. Puis arrive le Grand Prix de France. Lors des qualifications, Jean-Pierre décroche la pole position devant son équipier René Arnoux. Cependant, c'est Gilles Villeneuve qui s'empare du commandement au départ, mais Jean-Pierre parvient à prendre la tête après la mi-course et remporte sa première victoire en F1, qui est également la première pour un moteur turbo. Cette performance est un peu estompée par le duel mémorable entre René Arnoux et Gilles Villeneuve dans les derniers tours. Jean-Pierre réalise ensuite deux autres pole positions, mais ne termine aucune course.
En 1980, il n'a pas plus de chances. Il ne sera classé que deux fois, dont le Grand Prix d'Autriche où il remporte sa deuxième victoire. Au Canada, il est victime d'un terrible accident et le diagnostic est sévère : sept fractures à la jambe droite. Il revient l'année suivante avec Ligier. Il dispute quelques courses sans succès, et voyant qu'il ne parvient pas à retrouver son niveau, il préfère renoncer à piloter en F1 mais reste chez Ligier comme conseiller technique.
Il reprend néanmoins la compétition en participant au championnat de voitures de tourisme. En 1989, il participe aux 24 Heures du Mans avec Sauber-Mercedes et se classe cinquième, puis troisième en 1992 et 1993 avec Peugeot.
En 1993, Jean-Pierre Jabouille prend la direction de Peugeot Sport, avant de créer sa propre écurie d'endurance, JB Racing, en 1995.
Julien